Base de Données d'Initiatives de Professionnalisation - Projet FORESPOL - Programme LEONARDO De l'insertion à la professionalisation: Base de données d'initiatives de l'économie sociale et solidaire en Belgique, Espagne, France et Italie Coordination et édition: Isabelle Darmon, GES Initiatives flamandes: Bart Nollet, FEBECOOP Initiatives wallonnes: Dimitri Couthiez, CAIPS Cécile Péry, CAIPS Initiatives catalanes: Anne-Marie Mujica, GES Nuria Fernandez, GES Initiatives françaises: Isabelle Darmon, GES Initiatives d'Émilie Romagne: Françoise Ngankoué, Fondation Cesar Benedetta Gualandi, Fondazione Cesar Antonio Lombardi, Fondazione Cesar Novembre 2002 GES - Gabinet d'Estudis Socials S.C.C.L. Novembre 2002 1 Base de Données d'Initiatives de Professionnalisation - Projet FORESPOL - Programme LEONARDO Table des matières Introduction et méthodologie p.3 Tableaux récapitulatifs p.5 Les initiatives p.14 Belgique p.15 Flandres p.15 Wallonie p.28 France p.38 Bourgogne p.39 Provence Alpes Côte d'Azur p.49 Nord Pas de Calais p.55 Espagne p.75 Catalogne p.76 Italie p.93 Emilie Romagne p.94 Annexe 1: Composition du consortium de la recherche-action p.113 Annexe 2: Liste des "produits" de la recherche-action p. 115 Annexe 3: Lexique détaillé p. 116 Sigles suivis d'un *: voir Lexique. Cette recherche-action a été cofinancée par le programme LEONARDO de la Commission Européenne, DG Éducation et Culture (2000-2002) et les Fondations du Pôle Européen des Fondations d'Économie Sociale. La Fondation Cesar en a été le coordinateur institutionnel. Nous remercions ici l'ensemble des organismes qui ont bien voulu prendre part à cette enquête. GES - Gabinet d'Estudis Socials S.C.C.L. Novembre 2002 2 Base de Données d'Initiatives de Professionnalisation - Projet FORESPOL - Programme LEONARDO Introduction et méthodologie Les marchés du travail en Europe connaissent, depuis le début des années 80, des processus d'exclusion de toute une partie de la population active - en particulier non qualifiée, ainsi que de segmentation au sein de la population active employée. Certes, ces processus sont en partie spécifiques à chaque contexte national, prennent des formes diverses et ne touchent pas forcément les mêmes catégories de personnes, notamment du fait de choix de dérégulation différents. Néanmoins, divers travaux au niveau européen, dont ceux de la Commission Européenne sur la qualité de l'emploi, confirment la persistance du chômage et de sa dynamique d'exclusion, et montrent l’importance en volume des emplois peu qualifiés, mal rémunérés, associés à des contrats de travail atypiques, à une protection sociale moindre, et dont il est souvent difficile de sortir (Commission Européenne, 20011). Dans ce contexte, les expériences innovantes visant l'insertion ou la réinsertion sur le marché du travail de personnes et groupes vulnérables, expériences nées de l'initiative de ces groupes eux-mêmes ou de travailleurs sociaux depuis le début des années 80 dans de nombreux pays d'Europe, ont été confrontées à la fois à des difficultés de plus en plus grandes de reclassement durable de leurs "bénéficiaires", dont les trajectoires alternent chômage, petits boulots, et passage en structures plus protégées; et à un resserrement des catégories de "bénéficiaires" auxquels elles s'adressent, pour toute une série de raisons (recentrage des aides publiques; créations d'emplois précaires sur le marché "classique" ou "régulier" du travail; etc.). Ce recentrage peut avoir des effets pervers: la création d'un secteur permanent d' "insertion", où, pour reprendre le mot de Robert Castel, l'insertion n'est plus une étape mais un "état" pour des personnes très défavorisées économiquement et en situation de grande difficulté sociale; et d'autre part, l'absence de réponses adaptées pour toute une partie de la population, notamment les jeunes en situation d'échec scolaire ou peu qualifiés, qui vont de stage en petit boulot sans pouvoir envisager de stabilisation, avec souvent des conséquences individuelles et collectives dramatiques. Depuis le sommet des chefs d'État européens à Lisbonne, l'Union Européenne a affiché un objectif de création d'emplois "de qualité" et la Commission Européenne travaille aujourd'hui à l'élaboration d'indicateurs de cette qualité. Mais la qualité, telle qu'envisagée dans ces travaux, est avant tout celle des "opportunités" d'accès et de maintien dans l'emploi. Il s'agit donc d'une approche qui ne remet pas en cause la compétitivité du marché du travail ni les facteurs de précarité, mais cherche plutôt à armer les individus pour cette compétition. Par ailleurs, une réflexion a été lancée sur l'évolution du travail, de l'emploi et de la protection sociale, dans un contexte de critique des abus mais aussi de consensus quant à la "nécessité" de la flexibilité du marché du travail. Ces travaux en sont aujourd'hui à leurs prémisses et n'offrent guère pour l'instant de solution concrète à des jeunes à qui l'on demande à la fois de s' adapter aux "réalités" du marché du travail, tout en démontrant un 1 Commission Européenne (2001), L'emploi en Europe. Luxembourg: Bureau des Publications officielles des Communautés Européennes. 3 GES - Gabinet d'Estudis Socials S.C.C.L. Novembre 2002 Base de Données d'Initiatives de Professionnalisation - Projet FORESPOL - Programme LEONARDO "engagement" et une "motivation" à toute épreuve dans leur travail. Pas de solution satisfaisante non plus pour des personnes en chômage de longue durée, ou, pour d'autres raisons, les immigrés récents, ni, plus généralement, pour ceux que l'on appelle les groupes "vulnérables", "défavorisés", "desfavorecidos", "svantaggiati" etc. C'est dans ce cadre qu'une analyse de pratiques innovantes, encore rares et éparpillées, pour aller au-delà de l’insertion et permettre un accès à des emplois plus qualifiés de personnes connaissant des difficultés sur le marché du travail, peut être utile, quoiqu'à une échelle modeste. La recherche-action, qui réunissait quatorze partenaires se situant euxmêmes dans l’économie sociale en Belgique, en Espagne, en France et en Italie (la composition du consortium figure en Annexe 1), visait à cerner dans quelle mesure des approches de “professionnalisation” des personnes en difficulté sur le marché du travail étaient mises en oeuvre dans les quatre pays, et plus spécifiquement dans six régions, et dans quelle mesure elles étaient encouragées et encadrées. Le consortium souhaitait en outre identifier les contextes et méthodologies de mise en oeuvre et les formaliser, dans le but de contribuer à la réflexion des acteurs de l’insertion, de l’économie sociale, et des pouvoirs publics régionaux, nationaux et européens. Deux publications principales doivent synthétiser les résultats de la recherche-action: un “Panorama” rend compte des pratiques identifiées et des contextes dans lesquels elles surgissent, tandis qu’un “Guide Méthodologique” explicite plus en détail les stratégies, modes d’organisation, et modes de gestion dans les expériences de “professionnalisation” identifiées. La liste complète des “produits” de la recherche-action figure en annexe 2. La recherche-action a été menée pendant deux ans, sur trois plans différents: Une étude (revue de la littérature existante, entretiens ciblés) de la forme prise par la problématique exposée ci-dessus dans chacun des pays, des débats qu’elle génère et des acteurs impliqués. Cette analyse repose sur un travail préalable de cadrage des politiques d’insertion, de formation et d’emploi affectant le secteur privé non marchand, de repérage des modes d’usage de ces politiques par les opérateurs du privé non marchand, et (ce qui est lié), de leurs pratiques de recrutement, d’emploi, d’accompagnement et de formation des personnes recrutées. Une recherche-action avec huit des partenaires du projet, eux-mêmes initiatives d’insertion (Belgique), de professionnalisation (France), et de formation (Espagne et Italie). Chacun des partenaires a formulé un auto-diagnostic de son initiative en deux phases (seul d’abord, puis en impliquant encadrants et formateurs, d’une part, salariés en “insertion” ou “professionnalisation” et stagiaires d’autre part) sur les stratégies de professionnalisation mises en oeuvre; les autodiagnostics ont donné lieu à l’élaboration de pistes de changement. Cette expérience a nourri le Panorama, et plus encore le Guide Méthodologique. Enfin, une enquête par questionnaire (administrés en direct ou assortis d’entretiens complémentaires lorsqu’ils avaient été remplis par écrit) a été menée auprès de 43 structures d’insertion et de prestation de “nouveaux services” ou de services de proximité employant des personnes rencontrant des difficultés sur le marché du travail, dans les six régions étudiées. Une base de données restreinte de 25 structures (29 si l'on compte les "paires") a ainsi été constituée pour pallier (très partiellement) le manque de données sur la professionnalisation. Certaines typologies de stratégies de professionnalisation ont ainsi pu être établies, et alimentent le Panorama. Le détail des pratiques, notamment les étapes de professionnalisation mises en oeuvre dans ces initiatives, forme le substrat du Guide Méthodologique. Le présent document vise à présenter de manière détaillée chacune des initiatives étudiées dans le cadre de l'enquête. Les présentations tentent d'être fidèles aux questionnaires et aux entretiens complémentaires tenus. Il est néanmoins possible que des erreurs se soient glissées dans les différents textes. Nous en assumons toute la responsabilité. De plus, à la fin de chaque fiche (section 7. à chaque fois), un bilan de la professionnalisation mise en oeuvre est proposé: il s'agit là de nos propres analyses, et non d'une opinion des personnes interrogées. Là encore nous assumons la responsabilité de nos interprétations. GES - Gabinet d'Estudis Socials S.C.C.L. Novembre 2002 4 Base de Données d'Initiatives de Professionnalisation - Projet FORESPOL - Programme LEONARDO Tableaux récapitulatifs GES - Gabinet d'Estudis Socials S.C.C.L. Novembre 2002 5 Base de Données d'Initiatives de Professionnalisation - Projet FORESPOL - Programme LEONARDO Caractéristiques principales des organismes ayant participé à l'enquête Productivité (Budget total/ nb total de personnes en production) Budget formation (en % budget total) 14 salariés + 7 mises à disposition + 5 bénévoles 23.170€ Formation sur le lieu de travail 1.120.000€ (52,7%) 35 salariés 32.000€ Formation sur le lieu de travail 1.860.000€ (51%) 78 (quelques temps partiels) + 16 mises à dispo + 58 bénévoles Environ 20.000€ Chômeurs longue durée, bénéficiaires du Minimex* 3.376.000€ (51%) 135 salariés aujourd'hui 25.000€ Budget non indiqué, mais il y a des stages externes, cofinancés Province. Budget non indiqué mais il y a des stages externes, financés sur fonds propres. Àge mixte. Chômeurs de longue durée ou bénéficiaires du Minimex*, "sans statut", réfugiés politiques Espaces verts: jeunes; foresterie: âge mixte; Bénéficiaires du Minimex ou chômeurs longue durée, pas ou peu de qualification. EI: 765.547€ (9%) 15 ETP (16 travailleurs salariés ou indépendants, EI) 51.036€ Formation assurée en EFT: 12.794€ par personne formée (65% subventions) EI: 165.000 € (15% subv) 3 salariés (EI) 55.000€ Formation assurée en EFT: 8.543€ par personne formée (49% subventions) Femmes surtout, majorité de + de 30 ans, Bénéficiaires Minimex* ou chômeuses longue durée, peu ou pas qualifiées. N/A 8 salariées. Salariées en insertion à mitemps: 5 ETP. N/A Formation assurée en OISP Données budgétaires N/A Agrément éventuel ou programme public d'aide à l'emploi Statut juridique Secteur "Public" Budget total et (part subventions) Nombre salariés+ nb bénévoles stagiaires production FLANDRE Kringloopcentru m Haspengouw Atelier Social* ASBL* Recyclage, récupération, réparation 324.377€ (part subventions non indiquée) ASBL de Biehal Atelier Social* ASBL* Recyclage, récupération, réparation Atelier Social* Kringloopcentru m Leefbaar Wonen ASBL* Recyclage, Rénovation de meubles, ... Chômeurs longue durée, bénéficiaires du Minimex* Chômeurs longue durée, bénéficiaires du Minimex* sans aucune qualification Chômeurs longue durée, personnes sans qualification. Vitamine W Atelier Social* ASBL* Recyclage WALLONIE La Renardière EFT* ASBL* Entreprise d'Insertion* SPRL* finalité sociale Bois, transport multi-fonctions, mécanique Bûcheronnage Organisme et PROGRESCOM Jeunes Travail au EFT* et Intrafor La Lavandière du Centre à ASBL* Entreprise d'Insertion* S.C.* finalité sociale* OISP* et Entreprise d'Insertion ASBL* Espaces verts/ foresterie à Blanchisserie (et OISP* Structure) GES - Gabinet d'Estudis Socials S.C.C.L. de de et en Novembre 2002 6 Base de Données d'Initiatives de Professionnalisation - Projet FORESPOL - Programme LEONARDO Organisme BOURGOGNE ARIQ BTP ACTIVE Les doigts qui rêvent Productivité (Budget total/ nb total de personnes en production) Budget formation (en % budget total) Non pertinent (org de formation) Non pertinent La totalité 13 salariés 16.416€ Formation au poste. Formation externe rare. 207.000 € (53%) 11 salariés 18.818 € Formation au poste. Plusieurs formations qualifiantes financées par le FAFSEA, dont une formation de 450 heures pour un jeune. Budget total de formation N/A Femmes "rentrantes" sur le marché du travail, chômeuses de longue durée, bénéficiaires du RMI 228.660 € (41%) (= entreprise d'insertion) 18 ETP (28 salariés) 12.703 € (entreprise d'insertion) (entreprise d'insertion) Formation par tutorat sur site. Mise en place plan de formation qualifiante pour accès aux métiers aide à domicile. Formation en alternance sur un an, avec analyse de la pratique. Formation sur le lieu de travail, passage de permis. Budget non disponible Formation préqualifiante (financt Etat, PLIE et EDF); Formation qualifiante en alternance (financt Conseil régional, Société transports). Budget N/A. Budget formation (en % budget total) Agrément éventuel ou programme public d'aide à l'emploi Statut juridique Secteur "Public" Budget total et (part subventions) Nombre salariés+ nb bénévoles stagiaires production Organisme formation de Association loi 1901 BTP 1.300.000 € (15%) 22 salariés Appui aux créateurs de micro entreprises Chantier d'insertion Association loi 1901 Création d'entrepris e 100.000 € (100%) 3 salariés bénévoles Association loi 1901 Imprimerie édition Jeunes peu qualifiés (surtout) Tous publics, dont bénéficiaires du RMI Femmes chômage de très longue durée 213.415 € (N/A mais sans doute très élevée) Association loi 1901, préparation statut SCIC Entretien littoral et animation Jeunes peu qualifiés, chômeurs longue durée, bénéficiaires du RMI Associations loi 1901 Services aux personnes, (EI: travaux ménagers) PROVENCE ALPES COTE D'AZUR Agents du Littoral Nouveaux Méditerranéen Services Emplois Jeunes* - NORD PAS DE CALAIS Cèdre Insertion et Entreprise Cèdre d'insertion + Association de prestations + de de et en 20 La totalité Croix Rouge de Lille (expérience aujourd'hui stoppée) Nouveaux Services Emplois Jeunes Association loi 1901 Médiation sociale Jeunes issus de quartiers défavorisés 762.195 € (50%) 14 salariés 54.442 € ELISE Nouveaux Services Emplois Jeunes* Association loi 1901 Tri Jeunes qualifiés peu 607.760 € (10%) 14 salariés 43.411 € - Association loi 1901 Médiation sociale dans les transports Jeunes qualifiés peu 4.265.000 € (66%) 194 salariés 21.984 € - Agrément éventuel ou programme public d'aide à l'emploi Statut juridique Secteur "Public" Budget total et (part subventions) Nombre salariés+ nb bénévoles stagiaires production de de et en Productivité (Budget total/ nb total de personnes en production) Entreprise d'Insertion (l'agrément officiel n'existe pas) Centre Spécial de Travail* Groupe, dont Société Anonyme de Travail* Constructi on, rénovation 3.906.000€ (10%) 120 salariés +56 stagiaires=176 22.194€ (32.550 si seult salariés) 0,77% Coopérative 4.190.040 € (9,5%) 104 salariés 40.289€ -- (formation au poste) Engrunes Entreprise d'Insertion (l'agrément officiel n'existe pas) Fondation d'initiative sociale* 113 salariés 21.308€ -- (formation au poste) Centre Spécial de Travail* Coopérative de travail Personnes en situation d'exclusion sociale (sortants de prison et détenus, sans abri, etc.) Handicapés psychiques 2.407.800€ (11%) L'Olivera Jardinage, espaces verts, produits laitiers Recyclage, Bâtiment, Services (déménag ement, magasins d'occasion. ..) Production et Chômeurs longue durée, bénéficiaires du revenu minimum* Handicapés psychiques 511.000€ (40%) 21 salariés 24.333€ -- (formation au poste) ADEMN Organisme CATALOGNE Can Ensenya La Fageda Nouveaux Services Emplois Jeunes* GES - Gabinet d'Estudis Socials S.C.C.L. Novembre 2002 7 Base de Données d'Initiatives de Professionnalisation - Projet FORESPOL - Programme LEONARDO d'initiative sociale* commercia lisation vinicole, huiles, olives. Coopérative B+A* Coopérative sociale* ALTERCOOP Coopérative B Coopérative sociale Agriculture bio, arboricultur e, espaces verts + réhabilitati on soc. Bureautiqu e, saisie informatiqu e, entretien BAOBAB Coopérative B Coopérative sociale LA STRADA Coopérative B Coopérative sociale VIRTUALCOOP Coopérative B Coopérative sociale, statut ONLUS CADIAI Coopérative A Coopérative sociale EMILIE ROMAGNE AGRIVERDE Entretien des espaces verts Sécurité, entretien, informatiqu e... Internet, PAO, gestion bases de données Services socio assistantiel s, éducatifs, résidences 3ème âge, SAD GES - Gabinet d'Estudis Socials S.C.C.L. 30 salariés 29.670€ Formation qualifiante, de 0,6% à 2,8% CA suivant les années. 7.575.000€ Handicapés moteurs et psychiques, toxicomanes, détenus Handicapés 177.677€ psychiques 30 salariés+4 stagiaires 222.000€ Formation qualifiante financée par la province 6 (4 tps partiel) + 4 bourses de travail 22.209€ -- (formation au poste) Sans abri, toxicomanes... ?? 26 salariés ?? -- formation au poste Handicapés moteurs ?? 12 salariés ?? En 99, 63.800€ en formation qualifiante 629 salariés 22.019€ 1,1% du CA en formations qualifiantes et au poste. Aides Province. Handicapés psychiques usagers services sociaux 890.000€ et Personnes 13.850.000 immigrées et parfois personnes peu qualifiées Novembre 2002 8 Base de Données d'Initiatives de Professionnalisation - Projet FORESPOL - Programme LEONARDO Classification des organismes étudiés: ? Type d'organisme Type d'organisme Initiatives Entreprise d'insertion et assimilés (binôme entreprise de formation par le travail/ entreprise d'insertion en Wallonie; ateliers sociaux en Flandre; chantier d'insertion en France; coopérative sociale de type B en Italie) - Kringloopcentrum Haspengouw 15 - ASBL Biehal 19 - Kringloopcentrum Wonen Leefbar 21 - Vitamine W 25 - La Renardière/PROGRESCOM 28 - JAT/Intrafor 32 - La Lavandière du Centre 36 - Les Doigts Qui Rêvent 47 - Can Ensenya 76 - Engrunes 84 - ALTERCOOP 99 - BAOBAB 102 - La Strada 104 - VIRTUALCOOP 107 Entreprise de prestation de services ou de production ayant également pour objectif l'emploi de personnes peu qualifiées ou ayant d'autres difficultés - Entreprise de prestation de services Page Agents du Littoral Méditerrannéen 50 Croix Rouge de Lille 60 ELISE 64 - ADEMN 68 - L'Olivera 90 - CADIAI 109 Couple entreprise d'insertion / entreprise de prestation de services - Cèdre Insertion/Cèdre 55 AGRIVERDE 94 Organisme de formation ou de conseil - ARIQ BTP 39 - ACTIVE 44 GES - Gabinet d'Estudis Socials S.C.C.L. Novembre 2002 10 Base de Données d'Initiatives de Professionnalisation - Projet FORESPOL - Programme LEONARDO ? Secteurs (activités dominantes) Page Secteur Initiatives Tri, recyclage, récupération - Kringloopcentrum Haspengouw 15 - ASBL Biehal 19 - Kringloopcentrum Leefbar Wonen 21 - Vitamine W 25 - ELISE 64 - Engrunes 84 - La Fageda 81 - La Renardière/PROGRESCOM 28 - JAT/Intrafor 32 - Agents du Littoral Méditerrannéen 50 - ELISE 64 - ADEMN 68 - L'Olivera 90 - AGRIVERDE 94 - BAOBAB - La Lavandière du Centre 36 - Cèdre Insertion/Cèdre 55 - La Strada 104 - CADIAI 109 - Croix Rouge de Lille 60 - ADEMN 68 - ARIQ BTP 39 - Can Ensenya 76 Les Doigts Qui Rêvent 47 - ALTERCOOP 99 - La Strada 104 - VIRTUALCOOP 107 Espaces verts Forêt Services aux personnes Médiation Bâtiment Edition, internet graphisme, bureautique, - Activité agricole et de production agroalimentaire Création d'entreprise GES - Gabinet d'Estudis Socials S.C.C.L. 102 La Fageda 81 L'Olivera 90 - AGRIVERDE 94 - ACTIVE 44 Novembre 2002 11 Base de Données d'Initiatives de Professionnalisation - Projet FORESPOL - Programme LEONARDO ? Catégories de bénéficiaires Secteur Initiatives Page Personnes au chômage de longue durée, bénéficiaires du revenu minimum. Sans qualification. Âge mixte. - Kringloopcentrum Haspengouw 15 ASBL Biehal 19 Kringloopcentrum Leefbar Wonen 21 Vitamine W 25 - La Renardière/PROGRESCOM 28 - JAT/Intrafor 32 - ACTIVE 44 - Can Ensenya 76 - Engrunes 84 - La Lavandière du Centre 36 - Les Doigts Qui Rêvent 47 - Cèdre et Cèdre Insertion 55 - Leefbar Wonen 21 - Vitamine W 25 - CADIAI Idem mais femmes surtout Migrants Jeunes non qualifiés ou en situation de discrimination sur le marché du travail - 109 ARIQ BTP 39 Agents du Littoral Méditerrannéen 50 Croix Rouge Lille 60 - ELISE 64 - ADEMN 68 Personnes définies par les pouvoirs publics comme ayant des difficultés sociales spécifiques (sortants de prison, toxicomanes, sans abri) AGRIVERDE 94 ALTERCOOP 99 La Strada 104 Handicapés moteurs - VITUALCOOP 107 Handicapés psychiques - L'Olivera 90 - La Fageda 81 - AGRIVERDE 94 - ALTERCOOP 99 - BAOBAB GES - Gabinet d'Estudis Socials S.C.C.L. 102 Novembre 2002 12 Base de Données d'Initiatives de Professionnalisation - Projet FORESPOL - Programme LEONARDO ? Type de professionnalisation Secteur Professionnalisation par qualification reconnue et progression professionnelle dans un secteur ARIQ BTP 39 Agents du Littoral Méditerrannéen 50 - Cèdre et Cèdre Insertion 55 - Croix Rouge de Lille 60 - ADEMN 68 - AGRIVERDE 94 - CADIAI Professionnalisation structurée majoritairement interne à l'entreprise, par formation sur le lieu de travail et progression professionnelle interne - 15 Kringloopcentrum Leefbar Wonen 19 Vitamine W 25 - Cèdre et Cèdre Insertion 55 - ELISE 64 - ALTERCOOP 99 - VIRTUALCOOP 28 JAT/Intrafor 32 Can Ensenya 76 Engrunes 84 Atelier Social de Bliehal 19 La Lavandière du Centre 36 Les Doigts Qui Rêvent 47 - La Fageda 81 - L'Olivera 90 - BAOBAB 102 - La Strada 104 Démarche dominante d'insertion sociale et professionnelle avec parfois potentiel de professionnalisation - projets de création - GES - Gabinet d'Estudis Socials S.C.C.L. 107 La Renardière/PROGRESCOM - de 109 Kringloopcentrum Haspengouw Adaptation et acquisition de compétences requises par les employeurs (pas de qualification reconnue) - Viabilisation d'entreprise Page Initiatives ACTIVE 44 Novembre 2002 13 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Les initiatives 1. Belgique 14 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Flandres KRINGLOOPCENTRUM Haspengouw Emiel Daniëls, Coordinateur Wilde Bamp 6 3800 St Trond (32) (11) 67 36 49 Recyclage, récupération, réparations [email protected] Public mixte Chômeurs longue durée, revenu minimum ASBL* agréé atelier social Créée en 1997. Atelier social 1. L'organisation: Budget, Services, RH Le Centre de recyclage a été créé en 1997 et compte aujourd'hui 3 établissements différents, sous une entité juridique commune: deux magasins de recyclage et un atelier de réparation, avec des activités connexes de transport et logistique. Le Centre est piloté par un conseil d'administration de trois personnes. Le budget total s'élève en l'an 2000 à 324.377 €. La part des subventions ne nous a pas été fournie mais les subventions comprennent les aides sur les contrats atelier social - sociale welkplaatsen, ci-après SWP*, et les mises à disposition dans le cadre de l'Article 60*. En l'an 2000, le nombre total de travailleurs était de 21 (mais 14 salariés); le Centre comptait en outre 5 chômeurs bénévoles affectés aux activités de production. Secteur d'activité Nombre total de Postes personnes employées Transport et logistique (de 4 2 chauffeurs réutilisation d’articles ménagers, 2 aides logistiques des déchets restants,… + 1 bénévole Magasin de recyclage I: 9 1 responsable magasin Assortiment et vente d’articles réutilisables 1 caissière 1 aide magasin 1 homme à tout faire 5 postes non décrits +1 bénévole Magasin de recyclage II 2 1 responsable magasin 1 aide magasin Contrats et subventions éventuelles Ateliers de réparation CDI temps partiel CDI temps partiel CDI temps partiel CDI temps plein SWP.* 2 art. 60 6 + 3 bénévoles 1 coordinateur de gestion 1 coordinateur du travail journalier 1 responsable d'atelier 3 postes non décrits CDI temps plein, SWP* CDI temps plein, SWP* CDI temps plein, SWP* CDI temps plein, SWP* CDI temps plein, SWP* CDI temps plein, SWP* 5 art.60 CDI temps plein, SWP* CDI temps plein, SWP* L'organisme est rattaché pour l'instant à la "Commission Paritaire* " 305/23 de la Communauté Flamande qui représente les services de santé, mais reprend aussi les centres de travail social. Le salaire brut à l'engagement est de 1.279 €. En comparaison aux niveaux salariaux de la commission paritaire 100 (C.P. 100 : pour tous les ouvriers qui ne ressortent pas dan un autre CP) , où le barème du salaire minimum brut est de 1.210 € (48.811 BEF), le Centre paie 5% en 15 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives plus. A l’avenir, la CP 327 pour les ateliers protégés sera complétée d’un sous-comité « ateliers sociaux », mais il n’y a pas encore un accord à cet effet. Dans le cadre de cet accord, d’autres conditions (plus avantageuses) seront applicables. 2. Personnes en insertion/ professionalisation NB En Flandres, les article 60 sont en général pas considére comme des personnes ‘en insertion’. Les art. 60 ont un statut spécifique et sont liés au CPAS. Sont considére comme des personnes ‘en insertion’: les travailleurs dans de cadre d’une entreprises d’insertion ou un atelier social (SWP). D'où une réponse à cette question aui ne concerne que les salariés de l'entreprise. En l'an 2000, sur l'activité de recyclage, il y avait 10 personnes en insertion, dont 50% de femmes. Les âges s'étalaient de 25 à 56 ans, avec une prédominance de plus de 40 ans. Tous provenaient du chômage de longue durée. 4 personnes n'avaient aucune qualification, 1 avait un diplôme professionnel du 1er degré, 4 avaient achevé leur scolarité obligatoire, et 1 avait un diplôme de formation professionnelle supérieure. Seule une personne provenait de l'immigration. Deux personnes étaient considérés comme ayant un "handicap social". 3. Étapes de professionalisation Étape 1: Sélection La sélection s'effectue à partir d'un profil de poste défini dans toute la mesure du possible avec le responsable et les collègues. Le profil de poste comprend une description de la fonction, des responsabilités et de l'ensemble des tâches. Le profil est ensuite transmis à l'Office flamand de l'emploi, mais il est également fait appel au bouche à oreille par le biais des magasins, et l'on prend aussi en considération les candidatures spontanées. Dans la pratique, jusqu'à récemment, les candidats étaient connus du Centre, car ils y avaient travaillé auparavant dans le cadre d'une mise à disposition par le CPAS (art. 60) ou comme bénévole. C'est moins le cas aujourd'hui. La première sélection est effectuée par l'Office de l'emploi, sur la base des critères administratifs pour bénéficier d'un poste en atelier social, c'est à dire: 5 ans minimum d'inactivité ininterrompue et faible niveau d'instruction. Cependant, le centre organise une étape de sélection supplémentaire sur la base du profil de poste, au moyen d'un entretien exploratoire et d'un test pratique, en vue de vérifier la "motivation" des candidats, ainsi que pour apprécier leurs attitudes et compétences (même si les compétences demandées sont faibles, il faut, par exemple, avoir un niveau de base de lecture et d'écriture pour être caissière, avoir son permis B pour être chauffeur...). Il est intéressant de noter que le processus de sélection est devenu plus rigoureux ces 2 dernières années. Auparavant, ce qui était surtout recherché c'était la capacité à s'intégrer dans l'équipe, avec un minimum d'exigences de base. Les différentes tâches étaient assurées en fonction des capacités des "collaborateurs". Actuellement, la sélection se fait de manière plus précise, par secteur et sur la base d'un profil prédéterminé. Étape 2: Apprentissage du métier par exercice direct et formation pratique Jusqu’ici, la formation externe des collaborateurs ne s'est pas pratiquée de manière systématique; aucun budget n’a été prévu à cet effet en 2000 et 2001, sauf pour les cadres. (respectivement 250 € et 550 € ont été dépensés à des cours et à une journée ouverte d’entreprises.) En revanche, le Centre attache une grande importance à la ‘formation sur le lieu de travail’ des collaborateurs. Cette formation vise une augmentation des capacités ou une meilleure adaptation à la fonction. Il s’agit d’un processus permanent auquel sont associés des collègues expérimentés et spécialisés, l'accompagnateur et le coordinateur. Pour chaque collaborateur, ceci a des conséquences au niveau de l’évolution professionnelle (voir ci-dessous). Les compétences que le Centre cherche à développer sont : 16 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Sur le plan personnel : - l’assertivité - la confiance en soi - le travail autonome Sur le plan organisationnel : - concertation en groupe - travailler à la solution de problèmes Sur le plan technique : - systématisation des connaissances acquises et augmentation des capacités évaluées au cours d’entretiens d’évaluation et de fonctionnement. Notons l'importance accordée aux attitudes dans ces formations, plus qu'aux compétences techniques. En 2001, trois collaborateurs ont participé à un cours de base traitant de rapports et de relations entre hommes et femmes (32 heures). Les formations, qu'elles soient en interne ou en externe, sont financées par le Centre sur ses ressources propres. En dehors de la formation et de l'accompagnement sur le lieu de travail, d'autres éléments apparaissent comme "professionalisants". Notons en particulier: - le statut des "collaborateurs", c'est à dire le fait qu'elles aient un contrat à durée indéterminée, et rémunéré sur la base d'une commission paritaire même si le fait qu'il s'agisse d'une commission paritaire du "social" et non du secteur du recyclage peut peutêtre limiter la professionnalisation dans le secteur. - le fait que les "collaborateurs" soient impliqués dans l'organisation du travail, et puissent par exemple donner leur avis sur les profils de poste nécessaires à leurs yeux. Ceci dit, le coordinateur ne pense pas qu'une participation plus ample à la prise de décisions doive être un objectif prioritaire. Il semble donc que les rôles des uns et des autres soient bien marqués, ce qui peut également aider à mieux se situer professionnellement. Étape 3: Évolution dans l'EI Il y a des possibilités d'évolution interne en fonction de l'intérêt et des compétences acquises par les "collaborateurs" et des possibilités de l'organisation. Les tâches plus spécialisées sont assurées par des collaborateurs de la première heure (engagement à fin 1999) : responsable de magasin, caissière, chauffeur, responsable logistique, enregistrement et rassemblement de données, base de l’administration du personnel. Mais sans différentiation en matière de statut ou de salaire. 4. Accès à l'emploi sur le marché "régulier" du travail Bien que les collaborateurs aient des contrats à durée indéterminée, et que l'objet des ateliers sociaux ne soit pas de rechercher une insertion sur le marché "régulier" du travail, certains font, bien sûr, ce choix. En l'an 2000, trois collaborateurs ont trouvé un emploi ailleurs : - 1 homme comme vendeur d’appareils électroménagers dans une PME ; il y est toujours. - 1 homme comme courrier chez un service express, il est actuellement de nouveau au chômage. - 1 femme comme ouvrière indépendante, elle est actuellement de nouveau au chômage. 5. Opportunités et freins à la professionalisation Opportunités - "Les collaborateurs sont intéressés à apprendre (Français, vente, comment gérer les conflits)"; - Au sein du secteur du recyclage, une initiative a été prise en vue de l’organisation de formations sur le lieu de travail ; - La formation sur le lieu de travail est jugée importante. 17 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Obstacles majeurs - Vision politique limitée des pouvoirs publics en matière de formation des collaborateurs ; - Budget de formation interne limité. 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire N/A 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? ? La professionnalisation est ici envisagée de manière interne à l'entreprise, les ateliers sociaux n'ayant ni l'obligation ni l'objectif de replacer leurs salariés à l'externe. Une certaine préoccupation dans ce sens est perceptible dans cet atelier social: les fonctions de chacun ont été bien identifiées et se sont stabilisées, et une progression d'une fonction à l'autre est envisageable et envisagée, moyennant formation d'adaptation au poste. Ces évolutions ne se traduisent cependant pas par un changement de catégorie professionnelle sans la convention collective. Cette organisation interne plus spécialisée qu'au départ a eu des répercussions sur le type de recrutement effectué, aujourd'hui en partie sur des profils de poste et non sur la simple "motivation". Un obstacle important à une réelle professionnalisation est l'absence de financements pour la formation des salariés. Cela explique peut-être en partie le centrage de la formation quasi exclusivement sur les attitudes plus que sur les compétences techniques. 18 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Flandres Asbl de Biehal - atelier social Marc Dufraing, collaborateur du service du personnel Bokdijk 76 3920 Lommel (32) (11) 55 31 60 [email protected] ASBL* agréé atelier social Créée début 1999. Recyclage, Espaces verts Public mixte Chômeurs longue durée, sans qualification. Atelier social 1. L'organisation: Budget, Services, RH L'atelier a été créé début 1999 et compte aujourd'hui 4 établissements différents, sous une entité juridique commune: trois centres de recyclage et un service espaces verts. Le conseil d'administration comporte 10 personnes. Le budget total s'élève à 1.120.000 € environ. La part des subventions est de 52,7%. Le nombre de postes d'insertion est de 30 pour 4 ou 5 personnes à l'encadrement. Secteur d'activité Direction Nombre total de personnes employées 4 Postes Contrats et subventions éventuelles 1 coordinateur CDI temps partiel, contractuel subventionné (exonérations de charges) CDI temps partiel, Maribel Social* Magasins de recyclage 24 1 collaborateur à la direction 1 comptable 1 collaborateur administratif 4 encadrants Service espaces verts 6 20 ouvriers 1 encadrant CDI temps partiel. CDI temps partiel Aucune information Aucune information 5 ouvriers L'organisme est rattaché à la "Commission Paritaire* " 327 de la Communauté Flamande, c'est à dire à la Commission Paritaire des ateliers protégés et ateliers sociaux. Dans ce cadre, le salaire versé aux ouvriers est le salaire minimum. 2. Personnes en insertion/ professionnalisation - - Des 25 personnes sur des postes d'insertion en 2000, 13 sont des hommes, 12 des femmes. 10 ont entre 45 et 55 ans; seuls 2 ont moins de 30 ans; l13 ont entre 30 et 45 ans. Tous étaient des chômeurs de longue durée, et même de très longue durée puisque c'est un critère pour les ateliers sociaux (+ de 5 ans), mais aucun ne percevait le revenu minimum. Aucun n'a de qualification, même primaire. Seul un jeune est issu de l'immigration. 19 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Les salariés en insertion ont donc eu un parcours professionnel très difficile, et souvent cumulent des problèmes personnels qui font qu'ils sont particulièrement vulnérables sur le marché du travail "régulier". 3. Étapes de professionalisation Étape 1: Sélection La sélection effectuée par l'atelier social, en plus de l'analyse par l'Office de l'emploi, vise avant tout à vérifier la "motivation" des candidats, les autres prérequis étant soit administratifs (certificat médical) soit très liés aux postes (permis B). Étape 2: Apprentissage du métier par exercice direct et formation pratique Tous les membres du personnel bénéficient d’un accompagnement individuel sur le lieu de travail, dans le cadre de l’exercice de la fonction. Cette formation est donnée par les accompagnateurs directs. En outre, 3 à 4 fois par an formation de groupe sur des questions liées au personnel. En 2001, ces séances d'information plus que de formation ont porté sur l’euro (2 x 2 heures). Les formations se font sur le budget propre de la structure. Néanmoins, l'accompagnement proposé semble insuffisant au regard des difficultés rencontrées par les personnes travaillant dans l'atelier: aux dires du répondant, la productivité, supposée augmenter progressivement (ce qui est la justification de la diminution régulière des subventions dans le cadre de l'agrément atelier social), ne s'améliore pas. C’est le cas pour beaucoup d’entreprises dans ce secteur. En dehors de cet accompagnement, des séances de concertation en groupe ont lieu régulièrement pour travailler à l'optimisation des conditions de travail avec du matériel professionnel (vêtements de travail, machines/appareils) et pour susciter la participation au développement des activités. 4. Accès à l'emploi sur le marché "régulier" du travail En l'an 2000, il n'y a eu aucune sortie. Ce n'est d'ailleurs pas un objectif poursuivi par l'atelier. 5. Opportunités et freins à la professionalisation Le responsable a mentionné la "motivation" des ouvriers comme facteur clé, mais la "diminution des subsides" est un obstacle. NB Ce dernier point n'a pas pu être clarifié, alors que la diminution des subsides dans les cas des ateliers sociaux est presque négligeable, l'objectif n'étant pas un reclassement sur le marché du travail. 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire N/A 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? Cette initiative accueille des personnes en très grande difficulté et pratiquement sans aucun critère supplémentaire de sélection que les critères administratifs. De plus elle est confrontée à l'absence de financement pour des formations. Aucune évolution n'est mentionnée, ni en interne, ni en externe. Au vu de ces caractéristiques, il semble qu'il s'agisse plus d'une initiative d'insertion que de professionnalisation. Le taux d'encadrement y est d'ailleurs assez élevé. L'entreprise tente de stimuler la participation des salariés à la vie collective (réunions régulières de l'ensemble du personnel). Cependant, vu le chiffre d'affaires comparativement élevé du centre au regard du nombre de personnes employées, on peut se demander si le centre ne pourrait pas faire plus en termes de formation technique et d'organisation d'une progression professionnelle interne. 20 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Flandres Kringloopcentrum - Leefbaar Wonen Catherine Decker, coordinatrice Langestraat 169-171 8000 - Bruges (32) (50) 44 65 44 Recyclage, (+Rénovation de meubles, Création, Transport...) [email protected] ASBL* agréée atelier social Créée en 1995. Public mixte Chômeurs longue durée, sans qualification. Atelier social 1. L'organisation: Budget, Services, RH Leefbaar Wonen est une grosse association de recyclage, avec de multiples établissements (magasins, mais aussi centres de distribution, de logistique, une section transport, un atelier de rénovation de meubles etc...). Elle emploie directement et indirectement 89 personnes (si l'on compte les 16 personnes mises à disposition par le CPAS*) et compte avec la participation de 60 bénévoles (2 au CA et 58 en production). Le budget total est d'environ 1.860.000 €. Les subventions représentent 51% des ressources, et le chiffre d'affaires 49%. La répartition du personnel par secteur d'activité est la suivante: Secteur d'activité Vente Nombre total de personnes employées 43 Réparation + 23 bénévoles 17 Transport / Dispatching + 9 bénévoles 5 Collection/Triage/Distribution + 3 bénévoles 10 Projet d’apprentissage par le travail – transport Siège administratif + 3 bénévoles 4 Dont: Nombre de personnes en insertion 11 Art. 60* 23 employés SWP* 6 emplois SMET* 15 employés SWP* 3 employés SWP* 1 emploi SMET* 8 employés SWP* 1 Art. 60* 4 Art. 60* 10 + 20 bénévoles Aucune information n'a été fournie sur la Commission Paritaire ni sur les salaires, mais l'on suppose que, comme dans la majorité des ateliers sociaux, la Commission paritaire est celle des ateliers protégés et des ateliers sociaux. Une analyse plus fine permet de distinguer les types de postes et les contrats aidés. (hors articles 60, voir fiches précédentes) 21 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Type de poste Nombres de Postes et intitulé exact Postes de direction, gestion, secrétariat - Postes d'encadrement technique Postes d'encadrement social Postes d'insertion Autres Base de données d'initiatives 1 Directeur 1 comptable Contrat, heures de travail, durée Contrat à durée indéterminée et à plein temps Contrat à durée indéterminée et à plein temps Contrat à durée indéterminée et à plein temps Contrat à durée indéterminée et à plein temps Contrat à durée indéterminée et à plein temps Contrat à durée indéterminée et à plein temps Subventionnement éventuel du poste (indiquer dans quel cadre) Encadrement SWP* - aucun - Encadrement SWP* - Encadrement SWP* - Encadrement SWP* - Encadrement SWP* Contrat à durée déterminée, 19 heures Contrat à durée indéterminée et à plein temps Contrat à durée indéterminée, 29 heures - Emplois SMET* - Emploi social ‘maribel’* - Emplois sociaux ‘maribel’* - Encadrement SWP* - Encadrement SWP* - Emploi social ‘maribel’* - aucun - 1 responsable princip. magasins - 1 responsable du personnel - 2 responsables magasins - 1 responsable distribution, transport, dispatching - 2 collaborateurs administratifs - 1 secrétaire de direction - 2 téléphonistes - 1 instructeur atelier de réparation meubles 1 instructeur atelier de révision - 1 coach emploi - 1 coordinateur création d’emplois Contrat à durée indéterminée et à plein temps Contrat à durée indéterminée et à plein temps Contrat à durée indéterminée, 19 heures Contrat à durée indéterminée, 19 heures - 15 réparation (atelier meubles – révision) Contrat à durée indéterminée et à plein temps - SWP* - 29 vente - 6 emplois SMET* 23 SWP* - 4 transport/distribution Contrats à durée déterminée (SMET) et indétermi-née, dont 7 à 4/5 temps, 8 à mi-temps et 14 à plein temps Contrats à durée déterminée (SMET) ou indétermi-née et à plein temps - 3 SWP* 1 emploi SMET* - 8 collection/triage/distribution - 8 SWP* - 1 coordinateur cartbox Contrat à durée indéterminée et à plein temps Contrat à durée indéterminée et à plein temps - aucun + 16 Art. 60. 