GR AMM E P RO Paroles, échanges, conversations et révolution numérique B20T1S3 FICHE PÉDAGOGIQUE 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 2 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 3 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Une anthologie consacrée au thème « Paroles, échanges, conversations et révolution numérique » La collection « Étonnants Classiques » propose aux étudiants et aux professeurs une anthologie consacrée au thème « Paroles, échanges, conversations et révolution numérique » – sujet retenu, avec « Le Sport, miroir de notre société ? », pour l’épreuve d’examen de culture générale et expression des BTS en 2013. Cette anthologie comporte une quarantaine de textes de nature complémentaire (littérature, essai, articles de presse, interviews, chansons), dont les auteurs, pour beaucoup, figurent dans les indications bibliographiques émanant du ministère de l’Éducation nationale (Bulletin officiel no 6 du 9 février 2012) : Isaac Asimov, Dominique Cardon, Daniel Glattauer, Ionesco, La Bruyère, Stieg Larsson, Pierre Mercklé, Molière, Proust, Yasmina Reza. L’anthologie comporte également une vingtaine de documents iconographiques de genres variés (photographies, tableaux, dessins de presse, affiches, images de film), dont la moitié est réunie dans un cahier photos couleurs restituant les problématiques soulevées par le sujet. Chaque extrait est contextualisé et annoté afin d’en faciliter la lecture, la compréhension et l’étude. De même, la présentation des documents iconographiques vise à amorcer le travail d’analyse personnelle des étudiants. Les questions regroupées après chaque texte, sous le titre « analyse et perspectives », incitent ces derniers à travailler de manière autonome et permettent aux Fiche pédagogique 3 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 4 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 enseignants de prolonger une séance en élargissant le questionnement qu’elle a soulevé. À la fin de l’édition, un dossier pédagogique présente des pistes d’exploitation de l’anthologie pour l’épreuve du BTS : en rappelant la méthodologie à suivre, il invite à s’entraîner à la synthèse de documents et à l’écriture personnelle. Il propose un travail lexical sur le sujet. Il offre en outre une approche chiffrée de l’impact de la révolution numérique sur nos échanges (à partir de la répartition des serveurs hôtes dans le monde, de l’évolution du nombre d’internautes sur la planète entre 2000 et 2010 et des langues utilisées sur Internet). À travers un groupement de chansons contemporaines (Renan Luce, Alexis HK et No one is innocent), il rappelle les problématiques essentielles du sujet. Enfin, il propose plusieurs exposés et un exercice de lecture de l’image. Le volume s’organise en trois grandes parties qui abordent l’ensemble des problématiques soulevées par le Bulletin officiel : — la première partie s’intéresse à la communication avant le numérique, c’est-à-dire aux codes régissant les échanges de parole avant l’apparition des nouveaux moyens de communication (focus sur les enjeux de la conversation courante et de l’échange épistolaire) ; — la deuxième partie explore les modalités de l’échange numérique et les modifications qu’elles induisent sur notre façon de communiquer : en quoi le numérique brouille-t-il les frontières entre l’écrit et l’oral ? En quoi a-t-il une incidence sur la temporalité de l’échange ? Comment transforme-t-il les rapports de proximité et de distance qui se jouent dans l’échange ? Faut-il parler de révolution ou d’évolution de la communication ? ; — la troisième partie étudie enfin les conséquences de ces transformations sur les plans individuel et collectif : quels effets ontelles sur la construction de soi ? sur notre façon d’interagir avec les autres et avec le monde ? La prise de parole qu’autorise le numérique, à travers notamment les forums de discussion et les réseaux sociaux sur Internet, s’accompagne-t-elle d’une prise de pouvoir ? Enfin, dès lors que tout un chacun peut s’exprimer librement sur le sujet de son choix, quelle légitimité faut-il accorder à la parole énoncée ? 4 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 5 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Les exploitations pédagogiques de l’anthologie L’anthologie permet de mettre en place diverses situations pédagogiques pour que les étudiants enrichissent leurs connaissances et acquièrent les compétences de lecture, d’expression écrite et orale, ainsi que d’analyse de supports iconographiques nécessaires à l’obtention de leur BTS. Lecture – Les extraits de l’anthologie ne font pas tous l’objet d’une étude analytique dans la séquence ci-après. Celle-ci entend plutôt diversifier les pratiques de lecture, afin de réconcilier autant que possible certains étudiants avec les textes. Nous proposerons donc aussi des confrontations de documents, des lectures cursives, des débats et des exposés autour des textes. Expression écrite et orale – De nombreuses activités sont proposées afin de dispenser compétences et connaissances sans lasser les étudiants, comme le recommande le référentiel des classes de BTS (Bulletin officiel n° 7 du 17 février 2005) : travail de recherche documentaire, prise de notes organisée, analyse détaillée, élaboration d’un tableau de confrontation ou d’un plan détaillé, débats et exposés, utilisation des nouvelles technologies, rédaction d’une réponse personnelle et argumentée à une question posée, etc. Ces exercices doivent être l’occasion, pour les étudiants, de développer leur connaissance de la langue – vocabulaire et syntaxe notamment – tant à l’écrit qu’à l’oral. Ils participent également à la préparation de l’épreuve finale, c’est-à-dire à la maîtrise de la synthèse de documents et de l’écriture personnelle. Fiche pédagogique 5 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 6 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Étude de documents iconographiques – La nature même de l’épreuve finale incite à réserver une place importante à l’étude de documents iconographiques, sans la réduire à une simple illustration du thème. Les étudiants sont en effet très diversement entraînés à la lecture de l’image ; la maîtrise de cette compétence est pourtant nécessaire pour l’exercice de synthèse de documents. Constitution d’une culture personnelle – L’existence d’un programme en seconde année de BTS exige que chaque candidat acquière une culture personnelle sur le thème étudié. Une prise de notes, concise et régulière, vise trois objectifs : la maîtrise de la contextualisation des extraits ; l’appropriation de thèses et d’arguments marquants au fil de l’étude ; le développement d’un esprit curieux et critique sur les enjeux du monde contemporain. 6 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 7 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Proposition de séquence Selon la spécialité du BTS, le temps imparti à l’enseignement de « Culture générale et expression » varie de deux à quatre heures par semaine. Pour nombre de sections, la deuxième année s’échelonne sur deux semestres de treize semaines (la durée est fonction des stages des étudiants et de leur mode de formation). Les étudiants bénéficiant souvent d’un entraînement à l’épreuve finale par semestre, il semble raisonnable de consacrer un semestre à chaque problématique, sachant que la majeure partie de la formation technique sur la synthèse de documents et l’écriture personnelle a été délivrée en première année. La séquence que nous proposons comporte quatorze séances, dont trois consacrées spécifiquement à l’évaluation des acquis des étudiants. Celles-ci ont pour but de s’assurer de la bonne maîtrise des principes et des méthodes des exercices auxquels ils seront confrontés lors de l’épreuve finale, et de l’acquisition d’une réelle culture personnelle sur le thème et ses problématiques. Ces séances s’articulent autour des trois parties de l’anthologie, respectant l’ordre qu’elles ont dans le volume. Les séquences se veulent progressives dans l’acquisition des méthodes ; on se consacrera tout d’abord à la méthodologie de l’écriture personnelle (du simple paragraphe argumenté à l’argumentation dans son intégralité), puis à l’élaboration de la synthèse, en confrontant deux à quatre documents de nature variée (textes d’idées, textes littéraires et documents iconographiques). Pour chaque séance de deux heures, nous proposons des activités et des supports différents, de manière à s’assurer l’attention constante des élèves, à enrichir leurs connaissances et à solliciter diverses compétences, tant à l’écrit qu’à l’oral. Bien entendu, selon les besoins ou les demandes des étudiants et l’organisation de l’enseignant, cet agencement peut être modifié. Fiche pédagogique 7 8 1re partie de l’anthologie : communiquer avant le numérique — « Le genre épistolaire : extrait d’un manuel de français », p. 29-31. — G. Andreani, Manuel pratique de la correspondance, p. 31-32. — A. Cohen, Belle du Seigneur, p. 38-39. — Portrait de Jean-François de La Marche par H.-P. Danloux, p. 63. — La Rochefoucauld, Réflexions diverses, p. 13-15. — F. Flahault, « Une manière d’être à plusieurs », p. 17-19. — Y. Reza, Le Dieu du carnage, p. 19-23. — Une séquence filmique issue de Carnage, de Roman Polanski (2011), ou de Ridicule, de Patrice Leconte (1996). — Dossier : « Sujets d’exposés », p. 179. — Dossier : « Vers l’écriture personnelle (fiche méthode et entraînement) », p. 183-185. 2 3 4 Supports — Anthologie. — Dossier : « Lexique : du langage classique au parler numérique », p. 161-163. — Dossier : « Qu’est-ce que le numérique ? », p. 163-165. — Dossier : « Sujets d’exposés », p. 179. 