La vie est un parcours initiatique à travers lequel on progresse, on avance –
ou pas-, on mûrit -ou pas (mais normalement oui).
Petit, on attend de grandir pour être, pour faire plus, pour réaliser ses rêves ou du moins ses envies, ou pour se
réaliser tout court. A tous âges, on attend, on tend vers, on s’attend à, on espère qu’un jour… Parfois, on peut se
dire ou croire que c’est maintenant ou jamais. Et puis après ? Et, ça veut dire quoi réussir ? Nous sommes souvent
au prise avec une certaine pression sociale qui nous impose inconsciemment une ligne de conduite : celle d’être
en action perpétuelle, de s’informer, de savoir, de connaître et cette recherche de connaissance est parfois une
réponse à une norme sociale plus qu’une vraie curiosité pour l’objet de ce savoir. Souvent même, on brasse de l’air.
Nous sommes deux. Elle et moi. La gestation de ce projet a commencé n 2014. Depuis, bizarrement, l’attente
n’est pas longue mais prolique. C’est un mythe, un mot, une action, un poème, un dialogue, une phrase qui
nous ont interpellées, des travers personnels aussi. Cette diculté qu’on a à ne pas savoir attendre, à être trop
pressées, à vouloir tout, tout de suite, à être incapable de ne rien faire, à subir le rythme imposé par la société,
à être incapable de nager à contre-courant et nir par dire aussi « j’ai pas le temps » alors qu’on a tout le temps
qu’on veut, en tout cas, autant que n’importe quelle autre personne. Parce qu’au nal, à âge égal, le temps qui
nous est donné est le même pour tout le monde, c’est juste qu’on l’utilise diéremment.
Nous sommes deux clowns. Elle et moi. Et nous avons l’intention d’éprouver ces moments d’attente, d’espoir, de
désir, pour voir ce qu’on en ressort, voir si on est capable d’attendre, ce que nous procure cette attente, ce que
nous raconte l’attente, sur nous, sur le monde… A quoi sert l’attente ?
« L’éternité n’est peut-être rien d’autre que l’entière et pleine possession
de soi en un seul instant. » - Saint Augustin.
Note d’intention