05/04/2016 Défense sanitaire des cultures et du bétail 6èmes Entretiens de l’AEI ESA Angers- Mars 2016 Défense sanitaire des cultures et du bétail et AEI Bioqis Fr futura sciences 1 05/04/2016 • L’AEI peut-elle proposer des solutions satisfaisantes face aux difficultés en matière de défense sanitaire des cultures et élevages? • Les difficultés sont connues: Pollutions, réaction des consommateurs,exposition des agriculteurs à des produits présentant des dangers, réduction du nombre des molécules (matières actives), etc. Donc un présent difficile résultant d’une longue histoire Histoire résumée de la défense des cultures, à grands traits Textes extraits de -et d’après- Daniel Lejeune SNHF. et Jean P. Deguine (CIRAD). Résumé : M. Griffon. Février 2016 2 05/04/2016 Aux temps antiques On signale fréquemment les attaques de • Chenilles • Criquets • Ergot de seigle • … John Martin Les sept plaies d’Egypte- Boston J. Bosh Tentation de Saint Antoine qui guérissait le “mal des ardents” –le feu en haut à gauche- ou ergot du seigle Et même avant… • Vers -3000: extraits de plantes pour protéger les stocks alimentaires • Des procédés de lutte biologique étaient utilisés en Chine ancienne à partir d’agrumes 3 05/04/2016 Pline l’ancien… à Rome Pline, auteur romain du premier siècle de notre ère, a compilé plus de 3000 textes de ses ancêtres et de ses contemporains dans son « Histoire Naturelle ». Il écrit par exemple: « En abattant à coups de bâton les branches de la fougère quand elle bourgeonne, le suc qui s'en écoule tue les racines. On dit encore qu'elle ne repousse pas. » Contre les maladies on détruit les végétaux malades par le feu. On crée des nuages de fumées avec du soufre… Pline écrit « Quand vous avez des craintes, brûlez dans les vignes et dans les champs des sarments ou des tas de paille, ou des herbes, ou des broussailles arrachées : la fumée sera un préservatif. » La technique, majoritairement utilisée était l’intervention manuelle et elle demeure toujours d’actualité : Contre les mauvaises herbes : arrachage, binage… 4 05/04/2016 Les Lumières • Des observations rationnelles permettent en agronomie de nombreuses avancées. Duhamel du Monceau peut décrire en 1728 la maladie du Safran qui sévissait alors en gâtinais, qu’en 1753, Parmentier publie son « Traité de la conservation des grains », qu’en 1777, l’abbé Teissier établit la responsabilité de l’ergot du seigle (Claviceps purpurea) dans le mal des ardents. En 1807, répondant à un concours lancé par la société des sciences de Montauban, Abraham-Bénédict Prevost publie enfin un célèbre mémoire sur la Carie du blé (Tilletia caries). C’est le Directoire qui, le premier, rendra obligatoire l’échenillage. Cette loi de l’an VI ne sera reprise et amplifiée qu’en 1890. Puis, vient l’ère des grands fléaux L’allemand De Barye, « père » de la pathologie végétale, montre en 1853 que les Urédinales et les Ustilaginales sont bien la cause des charbons et caries, la même chose à propos du mildiou de la pomme de terre. A la même époque, en France, Prillieux commence à enseigner la pathologie végétale. Syngenta.com 5 05/04/2016 L’ère des grands fléaux Originaire de l'Est des Etats-Unis, le Phylloxera est un insecte piqueur apparenté aux pucerons. Il fut signalé pour la première fois en France en 1863. Au 19ème siècle, le Phylloxera eut une importance économique et sociale dramatique sur la viticulture française et européenne, qui fut dévastée et qui dut intégralement se reconstruire. Le Phylloxera a aujourd'hui colonisé presque tous les vignobles du monde Larousse Les grands fléaux Les colonies ne sont pas en reste pour la précarité des récoltes : en 1866 une invasion de criquets (Schistocerca gregaria) détruit une grande part des récoltes, causant indirectement la mort d’au moins 250 000 personnes. Devant ce fléau, un ramassage massif sera organisé en 1888, avec un résultat ahurissant : 70 000 m3 de jeunes criquets et 10 000 m3 d’oothèques collectés ! 6 05/04/2016 L’ère pasteurienne La révolution pasteurienne est la prise en considération générale des microorganismes. En 1874, Pasteur publie ses travaux relatifs à la flacherie du ver à soie. Il évoque à cette occasion la possibilité d’utiliser des micro-organismes pour lutter contre les insectes nuisibles aux cultures. En 1886, Mayer découvre la mosaïque du tabac. Le champ des ennemis des cultures connus s’accroît avec les virus. En 1888, Prillieux crée la première station de recherche en pathologie végétale 1889 Californie: la lutte biologique Introduction des coccinelles australiennes et néozélandaises dans les orangeraies californiennes contre les cochenilles 7 05/04/2016 Après 14-18: l’ère de la chimie Jusqu’à la fin des années 1930, l’agriculture et l’horticulture furent très démunies en matière de protection phytosanitaire. Malgré de multiples essais, les matières efficaces se limitaient encore à une bonne dizaine. Le soufre ou les sels de cuivre contre les champignons parasites, les arsenicaux, la roténone ou les pyrèthres et surtout la nicotine de la régie des tabacs associée au savon noir contre les insectes phytophages et, depuis la fin de la guerre, les stocks militaires de certains gaz de combat, telle la chloropicrine utilisée pour les traitements sous bâche des arbre fruitiers et autres. Pourtant les recherches s’organisent et s’intensifient : la station de phytopathologie de Prillieux est installée à Versailles. Le décret du 1er mai 1911 crée le service d’inspection phytopathologique des cultures horticoles. De son côté, la lutte contre les adventices, que l’on nomme encore « mauvaises herbes » en est à ses balbutiements. Seul Rabate avait mis au point une technique de désherbage sélectif des blés à l’acide sulfurique. Le désherbage « industriel » des voies de chemin de fer est sans doute à l’origine de grands progrès dans les années 1920 pour les zones non cultivées. La chimie La dépêche.fr 8 05/04/2016 Mais toujours l’intervention manuelle Ramassage de larves de doryphores vers 1950 La lutte contre les vers blancs (larves de hannetons) Les travaux de Botjos et des japonais en 1920, montrent l’implication des pucerons dans la transmission des virus. Le danger des plantes invasives trouvent un premier exemple frappant : celui de l’envahissement de 24 millions d’ha australiens par le cactus raquette (Opuntia) contre lequel on pratique une forme de lutte biologique en introduisant un insecte phytophage (Cactoblastis cactorum). Le CNRA de Versailles comporte dorénavant un laboratoire de phytopharmacie. Pusey Les envahisseurs Bloom IQ.com 9 05/04/2016 Entre la fin du XIX° siècle et la fin de la seconde guerre mondiale Les producteurs disposent de moyens chimiques de plus en plus nombreux tels que soufre et cuivre sous des formes diverses, mais aussi arséniates, roténone, huiles minérales, etc. Souvent non sélectives, polluantes, persistantes dans l’environnement, ces substances sont de plus appliquées dans des conditions rudimentaires Naissance de la PV Application hivernale d’arséniate sur arbre fruitier vers 1920 (photo Syngenta, extraite de Histoire de la protection des cultures de 1850 à nos jours) Montée des traitements avec chimie de synthèse Le doryphore (Leptinotarsa decemlineata) débarque avec les troupes américaines à Bordeaux en 1917 et atteint la Creuse en 1939. Il allait bientôt déferler sur l’Europe entière. Dans une économie d’occupation et donc de restrictions alimentaires, il était vital de prévenir l’arrivée de nouveaux fléaux agricoles. La loi du 25 mars 1941 crée et organise le service de la Protection des Végétaux. En 1942, le français Dupire découvre les intéressantes propriétés du Lindane (isomère gamma du HCH). En 1943, la loi française réglemente la vente des spécialités phytosanitaires et organise l’homologation des pesticides sous la responsabilité conjointe de l’Institut de Recherche d’Agronomie et de la Protection des Végétaux. 