La Panne - Théâtre du Passage

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© Mario Del Curto
La Panne
théâtre
de Friedrich Dürrenmatt
mise en scène Jean-Yves Ruf
Dossier de presse
Théâtre du Passage
Saison 2010-2011
Chargé de communication:
Benoît Frachebourg | 032 717 82 05 | [email protected]
ve 21 janvier 20h
sa 22 janvier 18h
di 23 janvier 17h
grande salle
Dossier
de presse
Du 28 mai au 20 juin 2010
La Passerelle (du 28 mai au 13 juin 2010)
et Salle Charles Apothéloz (du 15 au 20 juin 2010)
La panne
de Friedrich Dürrenmatt
Friedrich Dürrenmatt © Peterhofen
Vidy-L
Théâtre Vidy-Lausanne
Presse et communication
Sarah Turin/Marie Bertholet
Av. E. Jaques-Dalcroze 5
1007 Lausanne
Tél. 021/619 45 21/74
[email protected]
[email protected]
www.vidy.ch
36
Du 28 mai au 20 juin 2010
La Passerelle (du 28 mai au 13 juin 2010)
et Salle Charles Apothéloz (du 15 au 20 juin 2010)
La panne
de Friedrich Dürrenmatt
Mise en scène :
Jean-Yves Ruf
Assistant à la
mise en scène :
Cédric Dorier
Traduction :
Hélène Mauler
René Zahnd
Lumière :
Christian Dubet
Son :
Jean-Damien Ratel
Scénographie et
accessoires :
Laure Pichat
Avec :
Maurice Aufair
Michel Cassagne
Roland Sassi
Roland Vouilloz
Bruno Dani
Vendredi 28.05. 20h00
Samedi 29.05. 20h00
Dimanche 30.05. relâche
Lundi 31.05 relâche
Mardi 01.06. 20h00
Mercredi 02.06. 20h00
Jeudi 03.06. 20h00
Vendredi 04.06. 20h00
Samedi 05.06. 20h00
Dimanche 06.06. 18h00
Lundi 07.06 relâche
Mardi 08.06. 20h00
Mercredi 09.06. 20h00
Jeudi 10.06. 20h00
Vendredi 11.06. 20h00
Samedi 12.06. 20h00
Dimanche 13.06. 18h00
Lundi 14.06 relâche
Mardi 15.06. 20h00
Mercredi 16.06. 20h00
Jeudi 17.06. 20h00
Vendredi 18.06. 20h00
Samedi 19.06. 20h00
Dimanche 20.06. 18h00
La traduction française est publiée aux Editions Zoé
L’Arche est agent du texte représenté
Coproduction :
Théâtre Vidy-Lausanne
Chat Borgne Théâtre
(compagnie conventionnée par la DRAC Alsace)
Théâtre de Carouge
Durée :
environ 1h20
Age conseillé :
dès 14 ans
Genre :
théâtre
La panne
de Friedrich Dürrenmatt
La panne
Un homme, Alfredo Traps, voyage pour son travail dans sa
voiture neuve. Il vient de monter en grade au sein de son
entreprise de textile, il est dans sa vie sur une pente ascendante, il est heureux, marié, infidèle sans excès.
Le moteur de son nouveau véhicule, une Studebaker, a des
ratés, puis s’arrête.
Alfredo Traps marche jusqu’au prochain village, organise
la réparation de sa voiture, et cherche un hôtel. La seule
auberge est complète, mais on lui indique l’adresse d’un
retraité qui a une chambre. Il s’y rend, la chambre est
libre, et gratuite. Il ne peut refuser l’invitation à manger. Il
se retrouve alors dans une soirée étrange, en compagnie
de son hôte, ancien juge et trois autres invités, un ancien
procureur, un ancien avocat, un ancien bourreau. Tous ont
autour de 80 ans, se réunissent régulièrement et organisent
des procès fictifs. On propose à l’invité de jouer le rôle de
l’accusé. Il accepte, trouvant ce jeu fort distrayant. Tout se
passe à table. Le procès est rythmé par les nombreux plats,
viandes, volailles, plateau de fromages, arrosés de bouteilles
de Neuchâtel, de Grands Maréchaux, de Pichon-Longueville
1933, de Château Pavie 1921, etc… Alfredo Traps s’amuse
beaucoup et profite pleinement de cette soirée inattendue.
Les quatre vieux sont insatiables, mangent et boivent tant et
plus, mènent les débats sans mollir, traquent les moindres
méandres des imprudentes confidences de Traps. L’avocat
tente de le prévenir, mais il est trop tard, le procureur a assez
d’éléments pour construire son acte d’accusation. Traps,
troublé, le cerveau ralenti par les nombreux verres ingurgités, découvre peu à peu son propre parcours sous un angle
qu’il n’avait jamais envisagé, ou qu’il s’était toujours refusé
à envisager. Le vieux procureur à la retraite est sans pitié, il
traque la conscience d’un Traps sans défense jusque dans
ses recoins les plus sombres.
