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approches de l’analyse macro-économique dans l’ordre chronologique. Après cela, quelques
idées seront ébauchées concernant la pertinence des théories dans les pays moins développés,
et également les politiques macro-économiques dans ces pays.
Mais tout d’abord un avertissement: l’ajustement structurel est généralement considéré comme
l’ensemble de mesures visant à apporter une combinaison désirable et durable de balance des
paiements et d’inflation. De là, les politiques d’ajustement doivent être déduites à l’aide de
modèles d’économie ouverte. Ce chapitre se concentre seulement sur l’équilibre interne, c’est-
à-dire sur comment atteindre une combinaison soutenable entre emploi et inflation. Nous avons
choisi de traiter la politique de taux de change dans un autre chapitre (semaine 1, jour 5).
Diverses théories du taux de change se rapportent aux différentes écoles de pensée macro-
économique, qui seront présentées dans ce chapitre. Dans la plupart des cas, l’ouverture de
l’économie va modifier, mais pas contredire, les conclusions tirées par l’analyse en économie
fermée.
1.1 Stabilisation contre ajustement
Les économistes, en tant que personnes intelligentes et harmonieuses, n’aiment pas les
fluctuations. Même quand les hausses et les baisses des principales variables économiques sont
égales en grandeur, les économistes auraient plutôt préféré vivre sans elles. Ils arguent qu’une
personne préférera gagner £2 par jour pendant deux jours successifs que £1 le premier jour et
£3 le second. Cela est dû à deux raisons: tout d’abord l’utilité marginale décroissante, on perd
plus du déclin des gains que l’on ne gagne de leur hausse. Ensuite, les effets négatifs résultant
de la déception de ce qui est attendu contrebalance pour la plupart des gens les effets positifs
d’un gain inattendu.
Mais c’est là que s’arrête l’accord entre économistes. Bien que tous les économistes n’aiment
pas les fluctuations, certains les voient comme le résultat de distorsions et d’interférences dans le
mécanisme du marché libre, tandis que d’autres les considèrent comme un manque de régulation
des marchés. Pour les premiers, les fluctuations sont la seule manière pour une économie de
s’ajuster pour atteindre un nouvel équilibre, quand l’une ou l’autre des conditions de base ont
changé, un mal nécessaire si vous voulez. Les fluctuations ont un but, et au plus le mécanisme
de marché libre est dérangé, au plus les fluctuations vont être aiguës, et au plus longtemps elles
vont durer. Pour les seconds, les fluctuations sont sans but, nuisibles et évitables.
Une grande partie de la théorie macro-économique a pour but d’étudier les fluctuations
économiques: pourquoi l’investissement, l’emploi, les prix et les taux de salaire varient d’une
période à l’autre, et comment imaginer et mettre en place des politiques de stabilisation? On
observe deux types de fluctuations économiques, et celles-ci sont imbriquées. La première est
de cycle moyen. Elle se réfère à une déviation relativement supportable des tendances
historiques de long terme pendant 7 à 10 ans. La seconde est le cycle d’affaire. Ce cycle
d’affaire se réfère aux changements synchronisés des variables économiques de base, autour
d’une tendance spécifique, et dure typiquement entre 3 et 4 ans. Les fluctuations cycliques, et
le cycle d’affaire en particulier, sont le champ de bataille de la macro-économie. Les
tendances économiques de long terme sont le domaine de la théorie de la croissance qui,
quoique faisant partie de la macro-économie, est laissée quelque peu dans l’ombre par les