1 Séances Paroles, échanges, conversations et révolution numérique — Exposer des connaissances autour d’un thème problématisé. — Revoir la méthodologie de l’écriture personnelle. — Se préparer à l’évaluation. — Confronter trois textes pour comprendre les enjeux de la conversation. — Revoir la méthodologie de la synthèse de documents. — Illustrer le thème abordé par des séquences de films. — Oral : exposés. — Cours dialogué. — Écrit : rédaction d’un paragraphe argumenté. — Oral : lecture. — Travail en groupes : analyse de textes puis réalisation d’un tableau de confrontation. — Projection de séquences de films. — Oral : lecture. — Cours dialogué. — Écrit : lecture analytique, lecture de l’image. — Étudier les codes de l’échange épistolaire. — Revoir l’analyse d’un texte de fiction. — Analyser un document iconographique. Activités — Oral : lecture. — Écrit : travail écrit autour du lexique (définition des termes du sujet). — Cours dialogué. — Répartition des sujets d’exposés. Objectifs — Présenter la séquence. — Faire émerger les problématiques sur le thème. 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 8 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 2e partie de l’anthologie : révolution ou évolution ? 1re partie de l’anthologie (suite) Supports Objectifs Activités — B. Danton, « Courrier électronique : vers une révolution de l’écriture », p. 45-47. — M. Marcoccia, « La politesse et le savoir communiquer sur Internet », p. 50-53. — P. Lardellier, « Textos : la novlangue du cœur », p. 54-57. — S. Arteta, Ch. Blanchard, J. Hourdeaux, O. Toscer et M. Vaton, « Twitter pour les nuls », p. 57-60. — C. Wajsbrot, « Ainsi on attend LA lettre », p. 61-66. — Interview de B. Melançon, « Quelle différence avec la lettre ? Le fétichisme », p. 71-74. — D. Glattauer, Quand souffle le vent du nord, p. 47-50. — Image du film Les Liaisons dangereuses, p. 2 de couverture. — Dossier : « Les révolutions de la communication (le thème en schémas) », p. 166-172. — Dossier : « Sujets d’exposés », p. 179. 7 8 — Analyser des schémas et des graphiques. — S’interroger sur la définition de la communication numérique et sur son développement. — Exposer des connaissances autour d’un thème problématisé. — Revoir la méthode de la synthèse de documents. — Étudier la valeur du temps dans les échanges. — Étudier des textes argumentatifs sur les codes des échanges numériques. — Mobiliser des arguments et des exemples en vue d’un débat. — Travail en groupes : analyse de documents et rédaction d’un paragraphe argumenté. — Oral : exposés. — Écrit : plan détaillé et rédaction de l’introduction ou de la conclusion d’une synthèse de documents. — Cours dialogué. — Cours dialogué. — Travail en groupes : analyse de textes et compte-rendu oral. — Débat oral : peut-on se passer du numérique ? Écrit : rédaction personnelle. Dossier, « Entraînement : sujets — Se remémorer et utiliser d’écriture personnelle », p. 183-185. des références culturelles. — Effectuer un premier bilan sur les acquis de la problématique « les échanges avant le numérique ». 6 5 Évaluation n° 1 Séances 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 9 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Fiche pédagogique 9 10 3e partie de l’anthologie : sociabilité numérique, sociabilité spécifique 2e partie de l’anthologie (suite) Supports — Molière, Le Misanthrope, p. 102-105. — Pourquoi je n’aime pas Facebook, p. 8 du cahier photos. — H. Guillaud, « Comprendre Facebook : le rôle social du bavardage », p. 111-115. — Dossier : « Vers l’écriture personnelle (fiche méthode et entraînement) », p. 183-185. — D. Abiker, « Le Net, ce Far West de la parité… », p. 119-122. — L. Provost, « Les martyrs de Twitter », p. 135-138. — Enfin une révolution cool, p. 1 du cahier photos. — Dossier, « Lecture de l’image », p. 186. 10 11 9 — P. Breton, « Internet, une fausse Évaluation révolution ?, p. 89-92. n° 2 — P. Lardellier, Le Cœur Net : célibat et amours sur le Web, p. 97-98. — I. Asimov, Face aux feux du soleil, p. 92-96. — Image du film Vous avez un message, p. 4 du cahier photos. Séances Objectifs — Confronter deux textes argumentatifs. — Analyser une image. — Rédiger un paragraphe argumenté. — Envisager le numérique comme une nouvelle forme d’espace démocratique. — Analyser un texte littéraire. — Confronter un texte argumentatif et un dessin de presse. — S’entraîner à l’écriture personnelle : construire un plan logique et utiliser des références culturelles. Analyser un groupement de documents autour du thème : « l’échange numérique et la virtualité ». Activités — Oral : lecture. — Travail de réflexion individuel. — Cours dialogué. — Écrit : rédaction d’un paragraphe argumenté, lecture de l’image. — Oral : lecture. — Travail en binômes : écriture personnelle à partir de citations. — Cours dialogué. Écrit : rédaction d’une synthèse de documents. 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 10 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 3e partie de l’anthologie (suite) 13 — P. Mercklé, « Sociologie des réseaux sociaux », p. 105-108. — F. Granjon, « Le Web fait-il les révolutions ? », p. 125-129. — No one is innocent, « Revolution.com », p. 177-178. — Femme iranienne, p. 2 du cahier photos. — Dossier, « Entraînement : sujets d’écriture personnelle », p. 183-185. — Cahier photos. — Dossier : « Sujets d’exposés », p. 179. 12 14 Évaluation no 3, durée : 4 heures Supports — O. Bomsel, « C’est la première fois depuis cinq mille ans qu’on invente une nouvelle écriture », p. 144-146. — D. Cardon, « Vertus démocratiques de l’Internet », p. 150-153. — Y. Eudes, « Un blogueur peut en cacher un autre », p. 146-150. — Dessin de MalinGrëy, p. 141. Séances Objectifs Activités — Écrit : établissement d’un compte-rendu du dossier iconographique. — Oral : exposés. Écrit : rédaction d’une synthèse de documents et d’une écriture personnelle. — Restituer des connaissances et exploiter des documents. — Clore la réflexion sur le numérique. — S’entraîner à l’épreuve de français du BTS. — Lecture individuelle. — Cours dialogué. — Écrit : réalisation d’un tableau de confrontation. — À travers la confrontation d’images, faire un bilan des problématiques soulevées par le thème. — Exposer des connaissances autour d’un thème problématisé. — S’entraîner à la synthèse de documents. — Questionner la légitimité de la parole sur Internet. 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 11 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Fiche pédagogique 11 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 12 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Déroulement de la séquence Séance no 1 Objectifs → → Supports → → Présenter la séquence. Faire émerger les problématiques sur le thème. Anthologie. Dossier : « Lexique : du langage classique au parler numérique », p. 161-163. → Dossier : « Qu’est-ce que le numérique ? », p. 163-165. → Dossier : « Sujets d’exposés », p. 179. ■ Présentation du thème Cette séance vise à ouvrir des perspectives et des questionnements que la séquence enrichira et nuancera. On présente aux étudiants le thème et le plan de la séquence à partir de l’anthologie. On la parcourt avec eux pour en expliciter la composition et la logique (voir supra) : on lit la présentation du volume et les introductions des trois grandes parties qui composent l’ouvrage, en demandant à la classe de réfléchir à la question suivante : pourquoi utiliser l’expression « révolution numérique » à propos de la communication ? Les réponses serviront de point de départ à la réflexion. ■ Travail autour du lexique – premières problématiques On invite les étudiants à répondre individuellement et par écrit aux questions du dossier portant sur le lexique de la 12 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 13 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 thématique (p. 161-163), en leur proposant l’aide d’un dictionnaire ou en leur permettant d’accéder à des ressources en ligne. Ce travail sur les mots et expressions sera l’occasion de circonscrire le sujet et de faire émerger les premières problématiques. On corrige ce questionnaire à l’oral, en veillant notamment à enrichir les réponses fournies par les étudiants à l’exercice « Mots clés ». On s’assure ainsi de leur maîtrise du lexique. Éléments de correction de l’exercice « Mots clés » Nous indiquons ci-dessous les problématiques sous-tendues par chacune des listes de mots proposées dans le dossier : — Pour la liste 1. Quelles sont les différentes formes de l’échange aujourd’hui ? Comment ont-elles évolué ? — Pour la liste 2. Qu’est-ce que communiquer ? Qu’est-ce que le schéma de Jakobson ? — Pour la liste 3. Quels sont les codes et les enjeux des échanges écrits et oraux ? — Pour la liste 4. Pourquoi l’échange nécessite-t-il plusieurs locuteurs ? Quels sont les rapports des interlocuteurs entre eux ? — Pour la liste 5. En quoi l’échange permet-il de se construire ? Se construit-on de la même manière en présence ou à distance de l’autre ? — Pour la liste 6. La facilité et la rapidité des échanges estelle compatible avec la qualité de ceux-ci ? — Pour la liste 7. Existe-t-il encore une délimitation claire entre espace privé et espace public ? Nos échanges peuvent-ils encore être spontanés ? — Pour la liste 8. À l’heure du numérique, que devient le temps de l’échange ? — Pour la liste 9. En quoi l’échange structure-t-il les relations sociales ? — Pour la liste 10. Dans l’échange, quels sont les obstacles à la sincérité ? La communication numérique permettrait-elle de rendre nos discours plus transparents ? On lira enfin avec les étudiants les textes présents dans la partie du dossier intitulée « Qu’est-ce que la révolution Fiche pédagogique 13 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 14 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 numérique ? » (voir p. 163-165). Sans faire état de détails scientifiques exhaustifs, il semble important d’éclaircir la notion de « numérique » elle-même. ■ Répartition des sujets d’exposés Après avoir rappelé la méthodologie de l’exposé, on invitera les étudiants à choisir en fonction de leurs goûts l’un des sujets proposés dans le dossier (voir p. 179). Il serait bon que tous soient traités ; aussi, on répartira les étudiants en une quinzaine de groupes, en indiquant à chacun une date de passage. On insistera sur deux points : tout d’abord, sur la nécessité – particulièrement justifiée par le thème – d’utiliser les nouvelles technologies (montage PowerPoint, captations écran, sources documentaires tirées d’Internet…) ; ensuite, sur la spécificité d’un travail d’intérêt collectif. Afin de promouvoir ces différents exposés, le professeur pourra créer un espace virtuel permettant aux étudiants de mutualiser le fruit de leurs recherches (dépôt et consultation libre). Séance no 2 Objectifs → → → Supports → Étudier les codes de l’échange épistolaire. Revoir l’analyse d’un texte de fiction. Analyser un document iconographique. « Le genre épistolaire : extrait d’un manuel de français », p. 29-31. → G. Andreani, Manuel pratique de la correspondance, p. 31-32. → A. Cohen, Belle du Seigneur, p. 38-39. → Portrait de Jean-François de La Marche par H.