Séquence 5

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Sommaire
Séquence 5
Séance 1
Lire et comprendre – Conversations croisées
Séance 2
Vocabulaire – Les niveaux de langage
Séance 3
Le dictionnaire – Comprendre un article du dictionnaire
Séance 4
Orthographe – Mots invariables et variables (rappel) - Désinences
Séance 5
Expression écrite – Le dialogue
Séance 6
À la découverte du théâtre et d’un auteur clé – Molière
Séance 7
À la découverte d’une œuvre littéraire – Un dialogue de Théâtre Le Bourgeois gentilhomme de Molière
Il faut te faire aider pour comprendre cette séquence.
Tu as reçu la liste des collèges d’accueil et des associations-relais avec tes
cours.
Tu peux aussi la trouver sur Internet :
http://www.cned.fr/(clique sur « GensDuVoyage » à gauche).
116
— © Cned, Mise à niveau 3
Français
séance 1 —
Séquence 5
Séance 1
Lire et comprendre
Écoute le texte tout en le lisant.
Conversations croisées
Au retour des vacances de la Toussaint, Chico croise Tatiana devant le
portail du Collège :
« Salut Tatiana ! T’as passé de bonnes vacances ?
- Ouais génial !
- T’as une mine super. T’étais chez ta frangine ?
- Non, pas c’t’année. J’reviens de Grèce.
- De Grèce ! Oh, le bol !
- Ouais, j’suis allée avec mon père qui avait du taf là-bas. Ma frangine, elle
est venue aussi avec nous.
- J’espère que la prof d’histoire va te demander de nous faire un topo sur
la Grèce antique. »
Madame Flavier, la professeure d’histoire et géographie de Tatiana,
s’avance justement vers eux :
« Bonjour Tatiana. Tu as une mine resplendissante.
- Merci Madame. Avez-vous passé de bonnes vacances ?
- Excellentes, je te remercie. Et toi ?
- Je suis allée dix jours en Grèce avec ma sœur. Nous avons accompagné
mon père qui avait du travail là-bas.
- Quelle chance ! Tu vas nous faire profiter de ton expérience et nous
raconter ton voyage dans un exposé. »
© Cned, Mise à niveau 3 —
117
Séquence 5 — séance 1
Français
Vocabulaire :
frangine (argot) : sœur
avoir du bol (familier) : avoir de la chance
taf (argot) : travail
faire un topo : faire un exposé
avoir une mine resplendissante : avoir une mine splendide, rayonnante
faire un exposé : En classe, il arrive que le professeur demande à un
élève de faire un exposé sur un sujet. L’élève fait des recherches et
explique à ses camarades ce qu’il sait sur ce sujet. Il fait, en quelque
sorte, cours à ses camarades.
1- Complète le texte suivant avec les mots proposés.
vouvoie – tutoient – conversation – familier
frangine – exposé – argot – correct
Ce texte est la transcription d’une ................................................ entre
Chico et Tatiana. Ils se ......................................... et parlent un langage
........................................ avec des mots d’..........................................,
comme par exemple « ............................................ » à la place de sœur
ou encore un « topo » à la place d’un ................................................. .
Toutefois, Tatiana parle un français plus soutenu et
................................................... avec sa professeure d’histoire. Elle ne
la tutoie pas, elle la .................................................. .
118
— © Cned, Mise à niveau 3
Français
séance 2 —
Séquence 5
Séance 2
Vocabulaire
Les niveaux de langage
Selon la situation et la personne avec laquelle on parle, on doit adapter
son langage. On n’emploie pas les mêmes mots et on ne fait pas le
même genre de phrases.
• Registre familier
Je parle à un copain, une copine, un frère, une sœur. Je suis très à
l’aise avec lui ou avec elle. J’emploie des mots familiers ou d’argot et je
raccourcis les mots.
- Super chère la bagnole ! - J’suis (je suis) allé au resto.
- T’as (Tu n’as pas) pas vu Sarah ? - Y (Ils) vont bien.
- C’t’année (cette année), y (il) fait frisquet.
• Registre courant
Je connais cette personne, c’est mon père, ma mère, un professeur, une
tante…. Je la respecte. J’emploie des mots simples mais corrects.
Je respecte les règles de grammaire.
- Il habite près de Paris.
- Cette voiture est très chère !
