TD UE 1.3 S 1
Concept Dignité
Etudiants concernés : étudiants de 1ère année, 20013/2016
Nombre d’étudiants par groupe : 20 à 21 étudiants
Durée de travail : 1 heure 30
Positionnement : Unité d’enseignement 3.1 S1 : Législation, éthique
Objectifs
Au terme du TG, l’étudiant sera capable d’énoncer les bases conceptuelles du concept de
Dignité.
Méthode utilisée :
Etape 1 : chaque étudiant mène une réflexion personnelle sur sa propre conception
du concept de « dignité » et s’exprime par écrit en 3 mots/expression. (10 mn)
Etape 2 : chaque étudiant exprime oralement au sein du groupe ses 3 mots ou
expressions. (10 mn)
Etape 3 : Par groupe de 5 à 6 et à partir des éléments exposés, les étudiants
effectuent un classement des données par thème identifié. (10 mn)
Etape 4 : Les étudiants réalisent une carte conceptuelle par groupe de 5 à 6
étudiants (30 mn)
Etape 5 : Le groupe détermine les bases conceptuelles communes (cf. carte PPT
jointe)
Etape 6 : le formateur complète par un apport théorique (30 mn)
Support travail de groupe
Concept de digni
Présentation :
Le concept de dignité a évol au gré de l’histoire, il reste toutefois complexe et sujet à
controverse.
Il appartient à la philosophie morale (éthique) et politique et on le rencontre dans les
textes fondamentaux principalement philosophiques, déontologiques et législatifs.
Il concerne l’exercice de la médecine touchant au plus près des valeurs du soin à la
personne.
Etymologies et significations :
Etymologie grecque : 2 mots axioma et dignitas qui signifient « ce que l’on juge
convenable ».
Etymologie latine : dignitas qui signifie
Le fait de mériter ou d’être digne de quelque chose
La considération, l’estime, le prestige
Le sentiment de dignité et d’honorabilité
La beauté majestueuse et la noblesse, le mérite et le rang.
Ces étymologies sont concordantes et ont le sens « d’une qualité éminente, d’une valeur
particulière propre à susciter du respect ou à valoir un mérite particulier ».
Définitions :
D’après le Nouveau Petit Robert (2008) :
« Respect que mérite quelqu’un : principe de la dignité de la personne humaine selon
laquelle la personne doit être traitée comme une fin en soi. Respect de soi, amour
propre, fierté, tenue ».
Les conceptions philosophiques de la digni :
Pour Platon puis Aristote :
« C’est l’intelligence qui fonde la dignité humaine ».
Pour Emmanuel Kant, philosophe allemand de l’époque moderne :
« Ce qui fonde la dignité de chaque personne, c’est la présence en chacun de la capacité à
obéir à la loi morale ». Kant place la dignité comme principe fondateur de l’humanité.
Pour Hegel :
« Je ne suis pas humain si je ne suis pas reconnu comme tel par autrui. Le secret de
ma dignité se trouve dans le regard qu’autrui porte sur moi ».
Ainsi dans l’Antiquité, la dignité a une fonction sociale : elle est associée au statut d’homme
libre : les esclaves et les femmes sont des personnes « indignes » c’est-à-dire sans dignité.
C’est le libre arbitre et la capacité de délibération de l’individu qui qualifie la dignité de la
personne.
Puis avec la religion chrétienne, l’homme étant créé à l’image de Dieu, tout humain doit être
considéré égal en dignité à tout autre.
Progressivement, la dignité devient l’essence de la personne. : elle est immanente
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à
l’homme, elle lui est intrinsèque. Elle est dite ontologique (théorie de l’être).
En conséquence, elle ne se gagne pas, ni ne se perd pas, ne se mérite pas. Tout homme
mérite un respect inconditionnel quel que soit son âge, sexe, santé physique et mentale,
religion, condition sociale, origine ethnique.
Utilisation du concept dans la pratique professionnelle :
Des atteintes à la dignité dans l’histoire récente, lors de la 2ème Guerre mondiale (crimes
contre l’Humanité) et avec les travaux en biomédecine (manipulations du vivant), expliquent
la présence de ce concept dans les textes fondateurs contemporains.
Exemples :
dans la Déclaration Universelle des Droits de l’homme de 1948 (Art.1) ainsi que dans
le Code civil (Art.16).
dans le serment d’Hippocrate pour la première fois en 1996 et dans le code de
déontologie médicale.
dans les lois concernant le droit des malades : Loi n°2002-303 du 4 mars 2002
Art.R .4127 : respect de la dignité et de l’intimité du patient et de la famille « La personne
malade a droit au respect de la digni».
loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades en fin de vie.
décret relatif aux actes infirmiers du 29 juillet 2004
2
.
Exemples de non respect de la dignité dans la pratique professionnelle : tenir un plateau
repas éloigné d’une personne dans l’incapacité de se déplacer, ne pas considérer les propos
1
L'immanence est un terme philosophique qui désigne le caractère de ce qui a son principe en soi-
même.
Un principe métaphysique immanent est donc un principe dont non seulement l'activité n'est pas
séparable de ce sur quoi il agit, mais qui le constitue de manière interne. Ce concept s'oppose à la
transcendance, qui est le fait d'avoir une cause extérieure et supérieure
2
FORMARIER Monique et JOVIC Ljiljana : « Les concepts en sciences infirmières » ARSI Editions Mallet
Conseil page 147
d’un patient, ne pas tenir informé un patient sur les examens qu’il va avoir, et d’une manière
générale non-respect des besoins fondamentaux.
Attributs :
La dignité est associée au mot « respect, respect de soi et d’autrui » et au concept de
personne. Ces notions finissent un ordre social. Il est courant et usuel de présenter la
dignité comme le respect de la dignité de la personne humaine, tant d’un point de vue
philosophique que dans le domaine du droit.
Le concept de personne lui est étroitement associé : nous rencontrons une personne et
non une maladie. La dignité mobilise la conscience et la loi morale dans la relation à l’autre,
d’où la notion de devoir, de responsabili sans réciprocité (importante lors de
vulnérabilité et de sollicitude dans la dimension du soin). Cette responsabilité oblige au soin
optimal même lorsque la personne soignée ne peut répondre (polyhandicap, fin de vie).
Certains malades considèrent qu’ils sont indignes de vivre lorsqu’ils ont une maladie trop
éprouvante ou dégradante. Ils disent vouloir mourir dans la dignité. La dignité est prise ici
comme condition de vie décente. C’est alors au soignant de confirmer la personne dans son
humanité et donc dans sa dignité.
Le principe d’autonomie demeure fondamental et est étroitement lié au respect de la
dignité : informer un patient lors de son hospitalisation participe à son autonomie car celui-ci
peut décider pour lui-même.
Témoignage :
Dominique VERSINI directrice du SAMU social de Paris en 1997
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explique :
« En accueillant une personne en situation de vulnérabilisociale dans les lieux propres,
corrects, qui redonnent le goût de vivre, nous lui montrons notre fraternité, mais aussi qu’elle
est notre égale. (…) si nous ne voulons pas passer pour des menteurs, il faut réapprendre à
se battre aux personnes qui sont dans l’exclusion. A défendre leur dignité, mais aussi leur
citoyenneté ».
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HIRSCH Emmanuel : « Le devoir de non abandon, pour une éthique hospitalière du soin. » CERF
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