MÉMOIRE Présenté par Antonin Pépin Dans le cadre de la dominante d’approfondissement : IDEA (Ingénierie de l’Environnement, Eau, Déchets et Aménagements durables) Un « tour de France » des exploitations de Haute Valeur Environnementale : Confrontation avec 2 outils d’évaluation de l’impact des pratiques agricoles sur l’environnement Pour l’obtention du : DIPLÔME D’INGENIEUR d’AGROPARISTECH Cursus ingénieur agronome et du DIPLÔME D’AGRONOMIE APPROFONDIE Vache Salers dans un pré de la ferme de Villarceaux (Val d’Oise) Stage effectué du 08/03/2010 au 03/09/2010 A : France Nature Environnement 81/83 Boulevard de Port-Royal 75013 Paris Enseignante-responsable : Agnès Lelièvre Soutenu le : 23 Septembre 2010 Maître de stage : Marie-Catherine Schulz 2 Table des matières Remerciements ........................................................................................................................... 4 Introduction ................................................................................................................................ 5 I. Le « tour de France » HVE, un projet issu du Grenelle de l’environnement ......................... 6 Préambule............................................................................................................................... 6 1. L’agriculture de Haute Valeur Environnementale : quels principes, quels enjeux ? ..... 6 2. Quels outils pour confronter les critères HVE ? ............................................................ 7 3. Un « tour de France » des exploitations HVE................................................................ 8 II. Évaluation de la pertinence des critères HVE : outils et méthodologie utilisés .................... 9 1. Présentation des outils .................................................................................................... 9 a) HVE, Haute Valeur Environnementale ...................................................................... 9 b) IDEA, Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles ................................. 14 c) IBEA, Impact sur la Biodiversité des Exploitations Agricoles ................................ 16 2. Méthodologie ............................................................................................................... 18 a) Les exploitations choisies sur les critères HVE ....................................................... 18 b) Le questionnaire et les enquêtes, des entretiens semi-directifs ................................ 18 c) L’étude comparative................................................................................................. 19 d) La recherche de données supplémentaires ............................................................... 19 III. Les résultats individuels des fermes du « tour de France » HVE ...................................... 20 1. Un réseau réparti sur le territoire avec quelques zones vides....................................... 20 2. Le « tour de France » HVE, douze fermes diversifiées................................................ 21 3. Analyse des 12 EA selon chaque méthode................................................................... 30 IV. Analyse comparative des méthodes et discussion.............................................................. 34 1. Comparaison du score IDEA à la dépendance aux intrants ......................................... 34 2. Extension de l’analyse avec les données des lycées agricoles ..................................... 36 3. Une différence de dépendance aux intrants selon les OTEX ....................................... 37 4. Les infrastructures agroécologiques, quel mode de calcul choisir ? ............................ 39 5. Des améliorations pour IBEA ...................................................................................... 40 V. Discussion générale et perspectives .................................................................................... 43 1. Critiques de la méthode et des résultats ....................................................................... 43 2. Suites et perspectives ................................................................................................... 44 a) Poursuivre l’étude .................................................................................................... 44 b) Penser la certification HVE pour la rendre efficace................................................. 44 c) Pertinence économique et alimentaire de l’agriculture HVE................................... 45 d) IBEA, un outil perfectible ........................................................................................ 45 Conclusion................................................................................................................................ 46 Bibliographie ............................................................................................................................ 47 Annexes .................................................................................................................................... 48 Table des illustrations............................................................................................................... 71 Table des abréviations .............................................................................................................. 72 3 Remerciements Mes remerciements vont tout particulièrement à Marie-Catherine Schulz, mon maître de stage, pour ses conseils précieux et ses encouragements, pour son écoute et sa disponibilité, pour m’avoir impliqué pleinement dans plusieurs projets, ainsi qu’à Lionel Vilain, conseiller technique à FNE, pour son savoir et son expérience, pour m’avoir lancé sur le terrain, pour son soutien. Je remercie également Jean-Claude Bévillard, pilote du réseau agriculture, qui m’a montré son intérêt pour mon travail et qui m’a orienté dans l’étude. Un grand merci à Laurence Guichard. Son implication, ses idées, et son temps précieux m’ont beaucoup apporté. Un immense merci à tous les agriculteurs que j’ai rencontrés. Sans leur accueil, leur gentillesse et leur collaboration volontaire, ce travail n’aurait pas été aussi agréable. Je tiens à remercier également les personnes qui ont collaboré de près ou de loin avec cette étude et m’ont grandement facilité la tâche. Merci enfin à toute l’équipe salariée de FNE, pour son accueil, sa sympathie, et pour les bons moments ! 4 Introduction Le Grenelle de l’Environnement, à partir de 2007, a voulu une agriculture « écologique et productive ». De cette volonté est née la certification « Haute Valeur Environnementale » dite HVE, décidée dans les groupes de travail en gouvernance à cinq, desquels fait partie France Nature Environnement (FNE). L’association, fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement, a proposé les deux critères du niveau le plus élevé de la certification. Ils correspondent à deux volontés fortes : la faible dépendance aux intrants des exploitations agricoles et la place laissée à la nature et la biodiversité. Ces critères, proposés d’après une large expérience d’analyses d’exploitations agricoles doivent être toutefois confrontés au terrain. En effet, la certification concernera l’ensemble des exploitations françaises, quelques soient les systèmes d’exploitations. Cette étude consiste donc en une confrontation des critères proposés par FNE à d’autres méthodes d’évaluation de l’impact environnemental des exploitations agricoles. Cette étude comparative se fera au travers d’enquêtes individuelles d’exploitations agricoles représentatives de la diversité de l’agriculture française. Ce « tour de France » des exploitations agricoles HVE sera également l’occasion de connaître les diverses formes que l’agriculture HVE peut prendre. L’une des méthodes utilisées lors des enquêtes est un outil développé par FNE qui en en phase de test, appelé outil IBEA – Impact des pratiques agricoles sur la Biodiversité de l’Exploitation Agricole. Le « tour de France » apportera donc des éléments permettant d’améliorer l’outil. 5 I. Le « tour de France » HVE, un projet issu du Grenelle de l’environnement Préambule France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement. Elle se veut être le porte-parole d’un mouvement de près de 3000 associations de protection de la nature et de l’environnement en France. Il s’agit d’une association sans but lucratif, indépendante de toute entreprise, collectivité, organisation politique ou religieuse qui est reconnue d’utilité publique depuis 1976. Ce sont les militants bénévoles issus des associations de terrain qui construisent et portent les revendications de FNE. Les objectifs de FNE se déclinent à plusieurs niveaux 1: Faire entendre l’expertise citoyenne. Instaurer plus de justice. Alerter l’opinion à chaque menace pour l’environnement. La structure, les objectifs et l’organisation de FNE est présentée de façon plus complète en Annexe 1. 1. L’agriculture de Haute Valeur Environnementale : quels principes, quels enjeux ? À l’issue du Grenelle de l’environnement et du travail mené par FNE au Comité Opérationnel (COMOP) « Agriculture écologique et productive », la notion d’agriculture à Haute Valeur Environnementale - dite HVE - est apparue. Il s’agit d’une nouvelle certification environnementale des exploitations agricoles. Le dispositif, validé par le COMOP en juin 2009, repose sur 3 niveaux caractérisés par un degré d’exigence croissant. Le niveau 3 est le seul à reposer sur des indicateurs de résultat et ouvre seul droit à la mention « exploitation agricole de Haute Valeur Environnementale »2. Ce troisième niveau est accessible par deux options, l’une thématique (dite A), l’autre globale (dite B). Nous nous intéressons ici à cette dernière approche, fondée sur deux indicateurs de résultats, issus d’une proposition de FNE et ci-après appelés « critères HVE » : le bas niveau d’intrants (moins de 30% du chiffre d’affaires) et une proportion élevée de la surface de l’exploitation consacrée à la biodiversité (10% de la SAU non fertilisé, non labouré, non traité). Le bas niveau d’intrants est à la fois un gage de bonne qualité environnementale et financière de l’exploitation. Quant aux surfaces dédiées à la biodiversité, elles ont à la fois une signification écologique et agronomique. Les critères HVE caractérisent une agriculture relativement autonome, valorisant donc le milieu, et une agriculture intégrant la nature dans l’exploitation. Ces critères ont été construits 1 2 www.fne.asso.fr, consulté le 18/06/2010 LOI n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement (1), dite loi Grenelle II. 6 en s’appuyant sur des observations d’exploitations et conçus pour caractériser une agriculture respectueuse de l’environnement. Cependant, s’agissant d’une nouvelle démarche de certification, il convient de vérifier, sur le terrain, qu’elle correspond à une véritable amélioration de la prise en compte de l’environnement et de mettre en évidence son domaine de validité (milieux, systèmes de production) et ses éventuelles limites. Les exploitations HVE sont-elles durables ? Respectent-elles la biodiversité ? De plus, les critères HVE sont-ils réellement valables dans tous les milieux qui composent le territoire français ? Et sont-ils valables pour tous les types d’exploitations ? Pour répondre à ces questions, les critères HVE vont être confrontés à d’autres méthodes d’évaluation de la qualité environnementale d’une exploitation agricole. 2. Quels outils pour confronter les critères HVE ? Il existe une grande quantité de méthodes d’évaluation des exploitations agricoles (Dialecte, Planète, Indigo…). Ne pouvant pas faire une comparaison sur tous les outils et méthodes existant, il a fallu en choisir. La méthode IDEA et l’outil IBEA ont été choisis pour les raisons exposées ci-après. ♣ La méthode IDEA Le premier outil d’évaluation intervenant dans la comparaison avec les critères HVE est la méthode IDEA - pour Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles. Créée dès 1996 sous l’impulsion de la direction générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du ministère de l’Agriculture et de la Pêche, elle en est actuellement à la troisième version, qui est celle utilisée ici. Cette méthode comporte des indicateurs témoins de la durabilité agroécologique de l’exploitation mais aussi des durabilités socioterritoriale et économique. La méthode IDEA à l’avantage d’être fiable, puisqu’elle bénéficie d’une antériorité sur les autres méthodes et qu’elle a été largement utilisée, notamment par les lycées agricoles. Une base de données conséquente existe déjà. IDEA est de plus facilement compréhensible et interprétable. En effet, l’utilisateur calcule individuellement chaque indicateur à partir des chiffres et des pratiques renseignées par l’agriculteur. Contrairement à d’autres méthodes, le résultat n’est pas obtenu par le truchement d’une « boîte noire » qui fournit un résultat sans que l’utilisateur puisse avoir accès aux calculs. Il est obtenu directement à partir des calculs effectués par l’utilisateur. ♣ L’outil IBEA Ce deuxième outil utilisé a été créé par FNE. C’est une méthode de diagnostic permettant d’évaluer l’Impact des pratiques agricoles sur la Biodiversité de l’Exploitation Agricole, appelé IBEA. Cet outil est le fruit d’un comité de pilotage pluridisciplinaire rassemblant le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), l’enseignement agricole public, l’État et les associations de protection de la nature et de l’environnement. Il est destiné, entre autres, à appuyer une pédagogie plus environnementaliste dans les lycées agricoles. L’axe principalement développé est la 7 biodiversité au sein de l’exploitation. Cet outil est toujours en phase d’expérimentation et le projet est une occasion de le tester en vue de l’améliorer. IBEA a été choisi dans la comparaison car s’agissant d’un modèle dédié à l’impact des pratiques agricoles sur la biodiversité, il est apparu intéressant de le confronter aux critères HVE pour évaluer si les exploitations respectant ces critères sont globalement favorables à la biodiversité. Par ailleurs, c’est un outil créé par FNE, actuellement en phase de test. Cette série d’enquêtes, en élargissant la base de données (milieux, systèmes de production), permettra d’affiner les seuils fixés pour certains indicateurs de l’outil IBEA et également de confronter IBEA à IDEA, afin de proposer, si besoin, des améliorations pour IBEA. 3. Un « tour de France » des exploitations HVE Le projet de ce stage est de comparer les résultats fournis par ces trois outils testés sur une dizaine d’exploitations agricoles. L’objectif est de tester la convergence des trois méthodes, et plus particulièrement d’évaluer la pertinence des critères HVE. Cette étude permettra éventuellement de faire ressortir des incohérences, afin d’une part de mieux cerner les atouts et limites des deux critères HVE et d’autre part d’affiner l’outil IBEA. Ceci sera réalisé au travers d’un « tour de France » des exploitations agricoles. Le « tour de France » des exploitations HVE consiste à recueillir les données nécessaires pour les trois méthodes dans dix à quinze exploitations. Les critères de choix des exploitations prenant par au « tour de France » est explicité dans la partie suivante. La réponse apportée sera, au vu de la taille de l’échantillon, une réponse plus indicative qu’une vraie confirmation scientifique et statistique. Cela ne permettra pas d’établir de corrélation entre IDEA, IBEA et HVE, mais de dégager une tendance et déceler certains cas où HVE, IBEA et IDEA pourraient ne pas coïncider. Remarque : Ce tour de France est aussi l’occasion de dresser le portrait d’une dizaine d’exploitations agricoles qui, dans divers systèmes et diverses régions françaises, répondent aux critères HVE. Ce travail donnera lieu à la parution d’une brochure en 2011, qui décrira des systèmes d’exploitation HVE, dans le but de montrer des exemples concrets de différentes formes que peut prendre l’agriculture HVE. 8 II. Évaluation de la pertinence des critères HVE : outils et méthodologie utilisés Avant d’expliquer la méthodologie utilisée pour le projet, il convient de détailler plus en profondeur chacun des outils, en particulier les critères HVE qui sont le cœur du sujet. 1. Présentation des outils a) HVE, Haute Valeur Environnementale La création d’un système de certification environnementale des exploitations agricoles vient du constat qu’il n’existait pas de dispositif de reconnaissance des exploitations agricoles fondé sur des objectifs de résultats en matière d’environnement. Les certifications existantes (Agriculture raisonnée, AB, AOC…) reposent sur des objectifs de moyens. Quant aux outils d’évaluation (IDEA, IBEA…), ils sont conçus dans un but pédagogique et ne sont pas adaptés à servir de certification (subjectivité de l’enquêteur, non applicabilité à tous les systèmes…). Le concept d’agriculture de Haute Valeur Environnementale a donc été créé dans le cadre du Grenelle de l’environnement pour améliorer l’impact de l’agriculture sur l’environnement en insistant sur quatre domaines : la biodiversité, la qualité de l’eau, la protection des sols, et l’énergie. Ce concept est transcrit de façon opérationnelle en une certification environnementale des exploitations agricoles. Plutôt qu’un système binaire, la HVE adopte une démarche progressive sur 3 niveaux. Le but est d’inclure le plus grand nombre d’exploitations et de les faire progresser vers le niveau le plus élevé, qui seul ouvre droit à la mention HVE. Les trois niveaux sont 1: - Le niveau 1, correspondant au respect des exigences environnementales retenues dans le dispositif de la conditionnalité. - Le niveau 2, comportant 16 grandes exigences relatives à la biodiversité, à la stratégie phytosanitaire, à la gestion de la fertilisation et à la gestion de l’eau. - Le niveau 3, correspondant à la certification HVE proprement dite. Il existe deux approches pour le niveau 3. La première consiste en une approche thématique fondée sur des indicateurs composites. La deuxième est une approche globale, fondée sur seulement deux indicateurs qui couvrent de manière synthétique l’ensemble du champ de la certification. Cette approche est issue d’une proposition initiale de FNE, c’est donc celle qui est défendue par la fédération. Les deux indicateurs retenus sont les suivants : - La place laissée à la nature calculée comme étant le pourcentage de SAU en infrastructure agroécologique (IAE) ; - Poids des intrants dans le chiffre d’affaires. Les seuils retenus pour le niveau 3 de la certification HVE sont au moins 10 % de la SAU en IAE et une somme d’intrants de moins de 30 % du chiffre d’affaires hors prime. 