-P. Danloux, p. 63. 14 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 15 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 ■ Confrontation des codes du genre épistolaire et du Manuel pratique de la correspondance On propose à la classe de confronter un texte de théorisation du genre épistolaire (voir l’extrait du manuel de français pour le secondaire, p. 29-31) à un modèle concret de correspondance (extrait du Manuel pratique de la correspondance, p. 31-32). Les extraits sont lus à haute voix et les étudiants invités à répondre aux questions figurant à la suite des passages. Le texte théorique issu du manuel de français viendra nourrir l’analyse de la lettre de condoléances. Le modèle de lettre présenté par Ghislaine Andreani met en jeu une communication dont la réception est différée. En attestent les marqueurs énonciatifs (distinction entre les locuteurs – « mon mari et moi » – et le destinataire du message – « Bien chère… »), les temps employés (distance induite par le passé : « avons été peinés »). Les adverbes (« aussitôt ») et les marques de subjectivité (« tristes », « cruelle », « chaleureux », « merveilleux »…) contribuent à fonder la situation d’énonciation et à identifier un échange entre proches. Par ailleurs, cette lettre respecte les règles de composition traditionnelle : mention du lieu et de la date (en haut à droite), formule d’adresse (en haut à gauche) suivie d’un exorde qui annonce le sujet, et d’une argumentation qui assure le destinataire de la sympathie de ses correspondants ; enfin, présence d’une signature (en bas à droite), précédée d’une formule de conclusion traditionnelle. On soulignera que l’exorde et la conclusion développent un lexique de l’empathie propre à la situation mentionnée (le deuil) – empathie chaleureuse mais distanciée, comme l’indique l’utilisation du vouvoiement. On insistera sur la spécificité de cette missive, qui relève tant de l’intime que des conventions sociales (distance due à l’impératif moral de manifester son soutien à une personne en deuil). Cette lettre a avant tout une fonction expressive, puisqu’elle assure le destinataire de la peine des locuteurs, mais également une fonction injonctive, puisque, de manière indirecte, elle tend au respect des codes sociaux. Fiche pédagogique 15 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 16 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 ■ Lecture analytique – extrait de Belle du Seigneur, d’Albert Cohen Après avoir fait lire l’extrait à voix haute, on le contextualise et on s’assure de sa bonne compréhension. On rappelle aux étudiants la valeur argumentative et illustrative d’un texte de fiction, et le détour nécessaire par l’implicite que son étude implique. On analyse ensuite le texte à l’aide des questions qui suivent l’extrait (voir p. 38-39). Éléments de correction 1. Le rituel mis en place par Ariane à la réception de la lettre de Solal est extrêmement précis. Il est caractérisé par : la recherche d’une intimité (redoublée par la matérialité de l’objet lettre), les longs préliminaires suscitant la rêverie, le plaisir retardé de la lecture, les pensées vagabondes et érotiques, toutes consacrées à l’être aimé. 2. On comprend rapidement que ce cérémonial permet à Ariane de reproduire l’intimité de sa relation avec Solal, voire leurs ébats, et que la lettre agit par métonymie comme une présence de l’amant. 3. De nombreux auteurs ont joué sur l’importance physique de la lettre : le mouvement romantique a largement exploité cette veine, comme Victor Hugo dans Ruy Blas (où la reine garde sur son cœur les mots et les larmes de l’amant inconnu). Dans Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand, la lettre de Christian permet de révéler la supercherie de Cyrano au dernier acte, quand le personnage la récite. Citons également Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, roman épistolaire dans lequel la lettre est un objet que l’on dissimule ou que l’on exhibe pour mieux servir ses intérêts. ■ Lecture de l’image On profitera de l’étude d’un tableau de H.-P. Danloux (voir p. 63) pour introduire des rappels notionnels et méthodologiques sur l’analyse d’images. Ces rappels seront également 16 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 17 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 utiles aux étudiants pour l’exercice de synthèse de documents. On projetera sur un écran le tableau en couleurs, que le volume reproduit en noir et blanc, de manière à pouvoir analyser les jeux de lumière et les teintes employées : — Le premier temps d’une analyse iconographique consiste en une démarche descriptive : la réponse à la question « Quel est le thème de l’image ? » passe par l’observation du document et par la lecture de sa légende. Il s’agit ici d’un portrait de Jean-François de La Marche (1729-1805), comte-évêque de Saint-Pol-de-Léon, qui fut l’une des figures les plus importantes de l’émigration française à Londres pendant la Révolution. Il organisa avec un extrême dévouement les secours aux émigrés démunis avec qui il correspondait régulièrement – comme l’indique, sur la toile, la pile de lettres décachetées et éparpillées qui envahissent la table et le sol. — Le deuxième temps d’une lecture de l’image consiste en une démarche analytique à proprement parler : étude du cadre, de la composition, de la perspective, du mouvement et des couleurs. À partir des remarques des étudiants, on insiste sur l’utilisation de la lumière et des couleurs : les teintes claires tissent un lien entre le monde de l’écrit (matérialisé par les lettres) et le visage de Jean-François de La Marche, l’un des membres les plus actifs de cette communauté d’émigrés français, représenté ici en activité au premier plan. À l’inverse, une sombre cheminée se perd dans l’arrière-plan du tableau, presque noir. La peinture se veut réaliste et précise, minutieuse et intimiste, selon la tradition du portrait en vogue au XVIIIe siècle – placer un sujet dans un cadre intérieur permettrait de révéler l’intimité du sujet. — Le troisième temps d’une lecture de l’image consiste en une démarche interprétative : dans le cas du tableau de Danloux, c’est la représentation réaliste de Jean-François de La Marche et du rôle qu’il a tenu pendant la Révolution qui prime. La toile est un témoignage des multiples vies sur lesquelles le comte-évêque a eu une influence, du temps qu’il leur a consacré, et de la souffrance des émigrés réclamant son aide. Elle porte son œuvre aux nues. Fiche pédagogique 17 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 18 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Séance no 3 Objectifs → Confronter trois textes pour comprendre les enjeux de la conversation. → Revoir la méthodologie de la synthèse de documents. → Illustrer le thème abordé par des séquences de films. Supports → La Rochefoucauld, Réflexions diverses, p. 13-15. → F. Flahault, « Une manière d’être à plusieurs », p. 17-19. → Y. Reza, Le Dieu du carnage, p. 19-23. → Une séquence filmique issue de Carnage, de Roman Polanski (2011), ou de Ridicule, de Patrice Leconte (1996). ■ Analyse des trois textes Pour ce travail, on répartit dans un premier temps les étudiants en groupes, qui analyseront chacun un texte, dans le but d’établir, dans un second temps, un tableau de confrontation des documents en classe entière. On invitera les élèves à se servir des questions contenues dans les encarts « analyse et perspectives » situés à la suite des extraits de l’anthologie (voir p. 15, p. 19 et p. 23). Les groupes rendent compte à l’oral de leur analyse, que nous synthétisons comme suit : — La Rochefoucauld explicite les codes et les enjeux de la conversation au XVIIe siècle, qui répondent à l’idéal de l’honnête homme – celui qui fait passer autrui avant lui-même. Il s’agit bien d’un idéal conversationnel puisque le respect de tous les principes exposés par le moraliste semble difficilement atteignable. La thèse de l’auteur pourrait se résumer ainsi : savoir converser, c’est avant tout être altruiste, savoir écouter les autres, ne pas aller à l’encontre de leurs opinions mais tenter de les comprendre et montrer notre intérêt à les entendre. Une conversation réussie implique également de s’adapter à toute situation d’énonciation : l’honnête homme doit parler simplement et moduler son propos en fonction de l’état d’esprit 18 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 19 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 de son interlocuteur, sans le solliciter outre mesure et en cherchant son assentiment. Il faut en outre qu’il se montre modeste, humble : qu’il ne monopolise pas la parole ni ne contraigne les pensées d’autrui par les siennes. — Actualisant la pensée des moralistes du XVIIe siècle, F. Flahault voit dans la conversation une « manière d’être à plusieurs » et fait des codes conversationnels des codes partagés, dont le respect ne suffit cependant pas à garantir le bon déroulement de l’échange. S’il est logique de respecter autrui pour pouvoir s’exprimer à son tour, l’essence de la conversation ne réside pas dans son aspect purement formel. Ce qui constitue le plaisir d’un échange oral, c’est avant tout le sentiment d’exister qu’il confère, ainsi que le profit que l’on peut tirer de la confrontation des pensées. Enfin, la réussite d’une conversation ne dépend pas seulement de notre bonne volonté d’adaptation à autrui puisque, inconsciemment, nous tentons toujours de nous imposer. — Y. Reza illustre par l’exemple la thèse de Flahault et par le contre-exemple celle de La Rochefoucauld. Dans sa pièce Le Dieu du carnage, l’irrespect des