Deux pièces, une question 
 
 
 
 
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Théâtre de la catastrophe 
J’ai envie depuis longtemps de  me plonger dans le monde 
de Howard Barker et son théâtre de la Catastrophe. Pour 
Howard Barker, la catastrophe est à prendre au sens éty-
mologique, celui d’un renversement. Un renversement des 
modèles théâtraux (aristotéliciens ou brechtiens) et des 
valeurs (éthiques, esthétiques).  
Je suis attiré par la manière dont il traite la tragédie de ses 
personnages féminins.  
Je retrouve chez Barker une poétique qui nous parle des 
rapports entre l’État et l’individu, entre l’intime et le public.  
Il est stimulant et passionnant de se confronter en tant 
que metteur en scène à l’ambition qu’a Howard Barker de 
refonder le langage tragique pour l’adapter au monde 
d’aujourd’hui. Sa langue violente et crue, provocante et 
drôle m’attire car en elle coexistent poésie et trivialité, 
émotion tragique et obscénité. 
 
Cerner le féminin et le pouvoir 
En créant simultanément ces deux pièces de Barker avec 
une même distribution, je confronte les points de vue de 
trois protagonistes féminines sur la thématique du corps 
et du pouvoir de la femme. A qui appartient le corps de la 
reine ? Et en développant : A qui appartient le corps de la 
femme ? 
La Reine Gertrude, la mère de Hamlet, tient le pouvoir ab-
solu par sa féminité et sa sexualité. 
Blanche-Neige est une jeune fille voulant devenir femme 
sans savoir encore de quoi il s’agit. 
La Marâtre de Blanche Neige est une reine qui s’accroche à 
sa beauté qui s'estompe.