2. Personnes en insertion / professionalisation Les données ont été fournies pour les 56 personnes en insertion directement employées par l'association. Il y a environ 1/3 de femmes. Tous les âges entre 27 et 59 ans sont représentés mais la majorité ont plus de 40 ans. Aucun n'est allé au delà de la scolarité obligatoire et beaucoup n'ont aucune qualification. La plupart viennent du chômage de longue durée. Les 16 dont ce n'est pas le cas viennent du Minimex. 6 personnes ont un handicap. 5 proviennent de l'immigration. 22 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 3. Étapes de professionalisation Étape 1: Sélection Comme dans les autres initiatives de type atelier social, la marge de manoeuvre de recrutement est faible. De toutes façons, l'association n'exige aucun prérequis de formation ou de connaissance spécifiques. Comme dans les autres initiatives, c'est surtout la "motivation" des candidats qui est appréciée. Les candidats interessés doivent s'inscrire par téléphone, passer une entretien d'embauche et ont une journée d'essai. Certains des candidats sont connus de l'association, car il s'agit de personnes ayant travaillé comme bénévoles dans l'atelier de création d'emplois De Kringel. Étape 2: Apprentissage du métier par exercice direct et formation pratique L'apprentissage du métier se fait par l'exercice direct de l'activité professionnelle avec accompagnement par des responsables et encadrants techniques ainsi que par des "instructeurs" (pour ce qui est de l'atelier meubles et de l'atelier de révision). Le taux global d'encadrement direct est assez faible: - Vente: 1 responsable principal de magasin et 2 responsables de magasin pour 40 personnes en insertion (y compris 11 personnes en statut d'article 60) et 23 bénévoles. Soit un taux d'encadrement de 5%. - Distribution transport: un responsable distribution transport pour 13 personnes en insertion (y compris 1 personne en art. 60) et 6 bénévoles, soit un taux d'encadrement de 5%. - Un instructeur meubles et un instructeur révision pour 15 personnes en insertion, soit un taux d'encadrement de 13%. En outre un accompagnement social est fourni par le "coach emploi" et par le coordinateur de création d'emploi. Le coach emploi a un rôle de tuteur dans l'association. En ce qui concerne la formation, l'essentiel des personnes bénéficie d'un accompagnement des instructeurs sur le poste du travail: en l'an 2000, cela a été le cas pour 18 personnes, en 5 sessions. Pour certaines d'entre elles (4 en l'an 2000), une formation de base, en externe, a été organisée: il s'agit de travailler sur les "compétences sociales", sur 33 heures réparties en demi-journées. Certaines personnes bénéficient en outre de formations plus spécifiques, d'adaptation au poste (formation informatique, formation à l'accueil téléphonique...) ou dans la prévision d'une possible évolution professionnelle qui n'est pas forcément immédiate (par exemple vers des postes de chefs de section ou dans une fonction de coordination). Nombre de participants Domaine(s) de formation Nature de la (des) Organisation de la formations (des) formation(s) Nombre d'heures (% théorie, % pratique) 1 jour à orientation principalement pratique 1 jour 3 Accueil téléphonique professionnel Adaptation au poste Formation sur le lieu de travail avec tuteur 8 Administration: Windows 98 Base Adaptation au poste Formation dans un centre VDAB 1 Comportement avec groupe cible Compétences sociales sur le lieu de travail Adaptation au poste VLOD Courtrai 4 journées de travail Adaptation au poste VDAB/SST SST = asbl de formation 7 jours Administration: Windows 98 Base Adaptation au poste VDAB Oostkamp 1 journée de cours 4 5 Conséquences professionnelles Maintien dans le poste. Pas d'évolution prévue dans l'immédiat Maintien dans le poste. Pas d'évolution prévue dans l'immédiat Passage à l’emploi d’in-structeur sur lieu de travail Maintien dans le poste. Pas d'évolution prévue dans l'immédiat Maintien dans le poste. Pas d'évolution prévue dans l'immédiat Les formations sont financées sur la base des ressources propres de l'organisation, et avec des aides de la province. (50% du coût). 23 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives En dehors de la formation, d'autres éléments de la vie quotidienne de l'organisation participent de la professionalisation des personnes en insertion, quoique surtout aux aspects liés à la communication au travail plus qu'aux compétences techniques. D'après la Coordinatrice, "les gens apprennent à travailler ensemble, à négocier… , bref, à acquérir des compétences sociales". Ainsi en est-il dans les réunions d’équipe par section, les réunions d’équipe avec les chefs de section, les réunions d’équipe par établissement. C'est un aspect particulièrement mis en valeur dans cette association. En outre ces réunions permettent une certaine participation des salariés. Pour faciliter cette participation des accompagnateurs sont formés par le coach emploi. Étape 3: évolution professionnelle en interne L'association cherche à permettre que les personnes occupent des postes où elles se sentent à l'aise, ce qui suppose parfois des changements de poste sans pour autant représenter une progression hiérarchique ou salariale. En outre, lorsque des personnes "sortent" vers le marché régulier, cela laisse des places vacantes qui peuvent permettre par exemple que les personnes en contrats à durée déterminée (qui sont peu nombreuses) passent sur des contrats permanents. Enfin, d’autres ont été promus au grade de chef de section ou à une fonction de coordination au sein de l’organisation (c’est plutôt rare). 4. Accès à l'emploi sur le marché "régulier" du travail Il y a quelques sorties vers le marché "régulier" mais nous n'avons pas de données. 5. Points d'appui et freins à la professionalisation Points d'appui - Communication claire - Structure organisationnelle bien définie - Délimitation claire des fonctions Obstacles - Difficultés des personnes travaillant dans la structure: d'après la coordinatrice, "ils manquent de compétences sociales, et ont des difficultés de communication" 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire N/A 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? La professionnalisation est envisagée de manière interne à l'entreprise, les ateliers sociaux n'ayant ni l'obligation ni l'objectif de replacer leurs salariés à l'externe. Une certaine préoccupation dans ce sens est perceptible dans cet atelier social: les fonctions de chacun ont été bien identifiées et se sont stabilisées, et une progression, surtout horizontale, d'une fonction à l'autre est envisageable et envisagée, moyennant formation d'adaptation au poste. Certains passent chefs d'équipe. Contrairement à la plupart des autres initiatives étudiées, ce centre a obtenu des aides de la Province pour le financement des formations. Il s'agit néanmoins de formations en général très courtes et souvent axées sur les comportements plus que des formations techniques permettant de progresser dans une fonction. Vu les faibles taux d'encadrement, on peut se demander s'il n'y aurait pas des possibilités de progression accrue pour certains pour assurer ce type de fonctions mais le chiffre de ventes par personne employée ne permet sans doute pas d'avoir une grande marge de manoeuvre. 24 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Flandres Atelier Social Vitamine W asbl Danny Vercauteren, Directeur Kroonstraat 166 2140 Borgerhout (32) (3) 217 25 14 Recyclage [email protected] Public mixte Chômeurs longue durée, Revenu Minimum. ASBL* agréée atelier social Créée en 1997. Atelier social 1. L'organisation: Budget, Services, RH Vitamine W est l'un des plus gros ateliers sociaux de Flandres, tant par le nombre d'employés (135 aujourd'hui) que par le budget, de loin le plus important de toutes les expériences flamandes étudiées ici : environ 3.376.000€, dont 51% de subventions. Si l'asbl a été créée en 1997, l'activité de recyclage est plus ancienne, sous une autre forme (1991). Entre 2000 et aujourd'hui, l'association a embauché 33 personnes. En l'an 2000, la structure du personnel était de 87 personnes en insertion (les ouvriers) sur un total de 102 personnes. Type de poste Nombres de Postes et intitulé exact Postes de direction, gestion, secrétariat Postes d'encadrement technique Postes d'encadrement social Postes d'insertion 1 unit manager Contrat, heures de travail, durée - Contrat à durée indéterminée, temps complet 2 dirigeants d’entreprise 4 responsables de magasin 1 responsable de dépôt 1 conducteur de triage 1 responsable logistique 3 instructeurs techniques 1 assistant comptable -1 responsable du personnel - - 87 ouvriers (chauffeurs, magasiniers, trieurs, réparateurs, aides de magasin) Contrats à durée indéterminée, temps complet, et 1 instructeur technique à mi-temps Subventionnement éventuel du poste (indiquer dans quel cadre) Subsidié contractuel* - Subsidiés contractuels* 2 statuts ‘maribel social’* Contrat à durée Maribel social* indéterminée, temps complet - 66 contrats à durée 66 swp* indéterminée, dont 62 à (contractuels temps complet et 4 à temps subventionnés) partiel - 21 contrats à durée indéterminée tps complet - 1 emploi ‘smet’* 20 art.60 Les ouvriers perçoivent le salaire minimum pour 38 heures transformées en 36 heures, soit 297 BEF/H (7,36€) avec prime de fin d’année (situation 2000). Dans le secteur du recyclage, il s’agit d’un salaire moyen. Il est juste en dessous des salaires payés dans le commerce de détail. L'association est rattachée à la Commission paritaire 327 (ateliers protégés). 2. Personnes en insertion / professionalisation Nous avons des données pour 80 personnes sur des postes d'insertion en 2000. De ces 80 personnes: 25 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 - - Base de données d'initiatives 22 sont des femmes (27,5%); 22 ont entre 25 et 35 ans; 39 ont entre 35 et 45 ans; 17 ont entre 45 et 55 ans et 2 ont + de 55 ans. Tous proviennent du chômage de longue durée, et presque tous (74) étaient au Minimex. 32 (soit 40%) n'ont aucune qualification. 8 (soit 10%) ont achevé leur scolarité obligatoire générale et 29 (36%) leur scolarité obligatoire professionnelle. 9 ont un diplôme de fin de secondaire ou une formation professionnelle de second degré. Enfin 2 personnes ont une formation professionnelle technique (2 ans d'étude après secondaire). Contrairement aux autres initiatives étudiées, certains des ouvriers sont immigrés (11) ou de deuxième génération (4 personnes) - les immigrés, extracommunautaires pour la plupart, viennent de Turquie, du Maroc, du Congo, du Niger, et du Vietnam. 3. Étapes de professionalisation Étape 1: Sélection Comme dans les autres initiatives de type atelier social, la marge de manoeuvre de recrutement est faible. Certains des candidats sont connus de l'association, car il s'agit de personnes ayant travaillé dans l'association sur un statut article 60. Par exemple, en 2000, 11 personnes qui avaient un statut d'article 60 sont passés sur un contrat atelier social (contrat normal). Étape 2: Apprentissage du métier par exercice direct et formation pratique L'apprentissage du métier se fait par l'exercice direct de l'activité professionnelle avec accompagnement par des responsables et encadrants techniques ainsi que par des "instructeurs". Le taux d'encadrement technique direct est de 10 encadrants pour 82 personnes, soit 12%. L’organisation de l’entreprise en tant qu’entreprise est entièrement orientée sur la production. La problématique sociale ne fait pas l’objet d’une approche spécifique. Elle est toutefois assurée par le chef d’atelier, en premier lieu, et éventuellement par les responsables du personnel ou les chefs d’entreprise. Les instances légales de participation (Conseil d'entreprise, Comité de prévention et de protection au travail, Délégation Syndicale), ainsi que les réunions mensuelles avec l'ensemble du personnel et les concertations mensuelles (voir ci-dessous) contribuent à créer un environnement de travail à la fois structuré et potentiellement participatif qui doit permettre à chacun de se situer dans l'entreprise et professionnellement. Notons qu'il s'agit de la seule initiative flamande ayant mentionné ces instances légales. L'apprentissage technique est parfois renforcé pour certaines personnes en fonction des spécialités. Par exemple, en l'an 2000, 3 personnes ont été suivies par le chef d'atelier pour apprendre à réparer les bicyclettes. Dix autres personnes ont reçu une formation pratique en électricité et en électronique pour améliorer la réparation des appareils. Ce sont les instructeurs techniques qui assurent ce suivi sur le lieu de travail. D'autres formations visent à développer de nouvelles compétences, permettant ainsi une diversification ou un changement de poste. Par exemple, en 2000, une personne a reçu une formation courte de webmaster (4 heures) de manière à pouvoir accéder au site web de l'organisation faîtière des centres de recyclage flamands. Quatre personnes ont d'abord été préparées en amont des leçons de conduite (10 x 2 heures de théorie et un essai en camion de 30 minutes), puis elles ont suivi des leçons de conduite théoriques pour le permis C (6 heures), desquelles 3 ont été admises à la formation pratique (6 heures + accompagnement à l'examen). Une personne a réussi le permis et peut conduire le gros camion de l'association. Cependant nous n'avons pas obtenu d'informations sur les conséquences professionnelles éventuelles de cette formation. D'autres formations visent indirectement à améliorer les conditions de travail - 8 personnes ont été formées par la Croix Rouge au secourisme "de base en entreprise" (6x2 heures): 4 personnes ont réussi leur formation et interviennent comme "aides industrielles" dans l'entreprise. Les ouvriers qui travaillent en dépôt ont été formés par les chefs d'atelier à des notions d'ergonomie de manière à travailler de manière plus sûre, et également plus efficace. Enfin, certaines formations portent sur la communication et les comportements en général. 26 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Les collaborateurs magasins sont formés à l' "accueil clientèle" au moyen des briefings par le responsable du magasin. Et l'ensemble des "collaborateurs" a eu l'occasion d'améliorer sa communication par la participation à des sessions mensuelles de "concertation" organisées par les chefs de section. L'idée toutefois n'est pas seulement de se former mais que chacun puisse participer à l'amélioration de la communication dans sa propre section. Comme on voit, la plupart des formations sont en fait sous forme d'accompagnement technique et professionnel en interne. Pour cela, 7 chefs d’atelier ont suivi une formation "compétences de concertation dans le cadre du travail" - 7 sessions d’une journée complète. Un chef d’atelier a suivi une formation ‘Communication, motivation, diriger et donner des instructions’ – 5 jours. Les chefs d’atelier sont responsables de l’accompagnement des formations internes. Le contenu du rôle de formateur est, outre la formation externe susmentionnée, défini par la concertation d’équipe bimensuelle des chefs d’ateliers/instructeurs. Toutes les formations sont financées sur ressources propres. Étape 3: évolution professionnelle en interne L'équipe de direction recherche actuellement des moyens de rendre plus accessibles les progressions au sein de l’entreprise. En 2001, 3 ouvriers ont pris des postes d'encadrement - un assistant responsable de magasin; un conducteur des travaux de tri; et un accompagnateur social. En 2002, 3 ouvriers ont été promus chefs d’équipe (nouvelle fonction). En outre, un modèle de promotion graduelle au sein de l’équipe d’ouvriers est en cours d'élaboration. Il s'agirait ainsi, par des entretiens de fonctionnement et un outil de communication, d'avoir un aperçu des différents rôles que les collaborateurs assument, dans le but d’y attacher un système de rémunération et de valorisation adapté. 4. Accès à l'emploi sur le marché "régulier" du travail En l'an 2000, aucune sortie réussie. 5. Points d'appui et freins à la professionalisation Le Directeur mentionne surtout l'obstacle constitué par la stigmatisation dont sont frappées les personnes travaillant au centre, malgré leur emploi. Comme le dit le Directeur: " Trop d’instances encore les approchent à partir de leur manque de savoir-faire ou de vouloir-faire. Malgré leur emploi, ils sont traités comme des chômeurs, des infrascolarisés, des travailleurs d’insertion,… " 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire NA. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? ? La professionnalisation est envisagée de manière interne à l'entreprise, les ateliers sociaux n'ayant ni l'obligation ni l'objectif de replacer leurs salariés à l'externe. Le souci de professionnalisation semble ici plus développé que dans les autres initiatives. La taille même de l'association permet une structuration et une spécialisation plus fortes qu'ailleurs, qui à leur tour favorisent la mobilité (horizontale et verticale). Mais de plus, la Direction réfléchit actuellement aux moyens de systématiser cette approche. Les formations servent de support à cette mobilité. De même la participation des salariés par le biais des instances légales de représentation, peut être un support de professionnalisation. Enfin la très bonne tenue du chiffre d'affaires par rapport au nombre de personnes employées doit permettre de travailler sur la professionnalisation avec des marges de manoeuvre impossibles dans d'autres structures. L'absence de financement public de la formation semble, dans un tel contexte, moins préjudiciable. 27 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Wallonie PROGRESCOM Marc Pierazzo, Philippe Deller, Gérants Zoning industriel Rue des Près La Mercire, 6 6880 Bertrix (32) (61) 41 33 51. [email protected] SPRL* à finalité sociale*, agréée EI* Créée en 1995. La Renardière Mêmes gérants Même contact. ASBL*, agréée EFT* Bois (bûcheronnage et mécanique associée) Transports Public surtout masculin, âge mixte Chômeurs longue durée, Revenu minimum, Handicapés Entreprise d'insertion 1. L'organisation: Budget, RH La législation belge fournit la possibilité, intéressante pour la professionnalisation des personnes rencontrant des difficultés sur le marché du travail, de construire des parcours allant de la formation préqualifiante et l'apprentissage d'une activité, en Entreprise de Formation par le Travail, à l'emploi en entreprise "classique" ou en entreprise avec accompagnement professionnel et parfois social (en entreprise d'insertion). L'un des deux actuels gérants de l'EI a commencé par créer avec un collègue une ASBL de formation au bûcheronnage qui est ensuite devenue l'EFT La Renardière. Aujourd'hui, les personnes qui sont sélectionnées pour l'entreprise d'insertion, sont en général d'abord passées par l'EFT, et ont effectué leur période de stage dans l'entreprise d'insertion. Cela permet donc un accès à un emploi, en plusieurs étapes, pour des personnes confrontées à de sérieuses difficultés (pas de qualification, chômage de très longue durée etc.). L'EFT comme l'EI sont situées dans un territoire (frontalier avec la France) où il y a une forte demande de bûcherons. Le problème n'est alors pas tant l'accès à l'emploi que les caractéristiques de ce métier difficile et saisonnier. On traite donc ici du binôme La Renardière/PROGRESCOM. Les secteurs d'activité ¡Error!Marcador no definido. "Dans la filière bois, PROGRESCOM gère l'exploitation forestière qui comprend les opérations d'abattage, ébranchage, débardage et découpe. Le sciage est réalisé, à la Renardière, par les stagiaires et leur formateur (lui-même ancien stagiaire de La Renardière). Le secteur forestier est particulièrement dur pour les salariés. La valorisation de la main d'œ uvre n'est plus adaptée aux coûts du marché. Le bûcheron qui veut travailler comme salarié ou comme indépendant doit s'adapter au prix de la machine. PROGRESCOM a choisi de ne pas travailler avec des ébrancheuses, pour valoriser la main d'œ uvre. De même, l'entreprise recourt volontiers à la pratique du débardage au cheval, technique plus respectueuse de l'environnement. PROGRESCOM gère également un atelier "métallique-mécanique", créé à l'origine pour l'entretien du matériel forestier et qui prend aujourd'hui son essor dans la rénovation et la fabrication de conteneurs pour le transport et la récupération des déchets. Une nouvelle 28 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives entreprise d'insertion serait même à l'étude." (source: G. Gilson, Dialogue en Ligne, No 12, Décembre 2001). La Renardière a un budget de 793.257 €, constitué à 65% de subventions (FSE 60% et Région Wallonne 40%). Elle emploie 14 personnes. Le Conseil d'Administration est constitué de 20 bénévoles. Chaque année, l'EFT organise 3 formations: exploitation forestière (abattage, débranchage, débardage, découpe); transport multifonctions; mécanique. Le nombre total de stagiaires passés par l'EFT en l'an 2000 a été de 62, pratiquement tous des hommes, entre 18 et 58 ans. Le budget de l'entreprise d'insertion tourne en général autour de 600.000 € sauf année exceptionnelle. L'EI compte normalement avec 7 personnes en production et 2 gérants. En l'an 2000, les tempêtes en france ont occasionné un gros chantier pour lequel il a fallu recruter des personnes qui ne venaient pas de l'EFT et seulement pour un contrat de 6 mois. Il s'agissait d'une année atypique. Malheureusement, c'est celle pour laquelle les données ont été collectées. - Budget total de l'entreprise d'insertion: 765.547 €. (2000, habituellement plus bas) Subventions : 7% (2000, habituellement beaucoup plus, le chiffre d'affaires étant plus bas) 14 Salariés + les 2 gérants. (d'habitude 7 salariés) Poste Gérants 4 Encadrants 10 bûcherons Contrat Indépendants. 12h / sem x 2 Contrat annuel 3 à 4/5èmes de temps 1 à temps complet CDD* Subventions Dirigeants EI* Activation des allocations de chômage*, renouvelable 1 an Subvention région wallonne EI L'entreprise est rattachée à la "Commission Paritaire* " du secteur (No 125: sylviculture). Les salaires payés aux personnes en insertion sont équivalents aux salaires moyens du secteur. Cependant, il n'y a pas de prise en compte de l'ancienneté. Lors du chantier en France, les salariés ont bénéficié d'une prime d'éloignement et de la prise en charge totale du logement et de la nourriture. 2. Personnes en insertion / professionnalisation Les personnes accueillies dans l'EFT sont des personnes en situation de chômage indemnisé, ou bénéficiaires du Minimex*, ou des réfugiés politiques. Certains n'ont aucun statut. Ce sont majoritairement des hommes. Les âges sont très étalés. Si l'on prend l'exemple d'une formation au bûcheronnage comptant 12 stagiaires, 34% venaient du chômage de longue durée, 46% venaient du Minimex. 30% étaient des handicapés. 86% n'avaient aucune qualification. 17% étaient auparavant en maison d'accueil. 3. Étapes de professionnalisation Étape 1: Sélection pour le passage en EFT L'EFT a pour principe de sélectionner les personnes en situation de grande difficulté, comme le montre le profil des personnes (voir ci-dessus). La sélection des personnes se fait sur la base de leurs besoins et de leur motivation. Elle est effectuée par une assistante sociale. Étape 2: Formation et apprentissage de l'activité en EFT L'EFT propose une formation aux techniques du bois (bûcheronnage), au transport multifonctions et en mécanique, en préparation à des postes de bûcherons. 29 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Les formations ne mènent à aucun diplôme reconnu, même si les coordinateurs pensent que cela se justifierait. Le rôle de l'EFT est actuellement de "remobiliser par le travail" et de préparer les personnes aux postes dans le secteur (Les coordinateurs définissent la "qualification" nécessaire comme capacité de rentabilité dans le travail et savoir être). La formation dure entre 9 et 10 mois, avec 20% de théorie et 80% de pratique en entreprise. Les stages en entreprise ont une durée maximum de trois mois. Les stages ne sont pas systématiques et dépendent de la demande des stagiaires, de leurs compétences, de leur évolution. Un suivi est effectué avec l'entreprise. L'EFT facture les stages aux entreprises au taux de 8€ l'heure. Si l'on prend l'exemple de la formation au bûcheronnage de 2000 avec 12 participants, 11 ont trouvé un travail à la suite de cette formation: 5 dans l'entreprise d'insertion (4 en CDI et 1 en contrat temporaire) et 6 en entreprise classique (dont 5 en CDI). Certains des postes sont à temps partiel. Étape 3: Entrée dans l'EI Le passage par l'EFT et par le stage dans l'entreprise d'insertion permet d'identifier celles des personnes qui ont acquis suffisamment de compétences professionnelles pendant leur formation, et qui ont montré une certaine "motivation" et une certaine "régularité". L'entreprise d'insertion peut alors leur proposer un poste. Mais les personnes peuvent également avoir directement accès à un emploi en entreprise "classique", du fait de la pénurie de bûcherons. De fait, une majorité des salariés de l'EI (80%) provient habituellement de l'EFT. Les autres, pour le chantier en France (abattage des arbres abîmés), sont parvenus à l'EI via des offres d'emploi annoncées dans la presse. Quelle que soit la provenance, les personnes recrutées doivent satisfaire les critères administratifs des entreprises d'insertion : le public cible est composé de demandeurs d’emploi "particulièrement difficiles à placer", c’est à dire de demandeurs d’emploi qui, au moment de leur engagement dans l’entreprise d’insertion, remplissent les conditions suivantes : - être inscrits depuis au moins 24 mois comme demandeurs d’emploi auprès du FOREM - ne pas avoir obtenu un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur - ne pas avoir bénéficié d’un enseignement de plein exercice, ni avoir travaillé plus de 150 heures comme salarié au cours des 12 mois qui précèdent (ou un trimestre comme indépendant). Un entretien est systématiquement mené par les deux gérants, y compris avec les personnes provenant de l'EFT. Cet entretien vise avant tout à vérifier la motivation des personnes à travailler dans le cadre de l'EI. Il n'y a aucun test de type psychotechnique, ni de vérification des compétences techniques, ce qui est assez logique vu la connaissance qu'ont les gérants des personnes passées par l'EFT. La période d'essai doit de toutes façons permettre de vérifier cette base de compétences. En l'an 2000, 4 encadrants ont été recrutés pour le chantier en France (bûcherons de métier), mais également sur des postes d'insertion, et la sélection a été la même. Étape 4 : Professionnalisation au sein de l'entreprise d'insertion. L'un des aspects cruciaux de la professionnalisation dans l'EI est la normalisation qu'elle procure par rapport à l'emploi: les personnes ont toutes un contrat de travail standard (quoiqu'en l'an 2000, seulement pour une durée d'un an alors qu'ils sont d'habitude à durée indéterminée), et touchent des salaires correspondant aux salaires du secteur (adhésion à la Commission Paritaire). Autre exemple: des réunions d'information ont lieu régulièrement avec l'ensemble du personnel pour information sur le développement de l'entreprise. L'encadrement professionnel est important (en l'an 2000, 4 encadrants en insertion et 10 personnes "difficiles à placer"). Cependant, la formation n'est pas pousuivie (autrement que sur le tas) dans l'entreprise d'insertion, elle a été assurée au sein de l'EFT au préalable. 30 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Il n'y a guère d'évolution professionnelle possible: le bûcheron reste bûcheron, sauf à passer sur un poste d'encadrement, ce qui arrive. 4. Accès à l'emploi sur le marché "régulier" du travail En l'an 2000, les personnes ayant été recrutées sur un contrat à durée déterminée, elles ont dû chercher un emploi à la fin du contrat, ce qui n'est en général pas le cas. En 2001, 12 personnes sont sorties dont 7 au chômage, 3 en indépendants, 2 salariés d’exploitation forestière. Aucun suivi dans l’emploi n’est indiqué. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation Les opportunités : secteur confronté à des difficultés de recrutement. L'un des freins majeurs est le coût par personne de la formation. Pour certaines personnes, les aides ne sont pas suffisantes, d'après le Directeur. 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire Appartenance militante au réseau CAIPS. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? La professionnalisation dans ce secteur peut exister dans la mesure où l'activité de bûcheronnage correspond bien à un métier, encore vécu comme tel. Elle n'est pourtant absolument pas synonyme de stabilité (travail saisonnier) ni de progression professionnelle. Le parcours permis par l'association entre l'EFT et l'EI (comme souvent en Belgique) garantit une progression par étapes et une bonne préparation au métier. Il est même fréquent que les stagiaires de l'EFT trouvent directement un emploi sur le marché du travail "régulier". Cependant, les difficultés auxquelles est confrontée aujourd'hui l'entreprise (subventions qui vont décroissant avec les années, puisque la productivité des personnes en insertion est supposée s'accroître) montrent que l'augmentation de productivité des salariés n'est pas suffisante pour permettre la viabilité de l'entreprise sans subventions. Ce qui montre les limites de la professionnalisation sans qu'il soit aisé d'en discerner toutes les raisons - les responsables ont tendance à invoquer les caractéristiques des personnes embauchées, mais il y a sans doute aussi des facteurs liés à la nature de l'activité dans ce secteur et à sa valeur ajoutée. Nous manquons d'information pour formuler un diagnostic plus précis. 31 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Wallonie JEUNES AU TRAVAIL - NAMUR ASBL Guy Le Jeune, Directeur. ASBL* agréée EFT*. Créée en 1987. Formations "Entretien et aménagements verts/Foresterie" Espaces Verts Foresterie d'espaces Public masculin, différentes caractéristiques dans l'EFT et dans l'EI INTRAFOR Guy Le Jeune, Administrateur Délégué. S.C. à finalité sociale*, agréée EI*. Créée en 1998. Rue Marie-Henriette, 19-21 5000 Namur. (32) (81) 74 64 64 [email protected] Pré-qualification Entreprise d'insertion 1. L'organisation: Budget, RH 1.1. L'entreprise de formation par le travail: L’EFT* est une des premières, et son Directeur l’un des pionniers de la fédération CAIPS (l’une des cinq fédérations d’insertion). L’EFT, qui met en place des formations visant l’insertion professionnelle des jeunes (et des adultes) et leur maintien dans l’emploi, a créé en 1998 une entreprise d’insertion dans le secteur du bûcheronnage, de manière à pouvoir offrir des emplois plus accompagnés à certains des stagiaires de l’EFT qui auraient des difficultés à se faire recruter par des entreprises “classiques”. - Budget total: 358.825 €. Subventions (49%): Région Wallonne ( 16%); FSE* ( 22%); ACS* ( 7%); Maribel Social* (4%). 8 Salariés. (7,5 ETP) et 3 bénévoles (Conseil d'Administration). Poste Coordinateur Secrétaire 1 Formateur 4 Formateurs Assistante Sociale - Contrat Contrat à Durée Indéterminée, mitemps (19h) Contrat à Durée Indéterminée, temps plein (38h) Contrats à Durée Indéterminée, temps plein Contrats à Durée Indéterminée, temps plein Contrats à Durée Indéterminée, temps plein Subventions Maribel social* ACS* Prime Région Wallonne ACS* Prime Région Wallonne L'organisme est rattaché à la "Commission Paritaire* " du secteur socio-culturel (No 329). Les personnes en formation ne sont pas salariées de l'EFT: elles continuent sur leur statut (ou non statut) antérieur, avec une prime horaire de formation d'1 € supplémentaire. 32 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 1.2. L'entreprise d'insertion Elle a été créée pour offrir une sortie professionnelle à certaines des personnes passées par l'EFT et à des personnes non passées par l'EFT mais qui ne pourraient accéder au marché du travail (non acceptés par les employeurs). Il s'agit encore d'une toute petite structure, avec des frais de structure très réduits (elle profite des installations de l'EFT et ce sont les mêmes dirigeants). Le budget total est de 165.000 €, dont 15% de subventions de la région wallonne. Le personnel comprenait entre 2000 et 2001 2 ouvriers et 1 employé, en CDI à temps complet, sur des postes aidés par la Région Wallonne. Néanmoins, depuis, il y a eu 2 départs: un vers une entreprise "traditionnelle", et 1 licenciement pour fautes répétées. D'autres personnes ont pris leur place; il y a aujourd'hui entre 5 et 10 personnes en insertion (en l'an 2000, l'EI était très récente). 2. Personnes en formation et en professionnalisation - En l'an 2000, il y a eu 42 personnes en formation dans l'EFT (34 en espaces verts; 8 en foresterie) 96% d'hommes; 4% de femmes. En jardinage espaces verts, ils ont tous moins de 25 ans; en foresterie, ils ont entre 18 et 40 ans. 31% sont bénéficiaires du Minimex*. Les autres sont au chômage indemnisé. 27% sont sans qualifications; 54% ont achevé leur scolarité générale obligatoire (16 ans); et 19% ont un diplôme de formation professionnelle de 1er degré (acquis avant 16 ans). En ce qui concerne le personnel de l'EI, qui est passé d'abord par l'EFT, il s'agissait en 20002001 de trois hommes. L'un, 43 ans, avait connu le chômage de longue durée, et avait un diplôme de formation professionnelle; un autre, de 39 ans, également auparavant au chômage de longue durée, avait un niveau d'études primaire. Le troisième, plus jeune (29 ans), était auparavant au revenu minimum, et avait également un niveau d'études primaire. 3. Organisation de la formation La formation dans l'EFT vise une "qualification" (non reconnue officiellement) 1) au niveau comportemental (par référence au monde du travail) 2) au niveau technique. Ces référentiels sont en constante évolution - sur le plan comportemental comme sur le plan technique (en particulier du fait de l'évolution de la notion de compétence). En principe l'EFT se situe comme chaînon du parcours d'insertion, après un passage en OISP* (où l'on travaille surtout la "resocialisation") et en amont d'un passage en entreprise d'insertion ou entreprise classique. Cependant, les stagiaires en OISP souhaitant souvent travailler rapidement, il est parfois difficile de travailler sur la "resocialisation", et ce travail doit se continuer, dans la mesure du possible, dans l'EFT. La "préqualification" visée par l'EFT porte notamment sur l'apprentissage de procédures de raisonnement, d'analyses, et de concepts. Étape 1: Sélection pour l’EFT La sélection s’effectue en premier lieu en conformité avec les critères administratifs d’éligibilité. L’EFT considère en outre qu’elle a une obligation morale de prendre des personnes “en grande difficulté”. De plus, un entretien permet de vérifier la “motivation”, la “capacité de mobilisation”, sans lesquelles on ne peut envisager de travail avec la personne. Il permet également de vérifier que le candidat remplit au moins un critère requis par le poste. L’entretien dure 1h à 1h30 et est mené par le directeur de l’EFT. Dans certains cas (personnes en situation de drogue lourde, sortants de prison,...), l’entretien se déroule en deux temps: la personnes est d’abord reçue par l’assistant social. Puis par le Directeur, qui n’a pas connaissance du dossier. Les points de vue sont ensuite confrontés. La décision finale est prise par le directeur. 33 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Il y a une fiche d’identification au niveau familial, du statut de la personne, scolaire. Cette demande de rensiegnements permet la discussion où la personne va pouvoir raconter son histoire de vie en permettant une troisième vérification des critères de connaissance ou de réflexion. A son entrée, le stagiaire signe une convention de formation et le règlement avec l’EFT. Étape 2: Formation - évaluation La formation est essentiellement une formation de préparation à l’emploi, de manière large et polyvalente dans le secteur, plus qu’à un métier précis. Il y a 30% de théorie et 70% de pratique. La pratique s’effectue sur un chantier réel dans une entreprise classique ou d’insertion. Il dure de 15 jours à 3 mois. Les stages débouchent parfois sur une embauche. En parallèle de la formation, l’évaluation joue un rôle clé: une évaluation trimestrielle a lieu avec avis du stagiaire (fiche d’auto-évaluation). De plus, au quoitidien, le formateur est tenu d’avoir un échange avec chaque stagiaire sur les moments clé de la journée. Le formateur note ces points clé dans un cahier. L’équipe se réunit une fois par semaine avec un rapporteur. Enfin, une évaluation du stage a lieu au moyen d’un entretien, dans l’entreprise d’accueil et en dehors des heures de travail, entre le directeur de l’EFT, le stagiaire et l’entreprise représentée par un collègue proche. L’évaluation donne lieu à la définition de trois points d’amélioration jusqu’au rendez-vous suivant. S’il y a plus de trois points à améliorer, le stage est suspendu. Une fois par semaine, l’EFT contacte l’entreprise et le stagiaire. L’EFT cherche à rendre plus perceptibles et plus clairs les perspectives sur le marché du travail pour les stagiaires: ainsi, chaque année, l’EFT interpelle des entreprises pour réajuster éventuellement les critères de métier, et plus largement du monde du travail. De cette manière les stagiaires peuvent identifier les exigences des entreprises et apprécier leur évolution personnelle par rapport à ces critères. Il s'agit donc largement d' "adapter" les stagiaires aux exigences mouvantes des entreprises plus que de leur permettre d'accéder à un "métier" - ce à quoi on peut s'attendre dans ce secteur. Rémunération des participants à la formation: ils gardent leur statut de demandeurs d'emploi (avec dérogation à l'obligation de pointage) ou de "minimexé" et bénéficient d'une prime de 1 € par heure de formation. Étape 3 : Fin de formation A la fin de la formation, une dernière évaluation a lieu, montrant les points forts et faibles du stagiaire et son évolution. Un certificat de présence lui est remis de manière officielle au cours d’une cérémonie de clôture avec les partenaires de l’EFT. Étape 4 : Accès à l'emploi après l'EFT En l'an 2000, 8 personnes (20%) ont trouvé un emploi suite à la formation. Malheureusement, on n'a aucune information sur les postes obtenus. Trois des personnes passées par l'EFT en 2000 ont intégré l'entreprise d'insertion. Étape 5 : Professionnalisation dans l'entreprise d'insertion Sélection Les critères de sélection pour les entreprises d'insertion sont largement fixés par la Région Wallonne, et il n'y a guère de marge de manoeuvre. Néanmoins, l'entreprise a recruté ses salariés parmi des personnes qu'elle connaissait déjà, au travers de l'EFT. 34 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Professionnalisation sur le poste La formation ayant eu lieu dans l'EFT, il n'y a guère que quelques remise à jour pratiques dans l'EI. En 2000 par exemple, l'un des ouvriers a bénéficié de 2 jours de formation externe sur l'aménagement jardin. Les personnes en insertion sont rémunérées suivant la Commission Paritaire 218 pour l'employé (Commission Paritaire des employés), et 218 pour les ouvriers (secteur horticole). 4. Sorties éventuelles vers des entreprises classiques Aujourd'hui, la sortie vers des entreprises classiques est plus travaillée, notamment grâce à l'embauche d'un accompagnateur social, financé par la Région Wallonne. Il s'agit néanmoins d'une initiative trop récente pour qu'on puisse émettre un jugement. Une personne est sortie en l'an 2000 sur un poste de chef d'équipe dans une entreprise d'entretien des parcs et jardins. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation Le Directeur souligne la difficulté d'une professionnalisation (dans l'entreprise d'insertion) en invoquant des comportement inadéquats des salariés. 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire Le Directeur est l'un des fondateurs du réseau CAIPS. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? Plus qu'une professionnalisation l'EFT ou le binôme EFT/EI semblent viser une adaptation en termes de compétences nécessaires aux emplois du secteur, compétences fluctuantes, et qui sont redéfinies chaque année avec les employeurs. Il s'agit d'un dispositif pour l'adéquation des personnes aux "besoins du marché" plus que d'un dispositif de professionnalisation à proprement parler. Le dispositif s'appuie beaucoup sur l'articulation formation / évaluation et est très axé sur l'acquisition de "comportements adéquats". L'entreprise d'insertion semble plus conçue comme un outil pour le travail protégé de ceux qui ne peuvent pas s'insérer directement après la sortie de l'EFT que comme un outil complémentaire de professionnalisation. Cependant, nos informations sont assez parcellaires et il reste difficile de se prononcer sur la nature des pratiques mises en oeuvre, surtout en ce qui concerne l'entreprise d'insertion. 