analyse article que choisir

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Article Que Choisir sur les
Résidus de produits phytosanitaires dans les vins
Article Que Choisir – 518 – Octobre 20013- « La peste soit des pesticides »
C’est article fait la publicité pour un labo privé, en interprétant les résultats sur les
bases de limites privées, fixées par ce même labo sans aucune valeur scientifique ni
réglementaire et comprend de plus un grand nombre d’erreurs.
1. Que Choisir fait la promotion du laboratoire privé Excell (qui a par ailleurs
réalisé les analyses, même si ce n’est pas mentionné dans l’article).
a. Interview de Pascal Chatonnet directeur du laboratoire.
b. Publicité pour le label privé « Excell + Nature » décerné aux vins
contenant au plus 5 molécules différentes et une teneur maximale de
résidus de 50 µg/kg (pourquoi 50 et pas 20 ou 100 µg/kg ? sur quelle
base ces limites ont-elles été fixées ?)
c. Comme par hasard, les vins sont évalués par Que Choisir selon la
méthode utilisée par ce laboratoire privé : le nombre de molécules
détectées et quantifiées et la somme totale des résidus. Les vins
contenant plus de 5 molécules et plus de 50 µg/Kg en somme de
résidus sont montrés du doigt et identifiés par des couleurs (rouge
pour ceux contenant plus de 100 µg/kg en somme totale).
2. Présenter les résultats en « somme de résidus » n’a aucune signification
toxicologique. La réglementation ne porte pas sur une somme de tous les
résidus retrouvés sur un même échantillon. Cette présentation est inepte et
n’apporte aucune information scientifique. Tous les résidus ne sont pas de
même nature toxicologique et chaque substance active a des propriétés
différentes. Selon les molécules quantifiées, une somme à 1000 µg/kg peut
présenter moins de risque qu’une somme à 100 µg/kg. Les auteurs précisent
par ailleurs dans l’article que le phtalimide n’est pas reconnu toxique pour
l’homme. Par contre ils tiennent quand même compte de cette molécule dans
la somme des résidus, ce qui est contradictoire.
3. Il n’est pas exact de dire que le Japon et les Etats-Unis ont fixé des LMR vin.
Comme en Europe, les LMR sont fixées sur produit frais. Les produits
transformés comme le vin doivent respecter ces limites. Le dossier LMR vin
n’est pas à l’étude depuis 2 ans mais depuis 20 ans.
4. La « somme des résidus » est comparée à la norme de potabilité de l’eau
(présentée comme la boisson de base) ce qui n’a aucun sens. En effet, l’eau,
contrairement aux raisins n’a pas été « traitée », les résidus qu’elle contient
sont issus d’une pollution de l’environnement, c’est pourquoi la norme de
potabilité est une limite analytique globale correspondant au « zéro résidu
détecté » alors que les résidus retrouvés dans les vins proviennent des
traitements réalisés avec des produits homologués et autorisés pour protéger
la vigne et sont tous conformes aux limites acceptables fixées par la
réglementation.
5. Il n’est pas tout à fait exact de dire que des molécules interdites ont été
détectées « la carbendazime détectée dans 19 vins et quantifiée dans 5… » :
s’il est vrai que « ce fongicide possède une LMR au niveau européen mais ne
bénéficie plus d’autorisation de mise sur le marché en France depuis 2007 »,
cette substance est également un métabolite du thiophanate de méthyl
autorisé sur vigne en France et en Europe. Ainsi l’article suggère que la
présence de cette molécule prouve que le viticulteur aurait employé cette
molécule interdite alors que ce n’est pas le cas car elle peut provenir de la
dégradation du thiophanate de méthyl qui lui est autorisé. La définition du
résidu porte d’ailleurs sur la somme carbendazime et thiophanate de methyl.
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