Cours - Le miracle économique japonais

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Castellano - Cours de Géographie : Le miracle économique japonais
1ère partie - Géographie physique du Japon
1. Dans quel cadre géographique cette puissance est-elle née ?
Un espace fragmenté :
Le Japon est un archipel formant un arc insulaire dans l’Océan Pacifique à l’est du Continent
asiatique. Le pays comprend quatre îles principales qui représentent l'essentiel des 378000
km² du pays. (de la plus grande à la plus petite) : Honshu , Hokkaido, Kyushu, Shikoku,
et une multitude d’îles plus petites ( 6 852 îles). L’Océan Pacifique baigne l’est du pays,
tandis que la Mer du Japon et la Mer de Chine le séparent du Continent asiatique.
Le Japon est approximativement aligné sur la Méditerranée. Son territoire s'étend du 24è au
46è degrés de latitude Nord.
Le Japon possède l’espace le plus difficile de tous les pays industrialisés. Cependant il
contrôle un vaste domaine maritime; ses côtes se développent sur plus de 33000km.
Un axe insulaire volcanique instable :
Environ les trois-quarts de la superficie du territoire nippon sont montagneux. La région
située au centre de Honshu, a été baptisée « le toit du Japon » et offre de nombreux
sommets dépassant les 3 000 mètres. La montagne la plus haute du Japon est le Mont Fuji
(3 778 mètres). Seulement un peu plus du cinquième du territoire est habitable (80 500 km²)
Situé le long de l’arc volcanique qui ceinture le Pacifique, le Japon se trouve à la jonction
entre trois plaques (eurasiatique et pacifique qui lui glissent dessous sous l'effet de la
subduction, philippines). Il possède environ quatre-vingt volcans en activité. Le Japon
possède presque 1/10ème de l’ensemble des 840 volcans actifs recensés dans le monde.
Comme l’atteste la présence de tous ces volcans, l’écorce terrestre au voisinage de l’Archipel
est instable et soumise à de fortes pressions. C’est pourquoi le Japon figure parmi les pays
les plus exposés aux tremblements de terre. Chaque année on y recense environ 1 000
secousses assez fortes pour être ressenties. En janvier 1995, le grand tremblement de terre
de Kobe a tué 6 000 personnes, en a blessé 40 000 et en a laissé 200 000 sans toit.
Le Japon est le pays du monde le mieux préparé aux séismes et aux tsunamis. Il a consacré
des milliards d'euros à la rénovation de bâtiments anciens et à l'équipement des nouveaux
en amortisseurs de chocs. De hautes digues protègent nombre de villes côtières, et les
routes d'évacuation en cas de tsunami sont bien signalées.1
1
Le 11 mars 2011, un séisme d'une magnitude de 9 sur l'échelle de Richter a touché violemment le nord-est du
pays. Ce séisme, le plus fort jamais enregistré au Japon et l'un des dix plus forts jamais survenus dans le monde,
a déplacé l'île principale de l'archipel, Honshu, de 2,4 m. Son épicentre est situé à 130km au large des côtes
nord-est de l'île. Une vague de 10 m de haut a déferlé, à peine 10 minutes plus tard, sur les côtes proches.
Malgré les préparations à ce type d'événement au Japon, la région a été dévastée par le tsunami, causant plus
de 20 000 victimes et l'arrêt du système de refroidissement de plusieurs réacteurs situés sur les côtes
touchées, provoquant des explosions dans la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, entraîne un grave risque
nucléaire. Outre le risque lié aux radiations, l'approvisionnement en énergie du Japon est menacé.
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Des contrastes climatiques marqués :
le Japon possède une gamme climatique étendue. Les nets changements de température qui
rythment les quatre saisons constituent un trait majeur du climat japonais. Le Japon subit,
en hiver, l’influence des vents sibériens et, en été, celle des vents en provenance de l’Océan
Pacifique. Malgré l’exiguïté de son territoire, le Japon est caractérisé par quatre
configurations climatiques différentes.
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Hokkaido, qui obéit au modèle climatique tempéré de type continental, avec des étés
frais et des hivers froids avec de fortes chutes de neige qui tiennent au sol durant
plusieurs mois. La température moyenne annuelle de 8°C et la région reçoit 1 150
millimètres d’eau par an.
