Séminaire Henri Cartan H. C ARTAN Morphismes et ensembles constructibles (suite) Séminaire Henri Cartan, tome 8 (1955-1956), exp. no 8, p. 1-7. <http://www.numdam.org/item?id=SHC_1955-1956__8__A8_1> © Séminaire Henri Cartan (Secrétariat mathématique, Paris), 1955-1956, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Henri Cartan » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ 8-01 Séminaire E.N.S,, 1955/56 (H. CARTAN et C. CHEVALLEY) MORPHISMES ET ENSEMBLES CONSTRUCTIBLES (Suite) (Exposé de Ho CARTAN, le 16.1.1956) 1#- Morphismes dfun schéma complet. Théorème le- Soit un morphisme §! s est complet^ l1image, par (f , <f) dfun schéma f , de tout fermé de S S dans un schéma est un fermé.de Sf . S1 . Démonstration t compte tenu des propositions 1 et 5 de lfExposé 6 9 tout revient à montrer que l'ensemble image un fermé de S1 . Soit T /"(P) des spécialisations d'un le schéma induit par S paragraphe 6) ; on cherche l'image du morphisme composé est complet (Exposé 6, Théorème 3) > écrivant de nouveau est ramené à prouver ceci s si S est complet, l'image sur T P £ S $ (P) a pour (Exposé 6, ^ S «JL^ Sf . Or S au lieu de f(S) T T 9 on est un fermé de S1 • Eu égard à la décomposition canonique d'un morphisme (Exposé 7 ) * il suffit de faire la démonstration quand (S F et de domine M s S f(M) S1 f t S ~~-> S' est une application de domination étant des schémas d'un même corps, par exemple le corps des fractions S )o Soit M1 M' s S' ; il existe un anneau de valuation (Exposé 19 paragraphe 4) j puisque (Exposé 5* proposition 6 ) , donc domine du schéma montre que tout S1 S est complet> est dans l'image de de V f(M) . Les localités sont donc apparentées> et par suite M' 6 S1 V F qui domine un M1 et Mf = f(M) , ce qui f . Remarque : dans la fin de cette démonstration9 on a seulement utilisé le fait que S est complet au-dessus de Mf (Exposé 6 , paragraphe 7 ) . Ceci va permettre une extension du théorème 1, à condition d'avoir prouvé un lemme 8-02 (qui aurait pu trouver place dans l'Exposé 6, assertion 4) du théorème 3) t Lemme 1.- Soient P' = f(P) , T ^(P) gar de et f s S T1 » S1 les schémas induits respectivement par et ^^'(P1) , et soit f . Si S g s T — •> Tf est coniglet au-degsus de S et S1 sur le morphisme de domination induit S1 , alors E l'ensemble T ^ ( P ) , E! un anneau de valuation (du corps des fractions soit 6 s W «^ P'/rfP1) G et W/r(W) est complet au-dessus P/r(P) des schémas applique biunivoquement lité F T et T' V pour l'application telle que 0 t W ~_> V S' domine une localité M p r(W) qui est donc apparentée à P , autrement dit T • Soit P , d'où V W = W/r(W) ; de plus, domine une locaV l1image récipro- Ô " 1 ^ ) = V s et S p est complet au-dessus de de P = M. # Ainsi M = W T1 , resp, T • domine la localité M ç S j et on a est un idéal premier M f E ; soit corps M1 C O ^ ^ M 1 ) C ÉT^rfV)) = r(V) • Puisque r(W) C V , donc P , et W . On sait (Exposé 6, lemme 6) que r(M') C ^ ^ ( r C M 1 ) ) C V S ) qui domine 0 plonge les corps du F „ D'autre part, 0(Mf ) = M1 , car par hypothèse j <^(Pf) . Soit Ef , resp. E , sur les schémas induits est un anneau de valuation de Mf € S' de dans le corps M' € T' , il domine au moins une localité de que de l'ensemble 1 ' homomorphisina canonique ; On veut montrer que si un anneau de valuation V P £ S , Tf . Démonstration i notons W un morphisme de domination, f (M) = M' • On a M , et M W domine M , est une spécialisation de 6(M)""e T ; il est immédiat que V domine M , ce qui achève la démonstration. Le théorème 1 peut maintenant être précisé § Théorème 1 bis.