• Registre soutenu ou littéraire
Je ne connais pas bien cette personne. Je la vouvoie (je m’adresse à elle
avec le pronom vous de politesse). Je choisis des mots rares ou savants.
- Il réside à proximité de la capitale.
- Ce véhicule est très onéreux.
© Cned, Mise à niveau 3 —
119
Séquence 5 — séance 2
Français
1- Tu (tutoiement) ou vous (vouvoiement) ? Coche la bonne réponse.
Situations
Un professeur parle à un élève. Il lui dit :
Un élève parle à un professeur. Il lui dit :
Une femme demande un renseignement à
une personne qu’elle ne connaît pas. Elle lui
dit :
Un homme va chez le pharmacien. Il lui dit :
Un médecin parle à un enfant. Il lui dit :
Tu
X
Vous
2- Recopie ces phrases en écrivant correctement « ne ou n’... pas
...plus …rien », « il ou ils ».
a) J’ai pas peur.
.................................................................................................
b) Y vont plus au collège ?
.................................................................................................
c) On est pas content.
.................................................................................................
d) Elle a rien vu.
.................................................................................................
e) Y fait pas beau.
120
.................................................................................................
— © Cned, Mise à niveau 3
Français
séance 2 —
Séquence 5
3- Indique à quel registre appartient chacune de ces phrases.
Situations
- C’est une meuf super sympa.
- Pourriez-vous m’indiquer où se
trouve la mairie ?
- Y a rien à bouffer !
- J’ignore à qui vous désirez vous
adresser.
- J’ai rien pigé.
- Sais-tu comment il s’appelle ?
- Connaissez-vous son patronyme ?
- Je ne comprends rien.
- Je suis désolé, je n’ai pas bien
compris.
familier courant soutenu
X
4- Réécris ces phrases en langage courant.
a) - C’est une meuf super sympa.
.................................................................................................
.................................................................................................
b) - Y a rien à bouffer !
.................................................................................................
.................................................................................................
c) - Sa caisse est super crade.
.................................................................................................
.................................................................................................
© Cned, Mise à niveau 3 —
121
Séquence 5 — séance 3
Français
Séance 3
Le dictionnaire
Comprendre un article du dictionnaire
1- Revois la séance 5 de la séquence 3 et complète :
Dans un dictionnaire les mots sont écrits dans l’ordre
....................................................
Pour chercher un verbe dans le dictionnaire, il faut d’abord le mettre
à l’................................................
Quand on cherche un adjectif, il faut le mettre au
............................................... et au ...............................................
A Comprendre un article du dictionnaire
Observe cet article extrait du dictionnaire Robert Junior.
Pour chaque mot, le dictionnaire donne les informations suivantes :
• sa catégorie grammaticale écrite sous forme abrégée, c’est-à-dire
raccourcie (verbe : v. - nom : n. - adjectif : adj.)
• son étymologie, c’est-à-dire son origine (s’il vient par exemple du
latin, du grec ou bien de l’anglais)
• Certains dictionnaires indiquent la prononciation du mot entre
crochets : cajou [kaju]
122
— © Cned, Mise à niveau 3
Français
séance 3 —
Séquence 5
• son ou ses divers sens accompagnés parfois d’un exemple
• Un ou plusieurs synonymes (mots ayant le même sens)
• Certains dictionnaires proposent un ou plusieurs antonymes (mots
ayant un sens contraire).
• D’autres mots de la même famille (gris, grisâtre, grisaille, grisonner)
2- Complète :
a) Cite trois catégories grammaticales : ........................................,
................................................, ...............................................
b) L’étymologie est ........................................................ d’un mot.
c) Un synonyme est un mot qui a le même ....................................
Un synonyme de sombre : .........................................................
d) Un antonyme est un mot de sens ..............................................
Un antonyme de sombre : ........................................................
e) blanchâtre – blanchir – blanchissement sont de la même famille
que le mot ....................................................
f)
[su] indique comment se ...................................... le mot saoul.
