mémoire - SIAFEE

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MÉMOIRE
Présenté par Antonin Pépin
Dans le cadre de la dominante d’approfondissement : IDEA (Ingénierie de
l’Environnement, Eau, Déchets et Aménagements durables)
Un « tour de France » des exploitations de Haute Valeur
Environnementale : Confrontation avec 2 outils d’évaluation de
l’impact des pratiques agricoles sur l’environnement
Pour l’obtention du :
DIPLÔME D’INGENIEUR d’AGROPARISTECH
Cursus ingénieur agronome
et du DIPLÔME D’AGRONOMIE APPROFONDIE
Vache Salers dans un pré de la ferme de Villarceaux (Val d’Oise)
Stage effectué du 08/03/2010 au 03/09/2010
A : France Nature Environnement
81/83 Boulevard de Port-Royal
75013 Paris
Enseignante-responsable : Agnès Lelièvre
Soutenu le : 23 Septembre 2010
Maître de stage : Marie-Catherine Schulz
2
Table des matières
Remerciements ........................................................................................................................... 4
Introduction ................................................................................................................................ 5
I. Le « tour de France » HVE, un projet issu du Grenelle de l’environnement ......................... 6
Préambule............................................................................................................................... 6
1. L’agriculture de Haute Valeur Environnementale : quels principes, quels enjeux ? ..... 6
2. Quels outils pour confronter les critères HVE ? ............................................................ 7
3. Un « tour de France » des exploitations HVE................................................................ 8
II. Évaluation de la pertinence des critères HVE : outils et méthodologie utilisés .................... 9
1. Présentation des outils .................................................................................................... 9
a) HVE, Haute Valeur Environnementale ...................................................................... 9
b) IDEA, Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles ................................. 14
c) IBEA, Impact sur la Biodiversité des Exploitations Agricoles ................................ 16
2. Méthodologie ............................................................................................................... 18
a) Les exploitations choisies sur les critères HVE ....................................................... 18
b) Le questionnaire et les enquêtes, des entretiens semi-directifs ................................ 18
c) L’étude comparative................................................................................................. 19
d) La recherche de données supplémentaires ............................................................... 19
III. Les résultats individuels des fermes du « tour de France » HVE ...................................... 20
1. Un réseau réparti sur le territoire avec quelques zones vides....................................... 20
2. Le « tour de France » HVE, douze fermes diversifiées................................................ 21
3. Analyse des 12 EA selon chaque méthode................................................................... 30
IV. Analyse comparative des méthodes et discussion.............................................................. 34
1. Comparaison du score IDEA à la dépendance aux intrants ......................................... 34
2. Extension de l’analyse avec les données des lycées agricoles ..................................... 36
3. Une différence de dépendance aux intrants selon les OTEX ....................................... 37
4. Les infrastructures agroécologiques, quel mode de calcul choisir ? ............................ 39
5. Des améliorations pour IBEA ...................................................................................... 40
V. Discussion générale et perspectives .................................................................................... 43
1. Critiques de la méthode et des résultats ....................................................................... 43
2. Suites et perspectives ................................................................................................... 44
a) Poursuivre l’étude .................................................................................................... 44
b) Penser la certification HVE pour la rendre efficace................................................. 44
c) Pertinence économique et alimentaire de l’agriculture HVE................................... 45
d) IBEA, un outil perfectible ........................................................................................ 45
Conclusion................................................................................................................................ 46
Bibliographie ............................................................................................................................ 47
Annexes .................................................................................................................................... 48
Table des illustrations............................................................................................................... 71
Table des abréviations .............................................................................................................. 72
3
Remerciements
Mes remerciements vont tout particulièrement à Marie-Catherine Schulz, mon maître de
stage, pour ses conseils précieux et ses encouragements, pour son écoute et sa disponibilité,
pour m’avoir impliqué pleinement dans plusieurs projets, ainsi qu’à Lionel Vilain, conseiller
technique à FNE, pour son savoir et son expérience, pour m’avoir lancé sur le terrain, pour
son soutien.
Je remercie également Jean-Claude Bévillard, pilote du réseau agriculture, qui m’a montré
son intérêt pour mon travail et qui m’a orienté dans l’étude.
Un grand merci à Laurence Guichard. Son implication, ses idées, et son temps précieux m’ont
beaucoup apporté.
Un immense merci à tous les agriculteurs que j’ai rencontrés. Sans leur accueil, leur
gentillesse et leur collaboration volontaire, ce travail n’aurait pas été aussi agréable.
Je tiens à remercier également les personnes qui ont collaboré de près ou de loin avec cette
étude et m’ont grandement facilité la tâche.
Merci enfin à toute l’équipe salariée de FNE, pour son accueil, sa sympathie, et pour les bons
moments !
4
Introduction
Le Grenelle de l’Environnement, à partir de 2007, a voulu une agriculture « écologique et
productive ». De cette volonté est née la certification « Haute Valeur Environnementale » dite
HVE, décidée dans les groupes de travail en gouvernance à cinq, desquels fait partie France
Nature Environnement (FNE). L’association, fédération française des associations de
protection de la nature et de l’environnement, a proposé les deux critères du niveau le plus
élevé de la certification. Ils correspondent à deux volontés fortes : la faible dépendance aux
intrants des exploitations agricoles et la place laissée à la nature et la biodiversité.
Ces critères, proposés d’après une large expérience d’analyses d’exploitations agricoles
doivent être toutefois confrontés au terrain. En effet, la certification concernera l’ensemble
des exploitations françaises, quelques soient les systèmes d’exploitations. Cette étude consiste
donc en une confrontation des critères proposés par FNE à d’autres méthodes d’évaluation de
l’impact environnemental des exploitations agricoles.
Cette étude comparative se fera au travers d’enquêtes individuelles d’exploitations agricoles
représentatives de la diversité de l’agriculture française. Ce « tour de France » des
exploitations agricoles HVE sera également l’occasion de connaître les diverses formes que
l’agriculture HVE peut prendre. L’une des méthodes utilisées lors des enquêtes est un outil
développé par FNE qui en en phase de test, appelé outil IBEA – Impact des pratiques
agricoles sur la Biodiversité de l’Exploitation Agricole. Le « tour de France » apportera donc
des éléments permettant d’améliorer l’outil.
5
I. Le « tour de France » HVE, un projet issu du
Grenelle de l’environnement
Préambule
France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la
nature et de l’environnement. Elle se veut être le porte-parole d’un mouvement de près de
3000 associations de protection de la nature et de l’environnement en France. Il s’agit d’une
association sans but lucratif, indépendante de toute entreprise, collectivité, organisation
politique ou religieuse qui est reconnue d’utilité publique depuis 1976. Ce sont les militants
bénévoles issus des associations de terrain qui construisent et portent les revendications de
FNE.
Les objectifs de FNE se déclinent à plusieurs niveaux 1:
Faire entendre l’expertise citoyenne.
Instaurer plus de justice.
Alerter l’opinion à chaque menace pour l’environnement.
La structure, les objectifs et l’organisation de FNE est présentée de façon plus complète en
Annexe 1.
1. L’agriculture de Haute Valeur Environnementale : quels
principes, quels enjeux ?
À l’issue du Grenelle de l’environnement et du travail mené par FNE au Comité Opérationnel
(COMOP) « Agriculture écologique et productive », la notion d’agriculture à Haute Valeur
Environnementale - dite HVE - est apparue. Il s’agit d’une nouvelle certification
environnementale des exploitations agricoles. Le dispositif, validé par le COMOP en juin
2009, repose sur 3 niveaux caractérisés par un degré d’exigence croissant. Le niveau 3 est le
seul à reposer sur des indicateurs de résultat et ouvre seul droit à la mention « exploitation
agricole de Haute Valeur Environnementale »2. Ce troisième niveau est accessible par deux
options, l’une thématique (dite A), l’autre globale (dite B). Nous nous intéressons ici à cette
dernière approche, fondée sur deux indicateurs de résultats, issus d’une proposition de FNE et
ci-après appelés « critères HVE » : le bas niveau d’intrants (moins de 30% du chiffre
d’affaires) et une proportion élevée de la surface de l’exploitation consacrée à la biodiversité
(10% de la SAU non fertilisé, non labouré, non traité). Le bas niveau d’intrants est à la fois un
gage de bonne qualité environnementale et financière de l’exploitation. Quant aux surfaces
dédiées à la biodiversité, elles ont à la fois une signification écologique et agronomique.
Les critères HVE caractérisent une agriculture relativement autonome, valorisant donc le
milieu, et une agriculture intégrant la nature dans l’exploitation. Ces critères ont été construits
1
2
www.fne.asso.fr, consulté le 18/06/2010
LOI n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement (1), dite loi Grenelle II.
6
en s’appuyant sur des observations d’exploitations et conçus pour caractériser une agriculture
respectueuse de l’environnement. Cependant, s’agissant d’une nouvelle démarche de
certification, il convient de vérifier, sur le terrain, qu’elle correspond à une véritable
amélioration de la prise en compte de l’environnement et de mettre en évidence son domaine
de validité (milieux, systèmes de production) et ses éventuelles limites.
Les exploitations HVE sont-elles durables ? Respectent-elles la biodiversité ?
De plus, les critères HVE sont-ils réellement valables dans tous les milieux qui
composent le territoire français ? Et sont-ils valables pour tous les types
d’exploitations ?
Pour répondre à ces questions, les critères HVE vont être confrontés à d’autres méthodes
d’évaluation de la qualité environnementale d’une exploitation agricole.
2. Quels outils pour confronter les critères HVE ?
Il existe une grande quantité de méthodes d’évaluation des exploitations agricoles (Dialecte,
Planète, Indigo…). Ne pouvant pas faire une comparaison sur tous les outils et méthodes
existant, il a fallu en choisir. La méthode IDEA et l’outil IBEA ont été choisis pour les raisons
exposées ci-après.
♣ La méthode IDEA
Le premier outil d’évaluation intervenant dans la comparaison avec les critères HVE est la
méthode IDEA - pour Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles. Créée dès 1996
sous l’impulsion de la direction générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du
ministère de l’Agriculture et de la Pêche, elle en est actuellement à la troisième version, qui
est celle utilisée ici. Cette méthode comporte des indicateurs témoins de la durabilité
agroécologique de l’exploitation mais aussi des durabilités socioterritoriale et économique.
La méthode IDEA à l’avantage d’être fiable, puisqu’elle bénéficie d’une antériorité sur les
autres méthodes et qu’elle a été largement utilisée, notamment par les lycées agricoles. Une
base de données conséquente existe déjà.
IDEA est de plus facilement compréhensible et interprétable. En effet, l’utilisateur calcule
individuellement chaque indicateur à partir des chiffres et des pratiques renseignées par
l’agriculteur. Contrairement à d’autres méthodes, le résultat n’est pas obtenu par le
truchement d’une « boîte noire » qui fournit un résultat sans que l’utilisateur puisse avoir
accès aux calculs. Il est obtenu directement à partir des calculs effectués par l’utilisateur.
♣ L’outil IBEA
Ce deuxième outil utilisé a été créé par FNE. C’est une méthode de diagnostic permettant
d’évaluer l’Impact des pratiques agricoles sur la Biodiversité de l’Exploitation Agricole,
appelé IBEA. Cet outil est le fruit d’un comité de pilotage pluridisciplinaire rassemblant le
Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), l’Institut National de la Recherche
Agronomique (INRA), l’enseignement agricole public, l’État et les associations de protection
de la nature et de l’environnement. Il est destiné, entre autres, à appuyer une pédagogie plus
environnementaliste dans les lycées agricoles. L’axe principalement développé est la
7
biodiversité au sein de l’exploitation. Cet outil est toujours en phase d’expérimentation et le
projet est une occasion de le tester en vue de l’améliorer.
IBEA a été choisi dans la comparaison car s’agissant d’un modèle dédié à l’impact des
pratiques agricoles sur la biodiversité, il est apparu intéressant de le confronter aux critères
HVE pour évaluer si les exploitations respectant ces critères sont globalement favorables à la
biodiversité. Par ailleurs, c’est un outil créé par FNE, actuellement en phase de test. Cette
série d’enquêtes, en élargissant la base de données (milieux, systèmes de production),
permettra d’affiner les seuils fixés pour certains indicateurs de l’outil IBEA et également de
confronter IBEA à IDEA, afin de proposer, si besoin, des améliorations pour IBEA.
3. Un « tour de France » des exploitations HVE
Le projet de ce stage est de comparer les résultats fournis par ces trois outils testés sur une
dizaine d’exploitations agricoles. L’objectif est de tester la convergence des trois méthodes, et
plus particulièrement d’évaluer la pertinence des critères HVE. Cette étude permettra
éventuellement de faire ressortir des incohérences, afin d’une part de mieux cerner les atouts
et limites des deux critères HVE et d’autre part d’affiner l’outil IBEA. Ceci sera réalisé au
travers d’un « tour de France » des exploitations agricoles.
Le « tour de France » des exploitations HVE consiste à recueillir les données nécessaires pour
les trois méthodes dans dix à quinze exploitations. Les critères de choix des exploitations
prenant par au « tour de France » est explicité dans la partie suivante. La réponse apportée
sera, au vu de la taille de l’échantillon, une réponse plus indicative qu’une vraie confirmation
scientifique et statistique. Cela ne permettra pas d’établir de corrélation entre IDEA, IBEA et
HVE, mais de dégager une tendance et déceler certains cas où HVE, IBEA et IDEA
pourraient ne pas coïncider.
Remarque : Ce tour de France est aussi l’occasion de dresser le portrait d’une dizaine
d’exploitations agricoles qui, dans divers systèmes et diverses régions françaises, répondent
aux critères HVE. Ce travail donnera lieu à la parution d’une brochure en 2011, qui décrira
des systèmes d’exploitation HVE, dans le but de montrer des exemples concrets de différentes
formes que peut prendre l’agriculture HVE.
8
II. Évaluation de la pertinence des critères
HVE : outils et méthodologie utilisés
Avant d’expliquer la méthodologie utilisée pour le projet, il convient de détailler plus en
profondeur chacun des outils, en particulier les critères HVE qui sont le cœur du sujet.
1. Présentation des outils
a) HVE, Haute Valeur Environnementale
La création d’un système de certification environnementale des exploitations agricoles vient
du constat qu’il n’existait pas de dispositif de reconnaissance des exploitations agricoles
fondé sur des objectifs de résultats en matière d’environnement. Les certifications existantes
(Agriculture raisonnée, AB, AOC…) reposent sur des objectifs de moyens. Quant aux outils
d’évaluation (IDEA, IBEA…), ils sont conçus dans un but pédagogique et ne sont pas adaptés
à servir de certification (subjectivité de l’enquêteur, non applicabilité à tous les systèmes…).
Le concept d’agriculture de Haute Valeur Environnementale a donc été créé dans le cadre du
Grenelle de l’environnement pour améliorer l’impact de l’agriculture sur l’environnement en
insistant sur quatre domaines : la biodiversité, la qualité de l’eau, la protection des sols, et
l’énergie. Ce concept est transcrit de façon opérationnelle en une certification
environnementale des exploitations agricoles. Plutôt qu’un système binaire, la HVE adopte
une démarche progressive sur 3 niveaux. Le but est d’inclure le plus grand nombre
d’exploitations et de les faire progresser vers le niveau le plus élevé, qui seul ouvre droit à la
mention HVE. Les trois niveaux sont 1:
- Le niveau 1, correspondant au respect des exigences environnementales retenues dans le
dispositif de la conditionnalité.
- Le niveau 2, comportant 16 grandes exigences relatives à la biodiversité, à la stratégie
phytosanitaire, à la gestion de la fertilisation et à la gestion de l’eau.
- Le niveau 3, correspondant à la certification HVE proprement dite.
Il existe deux approches pour le niveau 3. La première consiste en une approche thématique
fondée sur des indicateurs composites. La deuxième est une approche globale, fondée sur
seulement deux indicateurs qui couvrent de manière synthétique l’ensemble du champ de la
certification. Cette approche est issue d’une proposition initiale de FNE, c’est donc celle qui
est défendue par la fédération. Les deux indicateurs retenus sont les suivants :
- La place laissée à la nature calculée comme étant le pourcentage de SAU en infrastructure
agroécologique (IAE) ;
- Poids des intrants dans le chiffre d’affaires.
Les seuils retenus pour le niveau 3 de la certification HVE sont au moins 10 % de la SAU en
IAE et une somme d’intrants de moins de 30 % du chiffre d’affaires hors prime.
1
Rapport du COMOP, 15 juin 2009 : La certification environnementale des exploitations agricoles
9
♣ Pourquoi ces deux critères ?
Il fallait pour HVE des indicateurs pertinents, c’est-à-dire qui soient révélateurs de l’objectif,
ici une agriculture de haute valeur environnementale. Dans l’optique d’une certification, ces
indicateurs devaient être robustes, c’est-à-dire transposables à tous les types d’exploitations et
toutes les conditions de milieux. Les IAE et le niveau d’intrants sont à la fois pertinents,
comme il est détaillé plus loin, et robustes. En effet les IAE ainsi que les intrants ont des
impacts sur l’environnement dans tous les milieux et types d’exploitation, et les intrants sont
une composante importante dans tous les types d’exploitations.
Ces indicateurs sont de plus reproductibles d’années en années, fiables puisque les valeurssources sont accessibles de façon relativement précise, ils sont sensibles, intelligibles par les
agriculteurs et révélateurs pour la société. De plus, la restriction de l’analyse à deux
indicateurs dispense d’une lourde mécanique d’évaluation, ce qui limite les coûts d’évaluation
et de contrôle.
Enfin, il s’agit d’indicateurs de résultats et non de moyens, ce qui garantit une efficacité
environnementale tout en laissant une souplesse adaptative aux agriculteurs. L’important est
d’être en deçà de 30% d’intrant dans le chiffre d’affaires et au-delà de 10% d’IAE dans la
SAU, peu importent les solutions mises en œuvre pour y parvenir. Ainsi il revient à chaque
agriculteur de tirer profit des atouts du milieu et de son système de production pour atteindre
ces seuils. Cela responsabilise l’agriculteur, qui n’a pas à appliquer des « recettes toutes
faites » mais qui doit bel et bien repenser son système d’exploitation pour le rendre plus
efficace, en fonction des atouts et contraintes des milieux et des régions, favorisant ainsi la
diversité des systèmes. Les deux critères HVE sont compatibles, et même complémentaires.
En effet, une façon de diminuer les intrants peut être la réduction des produits phytosanitaires,
compensée par une lutte biologique et donc faisant intervenir la biodiversité et les IAE.
♣ Les infrastructures agroécologiques : la nature comme facteur de production.
Définition
Les infrastructures agrécologiques (IAE) peuvent être définies de manière générale comme
étant, sur une exploitation agricole, « tous les milieux « naturels » qui ne reçoivent ni
labour ni intrant agrochimique (depuis au moins cinq ans) peuvent être considérés
comme des infrastructures agroécologiques. » 1
En particulier, rentrent dans cette définition les éléments paysagers suivants :
- Surfaces boisées : haies, bosquets, pré-vergers, arbres fruitiers de haute tige, arbres isolés
ou d’alignement, pâturages boisés – sylvopastoralisme, agro-sylvopastoralisme – surface
en agrosylviculture, lisière de bois.
- Surfaces herbacées : prairies extensives, surface en couvert environnemental.
- Surfaces cultivées : jachères florales, jachères environnement et faune sauvage, jachères
mellifères.
- Autres surfaces : milieux humides – mares, sources, rivières, ruisseau, fossés humides,
bétoire… – autres milieux – murets de pierre, tas d’épierrage, terrasses, chemins…
1
D’après « Mettre en place des infrastructures agroécologiques (IAE) sur son exploitation agricole : pourquoi ?
comment ? Outil d’aide à la décision pour la mise en place d’infrastructures agroécologiques (IAE) sur les
exploitations agricoles, France Nature Environnement, 2008 », d’après Solagro 2007
10
Justification de l’indicateur
Les infrastructures agroécologiques jouent un rôle important en matière de préservation de
l’environnement, et ce à plusieurs niveaux. Les IAE ont une fonction écologique, en matière
de protection de l’eau, de biodiversité, de climat. Elles ont aussi un rôle agronomique :
protection des cultures et des animaux, impact sur la faune auxiliaire, protection des sols.
