madagascar - Organisation internationale de la Francophonie

CHAQUE JOUR,
LA FRANCOPHONIE SE MOBILISE
POUR APPORTER DES SOLUTIONS
MADAGASCAR
QUELQUES
REPÈRES
Membre de la Francophonie depuis 1970, date de création de
l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), la Répu-
blique de Madagascar est active au sein des diverses institutions
de la Francophonie:
• l’Assemblée nationale de Madagascar est membre de l’As-
semblée parlementaire de la Francophonie (APF) depuis 1967 ;
• 22 institutions universitaires sont membres de l’Agence uni-
versitaire de la Francophonie (AUF) qui abrite le Bureau océan
Indien de l’AUF depuis 1991 ;
• 6 municipalités du pays font partie de l’Association internatio-
nale des maires francophones (AIMF) ;
TV5 Monde est disponible dans le pays par satellite en clair et
sur la TNT.
Madagascar est un pays stratégique pour la Francophonie car
il représente le plus grand pays francophone au centre de trois
régions importantes, à savoir l’océan Indien, l’Afrique de l’Est et
l’Afrique australe. La grande île se distingue par une biodiversité
et une diversité culturelle remarquables qui en font «un monde
à part», confronté aux divers enjeux liés au développement du-
rable, en particulier en matière de lutte contre la pauvreté.
UNE DYNAMIQUE DE COOPÉRATION
FRANCOPHONE EN PLUSIEURS TEMPS
La coopération entre l’OIF et Madagascar, avant la crise politique
survenue en 2009, s’est répartie d’une manière dense et équili-
brée entre les quatre missions de la Francophonie:
• la promotion de la langue française et de la diversité culturelle
et linguistique à travers la lecture publique et le soutien au dé-
veloppement et à la représentation des expressions culturelles
malgaches ;
• la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de
l’Homme avec le renforcement des capacités judiciaires et de
la coopération juridique ;
• l’appui à l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur
et la recherche à travers la politique nationale de formation
professionnelle et technique ainsi qu’une expérience pilote
du programme pour la formation à distance des maîtres (IFA-
DEM) ;
• le développement de la coopération au service du développe-
ment durable, de l’économie et de la solidarité par un soutien
aux entreprises et à l’intégration économique régionale.
Durant la crise politique, entre 2009 et 2013, la Francophonie
a assuré une présence continue et active en contribuant de
manière significative à la résolution politique de la crise et au
renforcement des institutions de la transition. Ces différentes
actions ont été menées en concertation avec les partenaires ré-
gionaux et internationaux. L’OIF a dépêché plusieurs missions
d’évaluation électorale de novembre 2009 à août 2012 et a ainsi
accompagné Madagascar vers une normalisation politique et au
retour à l’ordre constitutionnel.
Madagascar et la langue française
• Selon l’article4 de la Constitution, les langues officielles de Madagascar sont le malgache (ou malagasy) et le français.
Le malgache étant la langue nationale du pays, le français en est la deuxième langue officielle, parlée par environ 20%
de la population.
• Le malgache est employé dès les premières années de scolarisation, mais le français est la langue d’enseignement
pour les mathématiques, les sciences physiques, les sciences de la vie et de la terre et la géographie. Pour les classes
secondaires et universitaires, la langue d’enseignement est le français, sauf dans les départements de langues.
• Le français est largement utilisé dans l’administration publique et devant les tribunaux, même si le malgache reste la
langue de communication privilégiée.
Madagascar débute l’aventure francophone en intégrant dès 1960 la Conférence des ministres
de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (Confemen).
C’est aussi à Madagascar que la Francophonie commence à se construire institutionnellement.
En effet, en 1966, lors de la Conférence des chefs d’État de l’Organisation commune africaine
et malgache (OCAM), tenue à Antananarivo,
plusieurs personnalités africaines proposent
la constitution d’une communauté francophone,
définie comme «une communauté spirituelle
de nations qui emploient le français,
que celui-ci soit langue nationale,
langue officielle ou bien langue d’usage».
RELANCE ET RENFORCEMENT
DE LA COOPÉRATION
FRANCOPHONE
L’année 2014 a marqué le retour d’une
coopération francophone normalisée et
élargie, à travers un Plan d’action inté-
gré. Décliné en quatre axes prioritaires et
mis en œuvre dès janvier 2015, ce plan,
adopté par l’OIF en lien avec les autorités
malgaches, a permis d’orienter plus spéci-
fiquement les actions de coopération entre
la Francophonie et Madagascar.