© Cned, Mise à niveau 3 —
123
Séquence 5 — séance 3
Français
B Liste des principales abréviations du dictionnaire
Une liste des abréviations se trouve toujours au début du dictionnaire.
v. verbe
adv. adverbe (rapidement, déjà… sont des adverbes)
n. nom
pron. pronom (je, se, qui… sont des pronoms)
art. déf. article défini (le, la, les)
art. indéf. article indéfini (un, une, des)
adj. adjectif (beau, acide… sont des adjectifs)
f. féminin
m. masculin
sing. singulier
pl. ou plur. pluriel
inv. invariable. (aujourd’hui est un mot invariable.)
conj. conjonction (et, car, mais… sont des conjonctions)
prép. préposition (à, vers, pour… sont des prépositions)
interj. Interjection (Ah ! Ouf ! sont des interjections)
= ou syn. synonyme (qui a le même sens)
≠ ou contr. contraire (qui a un sens contraire)
dim. diminutif (fillette est le diminutif de fille)
fam. familier (mot employé dans le langage familier)
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— © Cned, Mise à niveau 3
Français
séance 3 —
Séquence 5
3- Que signifient ces abréviations ?
m. : .........................................
f. : .........................................
fam. : ......................................
sing. : ....................................
inv. : ........................................
pl. : .......................................
4- À l’aide du tableau, cherche les abréviations de :
contraire : ................................
préposition : ..............................
nom : ......................................
diminutif : .................................
adjectif : ..................................
verbe : .......................................
5- Observe cet article du dictionnaire et coche ˛ la bonne réponse.
Ce mot est
 un verbe
 un nom
 un adjectif
Ce mot à
 1 sens
 2 sens
 3 sens
réservé est
 le premier sens  le deuxième sens de ce mot
Recopie l’exemple donné par le dictionnaire pour le troisième sens de
ce mot : ..........................................................................................
.......................................................................................................
chaud est
 un synonyme
 un contraire de ce mot
© Cned, Mise à niveau 3 —
125
Séquence 5 — séance 4
Français
Séance 4
Orthographe
Mots invariables et variables (rappel)
Désinences
A Rappel – Mots invariables
Nous avons vu que certains types de mots étaient invariables, c’est-àdire qu’on les écrit toujours de la même façon. C’est le cas des adverbes
(lentement, bien, trop, très, aussi, vraiment, etc.), des prépositions (pour, sur,
vers, dans, dessous, de, à, avec, chez, etc.) et des conjonctions (et, mais, or,
parce que, lorsque, etc.).
1- Complète avec des mots invariables.
a) Je me promène ............................ ma sœur.
b) Il va tous les jours ............................ l’école.
c) Tu marches ............................ vite.
d) Il n’est ............................ pas content.
e) Tiens, c’est un cadeau ............................ toi.
f)
Je suis inquiète. Il ne sort plus de ............................ lui.
B Rappel – Mots variables
Les noms, les adjectifs et les articles sont variables.
Ils peuvent varier en genre (masculin et féminin) et en nombre (singulier
et pluriel).
Ils peuvent donc avoir jusqu’à quatre formes différentes :
Singulier
Masculin
blanc
chat
le
Féminin
blanche
chatte
la
Pluriel
Masculin
blancs
chats
les
Féminin
blanches
chattes
les
Les pronoms ont encore plus de formes, comme par exemple, les
pronoms personnels :
je, me, moi, tu, te, toi, il, elle, le, la, lui, se, soi, nous, vous, ils, elles, les, leur, eux…
126
— © Cned, Mise à niveau 3
Français
séance 4 —
Séquence 5
C Désinences
Pour marquer le féminin, on ajoute à la fin d’un article, d’un nom ou
d’un adjectif un « e » ou parfois un « a ».
Pour marquer le pluriel, on ajoute en général un « s », parfois un « x ».
Ces terminaisons qui donnent des renseignements sur le genre et le
nombre s’appellent des désinences.
2- Écris les différentes formes existantes pour les mots suivants.
Singulier
Masculin
Pluriel
Féminin
Masculin
Féminin
vert
grande
la
des
lionnes
cette
violet
fine
gris
© Cned, Mise à niveau 3 —
127
Séquence 5 — séance 5
Français
Séance 5
Expression écrite
Le dialogue
Ce sont les vacances, Valdo se promène dans la rue et rencontre
Usha :
« Tiens ! Je croyais que tu étais partie en vacances.
- Eh bien non ! Tu vois bien que je suis là.
- Où vas-tu ?
- Je ne sais pas trop, je vais faire un peu les vitrines. Et toi ?
- Je pensais aller au cinéma. Tu veux venir avec moi ?
- Pourquoi pas ! Quel film veux-tu voir ?
- Le dernier film de science fiction.
