Les figures de style
 
Les figures de style appartiennent à la science du langage : la 
rhétorique. Ces tours d’expression permettent d’obtenir des 
effets de sens particuliers intervenant sur le caractère 
esthétique du texte. On distingue les figures lexicales - qui 
portent sur les mots - des figures syntaxiques - de 
construction. 
I. Les figures lexicales 
!"
Celles qui fonctionnent par analogie 
• La  comparaison qui établit une analogie entre deux 
éléments à l’aide d’un outil comparatif. Ex. : « La Terre est 
bleue comme une orange » P. Eluard. 
• La  métaphore établit une identification en n’utilisant pas 
d’outil comparatif. Elle consiste à désigner une chose en 
utilisant un terme qui en désigne une autre dans son sens 
littéral. Ex. : « O belle Loreley aux yeux pleins de pierreries » 
Apollinaire. 
• La personnification présente une entité ou un objet comme 
doué de raison ou d’attitude humaines. 
• L’allégorie représente une idée abstraite par une série 
d’images qui fonctionnent les unes avec les autres. Elle prend 
souvent valeur de symbole. Par exemple l’allégorie de la 
caverne de Platon (La République) qui explique de façon 
imagée le parcours du philosophe. 
• L’allitération et l’assonance, qu’il convient de distinguer, car 
elles jouent toutes deux sur la forme des termes (le 
signifiant). L’allitération étant la répétition d’un même son 
consonantique, l’assonance, d’un même son vocalique. 
Ex : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes » de 
Racine est une allitération.  
« Je pleure mes ennuis où, pour le dire mieux, en pleurant je 
les chante, si bien qu'en les chantant souvent  je les 
 
enchante » Du Bellay Assonance en [en] qui sous-tend le mot 
chant dans l'ensemble du poème. 
!"
Celles qui fonctionnent par opposition 
• L’antithèse souligne l’opposition de deux idées ou deux 
choses en les rapprochant. 
Ex. : « Etre ou ne pas être, voilà la question » Hamlet, 
Shakespeare. 
• L’oxymore est le rapprochement grammaticalement étroit de 
deux termes évoquant des réalités incompatibles. 
Ex. : « Cette obscure clarté » Corneille, Le Cid, IV, 3. 
• L’antiphrase emploie une expression pour faire entendre son 
contraire. Elle est fréquemment utilisée dans l’ironie. 
• Le paradoxe rapproche ou combine des mots ordinairement 
opposés de façon à rendre plus frappante une affirmation. 
!"
Figures de substitution 
• La  métonymie désigne une chose par un terme qui en 
désigne habituellement une autre : désigner la cause par 
l’effet, le contenant pour le contenu, le physique pour le 
moral… et vice-versa. Ex. : Boire un verre. 
• La  périphrase désigne une chose de façon détournée ou 
imagée. Ex. : La ville lumière pour Paris. 
• La synecdoque est le remplacement d’un terme par un autre 
employant avec le premier un rapport nécessaire 
(objet/matière, tout/partie). Ex. : Un Harpagon pour un avare. 
!"
Figures d’amplification 
• L’hyperbole est une exagération qui permet de mettre en 
relief une idée ou une réalité par une expression qui la 
dépasse. Ex. : Elle brille de mille feux. 
•  La redondance est fondée sur un redoublement excessif de 
termes de sens proche. Ex. : Il est calme et tranquille. 
!"
Figures d’atténuation 
• La litote consiste à en dire le moins pour en suggérer le plus. 
Au lieu d’affirmer positivement une chose, on nie la chose 
contraire ou on la diminue. Ex. : « Va, je ne te hais point ! »  
 
 
pour un Je t’aime interdit dans Le Cid de Corneille. 
• L’euphémisme (le préfixe grec 
ευ
 signifiant « bien ») 
consiste en l’atténuation d’une notion déplaisante ou 
choquante. Ex : partir pour l’autre monde plutôt que mourir. 
II.  Les figures syntaxiques 
!"
Celles qui fonctionnent par accumulation 
• Le parallélisme est une forme de répétition qui porte sur la 
structure des phrases qui ont exactement la même 
construction pour en renforcer le sens. 
• La gradation est une énumération de termes dans un ordre 
d’intensité croissante. 
• L’anaphore est la répétition d’un ou de plusieurs mots en tête 
de phrase, de proposition, de vers ou de paragraphe. 
!"
Celles qui fonctionnent par association 
• Le chiasme est une figure qui croise deux termes là où le 
parallèlisme serait appelé par le sens. Ex :  « Les  soirs 
illuminés par l’ardeur du charbon »  Baudelaire. 
• Le syllogisme est le mise en rapport de deux prémisses, une 
majeure et une mineure, dont on tire une conclusion. Ex : 
Socrate est un homme. Tous les hommes sont mortels. Donc 
Socrate est mortel. 
• Le  zeugma  enchaîne syntaxiquement à un même énoncé 
(généralement un verbe) deux syntagmes qui ne sont pas, 
logiquement, sur le même plan. 
!"
Les figures de rupture 
• L’ellipse  raccourcit une expression en faisant omettre des 
mots sans obscurcir le sens.  
• L’asyndète rapproche des mots de même catégorie 
grammaticale sans mot de liaison. 
• L’anacoluthe est une ellipse extrême qui consiste en une 
rupture de construction. 
MemoPage.com SA © / 2006 / Auteur : Stéphane Fouénard