Axe1 «Agir pour une démocratie
renforcée et une culture
de paix durable»
L’OIF s’est intéressée au respect et à la
promotion des droits de l’Homme, en col-
laboration avec l’APF, par l’organisation de
séminaires. Outre l’appui à la mise en place
d’une Commission nationale des droits de
l’Homme, l’OIF a soutenu les autorités
malgaches dans la rédaction de l’Examen
périodique universel (EPU) qui rend compte
de la situation en matière de respect et de
promotion des droits de l’Homme à Mada-
gascar. De plus, la 4e conférence sous-ré-
gionale sur le terrorisme et la criminalité
transnationale ainsi que la tenue des As-
sises statutaires de l’Association africaine
des hautes juridictions francophones
(AAHJF) démontrent l’action de l’OIF en
matière de droit et justice.
À ce titre, un programme triennal (2015-
2017) de soutien à l’informatisation de la
Cour suprême et des cours d’appel mal-
gaches a été mis en œuvre.
Dès sa mise place en octobre 2015, l’OIF a
aidé la nouvelle Commission électorale na-
tionale indépendante (CENI), à la prépara-
tion et à l’organisation des élections séna-
toriales de décembre 2015. À la demande
de la Haute Cour constitutionnelle, l’OIF a
organisé, en octobre 2016, un séminaire
d’échange d’expériences et des bonnes
pratiques en matière de contrôle de consti-
tutionnalité et de gestion du contentieux
électoral.
La sécurité étant un enjeu national, l’OIF
a coorganisé, en partenariat avec d’autres
acteurs internationaux (l’Union africaine, la
Communauté de développement d’Afrique
australe et le Réseau africain du secteur de
la sécurité) un séminaire national sur la ré-
forme du secteur de la sécurité en octobre
2015 afin de définir les grands axes d’une
lettre de politique générale sur la sécurité
à Madagascar.
En matière d’égalité femme-homme, en
partenariat avec le Haut-Commissariat
aux droits de l’Homme, un projet en fa-
veur de l’autonomisation des femmes, a
visé l’amélioration de leur participation aux
processus d’élaboration des programmes
de développement et de budgétisation,
de leurs compétences managériales et
de leur productivité. Déployé dans les ré-
gions de Menabe, Atsimo Andrefana, Va-
kinankaratra et Antsiranana, et bénéficiant
d’une large campagne de sensibilisation
en milieu rural, ce projet initié en 2015 a
été étendu en 2016 à d’autres régions en
intégrant des ateliers de formation et des
campagnes de sensibilisation en faveur
de la lutte contre les violences faites aux
femmes et aux filles.
Axe2 «Contribuer à la refondation
de l’éducation et favoriser
l’employabilité des jeunes»
Afin de promouvoir l’enseignement du
français, divers projets ont été déployés
dont:
• la sensibilisation et la formation de 138
chefs d’établissement ;
un séminaire régional sur la probléma-
tique des langues d’enseignement ;
l’organisation d’un séminaire sur l’éla-
boration de la politique linguistique édu-
cative ;
une formation de 120 professeurs de
français à la démarche de projet et aux
Technologies de l’information et de la
communication ;
le renforcement linguistique et méthodo-
logique de 100 enseignants du secon-
daire.
En matière de ressources éducatives, 20
programmes destinés au renforcement
linguistique et pédagogique des ensei-
gnants ont été diffusés en 2016 sur la
chaîne publique nationale. Concernant le
numérique, un atelier régional de renforce-
ment de capacités s’est tenu au bénéfice
En mars2016, l’OIF a procédé à l’inauguration
de son bureau régional pour l’océan Indien. L’ou-
verture de ce bureau, situé à Antananarivo s’ins-
crit dans la volonté de la Francophonie de renfor-
cer ses liens de coopération non seulement avec
Madagascar, mais aussi avec l’ensemble des
pays de la région. Cette présence permanente à
Antananarivo permet de consolider l’étroite col-
laboration qu’entretient l’OIF avec les autorités
malgaches dans la préparation du XVIe Sommet
de la Francophonie, mais aussi d’assurer le suivi
et a mise en œuvre du Plan d’action intégré.
