24 | La Lettre du Gynécologue • n° 363 - juin 2011
DOSSIER Hormone et cancer du sein
seulement lorsque la dernière grossesse remonte à
moins de 15 ans. Si la dernière grossesse remonte à
plus de 30 ans, la mortalité baisse de 35 % (18-20).
Discussion
La carence estrogénique s’accompagne d’une baisse
du risque de cancer du sein. On peut probablement
ranger dans cette catégorie la ménopause prématurée,
la castration, la durée d’allaitement, l’âge tardif des
premières règles et l’utilisation d’antiestrogènes.
Concernant les facteurs de risque eux-mêmes, la
situation est plus confuse : l’utilisation d’estrogènes,
tant pour la contraception que pour le traitement
de la ménopause, ne majore pas le risque de cancer
du sein, et l’augmentation statistique du risque avec
l’estradiolémie endogène n’est pas concluante du
fait de facteurs confondants comme le poids, les
ovaires polykystiques, l’exercice physique, la nutri-
tion ou les grossesses antérieures… De même, pour
les THM, il semble qu’il faille davantage incriminer
l’insulinorésistance induite par les progestatifs que
les stéroïdes eux-mêmes.
La naissance et la puberté sont des situations à
risque de carcinogenèse, du fait de la proliféra-
tion mammaire qui se poursuit jusqu’à la fin de la
première grossesse menée à terme. Le risque dépend
de la présence de facteurs de croissance comme
l’insuline et l’IGF-1 (intensité de la prolifération) et
de la rencontre de carcinogènes comme les radia-
tions ionisantes.
La grossesse s’accompagne d’un triple phénomène :
augmentation transitoire du risque (facteurs inflam-
matoires immunologiques et hyperinsulinisme), et
aggravation du pronostic, elle aussi transitoire ; puis,
plus à distance (10 à 15 ans environ), apparaissent
une diminution du risque et une amélioration du
pronostic (différenciation cellulaire). Le risque global
dépend de l’âge de la première grossesse, qui déter-
mine le ratio risque augmenté/risque diminué, mais
aussi le risque attribuable, qui dépend de l’impact du
risque relatif sur le risque spontané, qui, lui, dépend
de l’âge.
Les mastopathies bénignes induisent un risque qui
n’est pas en rapport avec des phénomènes hormo-
naux mais qui est lié au caractère histologique.
Conclusion
Depuis l’ère du "tout-hormonal" dans la responsa-
bilité du cancer du sein, la roue a tourné. Seules la
durée et la profondeur d’une carence estrogénique
expliquent une diminution du risque de cancer du
sein. Toutes les autres situations de surrisque font
appel à des facteurs de croissance ainsi qu’à des
phénomènes immunologiques, histologiques et
inflammatoires. Il faut se garder de vouloir à tout
prix y voir un effet de l’hyperestrogénie relative
ou absolue, ou même d’un effet progestérone ou
progestatif. ■
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in early-onset cancer. Breast Cancer Res 2005;7:R541-54.
*Premier médicament veinotonique en unités (IMS Health, mars 2010)
11 DN 01 P / 03-11 - ILLUSTRATION HERVÉ GILLET
Daflon 500 mg Fraction flavonoï que
purifiée micronisée. Présentation : comprimé
pelliculé saumon. Composition : Fraction flavo-
noïque purifiée micronisée 500 mg correspon-
dant à 450 mg de diosmine, 50 mg de flavo-
noïdes exprimés en hespéridine.Propriétés :
En pharmacologie et pharmacologie clinique
:
Daflon 500 mg diminue la distensibilité et réduit la stase
veineuse, normalise la perméabilité et renforce la résistance
capillaire.
En clinique
: des études cliniques contrôlées à double insu contre placebo ont mis en
évidence l’activité thérapeutique du médicament en phlébologie, dans le traitement de l’insuffi-
sance veineuse chronique des membres inférieurs, fonctionnelle et organique. Indications : (1)
Traitement des symptômes en rapport avec l’insuffisance veinolymphatique (jambes lourdes,
douleurs, impatiences du primo-décubitus). (2) Traitement des signes fonctionnels liés à la crise
hémorroïdaire. Mises en garde :
Crise hémorroïdaire
: l’administration de ce produit ne
dispense pas du traitement spécifique des autres maladies anales. Le traitement doit être de
courte durée. Si les symptômes ne cèdent pas rapidement, un examen proctologique doit être
pratiqué et le traitement doit être revu. Grossesse et allaitement :
Grossesse
: des études
expérimentales chez l’animal n’ont pas mis en évidence d’effet tératogène. Par ailleurs,
dans l’espèce humaine, aucun effet néfaste n’a été rapporté à ce jour.
Allaitement
: en
l’absence de données sur le
passage dans le lait maternel, l’allai-
tement est déconseillé pendant la durée du
traitement. Effets indésirables : Troubles digestifs
banals et troubles neuro végétatifs n’obligeant pas à l’arrêt du
traitement. Posologie et mode d’administration :
Insuffisance veino-
lymphatique
: 2 comprimés par jour, soit 1 à midi et 1 le soir, au moment des repas.
Crise hémorroïdaire
: 6 comprimés par jour les 4 premiers jours, puis 4 comprimés par
jour pendant 3 jours. Durée de conservation : 4 ans. Date de mise à jour du texte : janvier
2008. Boîte de 30 comprimés : AMM 34009 328 660 07. Boîte de 60 comprimés : AMM 34009
383 418 36. Non remboursé Sécurité sociale. Non agréé Collectivités. Information médicale :
Euthérapie - Tél. : 01 55 72 60 00. Les Laboratoires Servier - 22, rue Garnier
- 92578 Neuilly sur Seine Cedex. Pour une information complète : cf. RCP sur
le site www.afssaps.fr ou à défaut sur demande auprès du laboratoire.
2 comprimés par jour
INSUFFISANCE VEINOLYMPHATIQUE
(1)
CRISE HÉMORROÏDAIRE(2) : 6 COMPRIMÉS PAR JOUR PENDANT 4 JOURS
PUIS 4 COMPRIMÉS PAR JOUR PENDANT 3 JOURS
11_DN_01_P(21x29,7)_PAGE PRESSE 21x29,7 16/03/11 16:17 Page1
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