- D’accord, je viens avec toi. »
A Qu’est-ce qu’un dialogue ?
Le dialogue est une conversation, une discussion entre deux ou plusieurs
personnes. C’est l’ensemble des paroles qu’elles échangent.
Dans un roman, le dialogue fait progresser l’action de façon plus
vivante, plus animée.
Les pièces de théâtre sont presque toutes composées de dialogues.
B Qu’est-ce qu’un monologue ?
Un monologue est une ensemble de paroles dites par un seul
personnage, qui se parle à lui-même.
Dans la vie courante, on emploie ce mot pour parler du discours d’une
personne qui parle toute seule sans écouter les autres.
C Comment transcrire un dialogue
On retranscrit un dialogue à travers des signes de ponctuation
particuliers.
128
— © Cned, Mise à niveau 3
Français
séance 5 —
Séquence 5
:
Les deux points marquent le moment où la conversation
commence.
-
Le tiret s’accompagne d’un passage à la ligne et d’une majuscule.
Cela signale au lecteur que le personnage qui parle change.
«»
Le dialogue est parfois encadré par des guillemets.
Dans les pièces de théâtre, le nom du personnage est écrit à chaque fois
qu’il prend parole.
1- Écris le nom du personnage qui parle devant chaque phrase.
Ce sont les vacances, Valdo se promène dans la rue et rencontre Usha :
........................... - Tiens ! Je croyais que tu étais partie en vacances.
........................... - Eh bien non ! Tu vois bien que je suis là.
........................... - Où vas-tu ?
........................... - Je ne sais pas trop, je vais faire un peu les vitrines.
Et toi ?
........................... - Je pensais aller au cinéma. Tu veux venir avec moi ?
........................... - Pourquoi pas ! Quel film veux-tu voir ?
........................... - Le dernier film de science fiction.
........................... - D’accord, je viens avec toi.
2- Mets les signes de ponctuation nécessaires.
Marco téléphone à son oncle Sandji. La communication passe mal.
On dirait un dialogue de sourds ..........
.......... Allo !
.......... Allo, allo ! J’entends rien.
.......... Si, si j’entends.
.......... Qui est à l’appareil ?
.......... C’est ton neveu.
.......... Non, j’ai pas de pneus. ..........
© Cned, Mise à niveau 3 —
129
Séquence 5 — séance 6
Français
Séance 6
À la découverte du théâtre et d’un auteur clé : Molière
Écoute le texte tout en le lisant.
A Le théâtre
Le théâtre est tout d’abord un lieu, où l’on peut assister à des
représentations de pièces, mais aussi à des spectacles de danse ou bien
des concerts. C’est ensuite un art qui consiste à représenter une histoire
devant un public. Pour finir, le théâtre correspond à un genre littéraire,
tout comme le roman ou la poésie. Les dramaturges (auteurs de pièces
de théâtre) écrivent donc des pièces qui pourront ensuite être jouées.
L’origine du théâtre remonte à l’Antiquité : en Grèce, lors des cérémonies
religieuses, les auteurs participaient au concours de tragédie : ils
devaient proposer quatre pièces qui étaient jouées dans la même
journée, dans un lieu nommé theatron (théâtre en plein air). Les acteurs
étaient alors uniquement des hommes, souvent masqués ou fortement
maquillés : ce n’est qu’au XVIe (16e) siècle que les femmes purent
commencer à interpréter des rôles). Au Moyen Âge, on jouait aussi
bien dans les églises que dehors, sur le parvis. Les auteurs produisaient
essentiellement des mystères (pièces religieuses) ou des farces (courtes
pièces destinées à faire rire). Ce n’est toutefois qu’au XVIIe (17e) siècle
que le théâtre connut, en France, une grande évolution et un grand
succès. On retient notamment les noms de Corneille, Molière et
Racine : Corneille et Racine sont réputés pour leurs tragédies (pièces
mettant en scène des personnages nobles et se concluant par la mort
de l’un ou plusieurs d’entre eux), Molière pour ses comédies (pièces
mettant en scène des défauts humains pour faire rire les hommes de
leurs propres défauts et tenter de les en corriger). Le théâtre était alors
qualifié de classique. Aux XVIIIe (18e) et XIXe (19e) siècles, de nouveaux
genres théâtraux firent leur apparition, comme le drame romantique
(qui mêle histoire, société et humanité), le vaudeville (comédie
entrecoupée de chants et de danse) ou l’opéra comique (pièces traitant
de la vie quotidienne et accompagnées de chants et de danse). Vers la
moitié du XXe (20e) siècle enfin, on assista à la naissance du théâtre
de l’absurde, qui mettait en scène l’absurdité de la vie, laquelle ne
menant qu’à la mort. Ce théâtre fut une réaction aux deux guerres ayant
bouleversé le monde entier.
