UQAM Plan de cours
PHI-4333
PHILOSOPHIE ET LITTERATURE
Session : Été 2004
Code du cours : PHI 4333 (Groupe 30)
Horaire : Lundi et Mercredi 18: 00-21: 00
Local : DS-1580
Responsable : Mario Dufour
Téléphone : 987-3324 (boîte vocale : 9360)
DESCRIPTION (du cours selon l'annuaire)
« Présentation des différentes façons dont la philosophie peut se situer par
rapport à la littérature, compte tenu de la double direction de cette relation :
constitution d’une philosophie ayant la littérature pour objet ; position de la
philosophie parmi les genres littéraires. Exploration des contributions de la
philosophie à la théorie littéraire (esthétique, herméneutique, logique de la
fiction). Thématisation des aspects littéraires de l’exercice de la philosophie :
sémiotique et rhétorique de la philosophie. »
PROBLÉMATIQUE ET CONTENU
Même si la littérature demeure un objet marginal de la philosophie, la réflexion
philosophique sur la littérature est aussi ancienne que la philosophie elle-même. La philosophie n’a
eu de cesse, dans son articulation parfois la plus décisive, de se définir par rapport à la littérature. Le
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souci philosophique pour la littérature est aussi ancien que le souci pour la vérité et le dépassement
du mythe par la raison. Et si l’infériorisation classique de l’art en général, lequel fut à l’origine
associé au domaine de l’illusion, de l’apparence et du mensonge par Platon, précéda son
autonomisation critique ainsi que sa survalorisation romantique, rien ne permet de conclure dans ce
coup de force fondateur à un simple rapport d’extériorité.
Aussi la littérature elle-même est une expérience de pensée et certaines oeuvres littéraires ont
une valeur philosophique manifeste et par conséquent on ne saurait tout à fait exclure de la théorie
tout rapport à la « littérarité ». La littérature n’est pas la philosophie, mais aucune philosophie n’est
tout à fait différente de la littérature. La littérature ne saurait par conséquent être simplement un
« objet » extérieur à la philosophie ou à l’esthétique.
C’est dans cette optique que nous aborderons le thème la relation de corrélation réciproque
entre philosophie et littérature. Ces rapports entraînent un champ d’investigation possible immense.
Sans perdre de vue la dimension historique et la complexité du problème nous favoriserons surtout les
développements de la pensée française contemporaine, laquelle ne cessera d’interroger, à partir du
Qu’est-ce que la littérature? (1948) de Sartre, l’expérience de la littérature. Nous aborderons dans le
cours quelques-uns des moments les plus marquants de ce développement : l’existentialisme de Sartre
(1905-1980) et de Camus (1913-1960) ; la phénoménologie de l’expression de Merleau-Ponty (1908-
1961) ; la pensée de l’autre de Lévinas (1905-1995) ; la pensée de l’écriture et de l’expérience de la
mort de Maurice Blanchot (1907-) ; la déconstruction de Jacques Derrida (1930-) et l’archéologie de
Michel Foucault (1926-1984) et l’herméneutique de Paul Ricoeur (1913-). Enfin nous insisterons sur
le débat entre le développement de la pensée française et l’éthique de la discussion (Habermas) dans le
cadre du problème qui oppose esthétisme (critique de la rationalité) et modernisme (défense de l’idéal
de la modernité).
OBJECTIFS
Ce cours vise à introduire et à initier ses participants aux enjeux, aux questions et aux problèmes que
posent certains des philosophes dont les réflexions sur la littérature sont marquantes. Il vise à fournir
aux participants les outils nécessaires à la compréhension de certains des grands moments du
développement des rapports entre la littérature et la philosophie et, sur cette base, à les conduire non
seulement à une saisie plus juste et plus satisfaisante ces auteurs, mais également à une réflexion sur
leurs limites et les objections qu’ils suscitent.
Types d'activités d'enseignement
A chaque cours, il y aura un exposé magistral de la part du professeur. Les étudiants sont invités à
intervenir pendant les cours en vue de poser des questions, d’éclaircir les problèmes traités ou pour
communiquer leurs réflexions sur la matière du cours. La deuxième partie de la session sera consacrée
à des ateliers de discussion autour de présentations orales des étudiants portant sur les textes à l’étude.
La possibilité reste ouverte d’inviter des conférenciers.
