Spectacle créé avec le soutien du Théâtre de l’Agora, scène nationale Évry-Essonne et de la SPEDIDAM
La Compagnie Atelier de l’Orage est en Résidence à l’Espace Culturel « La Villa » de Villabé et subventionnée par le Département de l’Essonne
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VAKI KOSOVAR
PAROLE(S) DU KOSOVO
(TITRE PROVISOIRE)
RÉCITS DE VIE ET CONTES TRADITIONNELS
DUN ALBANAIS DU KOSOVO À PARIS
Un spectacle de la Compagnie Atelier de l’Orage
De et par Simon PITAQAJ
Avec Arnaud DELANNOY
Mise en scène Gilles CUCHE
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PORTRAIT
PARTIR POUR SURVIVRE
Simon PITAQAJ a grandi au Kosovo, dans une bourgade où Albanais, Serbes et Roms, chrétiens comme
musulmans, savaient ce que voulait dire « vivre ensemble ». Malgré la pauvreté et la rudesse du travail
quotidien, Simon garde un bon souvenir de ces années. Tout bascule en 1991 après le déclenchement
de la guerre en Yougoslavie. Même si à cette époque le conflit « dur » se limite à la Slovénie, les
Kosovars d’origine albanaise deviennent suspects et indésirables pour les armées nationalistes serbes.
Intimidations quotidiennes, arrestations arbitraires, emprisonnements, tortures, premières exécutions
sommaires… il est temps de partir pour survivre.
NE PLUS ETRE ESCLAVE DES CHOSES
Comme nombre de Kosovars, son père est depuis quelques années déjà ouvrier en France. Simon le
rejoint en 1993 et débute une nouvelle vie dans une cité de la périphérie de Paris. Il y retrouve
l’atmosphère familiale de son village d’origine, mais découvre une autre forme de rupture : celle qui
sépare les « quartiers » du reste de la société française. Une sorte d’enfermement dont il s’accommode
mais qui ne lui convient pas. Il devient serrurier, commence à gagner sa vie, mais il y a un hic. Il a
l’impression que, après avoir été esclave de la violence politique dans son pays, il est devenu « esclave
des choses ». Simon ressent un vide dans sa vie.
Il a 20 ans lorsque son frère aîné l’invite au théâtre… sa vie bascule. Trois ans plus tard il rentre dans
L’Atelier d’expression théâtrale de Radka Riaskova à Paris, il découvre « le langage de l’âme
humaine ». Tchekhov, Ibsen, Tennessee Williams, Molière, Pouchkine, Dostoïevski, Platon, Marivaux…
Simon lit tout ce qu’il peut, vit la nuit, rencontre le Tout-Paris artistique. Malgré la précarité matérielle,
il s’éveille, s’instruit, devient acteur, se lance dans la mise en scène et en 2008, au lendemain de
l’indépendance du Kosovo, crée sa propre compagnie : LIRIA, liberté en albanais.
UN MESSAGE D’HIER POUR DEMAIN
Parallèlement Simon se fait conteur. Il traduit, réécrit et interprète de nombreux contes traditionnels du
Kosovo qui l’ont bercé enfant. Explorant diverses facettes de l’oralité, sa maîtrise de l’improvisation et
du jeu d’acteur lui permet de s’adresser à tous les publics. Car, plus qu’un simple divertissement,
conter est pour Simon un devoir de mémoire envers les jeunes générations. Un message d’hier pour
demain.
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NOTE D’INTENTION
LA RENCONTRE
J’ai rencontré pour la première fois Simon PITAQAJ, il y a un an environ. Il m’avait appelé, un peu par
hasard, la veille de la première de l’un de ses spectacles pour venir assister au filage de sa générale. Ne
pouvant m’y rendre mais intrigué par son accent et guidé par mon intuition, je lui ai proposé de
déjeuner ensemble quelques semaines plus tard pour faire connaissance et bavarder. De manière
assez inattendue, j’ai immédiatement ressenti une profonde sympathie pour ce « personnage » qui
semblait sortir d’un film de
Kusturica
. Ce jour là, j’ai fait parler Simon de son métier, de son parcours
professionnel (reconnaissant au passage certaines similitudes avec le mien), de ses envies et de sa vie.
Et pendant que je l’écoutais se raconter, une idée est progressivement née en moi : faire un spectacle
ensemble.
Un spectacle de conte. Un spectacle de contes du Kosovo. Un spectacle de contes du Kosovo mais pas
seulement. Un spectacle de contes du Kosovo où Simon parlerait aussi à la première personne et
raconterait son histoire d’Albanais du Kosovo réfugié à Paris et ce faisant raconterait l’histoire de
tous les réfugiés, de tous les « migrants ». Car Simon n’est pas un héros. Son histoire est celle de tout
un chacun. De toutes celles et ceux qui subissent l'Histoire plus qu’ils n’en sont acteurs, nous rappelant
avec humilité que l'homme est bien peu de choses, entrainé dans la grande roue de la Vie.
