2.2 - Les dendrogrammes
Le dendrogramme est une figure arborescente. Si, dans sa construction, l'on
introduit l'hypothèse que les ressemblances sont le reflet d'une relation de parenté, le
dendrogramme est généalogique ; si l'on introduit celle que les ressemblances
évoluent au cours du temps, le dendrogramme est phylogénétique. Les
dendrogrammes retenus dans cette section mettent en évidence des ressemblances
entre différents taxons.
L'objectif de recherche est souvent double ; dans un premier temps, il s'agit de
mettre en évidence sur un schéma synthétique (le dendrogramme) les relations
généalogiques ou évolutives entre plusieurs taxons ; dans un second temps,
d'apprécier leur degré de divergence. Ce dernier est estimé en fonction soit du temps
qui sépare les taxons, soit des différences génétiques, moléculaires ou autres
accumulées entre ces mêmes taxons.
Les constructions phylogénétiques sont bâties principalement à partir de
l'anatomie comparée, l'ontogénie et la paléontologie.
L'anatomie comparée a pour objectif de rechercher les homologies en utilisant,
par exemple, le principe de subordination des caractères de B. de JUSSIEU ( les
caractères constants sont plus importants que les caractères inconstants), ou encore
celui des connexions de É. GEOFFROY SAINT-HILAIRE (voir la section précédente) : quelles
que soient leur forme, leur taille ou leur fonction, des organes sont reconnus
homologues s'ils possèdent les mêmes connexions avec d'autres organes.
L'ontogénie utilise le principe de récapitulation (loi biogénétique fondamentale)
de E. HAECKEL, mais reformulé par Gareth NELSON (1973) : lorsque l'on peut suivre la
transformation d'un caractère d'un état général vers un état plus spécialisé, le
caractère le plus général est le plus ancien, le moins général est le plus récent, dérivé
du premier. La règle de G. NELSON, qui n'est pas sans rappeler les deux premières
règles de K. E. von BAER, est une hypothèse de travail et non une loi.
La paléontologie fournit des arguments morphologiques, mais aussi des
arguments chronologiques.
À ces données traditionnelles s'ajoutent aujourd'hui celles de la biologie
moléculaire : séquençages des protéines, de l'ADN, de l'ARN, hybridation de l'ADN.
L'unité de base de la construction phylogénétique est très souvent l'espèce,
puisqu'elle est un groupe génétique fermé : l'interfertilité existe uniquement entre ses