J’ai refermé le volume en ayant l’envie de traduire mon trouble et mon plaisir de lecteur, de donner vie sur un plateau à
ces quatre formidables vieillards, aussi truculents qu’inquiétants, de suivre pas à pas la sourde frayeur d’Alfredo Traps.
Jean-Yves Ruf
La panne
de Friedrich Dürrenmatt
Note d’intention
Les différentes versions du texte
Dürrenmatt a lui-même écrit deux autres versions de ce
même texte : une version radiophonique, et une version
scénique (publié chez L’avant-scène théâtre). La version
scénique rajoute un personnage de servante, explicite plus
en détail les raisons de l’arrivée d’Alfredo Traps parmi les
quatre retraités, etc. Pour ma part je la trouve moins onirique
que le roman. Quand à la version radiophonique, je ne sais
si elle est traduite. Je suis en contact avec le centre Dürrenmatt et vais prochainement y avoir accès. Pour garder cette
sensation de suspens et d’étrangeté ressentie lors de ma
lecture, je prévois de partir donc soit du roman lui-même,
soit de la version radiophonique.
La distribution
Je viens de me décider à travailler sur ce texte, et c’est
encore trop tôt pour me déterminer quant à l’exacte distribution.
Je pense à un complice depuis maintenant deux spectacles,
Roland Sassi, un acteur genevois, vieillard magnifique, qui
fut dans la troupe du TNS du temps de J-L Martinelli. Et
d’une manière générale, je pense à ces «retraités», comme
Roland, qui ne se décideront jamais à déposer les armes,
qui ne cesseront jamais d’arpenter les plateaux, tant qu’ils
auront encore une goutte de salive, ces faux retraités,
comme les quatre vieillards de «La panne», qui se sont
conservés en ne cessant jamais de jouer leur rôle, malgré ce
foutu temps qui passe.
La scénographie
Une table bien sûr. A part les quelques points d’orgue digestifs, tout se passe à table. Le travail est d’animer cette table.
Il s’agira essentiellement d’un travail d’accessoires. Pour
trouver la truculence du récit, on ne peut faire l’économie
des odeurs, des plats fumants, des vins aux robes diverses,
des vieilles bouteilles qui sentent encore la cave. Les plats et
les vins structurent le récit, cette formidable grande bouffe
donne au procès sa monstruosité et son étrangeté.
La panne
de Friedrich Dürrenmatt
Friedrich Dürrenmatt
Friedrich Dürrenmatt naît le 5 janvier 1921 à Konolfingen
dans l’Emmental (Berne) d’un père pasteur. Il passe toute
sa jeunesse à Berne où il étudie la littérature allemande et
la philosophie. En 1946, il interrompt ses études, épouse
l’actrice Lotti Geissler et décide de se consacrer à l’écriture.
Ses trois enfants viennent au monde à Bâle et à Gléresse, au
bord du lac de Bienne ; c’est également là qu’il obtient ses
premiers succès en tant qu’auteur dramatique. En 1952, il
s’installe à Neuchâtel, dans sa maison du Pertuis-du-Sault,
où il restera jusqu’à la fin de sa vie. C’est ici, dans le calme,
que Dürrenmatt réalisera son œuvre monumentale. Cette
vie retirée ne l’empêche pas d’entreprendre de nombreux
voyages, en Suisse et à l’étranger, le plus souvent en relation
avec les mises en scène de ses pièces de théâtre. Après la
mort de sa première femme, Dürrenmatt épouse en 1984
l’actrice et réalisatrice de films Charlotte Kerr. Il meurt d’une
crise cardiaque le 14 décembre 1990, quelques jours avant
son 70e anniversaire. Friedrich Dürrenmatt était connu
pour sa sociabilité et sa joie de vivre ; fin connaisseur et
grand amateur des vins de Bordeaux, il possédait une cave
imposante. De plus, il était un conteur aussi divertissant que
fascinant, inventant sans cesse de nouvelles variantes aux
histoires qu’il racontait.
Entouré de ses nombreux amis – dont beaucoup faisaient
partie du monde du spectacle – il a discrètement apporté
un soutien financier à bon nombre de ses collègues écrivains. Les sciences, en particulier l’astronomie, l’ont toujours
fasciné, au point de passer des nuits entières à observer les
étoiles avec son télescope. C’est en véritable professionnel
et faisant
preuve d’une autodiscipline de fer que l’artiste a mené sa tâche d’écrivain et qu’il a construit son œuvre, luttant contre le
diabète qui, sa vie durant, l’a accompagné tel un memento
mori.
Depuis «La visite de la vieille dame», Friedrich Dürrenmatt
devient un écrivain mondialement connu. Ses œuvres ont
été traduites en plus de quarante langues et ont remporté
plusieurs prix, notamment le Prix Georg Büchner, le Grand
Prix de la fondation Suisse de Schiller et le Prix Autrichien de
Littérature Européenne. Dürrenmatt prenait volontiers part
aux discussions politiques, et soutenait en général une position décidée et réfléchie. Le modèle fédéral de l’Etat suisse,
le sort des Juifs en passant par la coexistence des Israéliens
et des Palestiniens et la dynamique interne de la Guerre
froide, tous ces thèmes l’ont passionné sa vie
durant.
