Pour Marouzeau le style est « l’attitude que prend l’usager, écrivant ou parlant, vis-à-vis
du matériel que la langue lui fournit »alors que pour le linguiste allemand Leo Spitzer, le style
est « la mise en œuvre méthodique des éléments fournis par la langue ».
Enfin, pour Charles Bally dans son Traité de stylistique française la stylistique « étudie
la valeur affective des faits du langage organisé, et l’action réciproque des faits expressifs qui
concourent à former le système des moyens d’expression d’une langue. La stylistique peut être,
en principe, générale, collective ou individuelle, mais l’étude ne peut présentement se fonder que
sur le langage d’un groupe social organisé; elle doit commencer par la langue maternelle et le
langage parlé. La stylistique peut, en principe, s’attacher à l’étude d’une langue morte ou d’un
état de langage qui n’existe plus; mais en aucun cas elle ne peut être une science historique; la
cause en est que les faits de langage ne sont faits d’expression, que dans la relation réciproque et
simultanée qui existe entre eux. »
Pour Buffon,le style, c'est l'homme même, c'est-à-dire que le style, c'est l'écart par
rapport à la norme linguistique. Cet écart peut être de différents ordres mais il vise à produire un
effet chez le lecteur (ou chez l'auditeur). Georges Mounin distingue le style comme écart, le
style comme élaboration (cependant, précise-t-il, tout écart ou toute élaboration ne fait pas
nécessairement style) et le style et la connotation.
Michael Riffaterre défend l'idée que la 'stylistique' étudie les messages comme portant
l'empreinte de la personne du locuteur.
La stylistique apparaît comme un héritage de différents domaines, notamment, à la fin du
XIX siècle, de celui de la rhétorique, au moment où apparaît une théorie de la littérature. La
stylistique doit également être mise en relation avec des champs disciplinaires tels que ceux de la
linguistique, de la poétique et de la sémiotique. G.Molinié souligne le caractère simultanément
complexe et flou de la notion : « La stylistique est à la fois une méthode et une pratique, c’est-à-
dire une discipline. On en a longtemps gauchi la spécificité, voir contesté même l’existence, en la
subordonnant à son objet évident : le style ». Ducrot et Schaeffer ont évoqué pour la pemière fois
l’anatagonisme entre stylistique littéraire et stylistique de la langue ; ils opposent deux terrains
d’analyse : d’une part, la langue et ses occurrences variables par rapport à un code, d’autre part,
l’œuvre littéraire dans laquelle l’auteur affirme la marque de sa singularité. Stylistique
littéraire : G. Molinié estime que l’objet de la stylistique est la littérature, le discours littéraire,
et non pas, paradoxalement, le style comme pourrait le laisser entendre la morphologie du
terme : « l’objet majeur et éminent de la stylistique c’est le caractère spécifique de littéraritédu
discours, de la praxis langagière telle qu’elle est concrètement développée, réalisée, à travers un
régime bien particulier de fonctionement du langage, la littérature ». La stylistique littérarire se
fonde surtout sur la notion d’écart par rapport à une norme collective, et comme le signale par
ailleurs Ducrot, elle était à son commencement une stylistique psychologique, puisqu’elle
demeurait indissolublement liée à l’histoire individuelle de l’auteur. Stylistique de la langue :
cette approche refuse de se cantonner à l’étude des textes littéraires mais envisage au contraire
son terrain d’investigation dans la parole en général. Ch. Bally est un éminent représentant de
cette lignée. Un bon disciple de Saussure, il conçoit la stylistique comme une extention de la
linguistique. Selon Bally l’œuvre littéraire n’est qu’une parole individuelle. Bally définit ainsi la
stylistique : «
elle
étudie donc les faits d’expression du langage organisé au point de vue de