principes de l’idéal conversationnel aboutit à un désastre : les locuteurs laissent éclater leurs pulsions les plus primitives. Ils ne s’écoutent pas, particulièrement Alain qui répond à son portable en plein dialogue sans un mot d’excuse et ignore jusqu’au nom de son interlocuteur. Les personnages se jugent les uns les autres et leurs voix s’opposent continuellement ; par l’ironie, chacun tente de se mettre en avant, chacun lutte pour faire entendre sa voix (synonyme de raison) et pour renvoyer les autres à leur présupposée ignorance. ■ Élaboration d’un tableau de confrontation Après avoir recueilli les analyses des textes à l’oral, on distingue avec les étudiants les spécificités de chacun des extraits. Dans la perspective de la synthèse de documents, on élabore le tableau de confrontation qui suit, en ayant préalablement complété l’une de ses entrées, en guise de modèle. On insiste Fiche pédagogique 19 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 20 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 sur la distinction à opérer entre ce qui relève de la restitution (et qui doit donc figurer dans le tableau) et ce qui relève de l’interprétation (et qui ne doit donc pas apparaître). F. Flahault Y. Reza Converser, c’est prendre l’autre en La considération (savoir conversation : l’écouter, le un rapport comprendre et à autrui témoigner de l’intérêt à son discours). La Rochefoucauld Il faut respecter autrui si l’on veut à son tour pouvoir prendre la parole. Converser, c’est parler contre l’autre (le couper, l’ignorer, se moquer de lui, s’opposer à ses opinions). Converser, c’est se mettre en retrait (ne pas s’imposer, ne pas La conversation : monopoliser une attitude la parole). personnelle La réussite d’une conversation ne dépend pas seulement de notre bonne volonté puisque, inconsciemment, nous tentons de faire valoir notre parole au détriment de celle des autres. Converser, c’est se mettre en avant (montrer son savoir, chercher à l’emporter, jauger l’autre). Peu de personnes maîtrisent réellement les codes La conversationnels conversation : et peu d’entre elles une manière sont donc d’agréables d’être locuteurs. ensemble La conversation est un plaisir car elle procure aux interlocuteurs le sentiment d’exister pleinement et leur profite collectivement, par la confrontation des pensées. La conversation est vécue par certains comme une agression, un échec, un carnage, voire un retour à la barbarie, comme on le voit aux expressions des personnages et aux marques d’émotivité. Séance no 4 Objectifs → Exposer des connaissances autour d’un thème problématisé. → Revoir la méthodologie de l’écriture personnelle. → Se préparer à l’évaluation. Supports → Dossier : « Sujets d’exposés », p. 179. → Dossier : « Vers l’écriture personnelle (fiche méthode et entraînement) », p. 183-185. 20 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 21 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 ■ Exposés des étudiants À ce stade de la séquence, il serait intéressant de consacrer deux heures de cours à quatre ou cinq des exposés présentés dans le dossier de l’anthologie (voir p. 179), dont les problématiques synthétisent la réflexion engagée dans la première partie du volume : 3 Les salons de conversation 3 L’idéal de l’honnête homme 3 Histoire de l’échange épistolaire 3 Paroles, échanges et conversations au théâtre 3 L’évolution des différents moyens de communication jusqu’au numérique Pouvant donner lieu à une évaluation, ces exposés seront l’occasion d’entraîner les étudiants à une pratique orale qu’ils pourront être amenés à utiliser dans leur vie professionnelle. Au niveau méthodologique, on insiste sur la nécessité d’introduire le thème, de le problématiser et de structurer son étude en différentes parties autour de notions, d’arguments et d’exemples exploités dans une même direction. Dans la mesure du possible, on invite les étudiants à utiliser des outils technologiques : un montage PowerPoint par exemple, permettant de présenter la logique de l’exposé et d’insérer images fixes et mobiles, semble particulièrement approprié à l’exercice. ■ Entraînement à l’écriture personnelle Méthodologie et analyse du sujet On travaille à partir d’une citation de Charles Perrault extraite du dossier : « Cependant les douces paroles/Ont encor plus de force, et sont d’un plus grand prix » (p. 183), en s’aidant de la fiche méthodologique insérée dans l’édition. Après s’être assuré de la bonne compréhension de la méthode, on élabore un plan avec les étudiants, en analysant les divers sens possibles des termes contenus dans le sujet : qu’est-ce qu’une parole « douce » (une parole délicate ? respectant une Fiche pédagogique 21 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 22 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 certaine politesse ? respectant autrui ?) ? ; comment comprendre le mot « paroles » ? Comme un discours oral, par opposition aux échanges écrits ? Quelle serait alors la richesse de l’oral au regard de celle de l’écrit ? L’un serait-il supérieur à l’autre ? Il faudrait enfin éclairer l’opposition implicite entre « paroles » et « actes » (les échanges verbaux seraient-ils plus puissants que les actes ? Quelle est leur valeur ? A-t-elle une contrepartie ?). Les étudiants pourront bien entendu cautionner ou non les vers de Perrault, l’important étant qu’ils apprennent à mener un raisonnement personnel, logique et argumenté. Rédaction dirigée On demande aux étudiants de rédiger une introduction, qu’ils liront à haute voix en classe entière et que l’on reprendra si besoin. Ils rédigent ensuite l’un des paragraphes argumentés de cette écriture personnelle. On rappelle que, dans une synthèse de documents, le paragraphe argumenté confronte nécessairement deux documents ou plus et que, dans l’écriture personnelle, il est de bon ton qu’il contienne également au moins deux références exploitées. Exemple de paragraphe argumenté Les paroles n’ont pas plus de valeur que l’écrit car elles sont éphémères, peuvent ne pas avoir de sens, dépendre de sentiments et d’émotions et semblent souvent incapables de traduire tous les mouvements de l’âme. On peut ainsi penser à La Cantatrice chauve de Ionesco, où l’échange entre les protagonistes tourne à la cacophonie, et aux écrits de Nathalie Sarraute, comme Martereau mais aussi « Conversations et sousconversations » (dans L’Ère du soupçon), où elle théorise sa pensée des « tropismes », ces mouvements instinctifs peu exprimables et qui ne passent donc pas par la parole mais par tout ce qui l’accompagne. Enfin, l’exemple d’Arrias dans Les Caractères de La Bruyère donne à voir cette oralité qui peut être fausse, vaine et suffisante. 22 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 23 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Au terme de cette séance, l’étudiant aura revu toutes les étapes de l’écriture personnelle et une transition aura été amorcée vers la deuxième partie de l’anthologie. Séance no 5 : évaluation no 1 Objectifs → Se remémorer et utiliser des références culturelles. → Effectuer un premier bilan sur les acquis de la problématique « les échanges avant le numérique ». Support → Dossier, « Entraînement : sujets d’écriture personnelle », p. 183-185. Sujet En prenant appui sur les textes de la première partie de l’anthologie et sur votre culture personnelle, vous vous demanderez si, indépendamment des voies qu’ils empruntent, les échanges sont efficaces. Éléments de correction Certes, échanger peut porter ses fruits : — les échanges permettent de se construire individuellement (Socrate, Platon, Montaigne) ; — les échanges sont à l’origine des sociétés, fondent les relations communautaires et forment le socle des systèmes économiques (voir le Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes, de Rousseau) ; ils sont omniprésents dans la société sous toutes leurs formes (à l’oral comme à l’écrit, dans un cercle privé comme dans un cercle public, entre semblables, entre des individus de différentes générations, etc.) ; — les échanges permettent de guérir, de vivre, voire de survivre (voir Le Scaphandre et le Papillon, de Jean-Dominique Bauby, les lettres de poilus, les Poèmes à Lou, d’Apollinaire, les lettres de résistants, certaines pratiques de psychothérapie…) ; Fiche pédagogique 23 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 24 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 — les échanges incitent les individus à exprimer leurs sentiments (voir le modèle de lettre de condoléances dans le Manuel pratique de la correspondance ou l’extrait de Belle du Seigneur, d’Albert Cohen) ou à s’investir pour une cause (voir la « lettre à la jeunesse » de Zola) ; — les échanges favorisent l’enrichissement de nos connaissances (ils sont le support d’une confrontation des esprits ; voir Socrate ou Montaigne), alimentent notre plaisir d’exister et d’être ensemble (F. Flahault) ; — les échanges ont le pouvoir de faire souffrir, voire sont parfois fatals (sur la parole sincère et assassine, voir Les Liaisons dangereuses, de Laclos, les pièces de Marivaux, ou encore le rôle de la rumeur dans la conversation courante). À condition toutefois de respecter certains codes : — nécessité d’une maîtrise partagée des codes linguistiques, qu’ils soient écrits ou oraux : niveau de langue, grammaire et syntaxe, entre autres ; — nécessité d’un respect de codes génériques (règles des échanges épistolaires et de la conversation courante : voir la théorisation du genre épistolaire dans les manuels scolaires, ou l’idéal de l’honnête homme chez La Rochefoucauld) ; Qui ne suffisent pas toujours à en assurer l’efficacité : — les échanges dépendent trop de nos personnalités, de nos émotions et de nos sentiments pour être efficaces (Y. Reza, La Bruyère) ; — les échanges semblent parfois incapables de traduire tous les mouvements de l’âme (Sarraute), de dévoiler la réalité d’un être derrière son masque social (Molière) et s’apparentent plutôt à un témoignage de l’absurdité de notre existence (Ionesco, Tardieu, Beckett…) ; — les échanges sont parfois inefficaces pour résoudre des conflits privés (thérapies de couple ou querelles familiales) ou publics (pourparlers de paix). On peut penser aux tragédies classiques, dans lesquelles l’échange est vain face à la force supérieure du destin. 