35 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Wallonie LA LAVANDIÈRE DU CENTRE Sylviane Vreux, Directrice Avenue Max Buset, 38 7100 La Louvière (32) (64) 23 88 46. Blanchisserie Public surtout féminin, âge mixte Chômeurs longue durée [email protected] SC* à finalité sociale*, agréée EI* Créée en 1999. Travaille en étroite relation avec Structure, agréée OISP*. Rue Ferrer, 78. La Hestre. Entreprise d'insertion l'ASBL 1. L'organisation: Budget, RH - Budget total: ? (non renseigné) Subventions : 27.268 € de la Région Wallonne, idem pour le FSE. Poste Directrice 1 employée coordinatrice 6 repasseuses-calandreuses - Contrat CDI* à temps complet CDI* à temps complet CDI* à mi-temps Subventions Région wallonne FSE Subvention région wallonne EI L'organisme est rattaché à la "Commission Paritaire* "Blanchisserie et entreprises de teinturerie" (No 110). Les salaires versés sont donc identiques à ceux du secteur, mais le travail à mi-temps doit à peine permettre une autonomie économique. 2. Personnes en insertion / professionnalisation - En l'an 2000, il y avait 6 personnes (dont un homme) sur des postes d'insertion. Les âges s'étagent de 25 à 50 ans (3 entre 25 et 30 ans, et 3 autour de 50 ans). Tous étaient auparavant au chômage de longue durée. 6 sont sans qualifications; et 6 ont achevé leur scolarité générale obligatoire (16 ans). 3. Étapes de professionnalisation Étape 1: Passage par l'OISP Structure L'OISP Structure a organisé en 2000 une formation d'agent polyvalent d'entretien financée par le FSE et la région wallonne. Cette formation ne mène à aucune certification ou diplôme. Elle vise à l'acquisition d'un savoir faire sur des machines semi-industrielles, ainsi qu'à l'acquisition de repères par rapport au monde du travail. Enfin une formation de base est prévue (remise à niveau en français et en maths; cours de biochimie; sensibilisation aux questions d'hygiène et de sécurité). Un accompagnement social est fourni pour certaines questions (endettement). Il ne s'agit pas d'une formation au métier de blanchisseuse, car une telle formation suppose une préparation pour l'entretien des machines par exemple, et les formateurs de l'OISP eux-mêmes n'y sont pas préparés pour l'instant. La formation consiste en 20 heures de théorie/semaine et 20 heures de pratique à l'EI La Lavandière. Elle a duré un mois. Les personnes participant à la formation n'ont été recrutées sur la base d'aucune exigence. Elles sont venues à l'OISP par le bouche à oreille, par les publicités dans les journaux ou par la mutuelle. Toutes les personnes sélectionnées sont au chômage de longue durée ou au 36 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Minimex (statut maintenu pendant la formation, + 1€ brut par heure, prise en charge des déplacements et assurance contre les accidents). Sur les 15 participants ayant pris part à la formation en 2000, 12 étaient des femmes, et 12 avaient entre 30 et 45 ans (les autres étaient plus jeunes). 50% étaient sans aucune qualification, 50% avec le diplôme de fin de scolarité obligatoire (16 ans). En fin de formation, 6 ont trouvé un emploi (dont 5 dans l'EI). Aucun suivi dans l'emploi n'est fait en dehors de l'EI. On n'a pas de données sur les personnes qui n'ont pas trouvé de travail. Étape 2: Sélection pour l'entreprise d'insertion Les personnes recrutées viennent souvent de l'OISP Structure. L'EI recrute des personnes sans ou avec très peu de qualifications. Néanmoins, un test d'aptitude au repassage est organisé sur une journée (certaines ont une expérience dans le secteur). Une certaine disponibilité est exigée. Les personnes s'adressent directement à l'EI, qui les renvoit ensuite sur le FOREM* ou l'ONEM* pour un bilan de leur situation administrative. En fonction des critères administratifs et de la qualité du travail lors de la journée de test, les personnes se voient proposer un CDD de 2 à 3 mois renouvelable sur la base d'une évaluation (ponctualité, esprit d'équipe, qualité du travail, conscience professionnelle). Puis un CDI est proposé avec un essai de 6 mois (préavis d'une semaine). Étape 3: Apprentissage du métier par exercice direct et formation pratique L'enquête portait sur l'année 2000, alors que l'EI venait de débuter, d'où le peu de formations en place. Seule une session d'une heure par semaine avait été instaurée pour la connaissance des nouveaux produits et modes de traitement. Cette formation a été financée sur le budget propre de l'entreprise. Un élément professionalisant est sans doute le fait que l'entreprise "joue le jeu". Les personnes sont rémunérées suivant la convention collective et la commission paritaire du secteur. Néanmoins, le fait qu'elles travaillent seulement à mi-temps peut signifier un faible niveau de ressources et une situation difficile. Enfin des réunions d'équipes sont organisées avec les salariées en vue d'améliorer l'organisation du travail. Il s'agit de réunions d'équipe mensuelles. En 2000, la situation financière était délicate, et la préoccupation essentielle a été la survie de La Lavandière. La moitié des personnes recrutées (chiffre pour l'année 2000) ont connu des difficultés d'adaptation et ne sont pas parvenues à assurer la qualité de travail requise pour que l'entreprise fonctionne. Ces échecs se sont soldés par des licenciements (3/6). 4. Accès à l'emploi Pas recherché jusqu'à présent. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation Les freins majeurs sont le caractère très vague du décret et ses exigences contradictoires. Un autre obstacle est l'absence de contacts entre entreprises d'insertion. Enfin les subventions sont trop faibles pour certains publics. En revanche un aspect favorable mentionné est la "motivation des acteurs de terrain" (mais aucun détail n'a été fourni sur les acteurs de terrain dont il s'agit et ce qu'ils permettent). 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire N/A. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? Il est difficile de se prononcer dans la mesure où l'année choisie pour l'enquête correspondait aux débuts de l'entreprise. Mais il semble que le dispositif pourrait évoluer dans un sens plus professionnalisant si des formations continues qualifiantes étaient mises en place dans l'entreprise d'insertion. Néanmoins une telle perspective se heurte au manque de financement. 37 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 2. France 38 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Bourgogne ARIQ BTP Bourgogne Pierre-Yves Jeannin, Directeur 3 avenue de la Découverte 21000 Dijon (33) (3) 80 73 99 40 Bâtiment et Travaux Publics [email protected] Public surtout de jeunes peu qualifiés Association loi 1901 créée en 1988 Organisme de formation Organisme de formation 1. L'organisation: origine, budget, services, RH L'ARIQ BTP est une association paritaire créée en 1988 par les Organisations Professionnelles du Bâtiment et des Travaux Publics de la Région Bourgogne. Elle collabore avec plus de 700 entreprises du BTP sur la région. Depuis plusieurs années, les entreprises adhérentes font face à d'importants besoins de recrutement, pour lesquels elles ne sont pas équipées (peu d'entre elles disposent de services formalisés de ressources humaines, encore moins de formation): d'où leur "externalisation" de la fonction de gestion des compétences des nouveaux salariés à l'ARIQ, notamment en vue de leur professionnalisation. Le service apporté par l'ARIQ BTP aux entreprises adhérentes peut être défini comme un service de repérage et de pré-selection des personnes intéressées à travailler dans le secteur, de mise en relation avec l'entreprise, de préparation aux métiers par le biais d'un bilan et d'un plan de formation individualisé, d'un suivi de chaque personne et de démarches pour pérenniser son emploi. Les parcours de professionnalisation organisés par l’ARIQ comprennent un stage d’insertion en entreprise puis un contrat en alternance, débouchant souvent sur un contrat à durée indéterminée. Pour ce faire, elle compte aujourd’hui, d'une part, avec un personnel de 22 collaborateurs (en 2001) et un conseil d'administration de 20 personnes. Type de poste Postes de secrétariat direction, Nombre de Contrats, heures de travail, durée Subventionnement postes et intitulé éventuel du poste exact gestion, 1 Directeur Contrat à durée indéterminée, Non temps complet CDI* 7 CDI* 3 CDD 5 ans CDI* Dont 2 CES Encadrement social 8 administratifs 10 coordonnateurs 3 psychologues Postes d'insertion Environ 350 Stages d’insertion, puis/ou Contrats en alternance Conseil Régional, État OPCA* bâtiment, OPCA travaux publics, FAFSAB* Encadrement technique Emplois Jeunes Non Mais elle fait également largement appel à un partenariat institutionnel et opérationnel, qui leur permet en particulier de mobiliser les différentes mesures d’aide à l’insertion et à l’emploi en fonction des souhaits et caractéristiques de chaque personne et des possibilités des entreprises d’accueil. 39 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Type de partenariat Prestations spécifiques Base de données d'initiatives Partenaires ANPE* Contenu Prestations de l'ANPE dans le cadre du dispositif ARIQ: Bilan de Compétences Approfondi Objectif Emploi Individuel Stage d'Accès à l'Entreprise Évaluation en Milieu de Travail CIBC* FONGECIF* DDTEFP* - Bilans-Jeunes Bilans de Compétences Stages d'Insertion et de Formation à l'Emploi (SIFE*) Organismes de formation - Prestations d'accompagnement et de formation DRTEFP Missions Locales OPCA* - Programme TRACE* - Mise en oeuvre de la formation interne et externe, Formation de tuteurs, Contrats en alternance - Formation et aide au recrutement ASSEDIC* Entreprises Subventions Partenariats formalisés Institutionnel opérationnel Maîtres d'ouvrage, NIEVRE HABITAT, Conseils Généraux Conseil Régional État, Conseil Régional (Contrat de Plan État Région) non Missions Locales / PAIO*, Services Sociaux, Organismes d'Insertion, Services Spécialisés et Organismes professionnels d'employeurs, de salariés et avec le CPREF (structure politique régionale) - Accompagnement vers l'emploi - Evaluation en Milieu de Travail Subventions de fonctionnement pour l'ensemble du dispositif ARIQ Accompagnement sur problématiques extraprofessionnelles Le budget total s'élève à 1.300.000 €. La part des subventions est de 15% environ. Le reste provient des services prestés aux entreprises dans le cadre de l’alternance (commission sur les formations organisées en interne dans l’entreprise + heures de formation externe) 2. Personnes en insertion - professionnalisation Les “profils” des 1075 personnes accueillies par l’ARIQ sont les suivants : - 97% d’hommes, 3% de femmes ; - 77% de moins de 25 ans (dont 29% de moins de 18 ans suite à l’ouverture en 2001 d’un dispositif spécifique pour ces jeunes) ; 11% de 25-30 ans ; 11% de 30-45 ans ; et 1% de 45-55 ans ; - 10% provenaient du chômage de longue durée, et 7% du revenu minimum ; - 58% n’avaient pas de qualification ou étaient parvenus en fin de scolarité obligatoire ; 32% avaient un diplôme de formation professionnelle de niveau V), et 10% avaient le Bac ou +. Bien évidemment, ces quelques chiffres recouvrent des situations très différentes. Une partie des personnes sont adressées par les Conseils Généraux dans le cadre du RMI, ou par les Missions Locales dans le cadre du dispositif TRACE*, par exemple, et il est demandé à l’ARIQ d’organiser un « accompagnement vers l’emploi » de ces personnes, qui connaissent en général des difficultés non seulement d’accès au marché du travail mais également sociale (problèmes d’endettement, de santé, de logement etc.). En revanche, la plupart des personnes qui s’adressent à l’ARIQ par d’autres voies sont peu qualifiées mais n’ont pas forcément d’autres types de difficultés. Des opérations ponctuelles amènent parfois l’ARIQ à s’adresser à d’autres types de « publics » : par exemple en 2001, deux actions de formation ont été montées en direction de handicapés physiques (par ex. sourds) et psychiques. Les parcours, individualisés comme de coûtume, ont été cofinancés par les AGEFIPH*. 40 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 3. Étapes de professionnalisation L’intention de l’ARIQ est de permettre une véritable professionnalisation dans le secteur et non seulement un emploi. Cela implique qu’il puisse y avoir des perspectives d’évolution de carrière à moyen terme, ainsi que des niveaux de rémunération revalorisés. Cela implique donc un effort tant dans l’accompagnement des futurs salariés, et en particulier de leur qualification ; qu’un effort des entreprises pour mettre en place des parcours de promotion interne. L’ARIQ travaille sur les deux plans pendant les phases d’insertion et de qualification en alternance, et l’AREF BTP prend le relais pour la formation continue, une fois les personnes embauchées sur des contrats classiques. Cette définition de la professionnalisation est intéressante et diffère des critères habituels. Il nous semble en effet cohérent de distinguer la professionnalisation de la simple insertion parce par l’ancrage et les possibilités d’évolution qu’elle permet dans une profession. L’absence de financements disponibles pour un suivi des personnes dans l’emploi (voir plus loin) se traduit par une absence de données systématiques sur le devenir des personnes dans l’emploi. (Autrement dit, l’ARIQ ne dispose pas encore des moyens d’évaluer la réalisation de ses objectifs à moyen terme). Cependant, l’ARIQ est en contact permanent avec les entreprises, et est amenée à rencontrer d’anciens stagiaires ou « formés » dans leurs nouvelles fonctions. C’est ainsi qu’elle est à même de vérifier qu’une partie des jeunes a bien accès à des postes d’encadrement, sur les chantiers par exemple. Toutefois, elle considère de son ressort la professionnalisation qui va jusqu’à la transformation d’un contrat en alternance à un contrat sous convention collective. La suite de la professionnalisation n’est plus directement de sa responsabilité. Étape 1: Sélection – Bilan En 2001, 1075 personnes ont contacté l’ARIQ, dont 912 ont été reçues individuellement (85%). 475 personnes sont entrées dans le dispositif (52%). En effet, une « entrée dans le dispositif » suppose au préalable l’existence d’une offre d’emploi ou d’offres d’emploi susceptibles de correspondre au profil de la personne ; dans le cas contraire, il lui est proposé une réorientation. L’ARIQ est en outre fortement ancrée dans le secteur BTP et son objectif est de préparer des personnes qui sont prêtes à s’investir dans ce secteur – d’où un deuxième critère de sélection pour l’entrée dans les dispositifs : l’existence d’un projet professionnel de la personne dans le secteur du BTP. Cependant, si le projet apparaît insuffisamment défini aux yeux de l’ARIQ, cela n’entraîne pas un refus automatique : il est alors proposé au candidat d’effectuer un « Bilan Jeune », mesure spécifique au Conseil Régional de Bourgogne. Dans le cas de l’ARIQ, ce bilan est le résultat d’un entretien entre le jeune, un coordonnateur et un psychologue de l’organisme. Si le jeune décide de continuer, le bilan sert ensuite au coordonnateur pour construire les étapes du parcours qu’il lui proposera. De manière assez classique aujourd’hui, le bilan sert à évaluer la « distance à l’emploi » de la personne (sur le plan technique et sur le plan comportemental) et sa « motivation ». Le manque de motivation est rédhibitoire, tandis que la « distance à l’emploi » donne lieu simplement à différents parcours, depuis la présentation immédiate à un processus de sélection pour un emploi dans le secteur jusqu’à l’entrée dans une mesure de préqualification ou un stage d’insertion. (Voir ci-dessous). Le Bilan est donc assez normatif dans ses critères, tout en se fondant sur des méthodologies encore peu formalisées. Une large part d’appréciation subjective est laissée au coordonnateur, qui, en règle générale, est un ancien professionnel du bâtiment avec une expérience dans la formation, et au psychologue. Les deux intervenants confrontent leur point de vue, mais il n’y a pas de « négociation » des résultats avec la personne concernée, qui choisit simplement de s’inscrire dans le parcours proposé ou non. Ce dispositif est en cohérence avec le positionnement de l’ARIQ comme prestataire de services auprès des entreprises. 41 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Étape 2: Insertion et accompagnement vers l’emploi Les personnes jugées relativement « éloignées de l’emploi » se voient proposer un passage par des mesures d’insertion de différents types, le positionnement de l’ARIQ lui permettant de mobiliser tous les dispositifs Etat et Région existants en fonction des caractéristiques administratives et des « bilans » des personnes : SIFE* de trois mois pour chômeurs de longue durée de plus de 26 ans, dispositif SAE* de l’ANPE, dispositif EMT du Conseil Régional (8 semaines en entreprise, 1 semaine en centre) etc. Dans tous ces dispositifs, les personnes ont un statut de stagiaire de la formation professionnelle et l’idée est de les mettre au maximum en contact avec des entreprises, de manière à ce qu’elles puissent éventuellement accéder à un emploi classique ou à un contrat en alternance. L’objectif prioritaire de l’ARIQ est le passage en contrat en alternance, car elle souhaite promouvoir la qualification dans le secteur. Les taux de succès de ces mesures dépendent évidemment de multiples facteurs – de leur durée, des difficultés rencontrées par les personnes en amont des dispositifs, etc. Le dispositif TRACE* par exemple, qui permet des durées de parcours jusqu’à deux ans, a un taux de placement dans l’emploi (le plus souvent en contrat de qualification) de plus de 50%, ce qui est satisfaisant par rapport aux statistiques nationales et intersectorielles du programme. La mesure EMT du Conseil Régional, qui ne s’est pas poursuivie en 2002, avait pourtant débouché sur le recrutement de 8 stagiaires sur 10. Les SIFE* ont en général un taux de placement dans l’emploi de 60%. Toutefois, si l’on regarde les statistiques par type de « publics » (sur la base de critères administratifs), les taux de « sortie positive » sont très variables (30% pour les personnes au RMI, ce qui est en phase avec les statistiques nationales). Étape 3 : Alternance Différentes formules d’alternance sont proposées aux personnes, éventuellement après un stage d’insertion tel que décrit ci-dessus, ou directement après le premier entretien : contrat d’orientation* suivi d’un contrat de qualification* ; contrat d’adaptation*, là où la formation initiale apparaît comme suffisante, contrat initiative emploi*, voire même intérim puis CDD avant un CDI. La majorité des postes offerts sont de « futurs postes d’ouvrier professionnel », sur chantier. Le principal outil de suivi mis au point par l’ARIQ est un système d’échanges réguliers entre le tuteur de l’entreprise (formé par l’ARIQ), les formateurs externes et le coordonnateur, à partir d’une évaluation de la progression des jeunes ou adultes sur la base du référentiel d’emploi : ce qui est vérifié, surtout, c’est la diversité et la progression des tâches offertes en particulier dans l’entreprise, ce qui amène parfois à des mises au point avec l’entreprise lorsque la personne est cantonnée à certaines tâches répétitives et qui ne favorisent pas l’apprentissage. D’après le Directeur de l’ARIQ, les entreprises réagissent bien à ce type d’intervention, qui permet une réflexion sur leur organisation interne. Le deuxième volant du suivi est extraprofessionnel. La relation de confiance établie entre le coordonnateur et la personne en formation permet parfois d’aborder des problèmes extraprofessionnels et d’adresser la personne à des intervenants spécialisés (d’où l’importance des partenariats avec des services sociaux). Enfin, un élément clé du dispositif est l’aspect salarial : l’ARIQ négocie avec les entreprises un salaire au moins égal au SMIC pour les personnes en alternance, alors que, s’agissant des jeunes, les contrats en alternance prévoient presque tous une rémunération inférieure. Dans 80% des cas, le résultat est positif, sauf dans certains secteurs comme l’électricité, où il n’y a pas de problème de recrutement, et où les entreprises appliquent strictement la grille. Étape 4: Accompagnement dans l’emploi L’accompagnement dans l’emploi et non vers l’emploi comme précédemment est insuffisant, du fait de l’absence de mesure de financement appropriée, et alors même que ce type d’accompagnement est de plus en plus reconnu. Du coup, l’ARIQ le fait de manière informelle, en maintenant un contact avec les jeunes qui le désirent, ou simplement parce que les coordonnateurs visitent périodiquement l’entreprise. 42 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 4. Accès à l'emploi sur le marché "régulier" du travail Chaque année, ce sont 300 personnes passées par l’ARIQ qui accèdent à un emploi sur le marché du travail, que ce soit directement après le premier entretien, après un stage d’insertion, ou, surtout, après un contrat en alternance. Les emplois sont à 80% en CDI. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation Opportunités - La profession soutient l’initiative, qui lui permet de faire face à ses besoins en recrutement ; - La profession est bien structurée (organismes collecteurs, de formation, centres d’apprentissage, médecine du travail etc… ) ce qui permet d’identifier facilement les différents intervenants ; - Il y a une certaine habitude du tutorat, en tout cas + que dans d’autres secteurs ; - On peut valoriser des évolutions de carrière dans ce secteur. C’est un point capital pour attirer les jeunes et pour la professionnalisation. Obstacles majeurs - L’évolution permanente des aides à l’emploi et les fluctuations correspondantes des financements ne permettent pas toujours de poursuivre une expérience positive sur la durée (cas des EMT mentionné plus haut) ; - L’absence de financement pour le suivi dans l’emploi. Néanmoins, certains conseils généraux commencent à s’y intéresser ; - Le manque persistant d’intérêt des jeunes pour les métiers du bâtiment. 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire Si l’ARIQ affirme « faire du social dans l’économique », et malgré son statut associatif et paritaire, elle ne se situe pas elle-même dans un courant d’économie sociale et solidaire, et ne connaît pas les réseaux. L’ancrage revendiqué est celui de la profession, plus que d’un type d’approche de l’économique. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? Professionnalisation: c'est le sens même de cette initiative. La professionnalisation semble réelle, tant du fait de la progression proposée aux jeunes ou moins jeunes, depuis l'orientation, jusqu'à la qualification dans un emploi pérenne, en passant par des expériences professionnelles en entreprise avec tutorat et accompagnement; que du fait du travail avec les entreprises (notamment petites) sur leur organisation interne, organisation qui elle aussi doit être qualifiante et "professionnalisante". Il est ici manifeste qu'il ne peut y avoir de professionnalisation des personnes sans professionnalisation des secteurs d'activité et des organisations. En outre, la professionnalisation passe aussi pour l'ARIQ par un statut revalorisé, notamment pour contrer la désaffection des jeunes vis à vis du bâtiment. Le fait que l'ARIQ négocie des salaires plus élevés que la normale même pendant les contrats en alternance, est significatif de cet effort. L'approche est toutefois assez normative et conditionnée par le positionnement de l'ARIQ comme structure de services aux entreprises: ainsi les personnes sont jugées en fonction de leur "distance à l'emploi", par rapport aux critères des entreprises, ce qui, paradoxalement pour l'ARIQ, est stigmatisant pour les personnes, dont on évale en quelque sorte le "handicap". Cette initiative ne se reconnaît pas dans l'économie solidaire. Nous avons maintenu cette fiche car l'expérience nous semble riche d'enseignements pour les initiatives d'économie solidaire, mais la logique ici est esclusivement celle de la profession. 43 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Bourgogne ACTIVE Jérôme Durain, Administrateur 12B rue du Gl Leclerc Châlon sur Saône (33) (3) 85 90 05 50 Aide à la création d’entreprise [email protected] Tous publics, dont demandeurs d’emploi et bénéficiaires du RMI Association loi 1901 créée en 2000 Association prestataire de services 1. L'organisation: origine, budget, services, RH ACTIVE est une association créée en Février 2000 par des personnes, dont certaines sont liées au Syndicat Intercommunal. Le projet est parti de la volonté de certains élus locaux de « contribuer au développement local et générer du lien social par la création d’activités ». L’association doit aider à la viabilité des projets, en particulier en vérifiant leur adéquation au territoire. ACTIVE s’appuie essentiellement sur le bénévolat, et fournit un accompagnement aux personnes complémentaire des prestations offertes par la Chambre de Commerce ou les organismes de formation. L’association est très modeste dans sa taille comme dans ses ambitions, mais souhaite jouer un rôle essentiel de mise en relation, d’accompagnement global et souple qui permette de donner ce coup de pouce pour qu’un projet d’activité voie le jour. Elle compte avec un budget d’environ 100.000€, principalement alimenté par des subventions (Contrats de Ville, Fonds Social Européen, Subvention du Conseil Général au titre de l’accompagnement des bénéficiaires du RMI, Subventions des collectivités locales et en particulier du syndicat intercommunal). Les subventions sont principalement versées au titre de l’accompagnement aux personnes en difficulté, ce qui pose problème à l’association, qui a une démarche moins catégorielle (voir plus bas). L’association emploie 3 salariés, responsables de l’animation du dispositif. Les bénévoles jouent un rôle crucial, tant au conseil d’administration (définition du projet associatif, recrutement, trésorerie etc.) que dans le travail d’accompagnement individuel et collectif (25 jours environ par an et par bénévole). Il y a là des assistantes sociales, des retraités, un chef d’entreprise (qui a bénéficié lui-même des services de l’association). L’association jouant un rôle de facilitateur, elle travaille en partenariat avec de nombreux organismes – ANPE, Chambre de Commerce, Chambre des Métiers, Cabinets d’expertise comptable, Services Sociaux, Mission Locale, et divers Services de l’Etat. 2. Personnes en insertion - professionnalisation 84 personnes ont été accompagnées depuis la création de l’association. 62% de ces personnes étaient des demandeurs d’emploi, dont environ 10% au RMI. 10% étaient salariés, et 5% étudiants. 23% n’ont pas été référencés. 44 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 70% avaient entre 26 et 49 ans. 70% sont arrivées à l’association par le biais de l’ANPE ; 8% par le « réseau » ; 10% par la chambre de commerce ou d’autres partenaires économiques ; (origine du premier contact inconnue dans 11% des cas). Il est difficile d’avoir des chiffres précis, dans la mesure où l’association a pour principe de ne pas reproduire les catégorisations administratives habituelles. Ainsi, les bénévoles chargés du premier accueil ne posent pas de question quant à la situation de la personne, et se centrent sur son projet de création. En règle générale, les choses se font naturellement au cours de l’accompagnement, et il devient alors possible d’avoir un certain nombre d’informations administratives, importantes pour les financeurs (notamment le Conseil Général pour les bénéficiaires du RMI). Mais si le contact s’interrompt tôt, il arrive qu’il n’ait pas de données (d’où le cas des personnes « non référencées »). 3. Étapes de professionnalisation Étape 1: Accueil ; formulation du projet Les créateurs intéressés par les services d’ACTIVE sont reçus en entretien par un bénévole et un salarié. Au cours de l’entretien, la démarche d’ACTIVE est présentée et la personne expose son projet. Il n’y a pas en principe de sélection des candidats sur la base du projet ou de son stade de développement. La seule raison qui ferait qu’ACTIVE déciderait de ne pas accompagner un projet serait si une telle entreprise existait déjà sur le territoire, et si la concurrence ne se justifiait pas du fait d’un marché potentiel insuffisant. Étape 2: Accompagnement vers la création d’entreprise L’accompagnement consiste surtout en une écoute attentive de toutes les difficultés qui se présentent au créateur et en une orientation vers tel ou tel service spécialisé (par exemple sur la chambre de commerce pour une étude de marché). Un accompagnement dure le temps nécessaire, en pratique jusqu’à deux ans –mais en règle générale, il est plus court, et peut requérir 30 à 40 entretiens individuels. Il y a également des séances collectives où les porteurs échangent et travaillent un thème précis – facturation, calcul des coûts etc. Les bénévoles sont formés à l’accompagnement, et à certaines notions de base en comptabilité, communication etc. Surtout, ils ont des séances de débriefing entre eux sur les différents projets suivis. Il s’agit d’une instance de « régulation » qui permet de traiter de certains problèmes délicats, par exemple, lorsque l’on s’aperçoit qu’une personne accompagnée travaille au noir, que fait-on ? etc. C’est l’utilité pour la personne qui prime sur les autres. Il n’y a pas de distinction a priori du mode de suivi suivant le type de « public ». L’une des composantes clé de l’accompagnement devrait pouvoir être la facilitation de l’accès à des financements, mais les instruments manquent. L’association travaille avec une CIGALE*, mais les sommes mobilisables sont faibles, même par rapport aux besoins des structures qui sont en général des micro-entreprises. En revanche, les prêts d’honneur des chambres de commerce ont des montants trop importants. Une réflexion s’est engagée sur la construction d’un outil financier adapté (type fonds de garantie). Étape 3 : Création et suivi post-création Une douzaine de projets par an aboutissent – il y a eu entre 35 et 40 créations depuis le lancement de l’association. Exemples d’entreprises créées : bureaux d’études ; cabinet de sophrologie ; télésecrétariat médical ; entretien d’espaces verts chez les particuliers ; restauration etc. c'est-à-dire une forte dominante services. 45 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Le suivi une fois l’entreprise créée n’est pas encore formalisé. Néanmoins, il semble y avoir une demande de rencontres de collectifs de créateurs. Souvent les créateurs restent adhérents de l’association et participent aux AG. Certains s’investissent comme bénévoles ou souhaitent d’une certaine manière « renvoyer l’ascenseur ». Il existe également une possibilité, simplement, d’être « consommateur » des services de l’association (équipement bureautique et informatique). 4. Accès à l'emploi sur le marché "régulier" du travail N/A 5. Opportunités et freins à la professionnalisation N/A 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire La démarche est très inspirée de certains principes clé de l’économie solidaire – développement maîtrisé d’un territoire, maintien des personnes sur le territoire et création d’un tissu économique local adapté, lutte contre l’exclusion par l’accompagnement de chômeurs créateurs, fort appel au bénévolat. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? Professionnalisation: l'objectif est bien de permettre à chaque candidat créateur de "professionnaliser" son projet, c'est à dire de le viabiliser. La démarche n'est cependant pas définie par ses promoteurs comme une démarche de professionnalisation mais plutôt comme une démarche de soutien empathique.L'individualisation de l'accompagnement, l'aide à la mise en réseau, le refus de reprendre les catégories de publics existantes dans les administrations, sont autant d'éléments qui doivent contribuer à la valorisation de la personne et de son projet et au refus de tout diagnostic de "handicap" d'insertion. L'autre volet de cette approche est une préoccupation pour le microdéveloppement local et l'irrigation du territoire. En ce sens, le manque de canaux de financement solidaire et de petite envergure est un obstacle majeur à la viabilisation des projets. Bien qu'il ne soit pas ici question à proprement parler de professionnalisation des personnes, l'appui par des organismes d'économie solidaire à la création de microentreprises est une voie qui nous semble à explorer. C'est pourquoi nous avons décidé de maintenir cette fiche. 46 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Bourgogne Les Doigts Qui Rêvent Pierre Alain Loichaud, responsable 11bis rue de Novalles 21240 Talant Tél : (33) (3) 80 59 22 88 [email protected] Livre Femmes, dont demandeurs d’emploi et bénéficiaires du RMI Association loi 1901 créée en 1994 Chantier d’insertion 1. L'organisation: origine, budget, services, RH NB Cette initiative nous a été signalée comme intéressante pour son potentiel de professionnalisation de personnes considérées comme éloignées de l’emploi dans un secteur valorisant. Néanmoins, la perspective actuelle des responsables est clairement une perspective d’insertion et non de professionnalisation. Nous avons malgré tout inclus cette initiative dans notre base de données car elle pose certaines questions essentielles pour la problématique de la professionnalisation et de viabilisation économique sur des nouveaux services. L’association Les Doigts Qui Rêvent (LDQR) a été créée en 1994, pour éditer et fabriquer des livres tactiles pour “déficients visuels” (il n’existe pas d’autre éditeur spécialisé en Europe). Cette association de bénévoles, ainsi qu’elle se présente a rapidement fait appel à des stagiaires d’organismes dijonnais d’insertion, prévention etc, pour la fabrication de ses livres de manière à réduire les coûts de main-d’oeuvre au minimum, et permettre ainsi une plus grande accessibilité de ces livres dans toute l’Europe. Un livre coûte en effet environ 100 euros (coût de fabrication), mais ne doit être vendu qu’au tiers, pour garantir cette accessibilité. A partir de 1996, l’association met en place un chantier d’insertion, l’Atelier pour voir, tout en maintenant son accueil de stagiaires. Le chantier a été conçu comme un outil complémentaire des autres outils d’insertion sur Dijon et environs, c’est pourquoi il recrute en majorité des femmes, auxquelles les chantiers d’insertion s’adressent peu, traditionnellement, vu les secteurs. En outre il s’agit de femmes qui ne pourraient accéder à une entreprise d’insertion au moment où elles contactent l’atelier. Malgré les difficultés de financement et la course permanente aux subventions (à l’emploi), l’association n’envisage pas d’autre fonctionnement pour l’instant, vu les contraintes qui pèsent sur ses prix. En outre elle considère que le travail d’insertion effectué ne l’est par aucune autre structure, et, s’il permet la viabilité économique de l’association, il constitue bien une fin en soi. On peut cependant se demander s’il n’y aurait pas là un potentiel de création de filière de professionnalisation. Il sera intéressant de connaître les effets de la diversification en cours vers les CD-Roms (l’association participe à plusieurs projets de recherche européens). Budget total Le budget total de l’atelier est de 213.415€. La part des subventions ne nous a pas été communiquée mais elle est vraisemblablement importante, vu les subventions aux postes (voir ci-dessous). 47 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Personnel Type de poste Nombres de Postes et Contrat, heures de travail, Subventionnement intitulé exact durée éventuel du poste Postes de direction, gestion, 1 Responsable d’atelier Contrat à durée secrétariat indéterminée (CDI), mitemps Postes technique d'encadrement 2 encadrants en + du 2 CDI responsable d’atelier Postes social d'encadrement - Postes des personnes en 10 personnes processus d'insertion ou de professionalisation 2. - Aides au titre de l’encadrement des chantiers d’insertion (DDTE, DDASS) + aides FSE - Contrats Emploi Solidarité Subventions DDTE, (CES, 20 heures DDASS (entre 65% et 85% hebdomadaires). de la rémunération – smic horaire + exonération d’une partie des charges patronales Les personnes en processus d'insertion L’atelier a un agrément de chantier d’insertion pour dix personnes. il y a actuellement 6 femmes et 4 hommes, de 25 à 50 ans. Certaines des personnes en insertion sont handicapées physiques. Quelques unes des personnes étaient auparavant bénéficiaires du RMI. Le profil des personnes est de toutes façons fortement déterminé par la loi contre les exclusions et le recentrage des CES sur les personnes les plus éloignées de l’emploi (condition pour obtenir l’agrément ANPE). 3. La démarche d'insertion mise en oeuvre On l’a dit, il ne s’agit pas ici de professionnalisation, mais de début de parcours d’insertion professionnelle. Certaines des personnes recrutées n’ont pas travaillé depuis dix ans, et il s’agit avant tout qu'elles puissent se resituer dans un contexte de travail. L’objectif est la sortie du chantier quand les personnes sont “prêtes” (maximum 2 ans de présence), c’est à dire qu’elles ont récupéré des habitudes professionnelles et que se présente une opportunité. Néanmoins certaines personnes profitent de leur passage dans la structure pour préparer un projet professionnel, par exemple un ancien couturier a suivi une formation de remise à niveau en couture, en parallèle. La sélection n’est pas à considérer comme une étape du parcours dans la mesure où elle est fortement contrainte par l’orientation des CES aujourd’hui. Il s’agit d’une sélection sur la base des besoins des personnes, et non sur la base d’éventuelles exigences de postes. La démarche repose sur une rotation sur l'ensemble des différents postes, certains, comme actionner une presse, n’exigeant pas de prérequis, d'autres requerant, sinon des savoir faire techniques, au moins « d'être méticuleux ». La formation est majoritairement une formation d'adaptation au poste. Les formations de base (alphabétisation..) ne sont pas recherchées par l'association: les personnes employées sortent de parcours d'insertion où elles ont eu nombre de stages de ce genre, et l'idée est de couper avec ces expériences plutôt négatives. Les encadrants (moniteurs d'atelier) sont responsables de la formation au poste, avec parfois un appui extérieur de personnes de l'association. L'activité du chantier est très valorisante, pour plusieurs raisons - utilité sociale forte; dimension culturelle évidente; caractère unique en Europe. Cette originalité tranche sans doute avec les expériences de stages d'insertion antérieures. Elle est sans doute source de sens et de valorisation personnelle et collective pour les personnes employées. 48 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 4. Accès au marché « classique » du travail Le chantier ne fonctionne réellement que depuis Octobre 2001, ce qui donne peu de recul pour pouvoir évaluer la capacité à améliorer l'insertion professionnelle des personnes recrutées. Une personne a néanmoins obtenu d'ores et déjà un emploi sur un poste de maintenance dans l'un des établissements de l'association. Deux autres personnes ont quitté le chantier (une démission et une réorientation pour "inaptitude au travail"). Malgré les possibilités offertes par l’association support et par la maison d’édition, il n’y a pas de recherche d’insertion dans des postes de ces organismes. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation N/A (Pas de professionnalisation pour le moment) 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire L’ancrage dans l’économie sociale se manifeste par un fort appel au bénévolat, par l’appartenance à des réseaux associatifs, et par la lutte contre diverses formes d’exclusion (tant par les produits proposés que par l’organisation du travail). 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? Professionnalisation: non, mais des possibilités existent. Le chantier école est un tremplin, et l'association ne cherche absolument pas, au contraire, à pérenniser les emplois. Le coût de fabrication et la priorité donnée à l'utilité sociale du produit semblent de toutes façons des "obstacles" incontournables à l'heure actuelle, qui expliquent également ce mode de fonctionnement par chantier. On peut cependant se demander s'il n'existerait pas là un potentiel d'activité et d'emploi pérenne et de qualité, dans la mesure où les parcours d'insertion pourraient déboucher sur une qualification dans de nouveaux métiers de l'édition, surtout si l'activité se diversifie. De notre point de vue, il y a là un effet pervers déjà mentionné par de nombreuses études, des politiques d'aides et de subventionnement de l'État: alors que cette initiative devrait pouvoir bénéficier d'aides au titre de la culture, d'une part, et de l'action en faveur des handicapés, d'autre part, elle vit aujourd'hui grâce aux subventions à l'emploi. 49 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Agents du Littoral Méditerranéen Philippe de Montredon, Directeur Provence Alpes Côte d’Azur 7, Quai Voltaire - 34110 FRONTIGNAN Tél : (33) (4) 67 80 28 41 [email protected] Environnement Public de jeunes, demandeurs d’emploi longue durée, bénéficiaires du RMI, peu qualifiés Association loi 1901 créée en 1998 Projet de passage en SCIC Association de prestation de services 1. L’organisation: origine, budget, services, RH Le PLIE* du territoire des communes de Sète et Frontignan décide en 1997 de lancer une étude de potentialité de création d'emploi dans l'environnement du littoral. Cette étude permet de repérer un nouveau métier potentiel, celui d'agent du littoral, pour lequel n'existe aucune formation spécifique, même si les compétences identifiées sont proches de celles préparées par un CAP* existant d'aménagement et d'entretien de l'espace rural. Le PLIE* décide donc de monter un chantier école et une formation qualifiante en parallèle, menant à un CAP* (dépendant du Ministère de l'Agriculture). 