10 05/04/2016 Le DDT Les propriétés insecticides du DDT sont mises en évidence par Müller en 1939 et la molécule est industrialisée aux USA à partir de 1942. En 1944, le parathion-éthyle, synthétisé par Schradler est mis en vente. Linquist montre que le sang de lapins ayant absorbé du DDT devient toxique pour les punaises des lits…c’est le début de la lutte endothérapique ! Après guerre: la chimie de synthèse • En 1946 à Louvain (Belgique), le premier congrès international de phytopharmacie met en évidence l’apparition de résistance aux pesticides chez les insectes. On dénombre déjà 14 espèces concernées en 1948. • Le DDT (Dichlorodiphényltrichloroéthane) et l’HCH (hexachlorocyclohexane) arrivent en France en 1950 et Geigy met au point les triazines. • En 1956 La Commission des Essais Biologiques. • L’agriculture bénéficie de la mise au point des hormones végétales de synthèse, parmi lesquelles l’acide 2,4 dichloro-phénoxyacétique s’avère un désherbant sélectif des graminées et donc des gazons. 11 05/04/2016 La chimie et les premières réactions d’opposition En 1960, on isole et analyse la phéromone du ver à soie, prélude à la lutte par piégeage sexuel des Lépidoptères phytophages. En 1962 paraît aux USA la célèbre alarme de Rachel Carson « Le printemps silencieux », bientôt suivi du livre de Jean Dorst « Avant que nature meure » : les deux ouvrages dénoncent les risques irréversibles que les pollutions chimiques font courir aux écosystèmes naturels. Chimie et extension des résistances Salem news Bird note En 1963, Staron découvre le Thiabendazole, premier fongicide systémique. Le paraquat, désherbant total, vante son effet de « labour chimique » et les huiles de pétrole sont utilisées en désherbage précoce de cultures maraîchères (carottes et oignons). En 1969, c’est une liste de 224 espèces d’arthropodes (insectes ou acariens) qui sont résistantes aux pesticides 12 05/04/2016 • En 1964, Jean Ferrat chante « La montagne » L’après 1968 voit le développement de mouvements « écologistes » prônant une vie saine et un retour à une nature « sans produits chimiques ». • Beaucoup insistent sur les limites du « tout chimique » et la nécessité de prendre en compte protection des pollinisateurs, la lutte biologique et intégrée. • Dénonciation de la toxicité chronique des doses mises en œuvre. Les réactions des années 60 Sources: expo J. Ferrat / Jardiner avec Jean Paul Les générations d’insecticides se succèdent suite à la découverte de dangerosités et suite à la R&D des firmes Organophophoréset carbamates Néonicotinoïdes Organochlorés Pyrethrinoïdes Solutions biologiques 13 05/04/2016 Puis, depuis 1970, l’apparition des PGM • En 1972 : autorisation de vente pour le Bacillus thuringiensis. • En 1976, Biliotti crée en lien avec le CNRS, le laboratoire des médiations chimiques. • En 1990, plus de 500 espèces d’insectes résistent aux pesticides. • En 2010, 120 M.Ha en PGM Quelles leçons tire-t-on de l’histoire? • Certaines familles de solutions sont anciennes • La lutte chimique a été fortement privilégiée • Il y a eu un emballement durant les 3 dernières décennies dans la recherche de solutions chimiques mais en même temps dans les interdictions des produits phytosanitaires • Les solutions agroécologiques (AEI) ont démarré très lentement 14 05/04/2016 Un grand trait historique: Plus les cultures pures ont une grande emprise géographique, et… – plus les pullulations de ravageurs et de maladies sont importantes: ils sont devenus “envahisseurs” – Moins les mécanismes tampon et d’autorégulation fonctionnent; ils étaient assurés par la biodiversité – Plus la réaction a été de trouver des solutions chimiques pour attaquer ces envahisseurs – Ces produits –outre les risques associés- sont contournés par des résistances. C’est une escalade a priori sans fin Temps Ecosystème naturel Grande biodiversité Fragmentation Réduction de biodiversité Espèces en équilibre Espèces avec dynamique perturbations Permanence des pop Fluctuations de pop. Agroécosystème Biodiversité très réduite Déséquilibre permanent Envahisseurs Autocontrôle Défense des cultures Corrections 15 05/04/2016 Après l’histoire: Aujourd’hui, quelle est la problématique pour la protection des végétaux? Les “ennemis” des cultures : combien sont-ils? • Compétitrices des plantes cultivées: 2500 espèces • Bioagresseurs (espèces) – – – – – – 15 espèces de viroïdes 500 virus 200 bactéries 8000 champignons 500 nématodes 400 insectes nuisibles • Mais …16000 auxiliaires et parasitoïdes 16 05/04/2016 Avant de continuer, un peu de vocabulaire • PPP: produits phytophamaceutiques = pesticide • Biocides: n’entrent pas dans la chaîne alimentaire: nettoyage des batiments d’élevage, conservation du bois, produits ménagers • Ennemi des cultures= organisme nuisible = bioagresseur ou agent pathogène = ravageur • Adventice (introduite pour les botanistes) • Prédateurs, parasitoïdes • Les PPP contiennent : une ou des substances actives et des formulants. • Le rôle de la substance active est de détruire ou d’empêcher l’ennemi de la culture de s’installer, les formulants servent de support à cette substance tout en renforçant son action. • Ces médicaments des plantes sont commercialisés sous différentes formulations: émulsions, poudres, suspensions, micro granulés, aérosol, liquides, gel de contact.. 17 05/04/2016 Les techniques sont nombreuses • Relatives à l’espèce à protéger: – Variétés résistantes, tolérantes, PGM, plans et semences sains • Relatives à la conduite des itinéraires techniques de l’espèce à protéger: – Dates de semis – Travail du sol – Fumure • Relatives au type de lutte contre l’organisme à combattre – En dehors périodes de nuisibilité: habitat des ravageurs, plantes relais, résidus de récolte, habitat des auxiliaires, destr inoculum – Pendant les périodes de nuisibilité: • Lutte physique: effeuliilage, capture, effarouchement, filets, feu, chasse • Lutte biologique: prédateurs, parasites, auxiliaires • Lutte chimique: PPP, Confusion sexuelle, répulsifs, piégeage de masse 8 domaines scientifiques selon Jean L Bernard • Connaissance des bioagresseurs: par exemple pour des pièges chromatiques, connaître les auxiliaires, faire des régulateurs de croissance d’insectes bloquant leur developpement… • Physiologie végétale: connaissances sur la progression des virus et la thermothérapie, les éliciteurs (acibenzolar-Sméthyl, extrait de fenugrec, ou de laminaires)… • Fonctionnalités entre espèces: Exemples: arbre de judée comme habitat, auxiliaires généralistes et spécialisates, bandes fleuries avec syrphes contre pucerons; microhymenoptères contre cicadelle; Préparations à partir d’antagonistes: Bacillus thurigensis, nematodes entomopathogènes, champignons, bactéries (bacillus subtilis /botrytis cinerea, Coniothyrium minitans/ sclérotinia du colza 18 05/04/2016 • Chimie de synthèse – Produits non bioaccumulables et aisement biodégradables –années 70s– Mécanismes biochimiques existants dans nature (strobilurines