24 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 25 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Séance no 6 Objectifs → Étudier des textes argumentatifs sur les codes des échanges numériques. → Mobiliser des arguments et des exemples en vue d’un débat. Supports → B. Danton, « Courrier électronique : vers une révolution de l’écriture », p. 45-47. → M. Marcoccia, « La politesse et le savoir communiquer sur Internet », p. 50-53. → P. Lardellier, « Textos : la novlangue du cœur », p. 54-57. → S. Arteta, Charline Blanchard, J. Hourdeaux, O. Toscer et M. Vaton, « Twitter pour les nuls », p. 57-60. ■ Étude d’un texte argumentatif Méthodologie On répartit entre les étudiants la lecture et l’analyse de quatre articles consacrés aux codes des échanges numériques. Les groupes seront guidés par la consigne suivante : relevez dans ce texte les arguments qui montrent ce que l’échange numérique a de novateur. Ils devront également répondre aux questions qui suivent les extraits étudiés. À l’oral, on reprendra les principales idées et perspectives soulevées par les textes, en proposant en dernier lieu aux étudiants de souligner les idées communes aux extraits. Éléments d’analyse — Bruno Danton voit dans l’utilisation croissante des emails l’émergence d’une nouvelle forme d’écriture, plus immédiate, spontanée et moins impliquante que la correspondance traditionnelle. L’innovation principale tient au langage utilisé dans les courriels, à la croisée de l’écrit et de l’oral. Les internautes inventent leur propre alphabet (abréviations et néologismes spécifiques à l’échange numérique, smileys traduisant Fiche pédagogique 25 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 26 Mercredi, 25. juillet 2012 12:06 12 des intonations ou sentiments). Capable de s’affranchir de notre langue traditionnelle, ce langage contamine aujourd’hui tous nos échanges. — Michel Marcoccia revient également sur l’immédiateté de l’échange numérique et le caractère hybride du langage qu’il emploie – entre oralité et langage écrit. Il souligne cependant la continuité entre l’e-mail et la conversation courante : l’utilisation des majuscules et des smileys ne fait que transcrire dans un courriel des inflexions orales. L’auteur identifie en revanche quatre caractéristiques novatrices associées à l’échange numérique : l’absence de face à face, l’anonymat des interlocuteurs, la complexité de production et de réception des messages, et la mémorisation des échanges qui peut se révéler nuisible. — Pascal Lardellier insiste quant à lui sur la fonctionnalité de ces nouveaux moyens de communication que sont les textos : brefs, aisés à produire et à envoyer, ils sont aussi ludiques – le support de l’échange devient jeu car il est « animé » par la technique. Enfin, leur utilisation entraîne l’émergence d’un nouveau type de relation sociale : une relation faite de respect de l’autre et de réserve, dans laquelle l’interlocuteur est assuré d’une attention exclusive l’espace de quelques instants, et qui se trouve matérialisée par le message écrit. — Dans l’article collectif « Twitter pour les nuls », c’est l’aspect novateur du réseau social qui est mis en avant. En matière de communauté numérique, le terme « révolution » se justifierait par la plasticité de la communication (taille réduite et fonction de duplication aisée des messages), ainsi que par le suivi constant des individus reliés au profil de l’internaute, les « followers ». ■ Débattre : peut-on se passer du numérique ? On propose aux étudiants de préparer ce débat par groupes. Chaque groupe choisit l’une des deux thèses du débat ; le numérique est une nécessité/ le numérique est une option (on s’assure qu’il y ait autant de groupes travaillant sur la première que de groupes s’intéressant à la seconde) ; les groupes recensent les 26 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 27 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 arguments ainsi que les exemples étayant leur thèse. On insistera sur les supports pouvant enrichir la réflexion des étudiants : l’anthologie « Étonnants Classiques », les œuvres littéraires, argumentatives, cinématographiques et iconographiques étudiées en classe ou issues de la culture personnelle des étudiants, les événements passés ou actuels rapportés dans la presse… On précisera que si les groupes reprennent des arguments présents dans les textes de l’anthologie, ils devront les accompagner d’exemples différents de ceux qui étayent ces textes. Le représentant d’un groupe débattra avec celui d’un autre groupe ; tout d’abord, il exposera un argument, qu’il explicitera et auquel le partisan de la thèse adverse devra opposer un contre-argument, et ainsi de suite. Quand le binôme aura terminé, on passera à la confrontation entre deux autres groupes. Les étudiants assistant au débat seront chargés d’observer les forces et les faiblesses des argumentations tenues. Séance no 7 Objectifs → → Supports → → Revoir la méthode de la synthèse de documents. Étudier la valeur du temps dans les échanges. C. Wajsbrot, « Ainsi on attend LA lettre », p. 61-66. Interview de B. Melançon, « Quelle différence avec la lettre ? Le fétichisme », p. 71-74. → D. Glattauer, Quand souffle le vent du nord, p. 47-50. → Image du film Les Liaisons dangereuses, p. 2 de la couverture. ■ Entraînement à la synthèse de documents L’épreuve du BTS concentre en quatre heures l’exercice de synthèse et l’écriture personnelle. Au vu du temps imparti et Fiche pédagogique 27 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 28 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 des coefficients donnés à chaque exercice, il semble judicieux de consacrer au moins deux heures trente à la synthèse, sans dépasser toutefois trois heures. On demande aux étudiants de lire les textes silencieusement et d’élaborer un tableau de confrontation. Puis on reprend ce tableau en l’enrichissant et en le rectifiant si besoin, en faisant apparaître les points de convergence et de divergence des textes. Enfin, on propose aux étudiants un plan détaillé de la synthèse, en insistant sur la diversité des plans possibles. ■ Proposition de plan détaillé – en quoi le temps prend-il une valeur spécifique dans l’échange écrit ? I. Temps et nature de l’échange A. L’échange écrit : matériel ou immatériel — C. Wajsbrot : on fait le choix de la lettre traditionnelle et de sa matérialité. — Les Liaisons dangereuses : il s’agit ici d’une lettre que l’on peut toucher et manipuler. — B. Melançon : la lettre a une matérialité que n’a pas le courrier électronique, dupliquable à souhait, ce qui justifie un certain fétichisme. — D. Glattauer : il n’y a pas de matérialité dans un mail. B. Entre présence et absence — C. Wajsbrot : la correspondance est paradoxale ; l’écriture est justifiée par l’absence de l’autre mais elle le rend très présent par le temps que nous lui accordons lors de cet écrit. — Les Liaisons dangereuses : l’autre, absent, est néanmoins incarné, donc présent, par la lettre. — B. Melançon : la lettre et le courrier électronique sont asynchrones, il n’y a pas de présence simultanée. — D. Glattauer : le paradoxe se déplace ; la présence de l’autre est récréée non pas par le temps consacré à la correspondance 28 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 29 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 ou par la matérialité du courrier, mais par la quasi instantanéité des messages. C. Un art de vivre — C. Wajsbrot : l’échange épistolaire implique de prendre du temps pour l’autre ; sans être nécessairement visibles, des temps de silence et de réflexion contaminent toute correspondance, ce qui n’est pas possible dans la conversation courante. — B. Melançon : le courrier électronique vise au contraire l’immédiateté, la vitesse et le gain de temps. — D. Glattauer : dans le cadre de l’échange numérique, on peut décider de ne pas répondre immédiatement à son interlocuteur, d’accorder du temps à l’autre, ou au contraire de viser l’instantanéité ; c’est un choix. II. Temps et moment de l’échange A. Envoyer et recevoir — C. Wajsbrot : les gestes rituels qui accompagnent l’envoi d’une lettre (enveloppe, timbre, poste…) nécessitent du temps. De même, la réception d’une missive implique un temps d’attente. — Les Liaisons dangereuses : la réception de la lettre s’accompagne d’une lecture inscrite dans la durée ; la marquise semble prendre son temps pour lire la lettre (voire la relire ?). — B. Melançon : du fait de son instantanéité, le courrier électronique ne présente pas le même rapport au temps que l’échange traditionnel. — D. Glattauer : le courrier électronique est quasi instantané ; d’ordre technique, la réception du message n’est pas différée (simplement, l’internaute n’est jamais assuré que son correspondant lise le message sur-le-champ). B. Écrire et réfléchir — C. Wajsbrot : l’épistolaire est fait du temps de la réflexion et de l’écriture. — B. Melançon : contrairement au courrier électronique, la lettre facilite la mise en scène de soi et la réflexion, en raison du temps généralement dévolu à son écriture. — D. Glattauer : le courrier électronique peut également laisser aux internautes le temps de la réflexion et de l’introspection (voir la longueur et la teneur du propos de Leo). Fiche pédagogique 29 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 30 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 — Les Liaisons dangereuses : la lettre semble longue et provoque la réflexion. C. Attendre — C. Wajsbrot : l’attente d’une lettre de réponse crée un espace temporel particulier, hors de notre quotidien habituel. — B. Melançon : le courrier électronique se rapproche de l’immédiateté absolue et n’entraîne pas de temps d’attente. — D. Glattauer : thèse opposée à celle de Melançon ; la correspondance par mails engendre une relation de plaisir et de dépendance (visible à travers l’exemple de Leo et Emmi) ; le désir de lire un nouvel e-mail tient aussi à l’attente. ■ Rédaction d’une introduction et d’une conclusion On invite les étudiants à rédiger l’introduction ou la conclusion de la synthèse de documents, à partir de la méthode rappelée dans le dossier de l’anthologie (p. 181). On pourra lire à haute voix quelques travaux afin de les comparer. Au terme de cette séance, toutes les étapes de la synthèse de documents auront été revues. Séance no 8 Objectifs → Analyser des schémas et des graphiques. → S’interroger sur la définition de la communication numérique et sur son développement. → Exposer des connaissances autour d’un thème problématisé. Supports → Dossier : « Les révolutions de la communication (le thème en schémas) », p. 166-172. → Dossier : « Sujets d’exposés », p. 179. 