Inauguration du BROI, le 23 mars 2016,
par M. Hery Rajaonarimampianina,
Président de la République de Madagascar
et MmeMichaëlle Jean,
Secrétaire générale de la Francophonie,
avec le directeur régional de l’OIF, M.Malik Sarr.
de professionnels de l’éducation. Et afin
de promouvoir la formation et l’insertion
professionnelle, l’OIF a appuyé la révision
du statut des centres de formation pro-
fessionnelle. Par ailleurs, dans le cadre du
Sommet de la Francophonie, 45 forma-
teurs en hôtellerie-tourisme ont été formés
à un perfectionnement du français profes-
sionnel dans l’hôtellerie.
Axe3 «Appuyer la diversité
et le développement culturels»
Dans le cadre de de la promotion de la di-
versité culturelle, l’OIF appuie la mise en
place de politiques culturelles dans diffé-
rentes collectivités territoriales de Mada-
gascar
Une quarantaine de représentants des
communes malgaches ont participé à un
séminaire sur la prise en compte de la
dimension culturelle dans les plans com-
munaux de développement. Le Fonds
de développement local de Madagascar
a bénéficié d’un soutien financier pour
l’élaboration d’un programme d’appui aux
communes visant l’intégration de la culture
dans les stratégies de développement de
leurs territoires.
En ce qui concerne la création et le déve-
loppement culturels, le Fonds Image de la
Francophonie a accordé en 2015 un appui
à la production de la série documentaire
«À toi de jouer» réalisée par Lova Nante-
naina. L’initiative «Contrat de Confiance» a
en outre permis d’apporter un appui struc-
turel à la compagnie Vahinala de danse
contemporaine, pour l’organisation du
Festival Itrôtra. Enfin, dans le domaine de
l’appui à la lecture publique et à l’édition,
Madagascar dispose d’un centre national
de lecture publique (CEMDLAC) et d’un ré-
seau de 27 centres de lecture et d’anima-
tion culturelle (Clac), dont cinq récemment
créés à la suite de la signature d’une nou-
velle convention. Par ailleurs, l’Association
des éditeurs de Madagascar a été étroite-
ment associée à la promotion du livre de
Koli Jean Bofane, lauréat2015 du Prix des
cinq continents de la Francophonie, dans
le cadre de la semaine de la Francophonie
en mars 2016 à Antananarivo.
Axe4 «Soutenir la transition
vers le nouvel Agenda
du développement pour
l’après-2015 et les Objectifs
du développement durable»
Dans le cadre de la mise en œuvre de
la stratégie économique adoptée lors
du Sommet de Dakar, l’OIF soutient le
développement et le renforcement des
échanges économiques au sein de l’es-
pace francophone, ce qui a notamment
permis la participation d’entreprises mal-
gaches à plusieurs événements internatio-
naux dont la 20e édition du Futurallia (juin
2015, Bucarest).
Sur le plan des négociations commerciales,
l’OIF a organisé en novembre 2015, en
partenariat avec l’OMC, une concertation
régionale préparatoire pour l’Afrique, à la-
quelle ont été conviés et pris en charge des
représentantes des autorités, du secteur
privé et de la société civile de Madagas-
car. Le ministre des Finances et du Budget
de Madagascar a, quant à lui, assuré, en
2015 et 2016, la coprésidence du réseau
des ministres des Finances des pays fran-
cophones à faible revenu. Il en prendra la
présidence et en conduira les travaux en
2017-2018, parallèlement à la présidence
du Sommet de la Francophonie.
Dans le cadre du programme d’entrepre-
neuriat des jeunes et des femmes, l’incu-
bateur d’entreprises «INCUBONS», spé-
cialisé dans l’économie sociale et solidaire,
a été inauguré dans les locaux de l’OIF à
Antananarivo. Cet incubateur permet un
renforcement des capacités des équipes
dirigeantes, des formations aux entre-
preneurs et la mise en relation avec des
opérateurs économiques des différentes
régions de l’espace francophone. Grâce à
l’appui du programme, INCUBONS pourra
accroître sa capacité d’accueil et la qualité
des services offerts aux entreprises, dans
le cadre de son «Programme Génération
Entrepreneur».