24 personnes s'inscrivent dans cette formation, venant de tous horizons mais en général peu qualifiées. A la suite de cette expérience, le PLIE* décide de tenter de monter une association prestant des services dans le domaine de l'entretien du littoral, les 2 communes ayant des besoins dans ce domaine. L'association ALM naît ainsi le 24 Juin 1998. Du point de vue de l'emploi, il s'agit avant tout de permettre de créer une activité permanente, polyvalente et qualifiée à la place des multiples activités saisonnières qui existaient auparavant. Aujourd'hui l'association s'interroge sur son passage en SCIC* et plus généralement sur ses possibilités de pérennisation marchande. L'association est pilotée par un Conseil d'Administration d'une vingtaine de bénévoles actifs, dont la majeure partie participent à titre individuel: il s'agit le plus souvent de professionnels de structures sociales, d'insertion ou de l'environnement qui sont intervenus comme formateurs dans le CAP*, et ont voulu participer à cette démarche expérimentale. Les représentants des villes et du Département sont également présents à titre de membres initiateurs, mais n'ont pas de droit de vote. Budget total Le chiffre d'affaires total est de 207.000 €. La part des subventions est d'environ 53%, le reste provenant de la facturation des travaux. Les subventions correspondent à l'aide de l'État sur les salaires des postes emplois jeunes; à l'aide du Conseil Général de l'Hérault sur les Contrats Emplois Consolidés; ainsi qu'à une très petite aide de l'AGEFIPH* pour l'une des personnes employées, qui a un handicap léger. En fonction des projets, s'ajoutent parfois des subventions ponctuelles, comme récemment de la Direction Régionale à l'Environnement pour un projet de sensibilisation. 50 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Personnel Type de poste Nombres de Postes et Contrat, heures de travail, Subventionnement intitulé exact durée éventuel du poste Postes de direction, gestion, 1 Directeur Contrat à durée Non secrétariat indéterminée (CDI), temps comptabilité externalisée complet Postes technique d'encadrement 1 Encadrant technique Postes des personnes en 9 Agents du processus d'insertion ou de Méditerranéen professionalisation Contrat à durée déterminée (CDD). Devrait passer en CDI en 2003. Littoral CDD à temps complet. Contrat Emploi Consolidé (CEC*) [subvention Conseil Général] 5 Emplois Jeunes [subvention Etat] 4 CEC [subvention Conseil Général] 2. Les personnes en processus de professionnalisation 10 personnes ont été recrutées après le chantier école. La palette des âges est diversifiée (5 moins de 30 ans; 3 autour de 35 ans; et 2 de plus de 50 ans). 9/10 avaient connu une période chômage de longue durée (certains de très longue durée) avant leur entrée dans le chantier école, et 4 touchaient le RMI. Les niveaux de formation antérieurs au CAP préparé étaient bas (niveaux V et VI, sauf l'actuel chef d'équipe, qui a le Bac). Aucun n'avait une expérience professionnelle dans le secteur, même si certains (en particulier les deux personnes de plus de 50 ans) avaient une longue expérience dans l'industrie (touchés par les restructurations). 3. Démarche et Etapes de professionnalisation Il s'agit, comme souvent dans le programme Nouveaux Services Emplois Jeunes, à la fois d'une "professionnalisation" des activités et des personnes. Critères de professionnalisation énoncés 1.Référentiel métier et qualification Le métier d'Agent du Littoral Méditerranéen n'est pas (encore) référencé. Cependant, les personnes occupant ces postes sont désignées par cet intitulé. Cela permet de ne pas faire de différence entre les personnes en emplois jeunes et celles en CEC, qui sont d'ailleurs rémunérées au même niveau. En revanche, le CAP* d'agent du littoral méditerrannéen est reconnu par le Ministère de l'Agriculture. 2.Polyvalence Même en l'absence de référentiel officiel, les compétences liées à l'activité d'entretien du littoral sont bien définies et variées. Elles forment bien un "tout": ? Nettoyage de site ? Entretien paysager d'espaces naturels ? Petits aménagements de plage (pose de ganivelles, de canisses en bois,...) ? Sensibilisation (information/sensibilisation du public sur les plages) L'activité de sensibilisation est encore peu développée et ne sera prise en charge que par ceux des salariés que ça intéresse. Un élargissement de l'activité de l'association à l'entretien d'espaces verts est envisagé, ce qui aura des conséquences pour l'organisation de l'équipe et le contenu des postes. Première étape: l'étude de potentialité de création d'emplois L'étude ci-dessus mentionnée a permis d'identifier et de calibrer les besoins d'entretien du littoral et il a été estimé que ces besoins pouvaient se traduire en création d'emplois à plein temps. Cette démarche était essentielle pour tester la viabilité d'un projet de création d'emplois. Un élément crucial de cette démarche a sans doute été la réaffirmation de l'engagement des 2 Villes à permettre à une telle initiative de vivre. 51 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Deuxième étape: une formation qualifiante Le chantier-école par lui-même n'aurait pas suffi à former les personnes, la dimension formation des contrats emploi solidarité n'étant pas suffisamment développée. C'est pourquoi une formation de préparation à un nouveau CAP a été montée (à partir d'un CAP existant, et avec des modules spécifiques). Elle n'était pas obligatoire pour les personnes engagées sur le chantier école, mais de fait, a servi de "test de motivation" pour les embauches ultérieures. Troisième étape: sélection La sélection s'est faite de manière "naturelle" suite à la préparation au CAP. Les 24 personnes qui s'étaient inscrites en préparation au CAP avaient été informées de cette possibilité par l'ANPE, les CCAS*, la PAIO* etc. Une réunion d'information a eu lieu, puis des entretiens (menés par le PLIE), basés sur la "motivation". Il n'était pas nécessaire d'avoir une expérience professionnelle dans le secteur. D'après le Directeur, tous les participants à la formation qui sont restés jusqu'au bout et qui ont souhaité s'inscrire dans l'initiative ont été recrutés (10); 6 autres ont trouvé un CDI ailleurs, dont 4 en rapport avec la formation. Les modalités de sélection sont aujourd'hui différentes. Le CAP n'a pas été maintenu (pas suffisamment de besoins). En revanche, les 2 personnes recrutées récemment (suite au départ volontaire de 2 salariés) viennent du CAP en aménagement et entretien d'espace rural proposé par un organisme de formation voisin. On peut donc penser qu'au fur et à mesure du développement de la structure et de sa propre professionnalisation, les critères de recrutement deviennent plus liés à des profils de postes. L'association accueille d'ailleurs régulièrement des stagiaires de ce CAP (l'un d'entre eux a été recruté). Quatrième étape: Articulation travail/ poursuite de la formation et de la qualification Les postes d'ALM sont nécessairement très polyvalents, dans la mesure où il s'agit de diversifier l'activité de telle manière qu'elle ait davantage de garanties de viabilité. Ainsi, outre l'activité stricte d'aménagement et d'entretien, qui permet l'acquisition d'un savoir-faire, mais aussi de travailler sur le respect des délais et la qualité des résultats, se développe petit à petit une activité de sensibilisation, portée par ceux qui le souhaitent: le "métier" est aussi construit par les salariés. Deux personnes développent ces actions aujourd'hui (ce qui implique des animations sur les plages, des jeux pour les enfants, et la confection d'un journal: L'écho du littoral). L'organisation du travail, la réflexion sur l'évolution de l'association sont également des supports de professionnalisation, dans la mesure où le Directeur tente d'impulser une dynamique collective: ainsi, le passage aux 35 heures s'est organisé avec l'équipe, de manière à ce que l'association puisse faire face aux pointes saisonnières d'activité. De manière plus régulière, le Directeur, et parfois le chef d'équipe, informent du droit du travail, de la législation (environnement). La formation continue est importante: elle vise à la fois le développement de nouvelles compétences permettant un positionnement sur de nouveaux marchés et l'acquisition de compétences et certificats utiles pour une mobilité externe (qui n'est pas recherchée par l'entreprise). L'association est affiliée au FAFSEA*, l'organisme collecteur pour les entreprises agricoles et associées, et bénéficie ainsi d'une offre de stages courts, qualifiants ou non, ciblés, et bien adaptés à ses activités actuelles ou potentielles. Le FAFSEA* prend en charge tous les frais. Ainsi, en l'an 2000, les salariés ont tous (sauf 1) bénéficié de stages de 35 à 84 heures (formation courte d'application de produits phyto-sanitaires; création paysagère d'un espace, etc.). L'association est également prête à financer certaines formations sur ses ressources propres, lorsqu'elles représentent un investissement, et en l'absence d'autre financement possible: en 2002, est prévue la formation d'une ou deux personnes à la conduite d'engins, ce qui permettra d'avoir les compétences dans l'équipe pour déblayer les "gros dépôts sauvages". Le chef d'équipe a participé en 2000-2001à une formation qualifiante longue (450 heures au total) menant à un diplôme d'application des produits phyto-sanitaires, ce qui permet aujourd'hui de développer une nouvelle activité de traitement. 52 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Cinquième étape (concommittante de la 4ème): Participation à l'évolution de l'association vers un statut plus entrepreneurial ALM a pris part en 2001 à la recherche action coordonnée par la CGSCOP* sur la mise en place d'un statut de SCIC*. Le Directeur et le CA souhaitent en effet aller vers une transformation en entreprise, et probablement vers une SCIC*. En effet, les 5 ans des contrats emplois jeunes prennent fin en juillet 2003, et même si l'association obtient l'aide supplémentaire prévue (sous forme d'épargne consolidée), cette date a été fixée comme date butoir pour une réorganisation. Les salariés sont associés à cette réflexion, puisqu'ils devraient être eux aussi porteurs du projet. S'il est vrai que pour l'instant ils restent assez passifs, c'est en partie dû à un manque d'information. La réflexion entreprise suppose une remise à plat des activités, peut-être une orientation vers des marchés plus ouverts, mais très compétitifs comme l'entretien d'espaces verts. D'après le Directeur, il est important de passer plus de temps à débattre ensemble du projet global d'ALM, et que tous participent à sa redéfinition. La progression professionnelle interne Comme on l'a vu, la diversification des activités (sensibilisation, conduite d'engins, traitement phyto-sanitaire...) permet à certains d'enrichir le contenu de leurs postes, même si cette évolution ne s'est pas traduite pour le moment en évolution formelle, ni en augmentation de salaires. Le chef d'équipe actuel est issu de l'équipe. Son bagage éducatif initial était plus élevé que celui des autres (Bac), mais il a surtout pu rapidement prendre plus de responsabilités. Il est fortement appuyé par le Directeur et par la structure, et a pu suivre une formation exigeante de 450 heures. Aujourd'hui, il pourrait intervenir sur le commercial. À noter que le chef d'équipe est en même temps représentant du personnel. Convention Collective Actuellement, l'association n'est inscrite dans aucune Convention Collective. Cependant, ses activités la rapprochent de celles des "Entreprises du paysage". La question d'une inscription dans cette Convention est à l'ordre du jour, même si la pluridisciplinarité des postes ne pourrait être totalement reflétée. Éléments liés à la législation, non spécifiques à l'entreprise Les salaires versés sont au niveau du SMIC. Comme il est prévu par la loi, les 35 heures sont payées au niveau des 39 heures, c'est à dire qu'il y a compensation totale de la réduction du temps de travail. C’est là un élément qui contribue sans doute à la professionnalisation, par la normalisation du statut des personnes, contrairement aux contrats d’insertion ou d’alternance. 4. Accès à l’emploi sur le marché du travail classique Comme on l’a vu plus haut, ce n’est pas un objectif de l’association, qui a consolidé l’équipe de travail pour pouvoir développer une activité propre. Néanmoins, la fragilité de la structure et la responsabilité prise vis-à-vis de personnes qui ont déjà connu trop de déboires professionnels ont incité le Directeur à mettre l’accent sur une formation continue qualifiante, de manière à faciliter quelque peu les sorties de l’association. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation Opportunités: - L'existence de stages qualifiants pertinents, organisés et financés par le Fonds d'Assurance Formation; - Le programme Nouveaux Services Emplois Jeunes, sans lequel le projet n'aurait pu être monté; - L'engagement des deux communes et leurs commandes; - La durée du parcours et sa progressivité avant la création de l'association; - Aujourd'hui, le stimulant que représente le projet de passage en SCIC. Obstacles: - La fragilité économique de la structure, qui la conduira peut-être à devoir se situer sur des marchés nettement moins "professionnalisants" (entretien des espaces verts); 53 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 - Base de données d'initiatives La dynamique interne, et peut-être l'absence d'appropriation du projet SCIC par une partie des salariés? 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire Les dimensions revendiquées d'économie solidaire sont l’insertion, la contribution à la protection de l’environnement, la participation interne actuelle et la préparation d'un statut garant d'une démocratie interne plus formalisée. Reste à développer davantage la dimension entreprise. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ALM semble être un projet très travaillé au niveau de la professionnalisation des personnes employées et de leur participation à la construction d'un nouveau métier, tout en étant réaliste sur les risques associés à cette activité et sur la nécessité de préparer les salariés à travailler dans des domaines voisins. L'attention portée à la formation qualifiante et continue ainsi qu'à la participation dans la vie quotidienne de l'association paraissent garantir que les personnes employées acquièrent des compétences qui aillent au delà de l'emploi exercé et puissent "progresser", au moins quant au contenu des postes. Même si l'entreprise ne parvenait pas à se pérenniser (nous n'avons pas assez d'éléments pour en juger, et il est trop tôt encore pour faire des pronostics), il est vraisemblable que ses salariés auraient de bonnes chances de trouver un emploi dans le secteur. ? ? 54 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Nord Pas de Calais Cèdre Insertion M. Dubois, Directeur Adresse Tél (33) (3) 20 55 09 09 email Service aux personnes Association Cèdre créée en 1996 Association Cèdre Insertion, entreprise d’insertion créée en 2001 Femmes « rentrantes » sur le marché du travail, chômage longue durée, RMI Association de prestation de services + entreprise d’insertion 1. L’organisation: origine, budget, services, RH L'association Cèdre est une association créée en 1996 sur le secteur des services aux personnes (initialement entretien et ménage), et employant des femmes éloignées du marché de l'emploi, souvent issues de l'immigration, du chômage de longue durée, sans qualifications etc. Dans la mesure où: - les contrats aidés dont l'association a pu bénéficier arrivent à leur fin; - l'association croît au rythme de +30% par an; le Directeur de l'association se rend compte de la possibilité d'une diminution du soutien social et professionnel à ses employées et décide de monter une entreprise d'insertion permettant à la fois de mieux préparer les femmes à entrer dans l'association, et de rester sur un créneau peu rémunérateur en bénéficiant des aides de l'État. Il souhaite développer parallèlement des secteurs à plus haute valeur ajoutée dans le cadre de l'association Cèdre (garde d'enfants, services aux personnes dépendantes). D'où la création de l'EI en mars 2001, avec démarrage effectif de l'activité en septembre 2001, sur un secteur de nettoyage et repassage chez des particuliers. L'espoir est de pouvoir financer un plan de formation qui amène les femmes salariées de Cèdre Insertion à pouvoir, si elles le souhaitent passer sur des postes plus qualifiés dans l'association. Le Directeur des deux associations est le principal artificier de l'initiative Cèdre Insertion et de la démarche de professionnalisation conduisant à l'association Cèdre. Toutefois il s'appuie sur un conseil d'administration de personnes individuelles travaillant dans le champ social, et dont le Président est particulièrement actif. Budget Le budget total prévu pour 2002 est d’environ 228.660€. Les subventions représentent 41% du total. 55 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Personnel Type de poste Nombres de Postes et intitulé exact Postes de direction, gestion, 1 Directeur secrétariat 1 Responsable d'exploitation Contrat, heures de travail, Subventionnement durée éventuel du poste CDI, à mi-temps sur l'EI CDI, mi-temps 1 Comptable CDI, 1/4 temps 1 AideComptable CES, 1/4 temps Postes technique d'encadrement 1 encadrante technique Postes social d'encadrement Externalisé: suivi par une 1 journée tous les 15 jours assistante sociale du PLIE Postes des personnes en 24 Employées familiales processus d'insertion ou de professionalisation CDI, mi-temps CDDI (durée moyenne 22 Subvention heures par semaine) d'insertion postes Salaires Les personnes en insertion sont payées au SMIC horaire (43,72FF de l'heure, aujourd'hui +9% après le passage aux 35 heures ; aujourd’hui les salariées font 32 heures payées 35). Les contrats de travail prévoient une durée annualisée du travail de 1300 heures par an et assurent donc une garantie de salaire mensuel. Le total annuel est de 57.000 FF, que les salariées cumulent parfois avec des prestations telles que prestations chômage, RMI ou similaires. Les frais de transport sont pris en charge par l'association. Des primes sont également allouées en fonction de la qualité de la prestation. Les salaires versés aux personnes de l'entreprise d'insertion, et les "avantages" financiers complémentaires sont en tous points identiques à ceux des salariées de l'association, qui sont encore majoritairement sur des postes d'aide ménagère. Mais cela est appelé à changer, à mesure que l'association Cèdre développe des activités à plus forte valeur ajoutée. Le risque et le pari essentiel de l’association sont de payer les personnes sur une base d’heures annualisées, par un système de compteur d’heures. Comme il est rare que les salariées puissent effectuer la totalité des heures prévues (du fait de la complexité de l’établissement des plannings), cela équivaut dans la pratique à un manque à gagner pour l’association, ce qu’elle assume comme étant un facteur essentiel de normalisation du statut des personnes employées. En revanche, nombre d’organismes d’aide à domicile reportent intégralement le risque sur leurs employées. Convention collective L'association s'inscrit dans la convention collective de l'aide à domicile. 2. Les personnes en insertion-professionalisation Sur les 24 femmes actuellement en poste d'insertion à Cèdre Insertion, 60% ont environ la quarantaine, les autres ayant autour de 25 ans. Toutes viennent du chômage de longue durée, et étaient bénéficiaires du RMI ou de l'ASS*. En règle générale, elles n'ont aucune qualification, mais les plus âgées ont parfois exercé comme couturières. La plupart sont issues de l'immigration. Dans la mesure où Cèdre Insertion dépend de l’agrément ANPE pour le recrutement des personnes, ce sont les femmes qui rencontrent de nombreuses difficultés pour leur insertion professionnelle qui lui sont adressées. En règle générale, l’intégration se passe bien. Il y a eu néanmoins quelques décisions de licenciement pour des problèmes d’alcoolisme. 3. Etapes et démarche de professionnalisation: La professionnalisation dans ce secteur passe par: 56 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives - l'acquisition d'une formation reconnue Les métiers de l'aide à domicile connaissent actuellement des transformations, en partie stimulées par le programme Nouveaux Services Emplois Jeunes. L'un des axes de cette transformation est la construction d'une filière de formation professionnelle qualifiante, avec la création d'un Diplôme d'État remplaçant (à un niveau plus élevé) le CAFAD et constituant le premier niveau de qualification de la filière. Le nouveau Diplôme d'État d'Auxiliaire de Vie Sociale (décret publié le 28 Mars 2002) prévoit 500 heures en centre de formation et 560 heures de stage (un stage enfance, un stage personne âgée, un stage personne handicapée). Le Diplôme peut être obtenu graduellement, par unités de valeur. Dans ce contexte, le Directeur de Cèdre et de Cèdre Insertion souhaite mettre en place un plan de formation, en lien avec Uniformation, pour permettre aux salariées de l'EI d'accéder à cette qualification, soit en totalité soit, plus probablement, à certaines unités de valeur. - la possibilité d'une progression professionnelle Le Directeur des deux associations établit une distinction importante entre un objectif d’emploi et l’objectif de professionnalisation. Si au départ l’objectif de Cèdre était bien la création d’emplois pérennes d’aide ménagère pour des femmes connaissant des difficultés d’insertion sur le marché du travail, emplois qui devaient être associés à des conditions de travail et à un statut professionnel normalisés, la professionnalisation suppose d’aller plus loin. Elle évoque la possibilité d’une certaine mobilité ascendante vers des postes plus spécialisés, de contenu plus proche de l’accompagnement et du soin que du ménage, et correspondant à des services à plus forte valeur ajoutée. Cèdre tente de laisser cette possibilité ouverte pour les personnes intégrant l’entreprise d’insertion. Etape 1 : Sélection Les personnes recrutées par CÈDRE Insertion sont en majorité référées par le Plan Lillois d'Insertion, sur la base des demandes de CÈDRE. Le seul critère impératif est l'absence de problèmes de santé pouvant empêcher ce type de travail dur physiquement. Il est également tenu compte de la disponibilité: bien que l'association essaie de faire des plannings horaires hebdomadaires, il arrive qu'il y ait changements de dernière minute. Une réunion d'information sur les métiers de l'aide à domicile est organisée par l'association,de manière à ce que les personnes puissent se décider. Le Plan Local d'Insertion formule un diagnostic d' "opportunité" du passage en entreprise d'insertion pour chaque personne, puis l'ANPE décide de donner un agrément ou non. Il est rare qu'il y ait refus. Une autre voie de recrutement est le passage par un organisme de formation à l'aide à domicile. Il s'agit en fait de préqualifications permettant un positionnement des personnes par rapport à l'aide à domicile. Les organismes de formation étant jugés sur le placement dans l'emploi, ils ont intérêt à établir des liens avec l'association. Ce mode de sélection est avant tout centré sur l'utilité pour la personne de son passage par l'association, comme il est prévu dans la loi. Les critères liés au poste sont minimes. Étape 2 : Emploi, accompagnement et prise de conscience des droits Pour l'instant, le principal élément de professionnalisation, en dehors de l'expérience professionnelle même comme aide à domicile, consiste en des échanges sur les pratiques (réunions régulières d'expression, déléguées du personnel) et en une prise de conscience des droits, formels et informels; en ce qui concerne ces derniers, il s'agit surtout d'affirmer sa dignité par rapport aux adhérents clients de Cèdre Insertion, par exemple en refusant d’effectuer des tâches dégradantes. En ce qui concerne les droits formels, le fait d'avoir un employeur unique, Cèdre Insertion, qui assume le risque commercial, au lieu d'intervenir à l'heure pour différents employeurs, est un élément de professionnalisation crucial. L'emploi en lui-même n'est guère professionnalisant: les tâches réalisées par les salariées de l'entreprise d'insertion sont très peu qualifiées (nettoyage, aide ménagère). Il s'agit avant tout d'un support à l'insertion. Si un plan de formation était mis en place (voir ci-dessous), il permettrait à certaines des salariées de l'EI d'envisager un passage à l'association Cèdre sur des postes plus qualifiés. Une autre possibilité d'évolution à envisager est de passer sur des postes d'encadrement technique au sein de l'entreprise d'insertion. 57 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives L'accompagnement social (accompagnement classique pour des démarches concernant le logement, le surendettement, la santé etc.) offert par la visite régulière d'une assistante sociale du PLIE de Lille n'est pas suffisant. Une demande est en cours pour obtenir un soutien équivalent à un mi-temps. L'accompagnement technique consiste principalement en un tutorat individuel sur site et en l'animation de réunions collectives sur des questions liées à l'activité et/ou à la vie au sein de l'entreprise. La personne qui assure l'encadrement technique est une salariée de l'association Cèdre qui continue à exercer comme aide ménagère à mi-temps chez Cèdre. Elle a passé et obtenu le CAFAD ainsi qu'une formation au tutorat. Elle est en outre déléguée du personnel. Étape 3 : Plan de formation L'idée est, à l'avenir, de monter un plan de formation spécifique facilitant le passage dans l'association Cèdre, où les possibilités d'emploi sont plus stables et diversifiées (garde d'enfants, aide aux personnes dépendantes...). La négociation est en cours avec Uniformation*, organisme collecteur des fonds de formation professionnelle continue, pour la mise en place d'une formation à partir d'Octobre 2002. Étape 4 : Qualification Une partie des salariées en insertion devrait pouvoir avoir accès à l'association Cèdre où la composante de professionnalisation est plus forte. En effet, une formation qualifiante d'aide à la personne, menant au CAFAD, a été mise en place pour les salariées de l'association, au moyen d'un Engagement de Développement De la Formation, sur trois ans. Cette formation est financée à 10% par le fonds d'assurance formation Uniformation, par l'État à 40%, par le FSE à 40%. Les 10% restants sont à la charge de l'association. 8 personnes ont commencé en 2001, 10 en 2002 (sur un total de 50 salariées). Une autre possibilité est celle de formations plus courtes et plus spécialisées, par exemple sur la petite enfance. Avec la mise en place de la formation au DEAVS, l'idée est que les personnes salariées de l'EI puissent engager leur formation au sein de l'EI et la continuer au sein de l'association Cèdre pour celles qui y entrent. 4. Accès à l’emploi sur le marché « classique » du travail Toutes les salariées de l'EI qui le souhaitent doivent pouvoir être recrutées par l'association Cèdre, c'est du moins l'idée qui prévaut actuellement malgré les contraintes que cela fait peser sur la croissance de l'association, avec une possibilité de spécialisation enfance, handicapés, ou personnes âgées. Néanmoins, un accompagnement pour des sorties autres, sur le marché du travail, est également prévu. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation: Les problèmes clé aujourd'hui sont d'une part: - la difficulté de faire partir les salariées en formation, alors que la relation avec l'usager est fondamentale et que les remplacements sont mal acceptés; - le financement du plan de formation, vu le nombre faible de salariées, dans l'entreprise d'insertion; - le développement de marchés à plus forte valeur ajoutée: actuellement la facturation de Cèdre est de 12,4 euros par heure, ce qui, avec les mesures de défiscalisation (de la moitié) permet d'offrir des conditions de prix similaires à celles du travail au noir; ces prix ne sont possibles que parce qu'une partie des postes de Cèdre sont encore en contrats aidés, mais d'ici trois ans cela ne sera plus possible. La seule solution est de tenter de maintenir une mixité contrats aidés / contrats non aidés (d'où l'entreprise d'insertion), en spécialisant les personnes en contrats classiques sur des postes à plus haute valeur ajoutée. Cela présenterait en outre l'avantage d'offrir une progression professionnelle intéressante. Cette option est au coeur du plan de développement et de formation actuel. 58 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 - Base de données d'initiatives la croissance (30% par an dans l'association Cèdre) et le maintien d'une logique participative. 6. Ancrage dans l'économie sociale L'association Cèdre et Cèdre Insertion sont dans une logique d'économie sociale et solidaire dans la mesure où ce qui prime c'est la défense des droits des salariés. Sur un marché où bien des grosses associations font du "contrat d'usage" (avec 3 heures par ci, 3 heures par là), le simple fait que ce soit l'association qui assume le risque commercial et non les salariés est déjà un grand progrès. En plus toute une série de fora de discussion permettent d'associer les femmes à la vie des 2 associations (déléguées du personnel, réunions entre elles, avec le Directeur, etc.). Une autre dimension serait celle de l’accessibilité de ces services pour des ménages à faibles revenus. Dans la mesure où l’acceptabilité des tarifs pratiqués par l’association dépend de la défiscalisation, les services sont inaccessibles aux ménages ne payant pas d’impôt sur le revenu. C’est un paradoxe qui empêche Cèdre de développer ses activités également en direction de ces ménages, malgré les besoins. L’association applique une certaine éthique minimale, qui dépasse largement le cadre de l’économie sociale et solidaire, et qui est essentielle dans ce secteur où les clients se ème comportent parfois comme au 19 siècle. L’association n’accepte pas les adhérents qui par exemple posent des conditions a priori sur le type de personnes qu’ils souhaitent voir travailler chez eux (critères raciaux en particulier). 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? Professionnalisation: elle est en train d'être mise en place par l'établissement d'une passerelle entre l'entreprise d'insertion et l'association de prestation de services. Dans un proche avenir, certaines des salariées de l'entreprise d'insertion pourront accéder à une formation qualifiante et par là, à un emploi pérenne dans l'aide à domicile. Il s'agit là d'une des rares initiatives de l'ensemble de l'échantillon qui formalise à ce point le passage d'une logique d'insertion à une logique de professionnalisation pour des personnes rencontrant d'extrèmes difficultés sur le marché du travail. L'importance, dans ce cadre, d'une progression par étape, de la formation qualifiante, et d'un statut normalisé dans l'emploi, doit être soulignée. Il est évident qu'en l'absence des financements publics disponibles et du système de financement de la formation continue existant en France, ce type d'initiatives serait extrêmement difficile à mettre en place. La restructuration actuelle de la profession de l'aide à domicile semble être un vecteur favorable de professionnalisation. 59 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Croix Rouge de Lille Nicolas Stordeur, chargé de mission (entretien avec Philippe Poirier, ex-responsable) (33) (3) 20 16 98 60 fax : (3) 20 53 67 16 Initiative des « Modérateurs Urbains » lancée en 1999 Association loi 1901 Nord Pas de Calais Médiation sociale Public jeunes issus de quartiers politiques de la Ville Prestataire de services sociaux NB: Les premiers entretiens pour l'établissement de cette fiche ont été menés avec l'ancien responsable de l'initiative. Depuis, des changements majeurs sont intervenus dans l'orientation stratégique de la Croix Rouge et 'un coup d'arrêt a été donné à cette initiative. Malgré des tentatives répétées de contact tant à Lille qu'au siège de l'association, il n'a pas été possible d'obtenir les compléments nécessaires pour la finalisation de cette fiche. Nous avons décidé de la publier malgré tout, vu l'intérêt considérable de l'expérience lancée et aujourd'hui stoppée. 1. L'organisation: Origine, budget, services, RH La décision de lancer cette initiative a été prise dans le cadre d'un projet plus large de modernisation de l'action de la Croix Rouge, à partir de ses savoir-faire dans les quartiers dits difficile, réflexion d'ailleurs non spécifique à la Croix Rouge, et qui est menée plus largement dans le cadre d'un collectif inter-associatif avec la FNARS, l'UNIOPSS etc. L'idée était de prendre appui sur le programme NSEJ* pour développer des dispositifs locaux complémentaires des dispositifs existants (Politique de la Ville,...) et surtout fédérateurs. Il s’agissait au départ de “lutter contre toutes les violences, explicites et implicites, en impliquant des jeunes des quartiers sans tomber dans la vision ‘grands frêres’". L'expérience, lancée sur quatre sites différents, avec une création de 50 emplois à la clé, a pris la forme d'une "recherche-action-développement", de manière à formaliser les acquis au fur et à mesure, dans un secteur en construction: le secteur de la médiation. Sur Lille, la démarche était suivie par un Comité de Pilotage interinstitutionnel et interassociatif. La Croix Rouge s'est en outre associé des experts à certains moments clé (Centre de Bilan, organismes de formation - Université Catholique de Lille, Institut Social Lille Vauban, Ecole de Formation des Animateurs Sociaux), pour co-construire certains aspects de la démarche. Budget total 762.195€ - dont 50% correspondent à la part subventionnée des salaires des emplois jeunes. 60 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Personnel salarié Type de poste Nombres de Postes et intitulé exact Postes de direction, gestion, 1 Chargé de mission secrétariat 1 Secrétaire Postes des personnes en 12 "Modérateurs Urbains" processus d'insertion ou de professionnalisation Contrat, heures de travail, durée Information non communiquée Information non communiquée (mais vraisemblablement CDI ou CDD de 5 ans à temps plein) Subventionnement éventuel du poste Information non communiquée Subvention État (programme emplois jeunes) 2. Les personnes en processus de professionnalisation Les profils exacts ne nous ont pas été communiqués. Il s'agissait semble-t-il de jeunes issus des quartiers dits de la "politique de la ville". Certains étaient qualifiés (voire très qualifiés), d'autres non, mais tous avaient une expérience professionnelle ou extra professionnelle en lien avec les compétences requises, ainsi qu'une certaine "matûrité". 3. Les étapes et la démarche de professionnalisation: Il s'agit d'une professionnalisation à double niveau: des personnes et des emplois. En fait, comme dans bien des expériences de médiation mises en œ uvre dans le programme Nouveaux Services Emplois Jeunes, les jeunes eux-mêmes contribuent à définir leur propre fonction. Cela a évidemment des conséquences sur les « profils » des jeunes recrutés, qui doivent faire montre d’une certaine maturité. Ce ne sont donc pas, normalement, les jeunes en plus grandes difficultés qui ont accès à ce type de parcours. Critères de professionnalisation énoncés 1. Référentiel métier 4 Fonctions: Accueil. Écoute. Orientation. Accompagnement des publics en difficulté. 2 Niveaux d'intervention: "Développer des micro-projets dans la proximité" (par ex. démarche prévention santé sur les sites de distribution alimentaire); "Potentialiser les réponses déjà en place". 2. Qualification reconnue Homologation en cours d'une qualification de "Technicien de la médiation sociale". Étape 1: Sélection des jeunes Les 12 jeunes ont été recrutés en partenariat avec la Mission Locale de Lille et le Plan Lillois d'Insertion. Une psychologue du travail a pris part aux entretiens. Les critères individuels sont, d'une part, des critères de "besoin" (d'où le partenariat avec la Mission Locale), c'est à dire que les jeunes recrutés sont supposés avoir des difficultés d'insertion professionnelle, soit du fait de leur faible niveau de qualification (niveaux infra bac), soit du fait de la discrimination qu'entraîne souvent leur quartier d'origine (l'un des jeunes recrutés a une maîtrise d'histoire mais vient d'un "quartier en difficulté"). Mais ce sont aussi des critères liés aux postes proposés - notamment "capacité de recul, de distance au niveau relationnel" et "fibre sociale". Le critère de capacité de recul suppose donc que les personnes recrutées soient des personnes déjà construites, et avec une bonne matûrité relationnelle, ce qui les distingue, sans doute, de nombre de jeunes traditionnellement suivis par les initiatives d'insertion. En outre il y a un critère collectif, de mixité des jeunes (mixité des niveaux scolaires, des expériences professionnelles, etc.). 61 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Étape 2: Bilan professionnel Au bout d'un an d'emploi, la Croix Rouge a fait appel au CIBC pour mener à bien un bilan professionnel avec les jeunes, dans un double but: "prendre la mesure de là où en est le jeune dans son cursus" et "commencer à mesurer les compétences nécessaires à l'exercice de l'emploi". Cet exercice s'est déroulé sur six mois, de Janvier à Juin 2000, sur la base d'une analyse des pratiques professionnelles et par entretien individuel. Étape 3: Etude d'impact En Septembre 2000, le responsable de l'initiative à la Croix Rouge a mené une "étude d'impact", visant à déterminer comment est perçu l'emploi (par les autres intervenants locaux), et comment sa pratique s'articule avec les logiques associatives et institutionnelles. Étape 4: Construction de la formation et de la qualification A partir des résultats des bilans professionnels en termes de compétences requises et de l'analyse d'impact, la Croix Rouge a construit avec les organismes de formation un programme de formation devant permettre une homologation comme "technicien de la médiation sociale" (intermédiaire entre un niveau V et un niveau de moniteur-éducateur). L'homologation est ellemême en cours (la Croix Rouge participe à ce projet piloté par l'AFPA*). Le référentiel technique verra le jour début 2003. Le programme de formation mis en place s'est étalé sur un an (Novembre 2000 - Octobre 2001), à raison d'une journée par semaine. Le parcours de formation a été co-construit par les jeunes au fur et à mesure du déroulement. (Les promoteurs se sont inspirés de la démarche Nouvelles Qualifications de Bertrand Schwartz). En permanence: Négotiation de la place de ces emplois dans la structure Ces nouveaux emplois permettent et requièrent à la fois une réflexion sur les pratiques jusqu'alors. Ils correspondent à une technicisation de l'action auprès des populations en difficulté, et la suscitent à la fois. Ils viennent donc "bousculer" une certaine conception du bénévolat, fondée sur l'idée de don, puisque leur action suppose une participation des personnes "aidées". Ce nouveau rôle de la Croix Rouge, au travers de ces emplois, n'est donc pas simple à négocier auprès des anciens bénévoles, et cela se joue fréquemment dans la relation "emploi-jeune/bénévole". Les tensions liées à cette évolution ont donné lieu à des licenciements (de jeunes) et au départ de certains bénévoles. L'arrivée d'un nouveau type de bénévolat facilite néanmoins cette transformation. Par ailleurs, la convention collective est en plein remaniement. 4. Accès à l’emploi sur le marché du travail « classique » L’optique de départ n’était pas a priori d’amener les jeunes vers un emploi sur le marché classique du travail, puisqu’il s’agissait également de pérenniser ces nouveaux services dans la Croix Rouge même. Aujourd’hui que cet objectif est remis en cause, les jeunes ont dû rechercher un autre poste mais nous n'avons pas d'information sur leur destination. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation: Pérennisation de l'activité Dans la mesure où il s'agissait ici d'une double professionnalisation, des jeunes et de l'activité, il était impératif, avant le changement d’orientation mentionné, de pérenniser l'activité, de préférence avec le même support institutionnel. Or la pérennisation de l'activité de médiation passe obligatoirement par la mobilisation des financements publics: il est hors de question de se financer "sur le marché", ni même d'envisager des financements hybrides privés/publics. Tout reposait donc sur la capacité à convaincre de l'utilité du service, et de ses multiples possibilités d'utilisation, ce qui supposait une forte capacité d'adaptation des jeunes et de la Croix-Rouge, face à une variété d'interlocuteurs publics, comme de types de publics à accompagner. Par exemple, la DDASS avait récemment confié à la Croix Rouge l'accueil des réfugiés politiques. 62 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives La Croix Rouge avait une stratégie de collaboration active au sein du programme NSEJ qui allait bien au delà de sa mobilisation comme porteur de projet, puisqu'elle aidait les services de l'État à structurer le secteur de la médiation sociale sur le département. Au niveau régional, elle souhaitait que les différents employeurs de médiateurs se regroupent et collaborent avec les organismes de formation pour obtenir une reconnaissance de cette nouvelle profession, et des financements à la clé. Le changement récent de stratégie et le coup d’arrêt donné à cette initiative pose évidemment la question de la pérennisation de manière différente. 