Enfin, elles ont un rôle social et paysager important. Les fonctions des infrastructures
agroécologiques sont présentées plus en détail en Annexe 2.
La proportion d’infrastructures agroécologiques sur une exploitation reflète son degré
d’artificialisation. Pour une exploitation donnée, elle est donc relativement stable dans le
temps.
Figure 1 : Ce champ entouré d’une bande herbacée et d’une haie est protégé du vent.
Le talus au niveau de la haie est également une protection contre les écoulements
(terre, eau…) ainsi qu’un refuge pour la faune auxiliaire. (Côtes d’Armor).
Modalités de calcul
Les infrastructures agroécologiques considérées par la certification HVE sont celles retenues
dans le cadre de la conditionnalité des aides et des « bonnes conditions agricoles et
environnementales » (BCAE), comme indiqué dans la Circulaire DGPAAT/C2010-3058
DGAL/C2010-8004 du 02 juin 2010 relative à la mise en œuvre de la conditionnalité des
aides 2010 (voir Annexe 3). En réponse à une demande de FNE, cette liste détaillée inclut
également une catégorie correspondant à une définition plus large des IAE à savoir toutes les
surfaces ne recevant ni intrant (fertilisants et traitements), ni labour depuis au moins 5 ans.
Cela inclut donc par exemple une falaise en bord de pâture, un gros rocher en plein champ,
l’entrée d’une grotte qui sont des repères potentiels pour la biodiversité.
Ce dispositif prévoit un système de pondération permettant de définir, pour chaque IAE,
qu’elle soit surfacique, linéaire ou ponctuelle, une « surface équivalente topographique (SET)
» et ainsi d’additionner dans une unité commune des IAE de nature différente. A titre
d’exemple, il a été décidé qu’1 m linéaire de haie aurait une valeur SET de 100 m².
L’ensemble des coefficients de pondération est disponible en Annexe 3.
Pour calculer la part surface dédiée aux IAE, il convient donc d’établir le ratio suivant :
- au numérateur : la « surface équivalente topographique » équivalente couverte par les IAE.
- au dénominateur : la SAU hors forêt.
11
Les limites de l’indicateur
Cet indicateur présente des limites dans son mode de calcul : la valeur de certains coefficients
est contestable. En particulier, il lui est reproché de survaloriser les haies. A l’origine de cela
se trouve la volonté d’inciter les agriculteurs des paysages ouverts de type « open-field » à
replanter des haies. Cependant, cela permet également à des exploitations ayant peu d’IAE
mais quelques haies de rentrer dans le critère de 10%.
Par ailleurs, certains reprochent à cet indicateur, quantitatif, de ne caractériser la qualité des
infrastructures agroécologiques, influencée, notamment, par leur lieu d’implantation et leur
mode de gestion (matériel utilisé pour l’entretien de la haie, date de broyage des bandes
enherbées, etc.).
♣ Les intrants : la dépendance des systèmes agricoles.
Définition
La dépendance aux intrants peut être définie comme étant la proportion d’intrants dans le
chiffre d’affaires de l’exploitation. Les intrants considérés dans cet indicateur suivent une
définition bien précise. Il s’agit de l’ensemble des charges opérationnelles directement
consommées lors de l’activité agricole. Y sont intégrés entre autres les engrais, les produits
phytosanitaires, les semences, les aliments, le carburant, les emballages, l’énergie etc…
Justification de l’indicateur
Cet indicateur de « poids des intrants dans le chiffre d’affaires », ou de « faible dépendance
aux intrants » est un indicateur de dépendance vis-à-vis des apports extérieurs, ou, sous un
autre point de vue, d’un indicateur d’autonomie des systèmes. L’autonomie est la capacité à
produire à partir des ressources propres à l’exploitation. Il a été observé dans diverses études
(notamment Zahm P. et al, 2005) une certaine corrélation entre l’autonomie (et donc le faible
niveau d’intrant) et la durabilité de l’exploitation, notamment dans le cas des systèmes
herbagers. Au-delà de ça, un faible niveau d’intrant assure un impact modéré sur
l’environnement, avec notamment la moindre utilisation de produits chimiques. Il inclut la
dépendance énergétique, à la fois directe (carburants, gaz, électricité) et indirecte
(consommation d’énergie pour la production d’intrants : aliments importés, engrais, produits
phytosanitaires…). Cela tient compte des énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre et
du prélèvement en ressources naturelles comme les phosphates, la potasse et l’eau.
Il s’agit donc d’un indicateur révélateur de la capacité des systèmes agricoles à composer avec
les ressources disponibles sur l’exploitation même. Cet indicateur est de plus à relier avec la
bonne santé économique de l’exploitation, puisqu’une faible dépendance aux intrants permet
d’avoir des charges faibles, et donc d’avoir a priori des systèmes de production plus résilients
économiquement1.
Cet indicateur reflète finalement le niveau d’intensification de l’exploitation agricole. Il est
donc assez stable dans le temps pour un système qui ne change pas. De plus cet indicateur est
calculé en faisant la moyenne sur trois ans, ce qui permet de lisser les irrégularités
interannuelles.
Tout cela en fait un indicateur particulièrement pertinent.
1
Une étude à l’initiative du MEEDDM est actuellement en cours à ce sujet. FNE participe au comité de pilotage.
12
Le seuil de 30% a été fixé en observant divers systèmes pratiquant une agriculture de haute
valeur environnementale. Il est ressorti de cette observation qu’une autonomie de 70 % (donc
30% de dépendance) caractérisait très souvent des systèmes économes en intrants, capables de
valoriser le milieu sans recourir à l’« arsenal agrochimique » conventionnel. Plusieurs acteurs
des débats sur HVE ont validé cette valeur qui apparaît comme suffisamment basse pour
garantir une agriculture de haute qualité environnementale, et pas trop élevée pour rester
réaliste. La moyenne nationale s’élève à un peu plus de 60% en 20061 (voir Annexe 4). Cela
revient à dire que pour produire 100€, 60€ ont été consommés lors de l’acte de production.
L’agriculture française actuelle injecte une quantité élevée d’énergie et de composés
chimiques dans le milieu, et l’un des buts de l’agriculture HVE est de diminuer cette
dépendance, et de fait de diminuer l’impact sur l’environnement.
Modalités de calcul
Cet indicateur se calcule comme étant le ratio entre la charge des intrants et le chiffre
d’affaires de l’exploitation agricole, hors aides. Une agriculture HVE se caractérise par sa
faible consommation en intrants et énergie fossile.
Sont prises en compte dans les intrants l’ensemble des charges opérationnelles ayant un
impact sur l’environnement :
- Eau, gaz, électricité
- Eau d’irrigation
- Fournitures non stockées
- Dépenses de transport sur achats et ventes
- Charges réelles d’approvisionnement (semences, engrais, amendements, produits
phytosanitaires, produits vétérinaires, aliments grossiers et concentrés, carburants et
lubrifiants, combustibles, fournitures stockées)
Les charges de main d’œuvre, l’amortissement du matériel ainsi que les services (frais
vétérinaires…) sont exclus car ils ne créent pas vraiment d’impact sur l’environnement. Cela
est discutable, on peut considérer que la main d’œuvre est une forme de dépendance. Est
exclu également ce qui est autoproduit, comme les fertilisants organiques ou les semences et
aliments produits sur l’exploitation.
Le chiffre d’affaires est calculé hors aides PAC et avant tout paiement d’impôt ou de taxe. Il
correspond à la définition du Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA) : production
de l’exercice, nette des achats d’animaux. On exclut de ce chiffre d’affaires la production
intraconsommée.
Limites
On peut discuter la limitation des intrants à ce que qui est consommé physiquement, en
excluant par exemple la main d’œuvre salariée et les amortissements. IDEA prend par
exemple en compte la main d’œuvre temporaire dans son indicateur d’autonomie. Dans le cas
de la certification HVE, on considère cependant seulement les intrants qui ont un réel impact
sur l’environnement.
1
Source : Agreste – données en ligne – comptes nationaux par OTEX.
http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/page_accueil_82/donnees_ligne_2.html.
13
Par ailleurs, certains détracteurs à la certification HVE ont avancé l’argument que certaines
exploitations utilisant une grande quantité d’intrants avaient une telle valorisation de leurs
produits qu’elles pouvaient passer sous le seuil des 30%. Le vignoble champenois peut entrer
dans ce cas de figure. Toutefois, ces exploitations seront très probablement déclassées par leur
taux insuffisant d’IAE. Quelques rares exemples peuvent cependant passer dans les critères
HVE tout en étant d’une certaine intensivité. Par exemple une exploitation du Limousin avec
70 ha de prairies herbagères et 0,5 ha de pommes AOC en vente directe traitées 25 fois aura à
la fois bien plus de 10% d’IAE dans sa SAU, et moins de 30% d’intrants dans le chiffre
d’affaires, étant donnée la bonne valorisation des pommes AOC en vente directe.
Paradoxalement, les 25 traitements constituent un système intensif, dépendant aux intrants et
largement polluant. Ces exploitations font partie des limites du système, mais elles sont
relativement marginales dans l’éventail des exploitations françaises. Il est cependant essentiel
de connaître les exploitations entrant dans les critères bien qu’ayant un impact
environnemental plutôt négatif, et découvrir d’autres cas comme celui-ci fait partie du projet
de stage.
b) IDEA, Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles
La méthode IDEA a été créée en 1996 à l’initiative de la DGER pour répondre à la question :
Comment traduire de manière opérationnelle le concept de durabilité à l'échelle des
exploitations agricoles ?
Pour cela, le concept de durabilité a été transcrit en dix-sept objectifs, qui sont :
1. Cohérence
2. Autonomie
3. Protection et gestion de la biodiversité
4. Protection des paysages
5. Protection des sols
6. Protection et gestion de l’eau
7. Protection de l’atmosphère
8. Gestion économe des ressources
naturelles non renouvelables
9. Bien-être animal
10. Qualité des produits
11. Éthique
12. Développement humain
13. Développement local
14. Qualité de vie
15. Citoyenneté
16. Adaptabilité
17. Emploi
Atteindre ces objectifs assure la durabilité qui peut-être définie à trois échelles, correspondant
aux trois principales fonctions de l’agriculture :
- L’échelle agroécologique
- L’échelle socioterritoriale
- L’échelle économique
Ces trois échelles sont divisées en 10 composantes et subdivisées en 42 indicateurs (voir
Annexe 5). On part du principe qu’il est possible de quantifier chaque composante par une
note chiffrée, puis de pondérer et d’agréger ces informations pour obtenir un score de
l’exploitation sur chacune des trois échelles.
14
Le calcul est basé sur un système de nombre de points attribués à chaque indicateur, avec un
plafonnement. Chaque indicateur correspond à certaines pratiques jugées favorables à la
durabilité, comme les itinéraires techniques (assolements, rotations, fertilisations…), les
pratiques sociales, territoriales et économiques de la production.
Le score de chaque composante est donc attribué en additionnant les notes des indicateurs
faisant partie de la composante. Il est ainsi possible d’obtenir un bon score dans une
composante donnée par différentes voies. Ainsi, pour une exploitation donnée, l’absence
d’élevage peut être compensée par des rotations longues incluant des légumineuses, par le
compostage de déchets verts ou encore par l’échange paille-fumier avec un éleveur voisin. Il
n’y a pas de modèle unique d’exploitation agricole durable. Un graphique en forme de radar
permet de visualiser les scores de chaque composante et de les situer par rapport à un groupe
ou aux années précédentes par exemple. (voir Figure 2)
Durabilité de l'exploitation (note
la plus faible)
100
80
60
40
20
Figure 2 : Exemple d’évaluation de la durabilité
d’une exploitation à travers 10 composantes
(idea.portea.fr)
iq
ue
Ec
on
om
Ag
ro
éc
ol
og
iq
ue
So
cio
te
r ri
to
ria
le
0
Figure 3 : Durabilité de l’exploitation (note la
plus faible)
Les trois ou quatre composantes de chaque échelle peuvent de la même façon être pondérées
et agrégées pour obtenir les valeurs de chaque échelle. Par exemple, l’échelle agroécologique
est constituée de la diversité domestique, de l’organisation de l’espace, et des pratiques
agricoles. Par contre, il n’y aurait aucun sens à délivrer un score global issu de l’agrégation
des échelles, puisqu’une échelle ne peut pas en compenser une autre. Par exemple une
exploitation avec un haut score en agroécologie ne sera pas durable si elle n’est pas durable
économiquement. C’est donc la valeur minimum parmi les trois échelles qui est la valeur
limitante pour la durabilité de l’exploitation. C’est cette note qui est retenue comme note
finale de durabilité. Graphiquement, on place une barre horizontale au niveau de la valeur la
plus faible (Figure 3).
L’étude dans le cadre de ce stage n’utilise que l’échelle agroécologique d’IDEA, puisqu’il
s’agit de vérifier la pertinence environnementale des critères HVE.
15
c) IBEA, Impact sur la Biodiversité des Exploitations Agricoles
Un outil de FNE à destination de l’enseignement agricole.
IBEA, Impact sur la Biodiversité des Exploitations Agricoles, est un outil développé par
France Nature Environnement depuis 2007. Ce projet a pour ambitions de développer la prise
en compte de la biodiversité dans les formations dispensées par les lycées agricoles, de
promouvoir, au niveau de l’enseignement, des pratiques agricoles qui protègent et valorisent
la biodiversité, et enfin d’améliorer le dialogue sur le terrain entre agriculteurs et
environnementalistes. L’échelle de l’exploitation a été choisie car c’est l’unité décisionnelle
sur laquelle agit un agriculteur. L’outil est actuellement achevé, mais pas encore diffusé car
toujours en phase de test. Des modifications sont encore apportées régulièrement.
Un outil d’évaluation indirecte de la biodiversité d’une exploitation agricole.
L’outil IBEA permet l’évaluation de l’impact des pratiques agricoles sur la biodiversité à
l’échelle de l’exploitation. Conçu à l’aide d’un logiciel d’analyse multi-critère (Dexi), il
analyse et synthétise les impacts positifs ou négatifs des pratiques et en déduit un impact
global sur la biodiversité. Il ne s’agit donc pas d’une mesure directe de la biodiversité, mais
d’une évaluation indirecte. Les pratiques agricoles considérées sont celles qui agissent sur la
biodiversité au sens le plus large – domestique et sauvage, spécifique et génétique, ordinaire
et remarquable. IBEA décompose la biodiversité en différents éléments organisés et
hiérarchisés (voir Figure 4). Les attributs de base (ceux en bas de la hiérarchie à l’instar de
« pression herbicide » ou « continuité temporelle des couverts végétaux ») correspondent à
des décisions de l’agriculteur et sont directement renseignées par l’utilisateur. Pour certaines
d’entre elles, un calcul préalable est nécessaire, d’où la mise en place d’un formulaire de
calcul intermédiaire. En réalisant la synthèse de ces attributs, IBEA déduit par un jeu
complexe d’agrégation et pondérations l’impact global des pratiques agricoles sur la
biodiversité de l’exploitation. La notation est qualitative : très négatif, négatif, neutre, positif,
très positif.
16
Figure 4 : Arbre des attributs de l’outil IBEA (capture d’écran de Dexi).
L’état de la biodiversité sur une exploitation agricole ne dépend pas des seules décisions de
l’agriculteur. Cela dépend également de l’environnement de la ferme, et notamment des
pratiques agricoles voisines (Gabriel et al., 2010). L’outil IBEA ne fournit en effet pas un
résultat absolu, même s’il se veut le plus révélateur possible de la réalité. Le projet est de
permettre aux utilisateurs de comprendre comment ils arrivent au résultat et de connaître les
leviers à leur disposition pour améliorer l’état de la biodiversité de leur exploitation.
Un prototype en amélioration
IBEA est en phase de test et de finition. Il a été confronté en 2009 à la mesure directe de la
biodiversité par relevés naturalistes (Carriquiry C., 2009) suite à quoi des améliorations ont
été apportées. Un des objectifs de ce stage est de continuer d’apporter des améliorations, par
une expertise de terrain, grâce à des enquêtes sur des exploitations agricoles très diverses. Ces
améliorations sont de trois types :
17
-
-
-
Dans un premier temps, des améliorations sont à prévoir suite au déroulement des
enquêtes, comme par exemple intégrer des cas de figures non prévus par l’outil, ou
améliorer l’ergonomie de l’outil, ou encore préciser des indicateurs qui pouvaient
apporter de la confusion.
Dans un deuxième temps, il s’agira de comparer les résultats avec ceux des autres
indicateurs et notamment IDEA. Le but est de confronter IBEA à une méthode maintes
fois éprouvée, et éventuellement en déduire des améliorations.
Enfin, l’utilisation d’IBEA sur un large panel d’exploitations permettra d’améliorer sa
robustesse.
2. Méthodologie
Pour réaliser ce « tour de France » des exploitations HVE, il est proposé d’enquêter auprès de
dix à quinze exploitations à travers la France. Il faut donc dans un premier temps établir une
sélection d’agriculteurs volontaires ayant les caractéristiques HVE, et construire un
questionnaire d’enquête.
a) Les exploitations choisies sur les critères HVE
Le principal critère pour le choix des exploitations était de répondre aux conditions HVE. En
effet le but est de vérifier la validité des critères HVE par rapport aux autres méthodes, et de
rencontrer des exemples d’exploitations HVE de divers milieux et système d’exploitation.
Ensuite, il faut des exploitations représentatives de la diversité des paysages et des climats de
France métropolitaine. Il est également nécessaire que les exploitations représentent tous
types de production, afin de vérifier que la HVE est adaptable à tout type de système.
Afin de recruter cet échantillon, FNE s’est appuyée sur son réseau associatif, notamment sur
ses fédérations régionales, ainsi que sur des réseaux d’agriculteurs identifiés par divers acteurs
(FNCIVAM, FARRE, FNAB, Institut de l’élevage, FPNRF…)
A partir des adresses d’exploitations agricoles fournies par ces contacts, en éliminant les
exploitations hors critères, les agriculteurs non volontaires et ceux qui avaient des systèmes
d’exploitation très similaires à d’autres agriculteurs, une liste d’exploitations a pu être établie.
Le nombre d’exploitations prenant part au « tour de France » est limité par ces facteurs mais
également par le temps disponible pour l’étude. Il est difficilement envisageable de mener
plus de 2 voire 3 enquêtes en une semaine. Entre chaque enquête, un temps doit être prévu
pour le déplacement, le traitement des données et l’organisation logistique de l’enquête
suivante. Par ailleurs, il est indispensable de tenir compte des disponibilités des agriculteurs.
b) Le questionnaire et les enquêtes, des entretiens semi-directifs
Avec seulement 2 critères, le questionnaire HVE en lui-même est assez court. Il s’est avéré
que les points les plus compliqués peuvent être de repérer tous les postes des intrants, puisque
selon la présentation de la comptabilité, les postes sont plus ou moins détaillés et éparpillés.
Le deuxième point délicat peut être de mesurer les linéaires de haies ou de lisières et les
surfaces de bandes enherbées. Si le calcul n’a jamais été fait par l’agriculteur, il convient
d’estimer ces surfaces et longueurs sur le plan d’exploitation, ce qui selon les cas peut être
18
long. De façon générale, la partie la plus conséquente du questionnaire concerne IDEA et
IBEA.
Certains attributs d’IBEA sont calculables à partir d’indicateurs IDEA et vice-versa, mais
après avoir essayé que croiser les deux questionnaires pour en obtenir un seul synthétique,
cette formule s’est avérée très lourde et peu conviviale vis-à-vis de l’agriculteur, une distance
étant instaurée par l’ordinateur. Au final, cela ne permet pas de faire économiser du temps à
l’agriculteur, et cela engendre une certaine confusion.
