I.2.8. Le rhumatisme articulaire aigu Source : registre de suivi des personnes atteintes de R.A.A. - Agence sanitaire de Nouvelle-Calédonie (Dr B. ROUCHON) DEFINITION ET CONTEXTE Le rhumatisme articulaire aigu touche majoritairement les enfants et les adolescents, et représente une pathologie dont les conséquences sont particulièrement lourdes sur le plan médical, humain, social et économique. Le rhumatisme articulaire aigu (RAA) est une conséquence possible de mécanisme probablement auto immun dans les suites d’une angine bactérienne due au streptocoque bêta hémolytique du groupe A (SBHA). Il est plus fréquent chez l’enfant mais en Nouvelle-Calédonie, des poussées peuvent être observées très tardivement (35 ans). En règle générale, la population est peu informée de l’importance du traitement des infections des voies aériennes supérieures et, en dehors d’une plainte spécifique de l’enfant, le recours aux consultations médicales n’est pas systématique pour ce type de pathologie. Ce n’est souvent que lors d’une première poussée de rhumatisme articulaire aigu ou même lors de conséquences de l’atteinte cardiaque que le médecin sera consulté. De même certains professionnels de santé comme les auxiliaires de santé dont le rôle est pourtant de promouvoir l’utilisation adéquate des ressources mises à disposition de la population ne semblent pas assez sensibilisés sur l’importance de la prise en charge des pharyngites streptococciques. Une stratégie de lutte contre le rhumatisme articulaire aigu ne peut être basée uniquement sur la prévention primaire d’autant que dans plus de trente pour cent des cas de RAA en poussée primitive, on ne retrouve pas d’élément infectieux dans les antécédents immédiats. Elle concerne aussi la promotion et le suivi de la prévention secondaire chez les malades ayant présenté un premier épisode de rhumatisme articulaire aigu. Les facteurs de vulnérabilité prédisposants classiques sont ceux de la précarité avec un environnement défavorable ; promiscuité et surpopulation dans un habitat restreint, ressources financières faibles ou absentes, et la malnutrition qui en découle. Une prédisposition du sujet est suspectée depuis plusieurs décennies, un déterminant familial fréquent a été noté dans cette maladie, mais il n’a jamais été possible de démontrer un profil génétique spécifique et cette prédisposition familiale ne pourrait être en fait que la conséquence de l’environnement socio-économique. La prévention des rechutes est essentielle. En effet, une prophylaxie bien conduite prévient tout risque de récurrence, sans cela les rechutes sont plus fréquentes dans les 3 à 5 années suivant le premier épisode. A chaque poussée, le risque d’atteinte cardiaque augmente et s’il existe déjà dès la phase initiale, chaque rechute peut en augmenter la gravité. L’efficacité de cette prévention repose sur sa continuité. Le rôle des soignants est capital pour entraîner l’adhésion du patient et de sa famille à un suivi médical long et astreignant. Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 – Le R.A.A I.2.8 - p 1 PROGRAMME DE LUTTE CONTRE LE RAA Par délibération du 11 août 1994, le Congrès du Territoire a décidé le que le rhumatisme articulaire aigu faisait partie de 9 thèmes de prévention prioritaires. • La réglementation prévoit que tous les nouveaux cas doivent être déclarés, qu’ils soient découverts à la phase aiguë ou au stade des séquelles, de même pour toutes les rechutes. • La détermination du niveau des actions à mettre en place pour la lutte contre le rhumatisme articulaire aigu, repose sur la fiabilité des données statistiques recueillies sur le registre. • La qualité de ces données dépend donc de la démarche de chacun des médecins qui diagnostiquent cette pathologie. Programme et réseau de prévention du RAA Le programme vise : • La prévention primaire des infections des voies aériennes supérieures à streptocoque bêta hémolytique du groupe A (SBHA). • le dépistage systématique des valvulopathies rhumatismales en facilitant l’accès à l’échographie. 