Banks
Exposition des banques nord-africaines à la crise mondiale des marchés financiers : pourquoi leur risque de contagion est limité
novembre 2008 3
hausse, ceux-ci représentant l’essentiel des sources de financement. Fitch estime
que les dépôts des clients non-résidents, susceptibles d’être plus volatils, ne
représentent pas plus de 12% du total des dépôts clientèle. De plus, la liquidité sur
le marché interbancaire en monnaie locale reste confortable et le refinancement
en devises issu de sources étrangères est faible. Les dépôts en devises étrangères
(clients et interbancaire) représentaient 12% du total de bilan à fin avril 2008 (9% si
l’on exclut les banques offshore). Le montant des ressources à moyen et long terme
des banques tunisiennes résidentes émanant des banques étrangères est faible
(moins de 10% des ressources des banques) et concerne exclusivement les
ressources en devises étrangères fournies par les institutions multilatérales ou
supranationales. Le financement des banques ne dépend en aucun cas des marchés
de dette internationaux. Les opérations sur devises concernent dans leur grande
majorité des opérations pour le compte de la clientèle, dont des opérations de
financement du commerce extérieur. Il y a peu de positions sur des produits
dérivés ; celles-ci sont limitées à des swaps et presque toutes prises pour le compte
de la clientèle. Les opérations de change sont essentiellement réalisées avec des
contreparties étrangères, traditionnellement des banques européennes. Cependant,
comme pour les banques marocaines, Fitch s’attend à ce que les banques
tunisiennes confrontées à la hausse du coût et à la moindre disponibilité des
financements extérieurs à court terme en provenance de banques étrangères se
tournent vers la banque centrale tunisienne en tant que contrepartie, ce qu’elle a
toujours été jusqu’à une époque peu lointaine.
La part des actifs bancaires totaux détenus par les investisseurs étrangers
(essentiellement des actionnaires majoritaires français) atteignait 37% à fin
septembre 2008 (si l’on exclut les banques non cotées en bourse), ces
investissements étant pour la plus grande partie stratégiques. Fitch reste
convaincue que les banques françaises maintiendront leurs investissements sur le
marché bancaire tunisien dans le cadre de leur stratégie consistant à développer
leur activité de détail. Une décollecte sur les marchés actions aurait des
conséquences limitées en Tunisie où les investisseurs étrangers stratégiques et non
stratégiques représentaient une part modérée et plutôt stable de 22% du total du
marché actions à la date du 17 octobre 2008. Toutefois, les investisseurs locaux
montrent des signes de nervosité depuis le mois d’octobre, et les cours des actions
ont globalement suivi une tendance baissière depuis lors, avec l’indice boursier
tunisien «TUNINDEX » en chute de 11,6% sur les trois premières semaines d’octobre,
bien qu’il reste en hausse de 18,1% par rapport à octobre 2007. Ceci est la
conséquence directe d’un recul excessif de la confiance de la part des investisseurs
résultant de la déprime des marchés financiers dans le monde plutôt que de
l’anticipation d’une détérioration des fondamentaux des entreprises et des
institutions financières locales. En effet, les entreprises cotées ont, pour la plupart,
publié des résultats en hausse au 3ème trimestre 2008, avec des estimations
comparables pour l’ensemble de l’exercice. Cependant, cela pourrait être le signe
que des doutes apparaissent sur la capacité de l’économie tunisienne à résister à un
ralentissement plus prononcé et plus prolongé de l’économie mondiale. La BCT
considère que l’économie locale tunisienne est résistante : la croissance moyenne
du PIB devrait se situer autour de 5,5% en 2008. Pour 2009, elle devrait être
comparable à 2008 selon les estimations de Fitch et ne subir que modérément les
effets de la récession en Europe. En ce qui concerne l’inflation, Fitch anticipe un
taux moyen de 5% en 2008 (4,5% à fin août 2008) et de 4% en 2009.
Le système bancaire algérien
Comme leurs consoeurs marocaines et tunisiennes, les banques algériennes
apparaissent largement à l’abri des problèmes de liquidité ou d’exposition aux
marchés financiers internationaux. La plupart des banques résidentes (qui
représentent l’essentiel des actifs bancaires) disposent de bons ratios prêts/dépôts
grâce à une large base de dépôts clientèle et sont peu dépendantes du
refinancement sur le marché de gros. Les opérations sur le marché interbancaire ne