Il est donc apparu plus judicieux de faire le questionnaire IDEA (uniquement le volet
agroécologique) en premier, sur papier. Cela permet de mieux impliquer l’agriculteur et
l’entretien ne se limite pas à entrer des valeurs dans un tableur.
Le questionnaire IBEA se fait ensuite rapidement puisque beaucoup de réponses ont déjà été
données avec IDEA. Les questionnaires de ces deux outils sont disponibles en Annexe 6 et
Annexe 7.
Pour chaque enquête, une demi-journée est nécessaire sur place. Lors de ces quelques heures,
l’objectif principal est de réaliser le diagnostic de la ferme selon les trois méthodes.
Cependant, l’enquête ne se borne pas à ces outils. L’entretien est volontairement semi-directif,
de façon à saisir la globalité de l’exploitation et à amener l’agriculteur à raconter l’historique
de son exploitation, ses projets, sa vision de l’agriculture durable, son interprétation sur le
terrain. Souvent, les agriculteurs constituant l’échantillon avaient une sensibilité
environnementale poussée, et avaient de ce fait une démarche et une vision intéressantes,
qu’ils aiment raconter. Il paraissait donc évident de ne pas se limiter au diagnostic avec les
trois outils. Chaque enquête était de plus accompagnée d’un tour d’exploitation commenté par
l’agriculteur.
c) L’étude comparative
Une fois les enquêtes réalisées, les données sont analysées pour déterminer les scores de
chaque méthode. Ces scores seront ensuite comparés entre eux. Notamment, l’autonomie
HVE sera comparée avec le score agroécologique d’IDEA, cherchant à déceler une
corrélation entre l’autonomie et la performance environnementale de l’exploitation. Les
modes de calculs des IAE selon les méthodes HVE et IDEA sont également soumis à
comparaison. Enfin, IBEA est confronté à IDEA et aux critères HVE.
d) La recherche de données supplémentaires
Ces enquêtes peuvent permettre de vérifier que les exploitations de type HVE constituent des
systèmes de production durables du point de vue environnemental. Cependant, cela ne permet
pas de décréter que les exploitations vertueuses en matière d’environnement entrent toutes
dans les critères HVE. Pour tester ce deuxième aspect, il serait nécessaire d’enquêter un large
échantillon d’exploitations non HVE, afin de vérifier si les exploitations ne rentrant pas dans
les critères HVE sont globalement moins favorables à l’environnement. Comme il n’est pas
possible de réaliser cette série d’enquêtes complémentaires faute de temps, il sera fait appel à
une base de données IDEA rassemblant les données de neuf exploitations de lycées agricoles.
19
III. Les résultats individuels des fermes du
« tour de France » HVE
1. Un réseau réparti sur le territoire avec quelques zones vides
Les fermes à enquêter ont été choisies de façon à représenter l’ensemble du territoire national.
Pour des questions de budget évidentes, la recherche d’exploitations s’est limitée à la France
métropolitaine. Les exploitations enquêtées sont donc réparties ainsi que le montre la carte cidessous.
Polyculture
élevage bovin
lait, aviculture,
cidriculture
Maraîchage,
poulets et ruches
Polyculture élevage
bovin viande
Polyculture
élevage caprin
avec
transformation
Polyculture
élevage bovin lait
avec
transformation
Polyculture
élevage bovin
lait et viande
Viticulture
Polyculture
(céréales et oléoprotéagnieux)
Polyculture
élevage bovin
lait et viande
Élevage caprin,
ovin, porcin
avec
transformation
Élevage porcin
et ovin avec
transformation
Viticulture
arboriculture
Figure 5 : Carte des exploitations du « tour de France »
Malgré la volonté d’une répartition homogène, il y a des zones vides, notamment le centre, le
Nord et le Sud-ouest. Les réseaux de ces régions n’ont pas aussi bien fonctionné qu’ailleurs,
ce qui explique ces zones vides. Les recherches d’exploitations dans ces zones ont été
infructueuses pour l’instant. Toutefois il était clair que viser 10 à 15 exploitations impliquait
de ne pas pouvoir se rendre dans toutes les régions. Il faudra envisager de continuer les
enquêtes ultérieurement pour étoffer le panel.
Malgré ces vides, un soin particulier a été attaché à la diversité des milieux et des paysages.
Le réseau de fermes enquêtées comprend ainsi des exploitations de plaine ouverte, de paysage
bocager, de moyenne montagne, de contexte périurbain… L’autre critère de choix principal
était la diversité des systèmes d’exploitation. Le tableau suivant montre la répartition des
exploitations selon l’orientation technico-économique (OTEX) ainsi que d’autres critères
20
comme la certification Agriculture Biologique, la présence d’un atelier de transformation, ou
l’existence d’un réseau de vente locale (vente directe ou vente à des revendeurs locaux, tels
que des supermarchés, des coopératives…).
Agriculture
Biologique
Oui
Non
Transformation
Oui
Non
Vente en partie
locale
Oui
Non
Céréales
et
1
0
0
1
0
1
oléoprotéagineux
Maraîchage
1
0
0
1
1
0
Viticulture
0
1
1
0
0
1
d’appellation
Autre viticulture
0
1
0
1
1
0
Bovins lait
0
2
1
1
1
1
Bovins mixte
0
2
0
2
1
1
Autres
1
1
2
0
2
0
herbivores
Granivores
0
1
1
0
1
0
Grandes cultures
1
0
0
1
1
0
et herbivores
Total
4
8
5
7
8
4
Figure 6 : Classement des exploitations du « tour de France » selon leur OTEX.
Total
1
1
1
1
2
2
2
1
1
12
Sur les 18 OTEX officiellement répertoriées en France, 9 sont présentes dans
l’échantillonnage. Les exploitations sont réparties entre biologiques et conventionnelles, entre
celles vendant une production brute et vendant des produits transformés, et entre des
exploitations ayant recours ou pas à des circuits courts.
2. Le « tour de France » HVE, douze fermes diversifiées
Lors de ce « tour de France », douze fermes ont été enquêtées. Cette partie présente les
résultats individuels de chacune d’elles.
♣ Un élevage herbager aux portes de Nantes.
Ce GAEC de deux associés assure une production de lait et de viande bovins. Les bêtes sont
élevées en système herbager bocager, où la plus grande parcelle fait 4 ha. Les vaches passent
six à huit mois par an dans les champs, elles sont donc nourries essentiellement à l’herbe, soit
en pâturage, soit en ensilage et foin. Du maïs produit sur l’exploitation complète la ration
l’hiver. Travaillant avec le CIVAM 44, les agriculteurs vont essayer de faire pâturer un peu en
hiver. Ils sont dans un processus d’évolution permanente.
21
Figure 7 : Derrière la haie variée en taille, âge et
espèces, on distingue un lotissement d’habitations.
Dépendance aux intrants
Taux d’IAE
IDEA - échelle agroécologique
IBEA
Résultat
22%
185%
89/100
Très positif
Cette exploitation présente une dépendance aux intrants de 22% s’expliquant en partie par une
alimentation basée sur la surface herbagère et les céréales produites sur l’exploitation, et une
fertilisation provenant en grande partie des déjections produites sur la ferme. Une partie du
lait et de la viande est écoulée en vente directe, les périurbains viennent directement les
chercher à la ferme. Le reste de la production est vendu à une coopérative. Le taux très élevé
des IAE provient du maillage dense des haies de presque 150m/ha. Le score agroécologique
d’IDEA est de 89, ce qui est excellent. L’essentiel des points perdus provient d’un manque de
diversité domestique. Ceci est assez fréquent dans les systèmes herbagers avec une seule
espèce animale.
Quant au score IBEA, il est « très positif ». Cette ferme favorise la biodiversité grâce à la
diversité des milieux (prairies humides, haies, bosquets, champs cultivés…) et à des pratiques
à l’impact limité sur l’environnement.
♣ Un élevage bovin en centre Bretagne
Figure 8 : Les chênes et hêtres forment une
ripisylve
Dépendance aux intrants
Taux d’IAE
IDEA - échelle agroécologique
IBEA
Résultat
25.4%
105%
84/100
Neutre
Cette exploitation laitière du cœur de l’Argoat breton est un GAEC de trois associés, qui
depuis 1986 développe un cheptel d’aujourd’hui 75 UGB de prim’holstein. La production est
en partie transformée sur l’exploitation en fromages frais et en lait ribot, à destination des
supermarchés locaux. Le lait non transformé est vendu à une grosse coopérative agricole.
Même si cela crée des dépenses (électricité, emballages), la transformation du lait en fromage
et la vente en circuit court apportent une valeur ajoutée permettant de diminuer le taux de
22
dépendance aux intrants par augmentation du chiffre d’affaires. Cette exploitation possède
d’autres atouts pour diminuer les dépenses en intrants. La fertilisation provient en grande
partie du fumier et du lisier produit sur l’exploitation ou cédé gracieusement par un voisin.
L’alimentation, qui est un poste de dépense important dans les élevages est en partie assurée
par 16 ha de céréales. Cela mène à une dépendance aux intrants de 25,4%
Par l’étendue des prairies naturelles et l’abondance des haies, qu’elles soient anciennes ou
nouvellement plantées, les IAE sont présentes à hauteur de 105% de la SAU.
Le score IDEA de 84/100 montre une bonne durabilité. Cependant, la note IBEA n’est que
« neutre », dû à, malgré une densité d’espaces dédiés à la biodiversité, une gestion des milieux
semi-naturels impropre (surpâturage, excès d’azote, fauche précoce).
♣ Un élevage caprin dans les Côtes d’armor
Figure 9 : Les chèvres dans leur enclos profitent
de la prairie voisine.
Dépendance aux intrants
Taux d’IAE
IDEA - échelle agroécologique
IBEA
Résultat
23.4%
113%
92/100
Très positif
Ce GAEC du centre Bretagne regroupe cinq associés et quatre salariés permanents et élèvent
de 280 chèvres et jusqu’en 2009, 100 brebis. Ces agriculteurs transforment l’intégralité de
leur lait en fromage. Pour satisfaire la demande locale, ils fabriquent une trentaine de
fromages différents. Les clients sont pour moitié les supermarchés locaux, le reste de la
production étant vendue à des crémiers, restaurants et marchands ambulants. La SAU est
occupée par une production de céréales et de prairies (naturelles ou temporaires) destiné à
l’alimentation des animaux.
La faible dépendance aux intrants est assurée par les aliments autoproduits, le faible usage de
produits phytosanitaires, ainsi qu’une bonne valorisation des produits, puisqu’ils fournissent
des produits finis livrés. Les plus gros postes de dépenses sont l’énergie dépensée par la
laiterie et par les voitures de livraison.
Les scores élevés tant en IDEA qu’en IBEA sont obtenus entre autres grâce à une moindre
utilisation d’engrais et de produits phytosanitaires ainsi qu’au respect des milieux naturels
présents sur l’exploitation.
23
♣ Un GAEC aux multiples productions
Figure 10 : Le verger cidricole enherbé, en marge
de la production laitière. L’agriculteur a pour projet
d’introduire des moutons pour remplacer le travail
motorisé.
Dépendance aux intrants
Taux d’IAE
IDEA - échelle agroécologique
IBEA
Résultat
19.8%
263 %
96/100
Positif
Ce GAEC de trois associés proche de la côte bretonne élève 85 vaches laitières dans un
système herbager, ainsi que des poulets label rouge à façon. Il y a également un verger de
pommiers. Le lait est vendu à une coopérative, le cidre est fabriqué à la ferme et vendu
localement. La production de la majorité des aliments du bétail ainsi que de la plupart des
fertilisant permet d’atteindre une dépendance de moins de 20%. Le maillage dense des haies
explique le taux d’IAE de 263%. Le score IDEA reflète la diversité du système ainsi que les
bonnes pratiques mises en œuvre. La note IBEA le confirme. Cependant, l’utilisation de
quelques produits phytosanitaires ou un labour profond empêche d’atteindre la note « très
positif ».
♣ Villarceaux, la ferme d’une fondation au cœur du Vexin.
Figure 11 : Les Salers dans une prairie du Vexin.
Dépendance aux intrants
Taux d’IAE
IDEA - échelle agroécologique
IBEA
Résultat
25%
45%
100/100
Très positif
La ferme de Villarceaux est une exploitation céréalière et d’élevage de vaches allaitantes et de
moutons conduite en agriculture biologique. De très nombreuses espèces végétales sont
cultivées entrant dans une rotation complexe qui permet d’éviter bon nombre de problèmes
liés aux maladies et ravageurs. Les productions végétales sont destinées à la vente à des
industriels. L’absence de traitement et de fertilisation chimique combinée à l’utilisation des
fertilisants et aliments autoproduits conduit à un faible taux d’intrants de 25%. Malgré une
situation de plaine céréalière ou de prairies temporaires, la replantation de 10 km de haies
24
ainsi que la présence de quelques prairies naturelles permettent d’atteindre 45% d’IAE. Les
scores IDEA et IBEA montrent que cette exploitation est particulièrement vertueuse par
rapport à l’environnement. Elle n’en est pas moins productive et rentable.
♣ Un maraîcher à Dourdan, au sud de Paris
Figure 12 : Au premier plan, des oignons sur bâche plastique
pour éviter les herbes indésirables. Cette plate-bande est
encadrée par 2 allées enherbées récemment plantées d’arbres
fruitiers. Plus loin on peut voir une bande de terre passée avec
un outil à griffe en prévision du semis de pommes de terre,
puis une bande de poireaux non désherbés. En arrière plan on
distingue les serres, la lisière d’un bois et une prairie naturelle
sèche.
Dépendance aux intrants
Taux d’IAE
IDEA - échelle agroécologique
IBEA
Résultat
22%
87%
98/100
Positif
Ce maraîcher du Sud de Paris produit des fruits et légumes dont une partie est certifiée
agriculture biologique. Il vend une grande partie de sa production dans le cadre d’une AMAP
locale, il se rend également deux fois par semaine dans des marchés locaux, et organise la
vente à la ferme une demi-journée par semaine. Il diversifie sa production par un petit élevage
de poulet et quelques ruches. Ces principaux intrants sont les plants et semences ainsi que la
matière organique. Pour éviter les traitements, il a remplacé les pesticides par des techniques
culturales adaptées et des rotations. La vente directe lui permet une bonne marge ce qui,
ajouté à la sobriété en intrants, lui assure une forte autonomie. Une grande partie de la SAU
est en gel biologique, constituant ainsi une grande prairie semi-naturelle. Ce maraîcher a
replanté également des haies, notamment des haies mellifères, et bénéficie d’une bordure de
forêt. L’excellent score IDEA reflète la diversité de la production et la mise en œuvre de
pratiques culturales particulièrement respectueuse du milieu. Le score IBEA « positif »
confirme que l’exploitation est propice à la biodiversité. On peut cependant se demander, au
vu des autres scores, si l’exploitation ne devrait pas être notée « très positif ». Dans ce cas
précis, la fauche précoce de la prairie est pénalisante et est à l’origine de ce déclassement. Il
est donc intéressant de vérifier l’importance relative de cet indicateur, et éventuellement d’en
repenser la pondération.
25
♣ Un céréalier de la Brie
Figure 13 : Des bordures de champs fleuries et un
massif boisé.
Dépendance aux intrants
Taux d’IAE
IDEA - échelle agroécologique
IBEA
Résultat
20%
19%
61/100
Très positif
Dans la plaine céréalière de la Brie, cette exploitation de 160 ha se distingue par le fait qu’elle
soit conduite en agriculture biologique et en non labour. La production est vendue entièrement
à des coopératives et industries de la région si cela est possible. N’ayant pas recours à
l’agrochimie, cet agriculteur cultive de nombreuses espèces et variétés, et notamment
beaucoup de légumineuses, la vesce étant pour lui son « usine à azote ». Il tire ainsi parti du
milieu pour maintenir un niveau de fertilisation suffisant. Il utilise du matériel moderne mais
adapté à la dimension de son exploitation. C’est important pour lui de pouvoir travailler
facilement et compter sur du matériel fiable. L’énergie est d’ailleurs le plus gros poste de
dépense. Il obtient ainsi un taux d’intrant de seulement 19%. Les IAE sont présentes à hauteur
de 20% de la SAU, il s’agit essentiellement de haies, de lisières forestières et de bandes
enherbées. Cependant, après le remembrement mené dans les années 50, il reste peu de haies
et d’arbres isolés. Cet agriculteur a replanté quelques haies, mais fait face à des demandes
d’autorisation auprès des propriétaires des terres de sa ferme, qui ne sont pas toujours enclins
à opérer ce changement. Le score IDEA est assez peu élevé, du fait de la simplicité des
productions et des milieux. Cependant, la composante « pratiques agricoles » atteint le score
maximum. Du fait justement de ces bonnes pratiques, l’exploitation est notée très
positivement par IBEA.
♣ Un élevage laitier lorrain
Figure 14 : Les balles rondes en prévision de
l’hiver. En arrière plan, on distingue la lisière de
forêt en limite des prairies.
Dépendance aux intrants
Taux d’IAE
IDEA - échelle agroécologique
IBEA
Résultat
27.8%
164%
76/100
Neutre
Cet élevage bovin de Lorraine est un GAEC existant sous sa forme actuelle depuis 1995. 125
vaches laitières et 30 bœufs constituent le cheptel qui parcourt les 150 ha de prairies
26
permanentes. Le lait et la viande sont vendus à une coopérative. 132ha de l’exploitation sont
classés en zone Natura 2000. Les animaux sont au pré d’avril à octobre-novembre, un peu
moins pour les vaches laitières. À cause du climat continental rigoureux, les animaux passent
le reste de l’année dans un bâtiment, nourris au foin, à l’ensilage d’herbe, avec les céréales
produites sur l’exploitation ainsi qu’avec des aliments industriels achetés. Ce poste représente
d’ailleurs la moitié des dépenses d’intrants, qui s’élèvent à 27.8% du chiffre d’affaires. Les
IAE sont omni-présentes, avec notamment la prairie sous contrat Natura 2000, des mares, des
haies et beaucoup de lisières de forêts, pour un total de 164%. La note IDEA est 76, dont la
moitié des points perdus est due à la simplicité du système (peu de cultures annuelles, une
race de vache). La note IBEA est « neutre » ce qui paraît étrange au vu de la quantité d’IAE et
au score IDEA assez bon, notamment sur la dominante « Pratique agricoles ». En observant
chaque attribut d’IBEA, on s’aperçoit qu’on considère que le sol est nu plus de 2 mois
pendant la période critique (entre novembre et mars) sur 50% de la surface assolée, ce qui
génère une note « mauvaise » pour cet indicateur. Or la surface assolée ne représente qu’à
peine un quart de l’exploitation, ce qui fait 12% de sol nu sur la SAU. Ce test ferait passer la
note à « moyenne », ce qui provoque une revalorisation de la note globale à « très positif ». Il
n’est pas cohérent qu’un petit changement en bout de branche ait un impact aussi fort sur la
note finale. Il y a là aussi matière à révision dans le système de pondération.
♣ Un élevage diversifié hissé dans les Vosges
Figure 15 : Un pré-bois, paysage rare et menacé,
entretenu soigneusement. C’est une parcelle
pâturable et génératrice de bois de chauffage, où se
développent plus de 15 espèces ligneuses.
Dépendance aux intrants
Taux d’IAE
IDEA - échelle agroécologique
IBEA
Résultat
16%
205%
92/100
Positif
Situé dans la partie alsacienne des Vosges, cet élevage de chèvres, de moutons, de porcs et de
chevaux crée de nombreux produits en agriculture biologique qui sont vendus dans un point
de vente collectif. Les 65 ha de l’exploitation sont entièrement en prairies naturelles, dont
certaines sont reconnues pour leur respect de la biodiversité à travers des mesures
agroenvironnementales territorialisées (MAET). On y trouve notamment 8 ha de ZNIEFF
(Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique), et cet agriculteur y observe
chaque année le tarier des prés, un oiseau migrateur figurant sur la liste rouge en Alsace en
tant qu’espèce vulnérable1. Des zones de pré-bois, paysage naturel, rare et menacé, sont
également maintenues par un pâturage adapté. N’ayant pas de terres cultivables, le compost
1
L’ODONAT (Office de données naturalistes d’Alsace) a établi la liste des espèces menacées dans l’ouvrage les
listes rouges de la nature menacée en alsace et la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) a recensé 24
couples de tarier des prés (Saxicola rubetra) dans le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges.