issues de strobinurius tenacellus champignon) – herbicide mesotrione issu de feuilles de calistremon citrinus – Conception assistée par ordinateurs des molécules • Météo et effet sur plantes et ravageurs – Effets des traitements selon les stades végétatifs – Capteurs dans les milieux + logiciels = prévision des maladies • Machinisme: desherbinage, drones, précision, buses précision, limitation de dérive, panneaux récupérateurs, broyeuses, ramasseuse de feuilles/ larves hybernantes… • Phéromones sexuelles • Mâles stériles • Genome: mais attention aux résistances des insectes aux insecticides, des herbes au herbicides, des champignons aux fongicides 19 05/04/2016 La chimie évolue • Marché mondial: plus de 40Mrds$ dont 4% biopesticides – France autour de 2Mrds € • Le cahier des charges de l’avenir pour la chimie: – – – – – – – – Non nocif /consommateur Non nocif/ environnement Non nocif/ agriculteurs Fiabilité, emploi aisé Faibles doses / ha Ciblant l’organisme à combatte: spécificité Ne favorisant pas les résistances (?) Prix acceptable La chimie évolue : Charles Descoins AAF • La recherche de nouvelles molcules “au hasard” disparaît: 1 succès/ milliers de tentatives- trop coûteux • Activation de la voie : Amélioration de produits naturels biologiquement actifs • Approche “biorationnelle”ou “drug design”: Pour une molécule cible connue, on essaye par modélisation de trouver une molécule active in silico avec des banques de données- 20 05/04/2016 Puis… • Approche bioinspiration: repérage de Fonctionnalités correspondant à des cibles possibles: ex: carbamates antagonistes d’une hormone juvenile d’insecte, utilisé comme régulateur de croissance d’insecte… Cas des éliciteurs… • Produits de biocontrole – Exemple: phéromones insectes – PNPP Preparations naturelles peu préoccupantes – Biofongicide “esquive” à base de trichoderma (Bayer) Sans oublier • PGM – Maïs et coton Bt : risque de résistance (des zones refuge limitent la résistance) – Glyphosate ready: risque de résistance des adventices de plus en plus signalé (Am. Latine) – Transgenèse naturelle ouvrant la voie à des transgenèses utiles – Gene editing: utilise un processus de mutation naturelle pour des usages potentiels utiles 21 05/04/2016 La société va vers une réduction des PPP • 1993: 984 Matières actives (MA) • Directive 91/414CE 250 MA restent + 110 nouvellles =360 disponibles (données 2005) • Risques humains: – Risque alimentaire: pas de preuves que les résidus aux doses indiquées entraînent des maladies; les LMR (lim max residus) sont toujours respectées. Mais il y a de fortes suspicions quant aux effets dus aux expositions réelles. – Agriculteurs: risque Parkinson (glyphosate et adjuvant), mais cancer non prouvé scientifiquement (etude AGRICAN) bien que très fortes suspicions et reconnaissance du risque par la justice – On trouve des PPP dans 90% des eaux de surface et 57% souterraines – Risques pour les riverains: non estimés mais suspicions étayées Quelles sont les alternatives? • …aux herbicides qui sont soupçonnés de présenter un risque important: – Rotations et successions culturales – allelopathie – Labour “écologique”, binage, faux-semis, robots et solutions “mécaniques” – Surveillance de précision – intervention sélective – Semis direct sous couvertures – Nouvelles molécules (biosinsiration allelopathie) – Molécules acceptables avec “conditions de gestion” applicables par les agriculteurs, et précaution maximale 22 05/04/2016 des alternatives… • …aux fongicides : – Surveillance de précision et interventions “chirurgicales” – Succession diversifiée des PPP sur la même parcelle – Successions culturales défavorables aux maladies et organisées en mosaïque – Techniques culturales relatives aux résidus de cultures – Mulchs limitant les contaminations par le sol –… des alternatives • …aux insecticides soupçonnés de dangerosité: – Prédateurs et paraitoïdes en lâchers inondatifs ou installés sur des habitats locaux – Oiseaux avec nichoirs – Zones attractives- pièges (plantes, phéromones) ou concentrations pour destruction massive – Plantes et substances naturelles répulsives ou stimulatrices des défenses naturelles – Nouvelles molécules bioinspirées par le langage chimique entre plantes et entre plantes et insectes – Résistance génétique des plantes- nouvelles biotechniques 23 05/04/2016 Brève histoire de la médecine vétérinaire, dans ses grandes lignes A partir de diverses sources web Résumé M. Griffon février 2016 Néolithique et Antiquité De -10000 à -3000, domestication des caprins, aurochs, mouflons, dromadaires, porcs, chevaux, éléphants. Très tôt se pose le problème des maladies Figurine Egypte- Wikipedia Longtemps, le traitement des affections humaines et animales ont été très liées. Dans le Moyen Orient: il n’y aurait pas véritablement, semble-t-il, de séparation entre médecine humaine et animale; 24 05/04/2016 La Chine et l’Inde Xème S en Chine: sur le cheval, pratique de: l’acuponcture, le traitement de la cataracte, l’usage du pouls, l’extraction Gravure attribuée à Gan Bozong (période Tang, 618-907), des filaires… représentant Shen Nong, le père mythique de la médecine En Inde, Ayurveda: traditionnelle chinoise, auteur supposé du Shennong bencao jing. stimulants, elixirs, Selon la tradition il possède une tête aphrodisiaques, de buffle. Il est ici figuré avec des cornes (collection Wellcome) hygiène Comme le cheval, les oiseaux de proie utilisés pour la fauconnerie sont considérés comme des animaux dignes de soins. Manuscrit vétérinaire indien (Asvacikitsa). Le cheval, objet de toutes les attentions Destiné à la guerre en Assyrie et tout le Moyen Orient. Surveillance des troupeaux dans l’Asie Centrale Médecins spécialistes à Rome, et les célèbres hypiatres de Byzance Médecin allemand des chevaux au XVIIIe.S. Palefreniers Ninive- Wikipedia Généralisé en Europe avec les Grandes Invasions Animal clé pour la traction attelée: 1/3 de la sole au XVIIIème siècle. Animal de guerre jusqu’en 1914-18 Rôle clé des maréchaux ferrants 25 05/04/2016 L’hypiatrie arabe Anatomie du cheval Bibliothèque Istambul Wiki .Grand investissement de la civilisation arabomusulmane dans le cheval et les soins à lui apporter (société du mouvement) .Invention du fer à cheval et du métier de maréchal . La Renaissance et l’imprimerie ont permis de récupérer les savoirs et fonder l’enseignement. La création de l’enseignement vétérinaire Déplacement des armées expansion: peste bovine péripneumonie, maldies parasitaires,fièvre aphteuse… 1765: Claude Bourgelat de l’Académie d’équitation de Lyon achète le chateau d’Alfort pour y faire l’Ecole Vétérinaire Frontispice du Markhams Maisterpeece, ouvrage en anglais de 1636, containing all knowledge belonging to smith, farrier or horse-leechn. 