Source : http://www.bundesmuseen.ch/
La panne
de Friedrich Dürrenmatt
Jean-Yves Ruf
Après une formation littéraire et musicale, Jean-Yves Ruf
intègre l’Ecole nationale supérieure du Théâtre National de
Strasbourg (1993-1996) puis l’Unité nomade de formation à
la mise en scène (2000), lui permettant notamment de travailler avec Krystian Lupa à Cracovie et avec Claude Régy. Il
est à la fois comédien, metteur en scène et pédagogue.
Parmi ses récentes mises en scène, on peut noter «Bab et
Sane» de René Zahnd, créé le 3 juin 2009 au Théâtre VidyLausanne, «Mesure pour mesure» de Shakespeare créé en
novembre 2008 à la MC93 (Théâtre Vidy-Lausanne, février
2009), «Passion selon Jean» (Théâtre Vidy-Lausanne, 2008)
«Cosi fan tutte» (créé à l’Opéra de Rennes en novembre
2007), «L’apprentie, le cuistot, les odeurs et le piano» (créé
au Granit Belfort en janvier 2007), «Silures» (créé à la Manufacture de Nancy en janvier 2006), «Un plus Un» (créé au
Théâtre Vidy-Lausanne en 2004), «Comme il vous plaira» de
William Shakespeare (MC 93, 2002), «Erwan et les Oiseaux»
(création jeune public, 2001), «Chaux Vive» (créé au TNS en
2000).
Il a joué dans «La cerisaie» d’Anton Tchekhov mis en scène
par Jean-Claude Berruti, dans «Platonov» du même Anton
Tchekhov et «Catégorie 3.1» de Lars Noren mis en scène
par Jean-Louis Martinelli.
Depuis janvier 2007, il dirige la Manufacture – Haute école
de théâtre de Suisse romande.
Le Chat Borgne Théâtre
Compagnie conventionnée par la DRAC Alsace, le Chat
Borgne Théâtre a été créé par Jean-Yves Ruf à sa sortie de
l’école du TNS en 1996. La compagnie explore deux voies
de travail
- Des « écritures de plateau », théâtre non essentiellement
textuel : «Savent-ils souffrir ?» (1998, TNS, théâtre de la Bastille), «Chaux vive» (2000, TNS, Nanterre Amandiers), «Erwan
et les oiseaux» (2001-2003, création jeune public), «Un plus
Un» (2004, Le-Maillon Strasbourg, Vidy-Lausanne) «Par les
Cornes» (2005, CDN de Nancy), «Silures» (2005, Le-Maillon
Strasbourg, MC93 Bobigny, Nancy), «L’apprentie, le cuistot,
les odeurs et le piano» (2007-2010, création jeune public).
- Des textes classiques et contemporains : «Comme il
vous plaira» de
Shakespeare (2003, Le-Maillon Strasbourg, MC93 Bobigny,
le CDN de Reims, etc…) «Passion selon Jean» d’Antonio
Tarantino (2007, Le-Maillon Strasbourg, Vidy-Lausanne),
«Mesure pour mesure» de Shakespeare (2008, Vidy-Lausanne, MC93 Bobigny, Le-Maillon Strasbourg, etc.)
La panne
de Friedrich Dürrenmatt
Roland Vouilloz
Né à Martigny (Suisse) en 1964.
Formation
Ecole supérieure d’art dramatique à Genève, de 1988 à
1990.
Théâtre
Il joue notamment sous la direction de Philippe Sireuil,
Benno Besson, Denis Maillefer, François Rochaix, Martine
Paschoud, Bernard Meister, Gian Manuel Rau, Christophe
Perton, Jacques Vincey, Philippe Mentha, Roberto Salomon,
Denis Maillefer, Gianni Schneider, Martine Charlet, Daniel
Wolf, Dominique Noble, Nicolas Rossier, Anne Vouilloz et
Joseph Emmanuel Voeffray, Catherine Sumi et Jacques de
Torrente…
Cinéma
Travaille au cinéma notamment avec Douglas Beer, Anne
Marie Mieville, Jean Blaise Junod, Francis Reusser, Silvio
Soldini, Bruno Deville, Greg Zglinski, Léo Maillard.
Télévision
Marcel le «kioskman» dans la série «La minute kiosque»,
coproduite par la Télévision Suisse Romande et Le Flair.
Musique
Notions de piano, violon, violoncelle, percussion, flûte.
Il fonde en 1998 la Compagnie de l’Oeillade avec laquelle il
crée deux spectacles, «Les tribus modernes» et «La première fois».
Il fonde en 2009 la compagnie L’oeil de la tortue avec Jean
Rochat et le quatuor Barbouze de chez Fior. Ils créent «Délivresse» (présenté en mai 2008 à Vidy), un spectacle musical
avec des textes de Léonard Valette. Avec le groupe Cyclops,
qu’il crée en 2000 avec Lee Maddeford, il enregistre un
disque : «Wink».
Il a reçu le Prix 2004 de la ville de Martigny et le Prix 2006 de
Théâtre de La Fondation vaudoise pour la culture.
