Sujet n°1 - Épreuve composée

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Devoir 4h – 1ES : 2013-2014
Sujet n°1 - Épreuve composée
Cette épreuve comprend trois parties.
1.
Pour la partie 1 (Mobilisation des connaissances), il est demandé au candidat de répondre aux questions en faisant appel à ses
connaissances personnelles dans le cadre de l’enseignement obligatoire.
2.
Pour la partie 2 (Étude d’un document), il est demandé au candidat de répondre à la question en adoptant une démarche
méthodologique rigoureuse de présentation du document, de collecte et de traitement l’information.
3.
Pour la partie 3 (Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire), il est demandé au candidat de traiter le sujet :
en développant un raisonnement ;
en exploitant les documents du dossier ;
en faisant appel à ses connaissances personnelles ;
en composant une introduction, un développement, une conclusion.
II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.
Première partie : Mobilisation de connaissances (6 points)
1. Que fait-il entendre par « défaillance du marché » ? (3 points)
2. Vous montrerez que la socialisation est un processus qui se poursuit au delà de l’enfance. (3 points)
Deuxième partie : Étude de document (4 points)
Après avoir présenté le document, vous comparerez la répartition des tâches domestiques selon le genre.
Répartition au cours d’une journée, du temps de travail domestique dans un couple, selon l’activité des femmes
Journée moyenne
Femme
Homme
Active à temps
plein
3h55
2h14
Active à temps
partiel
4h29
2h14
Sans emploi
Ensemble
6h45
1h52
5H01
2h07
Source : Insee, enquête emploi du temps 2005
Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points)
A l’aide du dossier documentaire et de vos connaissances, vous montrerez par quels processus l’identité d’un
individu se construit-elle ?
.
Document 1 :
Les convictions politiques et religieuses sont, toujours aujourd’hui, ce qui se transmet le mieux. Bien que s’effritant
quelque peu dans la dynamique générationnelle, le clivage gauche-droite en France continue de structurer les
identités. Quatre français sur dix (41%) s’inscrivent dans la continuité des choix de gauche ou de droite de leurs
parents. Si l’on rajoute ceux qui reconnaissent une filiation apolitique, ni de gauche ni de droite - et ils sont
tendanciellement de plus en plus nombreux (29 % en 2007) -, la continuité politique domine et concerne les deux
tiers des français (65%). Si la connaissance du vote apparaît plus incertaine entre parents et enfants, les grandes
affiliations idéologiques constituent des repères importants et relativement stables dans l’histoire des familles.
Reste une proportion non négligeable, un tiers, pour qui la transmission parentale n’a pas joué dans le sens de la
continuité. Les chemins de l’héritage ont pu se brouiller en raison de l’hétérogénéité ou de la discordance des choix
parentaux. Les cas de vraies ruptures restent marginaux. Seuls 10 % des Français ont changé de camp politique par
rapport à leurs deux parents, passant à gauche alors qu’ils ont deux parents situés à droite (le cas le plus fréquent),
ou passant à droite alors que leurs deux parents sont positionnés à gauche. La transmission politique est d’autant
plus effective que l’homogénéité des choix parentaux est affirmée. Et les mères y jouent un rôle particulièrement
déterminant. [...]
1
Le repérage politique élémentaire entre la gauche et la droite est chargé affectivement dans l’histoire des familles.
Se dire de gauche, de droite, ou ni de gauche ni de droite, est un attribut de l’identité souvent hérité. Mais le vote
échappe davantage à cette logique de continuité et d’homogénéité. On peut être de gauche comme ses parents mais
ne pas voter comme eux. Même chose à droite. Ainsi, 43 % des Français reconnaissent ne pas voter comme leurs
parents, et les femmes en nombre encore plus important que les hommes (41% contre 39%), et ce dans une même
proportion à gauche qu’à droite (1).
Bien que centrale dans l’expérience affective, la famille connaît l’éclatement, les recompositions, une
diversification de ses formes propres. Depuis un certain temps, le doute, en matière de politique, la défiance, le
désenchantement, le brouillage des identifications touchent toutes les générations.