17 touching the curing of all diseases in the horse. Cohabitation longue entre vétérinaires et maréchaux L’animal comme modèle pour l’humain 26 05/04/2016 L’ère moderne: depuis 1950 • Passage des petits élevages aux ateliers spécialisés avec nouvelle génération de bâtiments • Animal d’élevage = vu comme “animal machine”, système input-output • Médicaments variés: antiparasitaires, vermifuges, antibiotiques, vaccins, compléments alimentaires… • Utilisation en prévention des antibiotiques Les réactions de la société ESB Inquiétude dues aux “maladies “environnementales” :ESB, contaminations dioxine, excès de médicaments, antibiorésistances Ethique: Bien-être animal Futura 6666millionsdimpatients 27 05/04/2016 Quelles leçons tire-t-on de l’histoire? • Les soins pour les animaux se sont accrus et diversifiés avec le développement de l’élevage en ateliers • Les maladies parasitaires et infectieuses ont toujours existé: bactéries, virus, parasites font partie de l’écosystème. • Plus il y a des paysages ouverts et des mouvements des hommes et animaux, plus les “proximités” sont possibles et plus les épidémies peuvent se déployer. Elles peuvent devenir explosives. • Des maladies dues à l’intensité de la production apparaissent: par exemple les mammites, maladies métaboliques • Les méthodes de lutte sont fondées sur les médiaments en particulier les antibiotiques, la vaccination et quelques principes d’hygiène • Les consommateurs deviennent méfiants vis à vis de l’élevage intensif Après l’histoire de la médecine vétérinaire, aujourd’hui: Quelle est la problématique pour la protection des animaux d’élevage? 28 05/04/2016 Maladies (pricipales) des élevages: Ruminants Porcins Aviaires Tuberculose SDRP Newcastle Diarrhées Pneumonies Mycoplsamoses Mammites Brucellose Grippe aviaire Toxoplasmose Rhinites Botuline Fièvres Trichinellose Choléra aviaire Listeria Peste porcine Salmonellose Salmonellose Leptospirose Source: ANSES + Fièvre catarrhale ovine Blue tongue Le sens des techniques actuelles • Protection préventive quelquefois obligatoire par vaccination • Protection préventive par les médicaments en particulier les antibiotiques • Présence vétérinaire importante • Renforcement de l’hygiène • Montée des recherches sur les zoonoses et maladies émergentes 29 05/04/2016 Orientations nouvelles fondées sur l’écologie et les médecines alternatives • Epidémiologie: capteurs futurs et cartographie • Principes d’hygiène de l’élevage et d’aménagement des bâtiments • Ecopathologie • Phytothérapie- décoctions en préventif et curatif- ex tarissement vaches: cataplasmes sur mamelles • Aromatothérapie; huiles essentielles- infections • Ostéopathie: tensions articulaires et musculaires si les animaux acceptent • Acuponcture (idem) • Homéopathie: fièvres Vue d’ensemble sur la santé en agriculture et élevage suite à cette introduction • L’emprise progressive de l’agriculture se fait au détriment d’écosystèmes à forte biodiversité • la fragmentation des écosystèmes est forte et il y a généralisation des mouvements des espèces • Cela entraîne la généralisation des envahissements biologiques et des épidémies, ainsi que leur caractère de développement accéléré voire explosif • et la réponse technologique par la chimie de synthèse • Cette réponse est de plus en plus contestée par la société • La référence à l’écologie pour comprendre et pour gérer la santé s’installe 30 05/04/2016 élevage • Les méthodes d’ fondées sur le forçage métabolique, le confinement • …ainsi que les risques épidémiques liés à l’explosion des communications • …aboutissent à une précaution médicamenteuse excessive et des effets négatifs • …qui incitent à mieux respecter le cadre écologique et physiologique des animaux d’élevage. Mais les solutions sont-elles assez nombreuses? Et les techniques de “sûreté sanitaire” ne font-elles pas obstacle à d’autres? Des ateliers pour explorer et débattre de quelques orientations en protection sanitaire des cultures et animaux 31 05/04/2016 Intervenants Domaine Etienne Benoit Protection intégrée arboriculture Yvan Gautronneau Le labour écologique –agroécologique Thibaut Malausa Perspectives du biocontrôle Jean Pierre Sarthou Les auxiliaires Philippe André, Guillaume Gasc Logiciels et arbres de décision Julien Part, Olivier Cor Les méthodes de biocontrôle Bernard Faye Ecopathologie Emmanuel Benetteau, Sylvie Chouet Préventions vétérinaire alternative Vivien Grandin Une ferme DEPHY en transition Soirée Bernard Chevassus-au-Louis Une perspective humaniste de la défense des cultures (conférence filmée) 32 05/04/2016 Table ronde La défense sanitaire des cultures comme des troupeaux est avant tout une affaire d’écologie Nous avons vu en introduction… • Que la progression des terres cultivées et des monocultures crée les conditions de pullulations de ravageurs et d’épidémies • Que la perte de la biodiversité et de la complexité des écosystèmes initiaux nous a aussi fait perdre la capacité de résilience des “écosystèmes productifs” • Que “l’affrontement” direct avec les ravageurs est coûteux et favorise leur résistances génétiques • Que les maladies infectieuses rencontrent avec la mobilité des sociétés et la taille des ateliers des conditions épidémiques favorables • Que la protection absolue des animaux par des médicaments rencontre des limites 33 05/04/2016 Précisons que • Nous cultivons une biomasse végétale en concurrence avec le reste de la biomasse (“mauvaises herbes”) • Nous, humains nous nous nourissons des “réservoirs” des plantes cultivées que sont grains, fruits et tubercules • La biomasse végétale que nous cultivons fait partie de la ressource alimentaire naturelle et de l’habitat de beaucoup d’autres êtres vivants : insectes, champignons, ravageurs en général, animaux d’élevage… • Insectes, ravageurs, animaux d’élevage- et humains sommes donc en concurrence naturelle pour les végétaux cultivés • Par ailleurs encore, les animaux que nous élevons sont agressés naturellement par des prédateurs, des parasites, des champignons, bactéries et autres maladies • Or, nous nous nourissons de ces animaux et de leurs produits (lait) • Notre nourriture en produits animaux est donc aussi l’objet d’une concurrence naturelle au sein des écosystèmes cultivés 34 05/04/2016 • Lorsque nous éliminons les “ennemis” des cultures et des animaux d’élevage pour défendre notre nourriture, nous modifions aussi les flux de tout l’écosystème local: – Elimination “mauvaises herbes” qui aboutit à en faire proliférer d’autres (inversion de flore) – Elimination d’insectes, effets sur les oiseaux qui s’en nourissent, sur la composition de la faune et donc sur la biodiversité • Par ailleurs, nous avons, à travers l’histoire, simplifié les écosystèmes pour obtenir nos systèmes de cultures et d’élevage, nous avons donc aussi transformé la flore et la faune tributaire de nos systèmes (ennemis) dans le sens d’une plus grande variabilité des “agresseurs” (fluctuations moins tempérées) • Nous avons historiquement combattu beaucoup des “bio agresseurs” dans l’intention de les éradiquer • Ce faisant, nous avons encore plus simplifié les “écosystèmes de production” que sont nos systèmes de culture et d’élevage et leurs cortèges de “bioagresseurs”, donc favorisé encore plus la variabilité et les déséquilibres du “système des bioagresseurs”: suite d’envahissements biologiques (pullulations à l’échelle des spécialisations en monoculture, épidémies à l’échelle de la taille des troupeaux • De plus, en éliminant certaines espèces de bioagresseurs de manière radicale, nous permettons aux mutants qui échappent à l’éradication de proliférer. “L’ennemi trouve des parades ” obligeant à trouver de nouvelles armes. Sans fin 35 05/04/2016 • Cette “course aux armements” se fait principalement depuis un demi siècle par l’invention “d’armes chimiques” qui se succèdent. • Or, certaines d’entre elles sont dangereuses pour la santé humaine, animale et l’environnement. On les retire donc. Ces retraits privent les producteurs de solutions. • Les molécules en cause se retrouvent pour certaines d’entre elles dans les organismes humains et la nourriture, ce qui provoque des nouvelles peurs et des conflits de société dont l’importance augmente • Où mène cette aventure? Est-on assuré qu’elle se termine bien? • Depuis longtemps, certains producteurs ont opté pour le “non chimique” et innovent dans les voies alternatives • Depuis quatre décennies se développe la lutte biologique puis la lutte intégrée ainsi que des médecines alternatives • Qu’apportera l’agroécologie et plus particulièrement l’Ecologie Intensive? 