La problématique du logement social, et en particulier dans les départements et
collectivités d’outre-mer (DCOM,) ne laisse que rarement indifférent, tant ses enjeux
politiques, sociaux, économiques et financiers sont importants1. Et les sociétés
immobilières d’Outre-mer (SIDOM) se trouvent placées, parfois malgré elles, au centre
de ces débats. Mais, faute de disposer des outils méthodologiques nécessaires,
l’appréciation portée sur les SIDOM peut être tronquée, sinon biaisée :
• - D’un côté, l’analyse financière permet de repérer très précisément les
coûts du logement social ainsi que leurs modalités de financement, au travers
notamment des différentes contributions publiques dont bénéficient ces SEM ;
• - Mais, de l’autre côté, les avantages économiques et sociaux pour la
collectivité publique, induits par l’activité des SIDOM, ne font pas l’objet d’une
évaluation économique rigoureuse qui pourrait être mise en regard de l’analyse
financière portant sur les coûts. La plupart du temps, les performances économiques
et sociales sont estimées au travers d’indicateurs physiques concernant le volume des
investissements réalisés (offre de logement exprimée en m²) et le nombre de
bénéficiaires (faisant apparaître le gap avec la demande insatisfaite).
L’objectif de la présente étude est d’évaluer l’impact économique et social des SIDOM
en distinguant :
Les effets d’induction macro-économiques (notamment sur la valeur ajoutée et
l’emploi local) de leurs programmes d’investissement et de leur fonctionnement.
Ces impacts sont appréciés au moyen de modèles macro tels que ceux utilisés
dans la méthode des effets ;
Les effets externes des SIDOM, qui sont appréciés au travers, notamment, de leur
contribution au bien-être collectif, de leur participation à la réduction des
inégalités monétaires ou encore du « bénéfice social » qu’elles génèrent pour la
collectivité.
1 IEOM-IEDOM, L’habitat dans les outre-mer français : progrès, enjeux et disparités, Les notes de l’Institut
d’émission, Paris, février 2010.
Ce rapport apporte des éléments de réponse à trois questions principales :
Quel est le poids économique des SIDOM ?
Ces SEM emploient du personnel et créent de la valeur ajoutée (VA). Mais elles ont
aussi des effets d’induction dans toute l’économie. Quel est le montant total de cette
VA induite ? Combien d’emplois sont concernés ?
Quelle est la rentabilité économique des SIDOM ?
Comment apprécier la richesse créée (VA) au regard des investissements réalisés ?
Est-ce que la Collectivité, entendue ici au sens macro-économique comme l’ensemble
des agents économiques2, trouve avantage aux investissements réalisés par les
SIDOM ? (relativement à d’autres usages qu’elle aurait pu faire des fonds)
Les SIDOM bénéficient de subventions d’investissement prodiguées par les
collectivités publiques (État, régions, provinces…). Mais, quel est le coût net de ces
subventions sachant que ces SEM induisent aussi des recettes fiscales ? Ces
subventions sont-elles économiquement « rentables » ?
Quelle est la rentabilité sociale des SIDOM ?
Les SIDOM font profiter à leurs locataires, sous forme de loyers modérés, des aides
publiques qu’elles perçoivent. Ce transfert est-il socialement efficace ? Participe-t-il à
l’amélioration du « bien-être » social ?
Les Outre-mer sont caractérisés par de fortes inégalités de revenu. Les SIDOM
participent à la réduction de ces inégalités en permettant à leurs locataires de se
loger à des prix inférieurs au marché. Quelle est l’importance de ce rééquilibrage ?