6. Ancrage dans l'économie sociale Il s’agissait bien d’une initiative économique (au sens où elle emploie des personnes) et à finalité clairement sociale, ce qui la place dans l’économie sociale en principe. Néanmoins, l’ancien responsable ne souhaitait pas tenter de pérenniser une partie de son activité sur le marché, cela n’avait que peu de sens, car il s’agit en fait d’exercer une fonction quasiment de service public, même si c’est collectivement avec des partenaires associatifs et locaux. L’initiative a eu le mérite, comme quelques autres, de mettre clairement l’Etat en face de ses contradictions en exigeant un relais des financements publics pour une fonction reconnue comme utile voire essentielle : tout n’est pas pérennisable sur le marché, ce qui ne signifie pas pour autant que l’initiative renonce à son autonomie et ne cherche pas à diversifier ses financements. Mais il est un peu facile d’identifier autonomie et marché… 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? Cette initiative a adopté une démarche très complète de professionnalisation, en travaillant à la fois à celle des jeunes (combinaison activité professionnelle, observation et auto observation, formation, formation qualifiante) et à celle de la profession (construction d'un référentiel homologué). Une telle démarche suppose néanmoins que les jeunes co-construisent leurs emplois, ce qui a des implications pour la sélection. Il est évident que de telles exigences ne peuvent être compatibles avec le besoin de repères de certains jeunes. La crise traversée par la Croix Rouge met cet aspect encore plus en relief, dans la mesure où les jeunes ont dû tout d'abord s'investir fortement dans la construction de leur propre avenir et par ce biais contribuer à une modernisation de l'institution, pour être ensuite "remerciés". La dépendance politique de telles institutions n'est donc guère propice à ce type d'initiatives. Au delà des circonstances propres à cet organisme, l'initiative met en relief le transfert de risque qui s'est parfois opéré dans le programme, des promoteurs sur les jeunes. Il reste que la méthodologie très complète mise en place gagnerait à être reproduite dans un environnement plus stable. 63 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Nord Pas de Calais ELISE M. Pelluault, Directeur 545 rue d’Ypres 59118 Wambrechies Environnement (Tri) Tél (33) (3) 20 78 87 13 [email protected] Jeunes peu qualifiés Association créée en 1997 Association de prestation de services 1. L'organisation: Origine, budget, services, RH L'origine de l'association, créée en Octobre 1997, est une idée du président actuel, qui contacte les services de la Mairie de Lille et du Conseil Général afin d'entreprendre une étude de faisabilité sur les perspectives d'activité et d'emploi dans le secteur de la valorisation et du recyclage du papier. Par la suite, l'actuel président a proposé à l'actuel directeur de monter cette structure, l'étude s'étant révélée positive pour un créneau particulier, non assuré: celui d'un service "clé en mains" aux entreprises pour le tri sélectif de leurs papiers de bureaux. L'idée est de créer des emplois en aval des structures d'insertion, pour des personnes qui, entre autres viendraient de ces structures. Le statut associatif est choisi du fait du lancement au même moment du programme Emplois Jeunes, qui offre un cadre approprié au démarrage de la nouvelle activité. Aujourd'hui la réflexion s'amorce sur un éventuel passage en SCIC. Le pilotage de l'association est essentiellement assumé par le Directeur. Les membres du CA sont des personnes qui viennent à titre individuel, qui entérinent les décisions mais n'ont pas de rôle actif. Cette situation s'explique par le fait que le statut associatif ait été choisi comme statut provisoire, l'option à court ou moyen terme étant de prendre un statut plus entrepreneurial. Le fonctionnement d'ELISE est d'ores et déjà un fonctionnement d'entreprise, avec un contrôle strict de la gestion (par ex. la revente du papier trié étant très dépendante des fluctuations des prix du papier, les produits dérivés de cette revente sont comptabilisés en réserves et non en chiffre d'affaires), certifié par un expert comptable, des investissements pour la poursuite de la croissance, le démarchage de nouveaux marchés etc. Budget total Le budget actuel est d'environ 609.760€. aujourd'hui. La part des subventions n'est que de 10% 64 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Personnel Type de poste Nombres de Postes et intitulé exact Postes de direction, gestion, 1 Directeur secrétariat 1 assistante administrative comptabilité sous-traitée Postes d'encadrement 1 Responsable de technique production Contrat, heures de travail, Subventionnement durée éventuel du poste CDI, temps plein Contrat de qualification CDI, temps plein Emploi jeune Postes des personnes en 8 agents valoristes processus d'insertion ou de 2 collecteurs traiteurs professionalisation CDI, temps plein CDI, temps plein Emplois Jeunes Contrats Consolidés Autres 1 Agent de développement CDI, temps plein économique Emplois Emploi Jeune Convention Collective L'association s'inscrit dans la Convention Collective de l'industrie et du commerce de la récupération. C'est un élément de reconnaissance, mais qui reste assez vague et administratif quant aux titres et grades. Tous les jeunes sur les postes de production sont en Contrat à Durée Indéterminée, à temps plein, c'est à dire aux 35 heures. Salaires Les salaires des jeunes sur les postes de production s'étagent de 980 Euros (nets) à 1470 Euros (nets), en fonction de l'ancienneté, mais aussi des responsabilités assumées (comme par exemple la gestion des camions). 2. Les personnes en processus de professionnalisation Les jeunes en "processus de professionnalisation" (sur les postes d'agents valoristes) ont en général moins de 25 ans, ont connu un parcours d'insertion "chaotique" sur le marché du travail. 65% sont issus de l'immigration. Ils ont en général le niveau CAP sans avoir obtenu la qualification. La seule exception à ce profil est un jeune de 28 ans qui a une maîtrise de sciences économiques mais a connu une période de chômage de 4 ans. Il est aujourd'hui "équipier" et responsable du matériel. 3. Etapes et démarche de professionnalisation La profession est celle d'"Agent valoriste", associée aux compétences suivantes: - Savoir communiquer dans les entreprises - Savoir reconnaître 15 qualités de papier - Conduite de camionette Ce référentiel n'est pas reconnu de manière officielle, et il y a peu de perspectives pour qu'il le soit, dans la mesure où l'activité d'ELISE est très spécifique et peu susceptible de développements quantitatifs importants. Cependant, le titre d'agent valoriste, créé pour le programme Nouveaux Services Emplois Jeunes, correspond à une activité réelle et est utilisé tant par l'entreprise que par ses clients. Les jeunes développent bien un savoir faire spécifique. Première étape: l'étude de potentialité de création d'emplois C'est évidemment une étape essentielle pour la professionnalisation, puisqu'elle a visé à démontrer l'existence d'un véritable marché... hypothèse aujourd'hui pleinement confirmée. Deuxième étape: sélection Les personnes recrutées sur les postes de production ont été référées au départ par la Mission Locale, puis par des associations comme Itinéraires (prévention spécialisée et insertion). Ce dernier mode de recrutement est plus satisfaisant, car le travail réalisé au préalable par Itinéraires permet d’avoir des jeunes plus « motivés », d’après le Directeur – sans doute plus 65 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives informés aussi sur ce qu’ils peuvent attendre du travail en entreprise. Quelques personnes ont également été adressées par Triselec, une société mixte de recyclage de la communauté urbaine de Lille qui fait de l’insertion, mais c’est plus difficile, l’écart étant sans doute plus grand entre l’expérience de travail protégé chez Triselec et les exigences d’ELISE. Il s'agit en général de personnes "issues de l'insertion", sans qualification autre que le permis B. Le recrutement se fait "au feeling". Un critère important est l'utilité du poste pour les personnes recrutées. De fait l'intitulé développé de l'entreprise est : « Entreprise Locale d’Insertion au Service de l’Environnement », même s’il ne s’agit pas d’une entreprise d’insertion. Il est prévu de "passer du temps avec les personnes recrutées" pour les former au sein de l'entreprise. Troisième étape: activité professionnelle d'agent valoriste, avec appui formatif interne L'effort de formation est très important, mais tout se passe, ou presque, dans l'entreprise, le responsable assumant le rôle de formateur. Il est parfois relayé par le responsable de production et par le chargé de développement, c'est à dire que la formation est assurée par l'équipe d'encadrement dans son ensemble. Par exemple pour la préparation des visites en entreprises, des réunions de mise en situation et des "tests" sont mis en place dans l'association, puis les agents sont accompagnés par le responsable de production dans l'entreprise. Pour ce qui est de la formation à la reconnaissance des papiers, elle est également organisée chez ELISE, mais deux ou trois journées prennent également place chez les récupérateurs. Le délai de maîtrise est en général d'un mois. De même, la préparation à la conduite des camionnettes a également lieu chez ELISE. Puis les jeunes sont inscrits en test. Un contrôle qualité a été mis en place dès le début de l'initiative, mais de manière informelle; récemment, il s'est structuré, utilisant une méthodologie spécifique (table, pesées...) et les agents valoristes sont formés à ce processus. La démarche a été mise en place en s'inspirant des travaux d'une entreprise de recyclage (une société d'économie mixte de Lille). Quatrième étape : La progression professionnelle interne Il y a des possibilités de progression professionnelle interne, par l'augmentation progressive des responsabilités. Par exemple, l'actuel responsable production était agent valoriste au départ. Mais c'est également vrai pour les personnes qui prennent la responsabilité de la gestion du matériel. En outre, il y a 4 équipes de production, et donc 4 responsables d'équipe, responsabilisés sur diverses tâches importantes pour le fonctionnement collectif (maintenance, gestion des camions...). Enfin, les jeunes qui souhaitent prendre plus de responsabilités, par exemple ceux qui sont passés chefs d'équipe, sont formés directement par le Directeur et l'agent de développement économique. Il n'est pas forcément simple de faire comprendre aux personnes que "tout le monde ne peut pas occuper tous les postes". Par ailleurs, le responsable cherche à éviter une structure trop hiérarchique. Information sur la vie de l'entreprise On ne peut réellement parler de participation des salariés, bien que le Directeur se réunisse régulièrement avec les chefs d'équipe pour les questions liées à la gestion des ressources humaines. Mais il y a des réunions mensuelles avec l'ensemble des salariés, pour une information sur la vie de l'entreprise, + des réunions trimestrielles sur "les chiffres". (essai de présentation simplifiée). Le directeur de l'entreprise a donc opté pour des distinctions claires: information, mais pas de participation aux prises de décision. Il semblerait que la définition claire des rôles soit, ici, un élément essentiel du processus de professionnalisation des jeunes recrutés. 66 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 4. Accès au marché « classique » du travail Certains salariés sont partis et sont devenus agents de livraison. Mais en général, si les jeunes partaient chez des récupérateurs de papier, ils seraient cantonnés à une activité beaucoup plus monotone et simple de tri. ELISE tente donc de valoriser une progression en interne. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation Aujourd'hui, la pérennité de l'association paraît relativement assurée dans la mesure où le Directeur estime qu'ELISE ne tient que 15% du marché potentiel. En outre existe la possibilité de se diversifier sur d'autres filières de déchets, comme les plastiques ou les piles (pour lesquelles il y a très peu de collecteurs). Il s'agit bien d'un nouveau marché, dans la mesure où les récupérateurs existants estimaient jusqu'à présent que la récupération du papier était un secteur trop diffus pour être valorisé. Du coup, ils ne croyaient pas à ce projet, mais aujourd'hui sont de véritables partenaires prescripteurs. De plus ceux d'entre eux qui fonctionnent comme entreprises d'insertion peuvent avoir intérêt à envoyer certains de leurs salariés chez ELISE. Cette reconnaissance permet d'envisager la pérennisation de l'ensemble des postes (le fait que l'entreprise ne fonctionne aujourd'hui qu'avec 10% de subventions est un signe très favorable de cette possibilité de pérennisation). De plus les possibilités de progression sont réelles, tant par la diversification des filières que par le projet de transfert d'ELISE sur d'autres territoires géographiques. Un frein à la professionnalisation est, d’après le Directeur, l’attitude des jeunes dans l’entreprise. ELISE visant le maintien des jeunes et leur évolution dans l’entreprise, les responsables ont mis en place des conditions d’emploi très correctes, de manière à fidéliser des jeunes qui ne se voyaient pas faire « carrière » dans l’entreprise. Cependant, les responsables notent un changement d’attitude de la part des jeunes au bout de quelques mois, avec la montée de revendications sans rapport avec la situation de l’entreprise ou les progrès faits par les jeunes. Il semble que ce soit là l’un des thèmes de travail collectif les plus importants. 6. Ancrage dans l'économie solidaire L'ancrage dans l'économie solidaire est revendiqué par le Directeur, tout d'abord parce que l'initiative repose sur un projet économique crédible et efficace, et parce que ce projet est mis au service de l'humain, comme le montrent la mission d'accompagnement professionnalisant des personnes recrutées, le mode de gestion dont le Directeur estime qu'il est à tendance participative même s'il ne s'agit pas, et ne peut s'agir, de cogestion; et enfin parce que l' "on fait du résultat mais on ne le distribue pas".Le côté très entrepreneurial de l'initiative a été critiqué par certain réseau d'économie solidaire, estimant qu'il y avait une utilisation opportuniste du statut associatif et qu'il existait un doute sur la continuité du projet avec ce statut, les possibilités de vente de l'idée à un repreneur économique étant, aux yeux de ce réseau, réelles. Cependant la viabilité et la crédibilité sur le marché de cette initiative sont justement la clé de son succès social. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? Professionnalisation: oui. Elle est envisagée avant tout dans l'entreprise. Les jeunes, sélectionnés en aval d'un parcours d'insertion, sont engagés sur des postes d'exécution où ils sont en parallèle formés tant sur les qualités de papier, que sur l'animation en entreprise et la gestion. Ils peuvent évoluer sur des postes d'animation-sensibilisation en entreprise, sur des postes de chefs d'équipe, etc. La diversification des activités et l'essaiemage envisagé doivent permettre de renforcer les possibilités de mobilité ascendante et horizontale. Néanmoins, s'agissant d'une activité nouvelle, la convention collective du secteur n'est guère adaptée et les qualifications ne sont pas reconnues. La mobilité professionnelle externe sur des postes d'aussi bonne qualité est donc difficile. 67 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Nord Pas de Calais ADEMN Mme Le Dantec, Directrice 71 rue de Paris 59800 LILLE Tél: (33) 328 38 97 71 Fax: (33) 328 38 97 72 [email protected] Médiation sociale dans les transports Association créée en 1998 Jeunes peu qualifiés Association de prestation de services Sources: Documents internes communiqués par Caroline Le Dantec, Directrice. Réponse 2 écrite au questionnaire. Étude du laboratoire Printemps sur la médiation . 1. L'organisation: Origine, budget, services, RH L'ADEMN, association loi 1901 sans but lucratif, a été créée le 22 mai 1998, dans le double cadre du Contrat Local de Sécurité Transport (CLST), mis en place en 1997 pour renforcer les moyens de sécurisation des transports urbains, et du programme Emplois Jeunes, le CLST ayant prévu des effectifs importants d' "agents de médiation". L'ADEMN a donc été créée pour recruter, former et professionnaliser les jeunes ainsi que professionaliser et pérenniser cette nouvelle activité. Le statut associatif apparaît dans ce cas comme un statut d'opportunité, qui permet de développer cette activité en marge des transporteurs dont ce n'est pas le métier mais qui perçoivent cette fonction de médiation comme essentielle à l'exercice de leurs activités. Cette origine institutionnelle explique sans doute le volume d'activité très important développé par l'ADEMN. La mission de l’association dans le cadre du CLST va être encore plus affirmée pour la nouvelle période de programmation qui démarre en 2002 avec les maître-mots « humaniser – sécuriser massivement ». Ainsi, aux emplois jeunes déjà en poste devraient s’en ajouter d’autres (pour arriver jusqu’à 500) ainsi que 375 « adultes relais » au sein d’un dispositif cogéré avec Vitamine T (réseau d’insertion) pour le même principal transporteur de la Communauté Urbaine. Cette mission représente 80% du chiffre d’affaires de l’association, qui est un peu réticente à assumer seule toute cette gestion, par peur de se transformer en simple dispositif de gestion des emplois-jeunes. Par la suite, d'autres missions sont venues s'ajouter: la reprise, en 1999, d'un dispositif de correspondants Réseau Éducatif (CRE) en vigueur depuis 1996 et assuré par une association d'insertion roubaisienne, dont ce n'était pas l'objet principal, puis en 2000, la mise en place d'un dispositif de médiation-suivi de la qualité des services sur une partie du réseau interurbain de transport du Nord gérée par l'un des administrateurs de l'ADEMN. L'extension de ce dernier dispositif à l'ensemble du réseau interurbain était prévue, en lien avec l'État, le Conseil Général, et l'Union des Transporteurs de Voyageurs du Nord. Néanmoins, les transporteurs n’ont pas suivi, et le dispositif ne s’est finalement pas développé, alors qu’il aurait permis à l'ADEMN de conforter son positionnement comme dispositif de réponses aux enjeux auxquels sont confrontés les services de transport en commun, et également d’élargir ses secteurs 2 Pélage, A., Demazière, D., Gadrey, N., Roquet, P., Verley, E. (2001), 'Les emplois jeunes autour de la médiation sociale. Processus de construction sociale et temporelle de ces "nouveaux emplois" ', Rapport final, Recherche financée par la DARES (1999-2001). 68 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives d'intervention aux établissements scolaires et leur environnement et ses types de prestations (animation, suivi qualité...). Toutefois deux initiatives supplémentaires à l’étude pourraient permettre cette diversification – un projet de médiation dans la gestion des urgences, et un projet d’accompagnement-conduite des personnes handicapées. Il semble ainsi possible que l’ADEMN puisse s'autonomiser petit à petit et avoir sa propre cohérence et son propre projet d'entreprise, en se démarquant peut-être de cette origine institutionnelle et d'un commanditaire unique. L'objet affiché de l'association est de permettre le développement de fonctions d'accueil, de médiation, de prévention et d'intervention sur commande institutionnelle ou d'entreprises membres de l'association ou proches de ses finalités. Son objet est aussi de permettre la mise en œ uvre de parcours professionnels et d'actions nécessaires à l'étude, la mise en place, la réalisation, le développement et le suivi de la formation et de la qualification des personnes recrutées par l'association. Le Conseil d'Administration de l'ADEMN réunit différents partenaires (principalement des transporteurs publics et privés, mais également EDF-GDF et l'OPAC de Lille), ce qui contribue à leur réflexion sur ces problématiques et à leur engagement concret dans l'initiative. Outre la collaboration déjà décrite avec le réseau de transports, l'OPAC a par exemple mis l'ADEMN en relation avec la société qui assure les missions d'ambiance et de sécurité dans les quartiers HLM pour envisager des collaborations. EDF salarie en CES les jeunes qui suivent la préformation en médiation (voir plus loin) etc. L'équipe de direction, beaucoup plus étoffée et aux fonctions plus définies que dans les autres initiatives, assure la direction, la gestion des ressources humaines, technique, administrative etc. L'organisation est relativement hiérarchique - le pivot étant les chefs d'équipes, supervisés par leur responsable et eux-mêmes "tuteurs" des jeunes agents. Le taux d'encadrement direct moyen était en 2000 de 1 chef d'équipe pour 14,25 jeunes. Budget En 2000, le total des produits a été d'environ 4.265 K€, dont environ 1/3 de ventes et le reste en subventions. Les subventions correspondent aux emplois jeunes, à des subventions globales sur le projet ou sur la formation. Personnel (31/12/00) Type de poste Nombres de Postes et intitulé exact Postes de direction, gestion, secrétariat - Postes d'encadrement technique 1 Directrice Générale 1 Directrice Technique 1 Secrétaire 1 Responsable Ordonnancement 1 Comptable / Paye 1 Assistante administrative et ordonnancement 2 agents administratifs et d’accueil 1 Responsable prestation CRE 1 Chargé de mission 1 Coordonnatrice 12 Chefs d’Equipe Contrat, heures de travail, durée Subventionnement éventuel du poste (indiquer dans quel cadre) Contrats à durée indéterminée, temps complet pour les 11 salariés 2 en CEJ (agents administratifs et d’accueil) CDI, temps complet Non Postes d'encadrement social - - - Postes d’intégration professionnelle 171 postes : 1 agent administratif et d’accueil 170 agents de médiation - 150 CDI - 21 CDD 100% temps plein Contrat Emploi Jeune 69 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 2. Les personnes en processus de professionalisation Les 171 personnes en postes d'agents de médiation à fin 2001avaient les caractéristiques suivantes: il s'agit à 65% d'hommes; 52% ont moins de 25 ans, et 98% moins de trente ans (100% moins de 30 ans à l'embauche). Les niveaux de formation à l'embauche sont, en majorité, faibles ou moyens (56% de niveaux V, 36% de niveau IV - Bac-) mais seuls 4% n'ont aucune qualification et 4% ont un niveau III (Bac + 2 ans). Sur le total des 292 jeunes passés par l'ADEMN entre le 17/08/98 et le 31/12/01, les profils sont semblables (70% d'hommes, niveaux d'éducation à l'embauche semblables). On dispose en outre des données concernant la situation dans l'emploi antérieure à l'embauche. 32% avaient un emploi, mais plus de la moitié de ceux-ci en Contrat Emploi Solidarité. Un peu plus de 5% étaient bénéficiaires du RMI. Le reste des jeunes était au chômage, certains non inscrits et certains au chômage de longue durée (15% du total). 11% des jeunes sont de nationalité étrangère (mais beaucoup plus sont d'origine étrangère, sans doute la moitié ou plus). Tous les jeunes recrutés proviennent des communes de la Communauté Urbaine de Lille (87 communes). 3. Étapes et démarche de professionnalisation Critères de professionnalisation évoqués 1. Qualifications reconnues (homologuées): Agents de Médiation, Information et Service (AMIS), de niveau V; BEATEP* (pour les correspondants réseau éducatif). 2. Intégration d’un cadre de contraintes professionnelles Pour la Direction de l’ADEMN, il faut bien distinguer qualification et professionnalisation. En particulier toute la dimension de contraintes inhérentes à l’emploi dans une organisation est à travailler avec les jeunes – contraintes hiérarchiques, dans les relations avec les clients, et en général dans le rapport au travail (compréhension des droits et devoirs). Cela inclut une compréhension et intégration du fonctionnement de l’entreprise (GRH), la compréhension de la fonction de management, de l’utilité des évaluations… et une capacité d’adaptation à l’évolution des missions et progression professionnelle. Étape 1: Sélection La sélection se fait sur des profils de poste très détaillés, quoique certains, en particulier les postes d'agent d'accueil et d'agent de prévention fassent apparaître un ensemble de tâches et leur enchaînement, mais ne mentionnent pas les compétences associées, ni véritablement les contours d'un métier. Les niveaux de compétences requis varient fortement d'un poste à l'autre. En particulier, les postes de Correspondant Réseau Éducatif sont assez qualifiés, tandis que les postes déjà cités d'agent d'accueil et de prévention semblent être presque exclusivement des postes d'exécution. Le processus de sélection décrit par l'Ademn est très exhaustif. Après prépositionnement par les Missions Locales, et réunion d'information collective sur les postes de travail offerts, en cas de maintien de la candidature, une “enquête de moralité” est conduite (il s’agit d’une obligation prévue par la circulaire sur les Agents Locaux de Médiation Sociale) puis des tests de niveau et de compréhension, et un entretien individuel. Ce qui se dégage de cette procédure est une volonté de recruter les jeunes sur la cohérence entre leur “projet individuel” et les missions et le cadre de travail de l’ADEMN et des activités de médiation en général. On est ici dans une autre logique que celle d'insertion sociale et professionnelle. Néanmoins, nous avons noté que 60% des jeunes ont des niveaux de qualification bas (V et VI), ce qui est une proportion beaucoup plus élevée que dans le programme Nouveaux Services Emplois Jeunes en moyenne (40% - bien que sur la région NPDC, cette proportion soit plus élevée). Il est possible que l’analyse du laboratoire Printemps s’applique ici : le processus de sélection sur « projet » serait peu adapté à toute une partie des jeunes qui au contraire auraient besoin d’une définition a priori des postes. 70 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Cette procédure de sélection a été de toutes façons quelque peu reléguée au second plan dans certains cas, du fait d’un critère important d’ « équilibre » géographique – l’idée étant que les jeunes viennent de l’ensemble des communes de la communauté de communes. Cette contrainte s'explique notamment par le caractère institutionnel de l'ADEMN. Ces problèmes, qui rejaillissent au bout du compte sur les jeunes eux-mêmes, ont amené l’ADEMN à revoir en partie sa stratégie de recrutement et à privilégier l’entrée par un dispositif en amont, dans lequel les jeunes sont embauchés en CES sur 420 heures (dont 200 heures de formation) par un partenaire membre du CA de l’ADEMN. Cela permet aux jeunes de mieux identifier les « métiers » de la médiation, et cela sert d’évaluation en vue d’une sélection pour l’ADEMN. Plus de 80% des jeunes passent ensuite à un contrat en emploi jeune à l'ADEMN. Cette préformation a concerné 30 jeunes en 1999, 14 en 2000, et 16 en 2001. Étape 2: Exercice de l'emploi et qualification en parallèle - - - - L'exercice de l'emploi n'est pas forcément, en soi, "professionnalisant", au sens de l'acquisition d'un "métier". Le sentiment de cette acquisition est d'autant plus ambigu et difficile à percevoir dans un métier en construction, où les repères ne sont pas forcément 3 clairs, et deux rapports, respectivement de la DIV et de la DIJ , ont fait particulièrement apparaître cette difficulté pour les activités de médiation. Il est bien entendu difficile de dissocier ce qui provient du statut d'emploi jeune et ce qui provient de la nature même des activités exercées. Ce problème est renforcé aujourd’hui avec le changement de gouvernement et l’accent mis sur la dimension sécuritaire, alors que le positionnement des jeunes agents de médiation devait être complémentaire de celui des agents chargés de la sécurité. Néanmoins, il ressort du questionnaire rempli par l’ADEMN, que certaines situations de travail peuvent être, sinon professionnalisantes, du moins formatrices dans la mesure où elles permettent d'expérimenter la relation au travail, à l'institution, à la hiérarchie etc. (cf. Mention des "accords internes" sur l'organisation du travail, RTT, salaires etc.) L'articulation de l'expérience professionnelle et de la formation qualifiante AMIS peut contribuer à l'acquisition d'un "professionnalisme", bien que les contenus des enseignements semblent assez génériques même lorsqu'ils ont directement trait à l'activité (Gestion des conflits, Relations commerciales, ...). Cette formation a été élaborée en lien avec l'AFPA et un cabinet privé, et conduit aujourd'hui à un titre homologué de niveau V. Le nombre total d'heures est de 420 sur 18 mois. Sur 174 jeunes ayant engagé la formation, 134 ont passé l'examen (l'écart correspond à peu près au nombre de jeunes sortis sans avoir fini la formation, aux personnes parties en congé de maternité, à des exclusions de la formation et enfin aux personnes qui n’ont pas obtenu le diplôme) et 127 ont obtenu le diplôme. Les réunions de "briefing/débriefing" quotidien, les séances d'analyses des pratiques et les évaluations individuelles avec les tuteurs sont également des éléments qui doivent amener à une formalisation de sa propre pratique, et, partant, peuvent permettre de situer la spécificité de ses propres activités au regard de celles d'autres intervenants. Étape 4: Les possibilités de progression interne Les possibilités de progression interne semblent pour le moment très limitées (le document de Novembre 2001 sur la médiation dans les transports urbains à l'ADEMN mentionne 3 sorties du dispositif vers d'autres postes). Cependant, certains prennent des responsabilités "ciblées" au sein même du dispositif (par exemple ils deviennent responsables de groupes d'agents, 3 La délégation interministérielle à la ville relève « l’insuffisante définition des missions dévolues à ces intervenants (NB des nouveaux métiers de la ville), ce qui peut laisser la place à toutes les dérives possibles, notamment sécuritaires, et génère parfois un sentiment d’inutilité chez les recrues ». Pour la DIJ, « le risque pour notre société serait de constituer un corps professionnel spécifique, au service d’une “médiation écran”, demandant aux agents locaux de médiation sociale d’être à la fois des pompiers sociaux et d’agir comme des “coupe-feux” protégeant les institutions ». (cité par l'étude du laboratoire Printemps). 71 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives responsables de projets, voire passent à l'encadrement). Les promotions, qui donnent lieu à une revalorisation de salaire, sont précédées d’une formation. 4. L’accès au marché du travail classique Sur 292 jeunes passés par l'ADEMN, 101 sont aujourd'hui sortis: - il y a eu 33 licenciements (11,3%), dont 12 de personnes qui avaient obtenu leur diplôme; - 5 arrêts en période d'essai; - 9 ruptures anticipées de CDD (dont 2 sorties vers des CDI, 2 en formation qualifiante); - et 53 démissions (6 suite à suspension CEJ): 38 vers un autre emploi, très souvent en relation directe avec le poste exercé à l'ADEMN, malgré une minorité importante de postes dans la distribution. - Sur les 40 ayant un emploi ailleurs, 25 avaient obtenu leur diplôme. Les autres sont souvent restés très peu de temps à l'ADEMN (2 à 3 mois) et sont directement passés chez des partenaires ou sur de tous autres postes. Cela correspondrait, d’après la directrice, à un “effet d’aubaine” pour les jeunes du programme Nouveaux Services Emplois Jeunes à ses débuts. Les sorties vers l'emploi connues de l'ADEMN: noter que les emplois dans le secteur public sont très souvent en emploi-jeune. Type d'employeur Postes Contrat Exploitants transports Conducteurs (SNCF, TRANSPOLE) Agent commercial CDI Intérim Contrat Qualification CDD Agent d'exploitation CDI Animation, ventes... CDI CDD renouvelable Mairies Animateur CDD Coordinateur d'agents de CDD - EJ proximité Agents de médiation ou CDD- EJ équivalents Espaces verts CDD - EJ Éducation Nationale Surveillante CDI Police Nationale Adjoints de Sécurité CDD - EJ Foyers et Offices HLM Animateur et CDD - EJ Correspondant Qualité ANPE Agent administratif CDD - EJ MJC Responsable projet CDD Distribution, restauration, Chef de rayon ? agence de sécurité privée Assistants Caissiers CDI Aide comptable CDI Magasinier CDI Vendeurs, euses CDI Agent de sûreté CDI Autres Aide ménagère CDI Mécanicien CDI Créations d'entreprise Chefs d'entreprise Nombre de concernées 4 1 1 1 1 5 2 1 1 personnes 3 1 1 2 2 1 1 1 2 1 1 2 1 1 1 2 5. Opportunités et freins à la professionalisation: La notion de métier de la médiation Le rapport du laboratoire Printemps, chargé d'apprécier la réalité de la construction de "métiers" de la médiation sociale, conclut négativement, pour le moment, notamment du fait de la multiplicité des acteurs et des logiques en jeu, et de l'absence de références partagées, tant du côté institutionnel que du côté des jeunes, qui tendent à répondre individuellement à l' "injonction" de professionnalisation qui leur est faite. D'autres rapports sont moins péremptoires, et s'ils expriment un doute quant à l'existence d'un métier proprement dit, ils reconnaissent la réalité d'une fonction. 72 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Le groupe de travail interministériel sur les emplois dits de médiation sociale a proposé en juin 2001 un cadrage de ces fonctions, notamment pour celles qui s'exercent dans les collectivités locales. Le groupe aborde la question de la réforme des statuts de la fonction publique territoriale, de la formation (en mettant l'accent sur l'urgence de la construction de filières complètes, outre le CAP et le CFP AMIS existant), du financement... Bref, il traite de l'ensemble des moyens à mettre en oeuvre pour véritablement structurer ces activités, à la fois en les incorporant aux cadres existants et en aménageant ces cadres. Il est évident qu'en l'absence de progrès de ce cadrage, il sera plus difficile de parler de professionnalisation des jeunes comme des activités. C'est là une question qui déborde largement le cadre de l'ADEMN. Pérennisation Au départ, nombre de jeunes sont entrés à l'ADEMN avec l'espoir de trouver un poste fixe dans l'un des organismes partenaires et clients, représentés au conseil d'administration, que cet espoir s'appuie ou non sur des indices tangibles (en entretien d'embauche). Le simple fait que de grosses structures publiques ou en délégation de service public soient au CA peut nourrir ce type de projet. Or, si certains jeunes ont effectivement obtenu des postes dans ces structures, les possibilités d'accès sont loin de pouvoir répondre à toutes les attentes. On peut se demander si cela ne crée pas une frustration assez tôt pour les jeunes, et si cela n'opère pas comme un frein à la professionnalisation. La diversification des activités de l'ADEMN et le développement d'un projet propre, visible et crédible représentent peut-être une opportunité pour que les jeunes puissent projeter un avenir à l'ADEMN et se représentent eux-mêmes mieux dans l'exercice d'un métier spécifique. Rôle du collectif On n’a malheureusement pas pu étudier sérieusement la question du rapport des jeunes au collectif à l’ADEMN, ni d’ailleurs à leur fonction. Cela aurait supposé une toute autre étude. Nous n’avons sur le sujet que les quelques éléments d’appréciation apportés par la Direction de l’ADEMN, qui relate un rapport très difficile au départ avec les jeunes (« principalement sur du disciplinaire ») et une attitude des jeunes très revendicative, mais trop et mal d’après la Direction, car les jeunes sont plus revendicatifs que les plus engagés des syndicalistes dans d’autres entreprises… ce qui rejoint des observations faites par d’autres porteurs de projet. Par ailleurs l’ADEMN pointe une tendance des jeunes à la « solidarité négative », c'est-à-dire essentiellement pour se couvrir mutuellement en cas de faute, au milieu d’un individualisme dominant. Cependant, les revendications ont permis la signature d’un accord d’entreprise, alors que l’ADEMN n’adhérait à aucune convention collective, ce qui, en dehors de la normalisation que cela suppose, aurq sans doute permis un apprentissage du collectif pour les jeunes les plus impliqués au moins. Il est intéressant de noter à ce sujet les interrogations de la direction de l’ADEMN sur sa propre capacité à fournir le cadre propice à l’atteinte des objectifs de professionnalisation : en particulier, le fait que l’ADEMN soit, dans les termes d’un membre de la Direction, une création « artificielle », surtout du fait de l’opportunité des emplois jeunes, avec ce que cela entraîne comme absence de confrontation au quotidien avec des salariés plus âgés par exemple, hormis ceux de la hiérarchie ; ou le fait que ces activités impliquent une grande volatilité des équipes et peu de rencontres avec la hiérarchie ; ou le fait que tous les jeunes, recrutés sur un laps de temps très court, se retrouvent en même temps dans les mêmes problématiques (stabilisation – installation personnelle permise par un emploi stable), ce qui ferait que les « angoisses » des uns et des autres se télescopent… 6. Ancrage dans l'économie sociale: Comme l'indiquent clairement ses documents de présentation, les prestations sont effectuées dans un cadre institutionnel et en réponse à une commande de ses administrateurs (institutionnels et entreprises – ce qui est logique, vu la manière dont l’ADEMN a été créée), même si l'initiative peut également venir de l'association. En ce sens, l'ADEMN semble pour 73 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives l'instant encore éloignée d'une logique d'économie sociale. Il nous semble cependant que la diversification des activités et des partenaires tend à renforcer le projet propre de l'ADEMN, ce qui devrait avoir des conséquences positives pour la professionnalisation des jeunes. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? Professionnalisation: c'est l'un des objectifs prioritaires de l'initiative, qui a mis en place pour cela une formation qualifiante ainsi qu'un système d'évaluation et de management. La professionnalisation se heurte néanmoins à plusieurs types de difficultés: d'une part l'activité même de médiation sociale ne constitue pas encore une profession. D'autre part les progressions professionnelles sont limitées: on a d'une part les agents, d'autre part les chefs d'équipe. La diversification d'activités prévue pourrait permettre de réfléchir à une mobilité horizontale des jeunes. Enfin la structure est elle-même toujours en construction - mise en place d'un accord collectif en partie grâce à la pression des jeunes, même si cette pression a pu prendre des formes inadéquates aux yeux de la Direction; recherche d'autonomisation; rapports non clarifiés avec les institutions et entreprises représentées au Conseil d'Administration... Toutes ces incertitudes pèsent sans doute sur le rapport avec les jeunes, et il semblerait qu'une partie importante de l'incertitude règnante soit transferée directement sur les jeunes. Le manque de définition du projet et les tensions que la structure doit gérer ne facilitent pas, sans doute, la construction des repères dont les jeunes salariés ont besoin pour envisager une professionnalisation. Il s'agit néanmoins d'une initiative qui apparaît comme très riche, et notre enquête est trop limitée pour faire un véritable diagnostic. 74 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 3. Espagne (Catalogne) 75 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Catalogne Can Ensenya Julio Martinez, Directeur général Carretera Alta de Roquetes, S/N 08033 Barcelona (34) 93 427 77 50 [email protected] Bâtiment Public mixte Chômeurs longue durée, revenu minimum Début de l’activité en 1976. SAL* créée en 1985. Groupe créé en 2000. Groupe (SAL, centre spécial d’emploi, centre occupationnel atelier protégé-, ...) 1. L'organisation: Budget, Services, RH Can Ensenya est créé en 1977 comme atelier de thérapie par le travail pour handicapés psychiques. L’une des premières expériences de travail est la réhabilitation d’une ancienne “masía” abandonnée (un mas), cédée par le district de Nou Barris à Barcelone. Cette expérience inaugure la collaboration avec l’administration municipale et le principe de travail de l’association : thérapie par le travail réel grâce à un encadrement par des professionnels du bâtiment, puis en mécanique (atelier de serrurerie). En 1985 est créée la SAL*, avec un personnel de 18 handicapés psychiques et 14 techniciens et ouvriers. le choix de cette forme juridique de type coopératif convient particulièrement à ce projet d’utilité sociale, mais ayant une activité économique. A partir de 1988-9, l’organisation commence à collaborer au plan européen, dans le cadre des initiatives communautaire, ce qui favorise la formalisation de son expérience et de sa méthodologie et l’élargissement de son public (publics de personnes marginalisées). Dans le cadre du programme INTEGRA (1992-1997), la SAL développe toute une nouvelle méthodologie : - recherche de gisements d’activité ainsi que d’entreprises prêtes à embaucher des personnes passées par des parcours d’insertion à Can Ensenya; - formation de formateurs et responsables de projets sur les différents secteurs d’activité; - mise en oeuvre de formations professionnelles dans ces secteurs, - et création de micro-entreprises (auto-emploi). Sur la période, ce sont 250 personnes qui ont été formées, dont 50% ont pu accéder à un emploi, et 10 micro-entreprises de services (jardinage, nettoyage, recyclage, video...) ont été créées. Aujourd’hui 8 de ces entreprises fonctionnent toujours, et ont augmenté leur personnel de 20% environ. Plus de 75% des personnes insérées ont toujours leur emploi. Parallèlement, la SAL développe ses marchés et en 1995, devient le premier centre spécial d’emploi* à obtenir un contrat de sous-traitance pour la réparation et l’entretien de logements sociaux de l’entreprise publique ADIGSA. Depuis Can Ensenya est entrée dans une phase de consolidation sur le marché du bâtiment (réhabilitations, entretien, petits chantiers) et des transformations métalliques tout en continuant à prospecter de nouvelles activités. 