Les Cahiers
Numéro 93
Automne 2014
L’ÉNIGME CAMUS :
UNE PASSION ALGÉRIENNE
DU 12 AU
29 NOVEMBRE 2014
Texte et mise en scène
de Jean-Marie Papapietro
Une coproduction du
Théâtre de Fortune
en codiusion avec le
Théâtre Denise-Pelletier
NOËL 1933
DU 3 AU
20 DÉCEMBRE 2014
Idée originale de
Chantal Grenier
Scénarisation de
Dominique Grenier
Mise en scène de
Jean Turcotte
Une production du
Théâtre Exaltemps
en codiusion avec le
Théâtre Denise-Pelletier
D’Artagnan et
LES TROIS
MOUSQUETAIRES
DU 12 NOVEMBRE AU 12 DÉCEMBRE 2014
D’APRÈS L’ŒUVRE D’ALEXANDRE DUMAS
ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE
DE FRÉDÉRIC BÉLANGER
UNE PRODUCTION DU THÉÂTRE ADVIENNE QUE POURRA
PRÉSENTÉE PAR LE THÉÂTRE DENISE-PELLETIER
© Catherine Gauthier
©Luc Lavergne
NOS PROCHAINS SPECTACLES
Canta
trice
LA
CHAUVE
suivie de
La Leçon
DU 6 AU 28 FÉVRIER 2015
D’EUGÈNE IONESCO
MISE EN SCÈNE FRÉDÉRIC DUBOIS
Le
Barbier
Séville
de
DE PIERREAUGUSTIN CARON
DE BEAUMARCHAIS
MISE EN SCÈNE DANIEL PAQUETTE
DU 11 MARS AU 1ER AVRIL 2015
BILLETTERIE 514253-8974
RÉSERVATIONS SCOLAIRES 514253-9095 poste 224
D’ARTAGNAN ET LES TROIS MOUSQUETAIRES / pAGE 1
© MADOC
PRESQUE MAJEURS
Dix-sept ans, toutes mes dents. Comme d’Artagnan.
Du moins, j’ose espérer qu’il les avait toutes, afin
de mordre ainsi dans la vie de toute sa fougue, sa
lucidité, ses élans conquérants et sa sexualité, même
si elle semble légèrement contrainte par l’habit.
Dix-sept ans. Passage obligé. Explosif, souvent.
Je ne sais pas si c’est prévisible et de bon aloi
de se reconnaître dans ce jeune aventurier qui
s’affirme en enflammant son existence, mais devant
ce parcours plein de candeur, de charme et de
bravoure, personne ne doit déconsidérer la force
d’un regard vif et provocateur, la grandeur d’une
jeunesse qui revendique sa beauté et son territoire,
la détermination de ces nouveaux adultes qui n’ont
que faire des préjugés et qui prennent les armes
bien plus pour prendre la parole que pour l’honneur.
Et si, cependant, chez Alexandre Dumas, cette
persévérance, ces alliances et ces promesses
appartiennent plus à la culture du mâle qu’à la gent
féminine, c’est la faute aux mœurs d’une époque qui
aime à brandir facilement l’épée pour exécuter la
fière danse du prétendant. Si, bien sûr, cette danse
s’est passablement transformée depuis en mille
et une façons de séduire, et que les femmes ne
sont plus les spectatrices obligées de ces combats
fiers et cruels, il n’en demeure pas moins que cette
danse des fantassins armés possède du panache,
de l’élégance et un engagement qu’il ne faut pas
minimiser.
L’équipe qui plonge avec ardeur dans D’Artagnan et
les trois mousquetaires adapté du roman de Dumas
donne la preuve de cet engagement. Et qui plus
est, le maître d’œuvre Frédéric Bélanger peut
nous faire croire brillamment que nous avons
tous dix-sept ans.
À dix-sept ans aussi, je lis Camus et je m’y perds
un peu. Mais le plaisir de ces lectures me convainc
rapidement que certains égarements sont des plus
heureux. On pourrait dire que, comme Sisyphe, je
trouve mon bonheur dans l’accomplissement et
non dans le sens.
