communication politique par des acteurs du champ journalistique. Il montre que les pratiques braconnières
récurrentes dans la presse, notamment la transgression des normes langagières mettent à mal le discours
politique et relativisent le procès de pacification des règles du jeu politique et de civilisation des mœurs
politiques au Cameroun. Il procède ainsi à une analyse sémiologique d’une centaine de « unes » de la presse
camerounaise pour exhumer les paroles violentes et outrancières qui violent la police du bien dire et tournent
en dérision les règles de la civilité démocratique.
Halime YÜCEL analyse les publicités politiques turques dans les journaux réalisées pour les élections
législatives de 2007 par trois partis politiques. Dans la première partie de son travail, elle analyse l’expression
du discours des publicités politiques en prenant en compte la forme de ces publicités, c’est-à-dire la relation
texte/image, la forme des textes, les photographies et les emblèmes, ainsi que le sujet, l’anti-sujet et le
récepteur du discours. Dans la deuxième partie elle analyse le contenu de la publicité politique, en cherchant à
montrer comment les partis politiques se présentent eux-mêmes, présentent leur leader et leurs idées sur la
Turquie actuelle.
Edgard ABESSO ZAMBO s’attache à analyser la rupture introduite par le président camerounais Paul Biya
quand il décide s’adresser aux Camerounais par le biais d’une lettre. Le fait qualifié d’« inédit » a été
commenté par les médias du point de vue du mode de communication. Son article vise à montrer, à partir de
quelques titres et commentaires des médias, que cette lettre présidentielle, inscrite dans la logique de la
communication politique, a surtout connu, par le rôle des médias, l’écho d’une nouvelle politique de
communication.
Adeline VASQUEZ-PARRA analyse l’une des grandes stratégies de communication utilisée par le Président
Obama : le réseau social ou grassroot networking. Elle montre comment la stratégie du réseau social a permis
de dessiner un cadre d’action collective pour assurer, entre autre, une continuité narrative entre la société
américaine et ses mythes culturels et sociaux.
Louis-Marie KAKDEU traite des différentes formes de promesse dans les discours politiques en Afrique
Noire Francophone. Il montre comment d’un statut de simple acte de parole, la promesse à valeur
sensationnelle est devenue une véritable stratégie de communication permettant de faire face aux attentes
multiples et non concordantes des différents acteurs.
Miroslav STASILO analyse l’évolution du discours politique en France et en Lituanie, quand les présidents
élus et les candidats vaincus réagissent à l’annonce des résultats des élections présidentielles. Les candidats
vaincus utilisent un vocabulaire plus personnel, des phrases plus courtes, utilisent moins les phrases
subordonnées, argumentatives, complexes et plus les constructions prépositives et affirmatives, typiques du
discours publicitaire.
Jacquinot BAMBA BISSELE s’intéresse plus spécifiquement aux discours politiques adressés à la jeunesse.
Ceux-ci créent un univers imprégné d’imaginaires spécifiques : adresse d’information, de formation et de
ralliement, ils présentent des figures illustres de l’histoire nationale camerounaise censées inspirer cette
jeunesse. On assisterait alors sur la durée à l’érection et à l’« étoffage » d’un panthéon dans la mémoire
collective des jeunes.
Frédéric TORTERAT s’attache plus précisément au dérapage verbal, tel qu’il est traité dans neuf articles
d’une rubrique du quotidien Le Parisien (décembre 2009). Il analyse ainsi les discours citants assortis de leurs
commentaires au croisement de la linguistique du discours et de la sociologie des médias. Entre autres
éléments, ce genre de rubrique journalistique montre comment le débat public se rematérialise presque
instantanément au moindre dérapage verbal.
Geneviève LEMIEUX-LEFEBVRE s’intéresse aux formes de qualification péjorative présentes dans les
discours politiques tenus lors de la campagne électorale menée au Québec à l’hiver 2007. Pour effectuer son
analyse, elle a concentré son attention sur l’ensemble des extraits vidéo présentés lors des bulletins télévisés
de fin de soirée, ce qui lui a permis de proposer une véritable typologie des actes de langage dépréciatifs
distincts, comme l’insulte, l’ironie, la moquerie, l’avertissement, le reproche et la critique.
Christelle DELARUE analyse le phénomène de la reformulation à partir de l’exemple du connecteur « c’est-
à-dire » au sein d’un corpus d'interviews radiophoniques. Outil didactique et pédagogique ou moyen de
correction, ce connecteur de reformulation prototypique assure la stabilisation et la crédibilité du discours. Il
existe cependant des situations de reformulations frontalières, où l’équivalence n’est plus aussi évidente. La
communication politique, contrainte de s’adapter aux électeurs et visant une réussite quasi immédiate, ne peut
ignorer ces modes de fonctionnements, aussi individuels et conjoncturels soient-ils.
Julie PEGHINI analyse comment l’idéal qui a donné forme et continuité au principe et modèle de gestion
des différences à Maurice, l’« unité dans la diversité », est devenu un poncif bâti par les discours politiques.
Cette volonté doit être régulièrement réaffirmée puisque l’unité et l’harmonie prônées ne vont pas de soi dans
un contexte communautariste, où les dérapages ethnocentristes et les discours sectaires ne sont pas rares. Son
Présentation du numéro - 5. Communication et discours politiques : actua...
http://www.revue-signes.info/document.php?id=1931&format=print
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