2005 a vu l’acquisition de 2 échographes réservés au RAA et la mise en œuvre de vacations de cardiologues et d’échographistes généralistes. • la réduction des complications secondaires du RAA par l’amélioration du suivi du traitement prophylactique des rechutes. Cet objectif est la première raison d’être du fichier de veille. Celui-ci est mis à jour en continu grâce aux données transmises par les acteurs intervenant auprès des patients (personnels des dispensaires, médecins et infirmiers libéraux, infirmiers scolaires…). Les informations concernent l’administration du traitement antibioprohylactique, le suivi cardiologique, les consultations dentaires. La communication des données est bonne voire très bonne pour les dates d’injection d’Extencilline dans les secteurs public et scolaire et en ce qui concerne les infirmiers libéraux ; elle est moins systématique pour les médecins libéraux et le suivi cardiologique et dentaire. • En cas de rupture de traitement des recherches sont entreprises soit par les professionnels de proximité, soit par la cellule RAA de l’Agence Sanitaire. Recensement initial des patients suivis pour antibioprophylaxie en Nouvelle-Calédonie (1999) Les données existantes pour la Nouvelle-Calédonie étaient incomplètes. En effet, la dispersion des critères de diagnostic et une sous déclaration des cas, ne permettait pas d’obtenir des données précises. Ceci a conduit en 1999 la DASS - NC à réaliser un recensement rétrospectif des patients présentant un RAA et suivis dans le cadre d’une antibioprophylaxie secondaire. Cette phase représentait l’étape préparatoire indispensable avant la mise en place du fichier de suivi actif de ces patients. Ce travail a été effectué par l’examen de tous les dossiers médicaux de patients suivis pour RAA, croisé avec les fiches de déclaration obligatoire reçues par la DASS-NC ainsi que le fichier des patients pris en charge dans le cadre des Longues Maladies. p 2 – I.2.8 .Le R.A.A. - Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 Cette recherche a été exhaustive pour les Provinces Iles et Nord et pour la Province Sud hors grand Nouméa. Elle n’a pas pu être effectuée dans Nouméa. Résultat du recueil de données initial au 31/02/1999 : 795 personnes étaient suivies dans les conditions citées plus haut. - 168 dans la Province des Iles : prévalence 8 / 1000, - 408 dans la Province Nord : prévalence de 10 / 1000, - 219 dans l’intérieur de la Province Sud Aucune interprétation des données complémentaires ne pouvait être réalisée en raison de leur non représentativité du fait de la fréquence importante des données manquantes, principalement pour les patients de la zone du grand Nouméa. Mise à jour du fichier de veille active et mise en œuvre d’un programme de dépistage et de suivi des patients (2005 / 2006). Les données disponibles ont été mises à jour et complétées. Cependant la persistance d’une sousdéclaration très importante des cas dans le secteur privé nécessite une enquête systématique auprès de chaque praticien pour obtenir des données fiables. Pour le grand Nouméa la collecte des données est en cours ; pour cette raison les chiffres concernant cette zone sont probablement sous-estimés. Actuellement (mise à jour le 31/11/2006) 1 688 cas sont inscrits au fichier dont 212 cas archivés, (modification de diagnostic, arrêt de la prophylaxie). Certains de ces patients porteurs de séquelles valvulaires sont