NOTES DE COURS SUR MARX LE LIEN ENTRE INFRASTRUCTURE ET SUPERSTRUCTURE Marx soutient que toute société comporte deux structures : A) L'INFRASTRUCTURE ÉCONOMIQUE L’infrastructure est le mode de production matérielle d’une société. Autrement dit, c’est le type de système économique qui est à la base d’une société. o Ex : le capitalisme (une économie entre les mains des gens d’affaires où on cherche à accumuler des profits) est l’infrastructure des Etats-Unis. o Ex : Le communisme (une économie contrôlée par l’État qui tend à redistribuer les profits à tous) est l’infrastructure de Cuba (du moins en principe). o Ex : La social-démocratie (qui combine une économie entre les mains des gens d’affaires avec une plus grande redistribution des profits) est l’infrastructure des pays scandinaves (comme la Suède). o (N.B. : Aucun système économique n’est tout-à-fait pur. Chaque pays est quelque part à mi-chemin entre le capitalisme absolu et le communisme absolu. ) - L’infrastructure entraîne la mise en place de certains rapports sociaux de production et des conditions d’existence particulières. Par exemple, dans un système capitaliste, il y a des classes sociales : les patrons dominent économiquement les ouvriers. Alors que les patrons sont riches, les ouvriers mènent une vie misérable. B) LA SUPERSTRUCTURE La superstructure est le type d’organisation de la société qui n’est pas directement économique. Ce type d’organisation, plus élevé que l’infrastructure, comprend - - les institutions juridiques (la police, les juges, les prisons, etc.) - - les institutions politiques (le parlement, les partis politiques, les services de l’État, etc.) - - l’organisation idéologique (Certaines institutions, comme la religion, les médias, la philosophie, etc. ) - Une idéologie présente des idées sur ce qu’est l’être humain, la société et le monde. Ces idées permettent aux gens de se comprendre, de comprendre leur place dans la société et le monde et de donner un sens à leurs vies. Lorsque ces idées forment un tout cohérent adopté par beaucoup de gens, on appelle cela une idéologie.) o Par exemple, la religion est une organisation idéologique. En disant que l’homme doit obéir à Dieu, qu’il ne faut pas chercher à changer ce qui est voulu par Dieu et que le vrai bonheur n’est qu’après la mort, la religion présente une idéologie. o Les médias (comme la télévision) sont aussi des organisations idéologiques. La télévision présente des gens riches dont on envie le style de vie plutôt que les critiquer. La politique est présentée comme un monde lointain, peuplé de gens corrompus et coupés des intérêts du vrai monde. Finalement, des publicités nous montrent comment la consommation peut nous rendre heureux. SELON MARX, IL Y A UNE INTERACTION CONSTANTE ENTE INFRASTRUCTURE ET SUPERSTRUCTURE : - 1) L’INFRASTRUCTURE ÉCONOMIQUE DÉTERMINE LA SUPERSTRUCTURE o Par exemple, une infrastructure capitaliste va favoriser un système juridique répressif (système punitif) plutôt que de trouver des moyens d’éviter que des crimes soient commis (système préventif). Ainsi, on pourra dépenser des milliards à construire des nouvelles prisons plutôt que de mettre cet argent à aider les gens pauvres à se sortir de la misère (par le soutien aux familles défavorisées, l’embaûche de travailleurs sociaux, l’augmentation du salaire minimum, etc. ). - - - N.B. : La superstructure est déterminée, pas nécessairement consciemment, en fonction des intérêts économiques de ceux qui profitent de l’infrastructure. o Ainsi, les patrons n’ont pas à dépenser pour les pauvres si le salaire des gens n’augmente pas et si leurs impôts restent faibles. Les prisons sont payées par les taxes des employés. De plus, on contrôle davantage ceux qui menacent la propriété privée (les voleurs, les contestataires, etc.). N.B. : La superstructure, déterminée par l’infrastructure, tend à croire que sa manière de faire est la seule valable, sans se remettre en question. o Les patrons finissent par être convaincus qu’un système juridique répressif est non seulement valable pour eux mais pour l’ensemble de la société. Même les ouvriers finissent par le croire. 2 ) LA SUPERSTRUCTURE CONTRIBUE AU MAINTIEN DE L’INFRASTRUCTURE ÉCONOMIQUE o Par exemple, des médias (journaux, télévision, magazines, …) possédés par une grand patron contribuent à conditionner ceux qui les lisent/regardent à adopter certaines idées (que les syndiqués sont tous des profiteurs, qu’iil faut réduire la taille de l’État, qu’il faut réglementer le moins possible les industries, etc.) o N.B. : La superstructure vise, plus ou moins consciemment, à maintenir en place les intêrets de ceux qui profitent d’un système économique. o En critiquant les travailleurs syndiqués et ceux de l’État, les médias font croire aux travailleurs que ce sont eux leurs véritables ennemis et non les patrons. On finit par croire qu’il est pire que des employés aient une sécurité d’emploi plutôt que des patrons cachent