Notes pays
152 Perspectives économiques en Afrique - Édition thématique © BAfD, OCDE, PNUD 2014
MALI
Le Mali met un accent particulier sur le développement des chaînes de valeur mondiales
(CVM) grâce notamment au programme de compétitivité et de diversification agricoles (PCDA) et
aux Initiatives intégrées pour la croissance économique (IICM).
Le PCDA est un projet de promotion des chaînes d’approvisionnement initié par le
gouvernement. Il a pour objectif le développement, l’accroissement et la diversification des revenus
et des opportunités économiques en milieu rural, à travers des améliorations dans l’organisation
et les performances des chaînes d’approvisionnement (de la production à la mise sur le marché)
des filières agricoles, d’élevage et de pêche à vocation commerciale pour lesquelles le Mali
jouit d’un avantage compétitif confirmé. Le projet a pour ambition de promouvoir l’agriculture
commerciale comme alternative à l’agriculture de subsistance et constitue une opportunité pour
les professionnels d’élargir leur base de revenu dans le cadre d’une agriculture de marché plus
adaptée et plus performante.
Il vise à transformer des filières commerciales à valeur ajoutée en industrie à part entière,
porteuse de développement et intégrant le secteur privé et le paysannat dans une logique de
croissance partagée. Les interventions sont basées sur la notion de filière et visent la création de
valeur à tous les maillons de la chaîne. Elles sont réalisées à la demande et initiées par le secteur
privé. Il s’agit de favoriser le dialogue et la création de partenariats public-privé en mettant en
place des arrangements contractuels permettant d’intégrer les producteurs aux marchés. Les
filières concernées sont : la mangue, la pomme de terre, l’échalote, l’oignon, le karité, la papaye,
la tomate, le poisson, le lait, le bétail sur pied et la viande.
Pour le Mali, l’intégration aux CVM offre de réelles opportunités en termes de création
d’emplois, en particulier pour les jeunes. Elle devrait également permettre l’accès à des technologies
nouvelles avec la formation de meilleures compétences nationales, et le développement
d’activités économiques à plus forte valeur ajoutée pouvant contribuer à l’industrialisation du
pays. Toutefois, des menaces pourraient être associées au développement des CVM à travers
l’apparition d’enclaves économiques étrangères n’ayant pas assez de liens avec l’économie locale,
la surexploitation et l’épuisement des ressources naturelles, la dégradation des normes sociales
et environnementales (notamment dans le secteur des mines), ainsi que l’exposition à des crises
importées en raison d’une plus grande connectivité à l’économie mondiale.
Le pays dispose de potentialités pour tirer parti des CVM dans les secteurs de l’industrie
extractive, de l’agro-industrie, de l’élevage, de l’artisanat et du tourisme. Afin de mettre à profit ces
opportunités, le gouvernement devrait adopter des politiques et stratégies permettant de corriger
certaines faiblesses identifiées telles que l’enclavement du pays, l’accessibilité et la fiabilité de
l’énergie, la disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée, le faible pouvoir d’achat et la corruption.
L’installation de l’unité de transformation de mangues de la coopérative des femmes
« Diguiya » de Yanfolila, soutenue par le gouvernement du Mali et le PNUD, est un bon exemple
de projet destiné à accroître la valeur ajoutée des fruits et légumes exportés. Elle permet le
développement des capacités des membres de la coopérative et l’amélioration des conditions
de vie des femmes. La capacité de production est d’environ 150 000 pots de confitures par an
destinés au marché national et à l’exportation. Une diversification ultérieure pourrait permettre
la transformation d’autres fruits. Le chiffre d’affaires indicatif est de 37.7 millions XOF la première
année et devrait atteindre 205 millions au bout de cinq ans. L’unité permet d’employer 20 salariés,
auxquels s’ajoutent les emplois indirects constitués par les producteurs de fruits et légumes de la
localité, les cueilleurs qui approvisionnent l’unité et les fournisseurs d’intrants.
Dans le secteur du coton, 2e produit d’exportation du Mali, le projet d’appui à la filière coton-
textile (PAFICOT), financé par la Banque africaine de développement, participe également au
développement des chaînes de valeur. Il soutient non seulement l’amélioration de la production
et de la productivité (promotion des intrants améliorés, recherche agricole et coopération
scientifique régionale, facilitation de l’accès au crédit des cotonculteurs), mais met aussi l’accent
sur la commercialisation/distribution (établissement de liens producteurs-marchés, construction/