suivis par les cardiologues au titre de la valvulopathie résiduelle. Cas déclarés / cas recensés : Bien que maladie à déclaration obligatoire, le RAA reste très largement sous déclaré. Ceci a pour conséquence de rendre difficile la veille du suivi des patients (compliance au traitement…) et de ne pouvoir évaluer l’incidence de la maladie. Pour limiter ces inconvénients, la DASS procède à des enquêtes systématiques. Le graphique suivant indique la proportion de cas de RAA figurant dans le fichier et ayant fait l’objet d’une déclaration spontanée par un médecin. Evolution du fichier des patients RAA du 31.09.2005 au 31.11.2006 Le graphique ci-dessous montre un accroissement continu du nombre de cas répertoriés dans le fichier. Ces cas ne correspondent pas tous à de nouveaux diagnostics mais sont, pour la majorité d’entre eux, des patients non déclarés initialement et découverts par enquête systématique auprès des médecins. La non déclaration des nouveaux cas a pour conséquence l’impossibilité d’évaluer réellement l’incidence du RAA. Le nombre de patients perdus/retrouvés* a augmenté depuis la mise en œuvre du fichier en 1999, reflétant les actions de terrain menées pour « refidéliser » des patients ayant interrompu leur traitement. Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 – Le R.A.A I.2.8 - p 3 Patients archivés 1400 RAA actifs PDV actifs 1200 Perdus/retrouvés Refus de ttt 1000 PDV non actifs (PDV jamais retrouvés) Nouvelles DO 800 Cas découverts par enquête 600 400 200 0 30/09/2005 31/08/2006 30/11/2006 *Légende RAA actifs : = patients pour lesquels il existe un suivi en cours PDV actifs (Perdus De Vue actifs) : patients ne s'étant pas présentés récemment pour leur antibioprophylaxie et pour lesquels des recherches sont en cours. Perdus/retrouvés : patients pour lesquels des recherches ont été entreprises, qui ont été retrouvés et qui sont actuellement bien suivis (sont comptabilisés dans les RAA actifs). PDV non actifs : patients pour lesquels des recherches ont été entreprises et qui n'ont pas été retrouvés au bout de trois mois. Cas découverts par enquête : nouveaux patients introduits dans le fichier et n'ayant pas fait l'objet d'une déclaration obligatoire. Ces patients sont découverts lors d'enquêtes systématiques. Refus de ttt (refus de traitement) : patients perdus de vue, ayant été retrouvés et qui ont déclaré leur refus de traitement malgré les informations et sollicitations. p 4 – I.2.8 .Le R.A.A. - Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 Prévalence du RAA par commune au 31/08/2006 (pour 10000 hab.). (Par ordre décroissant de prévalence et regroupement des communes n'ayant pas de médecin référent) Prévalence du RAA par commune et Province au 31 août 2006 AM BO EA M U O -M LO N O D O T U U U IN PA PO D EG M M D O VO A B R U O O R R EA IS M H U A E E 14,1 25,0 27,6 34,7 35,2 Pr ov in U LI ce TH M FO Ile AC IO U s 83,0 105,6 111,9 111,9 112,5 124,3 124,6 130,7 133,0 U AI KO U C AN AO LO AL U U A A O U YA VE TE A KO 90,8 91,8 92,8 96,5 97,3 0,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0 120,0 140,0 H O FA R IN O -L A FO A- SA R R 46,7 51,8 54,3 59,6 61,3 64,0 64,2 65,3 65,8 66,6 67,5 73,4 74,5 75,7 La commune d'affectation est celle du médecin référent. Source pour le nombre d’habitants par commune: ISEE: population communale au 01.01.06. Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 – Le R.A.A I.2.8 - p 5 Prévalence par province : 100 91,9 90 75,7 80 70 60 50 40 34,7 30 20 10 0 Province Sud Province Iles Province ,Nord Répartition des cas de RAA par tranche d’âge Patients répertoriés au 31/08/2006 indépendamment de l’âge à la date du diagnostic. 