arts et des sciences choisira-t-elle de payer sa dette envers le Mexicain Alejandro González
Iñárritu (Amours chiennes, 21 grammes, Babel) en lui remettant l'Oscar du meilleur film en
langue étrangère pour son inférieur Biutiful? Ou privilégiera-t-elle des films majeurs sur la
violence et le pardon comme In a Better World, de Susanne Bier, et Incendies, de Denis
Villeneuve?
La course aux Oscar m'a de tout temps fait souffler le chaud et le froid. Pour chaque
récompense méritée, une autre l'est moins. Si le facteur qualité joue un rôle de premier plan
dans la sélection des finalistes (une réalité déjà contestable), durant la dernière étape
précédant la cérémonie, ce facteur est parasité par mille et un autres: la concurrence, la
publicité, les dettes morales, les jeux de pouvoir, etc. Ma pensée est trop scientifique pour
sanctionner l'exercice, ou lui passer ses caprices. Mais ma volonté d'y croire est plus forte
encore. Si bien que, chaque année, je me reprends à espérer que le vrai l'emporte sur le faux,
que la qualité l'emporte sur la popularité, bref, que Pascal ait fait le bon pari. Je serai dimanche
soir collé devant ma télé, comme chaque année depuis celle où Chariots of Fire l'a emporté sur
Raiders of the Lost Ark. Bonne chance, Denis.
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Baz Luhrmann (Moulin Rouge, Australia) s'apprête à donner les premiers tours de manivelle à
son adaptation du roman de F. Scott Fitzgerald Gatsby le magnifique, déjà porté au grand écran
en 1974 par Jack Clayton, avec Robert Redford dans le rôle-titre. Cette nouvelle adaptation, qui
nous reporte dans le Long Island des années folles, sera entièrement tournée... en Nouvelle-
Galles-du-Sud, province australienne qui se maquillera pour l'occasion. Dix ans après Romeo +
Juliet, du même Luhrmann, Leonardo Di Caprio renoue avec le réalisateur, qui lui a confié le
rôle du Richard oisif retombant follement amoureux d'une ancienne flamme, Daisy, jouée par
Carey Mulligan. Du coup, cette dernière essaiera de faire oublier que l'ex-Daisy Mia Farrow en
avait pris plein la gueule à l'époque. L'agenda de production comporte 17 semaines de
tournage, en 3D s'il vous plaît (et pour quoi faire?), et 30 de postproduction. Qui veut parier
avec moi que le film ouvrira Cannes en 2012?
***
Étrange cas de figure qui vient d'être dévoilé cette semaine dans Screen International. La
compagnie de production américaine Magnolia vient de vendre à UGC-France les droits de
remake, en français, pour la France, de la comédie américaine Humpday, racontant la
mésaventure de deux pas beaux hétéros se lançant le défi de tourner ensemble un film porno
gai. Alors que les projets font habituellement le chemin contraire, Magnolia a décidé de vendre
des licences de remake à différents pays intéressés. Et ça mord. À quand une version
québécoise? Et, plus important encore, avec qui? Par esprit de vengeance, je suggère Guy A.
Lepage et Rachid Badouri.
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Note du 7 mars 2011
Veuillez noter que puisqu'une erreur de nom s'était glissée dans le texte précédent, une
modification y a été apportée, après publication.
critique, Oscar
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