La façade Pacifique de l’Archipel appartient à la zone tempérée, avec des étés chauds
qui sont soumis à l’influence des vents saisonniers en provenance du Pacifique.
La partie du pays qui fait face à la Mer du Japon a un climat plus pluvieux et plus
neigeux, qui s’explique par le fait que les vents saisonniers froids et chargés
d’humidité en provenance du continent soient arrêtés dans leur course par la
barrière montagneuse des Alpes centrales et autres reliefs qui forment la « colonne
vertébrale » du Japon.
Les îles du sud-ouest de l’Archipel de la Préfecture d’Okinawa appartiennent à une
zone de climat subtropical et offrent une température moyenne annuelle de 22°
pour des précipitations dépassant les 2 000 millimètres par an.
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Cerisiers en fleurs
Les cerisiers en fleurs, symboles
du printemps au Japon.
Le printemps (mars, avril, mai)
Quand l’hiver touche à sa fin, les vents froids saisonniers venus du continent s’affaiblissent
et se raréfient ; On a alors une zone de basses pressions qui se crée et qui facilite la
formation de vents du sud puissants et chauds en provenance de l’Océan Pacifique.
L’été (juin, juillet, août)
Avant que l’été n’arrive véritablement, le Japon est l’otage de la saison des pluies. De mai à
juillet, une masse d’air froid s’installe au nord du Japon, tandis que sur l’Océan Pacifique se
développe une masse d’air chaud et humide. Le long de la ligne de rencontre entre ces
masses d’air froid et chaud se développent des zones de basses pressions d’air chaud qui
sont à l’origine de longues périodes de pluies incessantes.
À partir du milieu du mois de juillet, les masses d’air de hautes pressions, présentes audessus de l’Océan Pacifique, deviennent prédominantes mettant fin à la saison des pluies.
Des vents saisonniers en provenance de l’Océan Pacifique apportent un air chaud et humide
à l’Archipel, et le pays s’installe dans la chaleur d’un climat estival avec de nombreuses
journées où la température dépasse les 30°C.
L’automne (septembre, octobre, novembre)
À partir de la fin de l’été, courant septembre, le Japon est souvent la proie des typhons. Les
typhons, dont il faut faire remonter l’origine aux larges masses d’air tropical de basses
pressions situées entre 5° et 20° de latitude environ dans le Pacifique Nord.
L’hiver (décembre, janvier, février)
Vers la fin novembre, des vents froids saisonniers commencent à souffler sur le Japon en
provenance du continent. Ces vents de nord-ouest se chargent d’humidité au-dessus de la
Mer du Japon et la restituent en grande partie en pluie et en neige sur la façade ouest du
Japon, car elles sont freinées dans leur progression vers l’est par la barrière montagneuse
qui occupe la partie centrale du pays.
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II. LES HOMMES DANS L’ESPACE JAPONAIS
Avec une population de 127 078 679 habitants (2OO8)2, le Japon occupe le 10ème rang
mondial pour la population. Celle-ci,
Celle ci, qui a pratiquement doublé depuis la fin de la Seconde
Guerre mondiale, vient au premier rang mondial pour l'espérance de vie : 79 ans pour les
hommes et 86 ans pour les femmes en 2007, mais elle a commencé à diminuer en 2004, ce
qui, combiné à son vieillissement, installe une situation préoccupante.
La répartition par âges, la natalité et la mortalité
Le Japon représente la situation la plus extrême d'une structure de population affectée par
le vieillissement.
En 2009, la part de la population âgée de moins de 15 ans représente 13 % de la population
totale, celle des 15-65
65 ans est de 64 %. Les personnes âgées de plus de 65 ans représentent
23 % de la population totale.
La fécondité et la nuptialité
Actuellement les femmes japonaises ont un taux de fécondité de 1,3 enfants/femme,
enfants/femme ce qui
est insuffisant pour assurer le remplacement des générations ; le taux de natalité s'est
effondré (13,6 ‰ en 1980, 9,5 ‰ en 2000, 9 ‰ en
en 2009) alors que le vieillissement très
rapide commence à faire remonter la mortalité (6,2 ‰ en 1980, 7,7 ‰ en 2000, 9 ‰ en
2009). En conséquence, le solde naturel est devenu négatif depuis 2004.