76 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Dans le but de clarifier son positionnement économique, la société a opté pour un montage juridique différent en 2000, en commençant à séparer l’activité économique de l’activité d’insertion. Une Fondation est en train d’être créée pour regrouper ces activités et bénéficier de subventions sans que cela soit perçu par les professionnels du secteur comme une concurrence déloyale. La Fondation emploiera 40 personnes de l’actuelle SAL, ainsi que le personnel du Centre Occupationnel et d’autres services (par exemple suivi des personnes handicapées, passées par Can Ensenya et aujourd’hui en préretraite). Une nouvelle société de construction a été créée en 2001, CECON, pour la construction de bâtiments neufs, tandis que la SAL est spécialisée dans la réhabilitation et l'entretien. Un département "projets" développe des projets qui seront ensuite intégrés à l'activité des entreprises ou donneront lieu à la création de nouvelles entreprises.Ainsi l'API social est un projet immobilier pour personnes affectées de handicap. L'organigramme du groupe qui est en train de prendre forme est le suivant: Conseil Général du groupe Can Ensenya CA de Can Ensenya Réhabilitation Direction des travaux de rénovation et entretien CA CECON de Collège des membres Fondation Direction des travaux de construction Direction de projets DISKANET, BULDER, API social Direction des C.E.T.* C.O.* CAPLA (centre de suivi post-travail) Responsable de projets d'insertion Service de SCAPS (service social) NB Le groupe emploie aujourd’hui environ 140 personnes et 56 personnes sans contrat de travail (handicapés psychiques du centre occupationnel - le contrat est passé avec leurs familles). La structure actuelle et en cours de transformation du groupe est la suivante: Établissements SAL Société de construction Fondation (en cours) Centre Occupationnel Centre de suivi post-travail Personnel 92 5 Regroupera les personnes du Centre Special d'Emploi (CET) de la SAL, ainsi que le centre occupationnel et le centre de suivi des pré-retraités 10 salariés + public (non salarié) de 56 personnes 1 salarié La SAL est positionnée sur les secteurs suivants: - construction (65 salariés, dont 25 en insertion) - transformations métalliques (15 salariés dont 13 en insertion - handicapés): Centre Spécial d'Emploi - administration et encadrement (12 salariés: 2 Directeurs, 1 responsable administratif, 3 administratifs, 1 architecte, 3 chefs de chantier, 1 psychologue, 1 responsable de l'insertion) Les postes se répartissent de la manière suivante: 77 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Type de poste Postes de direction, gestion et secrétariat Postes d'encadrement technique Base de données d'initiatives Nombres de Postes et intitulé exact 2 Directeurs 1 responsable administratif 3 administratifs 1 architecte 3 chefs de chantier 40 ouvriers de premier, second et troisième degré et ouvriers polyvalents (7 ou 8) Contrat, heures de travail, durée Travailleurs associés Contrat permanent 1 contrat permanent + 2 pour "travaux et services"* tous à temps complet Contrat commercial professionnel 2 travailleurs associés; 1 contrat pour travaux et services qui va passer à permanent tous à temps complet: soit contrats permanents, soit contrats pour travaux et services. Subventionnement éventuel du poste 1 chef d'atelier (transf. métalliques) 1 contremaître (trans métalliques) Postes d'encadrement social 1 psychologues 1 chargé d'insertion Postes d'insertion 25 aides-maçonss et ouvriers de second et troisième degré 13 ouvriers du Centre spécial de travail (aides, ouvriers de 1ère et 2nde catégorie) Travailleuse-associée Contrat pour travaux et services Contrats pour travaux et services (pour 8 ou 9, de 1 an, pour les autres, jusqu'à 3 ans) N/A Subv. 65% sécurité sociale lorsqu'il y a un rapport de l'assistante sociale (c'est à dire pour 7 ou 8) Exonération totale des charges patronales Les ventes totales du groupe s'élève à 3.906.000 € en 2001. Les subventions sont d'environ 300.000 €, et représentent donc moins de 10% du total des sources de revenu. Il y a un accord collectif d'entreprise, qui est différent de l'accord de branche de la construction; meilleur pour le temps de travail: il prévoit 1597,5 heures par an pour les handicapés et 1738 pour les autres. Dans la construction le nombre d'heures travaillées par an est de 1800. Mais moins bon pour les salaires: le salaire des personnes en insertion est de 140.000 ptas nettes par mois, soit environ 840 € (c'est à dire plus bas que le salaire de aidemaçon dans le secteur de la construction). 2. Personnes en insertion - professionalisation Les personnes en insertion ont entre 18 et 50 ans: les moins de 30 ans représentent 40% du total, et les plus de 45 ans, 20% - il s'agit de chômeurs de longue durée. 40% viennent de minorités thniques (gitans) et du Maghreb. Il y a parfois des handicapés physiques, mais il faut que leur handicap (par exemple surdité) soit compatible avec les professions du bâtiment. Les handicapés physiques et psychiques sont plutôt accueillis au sein des structures de Centre Spécial d'Emploi (CET), et du Centre Occupationnel (CO). Il n'y a pas de travail de professionnalisation avec eux: il s'agit de leur donner une activité, et un revenu (pas de contrat de travail dans le centre occupationnel). 3. Étapes de professionalisation Étape 1: Sélection Les personnes sont référées par les services sociaux (en particulier par les services sociaux des quartiers du programme Posa't a Punt de la Generalitat de Catalogne), mais il viennent 78 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives également par contact direct. Le responsable d'insertion est chargé de la sélection quand elle est simple, et se fait aider au besoin par la psychologue. Même si l'entreprise choisit ses salariés en insertion parmi les "publics" des services sociaux, elle veille à ce que les personnes puissent "répondre" dans un cadre professionnel normalisé. Le travail se faisant en équipe, il y a en outre une sélection par rapport aux profils manquant dans l'équipe et par rapport au chef de chantier. Il s'agit donc d'une sélection sur profil de poste et qui tient largement compte des besoins de l'entreprise. La période d'essai est de 15 jours. Le recrutement en fin de période d'essai n'est pas automatique. Étape 2: Apprentissage du métier par exercice direct et formation continue L'organisation du travail est faite de manière à garantir un apprentissage de la vie au travail. En particulier, tous les matins, il y a une réunion de l'ensemble du personnel de la SAL pour la distribution des tâches. Cela permet aussi d'être au courant de l'activité des collègues. Les personnes en insertion reçoivent une formation d'adaptation au poste, plus ou moins longue en fonction du poste. Pour être aide-maçon, il suffit d'une induction de deux mois.Pour maîtriser les techniques de réhabilitation, une certaine polyvalence est nécessaire (eau, gaz, électricité, menuiserie, .....): un itinéraires d'insertion/formation de un an et demi à deux ans est prévu à cet effet. La formation au poste est assurée par les ouvriers polyvalents permanents de la structure. Certains sont préparés à ces tâches pédagogiques par des groupes de pratique avec la psychologue. Les personnes en insertion participent, comme tous les salariés de la SAL, aux formations continues organisées par l'entreprise. En 2001, 4 heures de formation sur les risques professionnels ont été imparties à l'ensemble des ouvriers de l'entreprise de construction. Le budget total de la formation en 2001 a été de 30.000 €, qui ont financé cette formation ainsi que des formations individualisées pour l'équipe de direction. En 2002 étaient prévues 70 heures de formation à l'environnement, et 20 heures sur la prévention des risques professionnels. Ces formations sont assurées par des formateurs externes de la FESALC, Fédération Catalane des SAL, secteur entreprises d'insertion, qui perçoivent des financements du FORCEM*, le fonds espagnol de formation continue. Parfois les formateurs viennent des entreprises chargées d'auditer les travaux. Outre la formation technique, le responsable d'insertion fait un suivi des personnes en insertion avec un système d'évaluation interne des attitudes, compétences et des "relations". Tous les 15 jours, un bilan est fait de la progression de chacun. Étape 3: Évolution dans l'Entreprise Chaque année 4 ou 5 personnes en insertion passent sur des postes fixes d'ouvriers dans l'entreprise. En effet, la Société Anonyme de Travail fonctionne comme une coopérative: elle ne peut accueillir plus de 15% de personnes en contrats de travail salarié. Dès que le nombre de personnes salariées mais non membres dépasse 15%, le conseil d'administration se réunit et propose une augmentation du nombre de travailleurs membres. Par ailleurs, les personnes changent de poste et gravissent les échelons en fonction des besoins de la production. Si elles donnent satisfaction dans leur nouveau poste, elles y restent, sinon elles reviennent à leur ancien poste. Il n'y a pas de préparation spécifique à une progression professionnelle. 4. Accès à l'emploi sur le marché "régulier" du travail Chaque année, le taux d'insertion dans des entreprises classiques est de 75%. Aucun suivi n'est organisé pour l'insertion externe, car l'entreprise estime que ce n'est pas son rôle. Elle ne reçoit aucun financement public pour un tel suivi. De ce fait, nous n'avons pas de données sur les types de contrat obtenus ni sur la durée. 79 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 5. Opportunités et freins à la professionalisation Opportunités: la durée (3 ans) du parcours d'insertion, les contrats avec l'entreprise publique ADIGSA. Obstacles majeurs: - Les jeunes ont une idée de leur insertion professionnelle différente de celle des personnes plus âgées. Il est difficile de parler avec eux de professionnalisation, car ils n'ont pas de vision à long terme, et cherchent moins à apprendre un "métier", contrairement aux "pères de famille". - Il faut également souligner que le secteur de la construction lui-même est en train de perdre la notion de métier: avec les contrats de sous-traitance en chaîne et le recours à une maind'oeuvre exploitée et peu formée, l'état des bâtiments neufs est souvent déplorable, par exemple. Dans un tel contexte, on peut de moins en moins parler de professionnalisation. Il est justement fait (de plus en plus) appel à Can Ensenya dans le cadre de la "garantie décenale" du fait de ce mauvais état des bâtiments. De même, il y a de plus en plus de travail pour la révision des nouvelles constructions: en un an, trois fois plus de contrats, ce qui est assez révélateur du peu de soin des premiers travaux. Dans ce cadre, Can Ensenya, entreprise d'insertion, produit un travail plutôt de meilleure qualité que les entreprises classiques. - C'est pour cela, entre autres, qu'il est souhaitable de créer plus d' "entreprises sociales". 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire De manière indirecte, on a le sentiment que le Directeur de Can Ensenya pense que, dans le bâtiment au moins, les entreprises sociales peuvent apporter un plus de qualité par rapport aux opérateurs classiques, du fait du suivi plus attentif des ouvriers et du taux élevé d'encadrement, ainsi que d'une rotation moins forte du personnel. De manière plus globale, l'expérience de Can Ensenya montre qu'il y a de bonnes possibilités de création d'entreprises sociales, sur de nouveaux créneaux et après étude de marché: il ne s'agit pas de faire de l'insertion pour l'insertion, ce qui se traduirait en impasse au final pour les personnes accompagnées, mais de vérifier l'existence de marchés au préalable puis de monter les entreprises. En outre Can Ensenya participe à un projet européen de conception et construction de logements "soutenables" sur le plan énergétique (projet VISES), pour des populations défavorisées (loyers très bas), et pouvant offrir des possibilités de travail aux futurs habitants. Il y a donc là en développement un concept d'économie sociale intégrée. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? Professionnalisation: oui, en partie, dans la mesure où le parcours d'insertion mis en oeuvre dans la construction, pour des personnes non handicapées, aboutit à l'insertion de certains sur des postes stables de travailleurs membres de la société anonyme de travail (4 ou 5 par an aur un total de 20 personnes non handicapées en insertion) La politique de qualité que la direction tente de mettre en place dans l'entreprise est également un facteur de professionnalisation, dans la mesure où l'entreprise favorise l'insertion sur la durée (3 ans), la stabilité de ses ouvriers, et organise un encadrement important. La formation se fait surtout au poste de travail. Néanmoins une grande attention est donnée à la formation comme support de lutte contre les risques de la profession, ce qui est appréciable dans un secteur très exposé. La formation s'adresse à tous les ouvriers sans distinction. Le budget formation reste toutefois assez réduit (moins de 1% du CA). Cependant l'entreprise n'applique pas l'accord collectif de la construction et rémunère moins ses salariés (qui ont également un temps de travail légèrement plus bas). 80 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives La Fageda Catalogne Cristobal Colón, Directeur gérant Mas Els Casals, S/N Santa Pau CP 17811 (Girona) Entretien espaces verts, Produits laitiers [email protected] (34) 97 268 03 42 Coopérative créée en 1982. Centre Spécial de Travail (CET*) Handicapés moteurs et psychiques Centre spécial de travail 1. L'organisation: Budget, Services, RH La coopérative La Fageda est née de la volonté de dix personnes handicapées (physiques et psychiques) et de leurs familles de rechercher une insertion professionnelle leur permettant d'éviter une hospitalisation. Hébergés dans les locaux d'un couvent d'Olot, ils commencent à travailler pou l'industrie textile locale et rapidement montent la coopérative, avec l'appui de C. Colón, psychologue. Au départ, il s'agit d'effectuer une sous-traitance pour les industries locales, puis la croissance du nombre de demandes d'insertion dans la coopérative amène les premiers coopérateurs à redéfinir les conditions de leur activité. Ils se spécialisent sur le jardinage et commencent à répondre aux appels d'offre d'entretien des espaces verts dans différentes communes. Ils remportent ainis plusieurs contrats, y compris l'entretien du Parc Naturel de la zone volcanique de la Garrotxa. Cette partie de l'activité de la coopérative s'est maintenue jusqu'à aujourd'hui. Mais le choix de se positionner comme acteur sur le marché, tout en maintenant l'objectif social, exige de rechercher des créneaux d'activité à plus forte valeur ajoutée, sur lesquels offrir des produits de qualité que les consommateurs acquièrent sans rien savoir de l'objectif social de la coopérative. Le choix se porte sur les produits laitiers. Au départ, il s'agit simplement de production laitière, mais celle-ci est rapidement confrontée aux quotas européens, d'où le franchissement d'une autre étape et le positionnement sur les produits laitiers élaborés. La formation acquiert alors une grande importance. La coopérative a sa propre production de lait, effectue le traitement, fabrique les produits dérivés (yaourts,..) et assure la commercialisation auprès des grande surfaces. En outre elle assure le traitement des purins, et a un laboratoire de contrôle de sa production. La coopérative est certifiée ISO-2001. Aujourd'hui, la coopérative fabrique 400.000 yaourts par semaine, principalement pour le marché catalan. Malgré ce positionnement clair sur le marché, l'objectif premier de la coopérative continue d'être de permettre à des personnes handicapées d'éviter l'hospitalisation et de s'insérer professionnellement. A ce titre, elle bénéficie des subventions aux Centres Spéciaux de Travail (CET*): 12.000 € par nouveau poste créé, 50% du salaire brut et 100% des cotisations patronales de sécurité sociale. La plupart des personnes handicapées travaillant à la Coopérative sont travailleurscoopérateurs. Ce modèle permet à la fois une co-responsabilité sur le projet et une intégration professionnelle complète. Enfin, récemment, la coopérative a fait construire et adapter des logements pour certains de ses travailleurs (une quarantaine). La coopérative emploie aujourd’hui 104 personnes. La structure actuelle est la suivante: 81 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Services Services centraux Jardinage et culture forestière Élevage bovins Elaboration desserts lactés Base de données d'initiatives Personnel 7 35 14 40 Dont personnes handicapées -29 10 23 Le budget total est de 4.190.040 €. Les subventions représentent 9,5% du budget. La coopérative a choisi pour cette enquête de présenter son secteur de jardinage. Pour ce secteur, la répartition du personnel est la suivante: Type de poste Postes de direction, gestion et secrétariat Postes d'encadrement technique Nombres de Postes et intitulé exact -- Contrat, heures de travail, durée -- Subventionnement éventuel du poste Responsable 5 Moniteurs Indéfini à temps complet Indéfini à temps complet Non Non Aides jardiniers ("peones" ) Indéfinis à temps complet Subvention CET correspondant à 50% du salaire minimum interprofessionnel et 100% des cotisations patronales. Postes d'encadrement social Postes d'insertion Il y a un accord collectif des ateliers pour les handicapés psychiques de Catalogne, auquel souscrit la coopérative, afin de refléter les postes de moniteurs et plus généralement liés au travail social. Le niveau salarial des aides jardiniers est semblables à ceux du secteur. 2. Personnes en insertion Les personnes qui arrivent à la coopérative et vont travailler dans le secteur du jardinage passent d'abord par un stage de formation professionnelle: en 2000 il y a eu 13 stagiaires, dont 2 femmes. Les âges sont très répartis: 23% avaient moins de 25 ans, 32% entre 25 et 30 ans, 30% entre 30 et 45 ans, et 15% entre 45 et 55 ans. La majorité (54%) n'ont aucune qualification, mais 2 personnes avaient le certificat de scolarité, 2 une formation professionnelle de base, 1 un diplôme technique et 1 une licence universitaire. 3. Étapes de professionalisation Étape 1: Sélection Les personnes qui arrivent à la Fageda sont de la "comarca" (territoire administratif plus petit que la province), et sont toutes des handicapés reconnus comme tels par le Département social du gouvernement catalan. Ils sont orientés par les services sociaux (consortium de coordination des services sociaux de la Comarca). La sélection est effectuée dans la coopérative par le psychologue, l'assistant social et l'encadrant. La personne est affectée à un poste de travail en fonction du diagnostic de sa situation plus que de profils de poste (ce sont tous des postes d'exécution, la seule question est de savoir si un poste plus physique et en plein air convient mieux ou si les postes en usine sur les produits laitiers sont plus appropriés) Étape 2: Formation Les personnes recrutées pour l'activité de jardinage et d'exploitation forestière passent tout d'abord par une formation financée par le Département de formation "occupationnelle" de la Generalitat (formation des demandeurs d'emploi). La formation mène à un diplôme reconnu par la Generalitat. 82 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Il s'agit d'une formation de base pour la préparation à un emploi d'aide jardinier. Elle consiste en 130 heures de théorie et 190 heures de pratique (60%). La pratique s'effectue évidemment à la coopérative. Les stagiaires reçoivent une aide financière pour couvrir les déplacements et les frais (Generalitat), mais continuent dans leur statut antérieur (chômage, allocation handicapé) Dans la formation organisée en l'an 2000, 9% des stagiaires étaient bénéficiaires du PIRMI et 91% handicapés physiques ou psychiques. Tous les stagiaires sont appelés à travailler ensuite dans la coopérative. En l'an 2000, 11 sur 13 sont restés. Étape 3: Évolution dans l'Entreprise Les personnes formées passent ensuite dans la coopérative, sur des postes d'aides-jardiniers en contrat d'un an, puis deviennent membres de la coopérative. Ils continuent à y être formés, mais sur le poste de travail, par le responsable de l'activité qui a reçu une formation de formateurs. Le nombre d'heures de formation continue est d'environ 4 heures par semaine. 4. Accès à l'emploi sur le marché "régulier" du travail Non prévu. 5. Opportunités et freins à la professionalisation Il ne s'agit guère de professionnalisation: les personnes sont sur des postes d'exécution et n'évoluent que rarement. En revanche elles bénéficient d'un contrat stable et d'un encadrement important. 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire - Par sa structure démocratique et son appartenance aux réseaux coopératifs. Par son engagement envers les handicapés psychiques et sa volonté d'offrir des réponses pour les personnes handicapées du territoire (comarca). Par sa double finalité (produits de qualité, vendus sans référence à l'objectif social) et d'insertion. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? On ne peut guère parler ici de professionnalisation, ce qui est en partie dû au type de public accueilli, et en partie à l'organisation interne de la coopérative. Il s'agit d'une initiative d'insertion, mais qui fournit des opportunités d'emploi stable et une possibilité de participer à la vie collective en étant membre. Cependant, vu les perspectives commerciales, la bonne santé de la coopérative et l'implantation d'un processus de qualité, il semblerait qu'une approche plus professionnalisante de l'insertion pourrait être mise en place, quitte à ouvrir la coopérative à d'autres catégories de personnes en difficulté sur le marché du travail. 83 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Catalogne Fundació ENGRUNES Diego Arias Rejón, Président C/Temple, 13-15 08038 Barcelona Entretien espaces verts, Construction [email protected] (34) 93 223 27 29 Fondation privée d'initiative sociale créée en 1982. Publics très divers (jeunes sans qualification, mères célibataires, immigrants etc.) Entreprise d'insertion (EI non reconnues en Espagne) 1. L'organisation: Budget, Services, RH La Fondation Engrunes est née en 1982 de la communauté chrétienne de la Paroisse de San Mateo, dans un quartier de la banlieue de Barcelone, dans un esprit de "faire avec les pauvres" au lieu de faire "pour". Les "pauvres", ce sont les sans-abri, les mendiants, ceux qui vivent et dorment dans la rue. Depuis 1982, la Fondation Engrunes est passée par trois étapes dans son approche du travail 4 avec les "pauvres" : - une première étape "occupationnelle" ( ocupacional) de 1982 à 1992: ni les bénéficiaires ni les promoteurs n'ont de contrat de travail. Il s'agit avant tout de favoriser l'insertion sociale des bénéficiaires au moyen d'un accueil, d'actions de motivation, de formation "compensatoire", et de réhabilitation thérapeutique; - une deuxième étape dite de support de travail (laboral) de 1992 à 1996: en parallèle des actions menées au titre de l'accueil social ou occupationnel, les personnes (tant les bénéficiaires que les promoteurs) ont des contrats de travail sur des postes dans les centres de tri (entreprises protégées ou d'insertion) de la Fondation. On peut parler alors de professionnalisation de la structure. - Une troisième étape dite d' "insertion" à partir de 1997 et jusqu'à aujourd'hui, où l'ensemble des bénéficiaires, qu'ils soient dans les centres de tri, dans les boutiques ou les points verts, ont des contrats de travail et, pour ceux qui ont un contrat d'insertion (au sens d'Engrunes, voir ci-dessous), l'objectif principal est l'insertion externe sur le marché du travail. Le travail est considéré comme un outil de réalisation personnelle. Le temps de travail chez Engrunes doit donc permettre l'acquisition d'attitudes professionnelles et l'auto-suffisance personnelle, ce qui doit faciliter l'insertion sur le marché du travail, ou, dans les cas où les personnes rencontrent des difficultés particulières, la permanence dans des entreprises protégées, créées par la Fondation Engrunes elle-même. La Fondation Engrunes élabore avec chaque personne un contrat d'insertion, qui est un "pacte" personnel entre la Fondation et chaque bénéficiaire, où sont fixés les objectifs à atteindre, les moyens et une indication de durée du parcours. 4 Voir www.engrunes.org 84 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives La Fondation Engrunes a clairement une finalité d'insertion sociale et de sécurité économique, l'emploi et le travail étant des supports de cette insertion et de cette autonomie. La professionnalisation n'est pas un objectif affiché de cet organisme, néanmoins certains mécanismes permettent à une partie des personnes employées d'envisager une progression professionnelle, comme on verra plus loin. La Fondation est dirigée par un "Patronato", comme toute Fondation, constitué d'une douzaine de personnes dont certaines travaillent à Engrunes et d'autres sont externes. Les décisions stratégiques sont prises lors de 2 réunions par an, puis la direction est déléguée au directeur général. Le budget total était de 2.407.800 € en l'an 2000.Les subventions de fonctionnement représentent 11%. Depuis 1997 la structure a décidé de ne plus dépendre autant des subventions et le plus gros de son budget est aujourd'hui son chiffre d'affaires sur des prestations dans le cadre de marchés publics de sous traitance. La structure actuelle est la suivante: Services Services centraux Personnel 9 salariés 2 bénévoles 16 salariés 2 bénévoles 4 salariés 1 bénévole 34 salariés 49 salariés 1 salarié 1 bénévole Services "Zone Franche" Boutique (Vente d'occasion) Construction Service Environnement San Cugat Boutique (Vente d'occasion) San Cugat Au total, un personnel de 113 personnes, dont 41 postes d'insertion en 2000. Aujourd'hui il y a 65 postes d'insertion (le nombre de personnes passant sur ces postes au cours d'une année est plus important, environ le double) Plus spécifiquement les postes ont les caractéristiques suivantes: (chiffres année 2000) Type de poste Nombres de Postes et intitulé Contrat, heures de travail, exact durée Postes de direction, gestion 4 postes de direction Contrats pour travaux et et secrétariat services* 40 heures par semaine Postes d'encadrement 10 techniciens et Contrats pour travaux et technique administratifs services* 40 heures par semaine Postes social d'encadrement 1 Travailleur social 11 Educateurs et animateurs Postes d'insertion Autres Contrats pour travaux services* 40 heures par semaine 41 Contrats pour travaux services* 40 heures par semaine 46 Chauffeurs, contremaîtres Contrats pour travaux et encadrement services* 40 heures par semaine Subventionnement éventuel du poste Non Non et Non et Oui: article 28 de la loi 55/99*. et Non La Fondation a son propre accord collectif (DOGC 3201 du 9/8/2000), qui offre des conditions un peu inférieures à l'accord du secteur. La Fondation explique cette différence par la volonté de "motiver" les personnes en insertion à rechercher un travail à l'externe. Cependant, sur les chantiers de sous-traitance publique dans le secteur de la construction, l'entreprise est obligée d'appliquer l'accord collectif du secteur, ce qu'elle vit mal car selon elle cela introduit des distorisons entre les salaires des différentes personnes, qui ne se justifient pas par la nature du travail effectué. 85 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Par exemple un aide (peón) touche 120.000 ptas par mois dans l'accord collectif d'Engrunes (720 €). Il toucherait 140.000 (840 €) dans l'accord collectif du recyclage. Il touche 160.000 ptas (960 €) dans l'accord collectif du bâtiment. L'ensemble du personnel, y compris le Directeur, est en contrat temporaire (pour travaux et services). 2. Personnes en insertion - professionalisation La Fondation emploie des personnes de plus de 18 ans, et autonomes physiquement, en situation "évidente" de marginalisation, pour des raisons personnelles ou sociales, ayant perdu leur emploi ou n'ayant jamais eu de travail, et qui ont également des difficultés pour accéder à des cours de formation professionnelle; et affectées parfois par d'autres difficultés comme l'alcoolisme, la drogue, la grande pauvreté. La Fondation indique qu'elle accueille d'autres personnes avec d'autres "carences" personnelles. La Fondation "cible" plus particulièrement les personnes: - au chômage, rencontrant des difficultés pour accéder à un nouveau poste et courant le risque de perdre leur autonomie économique; - les personnes en "troisième grade" pénitentiaire (semi-liberté) - les jeunes adultes provenant de la Direction Générale d'Aide à l'Enfance, en phase d'insertion socio-professionnelle; - et les bénéficiaires du PIRMI*. Plus particulièrement, les mères célibataires et les sans-abri. 3. Étapes de professionalisation Étape 1: Sélection Les personnes qui arrivent à la Fondation proviennent : - de la Direction Générale des Services Pénitentiaires - de la Direction Générale d'Aide aux Mineurs (Plan pour les + de 18 ans) - du programme Pauvreté de la Mairie de Barcelone - des Services Sociaux d'autres Mairies - du programme Apprendre à Apprendre* - de l'Institut Gaudi*. Lorsqu'un poste se dégage dans la Fondation, cela est communiqué aux services sociaux qui travaillent avec la Fondation (pour le secteur de la construction en général ils appellent les services pénitentiaires et la direction générale d'aide à l'enfance). Deux entretiens ont lieu, l'un pour évaluer les compétences de la personne, l'autre pour évaluer sa situation sociale. Entre deux personnes qui se présentent, c'est celle qui a le plus de difficultés qui est choisie. Étape 2: L'induction dans la Fondation - - - Un premier entretien a lieu avec le gérant et les techniciens: description du poste de travail; explication des caractéristiques et spécificités de l'entreprise; présentation des responsables de l'équipe d'accueil; fixation d'objectifs de formation. Un premier entretien a lieu également avec l'assistant social qui élabore et évalue les bases et les objectifs professionnels, formatifs, personnels et socials et les moyens de suivi, avec chaque personne; Un contrat de travail est établi; Formalisation et signature d'un engagement personnel après 15 jours d'essai. Étape 3: Parcours d'insertion dans l'entreprise - Rôle de la formation Le parcours d'insertion a une durée qui tourne en général autour de trois ans. Le contrat de travail est un contrat de type Travaux et Services déterminés et bénéficie des avantages de la loi d'accompagnement (voir loi 55/99 mentionnée plus haut). La formation est de nature pratique et a lieu principalement sur le temps de travail. 86 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Les tuteurs sont les ouvriers-instructeurs qui encadrent les équipes. Y participent également le gérant, les techniciens du secteur, l'assistant social et diverses personnes de la structure. Les techniciens sont également responsables d'assurer la production sur les chantiers. La formation consiste, à 80%, en apprentissage du métier et à 20% en "compensation et acquisition d'habitudes personnelles considérées comme nécessaires pour trouver un emploi". La formation représente au total environ 40% des heures de travail. Dans le secteur de la construction, la formation au poste de travail est reconnue et valorisée. Ce n'est pas le cas dans le secteur du recyclage. La formation se fait en petits groupes de 4 ou 5, pour ce qui est de la formation sur le temps de travail. Les sessions individualisées d'approfondissement professionnel et d'amélioration des habitudes personnes se font en dehors du temps de travail (Habitudes, autonomie personnelle, estime de soi, hygiène, repérage temps-espace, alimentation, logement, vie commune, travail en équipe). Un plan de suivi personnalisé est élaboré par l'ensemble de l'équipe de formation. Le taux d'encadrement et la diversité des personnes intervenant en appui de l'insertion puis de la professionnalisation est également un élément important : en 2001, ce sont ainsi 23 personnes qui sont intervenues pour un total de 121 personnes en insertion, soit un taux moyen d'encadrement et d'appui (tous types confondus) de presque 1 pour 5. Étape 3: Évolution dans l'Entreprise Il y a des possibilités d'évolution professionnelle dans l'entreprise. En 2001, 8 personnes sont devenues des "professionnels" de l'entreprise: ils ont un poste de technicien et font également de l'encadrement et de la formation au poste. En outre, l'amélioration de la qualification du travailleur et sa progression à des niveaux professionnels supérieurs est recherchée dans le cadre de l'itinéraire d'insertion, indépendamment du fait que la personne reste ou parte. 4. Accès à l'emploi sur le marché "régulier" du travail C'est l'objectif de la Fondation. En 2001 par exemple, 118 personnes sont passées sur des postes d'insertion. Sur ces 118 personnes: - 41 sont toujours employés par Engrunes; - 40 ont trouvé un travail; - 21 ont achevé leur itinéraire d'insertion mais on ignore leur situation; - 14 ont abandonné; - 1 retraité, 1 décès. De manière assez surprenante (mais c'est également le cas à Can Ensenya), aucun suivi n'est effectué après la sortie de l'entreprise. Dans la mesure où les 40 personnes qui ont trouvé un travail sont sorties avant la fin de leur itinéraire d'insertion, on suppose qu'elles ont trouvé un emploi avec de meilleures conditions que dans l'entreprise d'insertion, mais c'est la seule indication. 5. Opportunités et freins à la professionalisation Il y a de réelles possibilités de professionnalisation dans le secteur de la construction, d'autant plus que les personnes travaillenet sur des chantiers de sous-traitance pour une entreprise publique ce qui est valorisé sur le marché du travail. En revanche dans le secteur du recylage, le passage par l'entreprise d'insertion n'est pas valorisé, et les postes dans le secteur sont des postes d'exécution dans des multinationales, qui ne sont guère professionnalisants eux-mêmes. L'insuffisance des financements, notamment de la formation, sont un frein à la professionnalisation. 87 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire La Fondation se présente comme un outil au service de l'autonomie des personnes et également de la "société", et elle le fait en mettant en regard les coûts qu'elle évite et les apports qu'elle génère, en se fondant sur une approche et un calcul effectué avec la Fondation Olof Palme en 1996 (à noter, le coût évité en termes d'ordre public est de loin le plus considérable des coûts mentionnés...! Mais le document de la Fondation fait remarquer que le coût d'entretien d'un détenu est bien plus considérable encore). C'est une approche particulière, "comptable", de l'économie sociale et solidaire, qui revendique sa place comme outil privé social. Il faut prendre en compte le fait que ce type de calculs sert également à dénoncer l'absence de reconnaissance légal et de cadre de financement des entreprises d'insertion en Espagne. Il vaut la peine ici de mentionner ces calculs: Les dépenses annuelles sont estimées pour l'administration publique pour les personnes prises en charge par la sécurité sociale sur la base d'un coût de 1996 pour un homme, "analphabète formel et fonctionnel, plus de 45 ans, qui a perdu sa famille il y a plus de dix ans et qui a des problèmes d'alcool et surtout de solitude - personne sans abri" (à titre d'indication, ces dépenses sont estimées à 14.172 €). Elles sont également estimées pour les personnes prises en charge au titre de l'insertion sociale par l'administration (10.100 €). Sur cette base, et sur la base de ses propres coûts de fonctionnement et du peu de subventions reçues, la Fondation établit les constats suivants pour 2001: La Fondation Engrunes a évité un coût à l'administration publique pour les 65 personnes continuant en insertion et les 33 personnes replacées sur le marché du travail, de La Fondation Engrunes a encouru une dépense supplémentaire par rapport à une entreprise normale, pour l'accueil de personnes en insertion de 5 La Fondation Engrunes a été "pénalisée" par l'administration publique (charges sociales et intérêts) pour La Fondation Engrunes a reçu indirectement de l'administration (allègements de cotisations et aides pour les personnes au PIRMI) La Fondation Engrunes a reçu directement de l'administration et de la société (oeuvres sociales et particuliers, hors contrats) 1.389.000€ 194.900€ 70.200€ 66.800€ 141.200€ Par ailleurs, la Fondation établit, outre un bilan économique et un bilan social, un bilan écologique de son "apport à la société". Pour 2001, le bilan se présentait de la manière suivante: Matériel recupéré durant l'année 2001: Sous-produit Papier Verre Tissu Bois Produits ferreux Branches élaguées Décombres Autres Kgs 1.518.000 171.000 348.000 2.429.000 653.000 1.048.000 1.875.000 309.000 Bilan écologique: Recyclé Réutilisé Résidus Ramassage 8.301.000 178.000 2.705.000 6.204.700 5 Il est intéressant que la contribution aux charges sociales est perçue comme une pénalisation dans le cas d'une Fondation dédiée à l'insertion. 88 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Les 1.518 tonnes de papier-carton ramassées ont permis un "abattage évité" de 19.974 arbres, une production évitée de 6.380 millions de kw/heure d'électricité, et de 282 millions de litres d'eau. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? ? Professionnalisation: oui, en partie, dans la mesure où le parcours d'insertion mis en oeuvre dans la construction aboutit à l'insertion de certains sur des postes stables de travailleurs en situation de responsabilité dans la Fondation même; il semblerait qu'il y ait un bon taux d'insertion dans la profession à l'externe également, mais on n'a pu vérifier cette impression en l'absence de données de suivi. Il faut distinguer les secteurs de la construction et du recyclage, ce dernier étant si peu professionnalisé lui-même, que l'on ne peut guère parler de professionnalisation dans le secteur. Le fort taux d'encadrement et l'importance accordée à la formation (uniquement au poste) sont des facteurs de professionnalisation. Le manque de suivi est un manque important du dispositif mis en place. Le fait que l'entreprise n'applique pas les accords collectifs s'explique parce qu'elle veut offrir les mêmes conditions à tous ses salariés quel que soit le secteur et parce qu'elle veut les "motiver" à quitter l'entreprise pour des conditions meilleures. Néanmoins, les salaires étant très bas, on peut se demander s'ils permettent aux personnes d'acquérir une autonomie économique et de réellement percevoir qu'elles ont franchi ou qu'elles franchissent une nouvelle étape de leur insertion. Ces salaires très bas sont évidemment dus au manque de financements de l'insertion en Espagne et aux conditions de prix des marchés obtenus. 89 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Catalogne L'Olivera SCCL Pablo Moragas Bouyat, Gestion/adm. La Plana s/n 25268 Vallbona de les Monges, Lleida [email protected] (34) 973 33 02 76 Coopérative de travail associé sans but lucratif. Organisme d'initiative sociale Créée en 1974 Production vinicole, commercialisation de vins, huile, olives Handicapés psychiques Centre Spécial de Travail 1. L'organisation: Budget, Services, RH L'Olivera naît en 1974 comme projet d'installation de quelques personnes dans un village du sud de la province de Lérida, pour vivre et travailler avec des personnes souffrant de handicap psychique et se trouvant dans des situations socialement très défavorisées. L'objectif est de permettre à ces personnes un développement personnel et social au travers d'une insertion dans la vie collective, le travail et les relations avec le village. Ainsi, les personnes qui travaillent à la coopérative y vivent également. En même temps, la coopérative, qui produit et commercialise des huiles et des vins, cherche à se viabiliser économiquement et à participer à une économie locale très déprimée. La structure s'est constituée dès le départ en coopérative. En 1985, elle prend le statut de coopérative de travail associé sans but lucratif. Le budget total est de 511.000 €, dont 40% de subventions et aides. La coopérative compte 14 coopérateurs-travailleurs en régime indépendant et 7 coopérateurs-travailleurs salariés, handicapés, travaillant dans le Centre Spécial d'Emploi* (Centro Especial de Empleo). En outre, elle fournit une activité non salariée au sein d'un Centre "Occupationnel"* à 8 personnes handicapées de plus. En 2000, le personnel se répartissait comme suit: Type de poste Nombres de Postes et intitulé exact Postes de direction, gestion 1 Directeur/Gérant et secrétariat 2 responsables de gestion d'administration commerciale Postes d'encadrement 1 Technicien d'élaboration des vins technique 1 Technicien production agricole 1 travailleur agricole Postes d'encadrement social. Travail dans la résidence et suivi psychosocial des travailleurs Postes d'insertion Contrat, heures de travail, Subventionnement éventuel durée du poste Travailleurs coopérateurs Non et en régime indépendant Travailleurs coopérateurs Non en régime indépendant 1 Responsable de la résidence Travailleurs coopérateurs Non 1 Animateur résidence de jour en régime indépendant 2 Animateurs résidence de nuit 1 Assistante sociale 1 Psychologue 2 Animateurs du Centre Occupationnel 7 Travailleurs coopérateurs 50% salaire minimum en régime salarié interprofessionnel financé par le FSE 90 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Les personnes accueillies dans le Centre Occupationnel ne figurent pas parmi les salariés ni les membres de la coopérative. Les travailleurs en insertion touchent le salaire minimum interprofessionnel, ce qui est l'usage pour les handicapés psychiques. Le SMI représente 70% des salaires habituels dans le secteur agricole. 2. Personnes en insertion - professionalisation Les 7 personnes actuellement au Centre Spécial d'Emploi sont des personnes affectées par un handicap psychique. Ces six hommes et une femme ont entre 37 et 56 ans. La plupart n'ont aucune qualification ou seulement le certificat de scolarité. Seul une personne (le plus âgé) a l'équivalent du baccalauréat. 