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Je n'ai pas besoin de vous préciser que ces hésitations et ces tensions
contradictoires ne facilitent pas particulièrement la gestion de notre propre relation
commerciale avec les Etats-Unis. Il faut d'ailleurs reconnaître que cette relation elle-
même n'est pas exempte de contradictions :
− elle est, pour une part, fondée sur le partenariat, car nos deux économies et nos
entreprises sont de plus en plus imbriquées : l'Europe est le premier partenaire
commercial des Etats-Unis qui sont eux-mêmes, le premier partenaire
commercial de l'Europe, et cette double primauté est vraie aussi pour les
investissements directs.
Au total, les flux commerciaux entre les deux zones ont représenté 427 milliards
d'euros en l'an 2000, le solde net étant de 35 milliards en faveur de l'Europe. Cette
interdépendance se reflète au niveau industriel avec le développement de
stratégies transatlantiques dans un nombre croissant de secteurs, qu'il s'agisse des
médias, des télécommunications, des industries de défense ou de l'industrie
pharmaceutique.
Je ne prendrai que l'exemple de l'aéronautique où la rivalité entre Airbus et Boeing
ne peut pas masquer le fait que jusqu'à 40 % de la valeur des avions européens est
américaine. Imbrication forte, donc, mais qui reflète plus une situation de
concurrence globale que de complémentarité. Les entreprises européennes et
américaines chassent souvent sur les mêmes terres. C'est ce qui explique les
frottements commerciaux que nous devons gérer dans des secteurs comme l'acier,
l'aéronautique ou les télécom. C'est aussi ce qui explique qu'une certaine rivalité
puisse apparaître dans la "course à l'influence" vis-à-vis de tel(le) ou tel(le) région
ou pays tiers. Le cas de la Chine est, à cet égard, éloquent. Je crois que nous y
avons pour l'instant bien tiré notre épingle du jeu.
Vous le voyez, le contexte dans lequel nous devons gérer la relation commerciale
transatlantique est complexe et contrasté. Depuis que j'ai pris mes fonctions, j'ai
souhaité structurer notre politique vis-à-vis des Etats-Unis autour de deux principes
: nous devons d'abord rechercher une gestion maîtrisée de nos différends
bilatéraux ; nous devons ensuite sans cesse travailler à développer l'intérêt des
Etats-Unis pour une intégration dans le système global.
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L'OMC nous offre un bon moyen pour défendre nos droits : l'instrument de
règlement des différends. Vous le savez, les occasions de conflit entre l'Europe et
les Etats-Unis dont les économies sont si interdépendantes, ne manquent pas. Nos
partenaires nous ont d'ailleurs attaqués sur la banane et les hormones. Nous avons
de notre côté contesté leur régime d'aides fiscales à l'export ainsi que leur régime
de copyright ou certains aspects de leur législation antidumping. Il faut toutefois
ramener les choses à leur juste proportion : aujourd'hui, plus de 98% du commerce
euro-américain est à l'abri des disputes.