Fiche
pédagogique
A l’usage du corps enseignant
36
La panne
Saison 2009-2010
Du 28 mai au 20 juin 2010
La Passerelle
Salle Charles Apothéloz
De Friedrich Dürrenmatt
Mise en scène: Jean-Yves Ruf
Dès 14 ans
Durée: environ
1h20
Résumé du spectacle
Thématiques
Un homme, Alfredo Traps, voyage pour son travail dans sa voiture neuve. Il vient de monter en
grade au sein de son entreprise de textile, il est dans sa vie sur une pente ascendante, il est
heureux, marié, infidèle sans excès.
Le moteur de son nouveau véhicule, une Studebaker, a des ratés, puis s’arrête. Alfredo Traps
marche jusqu’au prochain village, organise la réparation de sa voiture, et cherche un hôtel. La
seule auberge est complète, mais on lui indique l’adresse d’un retraité qui a une chambre. Il
s’y rend, la chambre est libre, et gratuite. Il ne peut refuser l’invitation à manger.
Il se retrouve alors dans une soirée étonnante, en compagnie de son hôte, ancien juge et trois
autres invités, un ancien procureur, un ancien avocat, un ancien bourreau. Tous ont autour
de 80 ans, se réunissent régulièrement et organisent des procès fictifs. On propose à l’invité
de jouer le rôle de l’accusé. Il accepte, trouvant ce jeu fort distrayant. Tout se passe à table.
Le procès est rythmé par les nombreux plats, viandes, volailles, plateau de fromages, arrosés
de bouteilles de Neuchâtel, de Grands Maréchaux, de Pichon-Longueville 1933, de Château
Pavie 1921.
Alfredo Traps s’amuse beaucoup et profite pleinement de cette soirée inattendue. Les quatre
vieux sont insatiables, mangent et boivent tant et plus, mènent les débats sans mollir, traquent
les moindres méandres des imprudentes confidences de Traps. L’avocat tente de le prévenir,
mais il est trop tard, le procureur a assez d’éléments pour construire son acte d’accusation.
Traps, troublé, le cerveau ralenti par les nombreux verres ingurgités, découvre peu à peu son
propre parcours sous un angle qu’il n’avait jamais envisagé, ou qu’il s’était toujours refusé à
envisager. Le vieux procureur à la retraite est sans pitié, il traque la conscience d’un Traps sans
défense jusque dans ses recoins les plus sombres.
Jean-Yves Ruf
La culpabilité
Alfredo Traps est un homme tranquille: il mène sa petite vie sans trop se poser de questions,
a son travail, sa voiture, sa femme, et ses maîtresses. Son confort petit bourgeois est pourtant
rapidement inquieté par les quatre magistrats à la retraite: et s’il était coupable de certaines
choses? Est-ce que la vie qu’il mène est véritablement honnête? N’est-il pas, comme nous tous
qui menons une vie «normale», forcément coupable de quelque chose, à un certain niveau?
Dürrenmatt pose la question de la responsabilité collective face à l’histoire humaine. Ces doutes
qui germeront dans l’esprit d’Alfredo Traps lui feront prendre conscience de la vacuité de son
existence, et le conduiront finalement à se supprimer.
L’humour noir
Dürrenmatt estime que le drame historique n’a plus lieu d’être, dans le sens où l’idéologie qu’elle
implique, fondée sur les notions de culpabilité et de responsabilité individuelle justement, a été
détruite par l’histoire contemporaine: tout le monde est désormais coupable, collectivement.
Ce sera donc le grotesque parodique qui prend en charge les tragédies du monde. Dürrenmatt
utilisera beaucoup la comédie, l’humour noir et l’ironie pour critiquer la société dans laquelle
nous vivons.
Vidy-L
Le metteur en scène
Après une formation littéraire et musicale, Jean-Yves Ruf intègre l’Ecole nationale supérieure
du Théâtre National de Strasbourg (1993-1996) puis l’Unité nomade de formation à la mise en
scène (2000), lui permettant notamment de travailler avec Krystian Lupa à Cracovie et avec
Claude Régy. Il est à la fois comédien, metteur en scène et pédagogue. Parmi ses récentes
mises en scène, on peut noter «Bab et Sane» de René Zahnd, créé le 3 juin 2009 au Théâtre
Vidy-Lausanne, «Mesure pour mesure»de Shakespeare créé en novembre 2008 à la MC93
(Théâtre Vidy-Lausanne, février 2009), «Passion selon Jean» (Théâtre Vidy-Lausanne, 2008)
«Cosi fan tutte» (créé à l’Opéra de Rennes en novembre 2007), «L’apprentie, le cuistot, les
odeurs et le piano» (créé au Granit Belfort en janvier 2007), «Silures» (créé à la Manufacture de
Nancy en janvier 2006), «Un plus Un» (créé au Théâtre Vidy- Lausanne en 2004), «Comme il vous
plaira» de William Shakespeare (MC 93, 2002), «Erwan et les Oiseaux» (création jeune public,
2001), «Chaux Vive» (créé au TNS en 2000). Il a joué dans «La cerisaie» d’Anton Tchekhov mis
en scène par Jean-Claude Berruti, dans «Platonov» du même Anton Tchekhov et «Catégorie
3.1» de Lars Noren mis en scène par Jean-Louis Martinelli. Depuis janvier 2007, il dirige la
Manufacture – Haute école de théâtre de Suisse Romande.