Visite de Michaëlle Jean
au siège de l’Association ATD
Quart-Monde-Madagascar,
13 juillet 2016
DES CHANTIERS À CONSOLIDER
L’OIF, l’APF et l’ensemble des opérateurs entendent contribuer de
manière concrète et structurante à la promotion d’une croissance
inclusive à Madagascar. Tel que mentionné, le programme de l’OIF
de «Promotion de l’emploi par l’entrepreneuriat chez les jeunes et
les femmes en Afrique subsaharienne francophone», spécifique-
ment dédié au déploiement d’incubateurs de petites et moyennes
entreprises et industries, est l’un des mécanismes mis en place
dans le cadre de la Stratégie économique. Il entend favoriser, au
cours du quadriennum2015-2018, l’entrepreneuriat et la création
d’emplois stables et décents dans des secteurs d’avenir: l’éco-
nomie verte, l’agriculture durable, l’économie sociale et solidaire,
l’économie de la culture ou l’économie numérique.
L’Agence malagasy de développement économique et de promo-
tion des entreprises a été lancée le 14 septembre 2016, en marge
de la 1re journée de la Francophonie économique et numérique, en
présence de la Secrétaire générale de la Francophonie et du Pré-
sident de la République de Madagascar. Cette initiative conjointe
de Madagascar et du Forum francophone des Affaires (FFA) s’ins-
crit dans le cadre du XVIe Sommet de la Francophonie.
Catalyseur d’opportunités, accompagnateur d’initiatives locales,
facilitateur de partenariats avec des entreprises d’autres pays,
notamment de l’espace francophone, cette agence doit permettre
de briser le cercle vicieux du sous-développement et de mettre
Madagascar sur les rails d’une croissance partagée et d’un dé-
veloppement responsable. Elle s’appuiera sur des projets de dé-
veloppement des territoires et de l’environnement entrepreneurial
en ciblant trois secteurs prioritaires: l’agro-industrie, les services
et l’énergie verte.
Au cours de l’année 2016, l’Organisation internationale de
la Francophonie, forte de la création de son Bureau régio-
nal de l’océan Indien à Antananarivo, a également soutenu
de nombreuses associations malgaches de la société civile.
En matière d’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, il a
été établi un partenariat novateur entre le Collectif des jeunes
créateurs et l’Association Miasa Mianatra Miaraka (femmes
issues de milieux défavorisés) d’ATD Quart monde, qui ont
mis en commun leur savoir-faire et leur créativité. L’OIF a éga-
lement accordé son appui à des actions de développement
local. Elles visent l’autonomisation des femmes et le renforce-
ment de leur contribution à la productivité économique, avec
des associations comme Vehivavy Miezaka Tolagnaro, Vonjeo
i Agnambahy, CDD Namàna, la Fédération Femmes et déve-
loppement d’Antsinànana. Dans le domaine du numérique,
une formation sur l’entrepreneuriat numérique et un concours
sur la cyber-sécurité ont été organisés en faveur des jeunes.
Les activités de rayonnement de la Francophonie ont aussi été
au cœur de l’action de l’OIF à Madagascar. Une collaboration
féconde a été établie avec la Délégation générale à l’orga-
nisation du Sommet à travers le Quizz sur la Francophonie,
et avec Tana Planet pour des guides parus dans le cadre du
Sommet.
Sur le plan régional, Madagascar, avec l’établissement du
bureau régional de l’OIF pour l’océan Indien, est le point de
départ d’une coopération renforcée avec les pays de la région.
Le Forum des jeunes francophones de l’océan Indien et la ré-
union des jeunes entrepreneurs de l’océan Indien respective-
ment tenus aux Seychelles et à Maurice en septembre 2016,
ont été organisés avec l’appui de l’OIF. Le soutien accordé
au concours des Mascareignes sur «la langue française les
sciences et le développement durable», avec la parution d’un
livret sur les écrits des candidats, ainsi que celui donné au
concours régional des nouvelles, donnent la mesure de cette
volonté de l’OIF de renforcer la coopération régionale.
« INCUBONS », 1er incubateur d’entreprises soutenu par l’OIF
Madagascar dispose d’un réseau de 27 centres de lecture
et d’animation culturelle, dont celui de Vavatenina qui a été
inauguré cette année.
© Fireflies/OIF
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