27
issu des déjections animales est descendu en plaine, où il est épandu chez un céréalier bio,
d’où proviennent paille et céréales pour les animaux de l’élevage. Cet échange plainemontagne permet un équilibre entre production et consommation d’azote et d’énergie. Le taux
de 16% d’intrants dans le chiffre d’affaires indique bien d’ailleurs une gestion intelligente des
intrants, ainsi qu’une bonne valorisation des productions grâce à la vente directe. Le taux
d’IAE est évidemment élevé, mais sûrement sous-estimé, vu que l’agriculteur ne connaissait
pas le linéaire de haies. Étant donnée l’omniprésence de celles-ci, la valeur retenue est 5000m.
Cependant, même sans compter les haies, les IAE représenteraient 128% de la SAU. Le score
IDEA de 92 montre la grande qualité environnementale de l’exploitation, mais dénote le
manque de diversité du fait du manque de cultures annuelles. La note attribuée par IBEA est
« positif ». Étant donnée l’attention toute particulière que l’éleveur attache à la biodiversité et
compte tenu des nombreux éléments la favorisant (prairies naturelles pâturées ou non, mares,
zones humides, pré-bois, bas de vallon, pic), il est surprenant que l’exploitation ne soit pas
notée « très positif ». Il est impératif d’approfondir et de détailler l’obtention de cette note
IBEA.
♣ Un élevage porcin et ovin de moyenne montagne
Figure 16 : les prairies de moyenne montagne de
la ferme du Prince (photo : Philippe Royet).
Dépendance aux intrants
Taux d’IAE
IDEA - échelle agroécologique
IBEA
Résultat
24.6%
118%
87/100
Très positif
Les deux associés de ce GAEC élèvent dans le massif central des porcs sur paille et des brebis
ainsi que des vaches. Ils basent leur système sur la transformation charcutière et la vente
directe à la ferme. La dépendance aux intrants est de 25%, elle est essentiellement due aux
aliments des porcs et aux frais générés par la transformation. La SAU est couverte presque
intégralement de prairies naturelles, fertilisées avec son compost, ce qui génère un taux d’IAE
très élevé de 118%. Le score IDEA de 87 montre la performance agroécologique de
l’exploitation. IBEA délivre la note « très positif », récompensant ainsi la diversité des
milieux, leur bonne organisation et leur entretien raisonné.
♣ Verger et vigne en Provence
Cette exploitation en agriculture raisonnée d’une douzaine d’hectares produit dans la région
du Comtat Venaissin du raisin de table, du raisin de cuve, des cerises, et des olives. Une partie
de la production est transformée en jus et huile, le reste étant vendu localement à une SICA
(Société d’Intérêts Collectifs Agricoles).
28
Figure 17 : les vignes enherbées, bordées par des
bosquets, un verger, et des murets de pierres
sèches.
Dépendance aux intrants
Taux d’IAE
IDEA - échelle agroécologique
IBEA
Résultat
10%
180%
71/100
Négatif
La dépendance aux intrants est très faible, 10%, du fait d’une bonne valorisation des produits
ainsi qu’une utilisation très limitée d’intrants. L’abondance des haies et bosquets assure une
bonne couverture en IAE (180%). Le score IDEA de 71 est assez élevé, les points perdus le
sont principalement à cause de l’absence d’animaux et de cultures annelles. La note IBEA est
« négatif », ce qui ne témoigne pas de l’attention portée à la biodiversité de l’exploitation. A
première vue, les traitements phytosanitaires de la vigne et des vergers expliquent cette note,
et avec moins de traitements, la note serait « neutre », voire « positif » en cas d’absence totale
de traitement. Il est impératif d’étudier l’impact de l’attribut « traitements phytosanitaires »
sur la note globale.
♣ Un vignoble du Bordelais en agriculture raisonnée
Figure 18 : Les vignes sont enherbées, et un noyer
historique est conservé dans l’allée, même s’il gêne
un peu le passage des machines.
Dépendance aux intrants
Taux d’IAE
IDEA - échelle agroécologique
IBEA
Résultat
17%
95%
59/100
Négatif
Ce vignoble du Bordelais gère 48 ha de vigne, ainsi que 5 ha d’espaces herbacés non
productifs, 15 ha de prairies et 34 ha de forêt. Produisant des vins AOC en agriculture
raisonnée, les intrants représentent 17% du chiffre d’affaires. Les IAE sont présentes en
abondance, à hauteur de 95% de la SAU. Ce viticulteur a semé des jachères fleuries, et
aménagé des abris pour les insectes. Les espaces non productifs (allées, chemins…) sont
enherbés. Les effluents vinicoles sont traités par une bambouseraie. Le score IDEA de 59 peut
paraître bas, cela reste tout de même un score traduisant une certaine performance
agroenvironnementale, sachant que plus de la moitié des points perdus provient de l’absence
d’élevage et de diversité des cultures. La note IBEA est « négatif » ce qui au vu du terrain
semble surprenant. La simplicité de la biodiversité domestique est très pénalisée, ainsi que les
29
traitements phytosanitaires. Il semble encore une fois que les traitements phytosanitaires
pénalisent fortement la note globale. C’est un point à approfondir.
3. Analyse des 12 EA selon chaque méthode
♣ HVE
300
263
250
185
143
150
105
118
113
95
87
100
45
50
Abzac (33)
Malemort du
comtat (84)
Colombiers
(42)
Lapoutroie
(68)
St Benoît en
Woëvre (55)
Pécy (77)
Chaussy (95)
Hillion (22)
Plouguenast
(22)
20
Plessala (22)
0
180
164
Dourdan (91)
200
Couëron (44)
IAE par rapport à la SAU (%)
Par construction de l’échantillon du « tour de France », les fermes rentrent toutes dans les
critères HVE. Les taux d’IAE varient de 20% à 263% de la SAU, selon la répartition
suivante :
Figure 19 : Répartition du taux d’IAE par rapport à la SAU des exploitations du « tour de
France ». La barre rouge représente le seuil de 10%.
Les taux d’IAE sont tous supérieurs à 10%, et sont globalement très élevés. La plupart des
taux (8) sont supérieurs à 100% de la SAU. Ces taux bien plus élevés que le seuil imposé par
HVE font perdre à l’indicateur de sa pertinence. Ce constat est en accord avec l’étude publiée
par la FNCIVAM en 20101. La FNCIVAM estime que « l’influence de la surface de
biodiversité ne joue pas sur HVE ». De plus, tous les taux élevés n’ont pas pu être calculés
avec précision, du fait du manque de connaissance précise des agriculteurs de leurs IAE. Les
marges d’erreurs peuvent être d’autant plus importantes que certains coefficients sont très
élevés comme ceux des haies où des lisières, IAE pour lesquelles certains agriculteurs
fournissent une longueur estimée par eux-mêmes. Tout cela fait que ce n’est pas un indicateur
pertinent pour comparer les exploitations entre elles ou à d’autres indicateur. L’élément de
comparaison HVE sera donc le taux d’intrants.
Les taux d’intrants sont compris entre 10 % et 28 %, selon la répartition suivante :
1
FNCIVAM, 2010. Étude de l’option B de HVE : Valoriser d’agriculture durable avec des indicateurs clés
adaptés à la diversité des territoires (action 1).
30
25
25
22
25
23
25
22
20
19
20
17
16
15
10
10
Abzac (33)
Malemort du
comtat (84)
Colombiers
(42)
Lapoutroie
(68)
St Benoît en
Woëvre (55)
Pécy (77)
Dourdan
(91)
Chaussy
(95)
Hillion (22)
Plouguenast
(22)
0
Plessala (22)
5
Couëron
(44)
Taux de dépendance aux intrants
28
30
Figure 20 : Répartition du taux de dépendance aux intrants des exploitations du « tour
de France ».
On note la dominance des taux compris entre 20 et 25% (7 exploitations sur 12). Il y a
plusieurs stratégies permettant d’atteindre ces fortes autonomies, qui sont parfois combinées
entre elles. Les principales stratégies relevées lors de ce tour de France sont la
complémentarité des ateliers de production au sein de l’exploitation, l’utilisation de méthodes
agronomiques visant à diminuer l’usage des engrais de synthèse et des produits
phytosanitaires, la forte valorisation des produits.
♣ IDEA
Les douze exploitations du « tour de France » ont des notes IDEA (échelle agroécologique)
comprises entre 59 et 100, qui est la note maximale absolue. La répartition est la suivante :
[50;60[
[60;70[
[70;80[
[80;90[
[90;100]
Effectif
1
1
2
3
5
Fréquence
8%
8%
17%
25%
42%
En pratique, on peut considérer qu’un score à l’échelle agroécologique d’IDEA inférieur à 60
n’est pas très bon au niveau environnemental (Lionel Vilain, communication personnelle).
Les exploitations choisies pour le « tour de France » sont donc à première vue plutôt
vertueuses pour l’environnement. Sur le graphique suivant, les notes sont divisées selon les
trois composantes : diversité domestique, organisation de l’espace, pratiques agricoles, dont
les plafonds sont fixés à 33, 33 et 34 respectivement. Le graphique fait apparaître assez
nettement que les notes de pratiques agricoles sont bonnes pour toutes les exploitations (de 26
à 34). Les basses notes IDEA sont pénalisées par le manque de diversité domestique, voire par
une mauvaise organisation de l’espace (cas du céréalier). De façon générale, les exploitations
simples dans leur système sont les moins bien notées. Il semble donc à ce stade de l’étude que
les fermes HVE mettent en œuvre de bonnes pratiques agricoles.
31
Organisation de l’espace
Pratiques agricoles
100
0
24
33
33
22
28
33
33
34
33
33
34
31
33
34
31
33
27
32
34
13
14
25
19
25
34
20
17
29
26
22
11
Malemort du
comtat (84)
20
33
30
Lapoutroie
(68)
40
31
Pécy (77)
60
29
Chaussy
(95)
32
Plouguenast
(22)
80
Couëron
(44)
Score agroécologique (IDEA)
Diversité domestique
Figure 21 : Décomposition des scores de l’échelle agroécologique d’IDEA.
♣ IBEA
Les notes IBEA sont comprises entre « négatif » et « très positif », avec les effectifs suivants :
Très négatif
Négatif
Neutre
Positif
Très positif
Effectif
0
2
2
2
6
Fréquence
0%
17%
17%
17%
50%
Les résultats précis sont résumés sur le graphique suivant :
Abzac
Malemort du Comtat
Colombier
Lapoutroie
St Benoit
Pecy
Dourdan
Villarceaux
Hillion
Plouguenast
Plessala
Coueron
tres negatif
negatif
neutre
positif
tres positif
Impact sur la biodiversite de l'exploitation
Figure 22 : Résultats IBEA des douze exploitations.
La majorité de notes au minimum positives (67%) laisse penser que les exploitations HVE
enquêtées respectent la biodiversité. Il y a cependant deux exploitations neutres, et deux
négatives. S’agit-il d’exploitations qui ont un réel impact négatif sur la biodiversité ? Ou estce l’outil IBEA qui n’est pas adapté à tous les cas de figure ? Le fait que les deux
exploitations notées « négatif » soient viticoles peut laisser penser qu’IBEA n’est pas adapté à
32
ce type d’exploitation. On peut également supposer que les exploitations viticoles en général
soient préjudiciables à la biodiversité. Il est important de résoudre cette question, tant pour la
pertinence de HVE que celle d’IBEA.
Quand on discerne biodiversité domestique et biodiversité sauvage, on s’aperçoit que les deux
notes « négatif » n’ont pas la même origine. L’exploitation d’Abzac est pénalisée par une
biodiversité domestique très négative (uniquement de la vigne) alors que celle de Malemortdu-Comtat, bien que sans élevage et sans cultures annuelles, atteint un meilleur score grâce à
la présence de plusieurs espèces (vignes, cerisiers, oliviers) et variétés. La biodiversité
sauvage est meilleure pour Abzac, malgré la même utilisation de pesticides, grâce à une
meilleure forêt et à la présence d’espaces semi-naturels.
Abzac
Malemort du Comtat
Colombier
Lapoutroie
St Benoit
Pecy
Dourdan
Villarceaux
Hillion
Plouguenast
Plessala
Coueron
tres faible
faible
moyenne
Biodiversite domestique
forte
tres forte
tres negatif
negatif
neutre
positif
tres positif
Impact sur la biodiversite sauvage
Figure 23 : à gauche la biodiversité domestique, à droite la biodiversité sauvage.
33
IV. Analyse comparative des méthodes et
discussion
1. Comparaison du score IDEA à la dépendance aux intrants
IDEA (Agroécologique)
Comme expliqué précédemment, il n’est pas pertinent d’utiliser le taux d’IAE comme élément
de comparaison. Il convient donc de comparer la dépendance aux intrants avec une autre
méthode avérée d’évaluation environnementale, à savoir IDEA.
100
Couëron (44)
90
Plessala (22)
80
Plouguenast (22)
70
Hillion (22)
60
Chaussy (95)
50
Dourdan (91)
40
30
Pécy (77)
20
St Benoît en Woëvre (55)
10
Lapoutroie (68)
0
Colombiers (42)
0
5
10
15
20
Dépendance aux intrants
25
30
Malemort du comtat (84)
Abzac (33)
Figure 24 : Score agroécologique IDEA en fonction de la dépendance aux intrants. Les
couleurs représentent un système agricole : en bleu, système laitier ; en rouge, système
viande ; en orange, céréaliculture ; en vert, maraîchage ; en violet, viticulture.
Sur ce graphe, on peut lire que toutes les exploitations, dont la dépendance aux intrants est
inférieure à 30%, ont un score IDEA élevé, le minimum étant de 59. A première vue, on peut
déduire que la méthode IDEA valide la qualité environnementale des exploitations HVE de
l’échantillon. Cependant les points ne font pas unité, et un nuage se dessine, composé de huit
voire neuf éléments. On devine une tendance selon laquelle le score IDEA diminue lorsque la
dépendance aux intrants augmente. Cependant, il serait prétentieux d’en déduire une règle,
tant l’échantillon est petit. Une régression linéaire sur ces neuf points donne un R² = 0,26, ce
qui est trop faible pour tirer une conclusion de tendance.
Trois points se distinguent du nuage. Ces points correspondent à des exploitations agricoles
ayant une dépendance aux intrants faible (entre 10 et 19%) et un score IDEA plus faible que
les autres fermes (59 à 71). Ces exploitations perdent des points IDEA en grande partie par le
manque de diversité domestique, et par une mauvaise organisation de l’espace. En pratique
agricole, elles restent performantes. Cela permet de relativiser le score faible
comparativement au reste de l’échantillon. Toutefois il est surprenant de voir que les
exploitations ayant les plus faibles notes IDEA ont la plus faible dépendance aux intrants, ce
qui est contraire au postulat de départ qui énonce que la diminution de la dépendance aux
intrants se fait au bénéfice de l’environnement. Il est intéressant de voir que ces cas
correspondent aux deux exploitations viticoles et à l’exploitation céréalière.
34
Le céréalier, étant en agriculture biologique, n’applique pas de traitements chimiques à ses
cultures, ce qui explique en partie sa faible dépendance aux intrants. Le relativement faible
score IDEA provient du fait qu’il n’a que des cultures annuelles, que les parcelles sont
relativement grandes, que la part laissée aux IAE est moyenne.
Le cas des viticulteurs est différent. On peut penser que les exploitations viticoles ont une
bonne valorisation de leurs produits, ce qui expliquerait la faible dépendance aux intrants,
malgré l’application de nombreux traitements phytosanitaires. Ces exploitations sont donc à la
limite d’être vertueuses pour l’environnement. On peut dès lors se questionner sur la qualité
environnementale d’un viticulteur qui utilise plus d’intrants, tout en restant sous le seuil de
30%. On peut penser que ces viticulteurs auraient une note IDEA faible, tout en étant dans les
critères HVE.
Cela amène à construire ce graphique théorique, découpé en quatre cadrans.
Figure 25 : La certification met en évidence de quatre types d’exploitations.
Sur ce graphique, la partie à gauche de la barre des 30% de dépendance aux intrants
représente les exploitations entrant dans le critère HVE, à droite celles qui n’y entrent pas. On
considère que 60 constitue la limite en dessous de laquelle le score IDEA est trop faible pour
attester de la valeur environnementale. A noter que cette limite n’est pas stricte, elle a surtout
une valeur indicative. Si l’on suit la logique HVE, les exploitations devraient se répartir entre
le cadran supérieur gauche, pour les exploitations HVE, et le cadran inférieur droit pour les
non HVE. Cependant, on peut aisément imaginer, notamment avec l’exemple de la viticulture,
qu’il existe des exploitations que l’ont pourrait qualifier de « faux HVE » qui seraient sous le
seuil des 30% d’intrants dans le chiffre d’affaires, mais également en dessous de 60 avec
IDEA. Il faut alors voir si le critère relatif aux IAE peut-être discriminant et dans le cas
contraire, il faut identifier quel type d’agriculture conduit à des faux-HVE. On peut également
concevoir une autre catégorie, celle des « laissés pour compte » qui utiliseraient plus de 30%
d’intrants, tout en ayant un score IDEA supérieur à 60. Cela mène à certaines questions. La
certification HVE est-elle juste ? Ou bien sélectionne-t-elle seulement certaines exploitations
35
environnementalement acceptables ? Pour répondre à ces questions, il faudrait voir si la
catégorie des « laissés pour compte » existe réellement. Il est possible qu’à partir d’une
certaine dépendance aux intrants, il soit rare d’attendre 60 sur l’échelle agroécologique
d’IDEA. Il faudrait voir ensuite si les EA « laissées pour compte » ne pourraient pas être
certifiées HVE par la voie A dite thématique. Enfin, on peut justifier le fait que les « laissés
pour compte » ne soient pas HVE malgré leur score IDEA au dessus de 60, du fait que les
intrants représentent un coût environnemental non pris en compte dans l’échelle
agroécologique d’IDEA, à savoir leur fabrication et leur transport.
Dans son rapport Étude de l’option B de HVE : Valoriser d’agriculture durable avec des
indicateurs clés adaptés à la diversité des territoires (action 1), la FNCIVAM mentionne que
les exploitations transformant leur production ont un surcoût d’intrants liés à la
transformation, ce qui pourrait les exclure à tort d’HVE. La transformation génère certes des
dépenses supplémentaires, cependant elle permet de mieux valoriser la production, et c’est
une stratégie développée pour augmenter le chiffre d’affaires. Les agriculteurs transformant
donc leur production ne sont donc pas plus susceptibles d’être classés dans les « laissés pour
compte ».
Pour être la plus juste et équitable possible, la certification HVE doit minimiser le nombre de
« faux-HVE » et de « laissés pour compte ». Il faut donc étendre la gamme des enquêtes.
2. Extension de l’analyse avec les données des lycées agricoles
Les enquêtes menées lors du « tour de France » semblent indiquer que les exploitations HVE
ont un impact sur l’environnement satisfaisant. Cependant pour valider la pertinence de HVE,
il faut également montrer que les exploitations n’étant pas HVE ont un impact plus négatif
que les exploitations HVE. L’échantillon a donc été élargi avec des exploitations de lycées
agricoles, puisque certaines avaient déjà réalisé le diagnostic IDEA. Le taux d’intrant a été
renseigné par les exploitations, ou en l’absence de réponse, il a été déduit de l’indicateur
« efficience » du système productif d’IDEA, qui est très proche de la dépendance aux intrants
selon le mode de calcul HVE.
Score agroécologique IDEA
100
90
80
70
60
50
40
exploitations des
lycées agricoles
exploitations du tour
de France
30
20
10
0
0
20
40
60
80
100
Dépendance aux intrants
Figure 26 : Comparaison des exploitations du « tour de France » avec celles des lycées
agricoles.
