TEC, 2010 – Stratégie nationale d’adaptation du secteur touristique en Tunisie - Synthèse 4/17
des répercussions sur plusieurs composantes de l’offre touristique, tant pour des raisons de confort
que de santé. Les hôtels et équipements sont mal adaptés à ces fortes chaleurs : la répartition des
activités dans la journée ne permet pas de profiter des conditions les plus favorables et ils s’y
adaptent avec un recours massif à la climatisation.
Par ailleurs, les pays européens connaîtront également des évolutions, avec sans doute une
augmentation des températures. Si, en 2080, Berlin connaît un « climat espagnol », les allemands
viendront-il toujours chercher le soleil au sud de la Méditerranée ?
Les menaces sur le littoral
Les impacts les plus importants sur les ressources touristiques seront incontestablement liés au recul –
voire dans certains cas la disparition – des plages de sable. Les impacts de l’élévation accélérée du
niveau de la mer, combinée à d’autres phénomènes complexes (érosion, subsidence etc.) sont déjà
sensibles dans plusieurs régions. Le recul du trait de côte, menaçant les infrastructures touristiques
(hôtels, marinas, golfs) construites à proximité du littoral, et le risque est croissant de submersion
marine liée aux tempêtes sont également des menaces qui nécessitent une anticipation dès
maintenant.
La gestion de la ressource en eau
La Tunisie connaît déjà un stress hydrique sensible. Cette pression accrue aura des répercussions sur
les aménagements et les bâtiments à vocation touristique en termes de conception et de coûts
d’exploitation mais également de sécurité sanitaire. Par ailleurs, les pressions exercées par l’activité
touristique sur la ressource en eau, de manière concentrée dans le temps et dans l’espace, seront
de plus en plus problématiques, y compris à court terme.
La question des transports et de la mobilité touristique
Les objectifs internationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre nécessiteraient, afin
de limiter la hausse des températures à 2°C au-delà de l’ère préindustrielle, un considérable effort
pour les pays développés émetteurs de flux touristiques. Dans ces pays, tous les secteurs
économiques et toutes les pratiques sociales (dont le tourisme) seront touchés. Pour la Tunisie, où la
quasi-totalité des arrivées internationales (hors proximité) se font par avion et où ce mode de
transport fait l’objet d’investissements lourds, cet impact est, à terme, une réelle menace. Ce dossier
constitue une problématique encore peu comprise et appropriée par les acteurs du tourisme car les
tendances actuelles ne préfigurent pas ces impacts futurs.
L’augmentation des coûts d’exploitation
Les politiques volontaristes d’atténuation des émissions de CO2 de la Tunisie, renforcées par la
pression internationale sur les questions de changement climatique et par l’augmentation
inéluctable du prix du pétrole au niveau mondial, impliquent des hausses à venir des coûts
d’exploitation des établissements touristiques. Cette problématique est d’ailleurs déjà bien
appréhendée par le secteur professionnel. Seules des politiques visant la sobriété et l’efficacité
énergétique des équipements permettront de maîtriser ces coûts pour maintenir la rentabilité des
entreprises touristiques.
1.2.2 Des opportunités à saisir
L’extension des saisons
La modification des saisons les plus propices et des régions touristiques résultant du changement
climatique devrait être plus favorable aux intersaisons et aux régions du nord et régions
montagneuses. Ces évolutions semblent tendre vers une distribution saisonnière moins contrastée,
plus étalée, du potentiel climato-touristique et balnéaire ainsi que vers une certaine convergence