de l’argent dans des paradis fiscaux. Cela n’incite pas àa le remise en question du système. o N.B. : Cette influence de la superstructure sur l’économie tire son efficacité du fait qu’on finit par croire que les idées qu’elle avance sont la vérité même. o Par exemple, on croit tellement que l’entreprise privée est plus rentable que l’état qu’on refuse de présenter le fait que les travaux publics faits par l’entreprise privée coûtent souvent plus cher que ceux faits par la voirie publique à cause de la corruption. Il y a donc un mouvement circulaire: superstructure détermine contribue au maintien infrastructure économique MARX CROIT QUE LE COMMUNISME VA REMPLACER LE CAPITALISME CAR : - o l’histoire de l’humanité a un sens, une direction : celle de la libération des pauvres de l’exploitation par les riches. Les pauvres et les riches forment des groupes à part, des classes sociales Les pauvres s’opposent toujours aux riches car leurs intérêts sont opposés : o Les riches veulent maintenir et accroîtrent leurs richesses. Ils ne peuvent le faire que s’ils exploitent les pauvres qui travaillent pour eux. o Le pauvres veulent sortir de la pauvreté. Mais pour cela, il faut qu’ils obtiennent une part de la richesse que gardent les riches pour eux. SUFFIRAIT-IL QUE TOUS LES PAUVRES DEVIENNENT RICHES ET QUE LES RICHES RESTENT RICHES? NON CAR Les ressources sont par définition limitées (concept de rareté) Pour qu’une personne s’enrichisse, il faut qu’une ou des personnes (employés( travaillent pour elle. Selon Marx, lorsqu’un ouvrier travaille pour un patron, il est nécessairement exploité. POURQUOI LES OUVRIERS SALARIÉS SONT-ILS EXPLOITÉS PAR LEURS PATRONS? À CAUSE DU CONCEPT DE PLUS VALUE LE CONCEPT DE PLUS VALUE Les patrons possèdent les moyens de production, c'est-à-dire l'ensemble des machines, outils, et la matière première nécessaire à la production des marchandises. Les ouvriers ne possèdent que leur force de travail (leur force physique ou leurs connaissances et intelligence) qu'ils vendent au patron en échange d'un salaire. (Je vends ce que je possède: ma force de travail, et le prix de cette force de travail, ce que le patron me donne en échange d'elle, c'est un salaire) Le salaire que reçoit l'ouvrier est très inférieur au profit que rapporte le travail de l'ouvrier au patron. La plus value, c'est-à-dire la différence entre ce que le travailleur coûte pour produire et ce qu'il rapporte en produisant, est encaissée par le patron. Autrement dit, le patron profite du travail de ses employés. Ainsi, supposons qu'un mineur extrait pour $20 d'or à chaque heure de travail qu'il effectue. Supposons que ce mineur ait besoin de $100 par jour pour simplement vivre et faire vivre sa famille et que c'est le salaire que lui accorde son patron. Mais si ce patron exige du mineur qu'il travaille 10 heures par jour, il rapportera $200, mais sera quand même payé $100. Le $100 supplémentaire, que Marx appelle la plus-value, est encaissé par le patron. La conséquence de tout cela: une grande partie du travail qu'effectue l'ouvrier n'appartient plus à l'ouvrier mais appartient au patron. L'ouvrier est privé de la majeure partie du fruit de son travail. Évidemment : - une partie important de ces profits servent au fonctionnement de l’entreprise. - les employés sont bien mieux payés (en Occident) que du temps de Marx. le patron a pris des risques et a des responsabilités que n’ont pas les employés. Mais la patron s’enrichit grâce au travail de ses employés, travail qu’il ne fait pas lui-même. C’est pour cela que Marx dit que les employés sont exploités. Quelle est la solution de Marx à l’exploitation des employés par le patron?: a) Auto-gestion (abolition du salariat): L’entreprise appartient à l’ensemble des employés - qui gèrent ensemble l’entreprise. - Qui redistribuent les profits - (ainsi chacun profite vraiment du fruit de son travail) b) l’État rassemble tous les profits de toutes les entreprises et les redistribue - selon les besoins de chacun (1ere version) - selon les mérites de chacun (2e version) MARX CROIT QUE LE CAPITALISME VA S’EFFONDRER À CAUSE DE SES LIMITES ET CONTRADICTIONS : LES LIMITES ET CONTRADICTIONS DU CAPITALISME : - - - Les ressources naturelles ne permettront pas une croissance continue de l’économie. o Si la croissance n’est pas contrôlée, un jour, il y aura une crise économique mondiale pire qu’en 1929. Or de plus en plus de pays anciennement pauvres entrent dans la course économique mondiale (Japon, Chine, Inde, etc.) Le capitalisme tend vers un monopole absolu qui détruira la compétition et l’économie. o Le capitalisme repose sur le principe de la compétition (entre les entreprises). Pourtant chaque entreprise tend à devenir la plus importante de son domaine et à acheter les autres ou à les pousser à la faillite. Ultimement, il n’y aurait qu’une seule compagnie mondiale, ou un seul patron. À ce moment, cette compagnie déciderait de toute l’économie