C’est l’autre, pas le voisin ou l’ami, l’autre, celui qui
ne nous ressemble pas à première vue, celui qui va
à l’encontre des routes tracées, de la dite justice,
celui qui sait autre chose que tout le monde, celui
qui n’a pas les mêmes valeurs, celui qui est sur
l’autre versant, c’est cet autre que j’ai rencontré
avec Camus.
Si le théâtre est toujours un peu politique, il faut
parfois qu’il le soit non seulement par son geste
mais dans tous ses sujets. L’Énigme Camus : une
passion algérienne et son créateur Jean-Marie
Papapietro nous convient à une rencontre plus
polémiste que séductrice. Même si l’Algérie est
beaucoup plus proche de nous maintenant qu’au
moment j’ai lu L’Étranger, il est toujours bon de
s’en rapprocher pour bien entendre Camus – qui
aurait 101 ans –, pour s’ouvrir à l’autre et ainsi
contrer l’apathie qui nous guette.
Et pour terminer, bienvenue à Jean Turcotte qui
nous ramène ce Noël 1933, prolétaire et festif, pour
contrer la tristesse et affronter nos égos dans ce
monde qui a bien besoin d’élans de partage, de
débats nationaux, d’appuis majeurs pour la langue,
le théâtre, la musique et ce, pour bien clore un 2014
où, avouons-le, la ruse s’est enlaidie et la morale
est devenue obsolète.
Claude Poissant
Directeur artistique
pAGE 2 / D’ARTAGNAN ET LES TROIS MOUSQUETAIRES
Normand Baillargeon enseigne la philosophie de
l’éducation à l’UQÀM. Il a publié des livres sur divers
sujets qui l’intéressent et des articles dans toutes
sortes de revues et de journaux. Enfant, il lisait Les
Trois Mousquetaires chaque année. Plus tard il a eu
une grande passion pour Alexandre Dumas et aurait
voulu lire tous ses livres : mais il y en a tant qu’il n’y
est pas arrivé. Il n’a toutefois jamais oublié ses amis
mousquetaires et tout ce qu’il a appris d’eux, sur le
monde et sur lui-même.
Si vous vous prenez d’affection pour Dumas, il vous
suggère, après Les Trois Mousquetaires, de lire Vingt
ans après, puis Le Comte de Monte-Cristo.
Hélène Beauchamp s’intéresse à l’évolution du théâtre
professionnel au Québec et au Canada français au XXe
et au XXIe siècle. Auteure d’ouvrages sur l’histoire
de ces théâtres, sur le théâtre jeune public et sur les
pratiques en éducation artistique, elle a reçu le Prix de
carrière de l’Association canadienne de la recherche
théâtrale (2009). Elle a enseigné à l’Université d’Ottawa
puis à l’École supérieure de théâtre de l’UQÀM qui
lui a conféré le statut de professeure émérite. Elle a
récemment contribué à L’Absolu…un jour…Hommage
à Françoise Loranger, sous la direction de Brigitte
Purkhardt (2013). À l’Université d’Ottawa, elle est
associée au projet « Parcours de formation en écriture
dramatique dans le contexte de la minorité linguistique
francophone » (CRSH) ainsi qu’aux travaux du « Chantier
Ottawa : Construction d’une mémoire française à
Ottawa ». Elle coordonne la rédaction des Cahiers du
Théâtre Denise-Pelletier depuis 2010.
Anne-Marie Cousineau a agi comme conseillère
dramaturgique pour Les Bacchantes (m.e.s d’Irène
Tasembédo, Ouagadougou, 2012), pour Médée (m.e.s
de Caroline Binet, 2011), pour Les Fourberies de Scapin
(m.e.s de Daniel Paquette, 2007) au Théâtre Denise-
Pelletier, ainsi que pour Outrage au public présenté
à l’Institut Goethe par le Groupe Audubon (m.e.s de
Caroline Binet, 2006). Elle a signé, aux éditions ERPI,
les avant-propos de quatre comédies de Molière et
celui de la réédition de Poussière sur la ville d’André
Langevin. Avec Marie-Dominique Cousineau, elle a écrit
une adaptation de Candide qui sera jouée à Amiens,
en 2014. Elle a enseigné la littérature et le théâtre au
Cégep du Vieux Montréal.
