Création 2016
Duo clownesque
Cie Brainstorming // brainstorming.c[email protected] - 06 89 95 33 77 //
PREMIERE REPRÉSENTATION LE 26 NOVEMBRE À 17 H A LAQUEDUC DE DARDILLY
Welcome Ulysse
Idée originale et interprétation : Maud Chaussé, Justine Hostekint - Mise en scène : Adrien Perez - Lumières : Guislaine Rigollet -
Scénographie : Adèle Ogier - Création musicale : Pierre Aguillera
« À force de sacrier l’essentiel pour l’urgence, on
nit par oublier l’urgence de l’essentiel. »
Edgar Morin
Note d’intention
Certains disent que la vie serait une punition divine,
celle d’être né. Punition subie jusqu’à la mort,
punition à durée variable selon la longévité de
chaque être.
Pour subir cette punition, attendre son exécution, on n’a pas d’autre choix
que de vivre. De vivre en attendant de mourir et d’obtenir le pardon divin,
et peut-être, la plénitude éternelle… D’autres voient notre venue sur
Terre comme un minuscule grain de poussière au milieu d’un gigantesque
cosmos. Autrement dit, nous ne se sommes rien. Notre existence est
tellement dérisoire comparée à la démesure de l’univers, que l’impératif
hédoniste auquel on pourrait se rattacher pour vivre pleinement ce temps
inme, serait « jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne »
(Michel Onfray).
Il nempêche que pendant ce temps qui nous est imparti, on veut accomplir,
s’accomplir, ne pas rester là les bras ballants à attendre que le temps passe
sans rien faire et pourtant nous faisons passer le temps et le comblons en
attendant de mourir et surtout pour éviter d’attendre. Bref. Entre l’oisiveté,
le repos, le désoeuvrement, l’ennui, l’attente paisible ou insoutenable,
nous avons voulu explorer l’engrenage du temps qui passe, le supporter,
l’éprouver, découvrir comment faire passer le temps et pourquoi, pour
quoi, pour qui ? Parce qu’au nal, on attend toujours quelque chose ou
autre chose.
La vie est un parcours initiatique à travers lequel on progresse, on avance –
ou pas-, on mûrit -ou pas (mais normalement oui).
Petit, on attend de grandir pour être, pour faire plus, pour réaliser ses rêves ou du moins ses envies, ou pour se
réaliser tout court. A tous âges, on attend, on tend vers, on s’attend à, on espère qu’un jour… Parfois, on peut se
dire ou croire que c’est maintenant ou jamais. Et puis après ? Et, ça veut dire quoi réussir ? Nous sommes souvent
au prise avec une certaine pression sociale qui nous impose inconsciemment une ligne de conduite : celle d’être
en action perpétuelle, de s’informer, de savoir, de connaître et cette recherche de connaissance est parfois une
réponse à une norme sociale plus qu’une vraie curiosité pour l’objet de ce savoir. Souvent même, on brasse de l’air.
Nous sommes deux. Elle et moi. La gestation de ce projet a commencé n 2014. Depuis, bizarrement, l’attente
nest pas longue mais prolique. C’est un mythe, un mot, une action, un poème, un dialogue, une phrase qui
nous ont interpellées, des travers personnels aussi. Cette diculté qu’on a à ne pas savoir attendre, à être trop
pressées, à vouloir tout, tout de suite, à être incapable de ne rien faire, à subir le rythme imposé par la société,
à être incapable de nager à contre-courant et nir par dire aussi « j’ai pas le temps » alors quon a tout le temps
qu’on veut, en tout cas, autant que nimporte quelle autre personne. Parce qu’au nal, à âge égal, le temps qui
nous est donné est le même pour tout le monde, c’est juste qu’on l’utilise diéremment.
Nous sommes deux clowns. Elle et moi. Et nous avons l’intention d’éprouver ces moments d’attente, d’espoir, de
désir, pour voir ce quon en ressort, voir si on est capable d’attendre, ce que nous procure cette attente, ce que
nous raconte l’attente, sur nous, sur le monde… A quoi sert l’attente ?
« Léternité nest peut-être rien d’autre que l’entière et pleine possession
de soi en un seul instant. » - Saint Augustin.
Note d’intention
Quelle histoire ?
Au cours de notre travail, le mythe de Pénélope et Ulysse a resurgi tout naturellement. L’histoire
de cette Pénélope attendant, espérant le retour de son amour sans savoir quand ni s’il reviendra
un jour, nous a interpelées. Comment a-t-elle pu attendre si longtemps ? Comment a-t-elle
pu mettre sa propre vie en suspend ? Qu’est-ce qu’elle faisait pour combler cette attente ?
Comment proter de la vie, accepter l’inattendu, se rendre disponible pour le reste ? Est-ce que
ne rien faire c’est être rien ?
Pénélope tricote en attendant son mari. Elle vit avec Argos (son chien dans l’histoire qui sera
représenté ici par un personnage humain – clown- car la place de ce compagnon dèle et unique
est essentielle et nous semblait indispensable à interpréter). Pénélope tricote pour Ulysse (dans
notre histoire, un peu diérente du mythe). Tant quelle n’aura pas terminé son tricot, elle ne veut
pas sortir de chez elle, ni rencontrer personne – une façon pour elle de vivre exclusivement pour cet
absent. Ou alors, c’est l ’inverse, comme elle ne sor t pas, puisquelle attend, elle continue de tricoter
On attend avec elles (Pénélope et Argos –féminin), on découvre les liens qui unissent
ces deux personnages isolés, leurs manies, leur routine, la vie quelles s’inventent
en attendant de vivre la leur pleinement. Quel eet produit l’attente sur elles ? De
l’impatience à la résignation en passant par l’oubli, le rêve, voire le fantasme ou l’espoir,
ces deux clowns vont éprouver les états profonds que parfois le cerveau tant à surpasser.
Lorsquon annonce le retour du héros, que va-t-il se passer ?
« Le plus grand empêchement à la vie, c’est l’attente que tient
en suspens le lendemain. »
-
Sénèque De la brièveté de la vie
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