Compétence du socle Compétence 5 : La Culture Humaniste
Domaines - Pratiquer les arts et avoir des repères en histoire des arts (Ecole élémentaire).
Domaines artistiques Art du langage
Cycle(s) concerné(s) Cycle 3
Items du socle (cycle 3) - Distinguer les grandes catégories de la création artistique
- Exprimer ses émotions et préférences face à une œuvre d’art.
- Inventer et réaliser des textes […], à visée artistique ou expressive
Notions abordées Registre de langue, genres littéraires abordés à travers l’utilisation d’une contrainte littéraire
Référents culturels - « Exercices de style » Raymond Queneau
Objectifs de la séance - Etablir des relations entre des
textes : même auteur, même
thème, même personnage etc.
Interprétation, mise en voix des
trois textes de la séance
précédente, chaque texte faisant
l’objet d’une séance
Découverte et utilisation de
contraintes littéraires
Réinvestir les connaissances
acquises dans le domaine de
l’écriture et de la mise en voix
de textes
Phases d'apprentissage
Chaque phase peut faire
l'objet d'une à plusieurs
séances.
Découverte Exploration-Structuration
(autant de séances que de
textes travaillés)
Structuration(s)
(autant de séances que de
contraintes proposées)
Réinvestissement
D
E
R
O
U
L
E
M
E
N
T
Activités
proposées
Tri de textes
1. Donner les trois textes
suivants :
récit p. 27, interrogatoire p. 65,
exclamations p. 59.
2. Lister les éléments reconnus.
3. Faire bâtir le scénario.
4. Puis lire l’histoire de base
(cf. 4e de couverture de
l’édition folio, 2012).
Mise en voix des textes
Séance-type
En prenant comme exemple le
texte : Récit
1. S’assurer de la connaissance
du vocabulaire :
- Comparer et expliquer les
incompréhensions liées au
vocabulaire: « autobus,
pardessus, feutre, échancrure,
tailleur, galon tressé etc. ».
- Montrer des illustrations pour
accompagner ces explications.
Mise en place de jeux
d’écriture à choisir parmi les
jeux proposés en annexe
Séance – type :
1. Présenter une contrainte
2. L’illustrer par un exemple
(chez Queneau ou chez d’autres
auteurs)
3. L’appliquer à un texte
différent
4. Lire à haute voix les
productions
5. Constater les effets
produits en référence au texte
original (aborder les questions
de genres, de registres de
langue)
Ecriture et mise en voix
1. Appliquer une contrainte
d’écriture rencontrée dans les
séances précédentes à d’autres
textes rencontrés en classe,
ou imaginer un centième
exercice de style à partir du texte
de Queneau (rap, publicité,
mode, texto…).
2. Mise en voix des productions
obtenues.
D
E
L
A
S
E
A
N
C
E
2. Mettre en voix le texte :
- Travailler les groupes de
souffle : il est possible de les
matérialiser en recopiant le texte
avec un groupe de souffle par
ligne. Exemple :
« Un jour
Vers midi,
Près du parc Monceau, … »
- Préparer une lecture expressive
dans un travail de groupe
(s’essayer au style informatif, à
l’emphase, à l’hésitation, à une
diction monotone, à la
déclamation, en criant certains
mots, en chantant, en riant …)
- s’enregistrer pour pouvoir
améliorer ultérieurement sa
production ; nombreux
entraînements et mises en
commun seront nécessaires sur
un même texte.
3. Présentation du travail de
chaque groupe à la classe.
4. Synthèse : présentation par
l’enseignant de la démarche de
l’OuLiPo, basée sur la
contrainte littéraire et utilisée
par Raymond Queneau.
Consignes Ces trois textes racontent la
même histoire.
Cherche et décris leurs points
communs. Que raconte cette
histoire ?
Correspondant à la mise en
voix :
« Faites une lecture du texte à la
classe en en proposant une
interprétation.»
Les consignes sont à mettre en
relation avec chacune des
contraintes.
La consigne est à mettre en
relation avec la contrainte
littéraire (verbes utilisables dans
la consigne : réécris, imagine,
compose, réalise, invente, écris
comme…)
Analyses
pédagogiques
Pendant la mise en commun, il
va falloir justifier les points
communs à l’aide des éléments
du texte :
- lieux : dans l’autobus puis
devant la gare Saint Lazare
- description des personnages et
des objets : le cou, le chapeau,
le pardessus et le bouton…
- repérage des 2 évènements :
l’altercation dans le bus puis la
rencontre un peu plus tard
- le narrateur : « je» (statut
interne du narrateur)
Les textes choisis l’ont été en
fonction de leur accessibilité
pour des élèves de cycle 3.
Le texte Récit permet d’aborder
ce qu’est la narration à la
première personne (narrateur /
je). Les phrases y sont longues.
Le travail sur la perception des
groupes de souffle est
nécessaire.
Le texte Interrogatoire se prête
bien à une lecture dialoguée. En
outre, il peut permettre
d’aborder le genre policier.