ÉVALUATION
1. Participation active aux ateliers de discussion et une présentation orale (de type compte
rendu critique ou de type réflexion libre) de l’un des textes au programme des ateliers de discussion
notée Succès ou Échec. Ces présentations serviront de base aux ateliers de discussion. De plus cette
présentation peut servir de base pour la rédaction d’un compte rendu critique écrit ou pour la
dissertation finale. Les participants de chaque atelier devront se rencontrer pour préparer leur
intervention lors de la séance de discussion : 20%
2. Soit deux compte rendu critique écrit (5 pages) portant sur des textes au programme du
cours ou de tout autre texte pertinent, à remettre au plus tard au dernier cours de la session : 2 x
40% : 80%
Soit une dissertation personnelle (10 pages) pertinente à partir d’un ou de plusieurs des
textes au programme, ou de tout autre matériel pertinent dûment accepté par le professeur à
remettre au dernier cours de la session : 80 %.
Le compte rendu vise à souligner l’essentiel d’un texte et à en apprécier la valeur. La dissertation
finale est un travail écrit qui consiste à présenter de manière organisée et réfléchie le fruit de vos
recherches et de vos lectures personnelles. Elle vise à développer plus amplement un thème
pertinent selon une problématique définie chez un auteur ou à confronter des auteurs entre eux à
partir d'une problématique commune.
Les travaux seront évalués à partir de la pertinence et de la rigueur de la pensée, de la clarté de la
formulation et de la consistance de l'argumentation, de l’esprit critique et créatif dont ils feront
montre. En outre, la qualité de l’expression (orthographe, syntaxe, style) sera prise en considération.
Les travaux devront tous être remis à la date exigée, à moins d'exception justifiée (papier du
médecin, etc.).
CALENDRIER
1. Présentation du cours. Bibliographie commentée
2. Philosophie et littérature : une perspective historique
3. L’existentialisme : Sartre et Camus
4. Merleau-Ponty : phénoménologie de la perception et de l’expression
5. Lévinas : la phénoménologie de l’autre et la question de l’oeuvre
6. Blanchot : la pensée de l’espace littéraire
7. Derrida et la déconstruction de la métaphysique. L’archéologie de Michel Foucault
8. Semaine de lecture
9. Ricoeur : l’herméneutique du soi et le rôle de la fiction
10. Atelier I : Sartre et Camus : Qu’est-ce que la littérature? et le Mythe de Sisyphe
11. Atelier II : Merleau-Ponty : « Le langage indirect et les voix du silence »
12. Atelier III : Lévinas : « Sens et signification », « La réalité et son ombre »
13. Atelier IV : Blanchot : « La littérature et le droit à la mort »
14. Atelier V : Derrida et Foucault : « Le théâtre de la cruauté et la clôture de la représentation » ;
« La pensée du dehors », « La folie, l’absence d’œuvre »
15. Atelier IV : Ricoeur : « La fonction herméneutique de la distanciation », « Narrativité
phénoménologie et herméneutique »
Textes à l’étude
Un recueil de textes qui suit le développement du cours sera disponible à la COOP UQAM.
Parmi ceux-ci certains serviront de base aux ateliers de discussion de la session.
1. SARTRE, J.-P., « Qu’est-ce qu’écrire ?», dans Qu’est-ce que littérature? (1948), Gallimard, Idées,
1975, p. 11-48. CAMUS, A., « La création absurde », Le mythe de Sisyphe (1942). Paris, Gallimard,
Folio, 1994, p. 127-159.
2. MERLEAU-PONTY, M., « Le langage indirect et les voies du silence » (1951),Signes, Paris,
Gallimard, 1960, 49-104.
3. LÉVINAS, « La signification et le sens » (1964) dans L’humanisme de l’autre homme, Paris, Grasset-
Biblio, 1987, p. 15-1970; 2) : « La réalité et son ombre » (1942, Revue des sciences humaines, no. 185
« La littérature dans la philosophie », 1982.
4. BLANCHOT, M., « La littérature et le droit à la mort » (1947), La part du feu, Paris, Gallimard, 1949,
p. 291-331.
5. DERRIDA, J. « Le théâtre de la cruauté et la clôture de la représentation » (1966), L’écriture et la
différence, Paris, Seuil, 1967, p. 341-368.
6. FOUCAULT, M., « La pensée du dehors » (1966), Dires et écrits, Tome I, Paris, Gallimard, 1994, p,
518-539. « La folie, l’absence d’œuvre » (1964), Dires et écrits, Tome I, Paris, Gallimard, 1994, p,
412-420.
6. RICOEUR, Paul « La tâche de l’herméneutique : en venant de Schleiermacher et Dilthey », « La
fonction herméneutique de la distanciation » Du texte à l’action. Essais d’herméneutique, II, Paris,
Seuil, 1986, p. 75-117; « Narrativité phénoménologie et herméneutique », dans Encyclopédie
philosophique, dir. A. Jacob, Paris, PUF, 1987, p. 63-71.
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