1 Rapport du COMOP, 15 juin 2009 : La certification environnementale des exploitations agricoles 9 ♣ Pourquoi ces deux critères ? Il fallait pour HVE des indicateurs pertinents, c’est-à-dire qui soient révélateurs de l’objectif, ici une agriculture de haute valeur environnementale. Dans l’optique d’une certification, ces indicateurs devaient être robustes, c’est-à-dire transposables à tous les types d’exploitations et toutes les conditions de milieux. Les IAE et le niveau d’intrants sont à la fois pertinents, comme il est détaillé plus loin, et robustes. En effet les IAE ainsi que les intrants ont des impacts sur l’environnement dans tous les milieux et types d’exploitation, et les intrants sont une composante importante dans tous les types d’exploitations. Ces indicateurs sont de plus reproductibles d’années en années, fiables puisque les valeurssources sont accessibles de façon relativement précise, ils sont sensibles, intelligibles par les agriculteurs et révélateurs pour la société. De plus, la restriction de l’analyse à deux indicateurs dispense d’une lourde mécanique d’évaluation, ce qui limite les coûts d’évaluation et de contrôle. Enfin, il s’agit d’indicateurs de résultats et non de moyens, ce qui garantit une efficacité environnementale tout en laissant une souplesse adaptative aux agriculteurs. L’important est d’être en deçà de 30% d’intrant dans le chiffre d’affaires et au-delà de 10% d’IAE dans la SAU, peu importent les solutions mises en œuvre pour y parvenir. Ainsi il revient à chaque agriculteur de tirer profit des atouts du milieu et de son système de production pour atteindre ces seuils. Cela responsabilise l’agriculteur, qui n’a pas à appliquer des « recettes toutes faites » mais qui doit bel et bien repenser son système d’exploitation pour le rendre plus efficace, en fonction des atouts et contraintes des milieux et des régions, favorisant ainsi la diversité des systèmes. Les deux critères HVE sont compatibles, et même complémentaires. En effet, une façon de diminuer les intrants peut être la réduction des produits phytosanitaires, compensée par une lutte biologique et donc faisant intervenir la biodiversité et les IAE. ♣ Les infrastructures agroécologiques : la nature comme facteur de production. Définition Les infrastructures agrécologiques (IAE) peuvent être définies de manière générale comme étant, sur une exploitation agricole, « tous les milieux « naturels » qui ne reçoivent ni labour ni intrant agrochimique (depuis au moins cinq ans) peuvent être considérés comme des infrastructures agroécologiques. » 1 En particulier, rentrent dans cette définition les éléments paysagers suivants : - Surfaces boisées : haies, bosquets, pré-vergers, arbres fruitiers de haute tige, arbres isolés ou d’alignement, pâturages boisés – sylvopastoralisme, agro-sylvopastoralisme – surface en agrosylviculture, lisière de bois. - Surfaces herbacées : prairies extensives, surface en couvert environnemental. - Surfaces cultivées : jachères florales, jachères environnement et faune sauvage, jachères mellifères. - Autres surfaces : milieux humides – mares, sources, rivières, ruisseau, fossés humides, bétoire… – autres milieux – murets de pierre, tas d’épierrage, terrasses, chemins… 1 D’après « Mettre en place des infrastructures agroécologiques (IAE) sur son exploitation agricole : pourquoi ? comment ? Outil d’aide à la décision pour la mise en place d’infrastructures agroécologiques (IAE) sur les exploitations agricoles, France Nature Environnement, 2008 », d’après Solagro 2007 10 Justification de l’indicateur Les infrastructures agroécologiques jouent un rôle important en matière de préservation de l’environnement, et ce à plusieurs niveaux. Les IAE ont une fonction écologique, en matière de protection de l’eau, de biodiversité, de climat. Elles ont aussi un rôle agronomique : protection des cultures et des animaux, impact sur la faune auxiliaire, protection des sols. Enfin, elles ont un rôle social et paysager important. Les fonctions des infrastructures agroécologiques sont présentées plus en détail en Annexe 2. La proportion d’infrastructures agroécologiques sur une exploitation reflète son degré d’artificialisation. Pour une exploitation donnée, elle est donc relativement stable dans le temps. Figure 1 : Ce champ entouré d’une bande herbacée et d’une haie est protégé du vent. Le talus au niveau de la haie est également une protection contre les écoulements (terre, eau…) ainsi qu’un refuge pour la faune auxiliaire. (Côtes d’Armor). Modalités de calcul Les infrastructures agroécologiques considérées par la certification HVE sont celles retenues dans le cadre de la conditionnalité des aides et des « bonnes conditions agricoles et environnementales » (BCAE), comme indiqué dans la Circulaire DGPAAT/C2010-3058 DGAL/C2010-8004 du 02 juin 2010 relative à la mise en œuvre de la conditionnalité des aides 2010 (voir Annexe 3). En réponse à une demande de FNE, cette liste détaillée inclut également une catégorie correspondant à une définition plus large des IAE à savoir toutes les surfaces ne recevant ni intrant (fertilisants et traitements), ni labour depuis au moins 5 ans. Cela inclut donc par exemple une falaise en bord de pâture, un gros rocher en plein champ, l’entrée d’une grotte qui sont des repères potentiels pour la biodiversité. Ce dispositif prévoit un système de pondération permettant de définir, pour chaque IAE, qu’elle soit surfacique, linéaire ou ponctuelle, une « surface équivalente topographique (SET) » et ainsi d’additionner dans une unité commune des IAE de nature différente. A titre d’exemple, il a été décidé qu’1 m linéaire de haie aurait une valeur SET de 100 m². L’ensemble des coefficients de pondération est disponible en Annexe 3. Pour calculer la part surface dédiée aux IAE, il convient donc d’établir le ratio suivant : - au numérateur : la « surface équivalente topographique » équivalente couverte par les IAE. - au dénominateur : la SAU hors forêt. 11 Les limites de l’indicateur Cet indicateur présente des limites dans son mode de calcul : la valeur de certains coefficients est contestable. En particulier, il lui est reproché de survaloriser les haies. A l’origine de cela se trouve la volonté d’inciter les agriculteurs des paysages ouverts de type « open-field » à replanter des haies. Cependant, cela permet également à des exploitations ayant peu d’IAE mais quelques haies de rentrer dans le critère de 10%. Par ailleurs, certains reprochent à cet indicateur, quantitatif, de ne caractériser la qualité des infrastructures agroécologiques, influencée, notamment, par leur lieu d’implantation et leur mode de gestion (matériel utilisé pour l’entretien de la haie, date de broyage des bandes enherbées, etc.). ♣ Les intrants : la dépendance des systèmes agricoles. Définition La dépendance aux intrants peut être définie comme étant la proportion d’intrants dans le chiffre d’affaires de l’exploitation. Les intrants considérés dans cet indicateur suivent une définition bien précise. Il s’agit de l’ensemble des charges opérationnelles directement consommées lors de l’activité agricole. Y sont intégrés entre autres les engrais, les produits phytosanitaires, les semences, les aliments, le carburant, les emballages, l’énergie etc… Justification de l’indicateur Cet indicateur de « poids des intrants dans le chiffre d’affaires », ou de « faible dépendance aux intrants » est un indicateur de dépendance vis-à-vis des apports extérieurs, ou, sous un autre point de vue, d’un indicateur d’autonomie des systèmes. L’autonomie est la capacité à produire à partir des ressources propres à l’exploitation. Il a été observé dans diverses études (notamment Zahm P. et al, 2005) une certaine corrélation entre l’autonomie (et donc le faible niveau d’intrant) et la durabilité de l’exploitation, notamment dans le cas des systèmes herbagers. Au-delà de ça, un faible niveau d’intrant assure un impact modéré sur l’environnement, avec notamment la moindre utilisation de produits chimiques. Il inclut la dépendance énergétique, à la fois directe (carburants, gaz, électricité) et indirecte (consommation d’énergie pour la production d’intrants : aliments importés, engrais, produits phytosanitaires…). Cela tient compte des énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre et du prélèvement en ressources naturelles comme les phosphates, la potasse et l’eau. Il s’agit donc d’un indicateur révélateur de la capacité des systèmes agricoles à composer avec les ressources disponibles sur l’exploitation même. Cet indicateur est de plus à relier avec la bonne santé économique de l’exploitation, puisqu’une faible dépendance aux intrants permet d’avoir des charges faibles, et donc d’avoir a priori des systèmes de production plus résilients économiquement1. Cet indicateur reflète finalement le niveau d’intensification de l’exploitation agricole. Il est donc assez stable dans le temps pour un système qui ne change pas. De plus cet indicateur est calculé en faisant la moyenne sur trois ans, ce qui permet de lisser les irrégularités interannuelles. Tout cela en fait un indicateur particulièrement pertinent. 1 Une étude à l’initiative du MEEDDM est actuellement en cours à ce sujet. FNE participe au comité de pilotage. 12 Le seuil de 30% a été fixé en observant divers systèmes pratiquant une agriculture de haute valeur environnementale. Il est ressorti de cette observation qu’une autonomie de 70 % (donc 30% de dépendance) caractérisait très souvent des systèmes économes en intrants, capables de valoriser le milieu sans recourir à l’« arsenal agrochimique » conventionnel. Plusieurs acteurs des débats sur HVE ont validé cette valeur qui apparaît comme suffisamment basse pour garantir une agriculture de haute qualité environnementale, et pas trop élevée pour rester réaliste. La moyenne nationale s’élève à un peu plus de 60% en 20061 (voir Annexe 4). Cela revient à dire que pour produire 100€, 60€ ont été consommés lors de l’acte de production. L’agriculture française actuelle injecte une quantité élevée d’énergie et de composés chimiques dans le milieu, et l’un des buts de l’agriculture HVE est de diminuer cette dépendance, et de fait de diminuer l’impact sur l’environnement. Modalités de calcul Cet indicateur se calcule comme étant le ratio entre la charge des intrants et le chiffre d’affaires de l’exploitation agricole, hors aides. Une agriculture HVE se caractérise par sa faible consommation en intrants et énergie fossile. Sont prises en compte dans les intrants l’ensemble des charges opérationnelles ayant un impact sur l’environnement : - Eau, gaz, électricité - Eau d’irrigation - Fournitures non stockées - Dépenses de transport sur achats et ventes - Charges réelles d’approvisionnement (semences, engrais, amendements, produits phytosanitaires, produits vétérinaires, aliments grossiers et concentrés, carburants et lubrifiants, combustibles, fournitures stockées) Les charges de main d’œuvre, l’amortissement du matériel ainsi que les services (frais vétérinaires…) sont exclus car ils ne créent pas vraiment d’impact sur l’environnement. Cela est discutable, on peut considérer que la main d’œuvre est une forme de dépendance. Est exclu également ce qui est autoproduit, comme les fertilisants organiques ou les semences et aliments produits sur l’exploitation. Le chiffre d’affaires est calculé hors aides PAC et avant tout paiement d’impôt ou de taxe. Il correspond à la définition du Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA) : production de l’exercice, nette des achats d’animaux. On exclut de ce chiffre d’affaires la production intraconsommée. Limites On peut discuter la limitation des intrants à ce que qui est consommé physiquement, en excluant par exemple la main d’œuvre salariée et les amortissements. IDEA prend par exemple en compte la main d’œuvre temporaire dans son indicateur d’autonomie. Dans le cas de la certification HVE, on considère cependant seulement les intrants qui ont un réel impact sur l’environnement. 1 Source : Agreste – données en ligne – comptes nationaux par OTEX. http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/page_accueil_82/donnees_ligne_2.html. 13 Par ailleurs, certains détracteurs à la certification HVE ont avancé l’argument que certaines exploitations utilisant une grande quantité d’intrants avaient une telle valorisation de leurs produits qu’elles pouvaient passer sous le seuil des 30%. Le vignoble champenois peut entrer dans ce cas de figure. Toutefois, ces exploitations seront très probablement déclassées par leur taux insuffisant d’IAE. Quelques rares exemples peuvent cependant passer dans les critères HVE tout en étant d’une certaine intensivité. Par exemple une exploitation du Limousin avec 70 ha de prairies herbagères et 0,5 ha de pommes AOC en vente directe traitées 25 fois aura à la fois bien plus de 10% d’IAE dans sa SAU, et moins de 30% d’intrants dans le chiffre d’affaires, étant donnée la bonne valorisation des pommes AOC en vente directe. Paradoxalement, les 25 traitements constituent un système intensif, dépendant aux intrants et largement polluant. Ces exploitations font partie des limites du système, mais elles sont relativement marginales dans l’éventail des exploitations françaises. Il est cependant essentiel de connaître les exploitations entrant dans les critères bien qu’ayant un impact environnemental plutôt négatif, et découvrir d’autres cas comme celui-ci fait partie du projet de stage. b) IDEA, Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles La méthode IDEA a été créée en 1996 à l’initiative de la DGER pour répondre à la question : Comment traduire de manière opérationnelle le concept de durabilité à l'échelle des exploitations agricoles ? Pour cela, le concept de durabilité a été transcrit en dix-sept objectifs, qui sont : 1. Cohérence 2. Autonomie 3. Protection et gestion de la biodiversité 4. Protection des paysages 5. Protection des sols 6. Protection et gestion de l’eau 7. Protection de l’atmosphère 8. Gestion économe des ressources naturelles non renouvelables 9. Bien-être animal 10. Qualité des produits 11. Éthique 12. Développement humain 13. Développement local 14. Qualité de vie 15. Citoyenneté 16. Adaptabilité 17. Emploi Atteindre ces objectifs assure la durabilité qui peut-être définie à trois échelles, correspondant aux trois principales fonctions de l’agriculture : - L’échelle agroécologique - L’échelle socioterritoriale - L’échelle économique Ces trois échelles sont divisées en 10 composantes et subdivisées en 42 indicateurs (voir Annexe 5). On part du principe qu’il est possible de quantifier chaque composante par une note chiffrée, puis de pondérer et d’agréger ces informations pour obtenir un score de l’exploitation sur chacune des trois échelles. 14 Le calcul est basé sur un système de nombre de points attribués à chaque indicateur, avec un plafonnement. Chaque indicateur correspond à certaines pratiques jugées favorables à la durabilité, comme les itinéraires techniques (assolements, rotations, fertilisations…), les pratiques sociales, territoriales et économiques de la production. Le score de chaque composante est donc attribué en additionnant les notes des indicateurs faisant partie de la composante. Il est ainsi possible d’obtenir un bon score dans une composante donnée par différentes voies. Ainsi, pour une exploitation donnée, l’absence d’élevage peut être compensée par des rotations longues incluant des légumineuses, par le compostage de déchets verts ou encore par l’échange paille-fumier avec un éleveur voisin. Il n’y a pas de modèle unique d’exploitation agricole durable. Un graphique en forme de radar permet de visualiser les scores de chaque composante et de les situer par rapport à un groupe ou aux années précédentes par exemple. (voir Figure 2) Durabilité de l'exploitation (note la plus faible) 100 80 60 40 20 Figure 2 : Exemple d’évaluation de la durabilité d’une exploitation à travers 10 composantes (idea.portea.fr) iq ue Ec on om Ag ro éc ol og iq ue So cio te r ri to ria le 0 Figure 3 : Durabilité de l’exploitation (note la plus faible) Les trois ou quatre composantes de chaque échelle peuvent de la même façon être pondérées et agrégées pour obtenir les valeurs de chaque échelle. Par exemple, l’échelle agroécologique est constituée de la diversité domestique, de l’organisation de l’espace, et des pratiques agricoles. Par contre, il n’y aurait aucun sens à délivrer un score global issu de l’agrégation des échelles, puisqu’une échelle ne peut pas en compenser une autre. Par exemple une exploitation avec un haut score en agroécologie ne sera pas durable si elle n’est pas durable économiquement. C’est donc la valeur minimum parmi les trois échelles qui est la valeur limitante pour la durabilité de l’exploitation. C’est cette note qui est retenue comme note finale de durabilité. Graphiquement, on place une barre horizontale au niveau de la valeur la plus faible (Figure 3). L’étude dans le cadre de ce stage n’utilise que l’échelle agroécologique d’IDEA, puisqu’il s’agit de vérifier la pertinence environnementale des critères HVE. 15 c) IBEA, Impact sur la Biodiversité des Exploitations Agricoles Un outil de FNE à destination de l’enseignement agricole. IBEA, Impact sur la Biodiversité des Exploitations Agricoles, est un outil développé par France Nature Environnement depuis 2007. Ce projet a pour ambitions de développer la prise en compte de la biodiversité dans les formations dispensées par les lycées agricoles, de promouvoir, au niveau de l’enseignement, des pratiques agricoles qui protègent et valorisent la biodiversité, et enfin d’améliorer le dialogue sur le terrain entre agriculteurs et environnementalistes. L’échelle de l’exploitation a été choisie car c’est l’unité décisionnelle sur laquelle agit un agriculteur. L’outil est actuellement achevé, mais pas encore diffusé car toujours en phase de test. Des modifications sont encore apportées régulièrement. Un outil d’évaluation indirecte de la biodiversité d’une exploitation agricole. L’outil IBEA permet l’évaluation de l’impact des pratiques agricoles sur la biodiversité à l’échelle de l’exploitation. Conçu à l’aide d’un logiciel d’analyse multi-critère (Dexi), il analyse et synthétise les impacts positifs ou négatifs des pratiques et en déduit un impact global sur la biodiversité. Il ne s’agit donc pas d’une mesure directe de la biodiversité, mais d’une évaluation indirecte. Les pratiques agricoles considérées sont celles qui agissent sur la biodiversité au sens le plus large – domestique et sauvage, spécifique et génétique, ordinaire et remarquable. IBEA décompose la biodiversité en différents éléments organisés et hiérarchisés (voir Figure 4). Les attributs de base (ceux en bas de la hiérarchie à l’instar de « pression herbicide » ou « continuité temporelle des couverts végétaux ») correspondent à des décisions de l’agriculteur et sont directement renseignées par l’utilisateur. Pour certaines d’entre elles, un calcul préalable est nécessaire, d’où la mise en place d’un formulaire de calcul intermédiaire. En réalisant la synthèse de ces attributs, IBEA déduit par un jeu complexe d’agrégation et pondérations l’impact global des pratiques agricoles sur la biodiversité de l’exploitation. La notation est qualitative : très négatif, négatif, neutre, positif, très positif. 16 Figure 4 : Arbre des attributs de l’outil IBEA (capture d’écran de Dexi). L’état de la biodiversité sur une exploitation agricole ne dépend pas des seules décisions de l’agriculteur. Cela dépend également de l’environnement de la ferme, et notamment des pratiques agricoles voisines (Gabriel et al., 2010). L’outil IBEA ne fournit en effet pas un résultat absolu, même s’il se veut le plus révélateur possible de la réalité. Le projet est de permettre aux utilisateurs de comprendre comment ils arrivent au résultat et de connaître les leviers à leur disposition pour améliorer l’état de la biodiversité de leur exploitation. Un prototype en amélioration IBEA est en phase de test et de finition. Il a été confronté en 2009 à la mesure directe de la biodiversité par relevés naturalistes (Carriquiry C., 2009) suite à quoi des améliorations ont été apportées. Un des objectifs de ce stage est de continuer d’apporter des améliorations, par une expertise de terrain, grâce à des enquêtes sur des exploitations agricoles très diverses. Ces améliorations sont de trois types : 17 - - - Dans un premier temps, des améliorations sont à prévoir suite au déroulement des enquêtes, comme par exemple intégrer des cas de figures non prévus par l’outil, ou améliorer l’ergonomie de l’outil, ou encore préciser des indicateurs qui pouvaient apporter de la confusion. Dans un deuxième temps, il s’agira de comparer les résultats avec ceux des autres indicateurs et notamment IDEA. Le but est de confronter IBEA à une méthode maintes fois éprouvée, et éventuellement en déduire des améliorations. Enfin, l’utilisation d’IBEA sur un large panel d’exploitations permettra d’améliorer sa robustesse. 