L’auteur
Friedrich Dürrenmatt naît le 5 janvier 1921 à Konolfingen dans l’Emmental (Berne) d’un père
pasteur. Il passe toute sa jeunesse à Berne où il étudie la littérature allemande et la philosophie.
En 1946, il interrompt ses études, épouse l’actrice Lotti Geissler et décide de se consacrer à
l’écriture. Ses trois enfants viennent au monde à Bâle et à Gléresse, au bord du lac de Bienne
; c’est également là qu’il obtient ses premiers succès en tant qu’auteur dramatique. En 1952, il
s’installe à Neuchâtel, dans sa maison du Pertuis-du-Sault, où il restera jusqu’à la fin de sa vie.
C’est ici, dans le calme, que Dürrenmatt réalisera son œuvre monumentale. Cette vie retirée ne
l’empêche pas d’entreprendre de nombreux voyages, en Suisse et à l’étranger, le plus souvent
en relation avec les mises en scène de ses pièces de théâtre. Après la mort de sa première
femme, Dürrenmatt épouse en 1984 l’actrice et réalisatrice de films Charlotte Kerr. Il meurt
d’une crise cardiaque le 14 décembre 1990, quelques jours avant son 70e anniversaire.
Friedrich Dürrenmatt était connu pour sa sociabilité et sa joie de vivre ; fin connaisseur et grand
amateur des vins de Bordeaux, il possédait une cave imposante. De plus, il était un conteur
aussi divertissant que fascinant, inventant sans cesse de nouvelles variantes aux histoires qu’il
racontait. Entouré de ses nombreux amis - dont beaucoup faisaient partie du monde du spectacle - il a discrètement apporté un soutien financier à bon nombre de ses collègues écrivains.
Les sciences en particulier l’astronomie, l’ont toujours fasciné, au point de passer des nuits
entières à observer les étoiles avec son télescope. C’est en véritable professionnel et faisant
preuve d’une autodiscipline de fer que l’artiste a mené sa tâche d’écrivain et qu’il a construit
son œuvre, luttant contre le diabète qui, sa vie durant, l’a accompagné tel un memento mori.
Depuis «La Visite de la Vieille Dame», Friedrich Dürrenmatt devient un écrivain mondialement
connu. Ses œuvres ont été traduites en plus de quarante langues et ont remporté plusieurs
prix, notamment le Prix Georg Büchner, le Grand Prix de la fondation Suisse de Schiller et le
Prix Autrichien de Littérature Européenne. Dürrenmatt prenait volontiers part aux discussions
politiques, et soutenait en général une position décidée et réfléchie. Le modèle fédéral de l’Etat
suisse, le sort des Juifs en passant par la coexistence des Israëliens et des Palestiniens et la
dynamique interne de la Guerre froide, tous ces thèmes l’ont passionné sa vie durant.
source: http://www.bundesmuseen.ch/
Fiche élaborée par Carina Carballo
Vidy-L
SP
CULTURE
L’EXPRESS - L’IMPARTIAL / JEUDI 20 JANVIER 2011
15
NEUCHÂTEL
Café littéraire en compagnie de Catherine Lovey
Les îles d’Aloys Perregaux
à la galerie Jonas
Catherine Lovey sera l’hôte du prochain Café littéraire de Neuchâtel, lundi à 18h30, à la salle
de lecture de la Bibliothèque publique et universitaire. Saluée dès son entrée en littérature en
2005 par le Prix Schiller avec «L’homme interdit», la Valaisanne a publié l’an dernier «Un
roman russe et drôle» (Zoé) inspiré du destin agité de l’oligarque Mikhaïl Khodorkovski. /réd
C’est à la galerie Jonas à Cortaillod qu’Aloys Perregaux
inaugure, dimanche dès 14h30, sa nouvelle exposition,
une série d’aquarelles consacrées à Venise et à d’autres
îles ensoleillées. A voir jusqu’au 20 février. /réd
THÉÂTRE
Un procès en guise de dessert
Quatre retraités s’adonnent à
un jeu étrange avec leur
hôte… Le metteur en scène
Jean-Yves Ruf s’est fait cueillir
par «La panne» de Friedrich
Dürrenmatt. Entretien.
DOMINIQUE BOSSHARD
Jean-Yves Ruf, comment avezvous rencontré «La panne» de
Dürrenmatt?
Je connaissais son théâtre,
mais pas ses nouvelles. J’ai rencontré ce texte-là un peu par
hasard. A l’époque, je répétais
«Mesure pour mesure» à
Bobigny et je butais un peu; j’ai
eu envie de lire autre chose car,
parfois, s’éloigner du sujet est
salutaire. Comme j’habitais en
Suisse, j’ai choisi un auteur
suisse. J’ai été happé par cette
nouvelle, je l’ai lue d’une traite.