5% 0% 6% 11% 19% <5ans 5 ans à <10 ans 10à <15 ans 15 à <20 ans 20 à <30 ans 30 à < 40 ans >40 ans 22% 37% p 6 – I.2.8 .Le R.A.A. - Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 Evaluation de la tendance actuelle à partir des déclarations du service de pédiatrie du CHT Nombre de cas déclarés Le graphique ci-dessous représente l’évolution du nombre de cas déclarés par le service de pédiatrie du CHT. Les déclarations faites par ce service représentent plus du quart des cas déclarés. Par ailleurs la pédiatrie est un déclarant régulier depuis 10 ans. 50 40 30 20 10 0 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Données mondiales Pays Pays industrialisés France Etats-Unis, Japon, Danemark, Australie Guadeloupe Martinique Fidji Polynésie Française Rotoru Nelle-Zélande - non Maoris West. Samoa Northland Nelle-Zélande - non Maoris Northland Nelle-Zélande - Maoris Rotoru Nelle-Zélande - Maoris Pays en voie de développement Période/ > 1990 1995-1997 > 1980 1993 1993 1980-1984 1993 1972-1983 1986 1969-1981 1969-1981 1972-198/ > 1990 tranche d’âge 5-17/18 ans 4-14 ans 5-17/18 ans < 20 ans < 20 ans 5-39 ans 5-19 ans 5-19 ans 5-18 ans < 20 ans < 20 ans 5-19 ans 5-17/18 ans incidence / an / 100.000 0,5 0,13 à 0, 17 0,23 à 1,88 17 20 113 140 190 230 24 116 153 100 à 200 Source : RHUMATISME ARTICULAIRE AIGU: RÉSULTATS D’UNE ENQUETE NATIONALE (1995-1997) C. OLIVIER , H. PORTIER , R. COHEN, B. SCHLEMMER,. I.BOUCOT, D. PEYRAMOND POUR LE GRAPH Incidence annuelle pour 100 000 Malgré la variation des périodes de référence et des tranches d’âge, le tableau qui précède met en évidence les différences qui existent selon les pays, et dans un pays, selon les diverses populations. ANNEXES Fiches techniques RAA Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 – Le R.A.A I.2.8 - p 7 FICHE 1 L’INJECTION IM : ANALGESIE ET REGLEMENTATION Objectifs : • • Assurer l’antibioprophylaxie parentérale du malade atteint par le RAA Favoriser la compliance du patient au soin et au suivi de son traitement en réduisant la douleur lors de l’administration de l’IM. Pour la prophylaxie des rechutes du RAA, l’antibiotique de référence est l’Extencilline® qui présente l’avantage d’assurer une pénicillinémie efficace et très prolongée après son administration unique (à renouveler toutes les 3 semaines). Son principal inconvénient est la douleur entraînée par l’injection. Gestion de la douleur LA XYLOCAINE®. (LIDOCAINE 1%) Est utilisée comme anesthésique. Son action est obtenue grâce au blocage nerveux périphérique. La concentration utilisée varie en fonction de l’indication et du but recherché, de l’âge et de l’état pathologique du patient. L’anesthésie obtenue est fonction de la dose utilisée. La dose à injecter est fonction de la technique d’anesthésie pour laquelle le produit est utilisé Précautions d’emploi : L’utilisation de la lidocaïne nécessite : - un interrogatoire destiné à connaître le terrain, les thérapeutiques en cours, les antécédents du patient. - de faire l’injection strictement hors des vaisseaux après aspirations répétées, - maintenir le contact verbal avec le patient durant l’injection. L’EMLA® L’usage de l’EMLA® a donc pour but de prévenir la douleur du patient au point d’injection. Le vécu de la douleur laisse des traces mnésiques qui génèrent l’anxiété et peut être à l’origine du peu de compliance du malade ou parfois de l’abandon du traitement. L’EMLA agit en bloquant totalement et de façon réversible la conduction nerveuse. Son utilisation bien que facile, nécessite quelques règles de bon usage. Elle est plutôt réservée aux enfants, la durée d’application optimum est de 1 à 2 heures avant l’injection. La durée maximale est de 4 heures. Après application de la crème, faire localement un pansement occlusif. Prendre en compte le temps d’application avant de réaliser l’injection. 