2. Méthodologie Pour réaliser ce « tour de France » des exploitations HVE, il est proposé d’enquêter auprès de dix à quinze exploitations à travers la France. Il faut donc dans un premier temps établir une sélection d’agriculteurs volontaires ayant les caractéristiques HVE, et construire un questionnaire d’enquête. a) Les exploitations choisies sur les critères HVE Le principal critère pour le choix des exploitations était de répondre aux conditions HVE. En effet le but est de vérifier la validité des critères HVE par rapport aux autres méthodes, et de rencontrer des exemples d’exploitations HVE de divers milieux et système d’exploitation. Ensuite, il faut des exploitations représentatives de la diversité des paysages et des climats de France métropolitaine. Il est également nécessaire que les exploitations représentent tous types de production, afin de vérifier que la HVE est adaptable à tout type de système. Afin de recruter cet échantillon, FNE s’est appuyée sur son réseau associatif, notamment sur ses fédérations régionales, ainsi que sur des réseaux d’agriculteurs identifiés par divers acteurs (FNCIVAM, FARRE, FNAB, Institut de l’élevage, FPNRF…) A partir des adresses d’exploitations agricoles fournies par ces contacts, en éliminant les exploitations hors critères, les agriculteurs non volontaires et ceux qui avaient des systèmes d’exploitation très similaires à d’autres agriculteurs, une liste d’exploitations a pu être établie. Le nombre d’exploitations prenant part au « tour de France » est limité par ces facteurs mais également par le temps disponible pour l’étude. Il est difficilement envisageable de mener plus de 2 voire 3 enquêtes en une semaine. Entre chaque enquête, un temps doit être prévu pour le déplacement, le traitement des données et l’organisation logistique de l’enquête suivante. Par ailleurs, il est indispensable de tenir compte des disponibilités des agriculteurs. b) Le questionnaire et les enquêtes, des entretiens semi-directifs Avec seulement 2 critères, le questionnaire HVE en lui-même est assez court. Il s’est avéré que les points les plus compliqués peuvent être de repérer tous les postes des intrants, puisque selon la présentation de la comptabilité, les postes sont plus ou moins détaillés et éparpillés. Le deuxième point délicat peut être de mesurer les linéaires de haies ou de lisières et les surfaces de bandes enherbées. Si le calcul n’a jamais été fait par l’agriculteur, il convient d’estimer ces surfaces et longueurs sur le plan d’exploitation, ce qui selon les cas peut être 18 long. De façon générale, la partie la plus conséquente du questionnaire concerne IDEA et IBEA. Certains attributs d’IBEA sont calculables à partir d’indicateurs IDEA et vice-versa, mais après avoir essayé que croiser les deux questionnaires pour en obtenir un seul synthétique, cette formule s’est avérée très lourde et peu conviviale vis-à-vis de l’agriculteur, une distance étant instaurée par l’ordinateur. Au final, cela ne permet pas de faire économiser du temps à l’agriculteur, et cela engendre une certaine confusion. Il est donc apparu plus judicieux de faire le questionnaire IDEA (uniquement le volet agroécologique) en premier, sur papier. Cela permet de mieux impliquer l’agriculteur et l’entretien ne se limite pas à entrer des valeurs dans un tableur. Le questionnaire IBEA se fait ensuite rapidement puisque beaucoup de réponses ont déjà été données avec IDEA. Les questionnaires de ces deux outils sont disponibles en Annexe 6 et Annexe 7. Pour chaque enquête, une demi-journée est nécessaire sur place. Lors de ces quelques heures, l’objectif principal est de réaliser le diagnostic de la ferme selon les trois méthodes. Cependant, l’enquête ne se borne pas à ces outils. L’entretien est volontairement semi-directif, de façon à saisir la globalité de l’exploitation et à amener l’agriculteur à raconter l’historique de son exploitation, ses projets, sa vision de l’agriculture durable, son interprétation sur le terrain. Souvent, les agriculteurs constituant l’échantillon avaient une sensibilité environnementale poussée, et avaient de ce fait une démarche et une vision intéressantes, qu’ils aiment raconter. Il paraissait donc évident de ne pas se limiter au diagnostic avec les trois outils. Chaque enquête était de plus accompagnée d’un tour d’exploitation commenté par l’agriculteur. c) L’étude comparative Une fois les enquêtes réalisées, les données sont analysées pour déterminer les scores de chaque méthode. Ces scores seront ensuite comparés entre eux. Notamment, l’autonomie HVE sera comparée avec le score agroécologique d’IDEA, cherchant à déceler une corrélation entre l’autonomie et la performance environnementale de l’exploitation. Les modes de calculs des IAE selon les méthodes HVE et IDEA sont également soumis à comparaison. Enfin, IBEA est confronté à IDEA et aux critères HVE. d) La recherche de données supplémentaires Ces enquêtes peuvent permettre de vérifier que les exploitations de type HVE constituent des systèmes de production durables du point de vue environnemental. Cependant, cela ne permet pas de décréter que les exploitations vertueuses en matière d’environnement entrent toutes dans les critères HVE. Pour tester ce deuxième aspect, il serait nécessaire d’enquêter un large échantillon d’exploitations non HVE, afin de vérifier si les exploitations ne rentrant pas dans les critères HVE sont globalement moins favorables à l’environnement. Comme il n’est pas possible de réaliser cette série d’enquêtes complémentaires faute de temps, il sera fait appel à une base de données IDEA rassemblant les données de neuf exploitations de lycées agricoles. 19 III. Les résultats individuels des fermes du « tour de France » HVE 1. Un réseau réparti sur le territoire avec quelques zones vides Les fermes à enquêter ont été choisies de façon à représenter l’ensemble du territoire national. Pour des questions de budget évidentes, la recherche d’exploitations s’est limitée à la France métropolitaine. Les exploitations enquêtées sont donc réparties ainsi que le montre la carte cidessous. Polyculture élevage bovin lait, aviculture, cidriculture Maraîchage, poulets et ruches Polyculture élevage bovin viande Polyculture élevage caprin avec transformation Polyculture élevage bovin lait avec transformation Polyculture élevage bovin lait et viande Viticulture Polyculture (céréales et oléoprotéagnieux) Polyculture élevage bovin lait et viande Élevage caprin, ovin, porcin avec transformation Élevage porcin et ovin avec transformation Viticulture arboriculture Figure 5 : Carte des exploitations du « tour de France » Malgré la volonté d’une répartition homogène, il y a des zones vides, notamment le centre, le Nord et le Sud-ouest. Les réseaux de ces régions n’ont pas aussi bien fonctionné qu’ailleurs, ce qui explique ces zones vides. Les recherches d’exploitations dans ces zones ont été infructueuses pour l’instant. Toutefois il était clair que viser 10 à 15 exploitations impliquait de ne pas pouvoir se rendre dans toutes les régions. Il faudra envisager de continuer les enquêtes ultérieurement pour étoffer le panel. Malgré ces vides, un soin particulier a été attaché à la diversité des milieux et des paysages. Le réseau de fermes enquêtées comprend ainsi des exploitations de plaine ouverte, de paysage bocager, de moyenne montagne, de contexte périurbain… L’autre critère de choix principal était la diversité des systèmes d’exploitation. Le tableau suivant montre la répartition des exploitations selon l’orientation technico-économique (OTEX) ainsi que d’autres critères 20 comme la certification Agriculture Biologique, la présence d’un atelier de transformation, ou l’existence d’un réseau de vente locale (vente directe ou vente à des revendeurs locaux, tels que des supermarchés, des coopératives…). Agriculture Biologique Oui Non Transformation Oui Non Vente en partie locale Oui Non Céréales et 1 0 0 1 0 1 oléoprotéagineux Maraîchage 1 0 0 1 1 0 Viticulture 0 1 1 0 0 1 d’appellation Autre viticulture 0 1 0 1 1 0 Bovins lait 0 2 1 1 1 1 Bovins mixte 0 2 0 2 1 1 Autres 1 1 2 0 2 0 herbivores Granivores 0 1 1 0 1 0 Grandes cultures 1 0 0 1 1 0 et herbivores Total 4 8 5 7 8 4 Figure 6 : Classement des exploitations du « tour de France » selon leur OTEX. Total 1 1 1 1 2 2 2 1 1 12 Sur les 18 OTEX officiellement répertoriées en France, 9 sont présentes dans l’échantillonnage. Les exploitations sont réparties entre biologiques et conventionnelles, entre celles vendant une production brute et vendant des produits transformés, et entre des exploitations ayant recours ou pas à des circuits courts. 2. Le « tour de France » HVE, douze fermes diversifiées Lors de ce « tour de France », douze fermes ont été enquêtées. Cette partie présente les résultats individuels de chacune d’elles. ♣ Un élevage herbager aux portes de Nantes. Ce GAEC de deux associés assure une production de lait et de viande bovins. Les bêtes sont élevées en système herbager bocager, où la plus grande parcelle fait 4 ha. Les vaches passent six à huit mois par an dans les champs, elles sont donc nourries essentiellement à l’herbe, soit en pâturage, soit en ensilage et foin. Du maïs produit sur l’exploitation complète la ration l’hiver. Travaillant avec le CIVAM 44, les agriculteurs vont essayer de faire pâturer un peu en hiver. Ils sont dans un processus d’évolution permanente. 21 Figure 7 : Derrière la haie variée en taille, âge et espèces, on distingue un lotissement d’habitations. Dépendance aux intrants Taux d’IAE IDEA - échelle agroécologique IBEA Résultat 22% 185% 89/100 Très positif Cette exploitation présente une dépendance aux intrants de 22% s’expliquant en partie par une alimentation basée sur la surface herbagère et les céréales produites sur l’exploitation, et une fertilisation provenant en grande partie des déjections produites sur la ferme. Une partie du lait et de la viande est écoulée en vente directe, les périurbains viennent directement les chercher à la ferme. Le reste de la production est vendu à une coopérative. Le taux très élevé des IAE provient du maillage dense des haies de presque 150m/ha. Le score agroécologique d’IDEA est de 89, ce qui est excellent. L’essentiel des points perdus provient d’un manque de diversité domestique. Ceci est assez fréquent dans les systèmes herbagers avec une seule espèce animale. Quant au score IBEA, il est « très positif ». Cette ferme favorise la biodiversité grâce à la diversité des milieux (prairies humides, haies, bosquets, champs cultivés…) et à des pratiques à l’impact limité sur l’environnement. ♣ Un élevage bovin en centre Bretagne Figure 8 : Les chênes et hêtres forment une ripisylve Dépendance aux intrants Taux d’IAE IDEA - échelle agroécologique IBEA Résultat 25.4% 105% 84/100 Neutre Cette exploitation laitière du cœur de l’Argoat breton est un GAEC de trois associés, qui depuis 1986 développe un cheptel d’aujourd’hui 75 UGB de prim’holstein. La production est en partie transformée sur l’exploitation en fromages frais et en lait ribot, à destination des supermarchés locaux. Le lait non transformé est vendu à une grosse coopérative agricole. Même si cela crée des dépenses (électricité, emballages), la transformation du lait en fromage et la vente en circuit court apportent une valeur ajoutée permettant de diminuer le taux de 22 dépendance aux intrants par augmentation du chiffre d’affaires. Cette exploitation possède d’autres atouts pour diminuer les dépenses en intrants. La fertilisation provient en grande partie du fumier et du lisier produit sur l’exploitation ou cédé gracieusement par un voisin. L’alimentation, qui est un poste de dépense important dans les élevages est en partie assurée par 16 ha de céréales. Cela mène à une dépendance aux intrants de 25,4% Par l’étendue des prairies naturelles et l’abondance des haies, qu’elles soient anciennes ou nouvellement plantées, les IAE sont présentes à hauteur de 105% de la SAU. Le score IDEA de 84/100 montre une bonne durabilité. Cependant, la note IBEA n’est que « neutre », dû à, malgré une densité d’espaces dédiés à la biodiversité, une gestion des milieux semi-naturels impropre (surpâturage, excès d’azote, fauche précoce). ♣ Un élevage caprin dans les Côtes d’armor Figure 9 : Les chèvres dans leur enclos profitent de la prairie voisine. Dépendance aux intrants Taux d’IAE IDEA - échelle agroécologique IBEA Résultat 23.4% 113% 92/100 Très positif Ce GAEC du centre Bretagne regroupe cinq associés et quatre salariés permanents et élèvent de 280 chèvres et jusqu’en 2009, 100 brebis. Ces agriculteurs transforment l’intégralité de leur lait en fromage. Pour satisfaire la demande locale, ils fabriquent une trentaine de fromages différents. Les clients sont pour moitié les supermarchés locaux, le reste de la production étant vendue à des crémiers, restaurants et marchands ambulants. La SAU est occupée par une production de céréales et de prairies (naturelles ou temporaires) destiné à l’alimentation des animaux. La faible dépendance aux intrants est assurée par les aliments autoproduits, le faible usage de produits phytosanitaires, ainsi qu’une bonne valorisation des produits, puisqu’ils fournissent des produits finis livrés. Les plus gros postes de dépenses sont l’énergie dépensée par la laiterie et par les voitures de livraison. Les scores élevés tant en IDEA qu’en IBEA sont obtenus entre autres grâce à une moindre utilisation d’engrais et de produits phytosanitaires ainsi qu’au respect des milieux naturels présents sur l’exploitation. 23 ♣ Un GAEC aux multiples productions Figure 10 : Le verger cidricole enherbé, en marge de la production laitière. L’agriculteur a pour projet d’introduire des moutons pour remplacer le travail motorisé. Dépendance aux intrants Taux d’IAE IDEA - échelle agroécologique IBEA Résultat 19.8% 263 % 96/100 Positif Ce GAEC de trois associés proche de la côte bretonne élève 85 vaches laitières dans un système herbager, ainsi que des poulets label rouge à façon. Il y a également un verger de pommiers. Le lait est vendu à une coopérative, le cidre est fabriqué à la ferme et vendu localement. La production de la majorité des aliments du bétail ainsi que de la plupart des fertilisant permet d’atteindre une dépendance de moins de 20%. Le maillage dense des haies explique le taux d’IAE de 263%. Le score IDEA reflète la diversité du système ainsi que les bonnes pratiques mises en œuvre. La note IBEA le confirme. Cependant, l’utilisation de quelques produits phytosanitaires ou un labour profond empêche d’atteindre la note « très positif ». ♣ Villarceaux, la ferme d’une fondation au cœur du Vexin. Figure 11 : Les Salers dans une prairie du Vexin. Dépendance aux intrants Taux d’IAE IDEA - échelle agroécologique IBEA Résultat 25% 45% 100/100 Très positif La ferme de Villarceaux est une exploitation céréalière et d’élevage de vaches allaitantes et de moutons conduite en agriculture biologique. De très nombreuses espèces végétales sont cultivées entrant dans une rotation complexe qui permet d’éviter bon nombre de problèmes liés aux maladies et ravageurs. Les productions végétales sont destinées à la vente à des industriels. L’absence de traitement et de fertilisation chimique combinée à l’utilisation des fertilisants et aliments autoproduits conduit à un faible taux d’intrants de 25%. Malgré une situation de plaine céréalière ou de prairies temporaires, la replantation de 10 km de haies 24 ainsi que la présence de quelques prairies naturelles permettent d’atteindre 45% d’IAE. Les scores IDEA et IBEA montrent que cette exploitation est particulièrement vertueuse par rapport à l’environnement. Elle n’en est pas moins productive et rentable. ♣ Un maraîcher à Dourdan, au sud de Paris Figure 12 : Au premier plan, des oignons sur bâche plastique pour éviter les herbes indésirables. Cette plate-bande est encadrée par 2 allées enherbées récemment plantées d’arbres fruitiers. Plus loin on peut voir une bande de terre passée avec un outil à griffe en prévision du semis de pommes de terre, puis une bande de poireaux non désherbés. En arrière plan on distingue les serres, la lisière d’un bois et une prairie naturelle sèche. Dépendance aux intrants Taux d’IAE IDEA - échelle agroécologique IBEA Résultat 22% 87% 98/100 Positif Ce maraîcher du Sud de Paris produit des fruits et légumes dont une partie est certifiée agriculture biologique. Il vend une grande partie de sa production dans le cadre d’une AMAP locale, il se rend également deux fois par semaine dans des marchés locaux, et organise la vente à la ferme une demi-journée par semaine. Il diversifie sa production par un petit élevage de poulet et quelques ruches. Ces principaux intrants sont les plants et semences ainsi que la matière organique. Pour éviter les traitements, il a remplacé les pesticides par des techniques culturales adaptées et des rotations. La vente directe lui permet une bonne marge ce qui, ajouté à la sobriété en intrants, lui assure une forte autonomie. Une grande partie de la SAU est en gel biologique, constituant ainsi une grande prairie semi-naturelle. Ce maraîcher a replanté également des haies, notamment des haies mellifères, et bénéficie d’une bordure de forêt. L’excellent score IDEA reflète la diversité de la production et la mise en œuvre de pratiques culturales particulièrement respectueuse du milieu. Le score IBEA « positif » confirme que l’exploitation est propice à la biodiversité. On peut cependant se demander, au vu des autres scores, si l’exploitation ne devrait pas être notée « très positif ». Dans ce cas précis, la fauche précoce de la prairie est pénalisante et est à l’origine de ce déclassement. Il est donc intéressant de vérifier l’importance relative de cet indicateur, et éventuellement d’en repenser la pondération. 25 ♣ Un céréalier de la Brie Figure 13 : Des bordures de champs fleuries et un massif boisé. Dépendance aux intrants Taux d’IAE IDEA - échelle agroécologique IBEA Résultat 20% 19% 61/100 Très positif Dans la plaine céréalière de la Brie, cette exploitation de 160 ha se distingue par le fait qu’elle soit conduite en agriculture biologique et en non labour. La production est vendue entièrement à des coopératives et industries de la région si cela est possible. N’ayant pas recours à l’agrochimie, cet agriculteur cultive de nombreuses espèces et variétés, et notamment beaucoup de légumineuses, la vesce étant pour lui son « usine à azote ». Il tire ainsi parti du milieu pour maintenir un niveau de fertilisation suffisant. Il utilise du matériel moderne mais adapté à la dimension de son exploitation. C’est important pour lui de pouvoir travailler facilement et compter sur du matériel fiable. L’énergie est d’ailleurs le plus gros poste de dépense. Il obtient ainsi un taux d’intrant de seulement 19%. Les IAE sont présentes à hauteur de 20% de la SAU, il s’agit essentiellement de haies, de lisières forestières et de bandes enherbées. Cependant, après le remembrement mené dans les années 50, il reste peu de haies et d’arbres isolés. Cet agriculteur a replanté quelques haies, mais fait face à des demandes d’autorisation auprès des propriétaires des terres de sa ferme, qui ne sont pas toujours enclins à opérer ce changement. Le score IDEA est assez peu élevé, du fait de la simplicité des productions et des milieux. Cependant, la composante « pratiques agricoles » atteint le score maximum. Du fait justement de ces bonnes pratiques, l’exploitation est notée très positivement par IBEA. ♣ Un élevage laitier lorrain Figure 14 : Les balles rondes en prévision de l’hiver. En arrière plan, on distingue la lisière de forêt en limite des prairies. Dépendance aux intrants Taux d’IAE IDEA - échelle agroécologique IBEA Résultat 27.8% 164% 76/100 Neutre Cet élevage bovin de Lorraine est un GAEC existant sous sa forme actuelle depuis 1995. 