(1) Enquête CSA, février 2007
Anne Muxel, Toi, moi et la politique. Amour et convictions, Paris, Seuil, 2008.
Document 2 :
Les pratiques culturelles selon l’enfance (8-12ans) selon le niveau scolaire des parents et la pratique de lecture des
parents.
Ensemble
Niveau scolaire des parents
- Aucun diplôme
- Primaire
- Collège, technique court
- Lycée, technique long
- Supérieur
Pratique de lecture des parents
- Aucun des parents lecteur
- Un seul des parents lecteur
- Deux parents lecteurs
Lecture
de
livres
64
Cinéma
Musées, Expositions,
Monuments historiques
Théâtre,
Concerts
36
21
11
47
66
70
78
80
23
31
43
50
62
5
13
26
37
61
5
9
10
19
26
52
72
81
25
41
52
9
24
42
5
1
25
Champ : personnes de 15 ans ou plus, n’ayant pas été élevées en institution.
NB : Dans le cas où la personne a été élevée exclusivement par sa mère, il s’agit de la profession de la mère.
Lecture : 47% des personnes dont les parents étaient sans diplôme, lisaient des livres lorsqu’elles avaient entre 8 et
12 ans.
Chloé Tavan, « Les pratiques culturelles : le rôle des habitudes prises dans l’enfance », INSEE Première, n°883,
février 2003.
Document 3 :
Ces adolescents de banlieue sont les victimes du chômage, de l’échec scolaire et d’une certaine pauvreté, mais ils
sont aussi soumis à tout un ensemble de stéréotypes négatifs attachés à la mauvaise réputation du quartier dans
lequel ils vivent, au racisme, aux anticipations policières… Pour une grande part, ils intériorisent ces rôles de
victimes et de « loubards » ; ils adhèrent aux catégories qui les excluent. Ils sont « aliénés » dans ce sens où ils se
perçoivent comme les responsables de leur propre malheur et se comportent comme les victimes d’un destin
écrasant. Ils acceptent en particulier l’image négative qui leur est donnée d’eux-mêmes par l’école : incapacité,
absence de volonté, « bêtise »… Il leur est d’autant plus difficile de résister à ce stigmate que l’école « s’acharne »
à les faire réussir. Bref, ils se définissent conformément aux stigmates qui leur sont imposés.
F.Dubet, Sociologie de l’expérience, Le Seuil, 1994.
2
3
Correction :
Mobilisation des connaissances :
1 : Que faut-il entendre par « Défaillance du marché » ?
Selon Paul Krugman, le marché est défaillant lorsque « la poursuite individuelle de ses intérêts personnels, plutôt
que de contribuer à promouvoir les intérêts de la société dans son ensemble, peut en fait détériorer la situation de
cette société ». En effet, lorsque le marché fonctionne de façon satisfaisante (« main invisible ») les individus
poursuivent leurs objectifs personnels, mais le marché les pousse à satisfaire l’intérêt général (par l’intermédiaire
des prix qui sont un vecteur d’information et une procédure d’incitation). Mais lorsque le marché est défaillant, le
mécanisme des prix ne joue pas sont rôle (ou le joue mal) et dès lors la satisfaction de l’intérêt général n’est pas
assurée. Par exemple, en présence d’un bien collectif ou d’un bien commun le marché est défaillant. De même, en
cas d’externalités négatives (pollution), le mécanisme des prix n’incite pas à réduire cette externalité, de même
qu’il n’incite pas à produire des externalités positives. Autre exemple, en cas d’asymétrie d’information le marché
fonctionne mal, il peut même disparaître sous l’effet d’un processus d’anti-sélection.