30 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 31 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 ■ Analyse d’un groupement de documents : les révolutions de la communication On divise la classe en deux, chaque groupe travaillant sur un schéma et un graphique présents dans le dossier. Tous suivront la même consigne : analysez et interprétez ces documents. On propose ensuite un bilan oral. On rappellera préalablement qu’analyser des documents implique d’en identifier les sources, de préciser leur nature (schéma, courbe, carte, tableau, diagramme en bâtons ou circulaire, histogramme…), de repérer les faits et les données qu’ils contiennent et de formuler une conclusion synthétique. Si l’on étudie par exemple la carte de localisation des serveurs hôtes (p. 170), on observe une disparité de l’accès au numérique ; l’Amérique du Nord, l’Europe et le Japon sont les pays les mieux desservis ; certaines nations développent leur réseau (Amérique du Sud, Russie, Chine, Australie) alors que d’autres au contraire sont totalement exclues du monde de la Toile, comme l’Afrique centrale. Même si cet essor de la technologie est à rapprocher du nombre d’habitants, on peut voir là une disparité de plus dans le clivage Nord/Sud (qui s’ajoute aux inégalités de richesses et aux disparités des situations politiques). On remarque que les pays qui ont mis à profit les réseaux sociaux lors de conflits politiques n’étaient pas nécessairement les plus connectés : la volonté d’un État peut infléchir le développement des réseaux de communication. Enfin, cette carte montre la manière dont le numérique peut relier entre eux des internautes et tisser des liens sociaux à travers le monde alors que d’autres individus sont complètement exclus de ce mode de communication, accentuant là encore les disparités d’échanges (politiques et économiques) entre États. ■ Rédaction d’un paragraphe argumenté On proposera aux étudiants de rédiger un paragraphe argumenté à partir de l’analyse d’un des documents. Une lecture Fiche pédagogique 31 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 32 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 à haute voix de quelques paragraphes permettra de confronter les travaux et, si besoin est, de les ajuster. ■ Exposés des étudiants 3 Naissance et mutations de l’Internet : de l’Arpanet au Web 2.0 3 Les nouvelles pratiques du livre (écriture et lecture) à l’ère du numérique (roman participatif, e-book, roman par mails, blogs…) 3 Les nouvelles technologies dans le cadre professionnel et leurs conséquences 3 Le développement du monde virtuel (Second Life, jeux en réseau, coachs virtuels, gym en ligne…) 3 Les échanges numériques et la formation (scolaire, étudiante, continue…) Séance no 9 : évaluation n° 2 Objectif → Analyser un groupement de documents autour du thème : « l’échange numérique et la virtualité ». Supports → P. Breton, « Internet : une fausse révolution ? », p. 8992. → P. Lardellier, Le Cœur Net : célibat et amours sur le Web, p. 97-98. → I. Asimov, Face aux feux du soleil, p. 92-96. → Image du film Vous avez un message, p. 4 du cahier photos. 32 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique Pour certains, la communication nécessite un intermédiaire physique, une médiation. II/B. Le numérique : Internet permet ainsi une réponse sociale. une communication sans médiation donc sans entrave, plus claire et plus efficace. Internet cumule deux révolutions, celle de l’écriture (entre l’écrit et l’oral) et celle de la communication (échange sans présence réelle). I/B. Pour une Pour d’autres, relation désincarnée. la communication ne peut prendre toute son ampleur que dans un contexte désincarné. I/A. Pour une relation incarnée. II. Le numérique : II/A. Le numérique : une relation une réponse virtuelle technologique. I. Deux conceptions de la relation Internet nous offre la possibilité de séduire en contrôlant la relation amoureuse. Selon le référentiel de Baley, habitué à un monde où les gens évoluent habillés, la nudité (quand bien même elle serait virtuelle) constitue une entrave à la bonne marche de l’échange. Les personnages vont au-delà de leurs différents sur Internet alors que dans la réalité ils n’y parviennent pas. Le courrier électronique permet d’engager une relation virtuelle qui n’implique pas nécessairement une rencontre. Contraste avec la représentation idéalisée de leur amour sur l’espace virtuel (écran au premier plan). Pour la jeune femme, le corps n’a plus d’importance puisque c’est un corps virtuel, perçu par stéréovision. La télétransmission est l’exemple type d’une relation virtuelle, sans présence réelle. Incompatibilité d’humeur des personnages dans la réalité (arrière-plan). Pour l’inspecteur Baley, le corps a une importance car il marque la présence d’autrui. La relation de séduction s’accompagne d’une médiation sociale et culturelle problématique. C’est Internet qui permet aujourd’hui de nouer une relation virtuelle, faite de distance et de proximité. Vous avez un message Isaac Asimov Pascal Lardellier Une relation numérique est-elle virtuelle ou réelle ? Philippe Breton 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 33 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 ■ Pistes pour le corrigé de la synthèse Fiche pédagogique 33 III. Le numérique, une relation réelle ? 34 III/B. Le numérique : une relation insuffisante ? III/A. Le numérique : une relation imaginaire ? La relation virtuelle permet d’imaginer l’autre différemment de ce qu’il est dans la réalité et de se créer son propre avatar. L’affiche crée un horizon d’attente : l’histoire d’amour entre les personnages a-t-elle un avenir hors de l’écran ? Une relation virtuelle réussie peut-elle également être heureuse dans la réalité ? Si l’inspecteur comprend le raisonnement de son interlocutrice, la nudité de cette dernière le perturbe tout de même ; confusion entre le virtuel et le réel. L’illusion peut sembler plus véridique que la réalité, mais elle demeure décevante. La séduction sur Internet suscite le désir de parler en face à face à son interlocuteur. La virtualité pourrait donc ouvrir sur l’espace du réel. Vous avez un message La virtualité n’est pas la réalité, c’est une image : on ne peut toucher ni sentir son correspondant. La relation virtuelle est donc fondée sur l’illusion. Isaac Asimov La relation virtuelle se nourrit de l’imaginaire et du fantasme. Pascal Lardellier Une relation numérique est-elle virtuelle ou réelle ? La présence corporelle ne signifie pas nécessairement entrave à la communication, mais au contraire mémorisation de l’échange et renforcement de la personnalité. Philippe Breton 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 34 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 35 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Séance no 10 Objectifs → Analyser un texte littéraire. → Confronter un texte argumentatif et un dessin de presse. → S’entraîner à l’écriture personnelle : construire un plan logique et utiliser des références culturelles. Supports → Molière, Le Misanthrope, p. 102-105. → Pourquoi je n’aime pas Facebook, p. 8 du cahier photos. → H. Guillaud, « Comprendre Facebook : le rôle social du bavardage », p. 111-115. → Dossier : « Vers l’écriture personnelle (fiche méthode et entraînement) », p. 183-185. ■ Analyse d’un texte littéraire On demande aux étudiants de travailler en binômes sur l’extrait du Misanthrope de Molière (p. 102-105) et d’expliquer en quoi ce dialogue théâtral entre deux caractères différents délivre au lecteur une leçon à la fois sociale et morale sur l’hypocrisie. Oralement, en guise de correction, on insiste sur les points suivants : — Alceste est un personnage emporté, colérique. Donneur de leçons, il méprise les défauts des hommes et incarne le misanthrope, celui qui n’aime pas l’humain. Le refus de nouer des relations sociales est perceptible à travers l’usage des hyperboles, des intensifs, du lexique péjoratif et des négations employées. Alceste est également comique, voire ridicule : il jure, s’emporte et provoque Philinte, comme le suggèrent les interjections et les métaphores. — Au contraire, Philinte est plus modéré, calme, poli, courtois et conciliant, bien qu’il se révèle finalement plus pessimiste qu’Alceste. Il pense que son ami ne peut corriger l’humanité Fiche pédagogique 35 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 36 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 à lui seul. Omniprésent, le champ lexical de l’affection caractérise ce personnage qui incarne l’amitié, comme son nom l’indique (Philinte est issu du grec philein, « aimer »). L’argumentation soignée du personnage, tout en nuances et généralités, et les exemples qui l’appuient, confirment l’usage raisonnable que Philinte fait de la parole : il est le type accompli de l’honnête homme. — C’est le problème de l’hypocrisie qui est soulevé : sous Louis XIV, tout est codé (le langage comme les rapports sociaux) et c’est le paraître qui importe. L’hypocrisie devient un jeu social qui corrompt la société : il faut se montrer sous son meilleur jour, être accepté et aimé par le plus grand nombre. Au nom de l’honneur, Alceste refuse de se prêter à cette comédie. Le champ lexical de la fausseté, associé à celui et la haute société, ainsi que la virulence d’Alceste, servent à défendre cette thèse. — Cette critique sociale peut être étendue à tous les échanges entre les hommes et devient ainsi un problème moral. Les rapports doivent-ils toujours contenir une dose de retenue et de respect, au risque de contraindre les échanges ? Une franchise absolue est-elle possible dans l’échange ? Tout le monde ne porte-t-il pas un masque ? Alceste et Philinte se parlent en amis, avec sincérité, mais celle-ci n’est-elle pas à même de dissoudre les liens qui les unissent ? L’idéalisme d’Alceste semble irréalisable et la pondération de Philinte parfois préférable… — D’autres auteurs du XVIIe siècle, comme La Fontaine, Boileau et Mme de La Fayette, ont abordé le problème de la sincérité dans l’échange. Au XXe siècle, des philosophes, comme Sartre, s’y intéressent également. Ainsi, la critique de l’hypocrisie semble récurrente au fil des siècles et d’autant plus forte aujourd’hui que l’apparence et l’image de soi tendent à devenir une véritable obsession. 