La beauté majestueuse et la noblesse, le mérite et le rang.
Ces étymologies sont concordantes et ont le sens « d’une qualité éminente, d’une valeur
particulière propre à susciter du respect ou à valoir un mérite particulier ».
Définitions :
D’après le Nouveau Petit Robert (2008) :
« Respect que mérite quelqu’un : principe de la dignité de la personne humaine selon
laquelle la personne doit être traitée comme une fin en soi. Respect de soi, amour
propre, fierté, tenue ».
Les conceptions philosophiques de la dignité :
Pour Platon puis Aristote :
« C’est l’intelligence qui fonde la dignité humaine ».
Pour Emmanuel Kant, philosophe allemand de l’époque moderne :
« Ce qui fonde la dignité de chaque personne, c’est la présence en chacun de la capacité à
obéir à la loi morale ». Kant place la dignité comme principe fondateur de l’humanité.
Pour Hegel :
« Je ne suis pas humain si je ne suis pas reconnu comme tel par autrui. Le secret de
ma dignité se trouve dans le regard qu’autrui porte sur moi ».
Ainsi dans l’Antiquité, la dignité a une fonction sociale : elle est associée au statut d’homme
libre : les esclaves et les femmes sont des personnes « indignes » c’est-à-dire sans dignité.
C’est le libre arbitre et la capacité de délibération de l’individu qui qualifie la dignité de la
personne.
Puis avec la religion chrétienne, l’homme étant créé à l’image de Dieu, tout humain doit être
considéré égal en dignité à tout autre.
Progressivement, la dignité devient l’essence de la personne. : elle est immanente
à
l’homme, elle lui est intrinsèque. Elle est dite ontologique (théorie de l’être).
En conséquence, elle ne se gagne pas, ni ne se perd pas, ne se mérite pas. Tout homme
mérite un respect inconditionnel quel que soit son âge, sexe, santé physique et mentale,
religion, condition sociale, origine ethnique.
Utilisation du concept dans la pratique professionnelle :
Des atteintes à la dignité dans l’histoire récente, lors de la 2ème Guerre mondiale (crimes
contre l’Humanité) et avec les travaux en biomédecine (manipulations du vivant), expliquent
la présence de ce concept dans les textes fondateurs contemporains.
Exemples :
dans la Déclaration Universelle des Droits de l’homme de 1948 (Art.1) ainsi que dans
le Code civil (Art.16).
dans le serment d’Hippocrate pour la première fois en 1996 et dans le code de
déontologie médicale.
dans les lois concernant le droit des malades : Loi n°2002-303 du 4 mars 2002
Art.R .4127 : respect de la dignité et de l’intimité du patient et de la famille « La personne
malade a droit au respect de la dignité ».
loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades en fin de vie.
décret relatif aux actes infirmiers du 29 juillet 2004
.
Exemples de non respect de la dignité dans la pratique professionnelle : tenir un plateau
repas éloigné d’une personne dans l’incapacité de se déplacer, ne pas considérer les propos
L'immanence est un terme philosophique qui désigne le caractère de ce qui a son principe en soi-
même.
Un principe métaphysique immanent est donc un principe dont non seulement l'activité n'est pas
séparable de ce sur quoi il agit, mais qui le constitue de manière interne. Ce concept s'oppose à la
transcendance, qui est le fait d'avoir une cause extérieure et supérieure
FORMARIER Monique et JOVIC Ljiljana : « Les concepts en sciences infirmières » ARSI Editions Mallet
Conseil page 147