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collines qui entoure la ville du Nord-Ouest au Nord-Est et qui culmine à
Aspremont à environ 500 m (Taliercio et coll., 1972). De 1970 à 1985, 206
cas de LV humaine, soit environ 13 cas par an, sont recensés pour toute la
région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Quilici et coll., 1987). De plus, ces
auteurs estiment à 1% le rapport du nombre de cas de LV humaine rapporté
au nombre de cas de leishmaniose canine. Pour conclure ce chapitre, on
notera qu’un des premiers cas observés dans le monde d’association LV
avec le SIDA l’a été à Nice (Le Fichoux et coll ; 1986) de même qu’un des
rares cas observés chez un chat (Ozon et coll., 1998).
LES PHLÉBOTOMES DES ALPES-MARITIMES :
Le phlébotome est un diptère de petite taille (moins de 5 mm de long), jaune
pâle, velu, bossu avec des gros yeux noirs. Il présente des ailes lancéolées
dressées en V en position de repos. Sa faible dimension, sa pâleur et son
vol silencieux fait qu’il est rarement remarqué. Dans les Alpes-Maritimes,
l’activité des phlébotomes est essentiellement estivale et crépusculaire. Il
se déplace par vol sautillant et saccadé. Seule la femelle est hématophage et
plusieurs repas sanguins sont parfois nécessaires à la maturation des œufs.
La femelle pond, un par un, une cinquantaine d’œufs qui mesurent 300 à
400µm et sont déposés dans des microhabitats riches en matières organi-
ques (qui serviront de nourriture aux larves) avec un bon degré d’hygromé-
trie comme les terriers de rongeurs et les fi ssures des murs. En hiver dans
les Alpes-Maritimes, les phlébotomes n’hibernent qu’au stade larvaire. On
ne retrouve pas de phlébotomes au-delà de 700-800m d’altitude.
L’importance de l’enzootie canine et l’existence de cas humains ont été à
l’origine du choix des lieux des enquêtes entomologiques sur les phléboto-
mes réalisées au cours des années 1990 (Izri et coll, 1992, 1996a, 1996b)
qui font suite aux travaux de Giacomo (Giacomo, 1978).
Dans les Alpes-Maritimes et en Principauté de Monaco, 5 espèces de phlé-
botomes ont été mises en évidence : Sergentomyia minuta qui ne piquerait
pas l’Homme, Phlebotomus mascittii, et Phlebotomus perfi liewi (ce dernier
isolé pour la première fois en 1993, Izri et coll., 1994). Le rôle vecteur de ces
2 espèces n’est pas prouvé chez nous. Phlebotomus perniciosus et Phleboto-
mus ariasi sont les 2 espèces vectrices dans les Alpes-Maritimes. Au cours
des enquêtes entomologiques, il a été démontré que les densités de phlébo-
tomes dans les zones périurbaines en particulier de Nice et Monaco sont peu
élevées mais que l’infestation vectorielle y est fréquente (4% en moyenne).
Phlebotomus perniciosus représente le vecteur principal de la leishma-
niose en zone périurbaine. Son abondance autour des clapiers a permis
de suspecter ceux-ci comme un des gîtes principaux de reproduction des
phlébotomes. Les clapiers situés à proximité de chiens porteurs de leish-
manies semblent constituer un facteur de risque dans la transmission de la
leishmaniose (Fauran et coll., 1998).