36 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 37 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 ■ Confrontation du texte d’Hubert Guillaud et du dessin d’Obion Après la lecture du texte d’Hubert Guillaud, on s’assure que les étudiants ont bien compris le propos de l’auteur : Facebook favorise certes la circulation de propos apparemment insignifiants, mais ceux-ci remplissent des fonctions essentielles (sociales, psychologiques et phatiques). En revanche, on peut imputer à Facebook la responsabilité d’une homogénéité des groupes relationnels (il ne ferait que rendre plus visibles les communautarismes qui traversent la société). On confrontera ce texte au dessin d’Obion qui, de manière caustique et humoristique, prend le parti inverse d’Hubert Guillaud : selon l’artiste, Facebook n’est qu’un vain affichage de superficialités, qui témoigne avant tout de l’ego des hommes et de leurs travers peu glorieux (égoïsme, autosatisfaction). ■ Entraînement à l’écriture personnelle En guise de support pour cet entraînement à l’écriture personnelle, on prend appui sur le dossier de l’anthologie qui propose une série de citations pouvant donner lieu à des productions argumentées, écrites ou orales (voir p. 183). On demande aux étudiants d’élaborer un plan détaillé à partir d’un des sujets proposés. Ce plan comportera : une reformulation du problème soulevé par le sujet ; l’annonce de la logique du plan adopté (analytique, dialectique, thématique…), les arguments principaux (quatre à six) illustrés par deux références culturelles précises. Une lecture à l’oral des plans permettra aux étudiants de confronter leurs travaux et, le cas échéant, à l’enseignant de reprendre des points méthodologiques ou notionnels. Fiche pédagogique 37 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 38 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 Séance no 11 Objectifs → → → → Confronter deux textes argumentatifs. Analyser une image. Rédiger un paragraphe argumenté. Envisager le numérique comme une nouvelle forme d’espace démocratique. Supports → D. Abiker, « Le Net, ce Far West de la parité… », p. 119122. → L. Provost, « Les martyrs de Twitter », p. 135-138. → Enfin une révolution cool, p. 1 du cahier photos. → Dossier, « Lecture de l’image », p. 186. ■ Confronter deux textes argumentatifs Après avoir fait lire aux étudiants les articles de L. Provost et D. Abiker à haute voix, on discute avec eux de leur sens, afin d’éclaircir tout point qui pourrait être mal compris. Puis on leur demande en quoi le numérique peut être perçu comme une nouvelle forme d’espace démocratique selon les auteurs. Ils devront réfléchir aux problématiques que cette thèse implique. Éléments de correction — Article de David Abiker : on vérifiera que les étudiants ont bien compris la thèse de l’auteur, qui défend l’idée d’une différence de traitement de l’égalité hommes/femmes dans la société et sur Internet. Dans la société, elle fait l’objet de revendications régulières qui ne sont pas suivies d’effet ; sur la Toile, on observe la naissance d’une parité dans la communication. Celle-ci s’explique essentiellement par l’anonymat de la parole, la désexualisation de l’échange, la plus forte présence des femmes sur les réseaux sociaux et la liberté de parole dont bénéficient les minorités sur ce support. — Article de Lauren Provost : à première vue, le numérique semble propice à l’accroissement des libertés, permettant notamment l’expression d’une contestation politique dans un État au 38 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 39 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 régime autoritaire : Internet offre ainsi la possibilité de contourner la censure de la liberté d’expression. Toutefois, les peines qui sanctionnent ces tentatives démontrent que cet espace de liberté est factice : bien que dématérialisée, la parole sur Internet demeure visible, surveillée et encadrée par les autorités. ■ Lecture de l’image : Enfin une révolution cool Éléments de correction Les élèves devront avoir repéré les éléments suivants : — Le détournement de la faucille et du marteau (représentant l’alliance des classes paysanne et ouvrière), symboles figurant sur le drapeau de l’ex-URSS. Le marteau est ici remplacé par une souris. — L’union de la faucille et de la souris est censée symboliser les nouvelles forces vives de la révolution actuelle, le monde paysan et le monde des internautes. Il s’agit à l’évidence d’une association plus graphique que réelle, principalement destinée à attirer l’œil et à jouer sur les codes. — Les couleurs et la typographie font référence à une esthétique révolutionnaire : le rouge est la couleur de la révolution communiste et, associé au noir et au jaune, il rappelle les couleurs de la République démocratique allemande, état communiste européen créé en 1949, inféodé à l’URSS ; la typographie très géométrique et épurée (comme les lignes qui l’encadrent) souligne la rigueur de l’idéal révolutionnaire. — Comme les révolutions qui se sont succédé au cours de l’histoire, la révolution numérique est portée par un idéal, proche de l’idéal marxiste : elle vise à fonder une humanité fraternelle et un monde de partage. Mais, à l’inverse des révoltes qui se sont achevées dans le sang, elle connote l’idée d’une mutation pacifique, comme le souligne le texte de l’image. — Cette révolution se réalise grâce à Internet et aux réseaux sociaux, qui développent une démocratie participative, sans hiérarchie et sans idéologie, visant à libérer les savoirs et à les rendre accessibles à tous. Ce sont les hackers ou « hacktivistes », militants d’un Internet libre, qui sont à l’avant-garde de la révolution numérique. Fiche pédagogique 39 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 40 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 ■ Rédaction d’un paragraphe argumenté Sujet d’écriture personnelle En quoi le numérique propose-t-il une nouvelle forme d’espace démocratique ? Vous répondrez à cette question dans un paragraphe argumenté, en faisant appel aux documents étudiés en classe et à votre culture personnelle. Éléments de correction Le numérique semble à première vue être un espace démocratique plus égalitaire et libertaire que notre environnement quotidien car il est plus aisé pour nous d’y prendre la parole. L’espace virtuel abolit les différences sociales et les marqueurs de l’identité sexuelle et religieuse ; il offre une voie nouvelle à la contestation. Il défend également les valeurs de fraternité et d’empathie. Toutefois, ces idéaux peuvent être remis en cause puisque l’implication numérique n’est pas toujours suivie d’un engagement réel – elle est ainsi restreinte à son statut virtuel – ou se trouve contrôlée par des groupes de pouvoirs qui peuvent vérifier et sanctionner la teneur des propos échangés, remettant ainsi en cause la soi-disant liberté offerte par Internet. Séance no 12 Objectifs → S’entraîner à la synthèse de documents. → Questionner la légitimité de la parole sur Internet. Supports → O. Bomsel, « C’est la première fois depuis cinq mille ans qu’on invente une nouvelle écriture », p. 144-146. → D. Cardon, « Vertus démocratiques de l’Internet », p. 150-153. → Y. Eudes, « Un blogueur peut en cacher un autre », p. 146-150. → Dessin de MalinGrëy, p. 141. 40 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 41 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 ■ Déroulement de la séance On demande aux étudiants de lire et d’observer silencieusement les documents servant de supports à la séance, d’en tirer les idées fortes et de bâtir ensuite un tableau de confrontation, que l’on complétera progressivement avec une ébauche de plan. On reprendra les réponses des étudiants en les enrichissant et en les rectifiant. On veillera à les sensibiliser à la règle suivante : la logique du plan doit découler des arguments, et non l’inverse. On les invitera par ailleurs à soigner tant l’exposé des thèses principales que l’enchaînement des idées secondaires. On profitera de ces rappels méthodologiques pour répondre aux éventuelles questions avant l’examen final. ■ Proposition d’un tableau de confrontation finalisé Olivier Bomsel Yves Eudes I/A. Tout le monde peut produire de l’information et y accéder sur Internet. Dominique Cardon Le codage numérique permet une circulation infinie de l’information. Fait divers : arrestation de la blogueuse Amina pour des raisons politiques ; les internautes puis les médias traditionnels se mobilisent. Effet boule de neige. Flux d’informations sur Wikipédia, amoncellement de connaissances. MalinGrëy I/B. Contrairement à l’espace traditionnel dévolu à l’échange, sur Internet, des énoncés peuvent être produits et visibles par tous sans avoir au préalable été contrôlés et sélectionnés. Sur Internet, les informations sont publiées alors qu’elles ne répondent pas aux règles de l’information publique. Publication d’une information : arrestation de la jeune femme ; l’information n’est pas vérifiée au préalable. Wikipédia : encyclopédie participative où chacun peut publier ou enrichir du contenu. Fiche pédagogique 41 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 42 Mardi, 24. juillet 2012 7:31 19 Dominique Cardon II/A. II/B. L’énoncé sur Internet acquiert une valeur qui ne résulte plus d’un processus de sélection mais qui est fonction de sa notoriété sur la Toile, donc du jugement de l’internaute. II/C. Cette nouvelle légitimité populaire est faussée par la présence sur Internet de groupes d’influence qui ordonnent la visibilité de l’information et l’orientent donc de manière subjective. Cependant, ces mêmes groupes occupent les lieux traditionnels de la communication, ce qui tend à minimiser les différences entre espace réel et espace virtuel. 