Les moyennes et la réalité
La densité moyenne de 336 hab./km2 est très théorique car plus des troistrois-quarts de la
population vit sur une part très restreinte du territoire, dans le « Japon de l'Endroit », la côte
pacifique, dans la mégalopole japonaise, où la densité est très élevée, de l'ordre souvent de
1600 hab/km2.
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Population Japon en 2013 : 126,4 millions d'habitants.
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La mégalopole japonaise
La mégalopole japonaise est un ruban urbain qui borde le littoral pacifique sur environ 1 300
km de Tokyo à Fukuoka et regroupe un peu plus de 70 % de la population de l'archipel.
Le déséquilibre est grand entre la mégalopole et les zones marginales du nord-ouest
nord
de
Honshu, « Japon de l'Envers », mais aussi avec les autres îles (Shikoku, Kyushu et Hokkaido).
Les plans d'aménagement du territoire destinés à disséminer l'industrie lourde
lou
pendant la
période dite de « haute croissance », de 1955 à 1973, n'ont guère réussi à renverser la
situation en faveur d'un rééquilibrage.
A l'origine de cette mégalopole,
mégalopole, se trouve la double volonté de l'État, qui veut donner au
pays une position prépondérante dans le monde par son économie, l'ère des conquêtes
militaires semblant désormais close, et des grandes entreprises qui veulent trouver hors des
métropoles surpeuplées des terrains neufs où puissent s'édifier librement les bases de cette
nouvelle
elle puissance. Approvisionnement en eau et en énergie, facilités d'accès, vastes
superficies disponibles sont les conditions requises.
L’essentiel de l’industrie japonaise est situé sur les littoraux. Presque toutes les grandes villes
sont ainsi égalementt de grands ports. Trois raisons à cela : un relief important, un manque
de matières 1ères et une économie largement tournée vers l’exportation.
III. LA PUISSANCE ECONOMIQUE DU JAPON
Le Japon est nommé troisième puissance économique mondiale avec 4 332 milliards
m
de
dollars de PIB, selon les chiffres de la Banque mondiale de l’année 2010. Il se situe derrière
les États-Unis et la Chine.
Après la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle le pays a subi de lourdes pertes
humaines et matérielles, le Japon a progressé à un rythme extraordinaire jusqu’à conquérir
le rang de deuxième économie mondiale. C’est ce qu’on a appelé le miracle économique
japonais (années 1950-1960).
1- La Révolution Meiji et la première industrialisation (1867-1945)
(1867
La première révolution industrielle, à l'ère Meiji, répond au défi de l'arrivée des Occidentaux.
Son but est la sécurité et la puissance de la nation, « un pays riche, une armée forte ». Faute
d'une classe d'entrepreneurs assez puissante, elle est mise en œuvre
œuvre par l'État, qui crée un «
capitalisme sans capitalistes ».
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C’est donc une Révolution industrielle rapide et à marche forcée. Le Japon se dresse au bout
de quelques décennies, avec une croissance supérieure à celle de l'Allemagne, dans le rang
des grandes puissances industrielles (encore quasi nulle à la fin du XIXe siècle, la production
d'acier passe durant les années 1900 de presque rien à près de 200 milliers de tonnes).
Cette industrialisation nécessite la recherche de ressources, d'où une politique d'expansion
(guerre sino-japonaise de 1894 à 1895 qui permet au Japon de récupérer l'île de Formose et
la presqu'île du Liaodong, puis la guerre russo-japonaise de 1904 à 1905 qui place la Corée
sous seule influence japonaise avant d'être finalement colonisée en 1910).
2- La reconstruction et le miracle économique japonais (1945-1980)
Après la défaite de 1945, la pulsion nationaliste de la politique industrielle est renforcée par
la crainte de voir les Américains désindustrialiser le pays.