36 05/04/2016 Rappel :qu’est-ce que l’AEI et l’EEI? • Pratiquer “l’écologie intensive” c’est d’abord analyser les phénomènes de santé des plantes et sante des animaux en termes scientifiques de biologie i.e. de physiologie et d’écologie • C’est trouver des solutions en utilisant avant tout les mécanismes physiologiques et écologiques de la nature – En les “convoquant” (ex: prédateur d’un ravageur) – En les amplifiant / augmentant (ex: produit de biocontrôle) – En les maîtrisant dans l’espace et le temps (précision) – En les imitant ou en s’en inspirant (molécules biomimétiques ou bioinspirées • C’est aussi vérifier leur innocuité car imiter la nature ne nous évite pas les dangers qui lui sont propres! Ce que les réflexions et débats qui ont eu lieu nous ont rappelé, révélé ou bien encore appris 37 05/04/2016 Le biocontrôle • Le biocontrôle est le nouveau nom de la lutte biologique • Quatre méthodes: les macro-organismes, les microorganismes, les médiateurs chimiques (phéromones), les substantces naturelles végétales, animales, mais non minérales • Quelques succès: Bt et lépidoptères,trichogramme, carpocapse du pommier • Des échecs: maîtrise de la production des êtres actifs, chaînes trophiques complexes, coût et risque à l’efficacité (selon la méthode de mesure) • S’applique bien en serre, en arboriculture, moins en viticulture et grande culture • Difficultés – – – – Pose de piquets manuellement pour trichogrammes Etre obligatoirement “certiphyto” Etudes réglementaires d’inocuité très chères Refus de l’administration d’autoriser en libre vente à l’exportation – Distribution génère peu de valeur – Technicité nécessaire, manque de formation générale – Transition écologique des PPP au biocontrôle difficile 38 05/04/2016 Perspectives du biocontrôle • Cap sur les micro-organismes: – Gamme étendue de potentiels – Présentation classique • Spécificité des micro-organismes (avantage environnemental) • Mais généricité des macro-organismes (utilité mais risque environnemental éventuel) • Biocontrôle par aménagement du paysage: très crédible, mais gare aux parasites secondaires et nouvelles pullulations (mésanges devenant ravageuses des fruits) L’avenir de la protection intégrée • Souvent réduite à une ou un petit nombre de techniques (puceron – prédateur) • Gamme des solutions rarement mise en perspective face à un problème donné • Les voies possibles sont potentiellement importantes: aménagement paysager écologique, chaînes trophiques, rôle des micro-organismes, langage chimique entre espèces… 39 05/04/2016 La maîtrise des adventices: un problème encore devant nous • Problème très ancien maîtrisé difficilement par le labour et la dépense considérable en énergie • Le “labour chimique” au glyphosate est contesté fortement • Les solutions mécaniques restent coûteuses • Les solutions par compétition de plantes sont difficiles à maîtriser (couvertures végétales) • Les nouvelles solutions chimiques ne sont pas au rende-vous • Une combinaison “labour écologique, couvertures, herbicides par exception?… L’intelligence convoquée: logiciels et arbres de décision • Apparition de logiciels d’aide à la décision pour anticiper ou réagir. Voie d’avenir dans les mains de firmes ou de coopératives • Apparition d’arbres de décision pour l’utilisation de produits phytosanitaires sur le mode “si (énumération de conditions) alors (énumération de voies possibles). Cf ANSES 40 05/04/2016 L’écopathologie: une voie d’avenir • L’écopathologie est une démarche scientifique développée pour tenter d’apporter des solutions aux problèmes posés par la pathologie multifactorielle dans les élevages intensifs • La démarche consiste à étudier la pathologie, son déterminisme, dans sa relation avec l’environnement des animaux, dans une finalité d'action préventive. • C’est largement une médecine des populations • L’approche de l’animal est “totale”: logement, alimentation, respect de l’animal (et stress), situation microbienne, attitude de l’éleveur • Conception de l‘élevage comme l’activité d’un “animalier” et non comme la gestion d’un “animal industriel” 41 05/04/2016 L’oeil de l’animalier (vaches laitiaires) et l’alimentation • Observer les comportements alimentaires: un jeune bovin est un “ado” qu’il faut modérer • Les dominantes et les dominées: accès à la nourriture et l’espace; risque que les génisses qui ont des besoins plus élevés aient un accès restreint, d’où l’importance de la longueur du bâtiment • Equilibrer les prises alimentaires: trop d’alimentation rumination trop longue fatigue (repérage par l’état des bouses) L’oeil de l’animalier et les maladies • Repérage précoce des comportements de maladie • Repérage des boîteries : repos de l’animal et une seule traite plutôt qu’un antiinflammatoire • La forme du bâtiment joue un rôle dans la présence de bactéries: veiller à ce que les animaux ne soient pas souillés, veiller à combiner abri et toit ouvert. 42 05/04/2016 Elevage: Allier écologie et physiologie • L’écologie fonctionnelle situe l’animal dans son environnement et débouche sur une gestion de cet environnement: écosystème, troupeau… • La physiologie de l’animal s’intéresse aux fonctionnalités internes et débouche sur une gestion de cette physiologie pour obtenir des performances de l’animal et garantir sa santé. • Ecophysiologie: lien entre les deux. L’agression de la maladie fait partie de l’écologie et de la physiologie “Soigner la santé, pas la maladie”-P. Labre • La santé: “capacité d’auto-organisation physiologique adaptative” • Objectif en santé: – activer les compétences physiologiques de l’animal et des défenses naturelles par des oligoéléments, plantes… Les molécules de synthèse n’ont pas le même effet car ce sont des molécules pures, alors que dans les plantes, ce sont des combinaisons – optimiser le fonctionnement et la réactivité des animaux 43 05/04/2016 3 processus clé –P. Labre • Activation: c’est une gestion du vivant • Régulation: Fonctionnalité qui fait partie de “l’énergie vitale” et qui combine tonus et motivation. [à rapporcher d’une vision thermodynamique des systèmes vivants] • Adaptation: la relation entre espèces (prédation, symbioses…) et évolution des métabolismes (digestion, détoxification…) L’animal est ce qu’il mange • Les apports à l’animal sont: – Les aliments: nutrition… (voir infra), catalyseurs, oligoéléments, vitamines, polyphénols, antioxydants, flavonoïdes, tanins, molécules aromatiques – De l’information d’activation (défenses) et de régulation (anti stress par exemple) 44 05/04/2016 • La nutrition végétale est une clé pour: contruire le vivant, oxygéner, stimuler, réguler, soignere, protéger • La chaîne métabolique permet: la nutrition, l’épuration, la détoxification (tube dig. Foie, reins) • La chaîne énergétique est liée au système nerveux, hormonal… • Le système de défense: inflammation, immunité Les interventions zoosanitaires alternatives • Lien Environnement - animal: – Bâtiments et maladies – Alimentation – Attitude de