3. Étapes de professionalisation Étape 1: Sélection Les personnes arrivent généralement à la coopérative par le biais des services sociaux de la "comarca" (territoire administratif situé entre la commune et la province), qui contactent l'assistante sociale. Un entretien a lieu avec la psychologue, l'assistante sociale, les responsables de la résidence et le Directeur général. D'une part la sélection vise à comprendre la situation personnel du candidat de manière à cibler les personnes en situation "réellement défavorisées". D'autre part, il s'agit de vérifier la motivation du candidat et sa capacité à s'adapter au cadre de travail et humain de la coopérative. Étape 2: Première insertion dans la coopérative Les personnes commencent leur travail et apprentissage au sein du Centre Spécial de Travail sur une première période de 6 mois. Au bout de ces 6 mois, ils se voient proposer un statut de coopérateur. L'objectif est le maintien au sein de la coopérative. Étape 3: Insertion su sein de la coopérative: travail, formation, participation Les 7 travailleurs du Centre Spécial de Travail* travaillent suivant leurs possibilités, vivent dans la résidence, et sont en permanence accompagnés par un moniteur. Les postes occupés par les personnes handicapées en insertion (le plus souvent des postes d'ouvriers agricoles) ne requièrent pas le même degré de technicité que dans les autres initiatives. Cependant, la coopérative est sur un créneau de vins de qualité, avec dénomination d'origine, produits en petites quantités mais de commercialisation internationale: les vins, qui ont reçu plusieurs prix, requièrent un processus de production très soigné. Ce positionnement implique certaines exigences vis à vis de la qualité du travail fournie par l'ensemble des salariés. D'autre part la relation personnelle avec la plupart des clients ("connaisseurs" des vins) est un autre stimulant. Comme le souligne le responsable de la gestion "Cela aide à remettre en question l'idée selon laquelle les personnes en insertion fournissent un travail de moindre qualité que les salariés "ordinaires". Le défi de la qualité est donc un défi professionnel et de prise de dignité pour le groupe de personnes en insertion". Ce travail sur la qualité s'effectue simplement par un encadrement attentif des ouvriers par le technicien agricole. D'après le responsable, la participation à la vie de la coopérative sous toutes ses facettes, ainsi qu'à la vie locale, est un facteur d'intégration sociale des personnes handicapées. Toutefois, "la croissance de l'organisation nous force à réfléchir pour l'avenir à des formules de préparation et de formation spécifiques pour que les travailleurs en insertion accèdent mieux à la vie sociale de la coopérative". 91 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 4. Accès à l'emploi sur le marché "régulier" du travail Ce n'est pas un objectif. 5. Opportunités et freins à la professionalisation Les opportunités viennent de l'évolution générale des organismes d'insertion et de la façon dont ils sont perçus: la professionnalisation des structures elles-mêmes, leur mise en réseau aux niveaux local, régional, international, la reconnaissance de plus en plus générale de leur utilité, les appuis du gouvernement à l'économie sociale, facilitent l'amélioration de la qualité de l'insertion et de la professionnalisation. Au rang des obstacles mentionnés: la tension continue entre les impératifs quotidiens de production et la nécessité de concevoir des itinéraires d'insertion à long terme; et la difficulté de concilier action sociale et économie productive - d'où l'importance de pouvoir compter sur des professionnels qui comprennent la nécessité d'aller-retours permanents entre économie et approche sociale et éducative. 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire Il est certain et se fait jour - d'une part dans une conception non assistantielle de l'insertion: "Nous partons de la certitude que nous avons tous un certain type de handicap (déficience), quoiqu'à différents niveaux. A partir de là, nous savons que nous travaillons ensemble. Ici nous travaillons tous, suivant nos possibilités. Maintenir l'objectif social de la coopérative n'implique absolument pas de renoncer à être une entreprise comme une autre, compétitive. Mais nous nous adaptons à notre propre réalité: pourquoi monter un atelier d'embouteillage automatique si ici nous avons des gens qui peuvent mettre le vin en bouteilles? Nous ne vendons pas notre histoire, ce qui doit être valorisé, c'est la qualité du vin, pas ce qu'il y a derrière. Ici, le travail symbolique ou "occupationnel" ou "thérapeutique" n'existe pas, nous essayons de faire en sorte que toutes les tàches participent du processus productif, que tous nous participions d'une manière ou d'une autre à l'activité de l'entreprise" (Interview du responsable, Reviste, avril 1997). - d'autre part dans les fortes relations avec le tissu économique et social local; - enfin avec l'appartenance à divers réseaux d'économie sociale. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? On ne peut guère parler ici de professionnalisation, ce qui est en partie dû au type de public accueilli, et en partie à l'organisation interne de la coopérative. Il s'agit d'une initiative d'insertion, mais qui fournit des opportunités d'emploi stable et une possibilité de participer à la vie collective en étant membre. 92 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 4. Italie (Émilie Romagne) 93 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Emilie Romagne AGRIVERDE M. Pedretti, Président Via Seminario, 1 San Lazzaro (Bologna) (39) 051 625 13 14 Agriculture biologique, arboriculture, espaces verts + réhabilitation sociale [email protected] Coopérative créée en 1986 Coopérative B* depuis 1994 Coopérative B+A* depuis 1998 Handicapés psychiques, usagers des services sociaux Prestation de services et insertion 1. L'organisation: origine, budget, services, RH AGRIVERDE est une coopérative créée à l’initiative des Services Sociaux et Psychiatriques de la Commune mais comme organisme indépendant de l’AUSL* même si elle maintient une collaboration étroite avec ces services. En 1994, la coopérative devient coopérative sociale de type B*, suite à la loi 381 de 1991. En 1998 elle a obtenu l’inscription au registre régional des coopératives sociales en tant que coopérative B+A. Elle a donc aujourd’hui deux types d’activité : - une activité productive (coopérative de type B), centrée sur l'entretien des espaces verts, l'arboriculture spécialisée et la décoration florale, et qui fonctionne comme une quasi entreprise, pour des clients privés et publics ; - et une activité «socio-assistantielle » de « réhabilitation » individualisée pour un public de handicapés moteurs (coopérative de type A) – les activités dans ce cadre sont de jardinage, horticulture biologique, entretien des espaces verts etc. Les personnes handicapées accueillies dans ce cadre perçoivent une bourse de travail de l'AUSL, mais ne comptent pas comme personnel de la coopérative. Il y a aujourd'hui 4 personnes dans ce cas. La coopérative est gérée par un conseil d’administration constitué de 7 coopérateurs (2 employés et 5 ouvriers) AGRIVERDE a 25 membres coopérateurs (« soci* »), dont 13 coopérateurs travailleurs (« lavoratori »), 2 coopérateurs bénévoles et 8 coopérateurs "défavorisés" au sens de la loi 381/91 ("soci certificati"*). Le conseil d'administration est formé en 2000 de 7 coopérateurstravailleurs non certifiés. (Les années précédentes, 1 coopérateur travailleur certifié en faisait également partie). Les membres coopérateurs versent une partie du capital social de la coopérative. Le minimum exigé est de 26 €, et en 2000, la participation moyenne était de 91 €. 94 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Les membres coopérateurs (la part des femmes est allée croissant, de 25% en 1997 à 29% en 2000): 1997 Coopérateurs-travailleurs non certifiés 381* Coopérateurs-travailleurs certifiés 381* Coopérateurs bénévoles Coopérateurs "auditeurs" total Source: Bilan Social 1998 1999 11 3 2 16 2000 10 4 1 2 17 10 8 1 2 21 13 8 2 2 25 La coopérative compte en outre aujourd'hui 10 salariés non coopérateurs ("dipendenti non soci"*) (9 hommes et 1 femme). 1997 Coopérateurs-travailleurs non certifiés 381* Coopérateurs-travailleurs certifiés 381* Salariés non coopérateurs Total salariés Bourses de travail (non comptés comme salariés) Apprentis (non comptés comme salariés) Nota: tableau établi au 31/12 de chaque année, d'où la différence d'1 précédent. Source: Bilan Social 1998 1999 2000 11 10 10 13 3 4 8 7 11 10 7 10 25 24 25 30 4 5 4 4 1 3 1 coopérateur certifié 381 en 2000 avec le tableau Classification: 1997 Employés non certifiés 381* Employés certifiés 381* Ouvriers non certifiés 381* à durée déterminée Ouvriers non certifiés 381* à durée indéterminée Ouvriers certifiés 381* à durée déterminée Ouvriers certifiés 381* à durée indéterminée total Recrutements dans l'année Départs dans l'année Promotions Source: Bilan Social 1998 1999 1 2 11 9 3 1 25 2 3 3 10 7 4 1 24 7 8 3 2000 2 1 7 8 6 1 25 4 3 3 2 1 12 9 5 1 30 10 5 12 Les contrats varient suivant le poste: ils sont à durée indéterminée, déterminée (6 mois), ou de collaboration, et toujours à temps complet (8 heures par jour). Le niveau de salaire varie suivant les postes; en 2001, le plus bas était de 850€; les niveaux de salaire sont comparables à ceux du marché. La coopérative applique deux accords collectifs: l'accord collectif pour les salariés non coopérateurs des coopératives et consortia agricoles, et l'accord collectif pour les coopérateurs-travailleurs des coopératives et consortia agricoles. A titre d'exemple, voyons la classification des coopérateurs-travailleurs employés sur des postes d'ouvriers: Classification des opérateurs (membres coopérateurs) Opérateur niveau 1ª durée indéterminée Niveaux de 1997 salaires min. accord de 1998 921 € 1998 et 1b à (qualifié spécialisé, par exemple jardinier spécialisé) Opérateur niveau 2ª et 2 b à durée indéterminée (qualifié non spécialisé, assistant des opérateurs 1) 847 € 7 Opérateur niveau 3ª à durée indéterminée Opérateur niveau 2ª à durée déterminée (pas de qualification spécifique) (qualifié non spécialisé, assistant des opérateurs 1) 561 € 1 Opérateur niveau 3ª à durée déterminée Opérateur niveau 4 à durée déterminée Opérateur à durée déterminée (pas de qualification spécifique) Non qualifié 1999 2000 2 2 - 6 5 7 3 2 2 4 2 3 4 4 2 1 1 Sources: Bilan social AGRIVERDE + accord collectif des coopératives du secteur floral et agricole Le personnel se répartit de la manière suivante : 95 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 1997 SECTEUR SOCIO-RÉHABILITATION Educateurs professionnels Ouvriers non qualifiés Total salariés Bourses de travail Usagers sans bourse de travail SECTEUR VERT Responsable technique Responsable équipement Jardiniers spécialisés Jardiniers Total salariés ADMINISTRATION Employés TOTAL SALARIÉS Source: Bilan Social 1998 1999 2000 1 4 5 4 14 1 5 6 5 15 3 2 5 4 15 5 2 7 4 18 1 1 8 9 19 1 1 7 7 16 1 1 6 9 17 1 1 11 7 20 1 25 2 24 3 25 3 30 Le budget total s'élève à environ 890.000 € (2000). Et provient de la vente des services, à des clients privés ou publics. En ce qui concerne les clients publics, cela se fait au moyen de conventions ("convenzioni"). En ce qui concerne les services environnementaux, 2 conventions ont été passées en l'an 2000 avec la Commune (185.000 €), 1 avec l'AUSL (143.000 €) et 1 avec l'organisme gestionnaire du Parc Naturel (12.000 €). Pour les services de réhabilitation sociale, 10 conventions ont été passées en 2000. L'intérêt des Conventions est qu'elles résultent d'une négotiation directe, et non d'un appel d'offres public. La part des ventes au secteur privé représente 35% du total, au public 65%. L'évolution du chiffre d'affaires apparaît dans le bilan social de la coopérative pour les années 1997-2000: Activité Ventes (milliers d'€) 1997 1998 1999 2000 Elaboration, plantations et entretien d'espaces de décoration 683 659 711 732 florale publique et privée; Entretien de jardins historiques Arboriculture spécialisée... 81% 80% 80% 82% Socio-réhabilitation et insertion 159 167 174 158 Agriculture biologique Protection entretien espaces verts Culture fleurs 19% 20% 20% 18% Total 842 826 885 890 Source: Bilan Social 2. Personnes en insertion-professionnalisation AGRIVERDE emploie des personnes reconnues comme défavorisées par la loi (dans ce cas handicapés moteurs), dont la moyenne d’âge est de 34 ans, et qui en règle générale n’ont aucune formation. Ils vivent dans leur famille. Les travailleurs certifiés 381* ont tous une ancienneté supérieure à 5 ans dans la coopérative (ils y restent). Par ailleurs le secteur de réhabilitation sociale de la coopérative accueille des usagers des services psychiatriques et sociaux, pour des expériences de travail et de formation. Certaines de ces personnes, pouvant envisager une insertion professionnelle, viennent avec des bourses de travail, et peuvent par la suite s'insérer dans la coopérative. 3. Étapes de professionnalisation Étape 1: Accueil Les personnes accueillies par le service de réhabilitation sont référées à la coopérative par les services de l’AUSL. Depuis peu, la coopérative accueille également des usagers des services sociaux. Un entretien est conduit par les techniciens et un psychologue avec les personnes référées; l'objectif n'est pas un objectif de sélection mais plutôt de présentation de la structure et de repérage des compétences des personnes accueillies. 96 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Étape 2: Insertion avec bourse de travail Certaines des personnes accueillies par le service de réhabilitation bénéficient d'une bourse de travail d'environ 500€ mensuels pour 6 mois, financée par l'AUSL. L’insertion est accompagnée sur de la mise au travail sur des activités de jardinage, d’horticulture, et d’entretien des parcs. Étape 3 : Insertion comme membre dans la coopérative En fonction des possibilités d'emploi dans la coopérative, les personnes accueillies avec une bourse de travail peuvent devenir membres coopérateurs et de passer dans le secteur productif de la coopérative (coopérative de type B) ou rechercher un travail à l’externe. En 1999, par exemple les 4 personnes en bourse de travail sont devenues coopérateurs-travailleurs. A partir du moment où une personne devient coopérateur-travailleur, elle bénéficie de formations professionnelles qui donnent lieu à des certificats par les organismes de formation habilités. Deux formations particulièrement importantes pour la coopérative ont été organisées en 1996 avec le CEFAL, sur la gestion et la manutention dans l'entretien des espaces verts : une formation de base (connaissance des plantes, pathologies végétales, boûtures simples etc.) et une formation sur les nouvelles techniques appliquées au jardinage (boûtures dans le tree-climbing, préventions des accidents, planification et design sur ordinateur etc.). Trois coopérateurs et cinq salariés non coopérateurs ont participé à la formation de base, de 100 heures; six coopérateurs et un salarié non coopérateur ont participé à la formation avancée de 80 heures. L'investissement dans cette formation a représenté un coût de 10.300 €, que la Province a contribué à couvrir. En 1997 et 1998, ce sont surtout les techniciens du service de réhabilitation qui ont bénéficié de formations (certains pour devenir éducateurs spécialisés). Plus récemment, en l'an 2000, ce sont surtout des formations courtes qui ont eu lieu (par exemple prévention des risques, prévention des incendies, etc.). [voir tableau récapitulatif] Secteur social Secteur vert Secteur administratif Coûts directs formation Coùts salariaux Nb total cours Nb total participants Nb total d'heures formation Source Bilan Social 1997 1998 1999 2000 1 cours de 300 h. 4 cours, total 532 1 cours de 100 h. pour 2 personnes heures, pour 6 pour 1 personne personnes 1 cours de 40 h. 1 cours de 4 1 cours de 40 1 cours de 32 heures pour 1 personne heures pour 25 heures pour 1 pour 2 personnes personnes personne; 1 cours de 12 heures 1 cours de 90 pour 12 personnes; heures pour 4 1 cours de 8 heures personnes; pour 4 personnes; 1 cours de 500 1 cours de 32 heures heures pour 1 pour 1 personne personne 2 cours, 32 h., 2 1 cours, 40h., 2 1 cours, 32 h., 1 personnes personnes; personne 1 cours 40 h., 1 personne 516 € 258 € 1.601 € 2.995 € 8.289 € 22.724 € 14.461 € 3.096 € 2 7 6 4 3 33 10 19 de 642 1760 1120 272 L'effort de formation est très variable d'une année à l'autre (2,8% du CA en 1998, salaires compris; 0,6% en 2000). Il y a, en outre des possibilités de progression professionnelle (12 promotions en l'an 2000) Les primes de "professionnalisme" et la différenciation salariale, prévue par les accords collectifs, peuvent être également supports de professionnalisation, puisque la mobilité est encouragée. L'exigence de professionnalisme et de qualité dans le secteur de l'agriculture biologique, l'entretien des espaces verts, etc., ainsi que la spécialisation sur des tâches à plus forte valeur ajoutée (par exemple arboriculture spécialisée avec prévention des maladies etc, "tree climbing" avec des techniques d'alpinisme et/ou spéléologiques pour des interventions rapides....) est aussi un support de professionnalisation. 97 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Enfin, la coopérative cherche à développer la participation démocratique. En 2000, 3 assemblées générales ont été tenues, avec une participation de 55%. 4. Insertion externe Certains handicapés membres coopérateurs peuvent quitter la coopérative (l’insertion externe étant le but de celle-ci, mais dans la pratique c'est difficile). En l’an 2000, cela a été le cas pour 2 personnes. Malheureusement, la coopérative n'a fourni aucune information sur la nature des emplois obtenus. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation Les freins à la professionnalisation sont surtout le coût des formations (qui ne bénéficient pas toutes de financements), et, d'après le Président, la faible motivation des personnes à se former. 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire Oui, comme on peut le voir au travers des missions que la coopérative s'assigne: - des objectifs internes - amélioration des conditions d'emploi et démocratie interne et de mutualisme - des objectifs internes de type entrepreneurial (solidité, qualité) - des objectifs de collaboration avec d'autres entités locales pour l'insertion, le renforcement de la coopération sociale (appartenance à de nombreux consortiums et à d'autres coopératives), la protection de l'environnement. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? Professionnalisation: oui, dans la mesure où le parcours d'insertion mis en oeuvre aboutit à une emploi stable comme jardinier, et à une intégration comme coopérateur, pour des personnes souffrant de handicap et sans aucune formation antérieure. Mise au travail et test de la vie professionnelle, puis intégration complète (contrat standard, participation à la vie de la coopérative, formation continue) : le modèle combinant le type A et le type B est intéressant pour la professionnalisation, dans la mesure où les deux secteurs d’activité fonctionnent en étroite collaboration de manière à créer un unique parcours de formation et d’emploi. La coopérative revendique de jouer complètement le jeu professionnel: adhésion aux associations professionnelles du secteur, aux accords collectifs du secteur coopératif agricole (et non des coopératives sociales), certification agriculture biologique etc. Le volant d'activité relativement important pour ce secteur (presque 27.000 € de ventes par personne et par an), du fait de la spécialisation sur des activités à forte valeur ajoutée, et sa capacité à obtenir des contrats de gré à gré (conventions) favorisent une stabilité de la structure, elle-même propice à la professionnalisation. 98 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Emilie Romagne ALTERCOOP Via del Fonditore, 16 40138 Bologna Bureautique, saisie informatique, entretien (39) 051 53 22 72 [email protected] Coopérative de type B* Structure créée en 1985 Handicapés moteurs et psychiques, toxicomanes, détenus Insertion et prestation de services 1. L'organisation: origine, budget, services, RH ALTERCOOP a été créée en 1985 et a pris la forme coopérative (de type B*) en 1993 suite à la loi. La coopérative commercialise (en gros) des cartes et autres matériels de bureau, offre des services d’entretien et de saisie de données. Elle vient d'ouvrir un Officestore à Bologne, de 4000 m2. Enfin elle organise également des spectacles et évènements culturels. Son développement commercial et l'ampleur de ses activités sont remarquables: son budget total en 2000 était de 7.575.000 €. En 2001, il était de 8.124.000 €, ce qui représentait une croissance de 7%. Pour 2002, la coopérative vise 10.000.000 € de ventes. La coopérative a des clients publics et privés et fonctionne sans aucune subvention directe autre que les réduction et exemptions de charges sociales prévues par la loi sur les coopératives. Comme on le verra plus loin, cependant, elle a recours à des « bourses de travail » pour certaines des personnes en insertion. Elle compte 55 membres coopérateurs ("soci"*) dont 20 sont coopérateurs travailleurs (« soci lavoratori »*). Il y a 10 salariés non membres coopérateurs. Soit un personnel salarié de 30 personnes. Les postes des personnes "défavorisées" sont des postes d'entretien (4), de vente (grossistes) (5), et de saisie de données (6). Sur ces 15 personnes, 4 ne peuvent être considérées comme faisant partie du personnel, dans la mesure où elles perçoivent une bourse de travail* et restent inscrites au chômage. Les autres ont des contrats à durée indéterminée, dont 8 à mi-temps et 3 à temps plein. Les contrats sont régis par le CCNL (accord collectif national pour les salariés des coopératives du secteur socio-sanitaire-assistantiel-éducatif) de mai 1997, signé entre trois associations nationales de coopératives sociales et les trois principaux syndicats. L'accord prévoit des minima salariaux pour chaque catégorie de personnel, sur la base d'un emploi à temps plein (38 heures par semaine), ainsi que des primes d'ancienneté tous les 2 ans. 99 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Niveau professionnel 1º : agent d'entretien, agent de sécurité, auxiliaires etc. 2º : ouvrier non qualifié, employé de cuisine, réceptionniste etc. 3º : ouvrier qualifié, employé enfance sans fonction éducative, secrétaire, assistant à domicile et des centres de tutelle, agent socio-assistantiel etc. 4º : ouvrier spécialisé, cuisinier, agent secouriste, accompagnateur, animateur non diplômé, assistant à domicile, guide, agent d'orientation etc. 5º : éducateur non diplômé, chef opérateur, cuisinier chef, assistant à domicile, massagiste, animateur diplômé, infirmière générale, agent enfance avec fonction éducative, agent d'insertion etc. 6º : Responsable administratif, éducateur professionnel, assistante sociale, thérapeute, infirmier professionnel, conseiller d'orientation 7º : Responsable d'agence, coordonateur d'une unité de production ou de services simples, éduacteur professionnel etc. 8º : Coordinateur d'unité de production ou de services complexes, psychologue, sociologue, pédagogue, médecin 9º : Responsable de gestion, psychologues, sociologues, pédagogues et médecins avec + de 5 ans d'expérience en tant que tels dans le secteur coopératif 10º : Responsable gestion stratégique, directeur Minimum salarial en lires (1997) 1.649.200 1.664.400 Minimum salarial en € 851 € 860 € 1.741.900 900 € 1.873.400 1.019 € 1.986.500 1.026 € 2.095.500 1.082 € 2.230.700 1.152 € 2.407.700 1.243 € 2.659.300 1.373 € 3.037.000 1.568 € Source: Accord, Titres 6 et 12. www.lex.unict.it/dml-online/archivio/numero3/online/dossier/cap4 Les postes pour les personnes "désavantagées" se situent vraisemblablement aux niveaux 1 et 2, bien que la Coopérative n'ait pas fourni d'information sur le sujet. 2. Personnes en insertion-professionnalisation 15 personnes peuvent être considérées comme étant en insertion : - 2 handicapés moteurs ; - 3 toxicomanes ; - 8 détenus (mesures alternatives) - 2 « malades mentaux » La fourchette d’âge se situe entre 30 et 40 ans et il s’agit majoritairement d’hommes. La plupart ont la « licenza media » . Certains ont une expérience de travail antérieure, mais toujours sur des emplois peu qualifiés. La plupart vivent dans leur famille. 3. Étapes de professionnalisation Étape 1: Accueil-Sélection Les personnes en insertion sont référées par les services sociaux. Une deuxième sélection est pratiquée par la coopérative sur la base des profils de formation et d’emploi dont elle dispose. Étape 2: Insertion avec bourse de travail Les personnes sont accueillies pendant six mois sur des postes de travail réels avec une bourse d'environ 500 €, entièrement financée par l'Agence Sanitaire (AUSL) ou les Services Sociaux. Étape 3 : Emploi avec contrat normal Quasiment toutes les personnes qui passent par la première étape se voient offrir un poste à temps complet ou à mi-temps dans la coopérative à la fin de celle-ci. L’accompagnement sur ces emplois comporte une part de formation, réalisée par un organisme externe, l’EFESO, qui dispose de formateurs certifiés. 100 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives En 2000-2001, un cours de 140 heures (50% pratique, 50% théorie) a eu lieu pour l’activité de saisie informatique. Un cours de 90 heures (30 théorie, 60 pratique) a eu lieu sur les techniques d’entretien-nettoyage. Ces cours sont financés par la Province. Les cours ne donnent lieu qu’à un certificat de présence sans valeur sur le marché du travail. Un accompagnement social est également fourni par des assistantes sociales externes: une assistante du tribunal de surveillance des détenus et un éducateur (pour les toxicodépendants) visitent la coopérative une fois par semaine. 4. Insertion externe Bien que la coopérative cherche à promouvoir l’insertion externe, celle-ci est difficile surtout pour les toxicomanes; cependant ils parviennent parfois à trouver un travail dans le secteur privé. Les choses sont un peu plus simples pour les sortants de prison ou pour les handicapés. Ces derniers trouvent des postes parfois dans le secteur public. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation Rubrique non renseignée 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire Rubrique non renseignée 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? Professionnalisation: oui, dans la mesure où le parcours mis en place mène à des emplois stables au sein de la coopérative, avec contrat encadré par l'accord collectif et une participation à la vie de la coopérative. La participation à l'accord collectif prévoit une progression à l'ancienneté; la variété des "créneaux" sur lesquels est située la coopérative peut permettre de penser que la mobilité interne n'est pas exclue, même si la coopérative ne le mentionne pas. La formation continue est conséquente et concerne tous les salariés. La forte croissance de la coopérative et sa productivité (270.800 € de ventes par personne employée, 130.000 € par personne travaillant - bénévoles compris) garantit la pérennité de l'emploi, ainsi que des conditions d'emploi relativement meilleures que dans bien des coopératives. Enfin, la capacité à occuper des "créneaux" dont certains sont peu habituels pour de l'insertion permet des parcours de professionnalisation relativement variés et potentiellement sur des métiers plus valorisants (il s'agit là d'une hypothèse). 101 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Emilie Romagne BAOBAB Monica Marcon, Présidente Via Olmetola, 16 40132 Bologna (39) 051 40 13 37 Jardinage, entretien espaces verts Handicapés psychiques Coopérative de type B* Structure initiale créée en 1986 Insertion 1. L'organisation: origine, budget, services, RH Cette petite coopérative de type B, positionnée sur les secteurs de la production et la vente de plantes ainsi que du jardinage et de l'entretien d'espaces verts comme support d'insertion à des handicapés psychiques, a démarré en 1986 et n'a pris le statut de coopérative qu'en 1995. Elle compte 17 membres coopérateurs ("soci"*), dont 4 coopérateurs "défavorisés" (3 travailleurs, 1 bénévole qui a une pension d'invalidité et vit avec sa famille). La coopérative est membre du consortium S.I.C - Consortium d'Initiative Sociale-. Budget total Le chiffre d'affaires 2001 était de 177.667 €. Personnel Le personnel est de 6 salariés (jardiniers et jardiniers spécialisés) dont 4 à temps partiel. 3 sont des coopérateurs-travailleurs défavorisés, dont 2 occupent des postes d'ouvriers jardiniers non spécialisés et un, un poste d'ouvrier spécialisé. L'ensemble des membres du personnel sont également membres coopérateurs. Les 4 personnes en bourse de travail ne sont pas comptées comme faisant partie du personnel. La coopérative applique l'accord collectif des coopératives sociales. En ce qui concerne les salaires, les personnes ayant un contrat de travail d'ouvrier spécialisé gagnent 880 € par mois. Les handicapés disposant d'une bourse de travail reçoivent 500€ pour six mois. 2. Les personnes en processus d'insertion-professionnalisation Les personnes considérées comme étant en insertion sont les personnes accueillies avec bourse de travail. Une fois passés dans la coopérative, ils ne sont plus comptés comme étant en insertion. Il s'agit de "malades mentaux" (tous des hommes), âgés de 42 à 44 ans, avec un niveau d'éducation variable (en général niveau équivalent bac) La plupart ont une expérience de travail antérieure. Tous vivent dans leur famille. 102 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 3. La démarche de professionnalisation mise en oeuvre Étape 1: Accueil Les handicapés actuellement dans la coopérative ont été référées par l'AUSL. Étape 2: Insertion avec bourse de travail Les personnes en insertion ont une bourse de travail de 9 mois. Pendant cette période ils suivent une "formation sur les plantes", avec 4 heures de "théorie" (assurées en interne, par les formateurs jardiniers) et 4 heures de pratique par jour. Cette formation est financée par l'organisme et ne donne lieu à aucun certificat. Étape 3 : Incorporation dans la coopérative A l'issue de la formation, les personnes deviennent travailleurs de la coopérative en travaillant sur le même type de poste, mais en contrat à durée indéterminée, puis peuvent devenir coopérateurs-travailleurs. L'évolution professionnelle interne se fait sur la base de critères pratiques - "savoit-être" en situation professionnelle, compréhension des tàches sur chaque chantier, capacité à entrer directement en relation avec les clients etc. 4. Insertion externe Rare 5. Opportunités et freins à la professionnalisation Les personnes accueillies comme boursiers puis engagées sont des handicapés mentaux qui sont souvent sous l'effet de fortes doses de médicaments, et il n'est guère évident de les former à un métier, encore moins de permettre qu'ils se réinsèrent sur le marché du travail. En outre, la coopérative a du mal à participer aux concours publics, pour lesquels elle trouve que l'administration leur met beaucoup d'obstacles. Le manque de surface financière les empêche d'explorer d'autres créneaux. 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire Non renseigné. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? Il est difficile dans ce cas de parler de professionnalisation pour plusieurs raisons: d'une part la petite taille et la fragilité de la structure se répercutent sur les conditions d'emploi des salariés (salaires très bas, pour l'ensemble; impossibilité pour la coopérative d'adhérer à l'accord collectif). D'autre part, les handicapés psychiques se prêtent mal à une professionnalisation, le traitement qu'ils suivent étant difficilement compatible avec une vie professionnelle normale. 103 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Emilie Romagne La Strada Massimo Zaccarelli, Président Via Vincenzo Antonio, 26/F 40129 - Bologne (39) 051 372223 Email: [email protected] Divers (gardiennage, nettoyage, webs et informatique...) + accueil adultes en difficulté Coopérative sociale de type B* Créée en 1997. Personnes avec problèmes de drogue, d'alcool, et sans abri Prestation de services + Insertion 1. L’organisation: origine, budget, services, RH La coopérative sociale La Strada di Piazza Grande est née en 1997 de l'expérience d'un projet européen (Faire des Mondes: les ateliers de la Grand Place), animé par l'association des Amis de la Piazza Grande et par un groupe de personnes défavorisées. Les ateliers avaient une activité de recyclage de meubles, de carton, d'objets et vêtements usés, et organisaient également leur vente. A partir de 1998, la Coopérative, par convention avec la Commune de Bologne, est amenée à gérer une structure de premier accueil (pour les sans-abri) et un bain public. Son objectif principal est l'insertion professionnelle de personnes en situation de forte marginalité sociale et en dehors des circuits économiques. La coopérative a aujourd’hui les secteurs d’activité suivants : - Services d'accueil d'adultes en difficulté - Services de sécurité et gardiennage - Services de réalisation de pages web et gestion d'espaces promotionnels sur internet - Services d'entretien, de petite manutention, petits déménagements, réparation de bicyclettes. Ces différents services sont fournis à la Commune de Bologne; à l'AUSL*; à la Seabo (Société d'Énergie et d'Environnement de Bologne, qui fournit gaz et eau); et à des particuliers. En 1999 (année du dernier bilan social disponible), les clients publics ont représenté 15% des ventes. La coopérative compte aujourd'hui 39 membres coopérateurs, dont 18 sont coopérateurs travailleurs (9 "défavorisés" au sens de la loi de 1991*).Le conseil d'administration est constitué de 7 coopérateurs travailleurs, dont 2 "défavorisés" et 3 femmes. Les membres du conseil sont élus pour 3 ans. Nous nous baserons cependant sur les chiffres de 1999 (Bilan Social). A la fin 1999, la coopérative comptait 33 membres coopérateurs ( 7 femmes), dont 26 travailleurs coopérateurs: 2 collaborateurs sans difficulté d'insertion, 15 en situation de fragilité (ex sans abri) mais non considérés comme "défavorisés" au sens de la loi 381/91*, et 9 défavorisés au sens de la loi 381/91. L'ancienneté moyenne était de 9 mois. Il faut tenir compte du turn over, puisque 10 104 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives travailleurs "défavorisés" avaient rejoint la coopérative en 1999, mais 1 a démissionné, tandis que sur 22 personnes en situation de fragilité, 7 ont démissionné. Budget Question non renseignée. Personnel La coopérative applique l'accord collectif des coopératives sociales de 1997. Les travailleurs embauchés avec un contrat à durée déterminée représentent 42,3% du personnel (11 personnes), tandis que 23,1% (6) ont un contrat à durée indéterminée. 27% (7) du personnel a une relation de "collaboration occasionnelle"*, et enfin 7,7% (2) ont une relation de "collaboration coordonnée et continuée"*. Les personnes "défavorisées" ou "fragiles" sont sur des postes correspondant à un grade d'ouvrier de 2ème ou 3ème niveau (voir grille de l'accord collectif, plus haut). 2. Les personnes en processus d'insertion-professionalisation Les personnes accueillies ont des problèmes de drogue, d'alcool ou sont des sans abri. Il s'agit exclusivement d'hommes, dont la moyenne d'âge est de 45 ans. Ils ont en général une formation de base et ont déjà travaillé. Peu d'entre eux vivent seuls. Ils vivent en général à plusieurs en appartement ou se trouvent dans des structures de premier accueil. 3. Etapes de professionnalisation: Etape 1 : Accueil Les personnes parviennent à la coopérative soit parce qu'ils connaissent un membre coopérateur, soit parce qu'ils sont hébergés dans une structure que gère la coopérative; soit que les services sociaux les envoient; enfin certains d'entre eux étaient membres fondateurs de l'association "Les Amis de la Grand Place". La coopérative ne pratique pas de sélection. La coopérative a fait le choix d'employer, pour 80% des personnes en insertion, des personnes qu'elle décrit comme étant en "situation de fragilité" mais qui ne rentrent pas dans la définition des personnes défavorisées (loi de 1991), et dont les emplois ne bénéficient donc pas d'une réduction de charges. Étape 2 : Emploi, formation, participation Contrairement à ce qui se passe dans d'autres coopératives, les personnes accueillies prennent d'emblée un statut de coopérateur-travailleur, comme cela est d'ailleurs prévu par la loi. Ils sont donc simultanément sollicités pour participer à la coopérative comme membre, pour travailler sur des postes concrets, pour lesquels ils reçoivent une formation sur le poste de travail (on the job) impartie par le reste de l'équipe et par des consultants externes, en particulier pour des formations d'alphabétisation. Il y a en outre des sessions de réflexion collective avec l'équipe et les Directeurs. Les postes les plus fréquents au démarrage sont les postes dans l'activité d'entretien, ainsi que de gardiennage et sécurité, pour des structures de premier accueil ou des manifestations de la commune de Bologne. Entre 1998 et 1999 (années du bian social) 15 promotions ont eu lieu au sein de la coopérative. En outre, les dirigeants tentent d'impliquer l'ensemble des membres-coopérateurs dans la gestion, l'organisation et l'orientation stratégique de la coopérative. En 1999 (Bilan social) par exemple, 6 réunions du conseil d'administration ont eu lieu, avec une présence de l'ensemble des membres, et une assemblée générale a été tenue avec une participation de 60% des membres. La direction se réunit tous les 15 jours pour évaluer la gestion et la progression des parcours d'insertion, et deux Commissions se réunissent également régulièrement. 4. Insertion externe Bien que les dirigeants cherchent à favoriser cette insertion externe, nous ne disposons d'aucune donnée sur la façon dont ils s'y prennent, ni sur la destination des personnes qui 105 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives quittent l'entreprise. On a vu que l'ancienneté moyenne était faible (9 mois), ce qui est dû à la croissance de la structure, mais est aussi indicatif du rôle de tremplin que la coopérative cherche à jouer, plus que la plupart des autres coopératives considérées ici. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation Pas de réponse 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire La coopérative tient à jouer un rôle "dans la diffusion de l'entrepreneuriat social, dans l'intégration coopérative et dans la cohésion sociale du territoire". Elle note que les échanges inter-coopératifs représentent environ 2,6% de son chiffre d'affaires. Elle participe à des initiatives de solidarité (par exemple pour les réfugiés kosovars). 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? ? Il est, là encore, difficile de se faire une idée quant à la mise en oeuvre d'une stratégie de professionnalisation, par manque d'information. L'objectif est avant tout que les personnes puissent assurer, par l'emploi, une autosuffisance économique et, comme le disent les dirigeants, leur dignité. Cependant, il y a une volonté de formation et de promotion au sein de la coopérative, et de respect d'un certain nombre de règles du jeu, notamment en termes d'accord collectif. Surtout, la participation à la vie de la coopérative, à ses choix, à ses orientations est un effort significatif. Il s'agit là, plus que de professionalisation, de la construction d'un rapport au travail militant, sur d'autres bases que celles du marché du travail, permises par le cadre coopératif. Le manque d'information économique et financière ne permet pas de se faire une idée de la viabilité de la structure. 106 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives VIRTUALCOOP Emilie Romagne Viale Lenin,55 40139 Bologna (39) 051 601 45 62 Internet , PAO, gestion de bases de données [email protected] Coopérative de type B* créée en 1996 Statut ONLUS* Handicapés moteurs Insertion et prestation de services 1. L'organisation: Origine, budget, services, RH VIRTUALCOOP est une coopérative sociale créée en 1996. Elle est positionnée sur des activités liées à l'informatique: création d'hypertextes; création de pages web, gestion de serveurs, mise en page et graphisme (en particulier pour des revues professionnelles et newsletters), gestion de banques de données. Depuis octobre 1997, elle gère un centre de reprocopie industriel, avec une activité de 2,5 millions de copies à l'année. Contrairement à bien des coopératives, il s'agit donc d'activités relativement qualifiées (quoiqu'il y ait également des activités non qualifiées, comme l'entrée de données). Ses clients sont situés dans le monde de la coopération sociale et du syndicalisme, et comprennent également des établissements publics. L'entreprise travaille également comme sous-traitante d'entreprises privées d'édition et de graphisme. La coopérative est active dans des projets européens sur le handicap. Le dernier en date, Prometeo, coordonné par la Commune de Bologne, vise la mise en place d'un site web sur le handicap. La coopérative compte aujourd'hui 15 membres coopérateurs, dont 10 sont coopérateurs travailleurs. Presque tous les membres de la coopérative (13) sont des handicapés moteurs. Le Conseil d'Administration est formé de 3 membres coopérateurs "défavorisés" au sens de la loi, dont une femme. Il y a 12 salariés, dont 10 sont coopérateurs. La coopérative applique l'accord national des coopératives sociales. 10 personnes ont un contrat à durée déterminée à temps partiel. Une personne a un contrat de collaboration coordonnée et continuée*, une autre a un contrat de formation et travail*. Budget total: Information non fournie. 2. Les personnes en insertion - professionnalisation Il s'agit de personnes avec un handicap moteur. Sur les 12 personnes, 7 sont des femmes. La moyenne d'âge est de 38 ans. Nous n'avons pas pu obtenir d'information sur les niveaux de formation antérieurs, bien qu'il semble que certains n'en aient aucune. Certains ont déjà travaillé. 