NAfrique subsaharienne, la culture cotonnière en mode biologique doit
faire face en permanence aux attaques de bioagresseurs. Pour maîtriser ces
attaques, remplacer les pesticides de synthèse par des bio-pesticides
locaux n’est pas suffisant. Une production biologique durable suppose
une modification radicale de l’ensemble de l’itinéraire technique.
Agriculture biologique durable
dans les savanes d'Afrique :
Centre
de coopération
internationale
en recherche
agronomique
pour le
développement
Conception et réalisation : CIRAD, Martine Duportal, Novembre 2008 — Photos © Michel Crétenet et Maurice Vaissayre
Deguine J.P., Ferron P., Russell D. 2008. Sustainable pest management for cotton production.
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gestion durable des ravageurs du cotonnier en Afrique subsaharienne. Cahiers Agricultures,
15 (1) : 80-84.
Références
•La date de semis
peut conditionner
la réussite
de la culture •
•La pilosité est
un obstacle à
la ponte ou
au déplacement
de certains
insectes •
•La forme
des feuilles
influence
le microclimat
de la parcelle •
•L'écimage prive
les ravageurs
de nourriture
sans affecter
la production •
•le cotonnier
cultivé après
un maïs bénéficie
d'un effet "barrière"
et du transfert
d'auxiliaires. •
•le niébé entre les
lignes de cotonniers
agit comme une
plante-piège. •
Trois raisons pour changer l’itinéraire technique
Des infestations parasitaires violentes et imprévisibles
Les biopesticides utilisés en culture biologique n’ont pas l’effet de choc des produits utilisés en
culture conventionnelle et ils ne permettent pas à eux seuls un contrôle suffisant d'infestations
parasitaires brutales..
Des variétés mal adaptées à l’agriculture biologique
Le processus de sélection variétale conduit en culture conventionnelle avec engrais minéraux et
traitements insecticides ne conserve pas la rusticité de la plante. Or cette rusticité est
indispensable en agriculture biologique : les variétés actuellement vulgarisées ne sont donc pas
les mieux adaptées et elles doivent être écartées au profit de cultivars sélectionnés sans engrais
ni protection chimique.
Des pratiques culturales sous-utilisées
Mises au point pour des itinéraires combinant fertilisation minérale et protection insecticide, les
pratiques culturales actuelles ont un impact limité sur la dynamique des bioagresseurs. Dans un
mode de production biologique, il est nécessaire de donner une plus grande place à des
pratiques traditionnelles ou novatrices qui intègrent le facteur parasitaire.
Alain Renou, Maurice Vaissayre,
Michel Cretenet
CIRAD, Upr Systèmes de culture annuels,
F-34398 Montpellier, France
Comment maîtriser les ravageurs du cotonnier ?
Trois propositions pour une gestion biologique
des ravageurs
Echapper aux phases parasitaires majeures
• Variété à cycle court pour réduire la durée d'exposition aux nuisances
• Semis précoce, pour désynchroniser les cycles plante/ravageur
• Densité de plantation élevée, pour concentrer la floraison du cotonnier
Favoriser les phénomènes de compensation
• Variété rustique, apte à la compensation des pertes
• Semis précoce, pour profiter de la disponibilité en eau
• Mise en place rapide de la culture : semis sans labour, semences délintées
• Fertilisation organique équilibrée, pour éviter les carences minérales
• Adaptation de la densité de plantation au développement végétatif de la variété
Réduire les populations de ravageurs et leurs impacts
• Résister ou tolérer : variétés à caractères morphologiques ou biochimiques particuliers
• Modifier le microclimat de la culture : feuilles laciniées, densité de plantation
• Diminuer l’attractivité vis-à-vis des ravageurs : écimage des cotonniers
• Créer des barrières physiques aux infestations : coton en relais d’autres cultures, parcelles
de surface réduite entourées ou alternant avec sorgho ou maïs
• Détourner les infestations vers d’autres plantes : associations de cultures, plantes pièges
• Renforcer l’action des auxiliaires : associations