- Soit schéma S f ; S est complet au-dessus de est un fermé de > Sf un morphisme de domination. Si 1q S' , l'image par f S S1 a En effet, il suffit de le montrer pour un fermé de soit de tout fermé de P' - f(p) , En passant aux schémas induits montrer que l'image de T est un fermé de T et S de la forme T! , on est ramené à T' j il suffit de refaire la démons- tration du théorème 1 , compte tenu du fait que T est complet au-dessus de T' (lemme 1 ci-dessus). 2,- Inégalités relatives aux dimensions des localités» Si M est un anneau locale on notera dim M la dimension de dire le degré de transcendance (sur le corps de base M , c'est-à- K ) du corps des restes M/r(M) , Cette notation s'applique aussi dans le cas où M est un surcorps de K 8-03 Si F et Ff sont deux surcorps de le degré de transcendance de Théorème 2,- Soit et Ff sur f % S — > M € S P € S S et.de S tels que F1 c F , on notera Ff ; c'est égal à S! les corps de fractions. _dg des dimensions de des F K dimptF dim F - dim F1 • un morphisme de domination % soient et S1 , et soit S1 . Pour tout entier e = dimF,F la différence , soit lfensemble h^O jouissant de la propriété suivante : M F Eh est spécialisation d'un tel que (1) f(P) = f(M) , Alors l'ensemble Efa pyest pas dense dans dim P ^ dim f(M) + h . est fermé ; si h < e , on__a h> e , S , Démonstration s montrons d'abord que est spécialisation d'un En effet : soit Eh = S j si P 6 S tel que M' = f(M) , et soit Ep = S ; autrement dit, tout f(P) = f(M) , dim hf la hauteur de M € S P £ dim f(M) + e . M' (Exposé 5, paragra- phe l) ; d'après la proposition 3 de l'Exposé 5, il existe h1 éléments de r(Mf) M1 contenant les u. (un tel système d'éléments tels que r(Mf ) soit l'unique idéal premier de u. , en nombre égal à la hauteur de s'appelle un "système de paramètres" de sont dans r(M) j soit p H' )« Puisque un idéal premier de idéaux premiers contenant les u. ; M premier de u^ , donc c'est M1 contenant les drent un idéal primaire de M est au plus égale à dim F - dim M dim M Ainsi P = M M domine M domine M' f M' , les M , minimal dans l'ensemble des M' , car pM r> M' est un idéal r(M') a De plus les u^ engen- , donc (Exposé 5 > proposition 3) la hauteur de <~ dim F' - dim M' , ou encore > dim f (M) + e . répond à la question. h > e , l'ensemble E. n'est pas dense dans autrement dit, on va prouver l'existence d'un ouvert non vide U C S rencontre pas K E, „ Or pour qu'un ouvert U ne rencontre pas , il suffit et M e U , on a dim M <£ dim f(M) + e . En effet, s'il en est ainsi, et si M S , alors P e U , puisque U est ouvert, donc si dim P é dim f(M) + e 5 et ceci montre que U ne rencontre pas est spécialisation f(P) = f(M) , on a E, pour h> e . Nous sommes donc amenés a prouver le t Lemme 2a- II existe un ouvert non vide on ait dim M ^ dim f(M) + e . U C S S5 qui ne il faut qu'il jouisse de la propriété suivante s pour tout Pc u^ h1 ,~c'est-à-dire Montrons maintenant que si d'un u^ toi que, pour tout M e U , 8-04 II suffit évidemment de faire la démonstration quand schémas affines, d'algèbres bre de A et A . Rappelons que l'application loi qui, à chaque idéal premier est le corps des fractions de Puisque inclusions fx z S _ > > (2) et des e sont des S! A , associe est alors définie par la pf = A1 ^ p . De plus, le corps des fractions de éléments F soit algébrique sur le corps des fractions Xj , ... , xQ € A , algébriquement 81 le schéma de Aj, ; les définissent des applications de domination S1 9 f j Sj _ ^ S1 est composée» Pour tout Mj <: S^ , on a , celui du corps des fractions de p! = A1 a p- 5 comme éléments A-/p- Af/p! 9 en notant est engendré par Af/pf ^ A^/p^ e* un idéal de ©t par les images x# 9 ceci établit (2). Quant à lfalgèbre algébriques sur entiers sur F A1 . est le degré de transcendance du corps des fractions de dim