36
On constate que les exploitations des lycées agricoles ont globalement une forte dépendance
aux intrants. A part un cas à moins de 10%, les autres sont comprises entre 40% et 100%. Or
les scores agroécologiques IDEA sont élevés, compris entre 53 et 97. La forte dépendance aux
intrants n’est donc pas à lier avec une faible efficience environnementale selon IDEA pour ces
exploitations. De plus à dépendance aux intrants égale, on obtient des scores IDEA très
différents. On peut donc se demander à quelle réalité correspond la dépendance aux intrants.
Toutefois, cette étude comporte des biais certains. D’une part, les diagnostics IDEA sont
effectués par les élèves des lycées agricoles. Cela implique que les scores peuvent être
gonflés, voire erronés. De plus, ils sont faits régulièrement depuis plusieurs années. Les lycées
peuvent donc adapter leurs techniques agricoles de façon à améliorer leur score d’année en
année. Pour autant, la démarche de réduction des intrants n’est pas effectuée. Ces biais
suffisent à invalider les résultats. Il est nécessaire de poursuivre cette démarche, avec d’autres
exploitations.
3. Une différence de dépendance aux intrants selon les OTEX
Dépendance aux intrants (%)
Il a été mis en évidence plus haut que la viticulture semblait se distinguer des autres systèmes,
de même que la céréaliculture, en ce qui concerne le taux d’intrants. Certaines OTEX serait
donc plus propices à avoir une faible dépendance aux intrants.
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
1 : Ensemble des
exploitations
2 : Cultures COP
3 : Autres grandes
cultures
4 : Légumes et
horticulture
5 : Viticulture
d’appellation
6 : Autre viticulture
7 : Fruits
8 : Bovins lait
9 : Bovins viandes
10 : Bovins mixtes
11 : Élevage hors sol
12 : Autres
herbivores
Figure 27 : Dépendance aux intrants par OTEX entre 1990 et 2006.
Source : Agreste – Données en ligne – Comptes nationaux par Otex http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/page_accueil_82/donnees_ligne_2.html
Les statistiques publiées par Agreste montrent que la dépendance aux intrants a tendance à
augmenter, pour atteindre 60% en 2006. Cependant, ce taux varie considérablement entre les
OTEX, comme le montre le graphique ci-dessus. Les systèmes d’élevage et de céréales,
d’oléagineux et de protéagineux ont un taux élevé, de 65 à 75% en 2006. A l’inverse, les
systèmes de maraîchage, de viticulture et de vergers ont des taux bas, entre 25 et 45%. Ce
type d’exploitation est donc structurellement favorisé pour entrer dans le critère HVE
d’autonomie. La répartition par OTEX selon l’indicateur « Efficience du processus
productif » d’IDEA abonde dans ce sens.
37
<10%
<10%
30 000
10-20
10-20%
25 000
20-30
20-30%
30-40
30-40%
20 000
40-50
40-50%
15 000
50-60%
50-60
10 000
60-70%
60-70
70-80%
70-80
0
éa
gi
ne
ux
,p
Au
ro
tre
té
sg
ag
in
ra
eu
nd
Fl
x
eu
es
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cu
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l
tu
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l
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Fr
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et
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V
au
es
i
ns
tre
de
sc
A
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ul u
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re v
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er cul
m tu
an re
en
Bo
te
Bo vin
s
s
Ov
vin
é
B
l
in
o
e
s, s la va vin
g
ca
i
s
pr t, él e et lai
in
e
v
s e ag via t
nd
ta e
e
ut et
via
re
sh
n
Po
er de
lyé
bi
vo
lev
re
a
Po
s
ge
lyé
Gr
à
a
lev
or
n
ivo
ie
ag
r
e à ntat P
io oly es
Au
o
n
G
c
r
ien
tre ra
he ult
r u
s c nd
ta
tio biv re
om es
or
n
c
es
u
bi
gr
na ltu
a
n
iso res
ivo
ns et
re
s
cu he
ltu rbi
re vo
s - re
éle s
va
ge
80-90%
80-90
5 000
Cé
ré
ale
s,
ol
>90%
>90%
Figure 28 : Effectifs par classes de notes de durabilité pour l'indicateur C6 : efficience
du processus productif, par OTEX. Source IDERICA. L’indicateur est calculé par le ratio (Produit –
Intrants)/Produit. Les systèmes à bas niveau d’intrants ont une efficience supérieure à 70%.
Ce graphique tiré de l’étude IDERICA met en lumière que les proportions d’exploitations à
bas niveau d’intrants sont plus élevées dans certaines OTEX (notamment la viticulture) que
d’autres (élevage bovin, COP, élevage granivores).
Pour autant il n’est pas prouvé que les exploitations ayant structurellement un bas niveau
d’intrants sont meilleures pour l’environnement. On peut en effet penser que la viticulture de
qualité utilise une grande quantité d’engrais et de produits phytosanitaires, mais reste
économe en intrants vue la très bonne valorisation du produit fini. On pourrait alors suggérer
d’adapter le seuil de dépendance aux intrants de HVE en fonction de l’OTEX, afin de rétablir
une équité entre les OTEX. Toutefois, cela peut être également perçu comme un droit à
polluer plus important pour les systèmes actuellement très dépendants aux intrants.
Là encore on se demande à quelle réalité correspond la dépendance aux intrants dans l’absolu.
Raveau (2010) apporte un élément de réponse. Il y a selon elle deux moyens d’obtenir une
faible dépendance aux intrants. Le premier est fondé sur une valorisation optimisée des
ressources de l’exploitation (valorisation de l’herbe, rotation longue des cultures, optimisation
de la consommation d’eau, etc.). C’est un type d’agriculture soutenu par FNE. Le deuxième
s’appuie quant à lui sur une haute performance technique, visant à maintenir une production
élevée en minimisant les intrants, au moyen d’investissements importants (mécanisation,
stockage, installations spécialisées, etc.). Cette deuxième forme d’agriculture n’est pas
nécessairement vertueuse pour l’environnement, et elle ne paraît pas avoir sa place dans la
certification HVE. C’est là la vocation du deuxième indicateur HVE, la place laissée à la
biodiversité, censé discriminer ce type d’exploitation. Or on a vu que l’indicateur n’était pas
pertinent pour distinguer les exploitations du tour de France entre elles, il est donc nécessaire
de le rendre pertinent.
38
4. Les infrastructures agroécologiques, quel mode de
calcul choisir ?
Il aurait été intéressant de comparer les notes IBEA aux taux d’IAE pour les douze EA.
Cependant, les notes IBEA ne sont pas suffisamment fiables pour servir d’élément de
comparaison, et les taux d’IAE ne sont pas pertinents. Il est donc plus important de s’attacher
à améliorer ces deux éléments, à commencer par le taux d’IAE.
L’indicateur HVE relatif aux IAE n’est pas pertinent du fait de coefficients déséquilibrés, il
n’a aucun poids par rapport à l’indicateur de dépendance aux intrants. Or pour être à haute
valeur environnementale, il est important de maintenir des paysages et des espaces dédiés à la
nature. Rappelons que la SAU française représentait 50% du territoire en 20061 et qu’il est
donc crucial d’inclure à la certification HVE un réel critère qui concerne les espaces de
biodiversité. IDEA contient un indicateur de biodiversité. Le mode de calcul diffère de HVE
notamment par les coefficients appliqués aux haies et lisières, qui sont dix fois moindre (10 au
lieu de 100).
1000
% IAE / SAU
118
100
45
43
20
263
180
113
105
95
8783
185
164
139
143
115
51
29
11
29
29
29
méthode HVE
11
10
méthode IDEA
3
1
Bovin mixte
Autres
herbivores
Bovin lait
Autre
viticulture et
Granivores
COP
0
Figure 29 : Comparaison des surfaces en IAE selon la méthode de calcul IDEA et HVE,
sur les exploitations du « tour de France ».
En comparant les résultats donnés par la méthode de calcul HVE et celle d’IDEA, on constate
que les différences sont fortement atténuées. Cependant, seule une exploitation est exclue de
la certification par la méthode IDEA, l’exploitation céréalière. Cette exploitation a d’ailleurs
de grandes parcelles de 12ha en moyenne, ce qui est trop élevé pour assurer un bon maillage
pour la biodiversité. La plupart des taux d’IAE restent en dessous de 100%. Le mode de
calcul IDEA paraît donc plus adapté et il est essentiel de poursuivre la recherche dans ce sens.
C’est également la conclusion donnée par l’étude de la FNCIVAM2.
1
Source : Agreste - Utilisation du territoire 1989-2006 définitif, 2007 provisoire http://agreste.maapar.lbn.fr/TableViewer/tableView.aspx?ReportId=7382
2
FNCIVAM, 2010. Étude de l’option B de HVE : Valoriser d’agriculture durable avec des indicateurs clés
adaptés à la diversité des territoires (action 1).
39
5. Des améliorations pour IBEA
Comme il a été vu lors de la présentation des exploitations agricoles enquêtées, IBEA affiche
quelques incohérences et certains points sont à modifier pour le rendre valide. Une série de
modifications a déjà été réalisée lors de la période d’enquêtes, tant sur l’aspect pratique que
sur le fond (Annexe 8). Mais l’analyse plus en profondeur de chaque résultat a dévoilé
d’autres limites.
♣ Le maraîcher de Dourdan s’est vu pénalisé par sa fauche précoce.
La fauche étant précoce, l’attribut agrégé « fauche ou ensilage » obtient la
note « problématique ». Dans ce cas précis, l’attribut « pâturage » est « non concerné » et
« fertilisation azotée » est « faible » (soit la meilleure note). Il en résulte une note de « qualité
des milieux semi-naturels » mauvaise. Il est surprenant que des milieux naturels non fertilisés,
non traités soient déclassés uniquement du fait de la fauche précoce. Une note neutre semble
plus juste, d’autant que les attributs au dessus dans la hiérarchie s’en trouvent affectés. Il en
découle en effet une « qualité des autres milieux » « passable », une « qualité des milieux »
« passable » et « impact sur la biodiversité sauvage » « neutre ». Confronté à l’aperçu de
terrain, cela est surprenant.
La pondération permettant d’obtenir la « qualité des milieux semi-naturels » est très en faveur
de la fauche et du pâturage : 42% et 41% contre 18% pour la fertilisation azotée alors
qu’IBEA requiert théoriquement un même poids pour tous). Il paraît indispensable de
rééquilibrer la fonction d’utilité en donnant plus de poids à la fertilisation.
♣ L’élevage laitier lorrain a une proportion de sols nus plus de 2 mois pendant la
période critique (entre novembre et mars) par rapport à la surface de 50%, il obtient donc la
note « mauvaise ». Mais cela ne concerne que 50% de 50 hectares sur une SAU de 209 ha,
soit une faible proportion totale (12%). Doit-on réellement considérer la proportion de sol nu
par rapport à l’assolement, ou bien par rapport à la SAU ?
De plus, cela soulève un problème plus large. En entrant une proportion de sol nu
« mauvaise », on obtient un impact sur l’exploitation agricole « neutre ». En entrant une
proportion de sol nu « moyenne », on obtient un impact sur l’exploitation « très positif ». Cela
révèle un problème de pondération plus haut dans l’arborescence. La règle de décision de
l’impact sur l’exploitation est la suivante :
40
Figure 30 : Règle de décision de l’impact sur la biodiversité de l’exploitation.
On note qu’en effet, une différence d’un cran à l’échelle de la biodiversité sauvage génère une
différence de deux crans à l’échelle de l’exploitation. Une règle de décision telle que cidessous semble plus logique.
Figure 31 : Proposition pour la règle de décision de l’impact sur la biodiversité de
l’exploitation.
♣ La « Diversité des ressources offertes par l'exploitation » est composée de
« Diversité des milieux présents sur l'exploitation », de « Diversité de l'assolement » et de
« Mixité intraparcellaire ».
Or en l’absence de milieux cultivés, les deux derniers attributs sont non concernés. Et
l’absence de milieux cultivés est également sanctionnée dans « Diversité des milieux présents
sur l'exploitation ». Donc même avec une « Diversité des milieux présents sur l'exploitation »
élevée, il n’est pas possible d’avoir une « Diversité des ressources offertes par l'exploitation »
forte.
41
L’absence de milieux cultivés est également sanctionnée dans la « mixité du système de
production ». Est-ce que l’absence de milieux cultivés, qui n’est qu’un milieu parmi les
autres, n’est pas trop sanctionnée ?
♣ Dans le cas des exploitations viticoles, le poids des produits phytosanitaires est
apparu comme étant trop élevé. Il paraît évident que les biocides que sont les produits
phytosanitaires doivent être pénalisés sévèrement mais peut-être est-ce actuellement exagéré.
En effet, les deux exploitations viticoles sont particulièrement vigilantes à la préservation de
la biodiversité sur leur exploitation. Ces agriculteurs ont mis en place des jachères fleuries,
des abris de type hôtel à insectes, laissent les vignes enherbées, ont des haies, des murets, des
parcelles boisées.
En l’état, l’« itinéraire technique de tous les milieux cultivés » est « problématique » si les
« traitements phytosanitaires » sont « problématique », quelque soit la note des autres
attributs.
Il y a certes une volonté politique de sanctionner l’usage intensif de pesticides, cependant cela
peut sembler excessif. Il faudrait soit revoir les seuils de notation des pressions herbicide,
insecticide et fongicide, soit réévaluer la pondération des traitements phytosanitaires
relativement aux autres attributs.
42
V. Discussion générale et perspectives
1. Critiques de la méthode et des résultats
Un nombre insuffisant d’exploitations
La première critique qui pourrait être formulée concerne la taille de l’échantillon. La taille est
adaptée à l’objectif de présentation dans une brochure d’un panel d’exploitations entrant dans
les critères HVE. Elle permet également d’avoir un aperçu de quelles peuvent être les
exploitations HVE et d’avoir une première analyse de la qualité environnementale de ces
exploitations. L’échantillon est cependant trop petit pour permettre une étude statistique
réelle. Il est impératif d’élargir l’échantillon et de l’ouvrir à des exploitations non HVE. Cela
est d’autant plus valable qu’il est intéressant de distinguer les OTEX, ce qui multiplie la taille
de l’échantillon. Il manque en outre quelques OTEX, comme bovin viande.
Une sélection partiale des exploitations
De façon appréciative, les exploitations enquêtées sont gérées par des gens ayant une certaine
sensibilité environnementale. Cela est dû entre autre au mode de sélection des exploitations
agricoles. Les agriculteurs choisis par nos contacts l’ont été en partie parce qu’ils sont connus
pour leur démarche environnementale et pour leur intérêt d’aller plus loin. Ce mode de
sélection était idéal dans l’optique de publier une brochure sur des exemples d’agriculteurs
entrant dans les critères HVE, tout en étant des agriculteurs de leur temps. Cependant
l’échantillon laisse sûrement de côté une catégorie d’agriculteurs, pratiquant une agriculture
HVE différente des formes rencontrées lors du « tour de France ».
Des biais liés aux outils utilisés
De façon inhérente à l’évaluation en général, il y a des biais générés par l’évaluateur, liés à
l’interprétation de la méthode, et à l’influence du ressenti sur l’objectivité. Certes les notices
des outils d’évaluation sont destinées à minimiser ces biais, mais cela n’est jamais parfait.
Cela implique également que la notice d’IBEA devra être revue et précisée, car elle est encore
trop générale.
Au-delà de l’objectivité de l’évaluateur, les scores (notamment IDEA) peuvent être imprécis à
cause d’une information imprécise. En effet les agriculteurs ne peuvent pas toujours répondre
de façon précise. Les indicateurs IDEA les plus sujets à cela sont le calcul du bilan d’azote
(imprécision dans l’évaluation du taux de légumineuse dans les prairies, des quantités d’azote
épandues, etc.) et le bilan énergétique (quantité de carburant et d’électricité utilisés). Cela
peut faire varier les scores IDEA de quelques points, sans pour autant changer la tendance.
On peut également critiquer le choix des outils de comparaison. IDEA est certainement le plus
adapté au contexte de l’étude, mais il n’est pas le seul outil de diagnostic. De plus, les
résultats d’évaluation de l’impact environnemental varie d’un outil à l’autre (Galan, Peschard,
Boizard, 2006 et Bockstaller et al., 2007). Il serait donc intéressant de comparer le critère
HVE de dépendance aux intrants à d’autres outils.
43
2. Suites et perspectives
a) Poursuivre l’étude
L’étude a montré des pistes intéressantes et semble mettre en évidence un lien entre la
dépendance aux intrants et la qualité environnementale. Toutefois, l’échantillon est faible et il
est indispensable de l’agrandir. Le processus d’enquêtes doit donc être poursuivi, en partie sur
le terrain, mais également en utilisant des bases de données IDEA récentes, pour avoir un
nombre de résultats élevés. On peut éventuellement envisager de mobiliser les associations
locales qui souhaiteraient s’impliquer dans la démarche afin de multiplier les résultats.
Afin d’affiner l’étude, il pourrait être intéressant de distinguer les postes des principaux
intrants lors du calcul de la dépendance aux intrants. Cela permettrait de mieux analyser les
exploitations, et de mieux comprendre l’obtention des notes des différents indicateurs.
L’étude a fait ressortir une catégorie d’exploitations que l’on a qualifiée de « laissées pour
compte ». S’il s’avère que cette catégorie représente un nombre important d’exploitation, il
est indispensable d’étudier si ces exploitations peuvent être certifiées HVE par l’approche
thématique (option A), afin de minimiser le nombre de laissés pour compte.
Ensuite, l’étude a fourni suffisamment d’information pour rédiger une brochure de
présentation des formes que peut prendre l’agriculture HVE dans la diversité des territoires
français. Un certain nombre de ces exploitations sont conventionnelles et pas particulièrement
originales dans leur structure, ce qui est une bonne manière d’intéresser les agriculteurs
conventionnels intensifs.
b) Penser la certification HVE pour la rendre efficace
Des indicateurs pertinents.
La certification HVE se veut un moyen d’inciter les agriculteurs à modifier leurs systèmes
vers des systèmes plus environnementaux. Il faut donc qu’elle soit pertinente pour éviter les
cas de « faux-HVE » et notamment la question de la pertinence du critère sur les IAE a été
largement soulevée. Il est crucial d’en revoir les coefficients pour lui donner un pouvoir de
discrimination. Il est certain qu’appliquer des forts coefficients aux haies incitera les
agriculteurs des open-fields à créer des haies, alors qu’avec un coefficient trop faible, cet
effort de création de haie ne serait probablement pas fait. Cependant, avec le coefficient
actuel, il suffit de 100 m de haie pour 10 ha de SAU pour atteindre 10% d’IAE dans la SAU.
L’utiliser et la valoriser.
La création d’une certification implique de penser à son utilisation et à sa valorisation. Bien
qu’ayant déjà fait l’objet d’échanges au sein du COMOP, ce point n’a pas encore été arbitré et
fera l’objet d’un décret d’application relatif à la loi grenelle II. On peut cependant en voir les
lignes directrices. La certification HVE doit être compatible avec les autres labels (AOC,
AB…) et ne pas entrer en concurrence avec ceux-ci. Elle doit également être conçue avec une
lisibilité claire et ne doit pas apporter de confusion aux consommateurs. De fait, créer une
filière HVE paraît difficile voire peu réaliste. En effet, cela supposerait une traçabilité des
produits issus d’exploitations HVE et donc des réseaux de collectes spécifiques, ce qui
44
suppose que la HVE ait une ampleur suffisamment grande. Une certification au niveau du
produit s’annonce donc pour l’instant compliquée. Toutefois, une certification qui ne
concerne que l’exploitation, et non les produits, n’est pas valorisable par la vente et a besoin
d’autres moyens pour se développer. Il faut donc envisager un dispositif incitatif pour
encourager les agriculteurs à adhérer à la démarche. C’est pourquoi FNE demande un soutien
financier aux services environnementaux et sociaux rendus par l’agriculture HVE. Ainsi, à
court terme FNE demande une indemnisation sous forme de crédit d’impôt, puis à long terme,
une incitation sous la forme d’une réorientation des aides PAC vers ce type d’agriculture.
c) Pertinence économique et alimentaire de l’agriculture HVE
Dans le contexte d’une agriculture en crise, il est nécessaire de soutenir une agriculture
permettant aux agriculteurs de vivre de leur métier. L’agriculture HVE, fondée sur une faible
dépendance aux intrants, caractérise une agriculture où la marge brute agricole est élevée,
assurant une relativement bonne résilience en cas de variation du prix des intrants. On peut
donc penser que les exploitations HVE sont solides économiquement, ce qui n’est pas
contredit par les agriculteurs rencontrés lors du « tour de France ». Il serait cependant
intéressant d’étudier plus en profondeur le comportement économique des exploitations HVE
en comparaison avec des exploitations plus intensives.
d) IBEA, un outil perfectible
L’outil IBEA est encore en phase d’affinage. Les points soulevés par cette étude seront
discutés lors des prochaines réunions de la cellule technique d’IBEA. Vue l’importance des
remarques apportées, il est essentiel de continuer de confronter l’outil au terrain, pour voir si
ces modifications se confirment.