125 vaches laitières et 30 bœufs constituent le cheptel qui parcourt les 150 ha de prairies 26 permanentes. Le lait et la viande sont vendus à une coopérative. 132ha de l’exploitation sont classés en zone Natura 2000. Les animaux sont au pré d’avril à octobre-novembre, un peu moins pour les vaches laitières. À cause du climat continental rigoureux, les animaux passent le reste de l’année dans un bâtiment, nourris au foin, à l’ensilage d’herbe, avec les céréales produites sur l’exploitation ainsi qu’avec des aliments industriels achetés. Ce poste représente d’ailleurs la moitié des dépenses d’intrants, qui s’élèvent à 27.8% du chiffre d’affaires. Les IAE sont omni-présentes, avec notamment la prairie sous contrat Natura 2000, des mares, des haies et beaucoup de lisières de forêts, pour un total de 164%. La note IDEA est 76, dont la moitié des points perdus est due à la simplicité du système (peu de cultures annuelles, une race de vache). La note IBEA est « neutre » ce qui paraît étrange au vu de la quantité d’IAE et au score IDEA assez bon, notamment sur la dominante « Pratique agricoles ». En observant chaque attribut d’IBEA, on s’aperçoit qu’on considère que le sol est nu plus de 2 mois pendant la période critique (entre novembre et mars) sur 50% de la surface assolée, ce qui génère une note « mauvaise » pour cet indicateur. Or la surface assolée ne représente qu’à peine un quart de l’exploitation, ce qui fait 12% de sol nu sur la SAU. Ce test ferait passer la note à « moyenne », ce qui provoque une revalorisation de la note globale à « très positif ». Il n’est pas cohérent qu’un petit changement en bout de branche ait un impact aussi fort sur la note finale. Il y a là aussi matière à révision dans le système de pondération. ♣ Un élevage diversifié hissé dans les Vosges Figure 15 : Un pré-bois, paysage rare et menacé, entretenu soigneusement. C’est une parcelle pâturable et génératrice de bois de chauffage, où se développent plus de 15 espèces ligneuses. Dépendance aux intrants Taux d’IAE IDEA - échelle agroécologique IBEA Résultat 16% 205% 92/100 Positif Situé dans la partie alsacienne des Vosges, cet élevage de chèvres, de moutons, de porcs et de chevaux crée de nombreux produits en agriculture biologique qui sont vendus dans un point de vente collectif. Les 65 ha de l’exploitation sont entièrement en prairies naturelles, dont certaines sont reconnues pour leur respect de la biodiversité à travers des mesures agroenvironnementales territorialisées (MAET). On y trouve notamment 8 ha de ZNIEFF (Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique), et cet agriculteur y observe chaque année le tarier des prés, un oiseau migrateur figurant sur la liste rouge en Alsace en tant qu’espèce vulnérable1. Des zones de pré-bois, paysage naturel, rare et menacé, sont également maintenues par un pâturage adapté. N’ayant pas de terres cultivables, le compost 1 L’ODONAT (Office de données naturalistes d’Alsace) a établi la liste des espèces menacées dans l’ouvrage les listes rouges de la nature menacée en alsace et la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) a recensé 24 couples de tarier des prés (Saxicola rubetra) dans le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. 27 issu des déjections animales est descendu en plaine, où il est épandu chez un céréalier bio, d’où proviennent paille et céréales pour les animaux de l’élevage. Cet échange plainemontagne permet un équilibre entre production et consommation d’azote et d’énergie. Le taux de 16% d’intrants dans le chiffre d’affaires indique bien d’ailleurs une gestion intelligente des intrants, ainsi qu’une bonne valorisation des productions grâce à la vente directe. Le taux d’IAE est évidemment élevé, mais sûrement sous-estimé, vu que l’agriculteur ne connaissait pas le linéaire de haies. Étant donnée l’omniprésence de celles-ci, la valeur retenue est 5000m. Cependant, même sans compter les haies, les IAE représenteraient 128% de la SAU. Le score IDEA de 92 montre la grande qualité environnementale de l’exploitation, mais dénote le manque de diversité du fait du manque de cultures annuelles. La note attribuée par IBEA est « positif ». Étant donnée l’attention toute particulière que l’éleveur attache à la biodiversité et compte tenu des nombreux éléments la favorisant (prairies naturelles pâturées ou non, mares, zones humides, pré-bois, bas de vallon, pic), il est surprenant que l’exploitation ne soit pas notée « très positif ». Il est impératif d’approfondir et de détailler l’obtention de cette note IBEA. ♣ Un élevage porcin et ovin de moyenne montagne Figure 16 : les prairies de moyenne montagne de la ferme du Prince (photo : Philippe Royet). Dépendance aux intrants Taux d’IAE IDEA - échelle agroécologique IBEA Résultat 24.6% 118% 87/100 Très positif Les deux associés de ce GAEC élèvent dans le massif central des porcs sur paille et des brebis ainsi que des vaches. Ils basent leur système sur la transformation charcutière et la vente directe à la ferme. La dépendance aux intrants est de 25%, elle est essentiellement due aux aliments des porcs et aux frais générés par la transformation. La SAU est couverte presque intégralement de prairies naturelles, fertilisées avec son compost, ce qui génère un taux d’IAE très élevé de 118%. Le score IDEA de 87 montre la performance agroécologique de l’exploitation. IBEA délivre la note « très positif », récompensant ainsi la diversité des milieux, leur bonne organisation et leur entretien raisonné. ♣ Verger et vigne en Provence Cette exploitation en agriculture raisonnée d’une douzaine d’hectares produit dans la région du Comtat Venaissin du raisin de table, du raisin de cuve, des cerises, et des olives. Une partie de la production est transformée en jus et huile, le reste étant vendu localement à une SICA (Société d’Intérêts Collectifs Agricoles). 28 Figure 17 : les vignes enherbées, bordées par des bosquets, un verger, et des murets de pierres sèches. Dépendance aux intrants Taux d’IAE IDEA - échelle agroécologique IBEA Résultat 10% 180% 71/100 Négatif La dépendance aux intrants est très faible, 10%, du fait d’une bonne valorisation des produits ainsi qu’une utilisation très limitée d’intrants. L’abondance des haies et bosquets assure une bonne couverture en IAE (180%). Le score IDEA de 71 est assez élevé, les points perdus le sont principalement à cause de l’absence d’animaux et de cultures annelles. La note IBEA est « négatif », ce qui ne témoigne pas de l’attention portée à la biodiversité de l’exploitation. A première vue, les traitements phytosanitaires de la vigne et des vergers expliquent cette note, et avec moins de traitements, la note serait « neutre », voire « positif » en cas d’absence totale de traitement. Il est impératif d’étudier l’impact de l’attribut « traitements phytosanitaires » sur la note globale. ♣ Un vignoble du Bordelais en agriculture raisonnée Figure 18 : Les vignes sont enherbées, et un noyer historique est conservé dans l’allée, même s’il gêne un peu le passage des machines. Dépendance aux intrants Taux d’IAE IDEA - échelle agroécologique IBEA Résultat 17% 95% 59/100 Négatif Ce vignoble du Bordelais gère 48 ha de vigne, ainsi que 5 ha d’espaces herbacés non productifs, 15 ha de prairies et 34 ha de forêt. Produisant des vins AOC en agriculture raisonnée, les intrants représentent 17% du chiffre d’affaires. Les IAE sont présentes en abondance, à hauteur de 95% de la SAU. Ce viticulteur a semé des jachères fleuries, et aménagé des abris pour les insectes. Les espaces non productifs (allées, chemins…) sont enherbés. Les effluents vinicoles sont traités par une bambouseraie. Le score IDEA de 59 peut paraître bas, cela reste tout de même un score traduisant une certaine performance agroenvironnementale, sachant que plus de la moitié des points perdus provient de l’absence d’élevage et de diversité des cultures. La note IBEA est « négatif » ce qui au vu du terrain semble surprenant. La simplicité de la biodiversité domestique est très pénalisée, ainsi que les 29 traitements phytosanitaires. Il semble encore une fois que les traitements phytosanitaires pénalisent fortement la note globale. C’est un point à approfondir. 3. Analyse des 12 EA selon chaque méthode ♣ HVE 300 263 250 185 143 150 105 118 113 95 87 100 45 50 Abzac (33) Malemort du comtat (84) Colombiers (42) Lapoutroie (68) St Benoît en Woëvre (55) Pécy (77) Chaussy (95) Hillion (22) Plouguenast (22) 20 Plessala (22) 0 180 164 Dourdan (91) 200 Couëron (44) IAE par rapport à la SAU (%) Par construction de l’échantillon du « tour de France », les fermes rentrent toutes dans les critères HVE. Les taux d’IAE varient de 20% à 263% de la SAU, selon la répartition suivante : Figure 19 : Répartition du taux d’IAE par rapport à la SAU des exploitations du « tour de France ». La barre rouge représente le seuil de 10%. Les taux d’IAE sont tous supérieurs à 10%, et sont globalement très élevés. La plupart des taux (8) sont supérieurs à 100% de la SAU. Ces taux bien plus élevés que le seuil imposé par HVE font perdre à l’indicateur de sa pertinence. Ce constat est en accord avec l’étude publiée par la FNCIVAM en 20101. La FNCIVAM estime que « l’influence de la surface de biodiversité ne joue pas sur HVE ». De plus, tous les taux élevés n’ont pas pu être calculés avec précision, du fait du manque de connaissance précise des agriculteurs de leurs IAE. Les marges d’erreurs peuvent être d’autant plus importantes que certains coefficients sont très élevés comme ceux des haies où des lisières, IAE pour lesquelles certains agriculteurs fournissent une longueur estimée par eux-mêmes. Tout cela fait que ce n’est pas un indicateur pertinent pour comparer les exploitations entre elles ou à d’autres indicateur. L’élément de comparaison HVE sera donc le taux d’intrants. Les taux d’intrants sont compris entre 10 % et 28 %, selon la répartition suivante : 1 FNCIVAM, 2010. Étude de l’option B de HVE : Valoriser d’agriculture durable avec des indicateurs clés adaptés à la diversité des territoires (action 1). 30 25 25 22 25 23 25 22 20 19 20 17 16 15 10 10 Abzac (33) Malemort du comtat (84) Colombiers (42) Lapoutroie (68) St Benoît en Woëvre (55) Pécy (77) Dourdan (91) Chaussy (95) Hillion (22) Plouguenast (22) 0 Plessala (22) 5 Couëron (44) Taux de dépendance aux intrants 28 30 Figure 20 : Répartition du taux de dépendance aux intrants des exploitations du « tour de France ». On note la dominance des taux compris entre 20 et 25% (7 exploitations sur 12). Il y a plusieurs stratégies permettant d’atteindre ces fortes autonomies, qui sont parfois combinées entre elles. Les principales stratégies relevées lors de ce tour de France sont la complémentarité des ateliers de production au sein de l’exploitation, l’utilisation de méthodes agronomiques visant à diminuer l’usage des engrais de synthèse et des produits phytosanitaires, la forte valorisation des produits. ♣ IDEA Les douze exploitations du « tour de France » ont des notes IDEA (échelle agroécologique) comprises entre 59 et 100, qui est la note maximale absolue. La répartition est la suivante : [50;60[ [60;70[ [70;80[ [80;90[ [90;100] Effectif 1 1 2 3 5 Fréquence 8% 8% 17% 25% 42% En pratique, on peut considérer qu’un score à l’échelle agroécologique d’IDEA inférieur à 60 n’est pas très bon au niveau environnemental (Lionel Vilain, communication personnelle). Les exploitations choisies pour le « tour de France » sont donc à première vue plutôt vertueuses pour l’environnement. Sur le graphique suivant, les notes sont divisées selon les trois composantes : diversité domestique, organisation de l’espace, pratiques agricoles, dont les plafonds sont fixés à 33, 33 et 34 respectivement. Le graphique fait apparaître assez nettement que les notes de pratiques agricoles sont bonnes pour toutes les exploitations (de 26 à 34). Les basses notes IDEA sont pénalisées par le manque de diversité domestique, voire par une mauvaise organisation de l’espace (cas du céréalier). De façon générale, les exploitations simples dans leur système sont les moins bien notées. Il semble donc à ce stade de l’étude que les fermes HVE mettent en œuvre de bonnes pratiques agricoles. 31 Organisation de l’espace Pratiques agricoles 100 0 24 33 33 22 28 33 33 34 33 33 34 31 33 34 31 33 27 32 34 13 14 25 19 25 34 20 17 29 26 22 11 Malemort du comtat (84) 20 33 30 Lapoutroie (68) 40 31 Pécy (77) 60 29 Chaussy (95) 32 Plouguenast (22) 80 Couëron (44) Score agroécologique (IDEA) Diversité domestique Figure 21 : Décomposition des scores de l’échelle agroécologique d’IDEA. ♣ IBEA Les notes IBEA sont comprises entre « négatif » et « très positif », avec les effectifs suivants : Très négatif Négatif Neutre Positif Très positif Effectif 0 2 2 2 6 Fréquence 0% 17% 17% 17% 50% Les résultats précis sont résumés sur le graphique suivant : Abzac Malemort du Comtat Colombier Lapoutroie St Benoit Pecy Dourdan Villarceaux Hillion Plouguenast Plessala Coueron tres negatif negatif neutre positif tres positif Impact sur la biodiversite de l'exploitation Figure 22 : Résultats IBEA des douze exploitations. La majorité de notes au minimum positives (67%) laisse penser que les exploitations HVE enquêtées respectent la biodiversité. Il y a cependant deux exploitations neutres, et deux négatives. S’agit-il d’exploitations qui ont un réel impact négatif sur la biodiversité ? Ou estce l’outil IBEA qui n’est pas adapté à tous les cas de figure ? Le fait que les deux exploitations notées « négatif » soient viticoles peut laisser penser qu’IBEA n’est pas adapté à 32 ce type d’exploitation. On peut également supposer que les exploitations viticoles en général soient préjudiciables à la biodiversité. Il est important de résoudre cette question, tant pour la pertinence de HVE que celle d’IBEA. Quand on discerne biodiversité domestique et biodiversité sauvage, on s’aperçoit que les deux notes « négatif » n’ont pas la même origine. L’exploitation d’Abzac est pénalisée par une biodiversité domestique très négative (uniquement de la vigne) alors que celle de Malemortdu-Comtat, bien que sans élevage et sans cultures annuelles, atteint un meilleur score grâce à la présence de plusieurs espèces (vignes, cerisiers, oliviers) et variétés. La biodiversité sauvage est meilleure pour Abzac, malgré la même utilisation de pesticides, grâce à une meilleure forêt et à la présence d’espaces semi-naturels. Abzac Malemort du Comtat Colombier Lapoutroie St Benoit Pecy Dourdan Villarceaux Hillion Plouguenast Plessala Coueron tres faible faible moyenne Biodiversite domestique forte tres forte tres negatif negatif neutre positif tres positif Impact sur la biodiversite sauvage Figure 23 : à gauche la biodiversité domestique, à droite la biodiversité sauvage. 33 IV. Analyse comparative des méthodes et discussion 1. Comparaison du score IDEA à la dépendance aux intrants IDEA (Agroécologique) Comme expliqué précédemment, il n’est pas pertinent d’utiliser le taux d’IAE comme élément de comparaison. Il convient donc de comparer la dépendance aux intrants avec une autre méthode avérée d’évaluation environnementale, à savoir IDEA. 100 Couëron (44) 90 Plessala (22) 80 Plouguenast (22) 70 Hillion (22) 60 Chaussy (95) 50 Dourdan (91) 40 30 Pécy (77) 20 St Benoît en Woëvre (55) 10 Lapoutroie (68) 0 Colombiers (42) 0 5 10 15 20 Dépendance aux intrants 25 30 Malemort du comtat (84) Abzac (33) Figure 24 : Score agroécologique IDEA en fonction de la dépendance aux intrants. Les couleurs représentent un système agricole : en bleu, système laitier ; en rouge, système viande ; en orange, céréaliculture ; en vert, maraîchage ; en violet, viticulture. Sur ce graphe, on peut lire que toutes les exploitations, dont la dépendance aux intrants est inférieure à 30%, ont un score IDEA élevé, le minimum étant de 59. A première vue, on peut déduire que la méthode IDEA valide la qualité environnementale des exploitations HVE de l’échantillon. Cependant les points ne font pas unité, et un nuage se dessine, composé de huit voire neuf éléments. On devine une tendance selon laquelle le score IDEA diminue lorsque la dépendance aux intrants augmente. Cependant, il serait prétentieux d’en déduire une règle, tant l’échantillon est petit. Une régression linéaire sur ces neuf points donne un R² = 0,26, ce qui est trop faible pour tirer une conclusion de tendance. Trois points se distinguent du nuage. Ces points correspondent à des exploitations agricoles ayant une dépendance aux intrants faible (entre 10 et 19%) et un score IDEA plus faible que les autres fermes (59 à 71). Ces exploitations perdent des points IDEA en grande partie par le manque de diversité domestique, et par une mauvaise organisation de l’espace. En pratique agricole, elles restent performantes. Cela permet de relativiser le score faible comparativement au reste de l’échantillon. Toutefois il est surprenant de voir que les exploitations ayant les plus faibles notes IDEA ont la plus faible dépendance aux intrants, ce qui est contraire au postulat de départ qui énonce que la diminution de la dépendance aux intrants se fait au bénéfice de l’environnement. Il est intéressant de voir que ces cas correspondent aux deux exploitations viticoles et à l’exploitation céréalière. 