l’éleveur • Médecines – – – – Phytothérapie: plantes Aromathérapie: essences Homéopathie: effet de signal (information physiologique) Ostéopathie 45 05/04/2016 L’apport de Bernard Chevassus-au-Louis • La défense des cultures utilise un langage guerrier. Il traduit une volonté d’éradication des ravageurs. On sait que cette stratégie de défense va à l’échec. Elle est l’expression d’une vision de l’humanité “au dessus” de toutes les espèces. • On se dirige vers une autre approche: celle de la la gestion des populations adverses • Cette conception correspond à l’idée de remettre les humains dans l’écosystème, à partager l’espace entre habitants humains et tous êtres vivants (territoires communs), donc à inventer un nouvel humanisme élargi à l’ensemble du vivant. Eradiquer ou composer avec? • Stratégies d’éradication directe d’un “bioagresseur” mène à leur résistance (sauf arme fatale) • Stratégies de composition avec un “agent” de l’écosystème: maîtrise (containmentendiguement) de l’agent à effet négatif (bioagresseur); c’est le choix de l’Ecologie intensive 46 05/04/2016 Donc les expériences s’accumulent, et la philosophie de l’action évolue : Chacun devra donc choisir un mode d’action • Eradiquer directement le ravageur ou le pathogène en particulier avec des solutions chimiques, sans considération pour son environnement: c’est une conception qui passera • “Composer” avec leur environnement i.e. prendre en compte l’écosystème productif – Avec peu de solutions chimiques à risque avec des exceptions rares: l’agriculture et l’élevage biologiques – Entrer en transition afin de réduire le plus possible les solutions chimiques présentant des risques – Viser des solutions composites Exemple: maîtriser les “mauvaises herbes” –ou composer avec les différentes espèces • Eradication directe: – Herbicide mais risque de résistance et risque environnemental – “mécanique”: élimination par arrachage, labour “agronomique”, broyage, chaleur (voie agronomique) • Composition avec l’écosystème (agroécologie): – Couvert végétal de plantes coopératives occupant tout l’espace et réduisant les adventices – Utilisation de la compétition entre plantes (compétition pour la lumière et l’espace racinaire, allélopathie) au détriment des advcentices 47 05/04/2016 Exemple: éradiquer ou maîtriser une pullulation d’insectes ravageurs • Eradication directe: – Insecticide risque de résistance, pollutions • Composition avec l’écosystème et agroécologie – Utilisation prédateurs et parasites par lâchers ou installation dans un habitat – Suppression de l’habitat du ravageur – Utilisation de phénotypes résistants au ravageur: variétés sélectionnées, variétés issues de biotechniques –… Schéma fonctionnel de la relation plante cultivée – bioagresseurs Habitat Prédateur Parasite Habitat Bioagresseur Plante en “cooperation” Plante cultivée Climat et environnement favorables Plante en compétition 48 05/04/2016 Stratégie herbicide Habitat Prédateur Parasite Habitat Bioagresseur Plante en “cooperation” Plante cultivée Climat et environnement favorables Strétégie herbicide - conséquences Habitat Prédateur Parasite Habitat Bioagresseur Plante en “cooperation” Plante cultivée Climat et environnement favorables Nouvelle Plante en compétition 49 05/04/2016 Schéma fonctionnel de la relation plante cultivée – bioagresseur insecte Habitat Prédateur Parasite Habitat Bioagresseur Plante en “cooperation” Plante cultivée Climat et environnement favorables Plante en compétition Stratégie éradication du bioagresseur Habitat Prédateur Parasite Climat et environnement favorables Habitat Plante en “cooperation” Plante cultivée Plante en compétition 50 05/04/2016 Conséquences Habitat Prédateur Parasite Habitat Bioagresseur résistant Plante en “cooperation” Plante cultivée Climat et environnement favorables Plante en compétition Pour les animaux, c’est un peu la même problématique: une maladie dans un élevage est un pathogène (parasite) qui a trouvé son hôte ou un hôte qui lui permet son développement dans un environnement favorable. Le pathogène peut provenir d’un autre hote (vecteur) et participer à une épidémie. On peut donc avoir une conception éradicatrice ou “gestionnaire” et écologique. 51 05/04/2016 Schéma fonctionnel relation animal pathogène Climat environ nement Vecteur Habitat Bioagresseur Animal élevage • Ce qui nous intéresse dans les deux cas, c’est que nous ne nous adressons pas seulement à un pathogène ou un bioagresseur, mais en fait à toute une un compartiment d’écosystème • L’approche écologique est donc bien justifiée : maladie et ravageurs appartiennent à l’écosystème (biome); on traite l’écosystème en vue de contrôler le pathogène ou le bioagresseur. • La défense des cultures et des animaux d’élevage en agroécologie passe donc par la prise en compte de l’écosystème, par sa manipulation efficace, plutôt que par l’éradication directe du bioagresseur sauf si , naturellement, le pathogène – bioagresseur est un envahiseur très dangereux. 52 05/04/2016 Ayant eu ces informations… la table ronde a fait un tour d’horizon • Domaine Phytopharmaceutique: – Jean Louis Bernard AF Protection des plantes, AAF – Agnès Ricroch Agroparistech AAF • Domaine Vétérinaire: – Marilise Le Guénic CRd’A Bretagne – Philippe Labre Vétérinaire • Activités de conseil: Bertrand Omon Chambre d’Agriculture de l’Eure Les principales conclusions de la table ronde • En matière de gestion des cultures: – Les produits phytosanitaires rencontrent de plus en plus de difficultés, par exemple: • Les insecticides à large spectre ont des effets non maîtrisables sur la biodiversité • Les herbicides, fongicides et insecticides facilitent les résistances des pathogènes et ravageurs • Le caractère risqué pour la santé humaine en cas d’exposition est mis en avant pour les utilisateurs • Les consommateurs sont de plus en plus inquiets 53 05/04/2016 – Les produits de biocontrôle sont donc appelés à un déploiement futur: • Ils ont la faveur de nombreux agriculteurs et consommateurs • Mais les applications sont encore peu nombreuses • Bien qu’il y ait des perspectives avec les micoorganismes, mais leur mise en marché suppose des réflexions supplémentaires vu leur caractère vivant – L’utilisation des auxilialires dans un cadre d’aménagement écologique des paysages semble intéresser et convaincre beaucoup d’utilisateurs – Cependant, la recherche sur les PPP continue et bénéficie de perspectives importantes dues à la bioinspiration: Les mécanismes de communication entre plantes pour l’avertissement des attaques et l’activation de processus de défense naturelle, les interactions plantesravageurs, les interactions entre les ravageurs et d’autres espèces, les processus métaboliques liés à ces différentes relations… tous ces mécanismes offrent de nouvelles possibilités de créer de nouvelles molécules de traitement éventuellement plus spécifiques 54 05/04/2016 • On peut estimer que “l’effet entonnoir” souvent ressenti (disparition rapide de molécules et lenteur de l’arrivée de nouvelles techniques) devrait s’effacer derrière de nouvelles alternatives. Les médiateurs chimiques constituent une voie importante par exemple. • Ce devrait être le cas pour les insecticides, dont beaucoup ont disparu mais pour lesquels il y a souvent une pluralité de solutions. • Pour les fongicides, le champ des progrès possibles reste très important • Mais pour les herbicides, il en reste peu et le contrôle mécanique ou par les rotations reste complexe. Il est vraisemblable que les agriculteurs souhaiteront avoir des herbicides sélectifs et permettant de limiter le travail du sol tout en épargnant la faune tellurique. – Par ailleurs, la génétique offre elle aussi de nouvelles opportunités. • Tout d’abord, le progrès de la connaissance est rapide et permet d’identifier des gènes qui seront utiles dans l’optique d’une utilisation systématique des fonctionnalités naturelles • Par exemple, il y a des blés GM dotés de gènes permettant de produire des phéromones repoussant des pucerons et attirant des auxiliaires. De la même manière, il y a des choux chinois GM ayant des gènes de pomme de terre permettant de repousser des lépidoptères. 