Enfin, Exclamations fait
davantage référence à un
caractère formel (le point
d’exclamation, phrases courtes)
qui correspond à un mode de
présentation. En outre, le
registre de langue, familier,
permet d’aborder cette notion.
Prolongements possibles Mise en réseau avec un mouvement artistique : le surréalisme. En effet, autant pour le surréalisme que pour l’OuLiPo, l’écriture fait appel
à des jeux ludiques mais ces deux mouvements s’opposent car l’un est basé sur la contrainte, l’autre sur l’absence de contrainte.
Bibliographie : L’atelier d’écriture, Franck EVRARD, ellipses, 2009 ; Eloge de la liste ; Umberto Eco, Flammarion, 2009 ;
Je me souviens, Georges Perec, Hachette Littérature, 1978 ; Paroles, Jacques Prévert, Folio, 1976 ; Fortunes, Robert Desnos, Gallimard,
1969,
ANNEXES
Les textes de Raymond Queneau cités en référence sont ceux de l’édition Folio de juin 2012.
Jeux d’écriture :
1. Logo-Rallye :
« Jeu littéraire imaginé par Raymond Queneau consistant à raconter une histoire en utilisant obligatoirement et dans un ordre déterminé les mots hétéroclites (en général
sept) d’une liste établie à l’avance ».
En classe, faire choisir un nombre de mots déterminé (en général sept) aux élèves et leur demander d’écrire un très court récit les intégrant (donner une thématique) ou de
transformer un texte existant en y introduisant ces sept mots
A mettre en lien avec le texte de Raymond Queneau Logo-rallye p. 18
2. S+7
Partir d’un texte court et en remplacer systématiquement tout substantif ou verbe ou adjectif en cherchant dans un dictionnaire le terme équivalent qui arrive en septième
position après lui. Condition : le mot choisi dans le dictionnaire doit être de la même classe grammaticale que le mot à remplacer.
Le texte de Queneau correspondant à cet exercice -Translation (S+6) p. 110 - semble d’un abord difficile en raison de son vocabulaire.
3. L.S.D. (Littérature Sémo-Définitionnelle)
Prendre une phrase ou deux selon le niveau de classe. Isoler les mots les plus importants : nom, adjectif, verbe et adverbe et les remplacer par leur définition trouvée dans
un dictionnaire.
Exemple à partir d’une phrase :
« Le chat a bu du lait » devient :
« Le mammifère carnivore digitigrade domestique a avalé un liquide blanc, d’une saveur douce fournie par les femelles du mammifère »
A mettre en lien avec le texte de Raymond Queneau Définitionnel p. 105
4. « Ni, ni… mais »
Définir deux fois par la négative en prenant des substantifs d’une même catégorie sémantique (véhicule, personnage, animal, …) avant d’énoncer le substantif
correspondant à l’histoire.
Exemple : ce n’était ni un chat, ni un chien mais un animal domestique à plumes
A mettre en lien avec le texte Négativités p. 29
5. Structures inductrices
Répétée en tête de vers, l’anaphore (répétition d’un mot ou d’un groupe de mots) « possède une valeur expressive en restituant l’intensité du sentiment, mais elle donne
aussi une valeur rythmique au poème qui prend un aspect incantatoire. »
Ecrire un texte (prose ou poésie) à partir d’une structure comme : J’aime/ Je n’aime pas… ; Oui à /Non à… ; La vie, c’est comme… ; Il y a… ; Je me souviens…
A mettre en lien avec le poème de Guillaume Apollinaire Il y a, celui de Jacques Prévert Pour toi mon amour ou le texte de Georges Perec Je me
souviens
6. Inventaire
Permet de faire une liste exhaustive de ce que nous possédons, pensons, aimons, …
Exemples : lieux insolites rencontrés, choses effrayantes, choses aimées, livres lus,…
Cette liste exhaustive peut s’enrichir d’une anaphore (cf. structures inductrices).
A partir soit du texte de Queneau, soit d’un autre texte, écrire sous forme de listes les événements décrits.
Exemple à partir du texte de Queneau :
- dans un autobus
- un jeune homme au long cou, coiffé de….
- une dispute avec un autre voyageur
- une place libre qu’occupe le jeune homme
- Le même jeune homme en grande conversation
- un bouton supérieur de pardessus à remonter
A mettre en lien avec le livre d’Umberto Eco, Eloge de la liste ou avec Inventaire de Jacques Prévert (Recueil Paroles)
8. Emboîtement
Certains écrivains comme Paul Eluard ou Robert Desnos se sont amusés à structurer leur poème par une série d’emboîtements. Chaque vers reprend le mot de la phrase
précédente et utilise le même verbe ou la même locution verbale.
Exemple : Dans Paris de Paul Eluard,
Dans Paris, il y a une rue ;
Dans cette rue il y a une maison ;
Dans cette maison il y a un escalier…
Remarque : Dans ce poème, Eluard part du général ou du plus grand pour arriver au détail et au plus petit. Mais l’inverse est possible comme le fait Robert Desnos dans Il
était une feuille (recueil Fortunes).
Suggestions pour proposer cette contrainte aux élèves :
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