130
— © Cned, Mise à niveau 3
Français
séance 6 —
Séquence 5
B Molière
De son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, Molière est un célèbre
dramaturge français du XVIIe (17e) siècle, né en 1622 et mort en 1673
à Paris. Après avoir débuté des études de droit, il abandonne tout en
1643 pour se consacrer à la passion que lui avait transmise son grandpère : le théâtre. C’est cette même année qu’il fonde, avec sa maîtresse
Madeleine Béjart, issue d’une famille de comédiens, la compagnie
L’iIlustre Théâtre. Hélas, le succès n’est pas au rendez-vous et ils font
faillite : Molière est alors emprisonné quelques jours pour dettes. Suite
à cet échec, ils rejoignent une autre troupe avec laquelle ils voyageront
pendant quinze ans. Molière fera alors représenter ses premières pièces,
des farces : La Jalousie du barbouillé et Le Médecin volant. Toutefois, l’argent
venant une nouvelle fois à manquer, tous rentrent à Paris, où Molière
bénéficie de l’appui du frère du roi Louis XIV, qui lui permettra de jouer
devant ce dernier et de s’installer au Petit Bourbon, théâtre qu’il partage
avec des comédiens italiens. Le dramaturge connaît enfin le succès en
1659 avec Les Précieuses ridicules, mais il doit quitter le Petit Bourbon un
an plus tard et s’installe alors définitivement au Palais Royal. Entre 1662
et 1665 paraissent trois comédies qui causent des problèmes à
Molière : L’École des femmes, qui soulève les problèmes de l’éducation
des filles et du mariage, Tartuffe ou l’imposteur, qui met en scène un faux
dévot (personnage qui fait semblant de pratiquer la religion) et Dom
Juan ou le festin de pierre, qui reprend les thèmes du Tartuffe (hypocrisie
et impiété, c’est-à-dire le rejet de la religion). Malgré tout, le roi soutient
toujours Molière et lui commande nombreuses pièces jusqu’en 1671. Il
privilégiera ensuite le musicien Lully pour divertir la cour. Une exception
sera faite en 1673 : Molière jouera alors Le Malade imaginaire, mais il
fera un malaise sur scène lors de la quatrième représentation et mourra
chez lui quelques heures plus tard…
On retient de Molière ses nombreuses comédies, qui exposent la vie et
les problèmes de l’époque ainsi que les défauts humains, mais aussi ses
comédies-ballets, qui comprennent des chants et des danses ayant pour
but de divertir le roi et sa cour. Parmi elles, Le Bourgeois Gentilhomme.
© Cned, Mise à niveau 3 —
131
Séquence 5 — séance 6
Français
C Le Bourgeois gentilhomme
Le Bourgeois gentilhomme est une comédie-ballet en cinq actes et en
prose, à l’exception des entrées de ballet, qui sont en vers. Elle fut
représentée pour la première fois le 14 octobre 1670 devant la troupe
du roi Louis XIV (14). Dans cette pièce, Molière se moque d’un riche
bourgeois qui veut imiter le comportement et le genre de vie des
nobles. Ce riche bourgeois, nommé Monsieur Jourdain, veut devenir
un noble, un homme de qualité : il commence donc par commander
un nouvel habit et décide d’apprendre à manier les armes, à danser
ou encore à sa familiariser avec la musique et la philosophie. Selon
lui, le gentilhomme se doit d’être cultivé dans de nombreux domaines.