3 millimètres d’épaisseur cutanée sont anesthésiés en 1 heure d’application. L’anesthésie persiste 1 à 2 heures après le retrait du topique. Réglementation concernant l’injection de Xylocaïne® par un infirmier : La possibilité pour un infirmier d’effectuer, hors présence d’un médecin, une injection contenant de la Xylocaïne® est définie dans le décret n°2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier. L’article 6 habilite l’infirmier à pratiquer les injections et perfusions soit en application d’une prescription médicale, qui sauf urgence doit être datée et signée, soit en application d’un protocole écrit qualitatif et quantitatif préalablement établi, daté et signé par le médecin. Aucune exception n’est faite pour les anesthésiques locaux. Seules les injections et perfusions de produits d’origine humaine et les injections de médicaments à des fins analgésiques dans des cathéters périduraux et intrathécaux ou à proximité d’un tronc ou d’un plexus nerveux, ne peuvent être réalisées qu’à condition qu’un médecin puisse intervenir à tout moment ; et seules les anesthésies locorégionales sont dévolues aux infirmiers anesthésistes. Notons par ailleurs que le risque de réaction anaphylactique est supérieur avec la pénicilline qu’avec la Xylocaïne®, est qu’il serait regrettable de priver un patient d’analgésie ou de refuser de pratiquer l’injection au prétexte du risque d’un choc. p 8 – I.2.8 .Le R.A.A. - Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 FICHE 2 : L’INJECTION INTRA-MUSCULAIRE Présentation des produits : L’Extencilline® se présente sous la forme de poudre et de solvant pour suspension injectable IM Trois dosages sont disponibles ; 600 000 UI, 1.2 M UI et 2.4 M UI. La Xylocaïne® (lidocaïne) se présente sous forme de solution injectable. Doses employées: Les doses d’Extencilline®, employées lors du traitement prophylactique, varient selon l’âge du patient et de son poids. Poids des patients Extencilline® et lidocaïne Jusqu'à 30 Kg 600.000 UI + ½ cc lidocaïne à 1% 30 à 60 Kg 1.2 millions UI + 1 cc lidocaïne à 1% Supérieur à 60 Kg 2.4 millions UI + 1 cc lidocaïne à 1% Administration de l’IM Lors de l’administration de l’Extencilline® en IM, dans le but de minimiser au maximum la douleur éprouvée par le patient, quelques précautions sont recommandées : • Avant l’injection : - ne pas omettre de vérifier que le malade n’est pas allergique à la pénicilline. - une attention particulière sera portée au choix de l’aiguille à utiliser (0.7/30 : embout noir, 0.8/50 embout vert) pour éviter son obstruction par le médicament. - diluer l’Extencilline® (agiter soigneusement) et veiller à ce qu’il ne reste pas de résidu au fond du flacon. - aspirer la dose prescrite - rajouter au produit la dose de Xylocaïne® préconisée (une seule injection) - varier les points d’injection et les noter au dossier. • Pendant l’injection : - injection en voie IM profonde exclusivement. - avant d’injecter le produit, s’assurer que l’aiguille n’est pas dans une veine en effectuant une légère aspiration. - ne pas injecter trop rapidement sans toutefois traîner. - ne pas injecter en voie IV : durant l’injection aspirer pour le vérifier. • Après l’injection : - ne pas masser le point d’injection. Une variante utilisée par certains praticiens consiste à injecter la Xylocaïne® seule, à laisser la seringue et l’aiguille en place, puis à préparer l’Extencilline®. Ensuite, tout en laissant l’aiguille en place, la seringue d’anesthésique est remplacée par la seringue d’Extencilline®. Cette technique a pour avantage de respecter le délai d’action de la Xylocaïne®. Elle nécessite des manipulations précautionneuses pour respecter l’asepsie et une bonne coopération du patient. Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 – Le R.A.A I.2.8 - p 9 FICHE 3 LE TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE ORAL Indications : La thérapie orale étant moins efficace que la thérapie parentérale, elle ne sera utilisée qu'en dernier recours. 1 / Soit pour le patient qui refuse les injections 2 / Soit pour le patient qui ne peut pas recevoir des injections intramusculaires 3 / Soit pour le patient allergique à la pénicilline En l’absence d’allergie à la pénicilline : La dose à employer est la suivante: patient dose fréquence Inférieur à 30 Kg 0,5 g / jour 2 prises quotidiennes. A partir de 30 Kg 1 g / jour 2 prises quotidiennes. En cas d'allergie. Pour le patient allergique à la pénicilline: Emploi de macrolide (ERYTHROCINE®, JOSACINE® et autres). dose fréquence 0,50 mg /Kg/jour. 2 prises quotidiennes. p 10 – I.2.8 .Le R.A.A. - Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 ☺ FICHE 4 LE SUIVI CLINIQUE Le suivi par le référent de proximité Il a pour objectifs de : → Veiller à la bonne adhésion thérapeutique → Assurer la coordination du suivi → Entretenir la motivation des malades et de leur famille dans le cadre d'un traitement long et pénible. → Détecter une rechute ou une évolution non prévue Un rythme de consultation mensuel à trimestriel est nécessaire selon le cas de figure Le suivi cardiologique : Lors de la découverte de la crise de RAA, qu'elle soit initiale ou qu'il s'agisse d'une rechute, un bilan cardiaque est indispensable. Un ECG et une échocardiographie seront pratiqués à la recherche d'atteinte cardiaque. En cas de confirmation de l'atteinte cardiaque l'échocardiographie permettra d'en déceler la gravité. A l'issue du traitement de la phase aiguë un nouveau contrôle cardiaque est préconisé. Il sera renouvelé après trois mois de traitement. A l’issue de la phase aigue il a pour objectif la surveillance de la valvulopathie afin de pouvoir proposer un traitement protecteur du myocarde s’il le faut et pouvoir poser au bon moment l'indication d'un geste chirurgical en cas d'atteinte sévère, En fonction de la gravité de l'atteinte cardiaque : 1°) durant la première année qui suit la découverte de la pathologie, il comprendra : → un ECG systématique → une à deux échocardiographies selon que l'atteinte cardiaque est modérée ou plus importante. 2°) durant la deuxième année, → un ECG systématique → une échocardiographie durant l'année. 3°) durant les trois années suivantes : → un ECG par an → une échocardiographie par an 4°) si "perdu de vue" récupéré (arrêt du traitement supérieur ou égal à 3 mois) → bilan cardiaque à renouveler. Les soins dentaires en prévention secondaire: Les soins dentaires dans le cadre de la prévention secondaire sont indispensables pour la prévention de l'endocardite infectieuse chez les patients atteints de CRC Une consultation dentaire doit être réalisée au moins deux fois par an. Les soins éventuellement nécessaires seront pratiqués sous prophylaxie de l'endocardite infectieuse. Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 – Le R.A.A I.2.8 - p 11 FICHE 5 PREVENTION DE L’ENDOCARDITE INFECTIEUSE Nom du patient…….