Brevet de Technicien Supérieur Commerce international 1 année ère E c o n o m i e g é n é r a l e : L a m o n n a i e - quelques compléments -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Les agrégats monétaires (M1 - M2 - M3 - M4) constituent des indicateurs statistiques des moyens de paiement détenus par les agents non financiers et qui composent leurs placements M3 financiers. M 2 + dépôts de devises, placements à terme non négociables (comptes à terme, bons de caisse, bons d'épargne M2 des banques, bons du Trésor M 1 + livrets bancaires sur formule), titres de créances ordinaires, livrets A, B et - Billets négociables bleus, LEP, - Monnaie établissements de crédit, titres comptes d'épargne divisionnaire d'OPCVM court terme (FCP + logement -Dépôts à vue SICAV). « Quasi-monnaie » : Placements à risques qui demeurent M1 CODEVI, placements à vue qui peuvent émis par des très liquides parce que très facilement sans risque et presque et rapidement négociables sur un immédiatement être convertis marché. en moyens de paiement. M 4 : M 3 + bons du Trésor négociables, billets de trésorerie émis par les entreprises La masse monétaire doit aussi inclure l’ensemble des actifs constituant une réserve de pouvoir d’achat rapidement mobilisable par les agents économiques pour financer des dépenses de consommation ou d’investissement. Les agrégats de placement reprennent les différents types de placement financiers détenus par les agents économiques non financiers. P 1 = les placements sous la forme d’épargne contractuelle ( PEL…) P 2 = essentiellement les titres obligataires. P 3 = les actions et part de SICAV actions. Les créances sur l'économie Les contreparties de la masse monétaire L'essentiel des contreparties de la Les créances sur l'extérieur masse monétaire. Les créances Ensemble des crédits accordés sur le Trésor aux entreprises, pour leur besoin Les exportateurs français payés en devises cèdent Elles mesurent la de trésorerie ou pour financer leurs Compléments Contreparties de la masse monétaire (M3) et création monétaire Les crédits font les dépôts. La masse monétaire est composée essentiellement des dépôts. Donc, les crédits font la monnaie. Qui fait les crédits? Les Hedge Funds? « Les crédits font les dépôts » est la règle d’or de la théorie moderne de la monnaie bien que, ici ou là, on trouve encore des documents ou des commentaires pour lesquels les dépôts sont à l’origine des crédits. Il faut reconnaître que la logique immédiate, voudrait qu’en effet, une banque ne puisse pas prêter d’autres fonds que ceux qu’elle a en caisse. Si on concevait l’économie et sa théorie comme on aime tant le faire avec l’exemple si commode de la ménagère et de son budget, il est clair que tout militerait en faveur de l’idée que les dépôts font les crédits : la ménagère aurait-elle l’idée de rompre avec cette sagesse qui veut qu’on ne dépense pas plus qu’on a et, bien sûr, qu’on ne prête pas l’argent qu’on n’a pas soi-même. Lorsque l’émission monétaire des pays reposait sur l’or ou l’argent principalement, la contrepartie de la masse des pièces d’or ou d’argent en circulation se trouvait dans les stocks d’or initiaux. Le poids total des pièces devait correspondre au poids du stock total initial. Pendant un temps, l’émission de billets de banque fut l’objet d’un long débat théorique entre partisan du « Banking school » et ceux du « Currency school ». Cette controverse, essentielle pour la suite des théories monétaires naquit d’une grave crise monétaire en Angleterre au début du XIXème siècle. Les défenseurs de l’orthodoxie monétaire, la « Currency school » considéraient qu’il ne pouvait pas y avoir d’autres contreparties à la masse monétaire, et en particulier à l’émission de billets de banque, que les réserves d’or détenues par les banques. Il y avait les ultras qui ne voyaient dans les billets de banque qu’un substitut commode à l’or en raison d’un coût moindre et d’une sécurité plus grande dans son utilisation. Les modérés de cette thèse énonçait que la couverture à 100% était un gâchis et une précaution inutile et qu’il fallait que