34 Le céréalier, étant en agriculture biologique, n’applique pas de traitements chimiques à ses cultures, ce qui explique en partie sa faible dépendance aux intrants. Le relativement faible score IDEA provient du fait qu’il n’a que des cultures annuelles, que les parcelles sont relativement grandes, que la part laissée aux IAE est moyenne. Le cas des viticulteurs est différent. On peut penser que les exploitations viticoles ont une bonne valorisation de leurs produits, ce qui expliquerait la faible dépendance aux intrants, malgré l’application de nombreux traitements phytosanitaires. Ces exploitations sont donc à la limite d’être vertueuses pour l’environnement. On peut dès lors se questionner sur la qualité environnementale d’un viticulteur qui utilise plus d’intrants, tout en restant sous le seuil de 30%. On peut penser que ces viticulteurs auraient une note IDEA faible, tout en étant dans les critères HVE. Cela amène à construire ce graphique théorique, découpé en quatre cadrans. Figure 25 : La certification met en évidence de quatre types d’exploitations. Sur ce graphique, la partie à gauche de la barre des 30% de dépendance aux intrants représente les exploitations entrant dans le critère HVE, à droite celles qui n’y entrent pas. On considère que 60 constitue la limite en dessous de laquelle le score IDEA est trop faible pour attester de la valeur environnementale. A noter que cette limite n’est pas stricte, elle a surtout une valeur indicative. Si l’on suit la logique HVE, les exploitations devraient se répartir entre le cadran supérieur gauche, pour les exploitations HVE, et le cadran inférieur droit pour les non HVE. Cependant, on peut aisément imaginer, notamment avec l’exemple de la viticulture, qu’il existe des exploitations que l’ont pourrait qualifier de « faux HVE » qui seraient sous le seuil des 30% d’intrants dans le chiffre d’affaires, mais également en dessous de 60 avec IDEA. Il faut alors voir si le critère relatif aux IAE peut-être discriminant et dans le cas contraire, il faut identifier quel type d’agriculture conduit à des faux-HVE. On peut également concevoir une autre catégorie, celle des « laissés pour compte » qui utiliseraient plus de 30% d’intrants, tout en ayant un score IDEA supérieur à 60. Cela mène à certaines questions. La certification HVE est-elle juste ? Ou bien sélectionne-t-elle seulement certaines exploitations 35 environnementalement acceptables ? Pour répondre à ces questions, il faudrait voir si la catégorie des « laissés pour compte » existe réellement. Il est possible qu’à partir d’une certaine dépendance aux intrants, il soit rare d’attendre 60 sur l’échelle agroécologique d’IDEA. Il faudrait voir ensuite si les EA « laissées pour compte » ne pourraient pas être certifiées HVE par la voie A dite thématique. Enfin, on peut justifier le fait que les « laissés pour compte » ne soient pas HVE malgré leur score IDEA au dessus de 60, du fait que les intrants représentent un coût environnemental non pris en compte dans l’échelle agroécologique d’IDEA, à savoir leur fabrication et leur transport. Dans son rapport Étude de l’option B de HVE : Valoriser d’agriculture durable avec des indicateurs clés adaptés à la diversité des territoires (action 1), la FNCIVAM mentionne que les exploitations transformant leur production ont un surcoût d’intrants liés à la transformation, ce qui pourrait les exclure à tort d’HVE. La transformation génère certes des dépenses supplémentaires, cependant elle permet de mieux valoriser la production, et c’est une stratégie développée pour augmenter le chiffre d’affaires. Les agriculteurs transformant donc leur production ne sont donc pas plus susceptibles d’être classés dans les « laissés pour compte ». Pour être la plus juste et équitable possible, la certification HVE doit minimiser le nombre de « faux-HVE » et de « laissés pour compte ». Il faut donc étendre la gamme des enquêtes. 2. Extension de l’analyse avec les données des lycées agricoles Les enquêtes menées lors du « tour de France » semblent indiquer que les exploitations HVE ont un impact sur l’environnement satisfaisant. Cependant pour valider la pertinence de HVE, il faut également montrer que les exploitations n’étant pas HVE ont un impact plus négatif que les exploitations HVE. L’échantillon a donc été élargi avec des exploitations de lycées agricoles, puisque certaines avaient déjà réalisé le diagnostic IDEA. Le taux d’intrant a été renseigné par les exploitations, ou en l’absence de réponse, il a été déduit de l’indicateur « efficience » du système productif d’IDEA, qui est très proche de la dépendance aux intrants selon le mode de calcul HVE. Score agroécologique IDEA 100 90 80 70 60 50 40 exploitations des lycées agricoles exploitations du tour de France 30 20 10 0 0 20 40 60 80 100 Dépendance aux intrants Figure 26 : Comparaison des exploitations du « tour de France » avec celles des lycées agricoles. 36 On constate que les exploitations des lycées agricoles ont globalement une forte dépendance aux intrants. A part un cas à moins de 10%, les autres sont comprises entre 40% et 100%. Or les scores agroécologiques IDEA sont élevés, compris entre 53 et 97. La forte dépendance aux intrants n’est donc pas à lier avec une faible efficience environnementale selon IDEA pour ces exploitations. De plus à dépendance aux intrants égale, on obtient des scores IDEA très différents. On peut donc se demander à quelle réalité correspond la dépendance aux intrants. Toutefois, cette étude comporte des biais certains. D’une part, les diagnostics IDEA sont effectués par les élèves des lycées agricoles. Cela implique que les scores peuvent être gonflés, voire erronés. De plus, ils sont faits régulièrement depuis plusieurs années. Les lycées peuvent donc adapter leurs techniques agricoles de façon à améliorer leur score d’année en année. Pour autant, la démarche de réduction des intrants n’est pas effectuée. Ces biais suffisent à invalider les résultats. Il est nécessaire de poursuivre cette démarche, avec d’autres exploitations. 3. Une différence de dépendance aux intrants selon les OTEX Dépendance aux intrants (%) Il a été mis en évidence plus haut que la viticulture semblait se distinguer des autres systèmes, de même que la céréaliculture, en ce qui concerne le taux d’intrants. Certaines OTEX serait donc plus propices à avoir une faible dépendance aux intrants. 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 : Ensemble des exploitations 2 : Cultures COP 3 : Autres grandes cultures 4 : Légumes et horticulture 5 : Viticulture d’appellation 6 : Autre viticulture 7 : Fruits 8 : Bovins lait 9 : Bovins viandes 10 : Bovins mixtes 11 : Élevage hors sol 12 : Autres herbivores Figure 27 : Dépendance aux intrants par OTEX entre 1990 et 2006. Source : Agreste – Données en ligne – Comptes nationaux par Otex http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/page_accueil_82/donnees_ligne_2.html Les statistiques publiées par Agreste montrent que la dépendance aux intrants a tendance à augmenter, pour atteindre 60% en 2006. Cependant, ce taux varie considérablement entre les OTEX, comme le montre le graphique ci-dessus. Les systèmes d’élevage et de céréales, d’oléagineux et de protéagineux ont un taux élevé, de 65 à 75% en 2006. A l’inverse, les systèmes de maraîchage, de viticulture et de vergers ont des taux bas, entre 25 et 45%. Ce type d’exploitation est donc structurellement favorisé pour entrer dans le critère HVE d’autonomie. La répartition par OTEX selon l’indicateur « Efficience du processus productif » d’IDEA abonde dans ce sens. 37 <10% <10% 30 000 10-20 10-20% 25 000 20-30 20-30% 30-40 30-40% 20 000 40-50 40-50% 15 000 50-60% 50-60 10 000 60-70% 60-70 70-80% 70-80 0 éa gi ne ux ,p Au ro tre té sg ag in ra eu nd Fl x eu es rs cu et l tu ho re rti M s cu ar a l t ur îch Fr ed a ui ts ive ge et rs V au es i ns tre de sc A q ul u tu tre ual re v s p iti ité er cul m tu an re en Bo te Bo vin s s Ov vin é B l in o e s, s la va vin g ca i s pr t, él e et lai in e v s e ag via t nd ta e e ut et via re sh n Po er de lyé bi vo lev re a Po s ge lyé Gr à a lev or n ivo ie ag r e à ntat P io oly es Au o n G c r ien tre ra he ult r u s c nd ta tio biv re om es or n c es u bi gr na ltu a n iso res ivo ns et re s cu he ltu rbi re vo s - re éle s va ge 80-90% 80-90 5 000 Cé ré ale s, ol >90% >90% Figure 28 : Effectifs par classes de notes de durabilité pour l'indicateur C6 : efficience du processus productif, par OTEX. Source IDERICA. L’indicateur est calculé par le ratio (Produit – Intrants)/Produit. Les systèmes à bas niveau d’intrants ont une efficience supérieure à 70%. Ce graphique tiré de l’étude IDERICA met en lumière que les proportions d’exploitations à bas niveau d’intrants sont plus élevées dans certaines OTEX (notamment la viticulture) que d’autres (élevage bovin, COP, élevage granivores). Pour autant il n’est pas prouvé que les exploitations ayant structurellement un bas niveau d’intrants sont meilleures pour l’environnement. On peut en effet penser que la viticulture de qualité utilise une grande quantité d’engrais et de produits phytosanitaires, mais reste économe en intrants vue la très bonne valorisation du produit fini. On pourrait alors suggérer d’adapter le seuil de dépendance aux intrants de HVE en fonction de l’OTEX, afin de rétablir une équité entre les OTEX. Toutefois, cela peut être également perçu comme un droit à polluer plus important pour les systèmes actuellement très dépendants aux intrants. Là encore on se demande à quelle réalité correspond la dépendance aux intrants dans l’absolu. Raveau (2010) apporte un élément de réponse. Il y a selon elle deux moyens d’obtenir une faible dépendance aux intrants. Le premier est fondé sur une valorisation optimisée des ressources de l’exploitation (valorisation de l’herbe, rotation longue des cultures, optimisation de la consommation d’eau, etc.). C’est un type d’agriculture soutenu par FNE. Le deuxième s’appuie quant à lui sur une haute performance technique, visant à maintenir une production élevée en minimisant les intrants, au moyen d’investissements importants (mécanisation, stockage, installations spécialisées, etc.). Cette deuxième forme d’agriculture n’est pas nécessairement vertueuse pour l’environnement, et elle ne paraît pas avoir sa place dans la certification HVE. C’est là la vocation du deuxième indicateur HVE, la place laissée à la biodiversité, censé discriminer ce type d’exploitation. Or on a vu que l’indicateur n’était pas pertinent pour distinguer les exploitations du tour de France entre elles, il est donc nécessaire de le rendre pertinent. 38 4. Les infrastructures agroécologiques, quel mode de calcul choisir ? Il aurait été intéressant de comparer les notes IBEA aux taux d’IAE pour les douze EA. Cependant, les notes IBEA ne sont pas suffisamment fiables pour servir d’élément de comparaison, et les taux d’IAE ne sont pas pertinents. Il est donc plus important de s’attacher à améliorer ces deux éléments, à commencer par le taux d’IAE. L’indicateur HVE relatif aux IAE n’est pas pertinent du fait de coefficients déséquilibrés, il n’a aucun poids par rapport à l’indicateur de dépendance aux intrants. Or pour être à haute valeur environnementale, il est important de maintenir des paysages et des espaces dédiés à la nature. Rappelons que la SAU française représentait 50% du territoire en 20061 et qu’il est donc crucial d’inclure à la certification HVE un réel critère qui concerne les espaces de biodiversité. IDEA contient un indicateur de biodiversité. Le mode de calcul diffère de HVE notamment par les coefficients appliqués aux haies et lisières, qui sont dix fois moindre (10 au lieu de 100). 1000 % IAE / SAU 118 100 45 43 20 263 180 113 105 95 8783 185 164 139 143 115 51 29 11 29 29 29 méthode HVE 11 10 méthode IDEA 3 1 Bovin mixte Autres herbivores Bovin lait Autre viticulture et Granivores COP 0 Figure 29 : Comparaison des surfaces en IAE selon la méthode de calcul IDEA et HVE, sur les exploitations du « tour de France ». En comparant les résultats donnés par la méthode de calcul HVE et celle d’IDEA, on constate que les différences sont fortement atténuées. Cependant, seule une exploitation est exclue de la certification par la méthode IDEA, l’exploitation céréalière. Cette exploitation a d’ailleurs de grandes parcelles de 12ha en moyenne, ce qui est trop élevé pour assurer un bon maillage pour la biodiversité. La plupart des taux d’IAE restent en dessous de 100%. Le mode de calcul IDEA paraît donc plus adapté et il est essentiel de poursuivre la recherche dans ce sens. C’est également la conclusion donnée par l’étude de la FNCIVAM2. 1 Source : Agreste - Utilisation du territoire 1989-2006 définitif, 2007 provisoire http://agreste.maapar.lbn.fr/TableViewer/tableView.aspx?ReportId=7382 2 FNCIVAM, 2010. Étude de l’option B de HVE : Valoriser d’agriculture durable avec des indicateurs clés adaptés à la diversité des territoires (action 1). 39 5. Des améliorations pour IBEA Comme il a été vu lors de la présentation des exploitations agricoles enquêtées, IBEA affiche quelques incohérences et certains points sont à modifier pour le rendre valide. Une série de modifications a déjà été réalisée lors de la période d’enquêtes, tant sur l’aspect pratique que sur le fond (Annexe 8). Mais l’analyse plus en profondeur de chaque résultat a dévoilé d’autres limites. ♣ Le maraîcher de Dourdan s’est vu pénalisé par sa fauche précoce. La fauche étant précoce, l’attribut agrégé « fauche ou ensilage » obtient la note « problématique ». Dans ce cas précis, l’attribut « pâturage » est « non concerné » et « fertilisation azotée » est « faible » (soit la meilleure note). Il en résulte une note de « qualité des milieux semi-naturels » mauvaise. Il est surprenant que des milieux naturels non fertilisés, non traités soient déclassés uniquement du fait de la fauche précoce. Une note neutre semble plus juste, d’autant que les attributs au dessus dans la hiérarchie s’en trouvent affectés. Il en découle en effet une « qualité des autres milieux » « passable », une « qualité des milieux » « passable » et « impact sur la biodiversité sauvage » « neutre ». Confronté à l’aperçu de terrain, cela est surprenant. La pondération permettant d’obtenir la « qualité des milieux semi-naturels » est très en faveur de la fauche et du pâturage : 42% et 41% contre 18% pour la fertilisation azotée alors qu’IBEA requiert théoriquement un même poids pour tous). Il paraît indispensable de rééquilibrer la fonction d’utilité en donnant plus de poids à la fertilisation. ♣ L’élevage laitier lorrain a une proportion de sols nus plus de 2 mois pendant la période critique (entre novembre et mars) par rapport à la surface de 50%, il obtient donc la note « mauvaise ». Mais cela ne concerne que 50% de 50 hectares sur une SAU de 209 ha, soit une faible proportion totale (12%). Doit-on réellement considérer la proportion de sol nu par rapport à l’assolement, ou bien par rapport à la SAU ? De plus, cela soulève un problème plus large. En entrant une proportion de sol nu « mauvaise », on obtient un impact sur l’exploitation agricole « neutre ». En entrant une proportion de sol nu « moyenne », on obtient un impact sur l’exploitation « très positif ». Cela révèle un problème de pondération plus haut dans l’arborescence. La règle de décision de l’impact sur l’exploitation est la suivante : 40 Figure 30 : Règle de décision de l’impact sur la biodiversité de l’exploitation. On note qu’en effet, une différence d’un cran à l’échelle de la biodiversité sauvage génère une différence de deux crans à l’échelle de l’exploitation. Une règle de décision telle que cidessous semble plus logique. Figure 31 : Proposition pour la règle de décision de l’impact sur la biodiversité de l’exploitation. ♣ La « Diversité des ressources offertes par l'exploitation » est composée de « Diversité des milieux présents sur l'exploitation », de « Diversité de l'assolement » et de « Mixité intraparcellaire ». Or en l’absence de milieux cultivés, les deux derniers attributs sont non concernés. Et l’absence de milieux cultivés est également sanctionnée dans « Diversité des milieux présents sur l'exploitation ». Donc même avec une « Diversité des milieux présents sur l'exploitation » élevée, il n’est pas possible d’avoir une « Diversité des ressources offertes par l'exploitation » forte. 41 L’absence de milieux cultivés est également sanctionnée dans la « mixité du système de production ». Est-ce que l’absence de milieux cultivés, qui n’est qu’un milieu parmi les autres, n’est pas trop sanctionnée ? ♣ Dans le cas des exploitations viticoles, le poids des produits phytosanitaires est apparu comme étant trop élevé. Il paraît évident que les biocides que sont les produits phytosanitaires doivent être pénalisés sévèrement mais peut-être est-ce actuellement exagéré. En effet, les deux exploitations viticoles sont particulièrement vigilantes à la préservation de la biodiversité sur leur exploitation. Ces agriculteurs ont mis en place des jachères fleuries, des abris de type hôtel à insectes, laissent les vignes enherbées, ont des haies, des murets, des parcelles boisées. En l’état, l’« itinéraire technique de tous les milieux cultivés » est « problématique » si les « traitements phytosanitaires » sont « problématique », quelque soit la note des autres attributs. Il y a certes une volonté politique de sanctionner l’usage intensif de pesticides, cependant cela peut sembler excessif. Il faudrait soit revoir les seuils de notation des pressions herbicide, insecticide et fongicide, soit réévaluer la pondération des traitements phytosanitaires relativement aux autres attributs. 42 V. Discussion générale et perspectives 1. Critiques de la méthode et des résultats Un nombre insuffisant d’exploitations La première critique qui pourrait être formulée concerne la taille de l’échantillon. La taille est adaptée à l’objectif de présentation dans une brochure d’un panel d’exploitations entrant dans les critères HVE. Elle permet également d’avoir un aperçu de quelles peuvent être les exploitations HVE et d’avoir une première analyse de la qualité environnementale de ces exploitations. L’échantillon est cependant trop petit pour permettre une étude statistique réelle. Il est impératif d’élargir l’échantillon et de l’ouvrir à des exploitations non HVE. Cela est d’autant plus valable qu’il est intéressant de distinguer les OTEX, ce qui multiplie la taille de l’échantillon. Il manque en outre quelques OTEX, comme bovin viande. Une sélection partiale des exploitations De façon appréciative, les exploitations enquêtées sont gérées par des gens ayant une certaine sensibilité environnementale. Cela est dû entre autre au mode de sélection des exploitations agricoles. Les agriculteurs choisis par nos contacts l’ont été en partie parce qu’ils sont connus pour leur démarche environnementale et pour leur intérêt d’aller plus loin. Ce mode de sélection était idéal dans l’optique de publier une brochure sur des exemples d’agriculteurs entrant dans les critères HVE, tout en étant des agriculteurs de leur temps. Cependant l’échantillon laisse sûrement de côté une catégorie d’agriculteurs, pratiquant une agriculture HVE différente des formes rencontrées lors du « tour de France ». Des biais liés aux outils utilisés De façon inhérente à l’évaluation en général, il y a des biais générés par l’évaluateur, liés à l’interprétation de la méthode, et à l’influence du ressenti sur l’objectivité. Certes les notices des outils d’évaluation sont destinées à minimiser ces biais, mais cela n’est jamais parfait. Cela implique également que la notice d’IBEA devra être revue et précisée, car elle est encore trop générale. Au-delà de l’objectivité de l’évaluateur, les scores (notamment IDEA) peuvent être imprécis à cause d’une information imprécise. En effet les agriculteurs ne peuvent pas toujours répondre de façon précise. Les indicateurs IDEA les plus sujets à cela sont le calcul du bilan d’azote (imprécision dans l’évaluation du taux de légumineuse dans les prairies, des quantités d’azote épandues, etc.) et le bilan énergétique (quantité de carburant et d’électricité utilisés). Cela peut faire varier les scores IDEA de quelques points, sans pour autant changer la tendance. On peut également critiquer le choix des outils de comparaison. IDEA est certainement le plus adapté au contexte de l’étude, mais il n’est pas le seul outil de diagnostic. De plus, les résultats d’évaluation de l’impact environnemental varie d’un outil à l’autre (Galan, Peschard, Boizard, 2006 et Bockstaller et al., 2007). Il serait donc intéressant de comparer le critère HVE de dépendance aux intrants à d’autres outils. 