C’est avec amusement que sa femme et Nicole, leur servante, assistent
à tout cela. Malgré le fait qu’il soit marié, Monsieur Jourdain tente
de séduire Dorimène, une marquise, à laquelle il offre de nombreux
cadeaux, ignorant que c’est en réalité l’amant de celle-ci, le comte
Dorante, qui en profite. Monsieur Jourdain a également une fille, Lucile,
qu’il souhaite marier à un noble : Cléonte, jeune bourgeois, se voit
donc refuser la main de Lucile. Néanmoins, Covielle, valet de Cléonte,
imagine un stratagème : il fait passer Cléonte, qu’il a déguisé, pour le
fils du Grand Turc, et c’est ainsi déguisé que le jeune homme demande
à nouveau la main de Lucile, qu’il obtient. Monsieur Jourdain devient
alors, au cours d’une cérémonie grandiose, « mamamouchi », ce qui lui
semble une haute distinction de noblesse alors que ce terme désigne une
personne qui a une haute opinion d’elle-même et qui veut se rendre plus
importante qu’elle ne l’est réellement.
1- Réponds oralement aux questions suivantes.
a) Quels sont les trois sens du mot théâtre ?
b) À quand remonte l’origine du théâtre ?
c) Dans quel pays était-il alors pratiqué ?
d) Où jouait-on des pièces de théâtre au Moyen Âge ?
e) Quel est le grand siècle du théâtre ? Cite un auteur de ce siècle.
f)
Quels étaient les deux grands genres théâtraux pratiqués au XVIIe
(17e) siècle ?
g) Cite deux nouveaux genres apparus aux XVIIIe et XIXe siècles.
h) Qu’est-ce que le théâtre de l’absurde ? Quand est-il apparu ?
132
— © Cned, Mise à niveau 3
Français
séance 6 —
Séquence 5
2- Relie les différents genres théâtraux à leur siècle.
Moyen Âge
•
• absurde
XVIIe siècle
•
• tragédie
XVIII-XIXe siècle •
• mystère
XXe siècle
• drame romantique
•
3- Raye ce qui n’est pas correct.
a) Le véritable nom de Molière est :
Jean-Baptiste Poquelin
Jean-Marc Broquelin
Jean-Pierre Moquelin
b) En 1643, il fonde, avec Madeleine Béjart, une compagnie
appelée :
Le Célèbre Théâtre
L’Illustre Théâtre
Le Théâtre Populaire
c) Après l’échec de cette compagnie, Molière voyage avec une
autre troupe pendant :
dix ans
quinze ans
vingt ans
d) Il occupera ensuite deux théâtres :
Le Petit Bourbon et le Royal Palais
Le Grand Bourbon et le Palais Royal
Le Petit Bourbon et le Palais Royal
e) Molière connaît son premier succès avec :
Les Femmes savantes
L’École des femmes
Les Précieuse ridicules
© Cned, Mise à niveau 3 —
133
Séquence 5 — séance 6
Français
4- Complète le texte à l’aide des mots suivants :
Dorimène – philosophie – nobles – Lucile – musique – Dorante – vers
– bourgeois – Cléonte – danse – prose – Mammamouchi – actes –
Covielle – comédie-ballet
Le Bourgeois gentilhomme est une ..........................................................
en cinq ........................ et en ........................, à l’exception des entrées
de ballet, qui sont en ........................ . Dans cette pièce, Molière se
moque d’un riche ........................... qui veut imiter le comportement et
le genre de vie des ........................ . Cet homme, Monsieur Jourdain,
s’entoure donc de professeurs qui lui enseignent le maniement des
armes, la ........................., la ......................... et la ......................... .
Il fait la cour à .........................................., pourtant fiancée à
.................................... et refuse d’accorder la main de sa fille
............................. au jeune ........................... . Grâce à l’intervention
du valet ..............................., le mariage aura tout de même lieu et
Monsieur Jourdain sera fait ............................................ .
134
— © Cned, Mise à niveau 3
Français
séance 7 —
Séquence 5
Séance 7
À la découverte d’une œuvre littéraire
Un dialogue de Théâtre
Le Bourgeois gentilhomme
Écoute et lis en même temps.
Extrait de la scène 4 de l’acte II du Bourgeois gentilhomme.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Que voulez-vous donc que je vous
apprenne ?
MONSIEUR JOURDAIN - Apprenez-moi l’orthographe.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Très volontiers.
MONSIEUR JOURDAIN - Après vous m’apprendrez l’almanach, pour
savoir quand il y a de la lune, et quand il n’y en a point.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Soit. Pour bien suivre votre pensée, et
traiter cette matière en philosophe, il faut commencer selon l’ordre des
choses, par une exacte connaissance de la nature des lettres, et de la
différente manière de les prononcer toutes. Et là-dessus j’ai à vous dire,
que les lettres sont divisées en voyelles, ainsi dites voyelles, parce qu’elles
expriment les voix ; et en consonnes, ainsi appelées consonnes, parce
qu’elles sonnent avec les voyelles, et ne font que marquer les diverses
articulations des voix. Il y a cinq voyelles, ou voix, A, E, I, O, U.
