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maximum. Les zones périurbaines constituées de collines de 70-500 m
d’altitude entourant Nice ainsi que la Principauté de Monaco sont les lieux
de contamination de la plupart des chiens et des humains.
HISTORIQUE :
Leishmania infantum agent de la leishmaniose méditerranéenne est mis
en évidence pour la première fois par Charles Nicolle à l’Institut Pasteur
de Tunis en 1908 (Nicolle et coll., 1907, 1908a, 1908b). Pour le Sud de la
France, c’est à Marseille que le premier cas de leishmaniose est identifi é
chez un chien par Pringault en 1914 (Pringault, 1914). Les deux premières
observations humaines de leishmaniose viscérale (LV) en France sont décri-
tes en 1918 chez deux enfants serbes vivant à Nice depuis 18 mois (Labbé
et coll., 1918) et c’est en 1922 qu’est rapporté le premier cas indiscutable-
ment autochtone chez un enfant né et n’ayant jamais quitté la Principauté de
Monaco (D’Oelnitz et coll., 1922, 1925). La même année on signale, pour
la première fois la maladie chez le chien dans la région grassoise (Césari et
coll., 1925). En 1931, 25 cas de LV de l’enfant sont recensés en 5 ans à l’Hô-
pital Lenval de Nice (Rumpelmayer et Guiberteau, 1931). En 1932, D’Oel-
nitz décrit 4 cas de LV chez des adultes et plus de 40 cas de LV infantile
sur le littoral méditerranéen en 10 ans (D’Oelnitz, 1932). En 1933, il publie
un livre de mise au point intitulé « Diagnostic et traitement du Kala-Azar
Méditerranéen de l’Enfant et de l’Adulte » (D’Oelnitz, 1933). On voit ici
apparaître le terme de Kala-Azar qui est la forme de LV observée en Inde.
Elle est due à Leishmania donovani et s’accompagne de tâches noirâtres ou
bistres qu’on n’observe pas chez les malades du Bassin méditerranéen. Ce
terme est donc inapproprié pour parler de la LV méditerranéenne.
Toujours en 1933, Faure-Brac soutient sa thèse de Docteur Vétérinaire à
Lyon. Il sacrifi e 187 chiens à la fourrière de Nice, trouve 18% de chiens
parasités dont 11 % d’entre eux sans signe clinique. Il parle d’infection
latente et insoupçonnée donc de porteurs asymptomatiques. Cette notion
va être oubliée pendant plus d’un demi-siècle (Faure-Brac, 1933).
Il faut attendre 1943 pour la description du premier cas humain d’une
leishmaniose cutanée dans les Alpes-Maritimes (Nicolas et coll., 1943).
Jusqu’en 1962, on dénombre environ 230 cas cumulés de LV essentielle-
ment pédiatriques chez l’Homme (Houin, 1962). La nette régression de la
fréquence de la LV est soulignée dans les Alpes-Maritimes de 1960 à 1970
avec seulement 2 cas rapportés au cours de cette période (D’Oelnitz et
coll., 1971)
En 1972, Taliercio et coll. établissent une ébauche de cartographie de la
leishmaniose canine en retenant 2 zones d’enzootie principales suburbai-
nes : la région de Grasse à une altitude de 300-500 m avec un important
foyer urbain à Grasse même et la région de Nice avec surtout la zone de
37
collines qui entoure la ville du Nord-Ouest au Nord-Est et qui culmine à
Aspremont à environ 500 m (Taliercio et coll., 1972). De 1970 à 1985, 206
cas de LV humaine, soit environ 13 cas par an, sont recensés pour toute la
région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Quilici et coll., 1987). De plus, ces
auteurs estiment à 1% le rapport du nombre de cas de LV humaine rapporté
au nombre de cas de leishmaniose canine. Pour conclure ce chapitre, on
notera qu’un des premiers cas observés dans le monde d’association LV
avec le SIDA l’a été à Nice (Le Fichoux et coll ; 1986) de même qu’un des
rares cas observés chez un chat (Ozon et coll., 1998).
LES PHLÉBOTOMES DES ALPES-MARITIMES :
Le phlébotome est un diptère de petite taille (moins de 5 mm de long), jaune
pâle, velu, bossu avec des gros yeux noirs. Il présente des ailes lancéolées
dressées en V en position de repos. Sa faible dimension, sa pâleur et son
vol silencieux fait qu’il est rarement remarqué. Dans les Alpes-Maritimes,
l’activité des phlébotomes est essentiellement estivale et crépusculaire. Il
se déplace par vol sautillant et saccadé. Seule la femelle est hématophage et
plusieurs repas sanguins sont parfois nécessaires à la maturation des œufs.
La femelle pond, un par un, une cinquantaine d’œufs qui mesurent 300 à
400µm et sont déposés dans des microhabitats riches en matières organi-
ques (qui serviront de nourriture aux larves) avec un bon degré d’hygromé-
trie comme les terriers de rongeurs et les ssures des murs. En hiver dans
les Alpes-Maritimes, les phlébotomes n’hibernent qu’au stade larvaire. On
ne retrouve pas de phlébotomes au-delà de 700-800m d’altitude.
L’importance de l’enzootie canine et l’existence de cas humains ont été à
l’origine du choix des lieux des enquêtes entomologiques sur les phléboto-
mes réalisées au cours des années 1990 (Izri et coll, 1992, 1996a, 1996b)
qui font suite aux travaux de Giacomo (Giacomo, 1978).
Dans les Alpes-Maritimes et en Principauté de Monaco, 5 espèces de phlé-
botomes ont été mises en évidence : Sergentomyia minuta qui ne piquerait
pas l’Homme, Phlebotomus mascittii, et Phlebotomus perfi liewi (ce dernier
isolé pour la première fois en 1993, Izri et coll., 1994). Le rôle vecteur de ces
2 espèces n’est pas prouvé chez nous. Phlebotomus perniciosus et Phleboto-
mus ariasi sont les 2 espèces vectrices dans les Alpes-Maritimes. Au cours
des enquêtes entomologiques, il a été démontré que les densités de phlébo-
tomes dans les zones périurbaines en particulier de Nice et Monaco sont peu
élevées mais que l’infestation vectorielle y est fréquente (4% en moyenne).
Phlebotomus perniciosus représente le vecteur principal de la leishma-
niose en zone périurbaine. Son abondance autour des clapiers a permis
de suspecter ceux-ci comme un des gîtes principaux de reproduction des
phlébotomes. Les clapiers situés à proximité de chiens porteurs de leish-
manies semblent constituer un facteur de risque dans la transmission de la
leishmaniose (Fauran et coll., 1998).
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