43 2. Suites et perspectives a) Poursuivre l’étude L’étude a montré des pistes intéressantes et semble mettre en évidence un lien entre la dépendance aux intrants et la qualité environnementale. Toutefois, l’échantillon est faible et il est indispensable de l’agrandir. Le processus d’enquêtes doit donc être poursuivi, en partie sur le terrain, mais également en utilisant des bases de données IDEA récentes, pour avoir un nombre de résultats élevés. On peut éventuellement envisager de mobiliser les associations locales qui souhaiteraient s’impliquer dans la démarche afin de multiplier les résultats. Afin d’affiner l’étude, il pourrait être intéressant de distinguer les postes des principaux intrants lors du calcul de la dépendance aux intrants. Cela permettrait de mieux analyser les exploitations, et de mieux comprendre l’obtention des notes des différents indicateurs. L’étude a fait ressortir une catégorie d’exploitations que l’on a qualifiée de « laissées pour compte ». S’il s’avère que cette catégorie représente un nombre important d’exploitation, il est indispensable d’étudier si ces exploitations peuvent être certifiées HVE par l’approche thématique (option A), afin de minimiser le nombre de laissés pour compte. Ensuite, l’étude a fourni suffisamment d’information pour rédiger une brochure de présentation des formes que peut prendre l’agriculture HVE dans la diversité des territoires français. Un certain nombre de ces exploitations sont conventionnelles et pas particulièrement originales dans leur structure, ce qui est une bonne manière d’intéresser les agriculteurs conventionnels intensifs. b) Penser la certification HVE pour la rendre efficace Des indicateurs pertinents. La certification HVE se veut un moyen d’inciter les agriculteurs à modifier leurs systèmes vers des systèmes plus environnementaux. Il faut donc qu’elle soit pertinente pour éviter les cas de « faux-HVE » et notamment la question de la pertinence du critère sur les IAE a été largement soulevée. Il est crucial d’en revoir les coefficients pour lui donner un pouvoir de discrimination. Il est certain qu’appliquer des forts coefficients aux haies incitera les agriculteurs des open-fields à créer des haies, alors qu’avec un coefficient trop faible, cet effort de création de haie ne serait probablement pas fait. Cependant, avec le coefficient actuel, il suffit de 100 m de haie pour 10 ha de SAU pour atteindre 10% d’IAE dans la SAU. L’utiliser et la valoriser. La création d’une certification implique de penser à son utilisation et à sa valorisation. Bien qu’ayant déjà fait l’objet d’échanges au sein du COMOP, ce point n’a pas encore été arbitré et fera l’objet d’un décret d’application relatif à la loi grenelle II. On peut cependant en voir les lignes directrices. La certification HVE doit être compatible avec les autres labels (AOC, AB…) et ne pas entrer en concurrence avec ceux-ci. Elle doit également être conçue avec une lisibilité claire et ne doit pas apporter de confusion aux consommateurs. De fait, créer une filière HVE paraît difficile voire peu réaliste. En effet, cela supposerait une traçabilité des produits issus d’exploitations HVE et donc des réseaux de collectes spécifiques, ce qui 44 suppose que la HVE ait une ampleur suffisamment grande. Une certification au niveau du produit s’annonce donc pour l’instant compliquée. Toutefois, une certification qui ne concerne que l’exploitation, et non les produits, n’est pas valorisable par la vente et a besoin d’autres moyens pour se développer. Il faut donc envisager un dispositif incitatif pour encourager les agriculteurs à adhérer à la démarche. C’est pourquoi FNE demande un soutien financier aux services environnementaux et sociaux rendus par l’agriculture HVE. Ainsi, à court terme FNE demande une indemnisation sous forme de crédit d’impôt, puis à long terme, une incitation sous la forme d’une réorientation des aides PAC vers ce type d’agriculture. c) Pertinence économique et alimentaire de l’agriculture HVE Dans le contexte d’une agriculture en crise, il est nécessaire de soutenir une agriculture permettant aux agriculteurs de vivre de leur métier. L’agriculture HVE, fondée sur une faible dépendance aux intrants, caractérise une agriculture où la marge brute agricole est élevée, assurant une relativement bonne résilience en cas de variation du prix des intrants. On peut donc penser que les exploitations HVE sont solides économiquement, ce qui n’est pas contredit par les agriculteurs rencontrés lors du « tour de France ». Il serait cependant intéressant d’étudier plus en profondeur le comportement économique des exploitations HVE en comparaison avec des exploitations plus intensives. d) IBEA, un outil perfectible L’outil IBEA est encore en phase d’affinage. Les points soulevés par cette étude seront discutés lors des prochaines réunions de la cellule technique d’IBEA. Vue l’importance des remarques apportées, il est essentiel de continuer de confronter l’outil au terrain, pour voir si ces modifications se confirment. Il est également indispensable d’actualiser la notice d’accompagnement. Une description détaillée de chaque indicateur avec quelques exemples concrets est nécessaire pour éviter les ambiguïtés. Au delà ce ça, il faut également communiquer sur l’aspect pédagogique de l’outil. Le résultat final fourni par IBEA n’est en effet pas l’intérêt central de l’outil. Le projet est de permettre aux utilisateurs de comprendre comment ils arrivent au résultat et de connaître les leviers à leur disposition pour améliorer l’état de la biodiversité de leur exploitation. L’outil est pour l’instant à destination des lycées agricoles. Il faut cependant garder à l’esprit que l’utilisation actuelle n’est pas très ergonomique et il pourrait être utile, une fois l’outil achevé et s’il y a la volonté de le diffuser très largement, de le développer de façon à ce qu’il soit utilisable plus instinctivement. 45 Conclusion Les critères proposés par FNE pour la certification HVE de niveau 3 selon une approche globale (option B) définissent une agriculture économe en intrants et laissant une place conséquente à la nature. Cette agriculture est-elle réellement respectueuse de l’environnement ? La comparaison avec la méthode IDEA (échelle agroécologique) apporte des éléments de réponse en faveur de l'agriculture HVE. Toutes les exploitations enquêtées obtiennent des scores IDEA bons voire très bons. Les résultats IBEA abondent globalement dans ce sens. L’étude montre également que l’agriculture HVE peut prendre des formes variées, dans diverses régions, diverses conditions de milieux, divers systèmes d’exploitation. L’agriculture HVE apparaît durable au point de vue environnemental, mais elle doit l’être aussi au point de vue social et économique. Réaliser des diagnostics IDEA complets sur les exploitations HVE serait donc une piste à considérer. L'étude met cependant en relief la possibilité de cas d'exploitations qui suscitent des questions. Ces deux cas sont d'une part les exploitations « laissées pour compte » qui agissent en faveur de l'environnement sans être reconnue par l'option B du niveau 3 de HVE. Pour ces exploitations, si elles existent, il faut voir si l'option A ne serait pas plus indiquée. L'autre cas est les « faux HVE », il s’agit d’exploitations qui pour diverses raisons – notamment une grande valorisation des produits – ont un taux d’intrants inférieur au seuil HVE tout en étant intensif, et n’ayant donc pas une haute valeur environnementale. L’indicateur des IAE agit en complément pour mettre à l’écart de la certification une partie des « faux-HVE ». Il y a néanmoins une limite forte à cet indicateur, qui est les coefficients utilisés. L’étude doit être poussée plus loin sur ce sujet, et une révision de cet indicateur est à considérer. Malgré tout, l’agriculture HVE semble être un bon moyen de diminuer l’impact sur l’environnement, et doit jouer un rôle de sensibilisation du monde agricole à cette cause. Il est notamment du ressort des associations de promouvoir, d’expliquer et de conseiller sur ce thème. L’agriculture HVE constitue de plus une alternative de reconnaissance pour des agriculteurs soucieux de l’environnement mais qui pour diverses raisons ne sont pas reconnus par d’autres certifications. Un aspect que n’aborde pas l’agriculture HVE concerne la production et les rendements. Dans un contexte d'augmentation démographique globale, il est important de conserver des rendements élevés, tout en préservant l'environnement, qui est un garant de la durabilité de l'agriculture. Il est donc d'un côté impératif d'orienter l'agriculture vers la préservation des milieux, mais également vers une production suffisante. Il faudrait donc comparer les rendements obtenus par l'agriculture HVE et l'agriculture non HVE. La recherche agronomique doit également s'orienter vers des moyens de production agricoles plus en accord avec l'environnement, notamment en travaillant sur des pratiques culturales adaptées. 46 Bibliographie Bockstaller C., Guichard L., Keichinger O., Girardin P., Galan M.-B., Gaillard G., 2008. Comparison of methods to assess the sustainability of agricultural systems. A review Carriquiry C., 2009. Construction d’un outil de diagnostic de l’impact des pratiques agricoles sur la biodiversité. France Nature Environnement : Mettre en place des infrastructures agroécologiques (IAE) sur son exploitation agricole : pourquoi ? Comment ? (2008). Gabriel D., Sait S.M., Hodgson J.A., Schmutz U., Kunin W.E., Benton T.G. (2010) Scale matters : the impact of organic farming on biodiversity at different spatial scales, Ecology Letters. Galan M.-B., Peschard D., Boizard H., 2006. ISO 14 001 at the farm level: Analysis of five methods for evaluating the environmental impact of agricultural practices Girardin P., Mouchet C., Schneider F., Viaux P., Vilain L., IDERICA Etude prospective sur la caractérisation et le suivi de la durabilité des exploitations agricoles françaises, 2004. Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, Circulaire DGPAAT/C20103058 DGAL/C2010-8004 du 02 juin 2010. Solagro, 2007. Pertinence des infrastructures agroécologiques au sein d’un territoire dans le cadre de la PAC. Vilain L. : La méthode IDEA, 141 pages, Educagri éditions, Dijon, 2008. Vilain L., Boisset K., Girardin P., Guillaumin A., Mouchet C., Viaux P., Zahm F., 2008. La méthode IDEA : indicateur de durabilité des exploitations agricoles : guide d’utilisation, 3e édition, Educagri, Dijon. Zahm F., Girardin P., Mouchet C., Viaux P., Vilain L., 2005. De l'évaluation de la durabilité des exploitations agricoles à partir de la méthode IDEA à la caractérisation de la durabilité de la ferme européenne à partir d'IDERICA. Les photos sont de ressource personnelle, sauf la photo en Figure 16 au crédit de Philippe Royet. 47 Annexes ANNEXE 1 : PRÉSENTATION DE FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT. .................................................................... 49 ANNEXE 2 : LES RÔLES DES INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES. .................................................................... 52 ANNEXE 3 : LES PARTICULARITÉS TOPOGRAPHIQUES ET LEUR VALEUR DE SURFACE ÉQUIVALENTE TOPOGRAPHIQUE (SET) - ANNEXE III DE LA CIRCULAIRE DGPAAT/C2010-3058 DGAL/C2010-8004 DU 02 JUIN 2010 RELATIVE À LA MISE EN OEUVRE DE LA CONDITIONNALITÉ DES AIDES 2010 ET DE L’ARRÊTÉ RELATIF AUX RÈGLES DE BONNES CONDITIONS AGRICOLES ET ENVIRONNEMENTALES. ................................ 53 ANNEXE 4 : TAUX DE DÉPENDANCE AUX INTRANTS............................................................................................... 54 ANNEXE 5 : LES 3 ÉCHELLES, 10 COMPOSANTES ET 42 INDICATEURS D’IDEA. (VILAIN ET AL., 2008)................... 55 ANNEXE 6 : QUESTIONNAIRE DE L’ÉCHELLE AGROÉCOLOGIQUE D’IDEA.............................................................. 56 ANNEXE 7 : FORMULAIRE IBEA. ........................................................................................................................... 63 ANNEXE 8 : MODIFICATIONS EFFECTUÉES POUR IBEA.......................................................................................... 67 48 Annexe 1 : Présentation de France Nature Environnement. FNE, une fédération issue du terrain France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement. Elle fut créée en 1968 - portant alors le nom de Fédération Française des sociétés de protection de la Nature (FFSPN) - par la volonté de réunir les associations de défense de la nature nationales, régionales, départementales et locales en un même ensemble. Elle se veut être le porte-parole d’un mouvement de près de 3000 associations de protection de la nature et de l’environnement en France. FNE est une association sans but lucratif, indépendante de toute entreprise, collectivité, organisation politique ou religieuse qui est reconnue d’utilité publique depuis 1976. Ce sont les militants bénévoles issus des associations de terrain qui construisent et portent les revendications de FNE. Les objectifs de FNE se déclinent à plusieurs niveaux 1: Faire entendre l’expertise citoyenne. FNE développe son expertise par et pour les associations de terrain. En favorisant la mise en réseau des associations, FNE permet aux militants, confrontés aux mêmes difficultés, de partager leurs expériences. En siégeant dans des centaines de commissions de concertation aux côtés des syndicats, des élus, des entreprises et des collectivités, France Nature Environnement fait entendre la voix des militants bénévoles. Instaurer plus de justice. FNE veille et contribue à l’amélioration et à l’application des lois et règlements. Elle propose des amendements et saisit la justice lorsque le droit de l’environnement est bafoué. La fédération apporte également son aide aux associations qui intentent des actions en justice. Alerter l’opinion à chaque menace pour l’environnement. FNE informe et alerte le grand public à chaque menace pour l’environnement. Seule la mobilisation du plus grand nombre permettra d’obtenir des changements politiques ambitieux, à la hauteur des enjeux environnementaux. C’est pourquoi France Nature Environnement œuvre aussi pour le développement de l’éducation à l’environnement. Organisation FNE dispose d’un mode de gouvernance particulier. Les actions sont portées à la fois par des bénévoles et des salariés. Les bénévoles, issus des associations membres ou affiliées à FNE choisissent les orientations politiques et prennent les décisions lors des réunions de différentes instances : l’assemblée générale, la conférence des présidents, le conseil d’administration, le bureau. Ces bénévoles militants participent à de nombreuses commissions administratives nationales, régionales, départementales ou locales. Ils interviennent notamment dans le cadre du Grenelle de l’Environnement dans les Comité Opérationnels, mais aussi auprès de structures nationales comme l’ADEME. Ils adoptent ainsi un rôle d’interlocuteur face aux pouvoirs publics. 1 www.fne.asso.fr, consulté le 18/06/2010 49 Ces bénévoles sont appuyés dans la mise en œuvre de leurs orientations par une quarantaine de salariés permanents, répartis entre les services transversaux (administration, partenariats, communication, vie associative, relations institutionnelles) et les activités thématiques de la fédération. Les actions de FNE se répartissent suivant 5 pôles thématiques : • Aménagement Durable du Territoire • Industrie Produits et Services • Biodiversité • Ressources en eau et des milieux aquatiques • Exploitation des ressources renouvelables Chaque pôle est subdivisé en réseaux et missions, comme indiqué sur le schéma suivant. Assemblée générale Conseil d’administration Bureau Direction Partenariats Pôle Aménagement Durable du Territoire Réseau Tourisme environnement et Communication / Évènementiel Pôle Industrie Produits Services Réseau Prévention et Gestion des déchets Vie associative Pôle Biodiversité Mission Biotechnologie Relations institutionnelles Pôle Ressources en eau - milieux naturels aquatiques Réseau Eau Services administratifs Pôle Exploitation des ressources renouvelables Réseau Agriculture Réseau Forêt Réseau Transports et Mobilité Durables Réseau Risques et Impacts industriels Mission Montagne Mission Économie de la production et de la consommation Thématiques transversales Mission Climat Énergie PCET Mission Mer et Littoral Réseau Éducation à l’environnement Réseau Santé Environnement Réseau Juridique Ce stage s’inscrit dans le cadre des activités du réseau agriculture. Les pôles, réseaux et missions sont gérés par un bénévole « pilote » appuyé par un directoire, constitué d’une dizaine de bénévoles. La mise en œuvre des orientations décidées par ces bénévoles est assurée par des salariés, chargés de mission et coordinateurs, qui réalisent le suivi des politiques publiques en lien avec le thème concerné, l’animation d’un réseau de correspondants associatifs, le montage et la réalisation de projets, la gestion du budget et la communication. 50 Positionnement de FNE en agriculture Afin de mieux comprendre le contexte du stage, il est important de saisir la position de FNE au niveau agricole. FNE milite pour une agriculture durable, tant au niveau social qu’environnemental ou encore économique, c’est-à-dire une agriculture qui suit les trois piliers de la durabilité définis à Rio en 1992. L’agriculture doit donc avoir pour objectif de nourrir sainement l’humanité, sans détruire l’environnement qui la porte, et en garantissant des revenus décents à ceux qui la pratiquent. Selon FNE, l’atteinte de ses objectifs ne peut se faire que si l’on s’oriente vers des systèmes autonomes, économes et non polluants. Pour cela, FNE propose de1 : Doter les villes de ceintures nourricières en préservant les espaces agricoles périurbains Réorienter la recherche agronomique vers les systèmes agricoles autonomes et économes en intrants Réviser la filière de conseil et de distribution des pesticides, notamment par la mise en place d’une formation obligatoire pour tous les utilisateurs Réorienter la PAC vers la rémunération des services écologiques rendus par l’agriculture, et vers un soutien significatif aux prairies permanentes et à l’agriculture biologique Renoncer aux objectifs d’incorporation d’agrocarburants qui concurrencent les productions alimentaires et dépendent d’itinéraires techniques très intensifs Encourager l’agriculture de Haute Valeur Environnementale (HVE), qui se caractérise, selon FNE, par sa faible consommation d’intrants et par la place laissée aux espaces de régulation écologique (ou infrastructures agroécologiques) favorables à la biodiversité. En agriculture comme dans de nombreux autres domaines, le positionnement de FNE se caractérise par une approche constructive et pragmatique misant sur la concertation plutôt que sur la contestation systématique. 