Tout de suite, je me suis dit qu’il
fallait en faire quelque chose.
Vous avez préféré la version
radiophonique à la version
scénique de «La panne», toutes
deux écrites par Dürrenmatt.
Pourquoi?
La version scénique m’intéressait moins que la nouvelle,
car elle était plus verbeuse et
plus riche de détails; on sait par
exemple d’où viennent les vins.
René Zahnd m’a appris qu’il
existait une version radiophonique, et on a obtenu le droit de la
traduire. Plus économique, plus
tendue, cette version-là est très
proche de la nouvelle, même si
la fin est différente. Mais j’ai
remis dans la pièce radiophonique des éléments du récit auxquels je tenais, dont la fin justement.
Que nous dit la pièce sur la
justice, ou que voulez-vous
qu’elle nous dise?
Les personnages (réd: procureur, avocat, juge et bourreau,
tous à la retraite) reconstituent
une justice privée, soi-disant
humaine et plus cordiale, opposée à la justice publique, qui
serait expéditive. La pièce parle
aussi des procès après l’épuration. Mais il y a une double lecture: certes, ils ne sont pas expéditifs, mais ils prennent le
temps de persuader leur hôte
qu’il est coupable. Ce que pourrait dire Dürrenmatt, c’est
qu’avec la force du verbe on
peut prouver n’importe quoi à
n’importe qui. On a tous un
fond de culpabilité, il suffit de
le réveiller!
D’autres pistes possibles?
Oui, on peut y voir la panne
d’un homme au milieu de sa
vie et qui, comme dans un rêve,
se retrouve dans un endroit où
il n’avait pas prévu d’aller. Face
à ses juges, des juges intérieurs
peut-être, il découvre à quel
point il est lâche. Il peut se dire,
comme les héros russes, qu’il a
raté sa vie. On perçoit aussi une
dimension sociale, avec quatre
pères qui jugent un fils, et quatre hommes issus de la bourgeoisie qui jugent un fils
d’ouvrier. Ils veulent l’empêcher de grandir, de s’élever
socialement. Un texte est fort
quand il est polysémique. Le
but de la mise en scène est
d’essayer de ramener les différentes lectures à la surface; de
n’éteindre aucune voix, même
si on en fait résonner une plus
qu’une autre. Je me méfie des
partis pris trop volontaristes.
Au niveau de la mise en scène,
quel défi avez-vous dû relever?
Tout se passe à table. J’ai
craint que l’on ne voie pas les
corps, que ça ressemble à la
CONVIVES L’inquiétude sourd peu à peu dans une ambiance bon enfant.
Sainte Cène. J’ai cherché une
respiration, une circulation. Il y
a, au lointain, l’espace du repas,
assez chargé d’accessoires. Et au
premier plan, un espace beaucoup plus épuré. On circule
entre les deux, comme si on se
levait pour digérer, poursuivre
la discussion dans une espèce
d’antichambre. Le devant
s’impose finalement, quand le
procès prend plus d’importance
que le repas.
Vous avez recruté de vieux
routiers de la scène romande
Maurice Aufair, Michel
Cassagne, Roland Sassi, Bruno
Dani...
Excepté Roland Sassi, je ne
les connaissais pas très bien. J’ai
demandé l’avis de René Zahnd,
de Denis Maillefer, qui, alors,
travaillait avec moi à la
Manufacture. Et puis je suis allé
les voir jouer et ils se sont imposés très vite. J’ai quitté la direction de l’école, et pour moi,
c’était un peu un hommage, un
remerciement à la Suisse que de
travailler avec des comédiens
suisses. J’avais un peu d’appréhension, on m’avait dit «ce sont
des caractériels» (rire). Ce ne
sont pas des moutons il est vrai,
mais, et la chose m’a beaucoup
ému, ils sont passionnés. Ils ont
envie du plateau; un vrai bonheur! /DBO
Neuchâtel, théâtre du Passage, demain
à 20h, samedi à 18h, dimanche à 17h
(SP-MARION DEL CURTO)
La panne et l’envol des oiseaux
● Une exposition Le théâtre du Passage abrite, jusqu’au
23 janvier encore, une expo conçue par le Centre Dürrenmatt
Neuchâtel (CDN). Elle présente différents documents relatifs à
«La panne», récit publié en 1955, retravaillé dans la foulée en
pièce radiophonique, puis en comédie créée en 1979 en
Allemagne.
● Une conférence Professeur de théologie, Pierre Bühler
s’exprimera sur le thème «Justice en panne... l’écrivain
Dürrenmatt peut-il la relancer?», lundi 24 janvier à 10h30, à
l’Aula des Jeunes-Rives à Neuchâtel. Destinée aux lycéens,
cette conférence est ouverte au public, sur réservation
uniquement auprès du CDN (032 720 20 60).
● Tout public Heureuse coïncidence, Jean-Yves Ruf est aussi à
l’affiche demain à La Chaux-de-Fonds avec une mise en scène
d’«Erwan et les oiseaux», spectacle tout public (dès 8 ans).