mondiale, ce qui revient au même qu’une dictature. Le capitalisme entraîne un enrichissement des patrons et un appauvrissement des employés. L’écart grandissant entre les classes sociales créera des tensions sociales et la révolution. o Si la quantité de ressources est limitée, les profits supplémentaires des patrons impliquent que les travailleurs s’enrichissent moins et moins vite. o Les patrons deviennent de plus en plus riches. o Il faut donc que les travailleurs en aient moins pour leur travail. o Un jour, les travailleurs vont en avoir assez de se faire exploiter et ce sera la révolution. LES DIFFÉRENTES FORMES DE L'ALIÉNATION HUMAINE. QU'EST-CE QUE L'ALIÉNATION? Marx propose le concept d'aliénation pour qualifier la situation du travailleur dans le contexte du capitalisme industriel. L'aliénation est l'état de l'individu qui cesse de s'appartenir en propre, qui est étranger à lui-même et devient l'esclave d'une puissance étrangère qu'il ne contrôle pas. Être aliéné, c'est être privé de quelque chose, comme si cette chose était rendue étrangère par rapport à nous (cette chose n'est plus nous, elle ne fait plus partie de nous) L'ouvrier du temps de Marx est un être aliéné dans les domaines où devrait s'exercer sa grandeur et sa liberté: les domaines économique, politique et religieux. Marx dira qu'il faut se libérer des formes d'aliénation pour devenir véritablement humain. IL Y A TROIS TYPES D’ALIÉNATION 1) L'ALIÉNATION ÉCONOMIQUE -Cette aliénation engendre toutes les autres. -La suppression de cette aliénation engendre la suppression des autres formes d'aliénation. - l'aliénation économique est provoquée par deux aspects du capitalisme: la division du travail et la propriété privée des moyens de production. a) la division du travail rend le travail étranger à la réalisation de l'ouvrier. Le capitalisme divise le travail à accomplir en une multitude de petites tâches simples et répétitives. ex: chaîne de montage : je deviens comme un appendice de la machine La division du travail prive le travailleur de la capacité de réaliser ses potentialités. - le travail le dégrade et l'abrutit au lieu d'accomplir ses potentialités - il n'est heureux et ne s'accomplit qu'en dehors du travail. (dans un club social, dans un hobby artistique, etc) b) La propriété privée des moyens de production rend le produit du travail étranger à l'ouvrier. Les patrons possèdent les moyens de production, c'est-à-dire l'ensemble des machines, outils, et la matière première nécessaire à la production des marchandises. Les ouvriers ne possèdent que leur force de travail (leur force physique) qu'ils vendent au patron en échange d'un salaire qui est inférieur à ce que vaut son travail. (lié au concept de plus –value) c) la solution à l'aliénation économique Ce qu'il faut donc en échange, selon Marx, c'est l'abolition de la propriété privée des moyens de production et le retour à un travail plus créateur. 2) L'ALIÉNATION POLITIQUE Selon Marx, l'ouvrier (le travailleur) n'est pas seulement aliéné par le système économique, il est aussi aliéné par le système politique. Le système politique d'une société capitaliste est au service de la bourgeoisie et non de la société toute entière. (Cette idée est liée à la relation entre infrastructure et superstructure). Le système politique est comme étranger par rapports aux besoins du prolétariat (la classe ouvrière). Les ouvriers (les prolétaires) sont privés du système politique. C'est pourquoi on parlera d'aliénation politique. la solution à l'aliénation politique Les prolétaires doivent donc effectuer une révolution en renversant l'État pour instaurer un pouvoir qui sert leurs propres intérêts. C'est ce qui avait été tenté en Union soviétique. À une échelle moins grande, ce pourrait être le cas si on imposait des syndicats dans toutes les entreprises ou si on exigeait qu’il y ait autant d’employés que de patrons dans les conseils d’administration 3) L'ALIÉNATION RELIGIEUSE Selon Marx, la religion empêche également l'être humain de s'appartenir en propre. Pourquoi? La religion est une institution idéologique qui demande aux personnes de se résigner, de se soumettre et d'accepter les mauvaises conditions de vie dans l'espoir d'avoir le véritable bonheur après la mort. La religion est souvent acoquinée avec le pouvoir (elles couchent dans le même lit). La religion est l'opium du peuple: elle le berce d'illusions, lui permet de s'évader de ses souffrances quotidiennes. La religion est comme l'opium qui nous fait oublier nos problèmes sans pour autant les régler. Mais la religion est l'opium du peuple car elle est accessible aux gens pauvres. La religion endort comme l'opium. L'être humain est privé du contrôle sur sa vie par la religion. La religion empêche l'homme de se révolter pour modifier ses conditions de vie. La religion empêche l'homme d'être même conscient de son aliénation. la solution à l'aliénation religieuse Il faut éliminer la religion de la société