3. Les étapes de professionnalisation: Étape 1: Accueil Les personnes sont référées par l'AUSL. Étape 2: Emploi, formation, participation Les personnes accueillies prennent d'emblée un statut de coopérateur-travailleur, comme cela est d'ailleurs prévu par la loi. Ils sont donc simultanément sollicités pour participer à la 107 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives coopérative comme membre, pour travailler sur des postes concrets, pour lesquels ils reçoivent parfois une formation. En 1999, six travailleurs ont pris part à deux stages de formations organisés par EFESO (organisme de formation privé sans but lucratif pour l'économie sociale). Les formations portaient sur le multimedia et internet. Le total des heures a tourné autour de 1030 pour un coût de 63.800 €. Cette formation très spécialisée a compté plus d'heures de pratique (dans la coopérative même) que de théorie. A la fin de la formation, les participants ont reçu un certificat de compétences délivré par l'EFESO. Par ailleurs, en soi, la participation à l'assemblée de la coopérative et plus encore au conseil d'administration est une composante de l'apprentissage des personnes. En 1999 par exemple, ont eu lieu 10 réunions du CA et 2 Assemblées Générales (presque tous les membres étant présents). En outre 12 réunions de Direction ont été organisées sur des questions de production, et 3 réunions ont été organisées avec l'ensemble du personnel pour discuter des problèmes organisationnels et des procès de travail. Étape 3: Progression interne Il existe des possibilités de promotion interne: entre 1997 et 1999, trois promotions ont été effectuées, mais nous n'avons pas pu avoir d'information plus concrète. 4. Insertion externe Pas d'information fournie. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation Il y a plus de possibilités de travailler pour la Commission Européenne ou avec des entreprises nationales du multimédia qu'avec des entreprises locales. On note une tendance des associations, administrations et entreprises privées à considérer les coopératives sociales comme des organismes d'assistance et non comme des entreprises, d'où une difficulté de collaboration. Par exemple il n'a pas été possible d'établir une collaboration professionnelle (fourniture de services) avec le département des politiques sociales ou avec la Région pour la réalisation d'opsucules: ils ont préféré des entreprises classiques. 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire Ancrage à la fois dans les réseaux de coopératives sociales (et prestations commerciales) et dans la lutte contre les discriminations dues au handicap. A ce titre l'organisme articule un militantisme certain avec des objectifs de développement commercial. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? Professionnalisation? Il est intéressant de noter que c'est la seule des coopératives rencontrées où l'on parle explicitement de professionnalisation, et où celle-ci est un objectif. Il ne fait pas de doute que Virtualcoop offre un cadre propice à cette professionnalisation, dans la mesure où ses activités permettent une progression depuis des tâches très simples et répétitives (saisie de données) jusqu'à des tâches complexes (édition graphique de revues par exemple). La coopérative se présente comme une "équipe de professionnels" du web (discours entrepreneurial "normalisé") tout en revendiquant sa spécificité (presque tous les membres sont handicapés) et en militant contre les discriminations dues aux handicaps. Malheureusement, l'absence de données économiques ne permet pas de se faire une idée de sa pérennisation. Au vu de ses commandes actuelles toutefois, et de sa participation à d'ambitieux projets européens, on peut penser qu'il s'agit d'une structure relativement solide. 108 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Emilie Romagne CADIAI Rita Ghedini, Présidente Via del Monte, 10 40126 Bologna (39) 051 656 40 11 Fax: (39) 051 261 920 Services socioassistentiels, éducatifs, sanitaires et de gestion de résidences du 3ème âge [email protected] Coopérative de type A* Structure initiale créée en 1974 Immigrés Prestation de services 1. L'organisation: Origine, budget, services, RH CADIAI, aujourd'hui grosse coopérative de services sociaux, éducatifs et sanitaires, est partie en 1974 de l'initiative d'un groupe de femmes qui avaient une expérience du travail précaire ou des tâches domestiques. Leur objectif: protéger et qualifier les emplois de soins et d'attention aux personnes, affirmer leur contenu professionnel et social. Aujourd'hui son objectif social est tant de "fournir des services socio-sanitaires et éducatifs orientés à l'intégration sociale et à l'amélioration des conditions de vie des usagers" que de "garantir aux membres coopérateurs ("soci") une continuité d'emploi dans les meilleures conditions économiques, sociales et professionnelles possible". (www.cadiai.it). Elle a quatre secteurs d'activité principaux: - socio-assistentiel: assistance à domicile et gestion de centres de jours pour personnes âgées; - éducatif: enfance, mineurs et adultes handicapés, personnes ayant des problèmes psychiques ou psichosociaux, de dépendance ou de déviance; - résidences troisième âge: gestion d'habitat assisté et de résidences de santé; services de réhabilitation; - sanitaire: services de médecine du travail, prévention et protection. La coopérative compte 309 membres coopérateurs, 290 salariés non coopérateurs et 52 associés (indépendants) coopérateurs ou non, soit un total de 651 membres coopérateurs et collaborateurs (coopérateurs ou non). La coopérative est gérée par la Présidente et la Secrétaire, ainsi que par une équipe de direction formée des responsables des services d'administration générale; d'administration du personnel; de formation et de développement des ressources humaines; de marketing et développement; de la sécurité; de la qualité; du coordinateur technico scientifique; et des responsables de secteur. Chaque service est géré par un responsable de secteur, assité d'un collaborateur de gestion, d'un coordinateur technico-scientifique et d'un coordinateur administratif. Elle ne fait partie d'aucun consortium mais adhère à la Legacoop (fédération des coopératives de mouvance communiste). 109 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives En tant que coopérative de type A, la mission première de la coopérative réside dans la fourniture de services sociaux et socio-éducatifs et non dans l'insertion et la professionnalisation de salariés en difficultés. Néanmoins, entre autres du fait des faibles salaires offerts dans le secteur (financements publics insuffisants), la coopérative est amenée à recruter des personnes prêtes à accepter ces conditions et qui ne sont pas nécessairement formées de manière spécifique. Elle organise ainsi une "professionnalisation" des personnels à l'interne, mais il ne s'agit pas, en général, de personnes fortement défavorisées sur le marché du travail. Cependant elle est amenée à recruter dans ce cadre des personnes immigrées, en général avec une formation supérieure de leur pays, mais qui doivent faire face aux discriminations sur le marché du travail. Ils (elles) sont généralement employé(e)s sur des postes d'infirmières ou d'assistantes "de base". Budget total Le budget total en l'an 2000 était environ de 13,85 millions d'€, en augmentation de 7% sur l'année 1999, et de presque 16% sur l'année 1998. La gestion de résidences du 3ème âge représente 33% du chiffre d'affaires; les services socio assistantiels, 28%; le secteur socio-éducatif, 25%; et le secteur santé, 14%. Le financement de l'activité est reéalisé moyennent des conventions passées avec des administrations et organismes publics (70%) et des organismes privés (30%). Personnel salarié La coopérative comptait 629 salariés (coopérateurs ou non), dont 87% de femmes. 6 Le personnel est formé de : Professions Agents d'assistance de base Educateurs professionnels Employés, techniciens et dirigeants Coordinateurs et responsables de services Agents des services généraux Médecins Responsables de l'assistance Infirmiers professionnels Thérapeutes (réhabilitation) Techniciens de prévention et protection au travail Assistantes sociales TOTAL Nombre d'agents 352 104 30 28 27 22 18 18 15 13 2 629 Les contrats sont régis par l'Accord Collectif des Coopératives Sociales. Les salariés ont des contrats à durée indéterminée ou déterminée sauf le personnel administratif pour lequel il est fait appel à une société d'intérim. - Les contrats à durée déterminée ont une durée de 6 mois et ils sont full time. Seules 41 personnes ont un tel contrat. - Les contrats à durée indéterminée peuvent être à temps plein (8 heures): 42% sont dans ce cas, ou à temps partiel. 22,4% ont un contrat de 36 h/ semaine, 22,4% un contrat de 24 à 30 heures, et les 13,6% restant ont un contrat de 18 heures par semaine. 2. Les personnes en insertion - professionnalisation Comme on l'a dit plus haut, la coopérative recherche des personnels déjà formés et spécialisés mais rencontre des difficultés de recrutement. Elle se voit donc le plus souvent obligée de fournir elle-même une formation professionnelle aux personnes qu'elle emploie. 6 Source: www.cadiai.it. 110 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Cependant on ne peut dire que ces personnes soient désavantagées sur le marché du travail, ni qu'elles soient faiblement qualifiées. Un diplôme professionnel est exigé. (Pour les personnes immigrées, la reconnaissance du diplôme d'origine peut être obtenue après six mois). Les seules personnes ayant ce type de désavantage sont les personnes handicapées recrutées, en principe comme dans n'importe quelle entreprise, dans le cadre des quotas de placement obligatoires, et les personnes immigrées. En 2001, 20 immigrant(e)s ont été recruté(e)s. 3. Les étapes de professionnalisation: Étape 1: Sélection Les personnes contactent la coopérative via Internet (grille de recrutement) ou par les centres de formation. Certaines sont référées dans le cadre du placement obligatoire. La sélection s'effectue sur la base de profils de poste comme dans toute entreprise (il ne s'agit pas d'une coopérative d'insertion). Les critères de sélection sont fortement axés, en principe, sur les diplômes et les formations professionnelles spécialisées complémentaires et sur une expérience profesisonnelle dans l'un des secteurs d'activité. Les activités comme bénévole sont également prises en compte, ainsi que la "flexibilité" des candidats (leur possibilité d'accepter des horaires anormaux). Cependant, comme déjà mentionné, les bas salaires offerts amènent la coopérative à recruter du personnel sans qualification reconnue et à le qualifier elle-même (voir ci-dessous). Étape 2: Emploi, formation, participation La formation a une importance capitale dans la coopérative pour les raisons déjà évoquées, mais aussi parce que CADIAI est en cours de processus qualité. Elle est d'ores et déjà certifiée (ISO 9001) pour l'organisation générale des services mais il lui manque la certification pour chacun des services. La coopérative offre deux types de formation: - Professionnelle (qualification sur le poste de travail); - Continue (de mise à jour). Il s'agit en général de formations en interne, même s'il est fait recours à des consultants externes. La formation est cofinancée par les collectivités territoriales (le plus souvent la Province). Ce cofinancement peut aller de 50 à 80% de la totalité du coût. Le budget formation est relativement important: environ 50.000 € pour la qualification professionnelle et 100.000 € pour les formations de mise à jour. [soit une moyenne de 238€ par personne et par an mais seulement 1,1% du budget total]. Les formations mènent à des certificats de compétences, soit décernés par un organisme de formation privé, soit par un organisme public. Étape 3: Progression interne Pas de réponse. 4. Insertion externe Non recherchée, mais elle se produit: il y a un fort turn over dans tout le secteur de l'aide à domicile. 5. Opportunités et freins à la professionnalisation Obstacles majeurs mentionnés: - Coûts élevés de la formation - Rémunérations basses - Fort turn over - Très forte concurrence sur le "marché" 111 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives 6. Ancrage dans l'économie sociale et solidaire Pas de réponse. 7. Commentaires et analyse: peut-on parler de professionnalisation? Quels en sont les points saillants? ? ? ? Professionnalisation: elle est indispensable dans le secteur, vu les accords passés entre les coopératives sociales et l'administration quant à un pourcentage minimum de personnel qualifié. La coopérative est donc obligée légalement de former, pour des titres reconnus, le personnel non qualifié. Elle obtient pour cela des financements de la Province. Cela est particulièrement important pour les personnes issues de l'immigration. Cependant, sur le secteur de l'aide à domicile où les qualification requises sont les plus basses (assistants de base), il est difficile de parler de construction/structuration d'un "métier". Il n'y a véritable professionnalisation que lorsque les personnes peuvent, suite à des années d'expérience et à des formation diplômantes, accéder à des postes plus qualifiés d'animateur, éducateur etc. Mais, les rémunérations peu différenciées pratiquées par la coopérative n'incitent pas à rester, et le très fort turn over est indicatif d'une recherche d'emploi dans d'autres organismes (publics). Les conditions de concurrence induites par la pratique du "moins disant" dans les appels d'offres, ou par la fixation unilatérale de prix très bas, ne favorisent pas la mise en place de conditions d'emploi garantissant une certaine permanence des salariés et donc de meilleures possibilités de professionnalisation. Néanmoins, la taille de la coopérative et sa présence dans de nombreux secteurs lui donne une certaine stabilité. 112 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Annexes Annexe 1 - Le consortium de la recherche-action Le consortium rassemble 14 organisations d'économie sociale, situées dans quatre pays: Belgique, Espagne, France et Italie. - 5 organisations de l'économie sociale dite "instituée": le Pôle Européen des Fondations d’Economie Sociale et une Fondation membre du Pôle par pays étudié - la Fondation P&V (Belgique), la Fondation Agrupacio Mutua (Catalogne), la Fondation MACIF (France),et la Fondation Cesar (Italie). Le Pôle Européen des Fondations d’Economie Sociale, créé en 1996, est une AISBL qui regroupe des fondations d’économie sociale belge, espagnoles, françaises et italiennes. Sa mission est d’initier, d’accompagner, et de promouvoir de manière concrète les initiatives de ses membres visant notamment la citoyenneté active, l’accès à la culture et aux savoirs, la formation, la démocratie économique, le développement de l’emploi durable et la création de nouvelles activités dans le champ de l’économie sociale, notamment par la mise en oeuvre de programmes opérationnels annuels ou pluriannuels, nationaux ou transnationaux. Le Pôle en tant que tel, la Fondation P&V, la Fondation Agrupacio Mutua et la Fondation MACIF participent directement aux activités d'études, d'appui et de diffusion du projet. La Fondation CESAR (Italie) en est le coordinateur. - 8 initiatives d’économie sociale (deux par pays), qui organisent la formation et la professionalisation de leurs usagers (jeunes sans qualifications, chômeurs de longue durée, femmes sans expérience professionnelle, immigrés etc.). La Concertation des Ateliers d’Insertion Sociale et Professionnelle (CAIPS) est une fédération d’associations sans but lucratif agréées par la Région Wallonne pour mettre sur pieds des projets de formation et d’insertion à destination de personnes exclues du marché du travail. Caips regroupe également des entreprises d’insertion qui mènent des projets d’économie sociale marchande, dont le but est la création d’emploi à destination de publics pas ou peu qualifiés. Pour ce projet, Caips a travaillé en lien étroit avec l’entreprise d’insertion RECMA (tri recyclage et bâtiment). Sociale Economie Oostende vzw, d’Oostende, est une association dans but lucratif dont la finalité est la création de nouveaux emplois pour et par des personnes au chômage (en particulier de longue durée, et sans qualifications). Depuis 1996, 7 petites entreprises d’économie sociale ont été ainsi créées, qui emploient 55 personnes. Pour ce projet, c’est une entreprise d’insertion dans le tri-recyclage qui a été étudiée. L’association Bidó de Nou Barris, de Barcelone, est une association sans but lucratif qui gère l’Ateneu Popular, un centre culturel né en 1977 des revendications des associations de résidents du quartier. Le centre anime aujourd’hui une importante activité artistique et formative, et abrite l’un des foyers les plus actifs de préparation au cirque qui existent en Espagne. L’Ateneu mène également un travail de type social et communautaire sur le quartier de Nou Barris, à Barcelone. L’association tente d’accompagner les jeunes sur une professionnalisation dans le monde du cirque, en particulier via ses programmes de formation et ses productions. Le Centre de Promotion et de Gestion d’Initiatives d’Auto-occupation (CP’AC), de Barcelone, est une fondation qui offre des services aux jeunes de Catalogne dans le but de les soutenir dans des démarches d’ insertion dans le monde du travail, en particulier par l’emploi comme indépendant, avec une forte composante d’économie sociale (nombreux projets de coopératives). Dans ce projet, c’est le programme de formation-accompagnement de chômeurs créateurs DINAMIC qui a été étudié. 113 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Itinéraires, association de prévention spécialisée de Lille, s’adresse à des jeunes, majoritairement âgés de 18 à 25 ans, confrontés à des difficultés de tous ordres. La spécificité reconnue de l’association est de proposer un processus global d’insertion aux jeunes en très grande difficulté, et sur la durée. L’initiative étudiée dans le cadre de ce projet est celle d’une structure d’intervention technique sur les parcs HLM, qui a recruté 13 jeunes. La structure devrait se transformer à terme en Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). Format Raisin, de Beaune, a été créé en 1999 (sous statut associatif) par des professionnels de l’insertion et de métiers d’art qui souhaitaient tirer les leçons de leurs expériences d’insertion de jeunes en situation de marginalité pour créer un environnement de professionalisation sur de vrais métiers les métiers d’art. En Septembre 2002, Format Raisin a été agréé comme Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC). L’association à but non lucratif L’Altra Europa opère dans les régions de Molise, Abruzzes et Pouilles. Son objectif est d’être un forum de rencontres, d’information, de conseil opérationnel et de formation aussi bien pour les jeunes à la recherche d’un emploi que pour les organisations syndicales. Elle organise particulièrement des projets d’orientation et de formation des jeunes, des femmes, et des immigrés, à la création d’activités de travail autonome et de caractère social, activités gérées sous forme coopérative ou associative. L’association Effetto Europa est une association d’utilité publique qui mène une activité d’informationéducation et de conseil gratuitement, grâce à la collaboration des organisations et associations du monde du travail salarié et indépendant. En plus de son activité d’information, elle organise des stages de formation pour femmes au chômage et fournit des prestations de conseil à ces femmes pour la création de nouvelles activités dans le secteur de l’économie sociale. - Une coopérative d’études et de recherches, partenaire habituel du Pôle et de chacune de ses Fondations. Le Gabinet d’Estudis Socials (GES), situé à Barcelone, est une coopérative d’études, de recherche, d’évaluation et d’appui méthodologique à des projets associatifs, de ‘bénévolat’, et de l’économie sociale. Il est coordinateur scientifique du projet. Nous contacter Fondation Cesar, coordinateur administratif et financier du projet. Responsable: Anna Salazzari. Via Galliera, 26 – 40121 Bologna – Italie. Tél: 00 39 051 27 12 36. E-mail: [email protected]. GES, coordinateur scientifique du projet. Responsables: Jordi Estivill et Isabelle Darmon. C/ Aragó, 281, 2º2ª. 08009 Barcelona. Espagne. Tél: 00 34 93 487 38 16. E-mail: [email protected]. Site web: http://www.gabinet.com 114 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Annexe 2 - Rapports et publications de la recherche-action ? Trois publications transnationales: - De l'insertion à la professionnalisation. Quel rôle pour l'économie sociale? Panorama Comparatif dans quatre pays européens. (publication en français, italien, espagnol - à paraître) De l'insertion à la professionnalisation. Quel rôle pour l'économie sociale? Guide Méthodologique. (publication en français, italien, espagnol - à paraître) De l'insertion à la professionnalisation. Quel rôle pour l'économie sociale? Base de données de pratiques. (publication web) - ? Rapports nationaux: - Fondation P&V (2002), De l'insertion à la professionnalisation: contextes et pratiques de formation professionnelle des personnes en insertion sur de la création d'activité et d'emploi dans l'économie sociale en Belgique. Bruxelles: Fondation P&V. Darmon I., Fernandez, N. (2002), De l'insertion à la professionnalisation. Quel rôle pour l'économie sociale? Étude Documentaire Espagne. Barcelone: GES Darmon, I. (2002), De l'insertion à la professionnalisation. Quel rôle pour l'économie sociale? Étude Documentaire France. Barcelone: GES. Gualandi, B. (2002), De l'insertion à la professionnalisation. Quel rôle pour l'économie sociale? Étude Documentaire Italie. Bologne: Fondation César. Traduction: F. Ngankoué. Version originale en italien disponible. - ? Rapports européens: - Collectif (2002), De l'insertion à la professionnalisation. Quel rôle pour l'économie sociale? Stratégies et pratiques de professionnalisation dans huit initiatives belges, espagnoles, françaises et italiennes . Barcelone: GES. 115 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Annexe 3 - Lexique détaillé Belgique ACS Agent Contractuel Subventionné Article 60 Mise au travail par les Centres Publics d'Aide Sociale Les conventions ACS permettent d’engager pour une durée déterminée ou indéterminée des travailleurs du secteur non marchand à temps plein ou à temps partiel (employé ou ouvrier) L’employeur peut prétendre à une prime régionale (5.032€ par ACS en général) et à des dispenses du paiement des cotisations patronales de sécurité sociale pour toute la durée du contrat. Mesure en principe pour chômeurs complets indemnisés. Contrat spécifique à durée déterminée pour des personne en insertion, soit directement embauchées par le Cpas, soit mises à disposition par le CPAS, soit embauchées par un organisme accrédité par le CPAS ASBL Association Sans But Lucratif CP Commission Paritaire Accord collectif sectoriel, portant en particulier sur les salaires et conditions de travail. CPAS Centre Public d'Aide Social Administration locale de l'aide sociale en Wallonie. EFT Entreprise de L’objectif des EFT est d’apporter des compétences Formation par le Travail professionnelles qu’elles soient techniques et/ou sociales par le biais d’un travail réel. La durée moyenne d’une formation en EFT est de 9 mois. Subventions disponibles du programme de résorption du chômage, et du FSE. En général 50% du financement provient de recettes d'activité. Il y a environ 60 EFT en Région wallonne. EI Entreprise d'Insertion Les entreprises d’insertion développent de nouvelles activités économiques et en faveur de l’environnement à l’intention des demandeurs d’emploi qui occupent une position précaire sur le marché du travail. Outre l’emploi, une attention particulière est également accordée aux aspects sociaux, écologiques et culturels. La Région Wallonne impose aux EI l'agrément de société à finalité sociale. En Flandre, la plupart des EI choisissent le statut coopératif. Au terme de la période de subventions (5 ans), aussi bien l’entreprise que le groupe cible doivent être en mesure d’affronter la concurrence sur le marché ordinaire du travail. Emplois SMET Activation des allocations chômage Le principe est de favoriser la réinsertion de chômeurs de longue durée et de permettre la réalisation de tâches d'intérêt collectif. De véritables contrats de travail sont conclus avec la protection sociale qui s’y attache.. Les travailleurs perçoivent une rémunération due en vertu 116 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives des conventions collectives de travail applicables dans l’entreprise. Cette rémunération est constituée d’une part du salaire versé par l’employeur et d’autre part, d’une allocation versée soit par l’Onem, soit par le CPAS. C’est ce qu’on appelle l’activation des allocations sociales. FBI Fonds Budgétaire Interdépartemental de Promotion de l'Emploi en Région Wallonne Les employeurs relevant du non marchand peuvent avoir accès à cette intervention forfaitaire de la région wallonne pour la rémunération de chômeurs engagés par un contrat de travail à temps plein ou temps partiel. FOREM Agence wallonne pour l'emploi et la formation Le FOREM compte 42 agences pour l'emploi, 33 agences d'intérim et 104 centres de formation en Wallonie. Maribel social Réduction forfaitaire des charges patronales pour les employeurs qui relèvent du secteur non-marchand et qui sont liés par une convention collective de travail promouvant l’emploi ou qui ont adhéré à un accord cadre.. Le produit de la réduction doit être affecté intégralement à la création d’emplois et à une augmentation de volume de travail. L’employeur peut être une asbl ou une société à finalité sociale si les statuts stipulent qu’aucun bénéfice patrimonial n’est recherché. Seuls certaines secteurs sont concernés (santé, action sociale, action culturelle, secteur socioculturel, hôpitaux ou maisons de repos). Minimex Revenu Minimum en Belgique OISP Organismes d'Insertion Socio Professionnelle SFS Société à Finalité Sociale SPRL Société de Personnes à Responsabilité Limitée SWP Sociale Werkplaatsen (Ateliers Sociaux) VDAB Agence Flamande pour l'emploi et la formation Organismes de formation à but non lucratif développant des pédagogies spécifiques pour des personnes ne pouvant accéder aux stages de formation standards. Les ateliers sociaux mettent en place des dispositifs destinés à procurer de l’emploi au sein d’un cadre de travail protégé par le biais de l’organisation d’une activité professionnelle. L’objectif des ateliers protégés vise l’occupation des demandeurs d’emploi particulièrement difficiles à reclasser. La transition vers le marché ordinaire du travail demeure certes possible, mais ne représente pas l’objectif prioritaire ou une obligation. Les conditions d’appartenance au groupe cible sont strictes : 5 ans d’inactivité ininterrompue et un faible niveau d’instruction. Bien que les ateliers sociaux soient répertoriés dans le secteur non marchand, ces entreprises peuvent avoir des affinités avec le secteur marchand (centres de recyclage, travaux de rénovation, horticulture (culture biologique), ateliers de bois et de meubles, ateliers vélos... 117 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives France AFPA Association pour la formation professionnelle des adultes Association 1901 sous tutelle du Ministère du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle. Avec 22 directions régionales et 11.500 salariés, c’est le plus grand organisme français de formation d’adultes. L’AFPA organise notamment des formations qualifiantes pour chômeurs et salariés en reconversion, mais également pour des salariés en poste. AGEFIPH Fonds national pour l’insertion professionnelle des handicapés Fonds créé en 1991, abondé par une contribution des employeurs. La mission de l’AGEFIPH est de développer l’emploi des personnes handicapées en milieu ordinaire de travail. ANPE Agence Nationale Service de l’emploi français pour l’Emploi AREF BRP Association Régionale Elles assurent l’exécution de la politique de formation de pour la Formation la branche au niveau régional (information-conseil ; Continue du BTP gestion des fons mutualisés ; ingénierie ; obtention de fonds) ASS Allocations de Allocations versées aux chômeurs en fin de droits Solidarité Spécifique ASSEDIC Organisme payeur des assurances chômage BEATEP BTS Brevet Technique Formation professionnelle Bac + 2. Supérieur CA Contrat d'Adaptation Contrat à durée indéterminée ou déterminée (6 à 12 mois) visant l'intégration des jeunes dans l'entreprise. Les jeunes sont rémunérés au minimum au smic et ont droit à 200 heures de formation minimum. CAP Certificat d’Aptitude Qualification professionnelle de niveau V sur une échelle Professionnelle allant de I à VI. Les CAP peuvent se préparer via l’enseignement secondaire professionnel ou via des contrats en alternance (contrats de qualification par exemple). CCAS Centre communal d'action sociale Contrat à durée déterminée Contrat à durée indéterminée Contrats emploi consolidés Services sociaux municipaux CES Contrats emploisolidarité. Contrats de travail à mi-temps, payés 1/2 SMIC, durée max de 2 ans, assortis d’une exonération totale de charges patronales de sécurité sociale permettant d’effectuer des travaux d’intérêt général dans les associations ou collectivités locales. CIBC Centre interinstitutionnel de bilan de compétences Contrat d'Initiative Contrat pour chômeurs de longue durée, bénéficiaires du CDD CDI CEC CIE Contrats à mi-temps, payés 1/2 SMIC, jusqu'à 5 ans, réservés aux "publics les plus en difficulté", destinés à fournir une possibilité d’insertion durable aux titulaires de CES dépourvus de toute autre solution à l’issue de leur contrat. Les CEC bénéficient d’une exonération totale des charges et d’une prise en charge partielle et dégressive par l’Etat. 118 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Emploi Base de données d'initiatives RMI etc. A durée déterminée ou indéterminée, mi-temps minimum et mêmes conditions salariales que personnes sur le même poste. A mis en place une action de pilotage des SCIC. Voir www.resoscope.org CGSCOP Confédération Générale des SCOP CO Contrat d'orientation CQ Contrat de qualification Conseil Régional Collectivité territoriale au niveau régional Les compétences du CR ont été fixées en 1983 puis élargies comprennent, entre autres, l’élaboration du plan régional (développement économique), la construction et l’entretien des lycées, la mise en oeuvre d’actions de formation continue et d’apprentissage, et la planification et le financement en concertation avec l’Etat de la formation professionnelle des jeunes. DDASS Direction Départementale des affaires sanitaires et sociales Direction Départementale du Travail et de l’Emploi et de la Formation Professionnelle Diplôme d'État d'Auxiliaire de Vie Sociale Délégation Interministérielle à la Ville mise en oeuvre au niveau départemental des politiques sociales de l’Etat en lien avec les autres acteurs locaux(administration ‘déconcentrée’) Fonds d’Assurance Formation des Salariés de l’Artisanat du Bâtiment Fonds d’Assurance Formation des Salariés des Entreprises Agricoles OPCA* pour les entreprises de – de 10 salariés. En l’absence de relais régionaux, ce sont les fédérations régionales du secteur qui assurent l’assistance et le conseil formation auprès des entreprises de – de 10. OPCA* pour les entreprises agricoles et assimilées. DDTEFP DEAVS DIV FAFSAB FAFSEA FONGECIF FSE Services de l'État responsables de la mise en oeuvre au niveau départemental des politiques d’emploi et de formation professionnelle de l’Etat (administration ‘déconcentrée’) Nouveau diplôme correspondant au 1er niveau de qualification dans l'aide à domicile en France (décret publié le 28 Mars 2002). Service interministériel responsable de la coordination des politiques de la ville Organisme paritaire collecteur des contributions obligatoires des entreprises au congé individuel de formation. Fonds Social Européen Missions Locales NSEJ Contrat de 9 mois avec minimum 25% de formation pour des jeunes de - de 22 ans, salaire en %age du SMIC. Contrats pour les jeunes de 16 à 25 ans permettant la préparation en alternance d’une qualification reconnue, sur une durée de 6 mois à 2 ans, et rémunéré de 30 à 75% du SMIC en fonction de l’âge du jeune et de l’ancienneté du contrat. Associations d’appui à l’orientation, à la formation et à l’insertion des jeunes (environ 300 en France) qui comme les PAIO* sont cofinancées par l’Etat, les régions et les municipalités. Programme Nouveaux Services Emplois Jeunes Programme créé par la loi d’octobre 1997 prévoyant de permettre à 350.000 jeunes de bénéficier de contrats à durée indéterminée ou à durée déterminée (5 ans) pour les jeunes de 18 à 26 ans aidés par l’Etat à 119 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives hauteur de 93.840 F par an pendant cinq ans et créés dans une collectivité locale, dans d’autres établissements publics (hôpitaux, offices HLM...) ou organismes de droit privé à but non lucratif. Les emplois créés doivent répondre à des besoins érmergents, ne pas concurrencer des services déjà existants, et présenter un caractère d’utilité sociale. OPCA Organisme Paritaire Collecteur Agréé Permanences d’accueil, d’information et d’orientation Plan Local d'Insertion par l'Emploi Organismes paritaires de branche chargés de la collecte des fonds de formation obligatoires des entreprises. Voir Mission Locale* RMI Revenu Minimum d'Insertion Dispositif créé en décembre 1988 et sous coresponsabilité de l’Etat et des départements (Conseils Généraux) octroyant un revenu minimum sous conditions de ressources et organisant des filières d’insertion pour les bénéficiaires de ce revenu SCIC Société Coopérative d'Intérêt Collectif Ce statut, créé par la loi du 28 juin 2001 en France, permet aux coopératives à la fois d'être dans le secteur marchand et de pouvoir bénéficier des aides publiques à l'emploi et recruter ainsi des personnes nécessitant un accompagnement professionnel. Ces personnes peuvent devenir membres de la coopérative. La SCIC a un fonctionnement démocratique sur la base du multisociétariat: 5 collèges sont prévus (salariés; usagers; bénévoles; collectivités publiques et leurs groupements; toute personne physique ou morale qui contribue à l'activité de la coopérative). Les deux premiers collèges sont obligatoires, et il en faut obligatoirement un troisième. (aucun collège ne peut avoir moins de 10% ni plus de 50% des droits de vote lors de l'Assemblée). SCOP Société Coopérative Ouvrière de Production Stage d'Insertion et de Formation à l'Emploi Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance PAIO PLIE Politique de la ville SIFE SMIC TRACE Trajet d'Accès à l'Emploi Dispositif de coordination locale des acteurs et des mesures pour l'emploi. Ensemble des politiques conduites par l’Etat contre la marginalisation de certains quartiers et pour l’équilibrage social et urbain des villes. Depuis 1992, les contrats de ville (procédure contractuelle entre villes et Etat) sont l’unique cadre contractuel de la politique de la ville. Dispositif d'accompagnement des jeunes "éloignés de l'emploi" avec séances de bilan, d'orientation, accès aux mesures pour l'emploi etc. Une bourse (de 300 €) est versée dans les périodes où le jeune n'a pas d'autre revenu. 120 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Base de données d'initiatives Espagne (Catalogne) Apprendre à Apprendre Programme d'insertion socio-professionnelle pour résidents de quartiers en difficulté, financé par la Generalitat. Actions d'orientation, de recherche d'emploi, de dynamisation des quartiers. CET Centro Especial de Centres d'insertion professionnelle pour travailleurs Trabajo (Centre handicapés. Les centres, qui créent de l'emploi Spécial d’Emploi) permanent pour les handicapés, doivent figurer sur le registre des CET et garantir une viabilité technique et économique. Une aide à la création de poste de 2 millions de pesetas (12.000 €) est prévue pour les centres ayant un personnel à 90% composé de handicapés, et de 1,5 millions de pesetas (9.000 €) pour ceux qui ont entre 70 et 90% de travailleurs handicapés. L'aide au maintien du poste consiste en un financement à 100% des cotisations patronales à la sécurité sociale et à 50% du salaire minimum interprofessionnel. CO Centro Ocupacional Centre de travail protégé pour handicapés, dans lequel les personnes ne sont pas salariées et continuent à toucher leurs allocations. Contrats loi 55/99, article 28 Contrats du programme de promotion de l'emploi 2000 (repris ensuite dans la loi 12/ 2001) Comprend des baisses de cotisations patronales de 65% pour 24 mois sur les contrats à durée indéterminée ou déterminée pour les personnes en situation d'exclusion, certifiées comme telles par les services sociaux. Coopérative d'initiative sociale Forme de coopérative sans but lucratif créées par la loi 27/1999 du 16 Juillet. Il s'agit de coopératives prestant des services assistantiels avec un support éducatif, culturel, social... ou de coopératives dont la finalité est l'insertion des personnes en situation d'exclusion. Coopérative de travail Coopérative où les travailleurs sont coopérateurs (1 homme 1 voix). Le nombre d'heures travaillées par des salariés non coopérateurs ne peut être de + de 30% du total d'heures travaillées par les travailleurs coopérateurs. Aucun coopérateur ne peut avoir + de 45% du capital. Institut Gaudi de la construction Fondation privée sans but lucratif créée en 1989 par les associations d'entreprises et les syndicats de la construction pour la mise en place d'actions d'orientation, de formation (écoles ateliers, stages etc. ) et d'une bourse d'emploi dans tous les métiers et à tous les échelons du secteur de la construction en Catalogne. SAL Sociedad Anónima Laboral (Société Anonyme de Travailleurs) Société anonyme dans laquelle la majorité du capital est la propriété des travailleurs. Aucun membre ne peut détenir plus d'un tiers du capital. Le total d'heures travaillées par des personnes non membres de la SAL ne peut être supérieur à 15% du total d'heures travaillées par les travailleurs membres. (pas + de 25% pour les SAL de moins de 25 personnes) 121 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 PIRMI Base de données d'initiatives Programme de Revenu Minimum en Catalogne Programme de revenu minimum pour personnes en grandes difficultés, mis en place par la Generalitat en 1990 dans le cadre du Plan intégré de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Contrairement au système français il ne s'agit pas d'un droit. Le montant est d'environ 300 € par mois. Le nombre de nouveaux bénéficiaires décroit régulièrement depuis 1996. En l'an 2000, 3.541 personnes ont été inscrites. Azienda Unita Sanitaria Locale Agence Locale de Santé: organisme public en charge de la coordination et de la foruniture des services de santé au niveau local. Italie AUSL Borse Lavoro Bourses de travail Bourses prévues pour les jeunes (21-32) en recherche d'un premier emploi, et demandeurs d'emploi de + de 30 mois. Bourses d'une durée maximum de 12 mois, avec horaire de travail de - de 20 heures par semaine. La bourse est aujourd'hui d'environ 500 € par mois, et est payée par la sécurité sociale en principe. Les personnes handicapées ont droit également à cette bourse, payée alors par l'agence de santé. Certificati Les personnes concernées peuvent avoir un statut de "soci certificati", ou de "soci lavoratori certificati". Reconnus par la loi 381/91 sur les coopératives sociales comme "défavorisés" (svantaggiati) Au titre de la loi 381/91, les personnes pouvant bénéficier de cette reconnaissance sont: Handicapés physiques, psychiques et sensoriels, les ex-malades des instituts psychiatriques, les sujets en traitement psychiatrique, les toxicomanes, les alcooliques, les mineurs en âge de travailler en situation de difficulté, les détenus admis pour mesures alternatives à la détention. Contrato formazione lavoro Contrat de formation/travail Contrat pour les jeunes de 16 à 32 ans, d'une durée de un ou deux ans en fonction de l'objectif (qualification pour les non qualifiés et expérience professionnelle pour les qualifiés), bénéficiant de réduction des charges sociales. Contrato di collaborazion e coordinata e continutata Contrat de collaboration coordonnée et continuée Nouvelle modalité d'emploi dans laquelle la personne est considérée comme quasi indépendant (en particulier pour le paiement des charges sociales) Coopératives sociales Coopératives à but non lucratif et à finalité d'utilité sociale Les coopératives sociales sont de 2 types a) celles qui mènent des activités de gestion de services socio-sanitaires et éducatifs (type A); b) celles qui, au moyen d'activités productives (agricoles, industrielles, commerciales ou de services) visent l’insertion dans le monde du travail de personnes défavorisées (les personnes défavorisées doivent constituer au moins 30% du total des travailleurs de la coopérative et être membres de la coopérative). Les deux types jouissent de facilités fiscales particulières, qui s’ajoutent à celles prévues par rapport à l’activité spécifique menée par la coopérative. Les coopératives de type B jouissent d’une exonération totale de charges pour les travailleurs défavorisés. (loi de référence: loi 381/1991) 122 LEONARDO - Projet FOR.ES.POL 2001/2 Dipendenti Membres du personnel Soci Membres coopérateurs des coopératives Soci lavoratori Coopérateurs travailleurs Base de données d'initiatives Peuvent être bénévoles ou salariés, membres coopérateurs (qui dans ce cas sont des "soci lavoratori") ou non. Cette possibilité a été clarifiée par la loi 142/01 sur le "socio lavoratore". Les soci lavoratori représentent environ 7 80% des salariés des coopératives 7 Lombardi, Messina, Polimanti, 1998, The forms of employment and work organisation in the Italian Third Sector, projet IFEWO financé par la DGV, Rome: Lunaria,p.19. 123