chaque année. (…) Les plages constituent une ressource naturelle à exploiter entraînant le développement de
complexes balnéaires le long de la côte près des centres d’urbanisation actuels.
L’exemple de Hamman Sousse située au Nord Est de Sousse, qui a vu son économie muter et ses paysages se
transformer radicalement, illustre bien les nouvelles confrontations entre agricultures et urbanismes balnéaires. A la fin
des années 70, la création de la première station balnéaire de la Tunisie marque la fin d’une activité agricole
traditionnelle le long de la côte de cette région. Dès son ouverture, la station connaît un succès économique qui
entraîne l’installation de nouveaux équipements touristiques. Cette urbanisation littorale tourne le dos à l’arrière-pays
et croît en bande étroite face à la mer en utilisant les espaces ruraux. Le paysage agricole qui présentait une agricole
traditionnelle des ouljas, parcelles agricoles sur le front de mer, s’est vu radicalement transformé en paysage hôtelier
de qualités architecturales douteuses. Il reste aujourd’hui quelques parcelles enclavées entre les hôtels. Il faut
également noter une tendance à l’abandon des activités agricoles afin de se tourner vers des activités touristiques
perçues comme plus lucratives, ce qui a pour effet une spéculation foncière autour des zones touristiques.
Document 4 : Les acteurs du développement touristique en Tunisie
L'essor touristique remonte à la période d'émergence du jeune État tunisien et à la volonté de son leader Habib
Bourguiba. Dès 1960, le tourisme occupe une place de choix dans les plans de développement successifs. En 1959,
l'État tunisien intervient directement dans ce secteur en créant la Société hôtelière et Touristique de Tunisie (SI
FIT) qui devient le premier constructeur d'hôtels de Tunisie (90 % de la capacité d'hébergement en 1962). Depuis, sa
part a régressé (20% en 1964, 8 % en 1972, 4% eu 1985) l'État ayant décidé de vendre la totalité de son parc.
L'implication de l'État s'est aussi traduite par des encouragements apportés aux promoteurs touristiques. De
nombreuses mesures législatives ont permis d'encourager la production hôtelière et touristique et d'accorder
des avantages aux industries qui, tel le tourisme, travaillaient pour l'exportation. (…) L'État a aussi multiplié les
encouragements indirects aux promoteurs touristiques privés: création de l'Agence Foncière Touristique (AFT)
chargé d'établir des procédures d'acquisition des terrains par achat à l'amiable (droit de préemption) ou
confiscation pour cause d'utilité publique. De 1973 à 1980, l’AFT a réalisé 1500 acquisitions pour un coût global
de 3,5 millions de dinars. (…) À partir de 1975, des sources de financement extérieures ont été de plus en plus
fréquemment sollicitées car le coût des réalisations hôtelières se révélait excessivement élevé. Les sources de
financement ont d'abord d'origine européenne (Club Med avec Djerba la Douce en 1971 et Calypso en 1972), puis
arabes et en provenance du Moyen-Orient (Consortium koweïtien de développement immobilier, Consortium
tuniso-koweitien de développement, Compagnie touristique arabe, Banque tuniso-koweïtienne de développement,
etc.).
Document 5 : Un plan d’action et d’avenir pour le tourisme tunisien
[…] La réalité est toute autre. Une réalité qui s’est endurcie, eu égard aux objectifs ambitieux fixés par le Président de
la République, pour le secteur, à l’horizon 2014. Des objectifs pour la concrétisation desquels, il a fallu repenser
entièrement, la stratégie, l’approche, les moyens et les mécanismes.
L’étude stratégique de développement du tourisme à l’horizon 2014 n’a rien inventé de particulier, au niveau du
diagnostic du tourisme tunisien. Elle a confirmé ce qui a été déjà établi, par deux précédentes études internationales,
désormais, restées dans les tiroirs, sans aucun suivi
La nouveauté de l’actuelle étude, réside dans le fait qu’elle est accompagnée d’un plan d’action, daté, budgétisé. Pas
moins de cinq axes stratégiques, 20 actions prioritaires et 160 mesures sont issues de l’étude afin de rétablir de l’ordre
dans le secteur et de remédier aux multiples lacunes relevées par le diagnostic.
A l’exception d’un savoir-faire avéré et historique, l’état des lieux du tourisme tunisien n’est en rien reluisant. Dans le
diagnostic détaillé sur l'ensemble des composantes du secteur, réalisé par le Bureau d’étude Roland Berger, on y relève
plus de points faibles que de points forts.
Il est vrai que l’étude relève des atouts indiscutables de la destination Tunisie et de son tourisme. Il s’agit notamment
d’un emplacement géographie idéal, une histoire et un patrimoine riches, ainsi qu’une infrastructure moderne. Le
tourisme tunisien, souligne l’étude, s’est développé très tôt, suite à une politique volontariste de l’Etat, et sur la base
d’un savoir-faire unique. En tout cas, cela semble, le seul point positif du tourisme tunisien. Le diagnostic, ne relèvera
après, qu’une suite de points faibles, auxquels, il est impératif de remédier si, le tourisme national a envie de retrouver
son positionnement, en Méditerranée […]
D’ailleurs, 70% du chiffre d’affaires du secteur est réalisé au cours de la haute saison. Autre faiblesse du tourisme
tunisien, une offre d'hébergement peu diversifiée présentant une qualité hétérogène. Elle est principalement, avec plus
de 80%, une offre hôtelière avec en prime des unités en vieillissement. Sur les 240 mille lits en exploitation, environ
100 mille ont été construits, il y a plus de 20 ans. A cela s’ajoute, une qualité de services qui laisse à désirer, due à un
déficit de formation ainsi qu’une situation financière critique avec le surendettement du secteur. Un endettement
estimé à environ 3000 MD dont 800 MD, de dettes accrochées, et pour la résolution duquel, on a opté pour des
solutions au cas par cas, plutôt que pour une solution globale.
Insaf Fatnassi, « Tourisme tunisien : Un plan d’action, daté et budgétisé, pour assurer l’avenir », 19 août 2010,
[http://www.businessnews.com.tn/BN/BN-lirearticle.asp?id=1090714]. Consulté le 28 août 2010.