55 05/04/2016 • Ensuite, parmi les nouvelles biotechnologies permettent des évolutions importantes en raison de la possibilité de maîtriser la mobilisation et la localisation fine d’un gène. • Le transfert de gène peut se faire au sein d’une même espèce, ce qui permet d’utiliser par exemple des gènes de variétés anciennes ayant des capacités de résistance intéressantes: ce qui se fait par exemple pour la tavelure par introduction de gènes de pommier dans d’autres pommiers, ou pour la résistance des pommes de terre au mildiou à partir de gènes d’espèces sauvages. • Il est aussi désormais possible d’activer des gènes existants dans le génome de la plante en enclenchant une sorte de “réaction immunitaire”. – Enfin, l’ensemble des solutions et leur grande variété permettent d’envisager une conception intégrative empruntant aux différentes voies, plutôt que des solutions uniquement tributaires de la chimie de synthèse. Il est de plus en plus nécessaire de disposer de fiches explicatives permettant de diffuser de l’information sur les techniques alternatives de manière à “déverrouiller” les raisonnements. 56 05/04/2016 • En matière de gestion de la santé animale – Les alternatives aux médicaments apparaissent de plus en plus comme crédibles, non pas pour s’y substituer car ceux-ci sont indispensables dans beaucoup de cas de maladies, mais comme mode de gestion sanitaire global. – Il faut aider à comprendre qu’il ne s’agit pas, pour faire de l’écologie intensive, de substituer des solutions écologiques aux solutions médicamenteuses car elles ne sont pas de même nature. Le médicament trite la maladie, la gestion de la santé traite les conditions d’une bonne santé de base pour le troupeau. – La bonne santé est un concept global qu’aborde à sa manière l’écopathologie qui s’intéresse à toutes les “variables” qui conditionnent l’état sanitaire: l’alimentation, le cadre de vie, les conditions de stress, l’exposition à des risques… – Les conditions d’environnement des animaux comme les bâtiments d’élevage peuvent jouer un rôle important dans l’élaboration de conditions sanitaires satisfaisantes 57 05/04/2016 – La vision “écologique intensive” conduit à établir des ponts entre l’utilisation des fonctionnalités écologiques de l’environnement de l’animal (son alimentatio, son cadre de vie) et les fonctionnalités physiologiques de l’animal (sa digestion, son tonus…). – Il y a deux types de fonctionnalités animales: • Les fonctionnalités “nominales”: par exemple lactation, digestion… • Les fonctionalités “réactives” du type réaction immunitaire – La gestion alternative de la santé repose sur la stimulation des mécanismes qui régissent les fonctionnalités de tonus, de résilience et sur l’activation des mécanismes de défense naturelle dans les cas les plus fréquents et “naturels” d’agression – L’alimentation constitue la base d’une bonne gestion de la physiologie des animaux: • elle doit être diversifiée, • adaptée à chaque animal en fonction de son état, • recourir aux qualités spécifiques des plantes pour entretenir un bon état physiologique 58 05/04/2016 – En outre, les alternatives dans les cas de maladies “nominales” peuvent comprendre: • La phytothérapie • L’aromatothérapie • Dans certains cas l’homéopathie – Il y a débat entre ceux qui considèrent l’utilisation des huiles essentielles comme efficace et sûre, et ceux qui invoquent un manque de recul scientifique et une certaine prudence dans l’utilisation des molécules naturelles, leur qualité de “naturelles” n’impliquant pas l’absence de dangers. – Il reste que la démédicalisation offre des opportunités pour un bon nombre d’affections courantes – L’application de ces conceptions alternatives demande une surveillance plus resserrée de la part des éleveurs et des connaissances plus étendues sur l’analyse des comportements animaux – L’arrivée des techniques d’élevage de précision (enregistrement de données par animal) et de la robotisation (action spécifique pour chaque animal) conforte des approches. On peut aller jusqu’à dire que l’élevage de précision est peut-être une condition de l’option “écologie intensive en élevage. 59 05/04/2016 • Ces techniques, aussi bien dans le domaine végétal qu’animal rencontrent des difficultés d’acceptation pour les agriculteurs – Les techniques phytopharmaceutiques comme médicales offrent une certaine sécurité qui se traduit par une forme de “verrouillage” des choix – A contrario, les techniques alternatives offrent moins de garanties de sécurité car elles demandent dans tous les cas plus d’observation, et plus de connaissances, donc plus d’information, et c’est l’information qui apporte les garanties de maîtrise du risque. Ainsi l’observation et la connaissance ne sontelles pas aussi potentiellement une très bonne asurance? Pour terminer ces entretiens: Y a-t-il une “philosophie” de la défense sanitaire des cultures et des élevages qui soit “écologiquement intensive? 60 05/04/2016 Ce pourrait être: - D’abord, comprendre l’écosystème productif - Endiguer, contenir les invasions biologiques plutôt que les éradiquer - Réduire fortement les traitements à risque - Recourir à l’utilisation des fonctionnalités naturelles ou de leurs imitations Plus précisément: une philosophie de “gestion sanitaire” des cultures: – Raisonner en termes de régulation des écosystèmes – Créer un environnement favorable aux cultures et auxiliairesdéfavorables aux maladies, ravageurs et adventices; – Avoir une stratégie prophylactique – Utiliser des produits sans risque: biocontrôle, ou à risque contrôlé :molécules issues de bioinspiration – Utiliser la résistance génétique des plantes – N’utiliser que subsidiairement des molécules présentant un risque en cherchant à en réduire l’usage • • • • • Avec doses raisonnées Avec précision Avec respect des prescriptions Avec nouvelles techniques prévention agriculteurs (non contact Avec l’appui de logiciels et d’arbres de décision 61 05/04/2016 Raisonner avec des tableaux rassemblant pour chaque problème les alternatives et rechercher une composition (intégration) de solutions Pour chaque problème, un tableau des alternatives Chimie Chimie + Solutions Lutte Lutte Solutions conven- précision agrono physique biologique Génétiques tionnelle ou miques autres x x x x Se méfier des idées reçues ; élaborer des compositions innovantes répondant aux situations locales Une philosophie pour la protection animaux d’élevage • Raisonner en termes d’étiothérapie et d’écopathologie • Créer un environnement favorisant un bon état santé – Alimentation, minéraux fortifiants – Vaccins (écologique) – Aération, t°, H°, propreté des bâtiments, dératisation, désinfection, désinsectisation, limitation des mouvements et hygiène • Vigilance élevage plein air (ex: trichinose du porc) • Surveillance sanitaire de précision: ex: colostrum congelé pour veaux afin éviter diarrhées post natales- Compétences de surveillance • Recours à l’homéopathie, l’aromathérapie, (mammites), la phytothérapie • Sélection du troupeau pour la résistance aux maladies. Ex: autorenouvellement (non entrée de maladies) et acquisition de résistance commune(porcs) • Recours subsidiaire aux médicaments conventionnels ou à des protections absolues dans certains cas de risque (ex: antiparasitaires) 62 05/04/2016 Par ailleurs, une évidence qui s’est révélée lors des entretiens: Il est nécessaire d’évoluer vers des changements d’échelle géographique et temporelle • Passer de la parcelle au paysage écologique • Passer du cycle végétatif annuel aux rotations et successions culturales longues… Merci pour votre participation 63 05/04/2016 REMERCIEMENTS • • • • • • • • • • • • • Région Pays de Loire Municipalité d’Angers Ch. Rég. Agr. Bretagne Ch. Rég. Agr. Pays de Loire Terrena Triskalia Cavac Bonduelle PRP Coop de France OUEST ESA Etudiants ESA Claire Gomez • • • • • • • • • • • • • • • Bernard Chevassus Jean L. Bernard Agnès Ricroch Etienne Benoit Thibaut Malausa Emmanuel Bénéteau Sylvie Chouet Philippe André Guillaume Gasc Jean Pierre Sarthou Julien Prat Bernard Faye Yvan Gautronneau Olivier Cor Vivien Grandin ANNEXES 64 05/04/2016 Choisir, c’est aussi estimer le risque et l’efficacité d’une solution. Précisons la notion de risque sanitaire Risque = Danger x Exposition POUR LES PRODUITS DE TRAITEMENT Risque pour un acteur (agriculteur, riverain, consommateur) = Danger intrinsèque du produit x exposition au produit Rsq = Dgr intr x Exp 65 05/04/2016 Danger intrinsèque = fonction du degré de toxicité du produit (d°Tox) • D°Toxicité pour l’acteur concerné varie de 0 à n • Même si d° = 0, pour les humains, le produit est toxique pour une ou plusieurs espèces • On peut étalonner le d° T en fonction – du nombre d’espèces pour lesquelles il y a toxicité (généricité) – De l’importance des effets de toxicité neuronale, de perturbation endocrinienne (reprotoxicité), et de cancerogénèse Probabilité de danger intrinsèque = fonction de la dose (D) 3 cas: la toxicité dépend de la dose -Linéairement Cancers -Linéairement avec effet de seuil Génotoxicité -En Courbe en U Mais une seule molécule peut être dangereuse 66 05/04/2016 Danger Intr = fonction du temps (t) Toxicité temps ? Dgr intr = f (d°T, D, t ) Le danger intrinsèque d’un produit est fonction de son degré de toxicité (nul, très faible, faible, moyen , fort, létal), de la dose et du temps écoulé à partir de sa mise en fonction. 67 05/04/2016 Exposition d’un agent = fonction de • • • • Présence du produit Volatilité du produit Proximité au produit Niveau de protection par rapport au produit Présence du produit • Le produit peut être présent au moment du traitement ou plus tard en suivant une trajectoire dans l’environnement • Sa présence peut être: – Dans l’air – Sur la végétation – Dans l’eau des rivières directement – Dans la nappe phréatique, les puits et les sources 68 05/04/2016 Volatilité du produit = fonction de • La taille des gouttelettes ou particules: échelle millimétrique, mocrométrique, nanométrique? • La présentation: poudre, liquide, granulés Proximité au produit • Distance traitement – acteur ou objet – Distance à un cours d’eau – Distance à un riverain – Distance lors d’une manipulation du produit • Vitesse du vent (perturbation des distances) 69 05/04/2016 Niveau de protection de l’agent par rapport au produit • Port d’une combinaison adéquate • Procédé de transfert des produits de l’emballage au pulvérisateur Exposition = f (Présence , Volatilité, Proximité, niv. Protection ) L’exposition aux produits est fonction de leur présence réelle, de leur volatilité, de la proximité avec les agents et du niveau de protection de ceux-i. 70 05/04/2016 Comment raisonner le risque? Cas d’un agriculteur Toxicité Forte Faible Très faible Très Forte Dose Forte Faible Forte Faible Temps Long Court Long Court Danger intr FORT Très Faible Moyen Moyen Présence Fréquente Faible Fréquente Faible Volatilité Forte Très faible Forte Très faible Proximité Forte Très faible Forte Très faible Niv protect Normal Fort Faible Fort Exposition Forte Très faible Forte Très Faible Risque FORT Très faible Fort Très faible Précisons la notion de risque environnemental 71 05/04/2016 Quelques exemples: • Molécules dans les eaux des nappes, rivières…: atrazine, chlordecone… • Molécules véhiculées par l’air (vent) • Molécules dans les sols et relarguées (cuivre…) • Bioaccumulation chez les animaux • Perturbations endocriniennes poissons • Résistance de plantes à des herbicides, d’insectes à des insecticides. Cas de résistance à un herbicide aux USA, l’amaranthe de palmier. L’amaranthe de palmier. Le fermier Scott Harper, de l'Indiana, aux ÉtatsUnis, a vu la plante en question accaparer de plus en plus d'espace dans ses champs de soya et de maïs depuis le milieu des années 2000. Auparavant, l'épandage de Roundup, l'herbicide de l'entreprise Monsanto, donnait de bons résultats. Ce n'est plus le cas. Source: Radio Canada, La semaine verte 72 05/04/2016 La croissance de l'amarante de Palmer, une mauvaise herbe ultrarésistante qui envahit maintenant une grande proportion des champs américains, est fulgurante. Elle croît de 5 à 7 centimètres par jour et peut atteindre 2 mètres de haut. Précisons la notion de précaution 73 05/04/2016 Prudence précaution • Prudence: vertu qui fait prévoir et éviter les dangers et fautes. Conditionne la sûreté • Précaution: action d’évitement du danger ou inconvénients prévus, par prévoyance • Principe de précaution Rio: « En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l'environnement. » • France: « l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement à un coût économiquement acceptable ». Les autorisations de mise en marché des produits :AMM 74 05/04/2016 Procédure • Les firmes (privée ou publique) présente un dossier avec caractéristiques du produit et des tests obligatoires effectués sous leur responsabilité - Tests normalisés par l’UE • Dossier examiné par Dir Evaluation ANSES avec rapport remis à DG ANSES • Puis, dossier examiné par Dir des AMM (autorisations de mise en marché) qui propose une décision au DG • Si éléments nouveaux: Comité de suivi • Puis, implications dans l’UE Lignes directrices pour les décisions • Ont été proposées par un Comité indépendant • Ont fait l’objet d’une consultation publique puis adoption par l’ANSES • Elles sont encadrées par des règlements européens • 3 principes: intérêt général, principe de précaution, ne pas exposer à des dangers • Cas particuliers: difficultés application de terrain des mesures, données nouvellles épidémiosurveillance, impasses, nécessité d’évaluation comparative 75 05/04/2016 • Mesures d’application (dites mesures de gestion): – Étiquetage – Conditions emballage, stockage, préparation – Cond usage: délais entrée, cond climatiques, ZNT zones non traitées – Nappes souterraines (statut) – Protection faune du sol – Interdiction traitement zones imperméables – Non traitement en période de pollinisation – Arbres de décision et cahiers bonne pratique –… Le circuit innovation - solutions Innovation firmes Suivi Epidémiosurveillace Nouveaux règlements Innovation autres Evaluation et décision par ANSES Marges de manoeuvre producteurs Refus OK 76