Étude document : Comparez la répartition des tâches domestiques selon le genre. (3 points)
Présentation du doc (1point)
Ce document fait apparaître de fortes inégalités dans la répartition de ces tâches domestiques : les femmes passent
beaucoup plus de temps que les hommes à s'occuper des tâches domestiques. (1 point)
Selon l'INSEE, en 2005, alors que les hommes passaient en moyenne 2h07 par jour en travail domestique, les
femmes y consacraient 5h01, soit 2,5 fois plus de temps. (Lecture de données pertinentes : 1 point, valorisation de
tout calcul pertinent)
On constate que les femmes au foyer consacrent 4 fois plus de temps que leur conjoint aux tâches domestiques.
Mais, même quand la femme travaille à temps complet, elle y passe presque 2 fois plus de temps que son conjoint.
L'activité de la femme fait très peu varier le temps que consacre l'homme aux activités domestiques : les hommes
dont la femme n'a pas d'emploi y consacrent seulement 22 minutes de plus que ceux dont la femme est active
occupée. (1 point)
Raisonnement
Identité : façon dont un individu se définit et dont les autres le définissent. L’identité sociale contribue à définir la
personnalité sociale d’un individu. Elle renvoie à l’ensemble des traits sociaux et culturels propre à une personne
ou à un groupe et qui lui donnent le sentiment d’une unité. La personnalité sociale intègre les différents statuts
occupés par un individu.
L’identité sociale d’un individu dépend largement de sa socialisation primaire. En effet, durant l’enfance l’individu
va acquérir des normes, des valeurs mais aussi faire l’apprentissage de rôles et de statut. Ainsi, au cours de son
enfance, l’individu va peu à peu construire sont identité politique c'est-à-dire ses futurs choix politiques. D’après le
doc 1, les parents transmettent leurs opinions politiques et même s’ils existent, rares sont les cas de divergences
d’opinions entre parents et enfants. Ainsi, la continuité politique entre les générations de parents et d’enfants
concerne près de 2/3 des français. Ici, il y a alors transmission d’une identité politique à travers la familiarisation et
l’inculcation. Par exemple, l’enfant observe ses parents se rendent aux urnes ; il entend et intériorise les discours
politiques entendus chez ses parents. La socialisation primaire contribue alors à une reproduction des opinions et
croyances politiques contribuant ainsi à façonner l’identité politique de l’enfant.
L’identité sociale d’un individu dépend aussi des pratiques culturelles au sein de sa famille. Ainsi, on observe un
certain continuum entre les pratiques culturelles des parents et celles des enfants. En effet, sur 100 individus de plus
de 15 ans ayant des parents possédant un niveau de diplôme supérieur, 80 lisaient des livres lorsqu’ils avaient entre
8 et 12 ans contre 47 % pour les individus ayant des parents ne possédant aucun diplôme. Là encore, le processus
de transmission qui repose sur la socialisation par répétition contribue à façonner les pratiques culturelles des
enfants et modèle ainsi leur identité et par la transmission d’un ensemble de prédispositions qui s’incarneront de
façon durable dans le corps de l’individu : c’est ce que Bourdieu appelle l’habitus.
Par ailleurs, la socialisation primaire contribue aussi à façonner l’identité sociale de l’individu à travers le
processus de socialisation différenciée selon les sexes. On n’éduque pas les filles et les garçons de la même
4
manière au sein des familles. Ainsi, on socialise une petite fille pour qu’elle remplisse son futur rôle de femme et
qu’il intériorise des statuts ce qui influencera son identité sociale et sa vie future lors de la socialisation secondaire
qui se déroule tout au long de la vie. De la même manière, on ne socialise pas les individus de la même façon en
fonction de leur milieu social. Ainsi, au sein des familles bourgeoises, il y a la transmission de valeurs telles que
l’élégance, une certaine retenue, certaines pratiques culturelles comme les rallyes. A travers, cela les membres de la
bourgeoise émettent le désir de rester dans ce que le couple de sociologues les Pinçon Charlot nomment cet « entresoi » bourgeoise qui va façonner l’identité des individus car le partage de traits sociaux et culturels communs leur
donne un sentiment d’unité.
Cependant, parfois, grâce à la rencontre entre différents milieux sociaux, l’identité d’un individu peut évoluer.