1 www.fne.asso.fr, consulté le 18/06/2010 51 Annexe 2 : Les rôles des infrastructures agroécologiques. D’après « Mettre en place des infrastructures agroécologiques (IAE) sur son exploitation agricole : pourquoi ? comment ? Outil d’aide à la décision pour la mise en place d’infrastructures agroécologiques (IAE) sur les exploitations agricoles, France Nature Environnement, 2008 », d’après Solagro 2007 La fonction écologique des IAE se décline à plusieurs niveaux, qui sont d’ailleurs liés entre eux. - Protection de l’eau : Certaines IAE agissent positivement sur la qualité de l’eau, comme par exemple les bandes enherbées en bordure de champs, qui jouent un rôle tampon et ainsi ralentissent le ruissellement et l’érosion, et adsorbent les engrais et les pesticides résiduels, limitant ainsi la contamination des cours d’eau. - Biodiversité : Les IAE sont des zones protégées des actions mécaniques et chimiques, ce qui est favorable au développement d’écosystèmes complexes. Ces IAE constituent des refuges, des habitats, des sources de nourriture pour la biodiversité. Bien agencées, elles jouent en plus un rôle de voie de communication entre les milieux, et permettent le transport et les interactions entre les espèces. Cela permet notamment de mettre en relation les prédateurs et leurs proies, ce qui contribue au développement, à l’équilibre, à la régulation et à la pérennité des écosystèmes. - Climat : les IAE constituent en général des tampons pour le climat. Les haies coupent le vent, protégeant ainsi les cultures et les animaux contre les brutales variations de température. Cette protection limite également l’évaporation de l’eau du sol, ce qui est favorable aux rendements. La compétition haie-culture qu’il peut y avoir en bordure de champs est compensée par les bénéfices climatiques et écologiques dus à l’effet de brisevent. Enfin, les surfaces en herbe non labourées et les plantes ligneuses stockent du carbone et contribuent ainsi à atténuer les effets du changement climatique. Les IAE ont aussi un important rôle au niveau agronomique et zootechnique, en partie lié à la fonction écologique. - Protection des cultures et des animaux : Les IAE, en particulier les haies et les arbres se comportent comme des abris pour les animaux contre le vent et la pluie et génèrent un ombrage contre la chaleur et le soleil. Elles cassent aussi le vent qui peut endommager les cultures. - Faune auxiliaire : Les IAE, en favorisant la biodiversité, ont un impact positif sur une panoplie d’auxiliaires des cultures, qui trouvent refuge dans ces infrastructures. Les mares abritent les batraciens qui chassent les limaces, les haies sont propices aux syrphes, carabes, coccinelles qui sont des prédateurs naturels de ravageurs des cultures. Les bois et les haies sont lieux de résidence et de déplacement des renards, belettes et fouines qui chassent les petits rongeurs. - Protection des sols : En adoucissant l’impact du vent, en limitant le ruissellement et l’érosion, les IAE protègent la couche arable, et évitent ainsi la perte de sol dans les champs. Les IAE jouent également un rôle social, puisqu’elles donnent aux paysages une diversité et un caractère participant à l’identité paysagère des régions. Elles contribuent aussi à un cadre de vie agréable, et permettent des activités comme la randonnée ou la cueillette de fruits sauvages. Enfin d’autres fonctions plus marginales fournissent des atouts supplémentaires aux IAE. La coupe de bois de chauffage dans les haies et bosquets, la production de bois d’œuvre, la production de miel, de poissons, de fruits… en font partie. 52 Annexe 3 : Les particularités topographiques et leur valeur de surface équivalente topographique (SET) - ANNEXE III de la Circulaire DGPAAT/C2010-3058 DGAL/C2010-8004 du 02 juin 2010 relative à la mise en oeuvre de la conditionnalité des aides 2010 et de l’arrêté relatif aux règles de bonnes conditions agricoles et environnementales. Particularités topographiques Valeur de la surface équivalente topographique (SET) Prairies permanentes, landes, parcours, alpages, estives situés en zone Natura 2000 1 ha de surfaces herbacées en Natura 2000 = 2 ha de SET Bandes tampons en bord de cours d’eau1, bandes tampons pérennes enherbées2 situées hors bordure de cours d’eau 1 ha de surface = 2 ha de SET Jachères fixes (hors gel industriel) 1 ha de jachère = 1 ha de SET Jachères mellifères ou apicoles 1 ha de surface = 2 ha de SET Jachères faune sauvage, jachère fleurie 1 ha de surface = 1 ha de SET Zones herbacées mises en défens et retirées de la production (surfaces herbacées disposées en bandes de 5 à 10 mètres non entretenues ni par fauche ni par pâturage et propices à l’apparition de buissons et ronciers) Vergers haute-tige 1 m de longueur =100 m² de SET 1 ha de vergers haute-tige = 5 ha de SET Tourbières 1 ha de tourbières = 20 ha de SET Haies 1 mètre linéaire = 100 m² de SET Agroforesterie3 et alignements d’arbres 1 mètre linéaire = 10 m² de SET Arbres isolés Lisières de bois, bosquets, arbres en groupe 1 arbre = 50 m² de SET 1 mètre de lisière = 100 m² de SET Bordures de champs : bandes végétalisées en couvert spontané ou implanté4 différentiable à l’oeil nu de la parcelle cultivée qu’elle borde, d’une largeur de 1 à 5 mètres, située entre deux parcelles, entre une parcelle et un chemin ou encore entre une parcelle et une lisière de forêt 1 ha de surface = 1 ha de SET Fossés, cours d’eau, béalières, lévadons, trous d’eau, affleurements de rochers 1 mètre linéaire ou de périmètre = 10 m² de SET Mares, lavognes Murets, terrasses à murets, clapas, petit bâti rural traditionnel Certains types de landes, parcours, alpages, estives définies au niveau départemental Certaines prairies permanentes définies au niveau départemental (par exemple prairies humides, prairies littorales, etc.) « Autres milieux », toutes surfaces ne recevant ni intrant (fertilisants et traitements), ni labour depuis au moins 5 ans (par exemple ruines, dolines ruptures de pente…) 1 mètre de périmètre = 100 m² de SET 1 mètre de murets ou de périmètre = 50m² de SET 1 ha de surface herbacée = 1 ha de SET 1 mètre linéaire = 10 m² de SET 1 ha de surface = 1 ha de SET 1 Lorsqu’un chemin est compris dans la bande tampon, seule la surface végétalisée est retenue pour le calcul. Comme pour les bandes tampons le long des cours d’eau, les implantations de miscanthus et, de manière générale, d’espèces invasives sont interdites. 3 Agroforesterie : alignements d’arbres au sein de la parcelle agricole. 4 Comme pour les bandes tampons, les implantations de miscanthus et, de manière générale, d’espèces invasives sont interdites. Une bordure de champs ne peut pas être une culture valorisée commercialement. 2 53 Annexe 4 : Taux de dépendance aux intrants. 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 54 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 0% 1990 Taux de dépendence aux intrants Source : Agrste – données en ligne – comptes nationaux par OTEX http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/page_accueil_82/donnees_ligne_2.html Annexe 5 : Les 3 échelles, 10 composantes et 42 indicateurs d’IDEA. (Vilain et al., 2008) Échelle Composantes Agroécologique Diversité domestique Organisation de l’espace Pratiques agricoles Socioterritoriale Qualité des produits et du territoire Emploi et services Économique Éthique et développement humain Viabilité économique Indépendance Transmissibilité Efficience Indicateurs A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10 A11 A12 A13 A14 A15 A16 A17 A18 B1 B2 B3 B4 B5 B6 B7 B8 B9 B10 B11 B12 B13 B14 B15 B16 B17 B18 C1 C2 C3 C4 C5 C6 Diversité des cultures annuelles ou temporaires Diversité des cultures pérennes Diversité animale Valorisation et conservation du patrimoine génétique Assolement Dimension des parcelles Gestion des matières organiques Zones de régulation écologique Contribution aux enjeux environnementaux du territoire Valorisation de l’espace Gestion des surfaces fourragères Fertilisation Effluents organiques liquides Pesticides Traitements vétérinaires Protection de la ressource sol Gestion de la ressource en eau Dépendance énergétique Démarche de qualité Valorisation du patrimoine bâti Gestion des déchets non organiques Accessibilité de l’espace Implication sociale Valorisation par filières courtes Autonomie et valorisation des ressources locales Services, pluriactivité Contribution à l’emploi Travail collectif Pérennité probables Contribution à l’équilibre alimentaire mondial Bien-être animal Formation Intensité de travail Qualité de vie Isolement Accueil, hygiène et sécurité Viabilité économique Taux de spécialisation économique Autonomie financière Sensibilité aux aides du premier pilier de la politique agricole commune Transmissibilité du capital Efficience du processus productif Valeurs maximales 14 14 14 6 8 6 5 12 4 5 3 8 3 13 3 5 4 10 8 8 8 4 6 7 10 5 6 5 3 10 3 6 7 6 3 4 20 10 15 10 20 25 Total plafonné à 33 unités Total plafonné à 33 unités Total plafonné à 34 unités Total plafonné à 33 unités Total plafonné à 33 unités Total plafonné à 34 unités 30 unités 25 unités 20 unités 25 unités 55 Annexe 6 : Questionnaire de l’échelle agroécologique d’IDEA. Source : idea.portea.fr ÉCHELLE DE DURABILITE AGRO-ECOLOGIQUE DIVERSITE (indicateurs A1 à A4) Indicateurs Critères A1 - Diversité des cultures annuelles et temporaires* (prairies de moins de 5 ans) • Espèces cultivées : les citer + nombre (chaque type de PT et de mélange compte pour 1 espèce) • Superficie en prairies permanentes ou/et temporaires de plus de 5 ans, en % SAU • Variétés arboricoles : les citer + nbre • Cépages de vigne : les citer + nbre • Porte-greffes arbo ou viti : les citer + nbre A4 – Valorisation et conservation Résultats • Par espèce cultivée : 2 • Si plus de 6 variétés au total : 2 • Espèces arbo ou viti: les citer + nbre A3 – Diversité animale Caractéristiques de l’exploitation • Variétés : les citer + nombre • % de légumineuses dans l’assolement (PN et PT > 5 ans exclues) A2 – Diversité des cultures pérennes Modes de calcul • Agroforesterie ou toutes formes de valorisation complémentaire entre l’arbre et une production agricoles • Espèces : les citer + nbre d’espèces • Si présence de légumineuses dans l’assolement : - de 5 à 10 % : 1 - de 10 à 15 % : 2 - plus de 15 % : 3 / 14 • Prairie permanente ou/et prairie temporaire de plus de 5 ans : -moins de 10% de la SAU : 3 -plus de 10% de la SAU : 6 • Arboriculture/ viticulture et autres cultures pérennes : Par espèce :3 • Si plus de 5 variétés, cépages ou porte-greffes : 2 • Agroforesterie, agrosylvopastoralisme, cultures ou prairies associées sous verger - Si présence > 1 ha :1 - comprise entre 10 et 20% SAU :2 - supérieure à 20% de la SAU :3 / 14 • Par espèce présente : 5 • Races : les citer + nbre de races • Par race supplémentaire (RS) : 2 Avec races supplémentaires = (Nb races - Nb espèces) Males reproducteurs et croisements industriels exclus • Races ou variétés régionales dans leur région d’origine ayant une fonction économique et patrimoniale: les citer + nbre • Par race ou variété régionale dans sa région d’origine : 3 / 14 /6 56 du patrimoine génétique • Races, variétés, espèces rares et/ou menacées ayant une fonction économique et patrimoniale: les citer + nbre • Par race, variété, cépages et portegreffe, ou espèce rare et/ou menacée : 2 DIVERSITE / 33 ÉCHELLE DE DURABILITE AGRO-ECOLOGIQUE ORGANISATION DE L’ESPACE (indicateurs A5 à A11) Indicateurs A5 - Assolement Critères • Surface de la culture annuelle (ou culture de moins de 18 mois) occupant la plus grande surface par rapport à la surface assolable en % Surface assolable = SAU – Surface prairies permanentes et arbo/viti • Présence significative d’une culture en mixité parcellaire (vesce-avoine, prairie temporaire à flore complexe) : oui/non • Monoculture A6 – Dimension des « parcelles » • Superficie de la plus grande « unité spatiale de même culture » (ne pas prendre en compte les prairies naturelles, parcours, alpages) Caractéristiques de l’exploitation Modes de calcul Surf de la principale culture annuelle Surf assolable • Inférieure à 20 % Inférieure à 25 % Inférieure à 30% Inférieure à 35 % Inférieure à 40 % Inférieure à 45 % Inférieure à 50 % Supérieure à 50% Résultats :8 :7 :6 :5 :4 :3 :2 :0 /8 • Présence significative (>10 % de la surface assolable) d'une culture en mixité intra parcellaire :2 • Parcelle en monoculture depuis 3 ans (sauf prairies, luzerne) : 3 • Aucune « unité spatiale de même culture » de dimension supérieure à: 6 ha : 6 12 ha : 3 8 ha : 5 14 ha : 2 10 ha : 4 16 ha : 1 /6 • Superficie moyenne des « unités spatiales de même culture » • Si uniquement prairies naturelles, parcours et /ou alpages : 6 • Si dimension moyenne ≤ 8 ha : 2 A7 – Gestion des matières organiques •% superficie sur laquelle la matière organique est valorisée ne sont pas prises en compte • Valorisation de la matière organique - sur plus de 10 % de la SAU : 2 - sur plus de 20% de la SAU: 3 /5 57 les lisiers et les matières organiques très fermentescibles (C/N< 8) A8 – Zone de régulation écologique (ZRE) • % de matière organique compostée • Citer les zones de régulation écologique présentes : zones humides, prairies inondables, pelouses sèches, bandes enherbées, bosquets, parcours, alpages, arbres isolés • Calculer la surface de ces zones (1 arbre isolé = 1are, haies ou lisières = longueur * 10 m) • % de la SAU • Cartographie des zones à enjeux environnementaux • Superficie concernée par le respect d’un cahier des charges territorialisé (MAET, zones Natura 2000…) en %SAU A10 – Valorisation • Indiquer le chargement en UGB/ha de SDA (Surfaces de l’espace destinées aux animaux). Concerne toutes les surfaces impliquées dans l'alimentation du bétail de l’exploitation. Il s’agit donc de la surface fourragère + la surface en céréales intra consommée). A9– Contribution aux enjeux environnementaux du territoire A11 – Gestion des surfaces fourragères Pour le calcul des UGB zootechniques herbivores et granivores, voir site Internet IDEA www.idea.portea.fr • Surface fauchée et pâturée (dans l’année ou une année sur 2 et sur au moins ¼ des surfaces fourragères) en % de la SFP • Surface des prairies permanentes en % de la SAU • Surface de maïs-ensilage en % de la SDA • si au moins 50 % des apports sont compostés : 2 • 1 point par pourcentage de la SAU en ZRE et limité à 7 points (arrondir à la valeur inférieure) oint(s) d’eau, zone humide : 2 • Prairies permanentes sur zones inondables (non drainées ou amendées), ripisylve :3 • Terrasses, murets pierres entretenus : 2 • Parcours non mécanisables, alpages (si pâturage) : 2 Plafonné à 6 / 12 • Existence d’une carte localisant les principaux enjeux environnementaux : 3 • Si respect d’un cahier des charges territorialisé qui concerne : - moins de 50 % de la SAU : 2 - plus de 50 % de la SAU : 4 • Chargement - compris entre 0,2 et 0,5 UGB/ha SDA : 2 - compris entre 0,5 et 1,4 UGB/ha SDA : 5 - compris entre 1,4 et 1,8 UGB/ha SDA : 3 - compris entre 1,8 et 2 UGB/ha SDA : 1 - supérieur à 2 UGB/ha SDA : 0 /4 /5 • Si absence d’élevage : 0 • Alternance fauche + pâture sur au moins 25 % des surfaces fourragères : 1 • Prairie permanente supérieure à 30 % de la SAU : 2 /3 • Surface maïs ensilage : - inférieure à 20 % de la SDA : 1 - comprise entre 20 et 40 % de la SDA : 0 58 - supérieure à 40 % de la SDA : -1 SDA nulle : 0 ORGANISATION DE L’ESPACE / 33 ÉCHELLE DE DURABILITE AGRO-ECOLOGIQUE PRATIQUES AGRICOLES (indicateurs A12 à A18) Indicateurs A12 Fertilisation Critères • Bilan apparent de l’azote • Présence de cultures pièges à nitrates • Fertilisation phosphatée et potassique en unités/ha (moyenne sur 2 ans) A13 – Effluents organiques liquides • Présence ou absence d’effluents organiques liquides (pompables) • Traitement des effluents liquides par lagunage ou compostage • Traitement collectif Modes de calcul Caractéristiques de l’exploitation Résultats • Bilan apparent : - inférieur à 30 kg N/ha : 8 - compris entre 30 et 40 kg : 7 - entre 40 et 50 kg : 6 - entre 50 et 60 kg : 4 - entre 60 et 80 kg : 2 - entre 80 et 100 kg : 0 - > 100 kg d’azote/ha/an : -2 • Cultures de pièges à nitrates sur au moins 10 % de la SAU : 2 • Apport de P minéral > 40 U/ha SAU/an : -1 • Apport de K minéral > 40 U/ha SAU/an : -1 • Absence d’effluents organiques liquides : 3 /8 • Traitement individuel biologique aérobie des effluents avec épandage agréé uniquement sur les surfaces de l’exploitation : 2 /3 • Absence de traitement des effluents organiques liquides A 14 – Pesticides • Surface traitée développée* (1 ha traité n fois à la dose homologuée = n ha et 1 ha traité 1 fois à ½ dose = ½ ha les traitements localisés ou de semence compte pour ½ traitement) • Utilisation de panneaux récupérateurs • Traitement aérien, fumigation, brumisation. Superficie concernée ? Ne pas oublier les • Lagunage, compostage : 2 • Traitement collectif des effluents avec plan d’épandage agréé : 2 • Aucun traitement sur les effluents liquides : 0 • Pas de traitement : 13 • Pression polluante (PP) PP = Surface développée / SAU - PP inférieure à 1 : 12 - comprise entre 1 et 2 : 10 - entre 2 et 3 : 8 - entre 3 et 4 : 6 - entre 4 et 6 : 4 - entre 6 et 8 : 2 - entre 8 et 10 : 1 - entre 10 et 12 : 0 / 13 Au-delà, par traitement supplémentaire : – 0,5 59 traitements de semence (1/2 ha par ha semé) Pression polluante calculée • Utilisation de substances classées toxiques, très toxiques, cancérogènes, mutagènes ou tératogènes (voir classification sur le site IDEA www.idea.portea.fr) • Lutte biologique ? • Tenue d'un cahier d'observation et d'enregistrement des pratiques de traitement ? • Rinçage des fonds de cuve au champ A 15 Traitements vétérinaires A 16 – Protection de la ressource sol • Nombre d’interventions vétérinaires ? A ramener sur l’effectif du cheptel = « traitement vétérinaire » Les traitements obligatoires ainsi que les traitements homéopathiques et les huiles essentielles ne sont pas pris en compte. • Utilisation de vermifuges systémiques • Superficie en travail du sol sans retournement. • Superficie ayant un couvert végétal quasipermanent. • Aménagement anti-érosifs (terrasses, murets, bandes enherbées perpendiculaires à la pente…) ? Coefficients de pondération : • Dispositif de panneaux récupérateurs des flux latéraux : compter 0.9 ha par ha traité. • Utilisation de substances classées toxiques, très toxiques, cancérogènes, mutagènes, tératogènes ou reprotoxique CMR : compter 2 ha par ha traité. • Traitement aérien, fumigation, brumisation, pulvérisation manuelle : compter 4 ha par ha traité. • Lutte biologique sur plus de 10% des surfaces traitées : 2 • Absence de tenue d’un cahier d’observation et d’enregistrement des pratiques de traitement ou de dispositif de rinçage des fonds de cuve au champ : -3 • Traitement vétérinaire (TV) : TV = (Nb traitements x nb animaux traités) Effectif cheptel total - TV inférieur à 0.5 : 3 - compris entre 0,5 et 1 : 2 - compris entre 1 et 2 : 1 - supérieur à 2 : 0 • Aucune utilisation de vermifuges systémiques : 1 /3 • Travail du sol sans retournement - sur 30 à 50 % de la SAU : 1 - sur 50 à 80 % : 2 - sur plus de 80 % : 3 • Prairie permanentes ou couvert herbacé en végétation au moins 11 mois sur 12 : -moins de 25 % de la surface totale : 0 -de 25 à 40 % : 1 -de 40 à 60 % 2 -plus de 60 % : 3 /5 • Aménagement anti-érosifs (terrasses, 60 • Paillage, enherbement des cultures pérennes… ? • Brûlage des pailles ? (ne pas tenir compte si cas de maladie des bois avéré) murets, bandes enherbées perpendiculaires à la pente…) : 2 • Paillage, enherbement des cultures pérennes…: 3 • Brûlage des pailles ou sarments: - 3 A 17 – Gestion de la ressource en eau • Irrigation : oui /non ? • Pas d’irrigation : 4 • Superficie irriguée (dont lutte antigel), en% de la SAU • Irrigation localisée - sur plus de 50 % des surfaces irriguées : 4 - entre 25 et 50 % : 2 - sur moins de 25 %: 0 • Dispositif d’irrigation (et/ou lutte antigel) - sur moins de 1/3 de la SAU: 1 - À partir d’une retenue collinaire ou d’un bassin de récupération des eaux de pluie, de drainage ou de ruissellement : 1 • Irrigation par pivot ou rampe frontale (si parcelle < 8 ha) : 1 • Superficie en irrigation localisée • Irrigation à partir d’une retenue collinaire ou d'un bassin de récupération des eaux de pluie, de drainage ou de ruissellement • Irrigation par pivot ou rampe frontale. A 18 – Dépendance énergétique • Rotation des parcelles irriguées • Rotation des parcelles irriguées : 1 • Prélèvement individuel, (forage, ruisseau, puits), non déclaré et/ou non équipé de compteur • Nombre de l de fioul consommés Inclure fuel des opérations faites par entreprise (labour, récolte) 30 l/ha • Prélèvement individuel (forage, ruisseau, puits), non déclaré et/ou non équipé de compteur : - 2 • Équivalent fioul par hectare SAU (EFH) ∑ (fioul (MJ) + N(MJ) +elec(MJ) + gaz(MJ) + AC(MJ)) 40 x SAU • Nombre de kWh • Nombre d’unités d’N • Nombre de kg de gaz • Nombre de tonnes de paille brûlée au champ • Aliments concentrés achetés (AC : Aliments concentrés achetés) - EFH inférieur à 200 l/ha : 8 - compris entre 200 et 250 l/ha : 7 - entre 250 et 300 l/ha : 6 - entre 300 et 400 l/ha : 4 - entre 400 et 500 l/ha : 2 - entre 500 et 700 l/ha : 1 - supérieur à 700 l/ha : 0 - supérieur à 1 000 l/ha : - 1 Calculer l’EFH (équivalent fioul/ha SAU) avec : 1 litre fioul = 40 MJ 1 unité d'azote = 56 MJ 1 kwh = 9,5 MJ • Séchage en crib ou séchage en grange solaire ou autre dispositif d’économie et de récupération de /4 / 10 61 1 kg gaz = 51 MJ 1 kg AC= 4 MJ • Séchage en crib, grange solaire ou autre dispositif d’économie et de récupération de chaleur • Eolienne, biogaz, photovoltaïque bois de chauffage biocarburant chaleur : 1 Ex : écrans thermiques, chauffage localisé • Eolienne, biogaz, photovoltaïque… : 2 • Production et/ou utilisation de bois de chauffage : 2 • Production d’huile végétale pure : 2 / 34 PRATIQUES AGRICOLES 62 Annexe 7 : Formulaire IBEA. 63 64 65 66 Annexe 8 : Modifications effectuées pour IBEA. Réseau agriculture Antonin PEPIN Tél. : 01 44 08 64 14 [email protected] Paris, le 07 juillet 2010 Suivi des modifications des formulaires IBEA excel et dexi Sommaire : Réunion de la cellule technique du 10 juin 2010. Réunion de la cellule technique du 13 juillet 2010. 