LE SPECTACLE
Simon PITAQAJ conte depuis de nombreuses années et possède déjà un répertoire riche de nombreux
contes et légendes qu’il a lui même traduits et réécrits. C’est dans ce large fonds que nous puiserons
les histoires traditionnelles du spectacle que nous retravaillerons ensemble.
En ce qui concerne les récits de vie nous procèderons à un véritable travail de collecte. Notre but étant
de raconter la « grande » Histoire à travers l’histoire particulière de Simon, nous ne retiendrons que les
épisodes les plus marquants et emblématiques de sa vie. Si le sujet est grave et profond, nous
tâcherons néanmoins de le rendre également léger et sensible en conservant certaines anecdotes
croustillantes comme celle où Simon, mort de peur, prit l’avion pour la première fois pour venir à Paris.
Afin de donner une dimension véritablement documentaire au spectacle, nous illustrerons ces
passages autobiographiques en projetant sur un écran en fond de scène des cartographies, des photos
de famille, mais également des images tirées de la Collection des frères Marubi, qui témoignent de la
manière dont on vivait dans les campagnes du Kosovo au début du XX°S et encore jusqu’au milieu des
années 80.
Lors des passages contés, cet écran servira de cyclo pouvant changer de couleur au gré des histoires.
Dans la forme finale, un musicien sera également présent aux côtés de Simon.
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COMPAGNONNAGE
L’Art du récit plus que tout autre forme de spectacle vivant nécessite la présence du public. Au moment
de la représentation bien sûr mais également tout au long du processus de création. A cette fin, nous
proposerons un “Compagnonnage de création” à des structures culturelles relai : Théâtres, services
culturels, médiathèques, établissements scolaires… désireux de nous accompagner et de nous
soutenir de manière active dans cette nouvelle aventure.
Ces partenariats - que nous imaginons à géométrie variable – nous permettront comme nous le
souhaitons de répéter le spectacle en présence de publics mais également de tisser un lien intime avec
les territoires traversés en inscrivant notre geste artistique dans la durée et non plus dans l’éphémère
d’une simple représentation.
AUTOMNE 2016 : “Le Temps des Contées
Durant cette période, Simon ira seul à la rencontre des publics dans les écoles, collèges, médiathèques,
maisons de quartiers… Il y contera quelques-unes des histoires de son répertoire de contes
traditionnels mais y racontera également certains épisodes et anecdotes choisis de sa vie. Cette étape
du travail, véritable « répétition en public », nous permettra de travailler, tester et affiner en direct les
matériaux préalablement sélectionnés.
Chaque séance sera unique, volontairement différente de la précédente, dans le choix des histoires et
anecdotes présentées en tenant compte du public présent mais également des exigences et nécessités
liées à notre processus de création.
PRINTEMPS/AUTOMNE 2017 : “Le Temps du Spectacle
Une fois le spectacle achevé, nous retournerons sur les territoires visités pour offrir en partage le fruit
de notre travail commun. A l’issue de la représentation, les spectateurs seront invités à poursuivre
l’échange avec Simon autour d’un bol de soupe aux saveurs des Balkans.
Parallèlement à ce parcours de création, Simon Pitaqaj proposera également des Ateliers pratiques en
direction des enfants mais également des adolescents et des adultes :
Ateliers Théâtre / Conte autour de son répertoire de contes traditionnels
Ateliers Écriture autour des souvenirs et récits de vie
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CONTE CONTEMPORAIN
Contes traditionnels, souvenirs, proverbes et dictons populaires : à la manière des rhapsodes de
l’antiquité nous tâcherons de tisser entre eux plusieurs fils avec pour ambition finale l’écriture d’un
véritable récit ou conte contemporain dont le personnage principal sera Simon PITAQAJ, albanais du
Kosovo à Paris.
Souvenirs
« J'ai laissé mon village et mon bâton de berger pour venir à Paris en pensant que j'allais habiter et
faire du vélo aux pieds de la tour Eiffel! Mais en réalité c'est au pied d'une tour de cité que je me suis
retrouvé… sans vélo, car je me l’étais fait voler ».
« Quand j'étais petit j'adorais aller en cachette dans la chambre de mon grand-père parce que sous son
oreiller il y avait son pistolet ! J'aimais le tenir dans la main c'était lourd et froid ! Je me disais
comment les mecs au cinéma le font tenir dans leurs ceintures! J'étais toujours frustré car je n’avais pas
de ceinture pour essayer et faire comme au cinéma ».
Mon père me disait toujours :
« Si les gens prennent ce chemin, toi prends-le en sens inverse ».
*
Chez nous on dit
« L’Homme fort ou il te tue ou il te pardonne.
Le faible lui ne te tue pas mais il ne te pardonne pas non plus ».
« Si on a perdu de l'argent, on n'a rien perdu
Si on a perdu les amis, on a perdu la moitié de ce que l'on a
Et si on a perdu l'espoir, on a tout perdu ».
« Un chien sans queue ne peut exprimer sa joie ».
« L'homme qui se vante de n'avoir jamais pleuré n'est pas le plus grand des hommes
mais le plus grand des imbéciles ».
« Il a un caractère d'Albanais.
S ‘il trébuche sur une pierre,
Il lui tire dessus ».
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