Grâce à la guerre de Corée, la production industrielle retrouve en 1950 son niveau d'avant la
guerre. La décennie suivante voit la mise en place du « modèle japonais » en matière de
relations du travail (syndicats d'entreprise, emploi à vie, avancement à l'ancienneté) au
terme de conflits sociaux très durs. Les années 1960-1972 sont celles de la « haute
croissance » où le P.I.B. est multiplié par 5. Ce « miracle japonais » repose principalement
sur l'industrie lourde et sur le marché intérieur.
Le Japon a fondé sa rapide et spectaculaire remontée économique (le « miracle économique
japonais ») des années 1950 et 1960 et sa puissance actuelle sur la théorie du vol d'oies
sauvages. Le principe consiste à initier le processus d'industrialisation sur un produit à faible
technicité, il en devient exportateur, puis l'abandonne pour un produit à plus haute valeur
ajoutée. Ainsi, on observe trois phases : premièrement, le pays importe le produit, puis il
substitue la production nationale aux importations avant de l'exporter. Au cours de cette
période, le Japon développe des méthodes de production révolutionnaires : flux tendus («
zéro stock »), contrôle de qualité permanent (« zéro défaut »). Elles sont le fer de lance
d'une stratégie d'exportation à outrance, qui assure au Japon une croissance annuelle de
près de 5 % et en fait une très grande puissance commerciale.
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3- Des stratégies industrielles originales
Il existe un modèle de gestion à la japonaise qui a prouvé son efficacité. Il se concentre sur
deux objectifs : améliorer sans cesse la compétitivité, s’adapter sans cesse et rapidement
aux évolutions des marchés.
-
-
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Réagir vite : un réseau d’information
d’information exceptionnel permet aux entreprises de savoir
ce qui se passe partout et très vite. Système JETRO (Japan external trade
organization).
Etre compétitif : la recherche des “5 zéros” : Le renouvellement rapide de la
demande dans les produits grands publics impose aux entreprises de pouvoir réagir
vite. L’organisation de la production en “flux tendus” (c’est le J.A.T. afin de réduire le
cycle de production). Ce système s’incarne dans le toyotisme.
1. Zéro stock : les produits finis ne doivent pas attendre les clients sur les
étagères (cela coûte cher à l'entreprise : il faut de la place pour les stocks et
de la surveillance), les matières premières
premières ou les pièces détachées ne doivent
pas être stockées en attendant leur utilisation (même problème de place, et il
faut payer les pièces longtemps avant de les utiliser). Résultat : on produit
quand on a un certain nombre de commandes, on fait venir les pièces
exactement au moment où on en a besoin.
2. Zéro délai : il faut réduire au minimum le temps nécessaire dans l'entreprise
pour changer le produit en cours de fabrication, c'est-à
c'est -dire
dire qu'il faut que les
hommes et les machines soient flexibles. De même, il faut réduire au minimum
le délai entre la prise d'une commande et sa satisfaction.
3. Zéro défaut : l'entreprise par les services offerts et les produits fabriqués doit
être irréprochable vis-à
vis -vis
vis de ses clients. La qualité doit donc être une
obsession.
sion. Même si la recherche de la qualité peut être coûteuse, on sait qu'elle
permet aussi la réalisation d'économies : les malfaçons coûtent très cher, le
mécontentement des clients aussi, surtout quand la concurrence est forte.
4. Zéro panne : l'entretien
l'entretien et la fiabilité des machines sont essentiels.
5. Zéro papier : les économies doivent aussi toucher les bureaux, il faut limiter
les opérations débouchant sur un développement du papier grâce à
l’informatique.
La robotisation : Matériellement, la compétitivité se mesure par une robotisation
forte : le Japon possède le 1er parc de robots du monde, ce qui permet d’avoir des
coûts bas et des ateliers flexibles avec peu d’ouvriers bien formés (ex. auto).
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Etre innovant pour anticiper : Confronté à la crise des industries traditionnelles le Japon s’est
lancé dans la promotion des industries high tech, en misant sur un effort de recherche
considérable. Au début des 50’s, la technologie japonaise est en retard sur l’occident. Les
entreprises japonaises achètent alors en masse brevets et licences, développent
l’espionnage industriel, parcourent le monde. Le MITI (Ministry of International Trade and
Industry) met en place des programmes de recherche qui associent État et entreprises. En
1980 la technologie du Japon est devenue autonome, elle est en pointe dans de nombreux
secteurs (sidérurgie, navale...).