C’est le cas lorsqu’un individu connaît une mobilité sociale grâce à l’école. Cette instance de socialisation lui
donne alors à voir les normes et les valeurs de son groupe de référence qui ne sont pas forcément les mêmes que
son groupes d’appartenance et de ce fait l’individu va connaître une socialisation anticipatrice qui peut conduire à
une acculturation modifiant alors son identité sociale puisque l’individu adoptera alors les normes et les valeurs
d’un groupe social autre que celles de son groupe d’appartenance. Ainsi, socialisation primaire et secondaire sont
souvent en adéquation et les normes et les valeurs reçues pendant l’enfance influencent grandement celles à l’âge
adulte.
Pourtant, B.Lahire montre que les pratiques culturelles évoluent au cours du temps tout comme le doc 1 montre que
parfois, les enfants n’ont pas les mêmes opinions que leurs parents dans le domaine politique. Ainsi, 43 % des
français déclarent de pas voter comme leurs parents (doc 1) Ceci s’explique par le fait que l’individu appartient à
une multitude de groupes sociaux et qu’il voit donc d’autres normes et valeurs. Ainsi, au contact des autres, par
interaction, il va se forger sa propre personnalité. C’est ce que Lahire nomme l’homme pluriel qui va construire son
identité au contact des autres.
De plus, l’identité est souvent remodelée lorsqu’il existe des conflits de socialisation entre les différentes instances
de socialisation. C’est le cas par exemple à l’école, où les normes et les valeurs de certaines familles sont en
inadéquation avec celles de l’école. Bourdieu montre en effet, que les individus sont inégalement dotés en capitaux
économique, social et culturel (à définir) et que les enfants issus des milieux aisés s’adaptent mieux aux exigences
de l’école que les enfants issus des familles populaires qui auront ce de fait du mal à construire leur identité au sein
du système scolaire. Ces conflits de socialisation peuvent aussi se passer entre une instance de socialisation
primaire et secondaire. Par exemple, l’entrée dans le couple et l’expérience de la vie active peut venir chambouler
les normes et les valeurs acquises durant la socialisation primaire.
Ces conflits de socialisation peuvent alors conduire à des processus de déviance qui eux remodèleront l’identité des
individus. En effet, la transgression d’une norme qui correspond à une déviance primaire d’après Lemert peut
conduire à une déviance secondaire dès lors que ces écarts à la norme deviennent courants. L’individu est alors
étiqueté et stigmatisé. D’après Becker, la déviance résulte des interactions et il considère que le déviant est celui
auquel a été attribué l’étiquette de déviant. Dès lors, cette stigmatisation va conduire l’individu à modifier ses
comportements et à entrer dans une carrière de déviant modifiant ainsi son identité sociale. Il va alors adopter les
normes et les valeurs de son groupe de référence qui dévient alors le groupe de déviant. Ainsi, d’après F.Dubet, les
déviants se définissent conformément aux stigmates qui leur sont imposés.(doc 3)
I] Le rôle de la socialisation primaire.
1) Phase importante de la socialisation de l’individu où se transmettent les normes et les valeurs. Doc 1 : l’exemple
de la socialisation familiale au sein des familles avec une certaines reproduction des opinions politiques entre
parents et enfants.
Présenter ici les mécanismes de transmission qui s’appuie sur la familiarisation et l’inculcation.
2) Ces instances de socialisation peuvent entre complémentaires ou en conflits ce qui a un impact sur la
construction de l’identité de l’individu. Exemple de l’acculturation à l’école.
Socialisation anticipatrice.
II] Et de la socialisation secondaire
Une certaine continuité entre les 2 : le rôle des pratiques culturelles doc 2
Mais une évolution possible de l’identité : ce n’est pas parce que les parents de pratiquent pas que l’individu ne lit
pas par exemple. Théorie de Lahire sur l’homme pluriel. Thèse de l’acquisition.
Exemple des couples étudiés en cours qui montre que la socialisation secondaire peut contredire la primaire
III] le rôle des interactions : l’exemple de la déviance : doc 3 : remodelage de l’identité : on entre dans une carrière
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de déviant.
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