42 Olivier Bomsel Yves Eudes Le codage numérique dissout l’identité du locuteur traditionnel, ce qui induit des conséquences négatives (contrefaçon, usurpation, spams). Usurpation d’identité : la photo de la blogueuse Amina est celle d’une autre personne, Amina n’existe pas, tout comme la journaliste qui a donné la nouvelle de son arrestation ; ces deux personnes sont des hommes qui se sont amusés à duper l’opinion publique. De fausses informations sont publiées sur Wikipédia. MalinGrëy C’est la reconnaissance de l’espace traditionnel qui assure la légitimité de l’information numérique. Doutes de certains internautes sur la véracité des aventures d’Amina, enquêtes et révélation de la vérité. Les récepteurs de l’information – des élèves – ne vérifient pas sa véracité, la tiennent pour vraie et en paient le prix – un 0 à une évaluation. Contamination des médias traditionnels par l’information numérique, avec une zone d’ombre sur les sources : dans le cas présent, publication d’un article dont les informations ont été tirées d’un simple mail, et non d’une rencontre. La source d’information principale devient Internet, au détriment des médias traditionnels. Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 43 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 ■ Élément de correction : plan de la synthèse de documents Problématique : quelle est la valeur de l’information sur Internet ? I. Une perte de contrôle A. Une information incontrôlable B. Une information incontrôlée II. Une valeur problématique A. Une information faussée B. Une nouvelle légitimité C. Prépondérance ou redondance ? Séance no 13 Objectifs → À travers la confrontation d’images, faire un bilan des problématiques soulevées par le thème. → Exposer des connaissances autour d’un thème problématisé. Supports → Cahier photos. → Dossier : « Sujets d’exposés », p. 179. ■ Compte-rendu du dossier iconographique Les documents réunis dans le cahier photos couleurs mettent en jeu les problématiques du thème « Paroles, échanges, conversations et révolution numérique ». On demande aux étudiants de rédiger, à l’écrit, un court compte-rendu de quatre documents iconographiques du cahier photos en précisant les thématiques qu’ils abordent, Fiche pédagogique 43 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 44 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 les problématiques qu’ils soulèvent et parfois les interprétations qu’ils induisent. On fait ensuite lire à haute voix par les étudiants deux à trois comptes-rendus d’images, selon le temps disponible, afin de pouvoir les confronter et en discuter. ■ Exposés des étudiants 3 L’amitié numérique et le phénomène Facebook (The Social Network) 3 De la séduction à la rupture grâce aux nouveaux moyens de communication 3 Le rôle des réseaux sociaux lors du Printemps arabe 3 La politique et le numérique 3 L’information numérique (les grands sites, les critiques et les problématiques) Séance no 14 : évaluation n° 3 (durée 4 heures) Objectifs → Restituer des connaissances et exploiter des documents. → Clore la réflexion sur le numérique. → S’entraîner à l’épreuve de français du BTS. Supports → P. Mercklé, « Sociologie des réseaux sociaux », p. 105108. → F. Granjon, « Le Web fait-il les révolutions ? » p. 125129. → No one is innocent, « Revolution.com », p. 177-178. → Femme iranienne, p. 2 du cahier photos. → Dossier, « Entraînement : sujets d’écriture personnelle », p. 183-185. 44 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 45 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 ■ Proposition d’un plan détaillé de synthèse de documents Sujet : Le numérique transforme-t-il la citoyenneté ? I. Le numérique au cœur de la citoyenneté (analyse du phénomène) A. Le numérique : une réponse à un besoin démocratique — P. Mercklé : Internet est une conséquence de la poussée démocratique, il a été pensé pour correspondre à une prise de parole libertaire et égalitaire. — F. Granjon : les réseaux sociaux se construisent en opposition à l’espace public traditionnel, en proposant d’autres formes d’expression. — Femme iranienne : utilisation massive du numérique lors des manifestations en Iran qui révèle un besoin de liberté et de contestation. — No one is innocent : Internet répond à un désir de révolution, de changement. B. Le numérique : un outil de démocratie politique — P. Mercklé : Internet soutient une nouvelle forme de démocratie politique, fondée sur un accès aisé et égalitaire à la parole. — F. Granjon : dans les pays où la liberté d’expression n’existe pas, Internet offre une voie de contournement de la censure. — No one is innocent : Internet renforce les échanges. — Femme iranienne : le personnage s’insurge contre les résultats de l’élection en Iran. Cette révolte se fait au nom de la liberté, comme le suggère l’ombre de la statue de la Liberté. C. Le numérique : un outil de l’action citoyenne — P. Mercklé : Internet est aujourd’hui un outil majeur du débat politique et une arme militante. — F. Granjon : par sa capacité à créer l’échange et à organiser la mobilisation, Internet peut jouer un rôle majeur dans les contestations politiques actuelles. — No one is innocent : Internet est une voie ouverte à la contestation et la révolte, comme l’indique le titre de la chanson (« Revolution.com »). Fiche pédagogique 45 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 46 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 — Femme iranienne : rôle du numérique symbolisé par le téléphone, l’ordinateur et la retransmission de l’image d’une jeune femme en train de manifester. II. Les problématiques de la citoyenneté numérique (conséquences du phénomène) A. Conséquences positives : le citoyen numérique — P. Mercklé : Internet donne le pouvoir au peuple, il est en cela foncièrement démocratique. — F. Granjon : l’espace démocratique joue le rôle d’un catalyseur de l’action collective. — Femme iranienne : chacun devient acteur de la révolution et celle-ci est conservée indéfiniment et intacte par la « mémoire numérique ». B. Conséquences négatives : le citoyen virtuel — P. Mercklé : Internet semble parfois noyer le débat public dans un flot de jugements personnels remplaçant les réflexions réelles. — No one is innocent : Internet a fait disparaître l’engagement réel. C. Bilan : un changement limité — P. Mercklé : Internet élargit la scène du discours politique mais ne propose plus de débat. — F. Granjon : le numérique n’a pas révolutionné l’action citoyenne car celle-ci dépend avant tout de facteurs non virtuels mais bien réels (contexte, connaissances…). — No one is innocent : l’engagement numérique s’est substitué à l’engagement réel sur la scène politique. ■ Remarques pour l’écriture personnelle Sujet : La citoyenneté passe-t-elle aujourd’hui par les nouveaux moyens de communication ? Éléments de correction La difficulté réside dans l’acception du terme « citoyenneté ». Le but de cette épreuve n’étant pas de valider une formation en éducation civique, on pourra accepter différents sens pour 46 Paroles, échanges, conversations et révolution numérique 187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 47 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19 ce dernier, sous réserve que l’étudiant ait entamé une démarche réflexive étayée par des arguments illustrés d’exemples : si, par « citoyenneté », on entend, comme l’étymologie nous y invite, les droits et devoirs d’un membre d’une cité (un État) nourrissant un projet commun avec les autres membres de cette cité, c’est-à-dire une participation politique, une liberté d’expression et le respect d’une forme d’égalité entre concitoyens, tout comme un ensemble de droits et de devoirs sociaux, alors on pourra attendre de l’étudiant qu’il ait perçu : — que la citoyenneté passe bien aujourd’hui par le numérique (ce dernier influe sur nos relations et modes d’échange, rend possibles une certaine liberté et une égalité dans l’expression, favorise la fraternité, joue un rôle prépondérant dans l’organisation et l’action politiques…) ; — que la citoyenneté existe toutefois également en dehors de ces nouveaux moyens de communication et passe par des modes d’échange « traditionnels » (le vote n’est pas encore numérique, les débats et échanges prennent encore majoritairement la forme de conversations privées, de meetings, campagnes, rencontres, universités d’été, etc., les manifestations et revendications qui s’expriment dans la rue prennent de l’ampleur et semblent disposer d’un poids politique plus fort qu’Internet…) ; — que la citoyenneté numérique fait débat et a ses limites : l’engagement numérique est-il virtuel ou réel ? La révolution numérique est trop récente pour qu’on puisse en constater précisément les effets mais on peut déjà relever les problèmes que présuppose une citoyenneté spécifique au numérique (teneur des propos échangés, risque de la fusion entre privé et public, besoin d’un contexte réel qui puisse déclencher et guider l’action numérique, etc.). Élise CHEDEVILLE, agrégée de lettres modernes, professeure de culture générale et expression en classe de BTS, lycée Voltaire, Orléans. Notre anthologie consacrée au second thème au programme des BTS - 2013 LE SPORT, MIROIR DE NOTRE SOCIÉTÉ ? Un volume largement plébiscité par les enseignants en 2011-2012 avec : ■ des supports textuels variés en lien avec les indications bibliographiques du B.O. et regroupés autour des grandes problématiques du sujet (littérature, essais, articles de presse, chansons) ; ■ une riche iconographie : photos, affiches, peintures, bande dessinée, publicité et dessins de presse ; ■ une préparation à l’épreuve d’examen. 160 p. 4,70 € + un cahier photos couleurs Fiche pédagogique téléchargeable gratuitement sur : ➘ www.enseignants-flammarion.fr Pa