Le jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet
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NOTE D’ I NTENTION
Le jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet se présente comme une piè-
ce très singulière, construite selon le modèle de l’adaptation, mais
qui prouve que l’auteur a su « digérer » l’héritage dit « classique » et
nous en proposer un recyclage tout à fait pertinent.
En choisissant la traduction d'Yves Bonnefoy, il se place aussi sous la tu-
telle d'un poète contemporain. Par son économie, sa tension extrê-
me, cette “version” d'Hamlet a quelque chose d'une mise à nu.
L’évolution des personnages dans ce huis-clos où la proximité physique
n’est pas synonyme de rencontre évoque déjà les œuvres plus tardi-
ves et « personnelles » de Koltès.
C’est une pièce qui m’a d’abord beaucoup intéressé dans cette recherche
minimaliste des actions où le travail d’acteur est très important, les
gestes sont utiles, l’espace est vide pour devenir plein par la présen-
ce du texte. Et cela devient très excitant.
La pièce est construite comme un labyrinthe, un parcours en cercle dont la
fin retourne au début. C’est quasiment en spectre qu’Hamlet fait son
apparition sur les remparts, et en spectre qui finira dans le dernier
« tableau » sur les remparts.
Ces derniers mots sont comme au début « le reste est silence ». C’est dans
la mort que doit naître l’ordre nouveau même si c’est celui de la
mort. Malgré la tension tragique, au sens où l’est celui des Grecs an-
ciens, la résolution est atteinte et pour Hamlet ce n’est que l’ultime
repos mais ce n’est pas un abandon mais une véritable conquête.
Les héros de Koltès sont des monstres. Dans des lieux clos, menaçant, qui
semblent résulter du chaos de la nature et de la société, les êtres
humains sont en lutte permanente. L’homme verse dans l’animalité,
ou voit au moins égratignée, suspendue, sa propre nature humaine
« Me voilà plus à terre qu’un rat. Aidez-moi ! Aidez-moi ! A qui pourrait
servir le meurtre d’un rat ?».
C’est ce que nous retrouvons dans ce texte où Koltès commence son tra
vail de dramaturgie. Ce texte est peut-être celui des premiers signes
koltésiens pour ses futures pièces.
Le texte de Bernard-Marie Koltès est aussi à lire comme une partition mu-
sicale car les comédiens devront s’adapter à la musique qui jalonne
le spectacle. Effectivement, les comédiens vont jouer le texte de
Koltès mais aussi avec l’environnement musical. Les deux environ-
nements vont s’articuler l’un l’autre. Une traduction musicale des
mots Meurtres et Hamlet seront distillés durant le spectacle.