MONSIEUR JOURDAIN - J’entends tout cela.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - La voix A se forme en ouvrant fort la
bouche, A.
MONSIEUR JOURDAIN - A, A, Oui.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - La voix E se forme en rapprochant la
mâchoire d’en bas de celle d’en haut, A, E.
MONSIEUR JOURDAIN - A, E, A, E. Ma foi oui. Ah que cela est beau !
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Et la voix I, en rapprochant encore
davantage les mâchoires l’une de l’autre, et écartant les deux coins de la
bouche vers les oreilles, A, E, I.
MONSIEUR JOURDAIN - A, E, I, I, I, I. Cela est vrai. Vive la science.
© Cned, Mise à niveau 3 —
135
Séquence 5 — séance 7
Français
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - La voix O se forme en rouvrant les
mâchoires, et rapprochant les lèvres par les deux coins, le haut et le bas,
O.
MONSIEUR JOURDAIN - O, O. Il n’y a rien de plus juste. A, E, I, O, I,
O. Cela est admirable ! I, O, I, O.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - L’ouverture de la bouche fait justement
comme un petit rond qui représente un O.
MONSIEUR JOURDAIN - O, O, O. Vous avez raison, O. Ah la belle
chose, que de savoir quelque chose !
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - La voix U se forme en rapprochant les
dents sans les joindre entièrement, et allongeant les deux lèvres en
dehors, les approchant aussi l’une de l’autre sans les rejoindre tout à
fait, U.
MONSIEUR JOURDAIN - U, U. Il n’y a rien de plus véritable, U.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Vos deux lèvres s’allongent comme si vous
faisiez la moue : d’où vient que si vous la voulez faire à quelqu’un, et
vous moquer de lui, vous ne sauriez lui dire que U.
MONSIEUR JOURDAIN - U, U. Cela est vrai. Ah que n’ai-je étudié plus
tôt, pour savoir tout cela.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Demain, nous verrons les autres lettres,
qui sont les consonnes.
MONSIEUR JOURDAIN - Est-ce qu’il y a des choses aussi curieuses
qu’à celles-ci ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Sans doute. La consonne D, par exemple,
se prononce en donnant du bout de la langue au-dessus des dents d’en
haut : DA.
MONSIEUR JOURDAIN - DA, DA. Oui. Ah les belles choses ! les belles
choses !
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - L’F, en appuyant les dents d’en haut sur la
lèvre de dessous, FA.
MONSIEUR JOURDAIN - FA, FA. C’est la vérité. Ah ! mon père, et ma
mère, que je vous veux de mal !
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Et l’R, en portant le bout de la langue
jusqu’au haut du palais ; de sorte qu’étant frôlée par l’air qui sort avec
force, elle lui cède, et revient toujours au même endroit, faisant une
manière de tremblement, RRA.
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Français
séance 7 —
Séquence 5
MONSIEUR JOURDAIN - R, R, RA; R, R, R, R, R, RA. Cela est vrai. Ah
l’habile homme que vous êtes ! et que j’ai perdu de temps! R, r, r, ra.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Je vous expliquerai à fond toutes ces
curiosités.
MONSIEUR JOURDAIN - Je vous en prie. Au reste il faut que je vous
fasse une confidence. Je suis amoureux d’une personne de grande
qualité, et je souhaiterais que vous m’aidassiez à lui écrire quelque chose
dans un petit billet que je veux laisser tomber à ses pieds.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Fort bien.
MONSIEUR JOURDAIN - Cela sera galant, oui.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Sans doute. Sont-ce des vers que vous lui
voulez écrire ?
MONSIEUR JOURDAIN - Non, non, point de vers.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Vous ne voulez que de la prose ?
MONSIEUR JOURDAIN - Non, je ne veux ni prose, ni vers.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Il faut bien que ce soit l’un, ou l’autre.
MONSIEUR JOURDAIN - Pourquoi ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Par la raison, Monsieur, qu’il n’y a pour
s’exprimer, que la prose, ou les vers.
MONSIEUR JOURDAIN - Il n’y a que la prose, ou les vers ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Non, Monsieur : tout ce qui n’est point
prose, est vers ; et tout ce qui n’est point vers, est prose.
