Soigner ses vitrines pour
duire les consommateurs
Pour tout magasin, les vitrines s’avèrent un élément stragique pour attirer les
regards et augmenter son chiffre daffaires. Explications et exemples empruntés
à d’autres secteurs que les points de vente liés au secteur animalier. Par Sophie Billon
Mise en avant
«
L
a vitrine est l’élément
qui permet à un maga-
sin de se distinguer
par rapport à un autre,
fait remarquer Benjamin Allard,
décorateur étalagiste indépendant.
Elle doit faire oublier la rue ou le cen-
tre commercial se trouve le point
de vente. » Pourtant stratégiques, les
vitrines restent bien souvent trop peu
exploitées, notamment par les ani-
maleries, les salons de toilettage ou
les boutiques d’accessoires pour ani-
maux, d’aquariophilie... alors qu’il
s’avère, à travers des exemples pio-
chés dans d’autres segments de vente,
que l’impact des vitrines peu rapide-
ment faire la différence par rapport
aux concurrents. Qui n’est d’ailleurs
jamais entré dans une boutique, sans
en avoir eu l’intention au départ, sim-
plement parce que ses devantures l’y
ont pous? La vitrine se doit d’expri-
mer les valeurs de l’offre de produits
se trouvant à l’intérieur.
Toujours se renouveler
Nicolas Banier, président du groupe
New York, spécialisé dans la création
et l’aménagement de points de vente,
insiste : « La vitrine est comme une
une de journal ou de magazine, elle
doit capter l’attention du passionné
et recruter de nouveaux clients. Per-
sonne au sein d’un titre de presse
n’aurait idée de proposer la même
couverture deux mois de suite. La
vitrine doit être prise comme moyen
d’accroche, au sens publicitaire du
terme. » Si l’enseigne ne se renou-
velle pas, les passants... passent, n’en-
trent pas et n’achètent pas. Pour les
magasins affi liés à des groupes ou à
des chaînes de distribution, qui ont
bien compris que l’objectif non dissi-
mulé de cet élément est d’améliorer
la performance commerciale, les
vitrines sont généralement décidées
par le siège et les franchisés se doi-
vent de les reproduire. Les budgets
alloués peuvent atteindre plusieurs
Principes
élémentaires
Définir un planning de
vitrines sur l’année.
S’inspirer des saisons,
mais également des dates
importantes et des événe-
ments locaux ou importants
liés aux animaux : Noël bien
sûr , mais aussi le 1er avril, la
Journée du cheval prévue le
12 septembre 2010, la Jour-
née mondiale des animaux
le 4 octobre...
Le but principal des vitrines : attirer les regards… Pour ce faire, certaines enseignes misent sur l’originalité.
Chiffre cléChiffre cléChiffre clé
4 semaines, 4 semaines, 4 semaines,
c’est la fréquence c’est la fréquence c’est la fréquence
à laquelle il sembleà laquelle il semble
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judicieux de changer judicieux de changer judicieux de changer
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ses vitrines. ses vitrines. ses vitrines.
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MARKETING
POINTS DE VENTE
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milliers d’euros. Bien entendu, il est
dif cile pour une boutique de quartier
ou pour des enseignes moins impor-
tantes de dépenser de telles sommes.
Alors que ce type de points de vente
est spécifi quement concerné (les ani-
maleries étant souvent situées dans
des zones commerciales n’ayant pas
de vitrines). Sans budget conséquent,
ni directives venant d’un service mar-
keting dédié, pourquoi ne pas s’inspi-
rer d’autres secteurs ? Le chocolatier
Jadis et Gourmande a, par exemple,
mis en place une démarche spécifi -
que pour ses cinq boutiques parisien-
nes. Consciente de la valeur ajoutée
indéniable des vitrines, l’enseigne
laisse ses points de vente élaborer le
ou les décors, selon leur localisation
et leur clientèle.
Effi cacirecord
« L’année se déroule selon des pério-
des aux thèmes imposés, prédéfi nis
en comité de direction, correspondant
au calendrier et aux différents événe-
ments, comme Noël, la Saint-Valen-
tin ou Pâques qui est une période très
importante pour nous, le 1er mai, la
fête des mères et des pères, la rentrée
scolaire, l’automne... et des vitrines
“libres”, développe Pierre-Hugues
Maerten, en charge des vitrines dans
la boutique Jadis et Gourmande il
est responsable adjoint. Leur durée
est d’environ deux semaines, avec
des périodes plus longues pour Noël
et Pâques. Une fois le thème connu,
nous réfl échissons en équipe au cor
à réaliser. En moyenne notre budget
est d’environ 300 euros par vitrine,
mais à Noël l’an dernier, cette somme
a été multipliée par quatre ou cinq.
Elle a nécessité plus d’une semaine
de mise en place. Mais l’augmenta-
tion des ventes et les remarques des
clients nous ont rassurés sur son
impact et sa réussite. » Cet exemple
montre bien qu’avec un investisse-
ment minimum (accessoires, éléments
de décoration, chutes de revêtement
de sol, guirlandes lumineuses...), une
présentation de qualité est possible.
Noël, par exemple, peut être l’occa-
sion de préparer une vitrine « spécial
cadeaux » pour les animaux de com-
pagnie. Bon nombre de possesseurs
déposent au pied du sapin un cadeau
collier, laisse, jouet, friandises... à
leur chien, leur chat ou leur hamster...
Pourquoi ne pas imaginer un sapin
sur lequel les laisses et autres colliers
remplaceraient les guirlandes ?...
Autre élément important pour les
professionnels de l’aménagement de
points de vente, les futurs acheteurs
ont besoin d’imaginer le « résultat ».
Les aquariums susciteront davantage
de désir s’ils sont en eau...
Comme le recommandent de nom-
breux spécialistes de l’aménagement
de points de vente, il ne faut pas voir
la dépense, mais ce que les vitrines
vont rapporter, tant en matière de
notoriété que d’augmentation du chif-
fre d’affaires. Le retour sur investis-
sement est indéniable et très rapide.
Pour être efficace, une vitrine doit
donc en premier lieu être en accord
avec l’image de la boutique et le but,
clairement défi ni : lancement d’une
nouvelle gamme, mise en valeur de
produits dont les résultats de vente ne
sont pas satisfaisants...
Chaque boutique du chocolatier
Jadis et Gourmande élabore
ses vitrines selon les thèmes
décidés par la direction.
Vu dans d’autres secteurs...
P
ourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups ? C’est l’idée qu’a eu l’agence Prisme Design (groupe New York)
pour les salons de coiffure Jacques Dessange et Camille Albane. En 2008, l’enseigne a cidé de revoir son mobi-
lier de communication en l’incluant dans ses vitrines. Ces meubles se caractérisent par leur fonctionnalité « recto
verso ». Depuis la rue, un visuel accrocheur et impactant est largement visible, attisant la curiosité, alors que de
l’autre côté du meuble (et donc à l’intérieur de la boutique) des étagères mettent en valeur les shampooings et autres
produits de soin destinés à la vente. Sobrement effi caces !
Visuel attractif côté rue, étagère pour les produits proposés à la vente côté salon ou comment ne pas perdre de place.
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POINTS DE VENTE
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