Il est également indispensable d’actualiser la notice d’accompagnement. Une description
détaillée de chaque indicateur avec quelques exemples concrets est nécessaire pour éviter les
ambiguïtés. Au delà ce ça, il faut également communiquer sur l’aspect pédagogique de l’outil.
Le résultat final fourni par IBEA n’est en effet pas l’intérêt central de l’outil. Le projet est de
permettre aux utilisateurs de comprendre comment ils arrivent au résultat et de connaître les
leviers à leur disposition pour améliorer l’état de la biodiversité de leur exploitation.
L’outil est pour l’instant à destination des lycées agricoles. Il faut cependant garder à l’esprit
que l’utilisation actuelle n’est pas très ergonomique et il pourrait être utile, une fois l’outil
achevé et s’il y a la volonté de le diffuser très largement, de le développer de façon à ce qu’il
soit utilisable plus instinctivement.
45
Conclusion
Les critères proposés par FNE pour la certification HVE de niveau 3 selon une approche
globale (option B) définissent une agriculture économe en intrants et laissant une place
conséquente à la nature. Cette agriculture est-elle réellement respectueuse de l’environnement
? La comparaison avec la méthode IDEA (échelle agroécologique) apporte des éléments de
réponse en faveur de l'agriculture HVE. Toutes les exploitations enquêtées obtiennent des
scores IDEA bons voire très bons. Les résultats IBEA abondent globalement dans ce sens.
L’étude montre également que l’agriculture HVE peut prendre des formes variées, dans
diverses régions, diverses conditions de milieux, divers systèmes d’exploitation.
L’agriculture HVE apparaît durable au point de vue environnemental, mais elle doit l’être
aussi au point de vue social et économique. Réaliser des diagnostics IDEA complets sur les
exploitations HVE serait donc une piste à considérer.
L'étude met cependant en relief la possibilité de cas d'exploitations qui suscitent des
questions. Ces deux cas sont d'une part les exploitations « laissées pour compte » qui agissent
en faveur de l'environnement sans être reconnue par l'option B du niveau 3 de HVE. Pour ces
exploitations, si elles existent, il faut voir si l'option A ne serait pas plus indiquée. L'autre cas
est les « faux HVE », il s’agit d’exploitations qui pour diverses raisons – notamment une
grande valorisation des produits – ont un taux d’intrants inférieur au seuil HVE tout en étant
intensif, et n’ayant donc pas une haute valeur environnementale. L’indicateur des IAE agit en
complément pour mettre à l’écart de la certification une partie des « faux-HVE ». Il y a
néanmoins une limite forte à cet indicateur, qui est les coefficients utilisés. L’étude doit être
poussée plus loin sur ce sujet, et une révision de cet indicateur est à considérer.
Malgré tout, l’agriculture HVE semble être un bon moyen de diminuer l’impact sur
l’environnement, et doit jouer un rôle de sensibilisation du monde agricole à cette cause. Il est
notamment du ressort des associations de promouvoir, d’expliquer et de conseiller sur ce
thème.
L’agriculture HVE constitue de plus une alternative de reconnaissance pour des agriculteurs
soucieux de l’environnement mais qui pour diverses raisons ne sont pas reconnus par d’autres
certifications.
Un aspect que n’aborde pas l’agriculture HVE concerne la production et les rendements. Dans
un contexte d'augmentation démographique globale, il est important de conserver des
rendements élevés, tout en préservant l'environnement, qui est un garant de la durabilité de
l'agriculture. Il est donc d'un côté impératif d'orienter l'agriculture vers la préservation des
milieux, mais également vers une production suffisante. Il faudrait donc comparer les
rendements obtenus par l'agriculture HVE et l'agriculture non HVE. La recherche
agronomique doit également s'orienter vers des moyens de production agricoles plus en
accord avec l'environnement, notamment en travaillant sur des pratiques culturales adaptées.
46
Bibliographie
Bockstaller C., Guichard L., Keichinger O., Girardin P., Galan M.-B., Gaillard G., 2008.
Comparison of methods to assess the sustainability of agricultural systems. A review
Carriquiry C., 2009. Construction d’un outil de diagnostic de l’impact des pratiques agricoles sur la
biodiversité.
France Nature Environnement : Mettre en place des infrastructures agroécologiques (IAE) sur
son exploitation agricole : pourquoi ? Comment ? (2008).
Gabriel D., Sait S.M., Hodgson J.A., Schmutz U., Kunin W.E., Benton T.G. (2010) Scale
matters : the impact of organic farming on biodiversity at different spatial scales, Ecology
Letters.
Galan M.-B., Peschard D., Boizard H., 2006. ISO 14 001 at the farm level: Analysis of five
methods for evaluating the environmental impact of agricultural practices
Girardin P., Mouchet C., Schneider F., Viaux P., Vilain L., IDERICA Etude prospective sur la
caractérisation et le suivi de la durabilité des exploitations agricoles françaises, 2004.
Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, Circulaire DGPAAT/C20103058 DGAL/C2010-8004 du 02 juin 2010.
Solagro, 2007. Pertinence des infrastructures agroécologiques au sein d’un territoire dans le
cadre de la PAC.
Vilain L. : La méthode IDEA, 141 pages, Educagri éditions, Dijon, 2008.
Vilain L., Boisset K., Girardin P., Guillaumin A., Mouchet C., Viaux P., Zahm F., 2008. La
méthode IDEA : indicateur de durabilité des exploitations agricoles : guide d’utilisation, 3e
édition, Educagri, Dijon.
Zahm F., Girardin P., Mouchet C., Viaux P., Vilain L., 2005. De l'évaluation de la durabilité
des exploitations agricoles à partir de la méthode IDEA à la caractérisation de la durabilité de
la ferme européenne à partir d'IDERICA.
Les photos sont de ressource personnelle, sauf la photo en Figure 16 au crédit de Philippe
Royet.
47
Annexes
ANNEXE 1 : PRÉSENTATION DE FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT. .................................................................... 49
ANNEXE 2 : LES RÔLES DES INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES. .................................................................... 52
ANNEXE 3 : LES PARTICULARITÉS TOPOGRAPHIQUES ET LEUR VALEUR DE SURFACE ÉQUIVALENTE
TOPOGRAPHIQUE (SET) - ANNEXE III DE LA CIRCULAIRE DGPAAT/C2010-3058 DGAL/C2010-8004 DU
02 JUIN 2010 RELATIVE À LA MISE EN OEUVRE DE LA CONDITIONNALITÉ DES AIDES 2010 ET DE L’ARRÊTÉ
RELATIF AUX RÈGLES DE BONNES CONDITIONS AGRICOLES ET ENVIRONNEMENTALES. ................................ 53
ANNEXE 4 : TAUX DE DÉPENDANCE AUX INTRANTS............................................................................................... 54
ANNEXE 5 : LES 3 ÉCHELLES, 10 COMPOSANTES ET 42 INDICATEURS D’IDEA. (VILAIN ET AL., 2008)................... 55
ANNEXE 6 : QUESTIONNAIRE DE L’ÉCHELLE AGROÉCOLOGIQUE D’IDEA.............................................................. 56
ANNEXE 7 : FORMULAIRE IBEA. ........................................................................................................................... 63
ANNEXE 8 : MODIFICATIONS EFFECTUÉES POUR IBEA.......................................................................................... 67
48
Annexe 1 : Présentation de France Nature Environnement.
FNE, une fédération issue du terrain
France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la
nature et de l’environnement. Elle fut créée en 1968 - portant alors le nom de Fédération
Française des sociétés de protection de la Nature (FFSPN) - par la volonté de réunir les
associations de défense de la nature nationales, régionales, départementales et locales en un
même ensemble. Elle se veut être le porte-parole d’un mouvement de près de 3000
associations de protection de la nature et de l’environnement en France.
FNE est une association sans but lucratif, indépendante de toute entreprise, collectivité,
organisation politique ou religieuse qui est reconnue d’utilité publique depuis 1976. Ce sont
les militants bénévoles issus des associations de terrain qui construisent et portent les
revendications de FNE.
Les objectifs de FNE se déclinent à plusieurs niveaux 1:
Faire entendre l’expertise citoyenne.
FNE développe son expertise par et pour les associations de terrain. En favorisant la mise en
réseau des associations, FNE permet aux militants, confrontés aux mêmes difficultés, de
partager leurs expériences. En siégeant dans des centaines de commissions de concertation
aux côtés des syndicats, des élus, des entreprises et des collectivités, France Nature
Environnement fait entendre la voix des militants bénévoles.
Instaurer plus de justice.
FNE veille et contribue à l’amélioration et à l’application des lois et règlements. Elle propose
des amendements et saisit la justice lorsque le droit de l’environnement est bafoué. La
fédération apporte également son aide aux associations qui intentent des actions en justice.
Alerter l’opinion à chaque menace pour l’environnement.
FNE informe et alerte le grand public à chaque menace pour l’environnement. Seule la
mobilisation du plus grand nombre permettra d’obtenir des changements politiques ambitieux,
à la hauteur des enjeux environnementaux. C’est pourquoi France Nature Environnement
œuvre aussi pour le développement de l’éducation à l’environnement.
Organisation
FNE dispose d’un mode de gouvernance particulier. Les actions sont portées à la fois par
des bénévoles et des salariés. Les bénévoles, issus des associations membres ou affiliées à
FNE choisissent les orientations politiques et prennent les décisions lors des réunions de
différentes instances : l’assemblée générale, la conférence des présidents, le conseil
d’administration, le bureau.
Ces bénévoles militants participent à de nombreuses commissions administratives
nationales, régionales, départementales ou locales. Ils interviennent notamment dans le cadre
du Grenelle de l’Environnement dans les Comité Opérationnels, mais aussi auprès de
structures nationales comme l’ADEME. Ils adoptent ainsi un rôle d’interlocuteur face aux
pouvoirs publics.
1
www.fne.asso.fr, consulté le 18/06/2010
49
Ces bénévoles sont appuyés dans la mise en œuvre de leurs orientations par une
quarantaine de salariés permanents, répartis entre les services transversaux (administration,
partenariats, communication, vie associative, relations institutionnelles) et les activités
thématiques de la fédération.
Les actions de FNE se répartissent suivant 5 pôles thématiques :
• Aménagement Durable du Territoire
• Industrie Produits et Services
• Biodiversité
• Ressources en eau et des milieux aquatiques
• Exploitation des ressources renouvelables
Chaque pôle est subdivisé en réseaux et missions, comme indiqué sur le schéma suivant.
Assemblée générale
Conseil d’administration
Bureau
Direction
Partenariats
Pôle Aménagement
Durable du Territoire
Réseau Tourisme
environnement
et
Communication /
Évènementiel
Pôle Industrie
Produits Services
Réseau Prévention et
Gestion des déchets
Vie associative
Pôle Biodiversité
Mission Biotechnologie
Relations
institutionnelles
Pôle Ressources en
eau - milieux
naturels aquatiques
Réseau Eau
Services
administratifs
Pôle Exploitation des
ressources renouvelables
Réseau Agriculture
Réseau Forêt
Réseau Transports et
Mobilité Durables
Réseau Risques et
Impacts industriels
Mission Montagne
Mission Économie de la
production et de la
consommation
Thématiques transversales
Mission Climat Énergie
PCET
Mission Mer et Littoral
Réseau Éducation à l’environnement
Réseau Santé Environnement
Réseau Juridique
Ce stage s’inscrit dans le cadre des activités du réseau agriculture.
Les pôles, réseaux et missions sont gérés par un bénévole « pilote » appuyé par un
directoire, constitué d’une dizaine de bénévoles. La mise en œuvre des orientations décidées
par ces bénévoles est assurée par des salariés, chargés de mission et coordinateurs, qui
réalisent le suivi des politiques publiques en lien avec le thème concerné, l’animation d’un
réseau de correspondants associatifs, le montage et la réalisation de projets, la gestion du
budget et la communication.
50
Positionnement de FNE en agriculture
Afin de mieux comprendre le contexte du stage, il est important de saisir la position de
FNE au niveau agricole.
FNE milite pour une agriculture durable, tant au niveau social qu’environnemental ou
encore économique, c’est-à-dire une agriculture qui suit les trois piliers de la durabilité définis
à Rio en 1992. L’agriculture doit donc avoir pour objectif de nourrir sainement l’humanité,
sans détruire l’environnement qui la porte, et en garantissant des revenus décents à ceux qui la
pratiquent. Selon FNE, l’atteinte de ses objectifs ne peut se faire que si l’on s’oriente vers des
systèmes autonomes, économes et non polluants.
Pour cela, FNE propose de1 :
Doter les villes de ceintures nourricières en préservant les espaces agricoles
périurbains
Réorienter la recherche agronomique vers les systèmes agricoles autonomes et
économes en intrants
Réviser la filière de conseil et de distribution des pesticides, notamment par la mise en
place d’une formation obligatoire pour tous les utilisateurs
Réorienter la PAC vers la rémunération des services écologiques rendus par
l’agriculture, et vers un soutien significatif aux prairies permanentes et à l’agriculture
biologique
Renoncer aux objectifs d’incorporation d’agrocarburants qui concurrencent les
productions alimentaires et dépendent d’itinéraires techniques très intensifs
Encourager l’agriculture de Haute Valeur Environnementale (HVE), qui se caractérise,
selon FNE, par sa faible consommation d’intrants et par la place laissée aux espaces de
régulation écologique (ou infrastructures agroécologiques) favorables à la biodiversité.
En agriculture comme dans de nombreux autres domaines, le positionnement de FNE se
caractérise par une approche constructive et pragmatique misant sur la concertation plutôt que
sur la contestation systématique.
1
www.fne.asso.fr, consulté le 18/06/2010
51
Annexe 2 : Les rôles des infrastructures agroécologiques.
D’après « Mettre en place des infrastructures agroécologiques (IAE) sur son exploitation
agricole : pourquoi ? comment ? Outil d’aide à la décision pour la mise en place
d’infrastructures agroécologiques (IAE) sur les exploitations agricoles, France Nature
Environnement, 2008 », d’après Solagro 2007
La fonction écologique des IAE se décline à plusieurs niveaux, qui sont d’ailleurs liés entre
eux.
- Protection de l’eau : Certaines IAE agissent positivement sur la qualité de l’eau, comme
par exemple les bandes enherbées en bordure de champs, qui jouent un rôle tampon et
ainsi ralentissent le ruissellement et l’érosion, et adsorbent les engrais et les pesticides
résiduels, limitant ainsi la contamination des cours d’eau.
- Biodiversité : Les IAE sont des zones protégées des actions mécaniques et chimiques, ce
qui est favorable au développement d’écosystèmes complexes. Ces IAE constituent des
refuges, des habitats, des sources de nourriture pour la biodiversité. Bien agencées, elles
jouent en plus un rôle de voie de communication entre les milieux, et permettent le
transport et les interactions entre les espèces. Cela permet notamment de mettre en
relation les prédateurs et leurs proies, ce qui contribue au développement, à l’équilibre, à
la régulation et à la pérennité des écosystèmes.
- Climat : les IAE constituent en général des tampons pour le climat. Les haies coupent le
vent, protégeant ainsi les cultures et les animaux contre les brutales variations de
température. Cette protection limite également l’évaporation de l’eau du sol, ce qui est
favorable aux rendements. La compétition haie-culture qu’il peut y avoir en bordure de
champs est compensée par les bénéfices climatiques et écologiques dus à l’effet de brisevent. Enfin, les surfaces en herbe non labourées et les plantes ligneuses stockent du
carbone et contribuent ainsi à atténuer les effets du changement climatique.
Les IAE ont aussi un important rôle au niveau agronomique et zootechnique, en partie lié à la
fonction écologique.
- Protection des cultures et des animaux : Les IAE, en particulier les haies et les arbres
se comportent comme des abris pour les animaux contre le vent et la pluie et génèrent un
ombrage contre la chaleur et le soleil. Elles cassent aussi le vent qui peut endommager les
cultures.
- Faune auxiliaire : Les IAE, en favorisant la biodiversité, ont un impact positif sur une
panoplie d’auxiliaires des cultures, qui trouvent refuge dans ces infrastructures. Les
mares abritent les batraciens qui chassent les limaces, les haies sont propices aux syrphes,
carabes, coccinelles qui sont des prédateurs naturels de ravageurs des cultures. Les bois et
les haies sont lieux de résidence et de déplacement des renards, belettes et fouines qui
chassent les petits rongeurs.
- Protection des sols : En adoucissant l’impact du vent, en limitant le ruissellement et
l’érosion, les IAE protègent la couche arable, et évitent ainsi la perte de sol dans les
champs.
Les IAE jouent également un rôle social, puisqu’elles donnent aux paysages une diversité et
un caractère participant à l’identité paysagère des régions. Elles contribuent aussi à un cadre
de vie agréable, et permettent des activités comme la randonnée ou la cueillette de fruits
sauvages. Enfin d’autres fonctions plus marginales fournissent des atouts supplémentaires aux
IAE. La coupe de bois de chauffage dans les haies et bosquets, la production de bois d’œuvre,
la production de miel, de poissons, de fruits… en font partie.
52
Annexe 3 : Les particularités topographiques et leur valeur de surface
équivalente topographique (SET) - ANNEXE III de la Circulaire
DGPAAT/C2010-3058 DGAL/C2010-8004 du 02 juin 2010 relative à la mise
en oeuvre de la conditionnalité des aides 2010 et de l’arrêté relatif aux
règles de bonnes conditions agricoles et environnementales.
Particularités topographiques
Valeur de la surface équivalente
topographique (SET)
Prairies permanentes, landes, parcours, alpages, estives situés en zone Natura
2000
1 ha de surfaces herbacées en Natura
2000 = 2 ha de SET
Bandes tampons en bord de cours d’eau1, bandes tampons pérennes
enherbées2 situées hors bordure de cours d’eau
1 ha de surface = 2 ha de SET
Jachères fixes (hors gel industriel)
1 ha de jachère = 1 ha de SET
Jachères mellifères ou apicoles
1 ha de surface = 2 ha de SET
Jachères faune sauvage, jachère fleurie
1 ha de surface = 1 ha de SET
Zones herbacées mises en défens et retirées de la production (surfaces
herbacées disposées en bandes de 5 à 10 mètres non entretenues ni par fauche
ni par pâturage et propices à l’apparition de buissons et ronciers)
Vergers haute-tige
1 m de longueur =100 m² de SET
1 ha de vergers haute-tige = 5 ha de SET
Tourbières
1 ha de tourbières = 20 ha de SET
Haies
1 mètre linéaire = 100 m² de SET
Agroforesterie3 et alignements d’arbres
1 mètre linéaire = 10 m² de SET
Arbres isolés
Lisières de bois, bosquets, arbres en groupe
1 arbre = 50 m² de SET
1 mètre de lisière = 100 m² de SET
Bordures de champs : bandes végétalisées en couvert spontané ou implanté4
différentiable à l’oeil nu de la parcelle cultivée qu’elle borde, d’une largeur de
1 à 5 mètres, située entre deux parcelles, entre une parcelle et un chemin ou
encore entre une parcelle et une lisière de forêt
1 ha de surface = 1 ha de SET
Fossés, cours d’eau, béalières, lévadons, trous d’eau, affleurements de rochers
1 mètre linéaire ou de périmètre = 10 m²
de SET
Mares, lavognes
Murets, terrasses à murets, clapas, petit bâti rural traditionnel
Certains types de landes, parcours, alpages, estives définies au niveau
départemental
Certaines prairies permanentes définies au niveau départemental (par exemple
prairies humides, prairies littorales, etc.)