MONSIEUR JOURDAIN - Et comme l’on parle, qu’est-ce que c’est donc
que cela ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - De la prose.
MONSIEUR JOURDAIN - Quoi, quand je dis : « Nicole, apportez-moi
mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit », c’est de la prose ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Oui, Monsieur.
MONSIEUR JOURDAIN - Par ma foi, il y a plus de quarante ans que je
dis de la prose, sans que j’en susse rien ; et je vous suis le plus obligé du
monde, de m’avoir appris cela. Je voudrais donc lui mettre dans un
billet : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour ; mais je
voudrais que cela fût mis d’une manière galante ; que cela fût tourné
gentiment.
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Séquence 5 — séance 7
Français
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Mettre que les feux de ses yeux réduisent
votre cœur en cendres ; que vous souffrez nuit et jour pour elle les
violences d’un...
MONSIEUR JOURDAIN - Non, non, non, je ne veux point tout cela ;
je ne veux que ce que je vous ai dit : Belle Marquise, vos beaux yeux me font
mourir d’amour.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Il faut bien étendre un peu la chose.
MONSIEUR JOURDAIN - Non, vous dis-je, je ne veux que ces seules
paroles-là dans le billet ; mais tournées à la mode, bien arrangées
comme il faut. Je vous prie de me dire un peu, pour voir, les diverses
manières dont on les peut mettre.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - On les peut mettre premièrement comme
vous avez dit : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour. Ou
bien : D’amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux. Ou bien : Vos
yeux beaux d’amour me font, belle Marquise, mourir. Ou bien : Mourir vos beaux
yeux, belle Marquise, d’amour me font. Ou bien : Me font vos yeux beaux mourir,
belle Marquise, d’amour.
MONSIEUR JOURDAIN - Mais de toutes ces façons-là, laquelle est la
meilleure ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Celle que vous avez dite : Belle Marquise,
vos beaux yeux me font mourir d’amour.
MONSIEUR JOURDAIN - Cependant je n’ai point étudié, et j’ai fait cela
tout du premier coup. Je vous remercie de tout mon cœur, et vous prie
de venir demain de bonne heure.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE - Je n’y manquerai pas.
Vocabulaire :
almanach : Livre populaire publié chaque année et comprenant un
calendrier, des renseignements astronomiques, météorologiques,
scientifiques, pratiques…
moue : grimace que l’on fait en rapprochant et en allongeant les lèvres
pour manifester notamment du mépris, de l’ennui, un mécontentement.
aidassiez : verbe aider conjugué à l’imparfait du subjonctif.
billet : message bref adressé à une personne.
galant : aimable, respectueux.
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— © Cned, Mise à niveau 3
Français
séance 7 —
Séquence 5
susse : verbe savoir conjugué à l’imparfait du subjonctif.
obligé : reconnaissant.
étendre : développer.
1- Réponds oralement aux questions suivantes.
a) Quels sont les deux personnages présents dans cet extrait ?
b) Que veut apprendre Monsieur Jourdain ?
c) Que lui apprend le maître de philosophie pour commencer ?
d) Que doit-il lui apprendre le lendemain ?
e) Quel service Monsieur Jourdain demande-t-il au maître de
philosophie ?
f)
Est-ce vraiment utile ? Pourquoi ?
2- Raye ce qui ne convient pas.
a) Monsieur Jourdain a :
- environ 30 ans
- environ 40 ans
- environ 50 ans
b) La voyelle A se forme :
- en ouvrant fort la bouche
- en rapprochant la mâchoire d’en bas de celle d’en haut
- en rapprochant les dents et en allongeant les deux lèvres
c) La voyelle U se forme :
- en ouvrant fort la bouche
- en rapprochant la mâchoire d’en bas de celle d’en haut
- en rapprochant les dents et en allongeant les deux lèvres
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Séquence 5 — séance 7
Français
d) La voyelle dont le dessin se forme sur les lèvres lorsqu’on la
prononce est :
- le E
- le O
- le U
e) La voyelle qui permet de faire la moue est :
- le A
- le I
- le U
f)
La formule rédigée par Monsieur Jourdain pour une marquise
est :
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- D’amour, belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir.
- Vos beaux yeux, belle Marquise, me font mourir d’amour.
- Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour.
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