…………… Prénom…………………………. Date de naissance……………….. Identité du médecin……………………. Ce patient a une CARDIOPATHIE A RISQUE D'ENDOCARDITE INFECTIEUSE Précisez……………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………… RECOMMANDATIONS GENERALES • • • Se brosser les dents tous les jours après chaque repas. Consulter régulièrement son dentiste au minimum tous les 6 mois. Ne pas négliger une carie: consulter sans attendre son dentiste. • • Bien désinfecter toute plaie cutanée même superficielle. En cas de plaie infectée, voir avec son médecin si un antibiotique est nécessaire. • Avant tout soin prévenir le médecin ou le dentiste que l’on a une cardiopathie à risque d’endocardite infectieuse. EN CAS DE SOIN DENTAIRE. Avant tout soin dentaire, il est absolument indispensable de prendre un antibiotique. Une seule prise orale dans l'heure précédant le soin est suffisante. Pas d'allergie à la pénicilline et Pas de prescription de pénicilline dans les 4 semaines précédentes Allergie à la pénicilline ou patient sous Extencilline® (RAA) AMOXICILLINE posologie enfant: 75mg/kg posologie adulte:3g PRISTINAMYCINE posologie enfant: 25mg/kg Posologie adulte: 1g p 12 – I.2.8 .Le R.A.A. - Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 FICHE 6 PREVENTION DE L’ENDOCARDITE INFECTIEUSE RECOMMANDATIONS GENERALES • • • Se brosser les dents tous les jours après chaque repas. Consulter régulièrement son dentiste au minimum tous les 6 mois. Ne pas négliger une carie: consulter sans attendre son dentiste. • • Bien désinfecter toute plaie cutanée même superficielle. En cas de plaie infectée, voir avec son médecin si un antibiotique est nécessaire. • Avant tout soin prévenir le médecin ou le dentiste que l’on a une cardiopathie à risque d’endocardite infectieuse. EN CAS DE SOIN DENTAIRE. Avant tout soin dentaire, il est absolument indispensable de prendre un antibiotique. Une seule prise orale dans l'heure précédant le soin est suffisante. Pas d'allergie à la pénicilline et Pas de prescription de pénicilline dans les 4 semaines précédentes AMOXICILLINE Allergie à la pénicilline ou patient sous Extencilline® (RAA) PRISTINAMYCINE posologie enfant: 75mg/kg posologie adulte:3g posologie enfant: 25mg/kg Posologie adulte: 1g Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006 – Le R.A.A I.2.8 - p 13 FICHE 7 TRAITEMENT ANTI-INFLAMMATOIRE Aspirine : A utiliser chez les sujets sans cardite ou avec une cardite légère, avant le déparasitage par albentazole, et surtout tant qu’une infection à Staphylocoque aureus n’est pas écartée. Posologie : 80 mg/kg/jour en quatre doses, toutes les 6 heures. La dose quotidienne maximale est de 3 g. Durée du traitement : Habituellement 4 semaines, ou jusqu’à disparition des signes inflammatoires. Stéroïdes : Utilisés chez les malades ayant une cardite modérée ou sévère ou si l'évolution est défavorable sous aspirine. La réactivation possible d'une tuberculose sous-jacente doit être gardée en mémoire. Des anguilluloses malignes peuvent se développer chez les malades sous stéroïdes. Réaliser systématiquement avant la mise en route du traitement une cure d'albendazole 400 mg/jour pendant trois jours. Posologie : 2 mg/kg/jour sans excéder 80 mg/jour de prednisone. La prednisone peut s'administrer en une ou plusieurs prises quotidiennes. Durée du traitement : La durée totale est de deux à trois mois. La posologie de 2mg/kg est maintenue jusqu’à normalisation de la VS (voir critères ci-dessous), généralement un mois, suivie d’une diminution progressive sur 1 à 2 mois (par exemple pour une posologie initiale de 60mg/jour, moins 10mg/jour par palier d’une semaine, soit 50mg/jour la première semaine de diminution puis 40mg/jour, puis 30mg/j, 20mg/j, 10 mg/j et arrêt. Les critères d’efficacité du traitement sont les suivants : 1. 2. 3. 4. 5. Température normale Absence de signe ou symptôme articulaire Absence de signe d'insuffisance cardiaque Disparition, réduction, et/ou stabilisation des souffles cardiaques, Retour à la normale ou stabilisation, de la silhouette cardiaque à la radiographie du thorax, et des indices fonctionnels à l’échographie 6. Normalisation de l'intervalle PR sur l'ECG 7 Vitesse de sédimentation < 25 mm p 14 – I.2.8 .Le R.A.A. - Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 2006