« Autres milieux », toutes surfaces ne recevant ni intrant (fertilisants et
traitements), ni labour depuis au moins 5 ans (par exemple ruines, dolines
ruptures de pente…)
1 mètre de périmètre = 100 m² de SET
1 mètre de murets ou de périmètre = 50m²
de SET
1 ha de surface herbacée = 1 ha de SET
1 mètre linéaire = 10 m² de SET
1 ha de surface = 1 ha de SET
1
Lorsqu’un chemin est compris dans la bande tampon, seule la surface végétalisée est retenue pour le calcul.
Comme pour les bandes tampons le long des cours d’eau, les implantations de miscanthus et, de manière générale,
d’espèces invasives sont interdites.
3
Agroforesterie : alignements d’arbres au sein de la parcelle agricole.
4
Comme pour les bandes tampons, les implantations de miscanthus et, de manière générale, d’espèces invasives sont
interdites. Une bordure de champs ne peut pas être une culture valorisée commercialement.
2
53
Annexe 4 : Taux de dépendance aux intrants.
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
54
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
0%
1990
Taux de dépendence aux intrants
Source : Agrste – données en ligne – comptes nationaux par OTEX
http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/page_accueil_82/donnees_ligne_2.html
Annexe 5 : Les 3 échelles, 10 composantes et 42 indicateurs d’IDEA. (Vilain
et al., 2008)
Échelle
Composantes
Agroécologique
Diversité
domestique
Organisation de
l’espace
Pratiques
agricoles
Socioterritoriale
Qualité des
produits et du
territoire
Emploi et
services
Économique
Éthique et
développement
humain
Viabilité
économique
Indépendance
Transmissibilité
Efficience
Indicateurs
A1
A2
A3
A4
A5
A6
A7
A8
A9
A10
A11
A12
A13
A14
A15
A16
A17
A18
B1
B2
B3
B4
B5
B6
B7
B8
B9
B10
B11
B12
B13
B14
B15
B16
B17
B18
C1
C2
C3
C4
C5
C6
Diversité des cultures annuelles ou temporaires
Diversité des cultures pérennes
Diversité animale
Valorisation et conservation du patrimoine génétique
Assolement
Dimension des parcelles
Gestion des matières organiques
Zones de régulation écologique
Contribution aux enjeux environnementaux du
territoire
Valorisation de l’espace
Gestion des surfaces fourragères
Fertilisation
Effluents organiques liquides
Pesticides
Traitements vétérinaires
Protection de la ressource sol
Gestion de la ressource en eau
Dépendance énergétique
Démarche de qualité
Valorisation du patrimoine bâti
Gestion des déchets non organiques
Accessibilité de l’espace
Implication sociale
Valorisation par filières courtes
Autonomie et valorisation des ressources locales
Services, pluriactivité
Contribution à l’emploi
Travail collectif
Pérennité probables
Contribution à l’équilibre alimentaire mondial
Bien-être animal
Formation
Intensité de travail
Qualité de vie
Isolement
Accueil, hygiène et sécurité
Viabilité économique
Taux de spécialisation économique
Autonomie financière
Sensibilité aux aides du premier pilier de la politique
agricole commune
Transmissibilité du capital
Efficience du processus productif
Valeurs maximales
14
14
14
6
8
6
5
12
4
5
3
8
3
13
3
5
4
10
8
8
8
4
6
7
10
5
6
5
3
10
3
6
7
6
3
4
20
10
15
10
20
25
Total
plafonné à 33
unités
Total
plafonné à 33
unités
Total
plafonné à 34
unités
Total
plafonné à 33
unités
Total
plafonné à 33
unités
Total
plafonné à 34
unités
30 unités
25 unités
20 unités
25 unités
55
Annexe 6 : Questionnaire de l’échelle agroécologique d’IDEA.
Source : idea.portea.fr
ÉCHELLE DE DURABILITE AGRO-ECOLOGIQUE
DIVERSITE (indicateurs A1 à A4)
Indicateurs
Critères
A1 - Diversité
des cultures
annuelles et
temporaires*
(prairies de
moins de 5
ans)
• Espèces cultivées : les citer +
nombre (chaque type de PT et
de mélange compte pour 1
espèce)
• Superficie en prairies
permanentes ou/et temporaires
de plus de 5 ans, en % SAU
• Variétés arboricoles : les citer
+ nbre
• Cépages de vigne : les citer +
nbre
• Porte-greffes arbo ou viti : les
citer + nbre
A4 –
Valorisation
et
conservation
Résultats
• Par espèce cultivée : 2
• Si plus de 6 variétés au total : 2
• Espèces arbo ou viti: les citer
+ nbre
A3 – Diversité
animale
Caractéristiques
de l’exploitation
• Variétés : les citer + nombre
• % de légumineuses dans
l’assolement (PN et PT > 5 ans
exclues)
A2 – Diversité
des cultures
pérennes
Modes de calcul
• Agroforesterie ou toutes
formes de valorisation
complémentaire entre l’arbre et
une production agricoles
• Espèces : les citer + nbre
d’espèces
• Si présence de légumineuses dans
l’assolement :
- de 5 à 10 % : 1
- de 10 à 15 % : 2
- plus de 15 % : 3
/ 14
•
Prairie permanente ou/et prairie
temporaire de plus de 5 ans :
-moins de 10% de la SAU : 3
-plus de 10% de la SAU : 6
• Arboriculture/ viticulture et autres
cultures pérennes : Par espèce :3
• Si plus de 5 variétés,
cépages ou porte-greffes
: 2
• Agroforesterie,
agrosylvopastoralisme, cultures ou
prairies associées sous verger
- Si présence > 1 ha
:1
- comprise entre 10 et 20% SAU
:2
- supérieure à 20% de la SAU
:3
/ 14
• Par espèce présente : 5
• Races : les citer + nbre de
races
• Par race supplémentaire (RS) : 2
Avec races supplémentaires =
(Nb races - Nb espèces)
Males reproducteurs et croisements
industriels exclus
• Races ou variétés régionales
dans leur région d’origine ayant
une fonction économique et
patrimoniale: les citer + nbre
• Par race ou variété régionale dans sa
région d’origine : 3
/ 14
/6
56
du patrimoine
génétique
• Races, variétés, espèces rares
et/ou menacées ayant une
fonction économique et
patrimoniale: les citer + nbre
• Par race, variété, cépages et portegreffe, ou espèce rare et/ou menacée :
2
DIVERSITE
/ 33
ÉCHELLE DE DURABILITE AGRO-ECOLOGIQUE
ORGANISATION DE L’ESPACE (indicateurs A5 à A11)
Indicateurs
A5 - Assolement
Critères
• Surface de la culture
annuelle (ou culture de moins
de 18 mois) occupant la plus
grande surface par rapport à
la surface assolable en %
Surface assolable = SAU –
Surface prairies permanentes
et arbo/viti
• Présence significative d’une
culture en mixité parcellaire
(vesce-avoine, prairie
temporaire à flore
complexe) : oui/non
• Monoculture
A6 – Dimension
des « parcelles »
• Superficie de la plus grande
« unité spatiale de même
culture » (ne pas prendre en
compte les prairies
naturelles, parcours, alpages)
Caractéristiques
de l’exploitation
Modes de calcul
Surf de la principale culture
annuelle
Surf assolable
• Inférieure à 20 %
Inférieure à 25 %
Inférieure à 30%
Inférieure à 35 %
Inférieure à 40 %
Inférieure à 45 %
Inférieure à 50 %
Supérieure à 50%
Résultats
:8
:7
:6
:5
:4
:3
:2
:0
/8
• Présence significative (>10 %
de la surface assolable) d'une
culture en mixité intra parcellaire
:2
• Parcelle en monoculture depuis
3 ans (sauf prairies, luzerne) : 3
• Aucune « unité spatiale de même
culture » de dimension supérieure
à:
6 ha : 6
12 ha : 3
8 ha : 5
14 ha : 2
10 ha : 4
16 ha : 1
/6
• Superficie moyenne des
« unités spatiales de même
culture »
• Si uniquement prairies
naturelles, parcours et /ou
alpages : 6
• Si dimension moyenne ≤ 8 ha : 2
A7 – Gestion des
matières
organiques
•% superficie sur laquelle la
matière organique est
valorisée
ne sont pas prises en compte
• Valorisation de la matière
organique
- sur plus de 10 % de la SAU : 2
- sur plus de 20% de la SAU: 3
/5
57
les lisiers et les matières
organiques très
fermentescibles (C/N< 8)
A8 – Zone de
régulation
écologique (ZRE)
• % de matière organique
compostée
• Citer les zones de
régulation écologique
présentes : zones humides,
prairies inondables, pelouses
sèches, bandes enherbées,
bosquets, parcours, alpages,
arbres isolés
• Calculer la surface de ces
zones (1 arbre isolé = 1are,
haies ou lisières = longueur *
10 m) • % de la SAU
• Cartographie des zones à
enjeux environnementaux
• Superficie concernée par le
respect d’un cahier des
charges territorialisé (MAET,
zones Natura 2000…) en
%SAU
A10 – Valorisation • Indiquer le chargement en
UGB/ha de SDA (Surfaces
de l’espace
destinées aux animaux).
Concerne toutes les surfaces
impliquées dans
l'alimentation du bétail de
l’exploitation. Il s’agit donc
de la surface fourragère + la
surface en céréales intra
consommée).
A9– Contribution
aux enjeux
environnementaux
du territoire
A11 – Gestion des
surfaces
fourragères
Pour le calcul des UGB
zootechniques herbivores et
granivores, voir site Internet
IDEA www.idea.portea.fr
• Surface fauchée et pâturée
(dans l’année ou une année
sur 2 et sur au moins ¼ des
surfaces fourragères) en % de
la SFP
• Surface des prairies
permanentes en % de la SAU
• Surface de maïs-ensilage en
% de la SDA
• si au moins 50 % des apports
sont compostés : 2
• 1 point par pourcentage de la
SAU en ZRE et limité à 7 points
(arrondir à la valeur inférieure)
oint(s) d’eau, zone humide : 2
• Prairies permanentes sur zones
inondables (non drainées ou
amendées), ripisylve
:3
• Terrasses, murets pierres
entretenus : 2
• Parcours non mécanisables,
alpages (si pâturage) : 2
Plafonné à 6
/ 12
• Existence d’une carte localisant
les
principaux enjeux
environnementaux : 3
• Si respect d’un cahier des
charges territorialisé qui concerne
:
- moins de 50 % de la SAU : 2
- plus de 50 % de la SAU : 4
• Chargement
- compris entre 0,2 et 0,5 UGB/ha
SDA : 2
- compris entre 0,5 et 1,4 UGB/ha
SDA : 5
- compris entre 1,4 et 1,8 UGB/ha
SDA : 3
- compris entre 1,8 et 2 UGB/ha
SDA : 1
- supérieur à 2 UGB/ha SDA : 0
/4
/5
• Si absence d’élevage : 0
• Alternance fauche + pâture sur
au moins 25 % des surfaces
fourragères : 1
• Prairie permanente supérieure à
30 % de la SAU : 2
/3
• Surface maïs ensilage :
- inférieure à 20 % de la SDA : 1
- comprise entre 20 et 40 % de la
SDA : 0
58
- supérieure à 40 % de la SDA : -1
SDA nulle : 0
ORGANISATION DE L’ESPACE
/ 33
ÉCHELLE DE DURABILITE AGRO-ECOLOGIQUE
PRATIQUES AGRICOLES (indicateurs A12 à A18)
Indicateurs
A12 Fertilisation
Critères
• Bilan apparent de l’azote
• Présence de cultures
pièges à nitrates
• Fertilisation phosphatée et
potassique en unités/ha
(moyenne sur 2 ans)
A13 –
Effluents
organiques
liquides
• Présence ou absence
d’effluents organiques
liquides (pompables)
• Traitement des effluents
liquides par lagunage ou
compostage
• Traitement collectif
Modes de calcul
Caractéristiques
de l’exploitation
Résultats
• Bilan apparent :
- inférieur à 30 kg N/ha : 8
- compris entre 30 et 40 kg : 7
- entre 40 et 50 kg : 6
- entre 50 et 60 kg : 4
- entre 60 et 80 kg : 2
- entre 80 et 100 kg : 0
- > 100 kg d’azote/ha/an : -2
• Cultures de pièges à nitrates sur au
moins 10 % de la SAU : 2
• Apport de P minéral > 40 U/ha
SAU/an : -1
• Apport de K minéral > 40 U/ha
SAU/an : -1
• Absence d’effluents organiques
liquides : 3
/8
• Traitement individuel biologique
aérobie des effluents avec épandage
agréé uniquement sur les surfaces de
l’exploitation : 2
/3
• Absence de traitement des
effluents organiques
liquides
A 14 –
Pesticides
• Surface traitée
développée* (1 ha traité n
fois à la dose homologuée =
n ha et 1 ha traité 1 fois à ½
dose = ½ ha les traitements
localisés ou de semence
compte pour ½ traitement)
• Utilisation de panneaux
récupérateurs
• Traitement aérien,
fumigation, brumisation.
Superficie concernée ?
Ne pas oublier les
• Lagunage, compostage : 2
• Traitement collectif des effluents
avec plan d’épandage agréé : 2
• Aucun traitement sur les effluents
liquides : 0
• Pas de traitement : 13
• Pression polluante (PP)
PP = Surface développée / SAU
- PP inférieure à 1 : 12
- comprise entre 1 et 2 : 10
- entre 2 et 3 : 8
- entre 3 et 4 : 6
- entre 4 et 6 : 4
- entre 6 et 8 : 2
- entre 8 et 10 : 1
- entre 10 et 12 : 0
/ 13
Au-delà, par traitement
supplémentaire : – 0,5
59
traitements de semence (1/2
ha par ha semé)
Pression polluante calculée
• Utilisation de substances
classées toxiques, très
toxiques, cancérogènes,
mutagènes ou tératogènes
(voir classification sur le
site IDEA
www.idea.portea.fr)
• Lutte biologique ?
• Tenue d'un cahier
d'observation et
d'enregistrement des
pratiques de traitement ?
• Rinçage des fonds de cuve
au champ
A 15 Traitements
vétérinaires
A 16 –
Protection de
la ressource
sol
• Nombre d’interventions
vétérinaires ? A ramener sur
l’effectif du cheptel =
« traitement vétérinaire »
Les traitements obligatoires
ainsi que les traitements
homéopathiques et les
huiles essentielles ne sont
pas pris en compte.
• Utilisation de vermifuges
systémiques
• Superficie en travail du sol
sans retournement.
• Superficie ayant un
couvert végétal quasipermanent.
• Aménagement anti-érosifs
(terrasses, murets, bandes
enherbées perpendiculaires
à la pente…) ?
Coefficients de pondération :
• Dispositif de panneaux récupérateurs
des flux latéraux : compter 0.9 ha par
ha traité.
• Utilisation de substances classées
toxiques, très toxiques, cancérogènes,
mutagènes, tératogènes ou
reprotoxique CMR : compter 2 ha par
ha traité.
• Traitement aérien, fumigation,
brumisation, pulvérisation manuelle :
compter 4 ha par ha traité.
• Lutte biologique sur plus de 10% des
surfaces traitées : 2
• Absence de tenue d’un cahier
d’observation et
d’enregistrement des pratiques de
traitement ou de dispositif de rinçage
des fonds de cuve au champ : -3
• Traitement vétérinaire (TV) :
TV = (Nb traitements x nb animaux
traités)
Effectif cheptel total
- TV inférieur à 0.5 : 3
- compris entre 0,5 et 1 : 2
- compris entre 1 et 2 : 1
- supérieur à 2 : 0
• Aucune utilisation de vermifuges
systémiques : 1
/3
• Travail du sol sans retournement
- sur 30 à 50 % de la SAU : 1
- sur 50 à 80 % : 2
- sur plus de 80 % : 3
• Prairie permanentes ou couvert
herbacé en végétation au moins 11
mois sur 12 :
-moins de 25 % de la surface totale :
0
-de 25 à 40 %
:
1
-de 40 à 60 %
2
-plus de 60 %
:
3
/5
• Aménagement anti-érosifs (terrasses,
60
• Paillage, enherbement des
cultures pérennes… ?
• Brûlage des pailles ? (ne
pas tenir compte si cas de
maladie des bois avéré)
murets, bandes enherbées
perpendiculaires à la pente…) : 2
• Paillage, enherbement des cultures
pérennes…: 3
• Brûlage des pailles ou sarments: - 3
A 17 – Gestion
de la ressource
en eau
• Irrigation : oui /non ?
• Pas d’irrigation : 4
• Superficie irriguée (dont
lutte antigel), en% de la
SAU
• Irrigation localisée
- sur plus de 50 % des surfaces
irriguées : 4
- entre 25 et 50 % : 2
- sur moins de 25 %: 0
• Dispositif d’irrigation (et/ou lutte
antigel)
- sur moins de 1/3 de la SAU: 1
- À partir d’une retenue collinaire ou
d’un
bassin de récupération des eaux de
pluie, de
drainage ou de ruissellement : 1
• Irrigation par pivot ou rampe frontale
(si parcelle < 8 ha) : 1
• Superficie en irrigation
localisée
• Irrigation à partir d’une
retenue collinaire ou d'un
bassin de récupération des
eaux de pluie, de drainage
ou de ruissellement
• Irrigation par pivot ou
rampe frontale.
A 18 –
Dépendance
énergétique
• Rotation des parcelles
irriguées
• Rotation des parcelles irriguées : 1
• Prélèvement individuel,
(forage, ruisseau, puits), non
déclaré et/ou non équipé de
compteur
• Nombre de l de fioul
consommés
Inclure fuel des opérations
faites par entreprise (labour,
récolte) 30 l/ha
• Prélèvement individuel (forage,
ruisseau, puits),
non déclaré et/ou non équipé de
compteur : - 2
• Équivalent fioul par hectare SAU
(EFH)
∑ (fioul (MJ) + N(MJ) +elec(MJ) +
gaz(MJ) + AC(MJ))
40 x SAU
• Nombre de kWh
• Nombre d’unités d’N
• Nombre de kg de gaz
• Nombre de tonnes de
paille brûlée au champ
• Aliments concentrés
achetés (AC : Aliments
concentrés achetés)
- EFH inférieur à 200 l/ha : 8
- compris entre 200 et 250 l/ha : 7
- entre 250 et 300 l/ha : 6
- entre 300 et 400 l/ha : 4
- entre 400 et 500 l/ha : 2
- entre 500 et 700 l/ha : 1
- supérieur à 700 l/ha : 0
- supérieur à 1 000 l/ha : - 1
Calculer l’EFH (équivalent
fioul/ha SAU)
avec : 1 litre fioul = 40 MJ
1 unité d'azote = 56
MJ
1 kwh = 9,5 MJ
• Séchage en crib ou séchage en
grange solaire ou autre dispositif
d’économie et de récupération de
/4
/ 10
61
1 kg gaz = 51 MJ
1 kg AC= 4 MJ
• Séchage en crib, grange
solaire ou autre dispositif
d’économie et de
récupération de chaleur
• Eolienne, biogaz,
photovoltaïque bois de
chauffage
biocarburant
chaleur : 1
Ex : écrans thermiques, chauffage
localisé
• Eolienne, biogaz, photovoltaïque… :
2
• Production et/ou utilisation de bois
de chauffage : 2
• Production d’huile végétale pure : 2
/ 34
PRATIQUES AGRICOLES
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Annexe 7 : Formulaire IBEA.
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Annexe 8 : Modifications effectuées pour IBEA.