4- Les facteurs de la puissance
A) Une longue tradition d’adaptation :
Pendant plus de 10 siècles, ils se sont débrouillés tous seuls car isolés géographiquement. En
1859, ils subissent l’invasion européenne, qui va leur apporter tous leurs savoirs qu’ils
adaptent à leur mode de vie (ère Meiji). C’est l’époque où le Japon commence à devenir
puissant. Mais cette période se termine par la défaite de la 2nde guerre mondiale. Ensuite, il
bénéficie de la guerre froide. Il est 1 pion essentiel du jeu américain au vu de la conquête du
communisme en Asie. La reconstruction se fait à l’américaine : ils s’adaptent à la conjoncture
en délocalisant et en imitant puis en améliorant les technologies.
B) Une organisation économique et sociale efficace :
Tout d’abord, la protection de leur marché se fait en 3 temps :
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par principe, les japonais achètent japonais,
protectionnisme accru,
système de ventes contrôlé par les sogos shoshas (maisons de commerce) : il faut
adhérer à ces maisons pour pouvoir espérer entrer dans le marché.
C) Le consensus social :
Les japonais sont conditionnés dès leur plus jeune âge à la notion d’effort. Le système
scolaire se fait par la sélection : c’est l’élite qui intégrera les grandes entreprises. Chaque
employé peut faire partie du cercle de qualité : endroit où l’on se réunit pour trouver des
moyens pour améliorer la production. Cela amène à une consultation de tout le personnel.
Ainsi, on peut voir que la solidarité et l’adhésion de tout le monde au projet de l’entreprise
est de mise. De même, ils sont les inventeurs du toyotisme : système d’adhésion de la main
d’œuvre et du flux tendu : 0 stock, 0 délai, 0 papier, 0 panne, 0 défaut.
5- Les limites de la réussite japonaise :
A) La dépendance :
Le pays dépend fortement de ses importations d’énergies et de nourriture, ce qui le fragilise
beaucoup, notamment en cas de guerre. En ce qui concerne les exportations, ils doivent
s’adapter en permanence aux nouvelles conjonctures mondiales.
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B) La population :
Les logements coutent très cher du fait du manque de place, ce qui oblige la population à
épargner sur son salaire. De même, l’éducation des enfants est très chère du fait de leur
système élitiste, ce qui les oblige aussi à épargner. Les japonais se sacrifient donc en
permanence. Cela conduit les jeunes à contester cette situation de plus en plus.
Enfin, la population est de plus en plus vieille. Le système économique étant celui du
paiement à l’ancienneté, la main d’œuvre est plus chère. Cela amène la concurrence des
pays asiatiques, notamment la Chine et la Corée du Sud. Certaines entreprises ne
garantissent plus l’emploi à vie, ce qui est une remise en cause totale du système.
C) L’économie :
Les récentes spéculations financières et immobilières ont atteint le Japon comme tous les
pays développés, ce qui a provoqué des faillites bancaires et l’augmentation du yen. Le
chômage augmente, et les primes baissent : l’économie ne profite donc pas à tous.
CONCLUSION :
Grâce à une politique d’adaptation permanente, mais aussi à un protectionnisme acharné, le Japon a
réussit à se hisser au 2ème rang mondial des puissances économiques. L’économie, dirigée par de
puissants lobbys familiaux, est basée sur le sacrifice dès le plus jeune âge de l’ensemble de la
population. Mais depuis peu, le Japon a de moins en moins de spécificités, et connait les mêmes
problèmes que les pays développés. Les NPIA (Nouveaux Pays Industrialisés d’Asie) l’imitent et
produisent la même chose, ce qui les oblige à innover en permanence. Face à la crise, le modèle
japonais s’effrite donc, mais s’exporte en Asie du Sud où de nouvelles perspectives de leadership
s’offrent à l’empire du Soleil Levant.
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