Sous-groupes additifs de R L’objectif de cette séance est de démontrer le résultat qui suit. Théorème 1 : Sous-groupes additifs de R Soit G un sous-groupe de (R, +). Trois cas sont possibles : — G = {0}, — ou bien, il existe un unique a > 0 tel que G = aZ, — ou bien, G est dense dans R. Démonstration. On suppose que G ∈ / {0}. Alors, il existe x0 6= 0 tel que x0 ∈ G. Quitte à remplacer x0 par −x0 , on peut supposer que x0 > 0 et x0 ∈ G. Par conséquent, l’ensemble A = {g > 0/ /g ∈ G} est non vide. Comme cette partie de R est minorée par 0, elle admet une borne supérieure noté a vérifiant a > 0. — Cas où a > 0 : D’après la caractérisation de la borne inférieure, il existe x, y ∈ G tels que a 6 x 6 y < 2a. Ainsi 0 6 y − x < 2a − a et donc 0 6 y − x < a. Comme y − x ∈ G et que a = inf A alors y − x = 0. Cela signifie qu’il existe un unique x ∈ G tel que a 6 x < 2a. D’après la caractérisation de la borne inférieure, nécessairement a = x ∈ A. Ainsi, a = min(A). Montrons que G = aZ par double inclusion. Comme a ∈ G et que G est un sous-groupe de (R, +) l’inclusion aZ ⊂ G est claire. Soit x ∈ G. Posons n = xa . De ce fait, xa − 1 < n 6 xa puis 0 6 x − an < a. Or a, x ∈ G et n ∈ Z donc x − an ∈ G. Enfin, comme a = inf(A) alors nécessairement x − an = 0. Ainsi, x = an ∈ aZ. — Cas où a = 0 : Montrons que G est dense dans R. Soient x ∈ R et > 0. Montrons que l’intervalle ouvert ]x − , x + [ contient, au moins, un élément de G. Comme a = 0 alors, d’après j k la caractérisation de la borne inférieure, il existe g ∈ G tel que 0 < g < . Posons n = xg . De ce fait, xg − 1 < n 6 xg puis 0 6 x − ng < g < . ng est donc à la fois un élément de G et un élément de ]x − , x + [. Remarque I Ce résultat est à comparer avec celui décrivant les sous-groupes additifs de Z. Soit G un sous-groupe de (Z, +). Deux cas sont possibles : — G = {0}, — ou bien, il existe un unique a ∈ N? tel que G = aZ. Corollaire 2 : Sous-groupes multiplicatifs de R+? Soit G un sous-groupe de (R+? , ×). Trois cas sont possibles : — G = {1}, — ou bien, il existe un unique b > 1 tel que G = bZ , — ou bien, G est dense dans R+? . 1 Démonstration. Considérons l’application bijective ln : R+? → R x 7→ ln(x) Soit G un sous-groupe de (R+? , ×). On démontre aisément que ln(G) est un sous-groupe de (R, +). Par le théorème précédent, — ln(G) = {0}, — ou bien, il existe un unique a > 0 tel que ln(G) = aZ, — ou bien, ln(G) est dense dans R. Plusieurs cas s’offrent ainsi à nous. — Si ln(G) = {0} alors G = {1}. — S’il existe un unique a > 0 tel que ln(G) = aZ alors G = (ea )Z et b = ea convient. — Si ln(G) est dense dans R alors eln(G) est dense dans eR , c’est-à-dire G est dense de R+? . 2