Cet habitat est présent sur des pentes fortes (supérieures à 25%) en situation hydrique
déficitaire. Le sol est généralement pauvre et la nature du substrat est composée presque uniquement
de calcaire. La composition de son peuplement est caractérisée par une strate arborée largement
dominée par le Hêtre (Fagus sylvatica) qui est accompagné de l’Erable à feuilles d’obier (Acer
opalus), Frêne commun (Fraxinus excelsior) et du Chêne sessile (Quercus petreae). Les strates
arbustives et herbacées sont souvent assez bien développées.
Le sylvofaciès typique de l’habitat possède une strate arbustive dominée par le Buis (Buxus
sempervirens) et une strate herbacée pauvre en espèces. Un second faciès sans Buis a été observé, ce
dernier étant sûrement soit le résultat d’un traitement sylvicole défavorable au Buis, soit un habitat de
transition avec une hêtraie neutrophile.
Cet habitat rare est concentré à l’ouest de l’Isle Crémieu dans les fortes pentes. Dans cette zone
il couvre des surfaces assez importantes. De toutes petites taches de cette formation ont été observées
à l’est et au sud dans des zones de fortes pentes.
L’intérêt de cet habitat pour l’exploitation forestière est assez faible dans les zones où les
Hêtres ont été traités en taillis sous futaie ou taillis. De plus, la difficulté d’accès aux parcelles liée à la
pente rend encore plus complexe l’exploitation de ces peuplements.
Cette formation est assez peu répandue sur l’Isle Crémieu et contribue à la diversité biologique
et paysagère. De nombreuses espèces patrimoniales de faune et de flore y sont présentes, il est donc
important de tout faire pour préserver cet habitat en bon état de conservation.
Potentiellement, cette formation pourrait être plus représentée en Isle Crémieu. Il est probable
que des coupes moins fréquentes permettraient dans les situations les plus fraîches de favoriser la
hêtraie sur calcaire au dépens de la chênaie-charmaie calcicole. La situation sur les zones de pentes
alimente cette hypothèse. En effet, lorsque l’exploitation forestière est rendue difficile par les
conditions stationnelles, le Hêtre arrive mieux à se développer. De plus, les petites zones repertoriées
laissent imaginer une répartition potentiellement beaucoup plus étendue.