Réseau agriculture
Antonin PEPIN
Tél. : 01 44 08 64 14
[email protected]
Paris, le 07 juillet 2010
Suivi des modifications des formulaires IBEA excel et dexi
Sommaire :
Réunion de la cellule technique du 10 juin 2010.
Réunion de la cellule technique du 13 juillet 2010.
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♣ Réunion de la cellule technique du 10 juin 2010.
NB : Les références de cases utilisées sont celles de la version du 2 juillet 2010.
Les modifications du fichier avant la réunion :
•
•
•
•
•
création de la ligne 32 « dont superficie fauchée et pâturée (ha) : »
correction de la formule en E46 (une référence à la ligne 44 n’avait pas lieu d’être,
remplacement par « 46 »).
interversion des cases L54 et L55 (herbicides et pesticides).
ajout de la ligne 51 « Dose moyenne à l'hectare d'azote sous forme de lisier
(surfaces cultivées)(kgN/ha) »
modification de la formule en G50 de façon à ajouter la valeur de lisier.
Les modifications du fichier en conséquence directe de la réunion :
• Travail du sol : préciser qu’il s’agit uniquement du labour (retournement et dilution de
la matière organique). En C58 : remplacement de « Profondeur la plus fréquente du
labour (cm) : » au lieu de « Profondeur du travail du sol la plus fréquente sur l'EA
(cm) : »
• Ecotones : ajouter un attribut « gestion des bords de champs (appréciation de
l’agriculteur) » (mise à jour de Dexi réalisée en séance)
o Bonne : bordures de champs généralement non traitées et/ou présence d’un
écotone herbacé en bord de champ
o NON CONCERNE : absence de milieux cultivés
o Mauvaise : tendance au traitement intégral de la parcelle cultivée
Mettre à jour le formulaire Ajout de la ligne 104 correspondant à l’attribut cidessus.
• Effet mosaïque : modifier la formule (considérer 0 comme une valeur à prendre en
compte). Modification case H102 « Forte - il n'y a pas de parcelles cultivées » et
modification de la formule en E102
• Diversité des milieux : ajouter les « vieux bâtiments » et remplacer « terres labourées »
par « terres cultivées » modifier le formulaire. Modification de B84 et B97
67
• Qualité des forêts : vérifier le total de points modifier le formulaire
Total de points OK. Échelle de 0 à 11, avec un barème réparti comme suit :
Mauvaise Moyenne NON
Bonne - Très
note note CONCERNE note
bonne
inferieure comprise - absence de comprise note
a 6 points entre 6 et milieux
entre 8 et supérieure
7 points
forestiers
9
à9
• Qualité des milieux naturels : indiquer l’ensemble des alternatives dans le
commentaire qui s’affiche modifier le formulaire (idem pour d’autres attributs).
Modification faite dans la colonne C.
• Modification commentaires des cases de la colonne C pour lesquelles les propositions
des menus déroulants dépassent et ne sont pas lisibles entièrement. Le commentaire
indique donc l’ensemble des choix du menu.
• Colonne E : revoir la valeur par défaut modifier le formulaire. Les colonnes G et E
ont été modifiées de façon à adapter la valeur par défaut. Pour ce faire, la fonction
ESTNUM() a été utilisée dans la plupart des cas. En règle générale, si la case en
colonne C n’est pas remplie, la colonne G (colonne de calculs) renvoie -1 et la colonne
E affiche « Renseigner la colonne C ». En ligne 100 : élargissement de la formule en E
(fonction Recherche()) et en G. Ajout de « -1 » en H99 pour la fonction Recherche().
• Haies : en E35, création d’une formule pour calculer le linéaire de haie par hectare de
SAU. En B82, ajout de la mention « (ne prendre en compte les haies que si leur
densité est > 10 m/ha de SAU) ». Cela implique qu’en G82, dans la formule, « G35 »
a été remplacé par « E35 ».
Les modifications du fichier après la réunion :
• Correction en ligne 105 « Continuité temporelle des couverts végétaux » :
- Suppression du menu déroulant en E105
- Modification des valeurs seuil dans les cases grisées (remplacement de « 0 ;0,01 ;
20 » par « 0 ; 0,0001 ; 0,2 » car le seuil est 20% soit 0,2)
• Suppression des menus déroulants dans la colonne F.
• Mise en couleur de la colonne A
• Suppression du quadrillage
• Ajout de cadres noirs pour regrouper les blocs
• Suppression des cases blanches dans la zone grisée
• Ajout de « : » dans les cases où cela manquait
• Ajout des accents sur les lettres où cela manquait
• Élargissement des lignes pour adapter au texte de la colonne D
• Tout au long du formulaire, dans la colonne C : remplacement de « 0 » par «Entrez la
valeur»
• Suppression de lignes pour que « Mélange significatif des âges (présence équilibrée de
semis spontanés, jeunes pousses, petit bois, bois moyen, gros bois) : », « Présence de
bois mort : » et « Présence d'éléments favorables à la biodiversité : » en lignes 75, 76,
77 soient sur une ligne chacun et non plus 4 chacun.
• Dé-fusion des cases B77 à B80 pour en faire 4 cases séparées.
68
Création d’un fichier du 7 juillet 2010 : Suppression de 14 lignes vides inutiles au début
du fichier. Repositionnement des flèches en conséquence.
♣ Réunion de la cellule technique du 13 juillet 2010.
Suites aux remarques émises par les participants au test réalisé dans le cadre du Tour de
France HVE, de nouvelles modifications et précisions seront apportées (formulaire Excel et
modèle Dexi) :
• Mixité : modifier la définition pour prendre en compte l’élevage, les cultures pérennes
et les cultures annuelles remplacement dans excel de « Présence simultanée de
productions animales et végétales sur l'exploitation : » par « Présence simultanée de
productions (vendues ou non) animales, végétales annuelles ou temporaires (<5ans),
et végétales de plus de 5ans (vigne, verger, prairie naturelle…) sur l'exploitation : »
• Nombre d’espèces cultivées : pour les prairies, se limiter aux grandes catégories
(prairies naturelles, prairies temporaires de moins de 5 ans, prairies naturelles de plus
de 5 ans) idem pour le nombre de variétés cultivées
• Date de fauche (milieux semi-naturels) : préciser que le repère de floraison se
rapporte aux légumineuses et retirer la référence à la densité de floraison
Voici les nouvelles classes dexi :
fauche precoce - avant le debut de la floraison des legumineuses
NON CONCERNE - absence de milieux semi-naturels fauches
fauche pleine fleur - pleine floraison des legumineuses
fauche tardive - 1 mois apres la pleine floraison des legumineuses
Ces mêmes modifications sont effectuées sous excel (dans les cases grises servant au menu
déroulant et dans le commentaire, en ligne 50)
• Mares : supprimer le critère d’accessibilité ou non au bétail (mettre à jour le
formulaire et la fonction d’agrégation dans Dexi)
Voici les nouvelles classes dexi :
mauvaise – dans une parcelle cultivee - sans zone tampon
NON CONCERNEE - absence de zones humides
bonne - dans une parcelle cultivee - avec zone tampon
tres bonne - dans une parcelle de prairie
Ces mêmes modifications sont effectuées sous excel (dans les cases grises servant au menu
déroulant et dans le commentaire, en ligne 67)
• Haies : préciser la notion de zone tampon (absence de traitement) et mettre à jour le
formulaire réalisé sous dexi et excel (ligne 68)
• Milieux herbacés non productifs : enlever la référence à la date pour l’entretien
mécanique en remplaçant « avant le 15 août » par « été » et « après le 15 août » par
« fin été » réalisé sous dexi et excel (ligne 69)
• Qualité des milieux naturels : mettre à jour la fonction d’agrégation effectué le
22/07
69
• Liste des milieux présents sur l’exploitation : remplacer « Présence d'arbres isolés
en milieux cultivés » par « Présence d'arbres isolés en milieux cultivés ou prairies » réalisé sous excel (ligne 84)
• Diversité de l’assolement : ajouter une classe « NON CONCERNE (absence de
milieux cultivés » (mettre à jour la fonction d’agrégation et le formulaire) réalisé
sous dexi et excel (dans les cases grises servant à la fonction RECHERCHE() et dans
la formule, en C88).
Les modifications du fichier après la réunion :
• En ligne 61 « Mélange significatif des âges », suppression de la valeur « 2 » du menu
déroulant (C61)
• En ligne 87 « Mixité intraparcellaire », ajout d’une classe « non concerné – absence de
milieux cultivés». Cette modification donne lieu au même ajout sous dexi. La table
d’agrégation a été revue en conséquence.
• Sous dexi, « pression insecticides » devient « pression insecticide ».
• Sous excel, concernant le compte des races, variétés et espèces, modification de C32
pour prendre en compte les cas impossibles (plus d’espèces que de races, 0 espèce
mais 1 race…).
• En C91, proportion de sol nu : rétablissement de la mise en forme en %.
• Sous Dexi, ajout d’une description pour le gestion des bords de champs : « Gestion des
bords de champs »
70
Table des illustrations
FIGURE 1 : CE CHAMP ENTOURÉ D’UNE BANDE HERBACÉE ET D’UNE HAIE EST PROTÉGÉ DU VENT. LE TALUS AU
NIVEAU DE LA HAIE EST ÉGALEMENT UNE PROTECTION CONTRE LES ÉCOULEMENTS (TERRE, EAU…) AINSI
QU’UN REFUGE POUR LA FAUNE AUXILIAIRE. (CÔTES D’ARMOR)................................................................. 11
FIGURE 2 : EXEMPLE D’ÉVALUATION DE LA DURABILITÉ D’UNE EXPLOITATION À TRAVERS 10 COMPOSANTES
(IDEA.PORTEA.FR) ........................................................................................................................................ 15
FIGURE 3 : DURABILITÉ DE L’EXPLOITATION (NOTE LA PLUS FAIBLE) .................................................................... 15
FIGURE 4 : ARBRE DES ATTRIBUTS DE L’OUTIL IBEA (CAPTURE D’ÉCRAN DE DEXI). ............................................ 17
FIGURE 5 : CARTE DES EXPLOITATIONS DU « TOUR DE FRANCE » .......................................................................... 20
FIGURE 6 : CLASSEMENT DES EXPLOITATIONS DU « TOUR DE FRANCE » SELON LEUR OTEX. ............................... 21
FIGURE 7 : DERRIÈRE LA HAIE VARIÉE EN TAILLE, ÂGE ET ESPÈCES, ON DISTINGUE UN LOTISSEMENT
D’HABITATIONS. ........................................................................................................................................... 22
FIGURE 8 : LES CHÊNES ET HÊTRES FORMENT UNE RIPISYLVE ................................................................................ 22
FIGURE 9 : LES CHÈVRES DANS LEUR ENCLOS PROFITENT DE LA PRAIRIE VOISINE. ................................................ 23
FIGURE 10 : LE VERGER CIDRICOLE ENHERBÉ, EN MARGE DE LA PRODUCTION LAITIÈRE. L’AGRICULTEUR A POUR
PROJET D’INTRODUIRE DES MOUTONS POUR REMPLACER LE TRAVAIL MOTORISÉ. ........................................ 24
FIGURE 11 : LES SALERS DANS UNE PRAIRIE DU VEXIN. ........................................................................................ 24
FIGURE 12 : AU PREMIER PLAN, DES OIGNONS SUR BÂCHE PLASTIQUE POUR ÉVITER LES HERBES INDÉSIRABLES.
CETTE PLATE-BANDE EST ENCADRÉE PAR 2 ALLÉES ENHERBÉES RÉCEMMENT PLANTÉES D’ARBRES
FRUITIERS. PLUS LOIN ON PEUT VOIR UNE BANDE DE TERRE PASSÉE AVEC UN OUTIL À GRIFFE EN PRÉVISION
DU SEMIS DE POMMES DE TERRE, PUIS UNE BANDE DE POIREAUX NON DÉSHERBÉS. EN ARRIÈRE PLAN ON
DISTINGUE LES SERRES, LA LISIÈRE D’UN BOIS ET UNE PRAIRIE NATURELLE SÈCHE. ..................................... 25
FIGURE 13 : DES BORDURES DE CHAMPS FLEURIES ET UN MASSIF BOISÉ................................................................ 26
FIGURE 14 : LES BALLES RONDES EN PRÉVISION DE L’HIVER. EN ARRIÈRE PLAN, ON DISTINGUE LA LISIÈRE DE
FORÊT EN LIMITE DES PRAIRIES..................................................................................................................... 26
FIGURE 15 : UN PRÉ-BOIS, PAYSAGE RARE ET MENACÉ, ENTRETENU SOIGNEUSEMENT. C’EST UNE PARCELLE
PÂTURABLE ET GÉNÉRATRICE DE BOIS DE CHAUFFAGE, OÙ SE DÉVELOPPENT PLUS DE 15 ESPÈCES LIGNEUSES.
..................................................................................................................................................................... 27
FIGURE 16 : LES PRAIRIES DE MOYENNE MONTAGNE DE LA FERME DU PRINCE (PHOTO : PHILIPPE ROYET)............ 28
FIGURE 17 : LES VIGNES ENHERBÉES, BORDÉES PAR DES BOSQUETS, UN VERGER, ET DES MURETS DE PIERRES
SÈCHES. ........................................................................................................................................................ 29
FIGURE 18 : LES VIGNES SONT ENHERBÉES, ET UN NOYER HISTORIQUE EST CONSERVÉ DANS L’ALLÉE, MÊME S’IL
GÊNE UN PEU LE PASSAGE DES MACHINES..................................................................................................... 29
FIGURE 19 : RÉPARTITION DU TAUX D’IAE PAR RAPPORT À LA SAU DES EXPLOITATIONS DU « TOUR DE FRANCE ».
LA BARRE ROUGE REPRÉSENTE LE SEUIL DE 10%. ........................................................................................ 30
FIGURE 20 : RÉPARTITION DU TAUX DE DÉPENDANCE AUX INTRANTS DES EXPLOITATIONS DU « TOUR DE FRANCE ».
..................................................................................................................................................................... 31
FIGURE 21 : DÉCOMPOSITION DES SCORES DE L’ÉCHELLE AGROÉCOLOGIQUE D’IDEA.......................................... 32
FIGURE 22 : RÉSULTATS IBEA DES DOUZE EXPLOITATIONS................................................................................... 32
FIGURE 23 : À GAUCHE LA BIODIVERSITÉ DOMESTIQUE, À DROITE LA BIODIVERSITÉ SAUVAGE. ............................ 33
FIGURE 24 : SCORE AGROÉCOLOGIQUE IDEA EN FONCTION DE LA DÉPENDANCE AUX INTRANTS. LES COULEURS
REPRÉSENTENT UN SYSTÈME AGRICOLE : EN BLEU, SYSTÈME LAITIER ; EN ROUGE, SYSTÈME VIANDE ; EN
ORANGE, CÉRÉALICULTURE ; EN VERT, MARAÎCHAGE ; EN VIOLET, VITICULTURE. ....................................... 34
FIGURE 25 : LA CERTIFICATION MET EN ÉVIDENCE DE QUATRE TYPES D’EXPLOITATIONS. ..................................... 35
FIGURE 26 : COMPARAISON DES EXPLOITATIONS DU « TOUR DE FRANCE » AVEC CELLES DES LYCÉES AGRICOLES.
..................................................................................................................................................................... 36
FIGURE 27 : DÉPENDANCE AUX INTRANTS PAR OTEX ENTRE 1990 ET 2006.......................................................... 37
FIGURE 28 : EFFECTIFS PAR CLASSES DE NOTES DE DURABILITÉ POUR L'INDICATEUR C6 : EFFICIENCE DU
PROCESSUS PRODUCTIF, PAR OTEX. SOURCE IDERICA. L’INDICATEUR EST CALCULÉ PAR LE RATIO
(PRODUIT – INTRANTS)/PRODUIT. LES SYSTÈMES À BAS NIVEAU D’INTRANTS ONT UNE EFFICIENCE
SUPÉRIEURE À 70%....................................................................................................................................... 38
FIGURE 29 : COMPARAISON DES SURFACES EN IAE SELON LA MÉTHODE DE CALCUL IDEA ET HVE, SUR LES
EXPLOITATIONS DU « TOUR DE FRANCE ». ................................................................................................... 39
FIGURE 30 : RÈGLE DE DÉCISION DE L’IMPACT SUR LA BIODIVERSITÉ DE L’EXPLOITATION.................................... 41
FIGURE 31 : PROPOSITION POUR LA RÈGLE DE DÉCISION DE L’IMPACT SUR LA BIODIVERSITÉ DE L’EXPLOITATION. 41
71
Table des abréviations
ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
AMAP : Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne
APNE : Associations de Protection de la Nature et de l’Environnement
BCAE : Bonne Conduite Agro-Environnementale
CIVAM : Centres d'Initiatives pour Valoriser l'Agriculture et le Milieu rural
COP : Céréales, Oléagineux et Protéagnieux
CUMA : Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole
EA : Exploitation Agricole
FARRE : Forum de l 'Agriculture Raisonnée Respectueuse de l'Environnement
FNAB : Fédération Nationale d'Agriculture Biologique
FNCIVAM : Fédération Nationale des Centres d'Initiatives pour Valoriser l'Agriculture et le
Milieu rural
FNE : France Nature Environnement
FPNRF : Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France
GAEC : Groupement Agricole d’Exploitation en Commun
HVE : Haute Valeur Environnementale
IBEA : l’Impact des pratiques agricoles sur la Biodiversité de l’Exploitation Agricole
IDEA : Indicateurs de durabilité des Exploitations Agricoles
OTEX : Orientation Technico-économique
RICA : Réseau d’Information Comptable Agricole rassemblant un échantillon d’exploitations
représentatif de toutes les filières et de toutes les régions métropolitaines
SAU : Surface Agricole Utile
SET : Surface Équivalente Topographique
72
Abstract
The « High Environmental Value » called HVE certification, from the french consortium
« Grenelle de l’environnement » is meant to promote low-input farming and farming that
gives nature a big place. The study consists in a “tour de France” of HVE farms. It shows that
HVE farms exist in many regions and with types of farms. It also shows that HVE farming is
interesting for environment. Indeed, HVE farms part of the “tour de France” get good scores
of agroecological sustainability with IDEA method – IDEA stands for Indices of farms
sustainability. IBEA, a tool evaluating the impact of farming activities on biodiversity tells the
same.
However, it is highlighted that the study must be continued with a bigger sample of farms,
included non-HVE farms, to search if HVE farms are better for the environment than HVE
farms. The study also shows that the HVE criteria based on the place for nature in the farm is
not efficient, and it must be changed.
This study also gives elements to improve IBEA tool, which is still under construction.
Key words : HVE, IDEA, IBEA, environmental assessment, certification
73
Résumé
La certification « Haute Valeur Environnementale » dite HVE, issue du Grenelle de
l’environnement veut valoriser une agriculture économe en intrants et laissant une place
conséquente à la nature. L’étude consiste en un « tour de France » des exploitations HVE.
Elle met en évidence que l’agriculture HVE existe dans de nombreux milieux et de nombreux
systèmes d’exploitations. Elle montre également l’intérêt de l’agriculture HVE pour
l’environnement. En effet, les exploitations HVE enquêtées obtiennent de bons scores de
durabilité agroécologique selon la méthode IDEA – indicateurs de durabilité des exploitations
agricoles. L’outil IBEA, Impact des pratiques agricoles sur la Biodiversité de l’Exploitation
Agricole, valide également cette conclusion.
Cependant, il est mis en évidence qu’il faut poursuivre l’étude pour montrer que les
exploitations n’entrant pas dans la certification sont moins vertueuses pour l’environnement,
condition primordiale à la validité des critères HVE. L’étude montre également que le critère
HVE relatif aux infrastructures agroécologiques n’est pas discriminant et que son mode de
calcul doit être revu.
Cette étude apporte également des propositions d’amélioration à l’outil IBEA, qui est encore
en phase de test.
Mots clés : Haute Valeur Environnementale, HVE, IDEA, IBEA, évaluation, certification
74
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