67 69 ♣ Réunion de la cellule technique du 10 juin 2010. NB : Les références de cases utilisées sont celles de la version du 2 juillet 2010. Les modifications du fichier avant la réunion : • • • • • création de la ligne 32 « dont superficie fauchée et pâturée (ha) : » correction de la formule en E46 (une référence à la ligne 44 n’avait pas lieu d’être, remplacement par « 46 »). interversion des cases L54 et L55 (herbicides et pesticides). ajout de la ligne 51 « Dose moyenne à l'hectare d'azote sous forme de lisier (surfaces cultivées)(kgN/ha) » modification de la formule en G50 de façon à ajouter la valeur de lisier. Les modifications du fichier en conséquence directe de la réunion : • Travail du sol : préciser qu’il s’agit uniquement du labour (retournement et dilution de la matière organique). En C58 : remplacement de « Profondeur la plus fréquente du labour (cm) : » au lieu de « Profondeur du travail du sol la plus fréquente sur l'EA (cm) : » • Ecotones : ajouter un attribut « gestion des bords de champs (appréciation de l’agriculteur) » (mise à jour de Dexi réalisée en séance) o Bonne : bordures de champs généralement non traitées et/ou présence d’un écotone herbacé en bord de champ o NON CONCERNE : absence de milieux cultivés o Mauvaise : tendance au traitement intégral de la parcelle cultivée Mettre à jour le formulaire Ajout de la ligne 104 correspondant à l’attribut cidessus. • Effet mosaïque : modifier la formule (considérer 0 comme une valeur à prendre en compte). Modification case H102 « Forte - il n'y a pas de parcelles cultivées » et modification de la formule en E102 • Diversité des milieux : ajouter les « vieux bâtiments » et remplacer « terres labourées » par « terres cultivées » modifier le formulaire. Modification de B84 et B97 67 • Qualité des forêts : vérifier le total de points modifier le formulaire Total de points OK. Échelle de 0 à 11, avec un barème réparti comme suit : Mauvaise Moyenne NON Bonne - Très note note CONCERNE note bonne inferieure comprise - absence de comprise note a 6 points entre 6 et milieux entre 8 et supérieure 7 points forestiers 9 à9 • Qualité des milieux naturels : indiquer l’ensemble des alternatives dans le commentaire qui s’affiche modifier le formulaire (idem pour d’autres attributs). Modification faite dans la colonne C. • Modification commentaires des cases de la colonne C pour lesquelles les propositions des menus déroulants dépassent et ne sont pas lisibles entièrement. Le commentaire indique donc l’ensemble des choix du menu. • Colonne E : revoir la valeur par défaut modifier le formulaire. Les colonnes G et E ont été modifiées de façon à adapter la valeur par défaut. Pour ce faire, la fonction ESTNUM() a été utilisée dans la plupart des cas. En règle générale, si la case en colonne C n’est pas remplie, la colonne G (colonne de calculs) renvoie -1 et la colonne E affiche « Renseigner la colonne C ». En ligne 100 : élargissement de la formule en E (fonction Recherche()) et en G. Ajout de « -1 » en H99 pour la fonction Recherche(). • Haies : en E35, création d’une formule pour calculer le linéaire de haie par hectare de SAU. En B82, ajout de la mention « (ne prendre en compte les haies que si leur densité est > 10 m/ha de SAU) ». Cela implique qu’en G82, dans la formule, « G35 » a été remplacé par « E35 ». Les modifications du fichier après la réunion : • Correction en ligne 105 « Continuité temporelle des couverts végétaux » : - Suppression du menu déroulant en E105 - Modification des valeurs seuil dans les cases grisées (remplacement de « 0 ;0,01 ; 20 » par « 0 ; 0,0001 ; 0,2 » car le seuil est 20% soit 0,2) • Suppression des menus déroulants dans la colonne F. • Mise en couleur de la colonne A • Suppression du quadrillage • Ajout de cadres noirs pour regrouper les blocs • Suppression des cases blanches dans la zone grisée • Ajout de « : » dans les cases où cela manquait • Ajout des accents sur les lettres où cela manquait • Élargissement des lignes pour adapter au texte de la colonne D • Tout au long du formulaire, dans la colonne C : remplacement de « 0 » par «Entrez la valeur» • Suppression de lignes pour que « Mélange significatif des âges (présence équilibrée de semis spontanés, jeunes pousses, petit bois, bois moyen, gros bois) : », « Présence de bois mort : » et « Présence d'éléments favorables à la biodiversité : » en lignes 75, 76, 77 soient sur une ligne chacun et non plus 4 chacun. • Dé-fusion des cases B77 à B80 pour en faire 4 cases séparées. 68 Création d’un fichier du 7 juillet 2010 : Suppression de 14 lignes vides inutiles au début du fichier. Repositionnement des flèches en conséquence. ♣ Réunion de la cellule technique du 13 juillet 2010. Suites aux remarques émises par les participants au test réalisé dans le cadre du Tour de France HVE, de nouvelles modifications et précisions seront apportées (formulaire Excel et modèle Dexi) : • Mixité : modifier la définition pour prendre en compte l’élevage, les cultures pérennes et les cultures annuelles remplacement dans excel de « Présence simultanée de productions animales et végétales sur l'exploitation : » par « Présence simultanée de productions (vendues ou non) animales, végétales annuelles ou temporaires (<5ans), et végétales de plus de 5ans (vigne, verger, prairie naturelle…) sur l'exploitation : » • Nombre d’espèces cultivées : pour les prairies, se limiter aux grandes catégories (prairies naturelles, prairies temporaires de moins de 5 ans, prairies naturelles de plus de 5 ans) idem pour le nombre de variétés cultivées • Date de fauche (milieux semi-naturels) : préciser que le repère de floraison se rapporte aux légumineuses et retirer la référence à la densité de floraison Voici les nouvelles classes dexi : fauche precoce - avant le debut de la floraison des legumineuses NON CONCERNE - absence de milieux semi-naturels fauches fauche pleine fleur - pleine floraison des legumineuses fauche tardive - 1 mois apres la pleine floraison des legumineuses Ces mêmes modifications sont effectuées sous excel (dans les cases grises servant au menu déroulant et dans le commentaire, en ligne 50) • Mares : supprimer le critère d’accessibilité ou non au bétail (mettre à jour le formulaire et la fonction d’agrégation dans Dexi) Voici les nouvelles classes dexi : mauvaise – dans une parcelle cultivee - sans zone tampon NON CONCERNEE - absence de zones humides bonne - dans une parcelle cultivee - avec zone tampon tres bonne - dans une parcelle de prairie Ces mêmes modifications sont effectuées sous excel (dans les cases grises servant au menu déroulant et dans le commentaire, en ligne 67) • Haies : préciser la notion de zone tampon (absence de traitement) et mettre à jour le formulaire réalisé sous dexi et excel (ligne 68) • Milieux herbacés non productifs : enlever la référence à la date pour l’entretien mécanique en remplaçant « avant le 15 août » par « été » et « après le 15 août » par « fin été » réalisé sous dexi et excel (ligne 69) • Qualité des milieux naturels : mettre à jour la fonction d’agrégation effectué le 22/07 69 • Liste des milieux présents sur l’exploitation : remplacer « Présence d'arbres isolés en milieux cultivés » par « Présence d'arbres isolés en milieux cultivés ou prairies » réalisé sous excel (ligne 84) • Diversité de l’assolement : ajouter une classe « NON CONCERNE (absence de milieux cultivés » (mettre à jour la fonction d’agrégation et le formulaire) réalisé sous dexi et excel (dans les cases grises servant à la fonction RECHERCHE() et dans la formule, en C88). Les modifications du fichier après la réunion : • En ligne 61 « Mélange significatif des âges », suppression de la valeur « 2 » du menu déroulant (C61) • En ligne 87 « Mixité intraparcellaire », ajout d’une classe « non concerné – absence de milieux cultivés». Cette modification donne lieu au même ajout sous dexi. La table d’agrégation a été revue en conséquence. • Sous dexi, « pression insecticides » devient « pression insecticide ». • Sous excel, concernant le compte des races, variétés et espèces, modification de C32 pour prendre en compte les cas impossibles (plus d’espèces que de races, 0 espèce mais 1 race…). • En C91, proportion de sol nu : rétablissement de la mise en forme en %. • Sous Dexi, ajout d’une description pour le gestion des bords de champs : « Gestion des bords de champs » 70 Table des illustrations FIGURE 1 : CE CHAMP ENTOURÉ D’UNE BANDE HERBACÉE ET D’UNE HAIE EST PROTÉGÉ DU VENT. LE TALUS AU NIVEAU DE LA HAIE EST ÉGALEMENT UNE PROTECTION CONTRE LES ÉCOULEMENTS (TERRE, EAU…) AINSI QU’UN REFUGE POUR LA FAUNE AUXILIAIRE. (CÔTES D’ARMOR)................................................................. 11 FIGURE 2 : EXEMPLE D’ÉVALUATION DE LA DURABILITÉ D’UNE EXPLOITATION À TRAVERS 10 COMPOSANTES (IDEA.PORTEA.FR) ........................................................................................................................................ 15 FIGURE 3 : DURABILITÉ DE L’EXPLOITATION (NOTE LA PLUS FAIBLE) .................................................................... 15 FIGURE 4 : ARBRE DES ATTRIBUTS DE L’OUTIL IBEA (CAPTURE D’ÉCRAN DE DEXI). ............................................ 17 FIGURE 5 : CARTE DES EXPLOITATIONS DU « TOUR DE FRANCE » .......................................................................... 20 FIGURE 6 : CLASSEMENT DES EXPLOITATIONS DU « TOUR DE FRANCE » SELON LEUR OTEX. ............................... 21 FIGURE 7 : DERRIÈRE LA HAIE VARIÉE EN TAILLE, ÂGE ET ESPÈCES, ON DISTINGUE UN LOTISSEMENT D’HABITATIONS. ........................................................................................................................................... 22 FIGURE 8 : LES CHÊNES ET HÊTRES FORMENT UNE RIPISYLVE ................................................................................ 22 FIGURE 9 : LES CHÈVRES DANS LEUR ENCLOS PROFITENT DE LA PRAIRIE VOISINE. ................................................ 23 FIGURE 10 : LE VERGER CIDRICOLE ENHERBÉ, EN MARGE DE LA PRODUCTION LAITIÈRE. L’AGRICULTEUR A POUR PROJET D’INTRODUIRE DES MOUTONS POUR REMPLACER LE TRAVAIL MOTORISÉ. ........................................ 24 FIGURE 11 : LES SALERS DANS UNE PRAIRIE DU VEXIN. ........................................................................................ 24 FIGURE 12 : AU PREMIER PLAN, DES OIGNONS SUR BÂCHE PLASTIQUE POUR ÉVITER LES HERBES INDÉSIRABLES. CETTE PLATE-BANDE EST ENCADRÉE PAR 2 ALLÉES ENHERBÉES RÉCEMMENT PLANTÉES D’ARBRES FRUITIERS. PLUS LOIN ON PEUT VOIR UNE BANDE DE TERRE PASSÉE AVEC UN OUTIL À GRIFFE EN PRÉVISION DU SEMIS DE POMMES DE TERRE, PUIS UNE BANDE DE POIREAUX NON DÉSHERBÉS. EN ARRIÈRE PLAN ON DISTINGUE LES SERRES, LA LISIÈRE D’UN BOIS ET UNE PRAIRIE NATURELLE SÈCHE. ..................................... 25 FIGURE 13 : DES BORDURES DE CHAMPS FLEURIES ET UN MASSIF BOISÉ................................................................ 26 FIGURE 14 : LES BALLES RONDES EN PRÉVISION DE L’HIVER. EN ARRIÈRE PLAN, ON DISTINGUE LA LISIÈRE DE FORÊT EN LIMITE DES PRAIRIES..................................................................................................................... 26 FIGURE 15 : UN PRÉ-BOIS, PAYSAGE RARE ET MENACÉ, ENTRETENU SOIGNEUSEMENT. C’EST UNE PARCELLE PÂTURABLE ET GÉNÉRATRICE DE BOIS DE CHAUFFAGE, OÙ SE DÉVELOPPENT PLUS DE 15 ESPÈCES LIGNEUSES. ..................................................................................................................................................................... 27 FIGURE 16 : LES PRAIRIES DE MOYENNE MONTAGNE DE LA FERME DU PRINCE (PHOTO : PHILIPPE ROYET)............ 28 FIGURE 17 : LES VIGNES ENHERBÉES, BORDÉES PAR DES BOSQUETS, UN VERGER, ET DES MURETS DE PIERRES SÈCHES. ........................................................................................................................................................ 29 FIGURE 18 : LES VIGNES SONT ENHERBÉES, ET UN NOYER HISTORIQUE EST CONSERVÉ DANS L’ALLÉE, MÊME S’IL GÊNE UN PEU LE PASSAGE DES MACHINES..................................................................................................... 29 FIGURE 19 : RÉPARTITION DU TAUX D’IAE PAR RAPPORT À LA SAU DES EXPLOITATIONS DU « TOUR DE FRANCE ». LA BARRE ROUGE REPRÉSENTE LE SEUIL DE 10%. ........................................................................................ 30 FIGURE 20 : RÉPARTITION DU TAUX DE DÉPENDANCE AUX INTRANTS DES EXPLOITATIONS DU « TOUR DE FRANCE ». ..................................................................................................................................................................... 31 FIGURE 21 : DÉCOMPOSITION DES SCORES DE L’ÉCHELLE AGROÉCOLOGIQUE D’IDEA.......................................... 32 FIGURE 22 : RÉSULTATS IBEA DES DOUZE EXPLOITATIONS................................................................................... 32 FIGURE 23 : À GAUCHE LA BIODIVERSITÉ DOMESTIQUE, À DROITE LA BIODIVERSITÉ SAUVAGE. ............................ 33 FIGURE 24 : SCORE AGROÉCOLOGIQUE IDEA EN FONCTION DE LA DÉPENDANCE AUX INTRANTS. LES COULEURS REPRÉSENTENT UN SYSTÈME AGRICOLE : EN BLEU, SYSTÈME LAITIER ; EN ROUGE, SYSTÈME VIANDE ; EN ORANGE, CÉRÉALICULTURE ; EN VERT, MARAÎCHAGE ; EN VIOLET, VITICULTURE. ....................................... 34 FIGURE 25 : LA CERTIFICATION MET EN ÉVIDENCE DE QUATRE TYPES D’EXPLOITATIONS. ..................................... 35 FIGURE 26 : COMPARAISON DES EXPLOITATIONS DU « TOUR DE FRANCE » AVEC CELLES DES LYCÉES AGRICOLES. ..................................................................................................................................................................... 36 FIGURE 27 : DÉPENDANCE AUX INTRANTS PAR OTEX ENTRE 1990 ET 2006.......................................................... 37 FIGURE 28 : EFFECTIFS PAR CLASSES DE NOTES DE DURABILITÉ POUR L'INDICATEUR C6 : EFFICIENCE DU PROCESSUS PRODUCTIF, PAR OTEX. SOURCE IDERICA. L’INDICATEUR EST CALCULÉ PAR LE RATIO (PRODUIT – INTRANTS)/PRODUIT. LES SYSTÈMES À BAS NIVEAU D’INTRANTS ONT UNE EFFICIENCE SUPÉRIEURE À 70%....................................................................................................................................... 38 FIGURE 29 : COMPARAISON DES SURFACES EN IAE SELON LA MÉTHODE DE CALCUL IDEA ET HVE, SUR LES EXPLOITATIONS DU « TOUR DE FRANCE ». ................................................................................................... 39 FIGURE 30 : RÈGLE DE DÉCISION DE L’IMPACT SUR LA BIODIVERSITÉ DE L’EXPLOITATION.................................... 41 FIGURE 31 : PROPOSITION POUR LA RÈGLE DE DÉCISION DE L’IMPACT SUR LA BIODIVERSITÉ DE L’EXPLOITATION. 41 71 Table des abréviations ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie AMAP : Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne APNE : Associations de Protection de la Nature et de l’Environnement BCAE : Bonne Conduite Agro-Environnementale CIVAM : Centres d'Initiatives pour Valoriser l'Agriculture et le Milieu rural COP : Céréales, Oléagineux et Protéagnieux CUMA : Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole EA : Exploitation Agricole FARRE : Forum de l 'Agriculture Raisonnée Respectueuse de l'Environnement FNAB : Fédération Nationale d'Agriculture Biologique FNCIVAM : Fédération Nationale des Centres d'Initiatives pour Valoriser l'Agriculture et le Milieu rural FNE : France Nature Environnement FPNRF : Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France GAEC : Groupement Agricole d’Exploitation en Commun HVE : Haute Valeur Environnementale IBEA : l’Impact des pratiques agricoles sur la Biodiversité de l’Exploitation Agricole IDEA : Indicateurs de durabilité des Exploitations Agricoles OTEX : Orientation Technico-économique RICA : Réseau d’Information Comptable Agricole rassemblant un échantillon d’exploitations représentatif de toutes les filières et de toutes les régions métropolitaines SAU : Surface Agricole Utile SET : Surface Équivalente Topographique 72 Abstract The « High Environmental Value » called HVE certification, from the french consortium « Grenelle de l’environnement » is meant to promote low-input farming and farming that gives nature a big place. The study consists in a “tour de France” of HVE farms. It shows that HVE farms exist in many regions and with types of farms. It also shows that HVE farming is interesting for environment. Indeed, HVE farms part of the “tour de France” get good scores of agroecological sustainability with IDEA method – IDEA stands for Indices of farms sustainability. IBEA, a tool evaluating the impact of farming activities on biodiversity tells the same. However, it is highlighted that the study must be continued with a bigger sample of farms, included non-HVE farms, to search if HVE farms are better for the environment than HVE farms. The study also shows that the HVE criteria based on the place for nature in the farm is not efficient, and it must be changed. This study also gives elements to improve IBEA tool, which is still under construction. Key words : HVE, IDEA, IBEA, environmental assessment, certification 73 Résumé La certification « Haute Valeur Environnementale » dite HVE, issue du Grenelle de l’environnement veut valoriser une agriculture économe en intrants et laissant une place conséquente à la nature. L’étude consiste en un « tour de France » des exploitations HVE. Elle met en évidence que l’agriculture HVE existe dans de nombreux milieux et de nombreux systèmes d’exploitations. Elle montre également l’intérêt de l’agriculture HVE pour l’environnement. En effet, les exploitations HVE enquêtées obtiennent de bons scores de durabilité agroécologique selon la méthode IDEA – indicateurs de durabilité des exploitations agricoles. L’outil IBEA, Impact des pratiques agricoles sur la Biodiversité de l’Exploitation Agricole, valide également cette conclusion. Cependant, il est mis en évidence qu’il faut poursuivre l’étude pour montrer que les exploitations n’entrant pas dans la certification sont moins vertueuses pour l’environnement, condition primordiale à la validité des critères HVE. L’étude montre également que le critère HVE relatif aux infrastructures agroécologiques n’est pas discriminant et que son mode de calcul doit être revu. Cette étude apporte également des propositions d’amélioration à l’outil IBEA, qui est encore en phase de test. Mots clés : Haute Valeur Environnementale, HVE, IDEA, IBEA, évaluation, certification 74