Erwan vit avec sa sœur et le bûcheron auquel elle est fiancée.
On le considère comme l’idiot du village, en fait c’est un enfant
très imaginatif, un poète en décalage avec son milieu. Pour
Jean-Yves Ruf, la pièce fait écho aux enfants en retard scolaire,
eux aussi marginalisés». Théâtre de L’Heure bleue, à 19h. /dbo
DUO
MUSIQUE CLASSIQUE
Qu’est-ce que Bach peut encore nous dire?
Un trio
nomade
Avec «Bach’s’Cage», une
musicienne et un comédien
confrontent deux compositeurs: l’un très classique, l’autre
ultra contemporain. Que restet-il de Bach après le passage de
créateurs iconoclastes comme
John Cage? Dès ce soir, à La
Chaux-de-Fonds, les six «Suites
pour violoncelle seul» seront
nourries de bruits, de paroles,
mais aussi de silences.
Il n’est pas possible de définir
«Bach’s’Cage ou le triptyque du
silence». C’est quelque chose de
plus qu’un concert de classique.
C’est John Cage qui se retourne
sur Johann Sebastian Bach;
c’est un étrange mélange scénique de violoncelle, de paroles,
de cuisine et de mouvements.
C’est le moment même où les
bruits deviennent musique, où
la théorie tourne à la poésie.
UN COMÉDIEN, UNE VIOLONCELLISTE Que va nous révéler l’austère Bach
(SP)
dans un spectacle inclassable et très contemporain?
«Je n’emploierais pas le
terme d’expérience pour qualifier notre travail», explique
cependant la violoncelliste
Agnès Vesterman: «C’est plutôt
une recherche, une recherche
d’expression.» Le duo français
que cette musicienne forme
avec l’artiste Vincent Vedovelli,
auteur
et
acteur
de
«Bach’s’Cage», s’est spécialisé
dans les spectacles polymor-
phes où la question des limites
entre les arts et les genres tend
à perdre toute sa pertinence.
La création de «Bach’s’Cage»
a lieu ces trois prochains soirs
au théâtre ABC, en trois parties
indépendantes. Toutes les
«Suites pour violoncelle seul»
de Bach y sont interprétées.
Chaque représentation commence par l’une d’elles. Elle est
suivie de musiques et de textes
du 20e siècle lus, chantés et
joués par les deux artistes.
Entrent alors en scène les
œuvres de John Cage, cet
inventeur du silence.
En fin de spectacle, une autre
Suite de Bach tombe comme
un rideau sur chacune des trois
soirées. Eparpillées dans ce triptyque, certaines pièces rappelant Cage ont été rédigées ou
composées par Vesterman et
Vedovelli eux-mêmes. La violoncelliste prétend «emmener
le public de Bach à la musique
contemporaine, puis revenir à
Bach pour voir ce qui a changé
en chemin».
D’ailleurs, Bach et Cage sont
loin d’être inconciliables. Chez
l’un comme chez l’autre, la
musique participe d’une
démarche spirituelle à laquelle
Agnès Vesterman est attentive.
Selon celle-ci, les œuvres classiques «ne peuvent s’interpréter
qu’au prix d’un certain silence,
un silence intérieur, un apaisement de l’esprit». /tle
La Chaux-de-Fonds, théâtre ABC,
du 20 au 22 janvier, à 20h30.
Le 23 janvier à 16h30, Agnès
Vesterman et Vincent Vedovelli
interprètent «Dingdongueries»,
un spectacle musical pour enfants
Avec «La maison ambulante», le Carpe Dièse Trio et
Jean-François Lehmann invitent à une folle aventure
musicale à travers l’Europe. Le
fil rouge du programme tient
à la richesse des peuples
nomades tels les Roms ou les
gens du cirque. Le folklore
occupe ainsi une place naturelle dans les compositions
choisies par le trio. On y
trouve, par exemple, une
musique originale du film de
Fellini, «8½», de Nino Rota ou
une partition extraite du film
«Chat noir chat blanc», d’Emir
Kusturica. /réd
La Chaux-de-Fonds, Ecole Ton
sur ton, demain à 20 heures.
Neuchâtel, L’Interlope, dimanche
30 janvier à 17 heures
RÉGION
L'EXPRESS / LUNDI 24 JANVIER 2011
’
LA NEUVEVILLE
La saignée des généralistes
se poursuit irrémédiablement
A 67 ans, le docteur Rolf
Heimann, de La Neuveville,
aspire à la retraite. Il cherche
à remettre son cabinet
de médecine générale depuis
trois ans, sans aucun résultat.
Témoignage.
YVES-ANDRÉ DONZÉ
a disparition des médecins de premier recours
se fait sentir de manière
irrémédiable. Ces généralistes représentent pourtant
la base de notre système de
santé. La Télévision suisse
romande a consacré un dossier
l’été dernier sur le sujet, en
prenant en exemple le Jura
bernois.