f ^ M j ) A- S1 Sf s'identifie à une sous-algè- f s S —* F1 et e dim Mx £ dim f ^ M j ) + e dim M- Af Ax = A ' O j , ... , x Q ] . Soit A1 C A- C A f s S de A , et Ar 9 tels que de l'algèbre affine car p dimp,F = e , il existe indépendants sur dont A1 3 alors S A , elle est engendrée sur A- ; il existe y^ € A- (y- ^ 0) A- , Si un idéal premier p- de A^ par des éléments tel que les A^ 7^a ne contient pas z^ soient y* , la loca- lité (A1) = M- est telle que les éléments de A sont entiers sur M1 . Soit El , Uj l'ouvert non vide de S- formé des M^ = (A-) tels que y- ^ p- P et soit 1 U=r(f1)^1(U1). Si M c U , et f1(M) = M1 , on a dim M - d i m M1 , car si M = A , on a p^ = A- ^ p , et le corps des fractions de A/p est algébrique sur le corps Mj/£(M;[) • Cs résultat^ joint à (2) , établit le lemme* Achevons maintenant la démonstration du théorème 20 II reste à montrer que l'ensemble n E, du schéma ost fermé dans S • On procède par récurrence sur la dimension S , l'assertion étant triviale pour ferméP puisque E^ = S ? si schéma induit par S h > e , l'adhérence Théorème 3.- Soit (3) f s S — > S* e = dinLp.F . Pour tout entier tels qu'il existe un Efa est M £ s h-£e,E. est ^ S ; en passant au sur chaque composante irréductible de l'hypothèse de récurrence, on trouve jours n = 0.Si E. , et en utilisant Eh = Efa \ ceci achève la démonstration. un morphisme de domination9 et soit touh >• 0 , soit satisfaisant à f (M) = M1 , dim M :> dim lî! + h 0 C' l'ensemble des M1 e Sf 8-05 Alors l'ensemble C' est constructible l si est donc dense dans S j si h > e , C^ Démonstration % il est clair que image C£ est constructible. Si h £ e , onja n'est pas dense dans C^ = f(1^) . Puisque h é e , ona F1 , puisque S )t Si Eh est fermé, son C£ = f(S) h > e , C^ ne possède pas de localité de > dim F1 + e = dim F . Alors l'adhérence de C^ C£ S1 . Efa = S , donc tient un ouvert non vide (Exposé 7P théorème 3 pas la localité C£ = f(S') , et con- ne contient dimension > ne contient pas non plus F1 , puisque l'adhérence d'un ensemble constructible se compose de spécialisations de localités de cot ensemble (Expose 7, paragraphe4).Ceci achève la démonstration. Corollaire s soit f s S —~* Sf un morphisme de domination» et soit e = dim?fF , II existe un ouvert non vide suivante s pour tout M € S tel que U1 C S' jouissant de la propriété f(M) c U' 9 on a dim M <: dim f (M) + e . Définition s dans la situation précédente, on dit qu'une localité est fondamentale (pour l'application de domination aucune localité de à S , ou s'il existe une M€ S f ) si M' qui domine M' 6 S1 n'est dominé par M1 et satisfait dim M > dim M' + e . L'ensemble des localités fondamentales est donc la réunion de deux ensembles, dont chacun est constructible et n'est pas dense dans S1 . Ainsi l'ensemble des localités fondamentales est un ensemble constructible de dense dans S1 , qui n'est pas Sf . 3.- Domination et spécialisation. Soit soient M admettant S f un morphisme de domination d'un schéma une localité de M' admettant S et M' = f(M) . S i S N1 dans un schéma S' j est une localité de comme spécialisation, il nfy a en général pas de localité M comme spécialisation et telle que Sf N de f(N) = Nf , On a cependant le résultat suivant t Théorème 4.- Soit schéma f un morphisme de domination d'un schéma S1 . Il y a une partie ouverte non vide té. J ^ Z ^ t ^ - A . -rs?-, M 6 U et_ si Nf spécialisations il y a une localité spécialisation de Remplaçant U de S est une localité de N C U telle que S dans un qui possède la propriéS1 dont f(N) = N' f(M) est une et gue M soit N . S' par un schéma affine S£ f ( S p , on se ramène immédiatement au cas où qui y est contenu et S par S1 est affine ; remplaçant alors £-06 S par un schéma affine qui y est contenu, on se ramène au cas où sont tous deux affines s soient F et corps des fractions. Soient Xj , ... , xe des éléments de A qui forment une base de transcendance de par rapport à F1 , et soit A![x- , . 