Jean-François Gagnon est diplômé en interprétation
de l’École nationale de théâtre du Canada et a travaillé
principalement comme acteur pendant près de dix
ans, jouant au Théâtre du Nouveau Monde, au Rideau
Vert, au Parminou, avant de se spécialiser en arts
de combat dramatique et en mise en scène, les deux
disciplines étant complémentaires à sa passion pour le
jeu physique de l’acteur. Concepteur de cascades et de
combat dramatique, il est reconnu comme chorégraphe
de combat, comme Fight Master par Fight Directors
Canada et par l’International Order of the Sword and
the Pen. Il est invité régulièrement pour donner des
ateliers au Canada, aux États-Unis et en Angleterre.
Étienne Liblanc est détenteur d’un baccalauréat en arts
(spécialisation théâtre) de l’Université d’Ottawa ainsi
que d’une maîtrise en théâtre de l’UQÀM. Depuis 2007,
il enseigne la dramaturgie, l’histoire contemporaine
du théâtre et l’analyse du spectacle au Collège
Lionel-Groulx, dans les programmes de techniques
professionnelles Interprétation Théâtrale et Production
Théâtrale et dans les programmes préuniversitaires Arts
et Lettres Arts d’interprétation et Histoire et Civilisation
de même que l’histoire du théâtre québécois à l’École
nationale de théâtre du Canada.
Philip Wickham enseigne l’art dramatique au Cégep de
Saint-Laurent. Il a complété une maîtrise en théâtre à
l’UQÀM il a également enseigné auprès de Martine
Beaulne. Il a été membre de la rédaction de Jeu, Revue de
théâtre pendant une quinzaine d’années, a dirigé certains
dossiers importants de la revue – sur le costume, sur
la guerre – et a créé L’Arbre du théâtre québécois avec
Michel Vaïs. Il a monté quelques créations présentées
dans le cadre du Festival Fringe de Montréal ainsi que
des adaptations de pièces d’Arthur Miller et de Jean
Genet. Il est un passionné de musique et de chant.
ÉQUIPE DE RÉDACTION
D’ARTAGNAN ET LES TROIS MOUSQUETAIRES / pAGE 3
LES CAHIERS / NUMÉRO 93 / AUTOMNE 2014
TABLE DES MATIÈRES / SALLE DENISE-pELLETIER
Les Cahiers du Théâtre Denise-Pelletier sont publiés sous la direction de Julie Houle, avec le soutien d’Anaïs
Bonotaux-Bouchard. La rédaction des Cahiers est coordonnée par Hélène Beauchamp. Nous remercions les
équipes de production, auteurs et metteurs en scène qui ont facilité la réalisation de ce numéro des Cahiers.
Conception graphique et infographie : Passerelle bleue / Impression : Imprimerie Maska inc.
ISSN 1188-1461 / BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU CANADA / N.B. : Les opinions exprimées dans les articles de cette
publication n’engagent que leurs auteurs.
Théâtre Denise-Pelletier
4353, rue Sainte-Catherine Est
Montréal (Québec) H1V 1Y2
Administration : 514 253-9095
Billetterie : 514 253-8974
www.denise-pelletier.qc.ca
D’ARTAGNAN ET
LES TROIS MOUSQUETAIRES
5 L’équipe du spectacle
7 Présentation et résumé
15 Acteurs et personnages
17 Entretien avec Frédéric Bélanger,
metteur en scène
DOSSIER
DE FORT BELLES AVENTURES
23 Qui voudrait vivre sans amis ?
29 Les vrais mousquetaires
34 Le combat dramatique au théâtre
43 Pour en savoir plus…
44 Pour aller plus loin…
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