Et la saignée se poursuit: le
docteur Rolf Heimann, de La
Neuveville, cherche un remplaçant depuis trois ans par tous
les moyens. A commencer par MÉDECINE Même si la médecine a changé depuis 32 ans qu’il la pratique à La Neuveville, le docteur Rolf
le «Bulletin des médecins suis- Heimann fait l’apologie du métier de généraliste.
(STÉPHANE GERBER)
ses», dans lequel il a mis une
bonne quinzaine d’annonces.
serait facile. La Neuveville est Bienne. Il pose d’abord un en évoquant l’évolution du
Il a mandaté Espace blanc, attrayante, avec des écoles et regard clinique sur le problème métier, la paperasse administraune entreprise privée de chas- une situation proche des cen- de la relève: «Le médecin de tive, ou encore les hôpitaux qui
seur de têtes sise au Landeron. tres, et un lac. On vient y habi- campagne n’a plus la cote chez chassent les patients trop tôt,
Il a contacté Sanacare, une ins- ter depuis le Danemark», con- les jeunes praticiens. Il est un les soins à domicile surchargés.
«Il y a eu changement de
peu considéré comme un génétitution de la compagnie fie le médecin de famille.
Quand il est arrivé en 1979, raliste de deuxième classe. paradigme, de référence, de
d’assurances Sanitas, qui
achète des cabinets et emploie il n’y avait que trois toubibs Durant les études, 10% d’entre modèle», poursuit-il. Les sollides médecins salariés. On lui a pour toute la région. eux se disent ouverts à la méde- citations sont nouvelles, par
répondu qu’elle cherchait à Aujourd’hui, ils sont une cine générale. Le chiffre tombe exemple la participation du
s’implanter plutôt dans les dizaine, dont huit affichent une à 3% une fois en stage à l’hôpi- médecin généraliste aux urgensoixantaine hyperactive et sept tal. Pourtant, on savait la pénu- ces dans les hôpitaux régiograndes villes.
Il a alerté des collègues qui possèdent leur propre cabinet. rie qui allait arriver», témoigne naux ou la formation d’équipes
mobiles comme celle du
Rolf Heimann a débarqué de le généraliste.
ont des enfants en fin d’études
«Le politique a mal géré le Seeland.
de médecine. A la fin de Bâle. Il était de la première
Mais le docteur Heimann
l’année dernière, aucune génération de cabinets collec- problème. Il y a la question du
réponse, pas une lettre, pas un tifs. Il a pratiqué la médecine numerus clausus qui n’arrange s’éclaire quand il parle de son
coup de fil. Rien, nada, néant, interne pendant quatre ans rien, sans parler du fait qu’il métier. Lui, c’est l’antithèse du
dans un hôpital bâlois, puis un faut 10 à 15 ans pour former Dr House, ce clinicien parano
silence radio.
«J’ai toujours pensé que cela an et demi de chirurgie à un généraliste», commente-t-il de téléfilm, ami requin. «Mon
L
«Le médecin de
campagne n’a plus
la cote chez les
jeunes praticiens.
Il est un peu
considéré comme
un généraliste de
deuxième classe»
Docteur Rolf Heimann
métier véritable, c’est l’accompagnement des gens. On oublie
la solitude du généraliste
devant un diagnostic difficile.
On reçoit une belle énergie par
le contact avec cette population
magnifique et très communicative. Il faut bien sûr apaiser
leurs peurs quand, après avoir
trouvé leur maladie sur internet, certains patients débarquent. Parfois, on a l’impression qu’ils viennent chez le
médecin traitant pour commander le cercueil.»
Beau métier. «Je pense que
les communes ont un rôle à
jouer pour encourager l’implantation de cabinets de
médecine généraliste». /YAD
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7
CRITIQUE
Etonnante
«Panne»
Au terme d’un procès ludique, mené à la table de
magistrats retraités, un
homme qui se croyait innocent est accusé de meurtre.
Derrière l’apparente simplicité
de son histoire, «La Panne»
de Friedrich Dürrenmatt recèle
diverses strates d’interprétation. Elle ouvre une belle
réflexion sur le pouvoir du
langage judiciaire: est-ce que
l’accusé était vraiment un terrible assassin, avant que les
magistrats virtuoses ne le
déclarent coupable?
Le metteur en scène JeanYves Ruf a pris ce texte au
sérieux, peut-être plus encore
que Dürrenmatt lui-même qui,
en 1979, avait monté «La
Panne» avec une certaine
légèreté. C’est du moins ce
que laissaient entrevoir les
archives photographiques
exposées au théâtre du
Passage, à Neuchâtel, en
marge des trois représentations données la semaine dernière par la compagnie Chat
borgne théâtre.
Ruf et son équipe parviennent à superposer deux
ambiances: la bonhomie d’un
dîner entre amis et la gravité
d’une condamnation à mort.
Sortes de caricatures incarnées, les cinq comédiens
suisses constituent un groupe
drôle et inquiétant de dîneurs
ventrus et de secs justiciers.
La scénographie, elle aussi,
est double et contrastée. Elle
comporte deux plans: l’un
réaliste et confiné, où l’on rit
autour d’un (vrai) repas,
l’autre abstrait et ouvert, où
éclate le verdict du procès.
/tle
’
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