0. , x ] . Si corps des fractions de m1 S1 9 de est un idéal premier de Af[xj$ ... , x ] leurs le schéma affine A'/mf , 1*homomorphisme canonique de prolonge en un homomorphisme F1 S1 leurs algèbres, dfalgèbre et et Ar F A S A1 , et Ar dans Rf Rf le se dans un sur-corps de Rf tel que 0(x1) , ... , 0(x ) soient algébriquement indépendants sur Rf . Le x e noyau m1 de cet homomorphisme se compose de tous les éléments qui peuvent s'écrire comme polynômes en x- , ... , x à coefficients dans mf ; il est x e —* contenu dans tout idéal m^ de kf[x^ , ... , x ] tel que n^ n A = mf . Si nf est un idéal premier de À1 contenu dans mf , l'idéal nf est contenu dans m1 . Il en résulte que, si lité de M- S1 de S- M- admettant est une localité quelconque de f(M-) = M1 telle que f(N-) = N1 S- et Nf une loca- comme spécialisation, il y a une localité qui admet ML comme spécialisation. Ceci montre qu'on peut se ramener, pour démontrer le théorème 4, au cas où le corps des fractions de Af est algébrique sur celui de A , Supposons qu'il en soit ainsi ; soient z- , ... , z des éléments de A tels que Al=A[z1 , . ,# , z ] , X S X S et soit y un élément ^ 0 de A1 tel que les y z. soient entiers sur A1 . Soit par ailleurs S1 le schéma dérivé de S' dans son corps des fractions F1 ; l'ensemble S1 ^ S1* une partie ouverte de Sf locaux des idéaux premiers n'est pas vide> puisqu'il contient F1 j c'est de plus (exposé 6, théorème l ) . Lfensemble U1 pf de A1 tels que mal est donc une partie ouverte non vide de une localité appartenant à A ; si Soit Nf Nf = M^f , où M'[a] r , N nf entier sur et tel que est est entier sur une localité de Sf ; soit S1 admettant Mf M m de Mf . Puisque r de (exposé 1, théorème 4) 5 si N ; de plus, M = (M'[A]) comme spécialisation 5 on a est 1'anneau local de l'idéal engendré par dfoù il résulte que soit nor- U = f (Uf) 7 Soit M1 . Si"" q = r(M') r\ M'[A] , on a M1 , il y a un idéal premier est une spécialisation de A1, A', ; c'est un anneau normal, et, puisque est un idéal premier de r r\ M1 = nf et que U ; c'est l'anneau local d'un idéal premier mf = A1 r\ m , f(M) = M1 y é m1 , M'[A] y 4 p1 des anneaux r M1 ~ est normal et M1 [ A ] N . contenu dans q est l'anneau local de dans M , de sorte que M r(N) n M1 = r(N) r\ M'[A] n M ! = r n M r = n f f(N) = N1 . Remarque î La démonstration montre que, si le corps des fractions de est algébrique sur celui de S , on peut prendre pour U S1 un ensemble de la forme 8-07 f (U1) , où Uf est uno partie ouverte de S1 . Il en est encore ainsi dans le cas général, comme on le voit par récurrence sur la dimension de S de la manière suivante. Supposons l'assertion établie pour les schémas de dimensions ^ dim S . L'ensemble U ayant les propriétés énoncées dans le théorème, son complémentaire est la réunion d'un nombre fini d'ensembles fermés irréductibles E. qui sont porteurs de structures de schémas induits de dimensions Si f(E.) S' ne le rencontrant pas« Dans le cas contraire> il existe en vertu de l'hypo- n'est pas dense dans S1 ? soit U! thèse de récurrence une partie ouverte non vide priété suivante t si M é E. , f(M) € U! , et si localité (donc de f(N) = Nf Nf de S' et que U | , l'ensemble M f (Uf) une partie ouverte non vide de U! de f(M) S' N . Si qui possède la pro- est spécialisation d'une Ul) , il y a une localité soit spécialisation de < dim S • U1 possède les propriétés requises. N € E.^ telle que est l'intersection des