la contrepartie des billets émis reposât partiellement sur le stock d’or et partiellement sur les crédits consentis aux entreprises et aux particuliers. La thèse inverse de celle de la « Currency school », la « Banking school » jugeait que l’émission monétaire devait correspondre à l’activité et aux besoins des agents économiques, les modérés, penchant pour un frein à l’émission sous la forme d’une encaisse or minimum, les ultras prétendant ne se reposer que sur la sagesse économique fruit de la liberté d’ entreprendre et de la main invisible. La théorie de la banking school l’a finalement emporté. Bien sûr, le stock d’or détenu par la Banque centrale n’est pas pour rien dans la monnaie d’un pays et dans la confiance dont on peut l’investir, mais il ne représente plus au passif de l’institut d’émission qu’une modeste fraction de la masse monétaire. La monnaie est donc créée par les Banques de second rang, c'est-à-dire les banques qui sont en relation directe avec les agents économiques particuliers et entreprises, à qui elles prêtent des fonds sous toutes leurs formes. Ces prêts se traduisent par des dépôts dans le système bancaire, reflétant une lapalissade comptable : le prêt de 100 que la banque X fait à la veuve de Carpentras pour acheter une télévision, se traduit par le dépôt que le vendeur de télévision fait à sa banque pour le montant exact du prêt consenti. Or les dépôts sont un élément constitutif de la masse monétaire. La banque X, a contribué par son prêt à l’émission de monnaie scripturale, i.e. les dépôts supplémentaires. Cette parfaite identité entre crédit et dépôts doit cependant être nuancée de deux façons. La trappe à monnaie ou les « fuites » dans le système : si le vendeur de télévision convertit le paiement reçu en billets de banques… alors, la banque de second rang aura financé l’émission de monnaie fiduciaire de la banque de premier rang au lieu de financer l’émission de monnaie scripturale. Si le vendeur, use de cette somme pour payer son fournisseur étranger… il détruira de la monnaie, plus exactement la banque centrale du pays dont il est ressortissant se trouvera débitrice à l’égard de son homologue dont le fournisseur est le ressortissant. Le prêt de la banque x aura financé un dépôt de la banque centrale étrangère… En France, la grandeur macro-économique qui caractérise la masse monétaire est M3. Elle a pour contrepartie, les crédits que consentent les institutions financières au secteur privé, au secteur public et les créances nettes sur l’étranger. Dans ce dernier cas, on notera que les créances sur l’étranger sont contributrices de la création monétaire. Un pays exportateur dont la balance commerciale est excédentaire, se trouve en situation de création monétaire permanente. Il en est de même pour les pays importateurs nets de capitaux. Il n’est pas mauvais de quitter l’orthodoxie « des comptes publics » pour aller poser des questions qui commencent à fâcher. Dans les lignes qui précèdent, on a indiqué le rôle des banques de second rang dans la création monétaire. Question : qu’est-ce qu’une banque de second rang ? Dans cet abécédaire, on en a présenté la version classique. C’est une banque qui reçoit des dépôts et qui consent des crédits aux agents économiques privés et publics, sans que sur le plan des principes la deuxième activité soit causée par la première. C’est par son entremise que les crédits font les dépôts. Dans ce cas la question ne pourrait-elle pas être : qui fait les crédits ? Avec derrière la tête que ce n’est pas uniquement la banque, mais ses clients. La réponse viendrait alors immédiatement: celui qui décide, c’est le banquier!!!…vraiment ? Que se passe-t-il alors quand le client est si grand, si gros, si colossal qu’il devient un agent macro-économique peut-être plus grand et plus puissant et même plus riche que la banque ? N’est-ce pas lui qui finalement décide de la création monétaire en appelant les crédits des banques comme d’autres appellent les soldats à la parade…. Ne vient-on pas de décrire les hedge funds ? Source : Pascal Ordonneau – Les Echos .fr – 7/03/2011