Paroles, échanges, conversations et révolution numérique

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AMM
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Paroles, échanges, conversations
et révolution numérique
B20T1S3
FICHE PÉDAGOGIQUE
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Une anthologie
consacrée au thème
« Paroles, échanges, conversations
et révolution numérique »
La collection « Étonnants Classiques » propose aux étudiants
et aux professeurs une anthologie consacrée au thème « Paroles,
échanges, conversations et révolution numérique » – sujet retenu,
avec « Le Sport, miroir de notre société ? », pour l’épreuve d’examen de culture générale et expression des BTS en 2013. Cette
anthologie comporte une quarantaine de textes de nature
complémentaire (littérature, essai, articles de presse, interviews,
chansons), dont les auteurs, pour beaucoup, figurent dans les
indications bibliographiques émanant du ministère de l’Éducation
nationale (Bulletin officiel no 6 du 9 février 2012) : Isaac Asimov,
Dominique Cardon, Daniel Glattauer, Ionesco, La Bruyère,
Stieg Larsson, Pierre Mercklé, Molière, Proust, Yasmina Reza.
L’anthologie comporte également une vingtaine de documents
iconographiques de genres variés (photographies, tableaux,
dessins de presse, affiches, images de film), dont la moitié est
réunie dans un cahier photos couleurs restituant les problématiques soulevées par le sujet.
Chaque extrait est contextualisé et annoté afin d’en faciliter la
lecture, la compréhension et l’étude. De même, la présentation
des documents iconographiques vise à amorcer le travail d’analyse personnelle des étudiants. Les questions regroupées après
chaque texte, sous le titre « analyse et perspectives », incitent
ces derniers à travailler de manière autonome et permettent aux
Fiche pédagogique
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enseignants de prolonger une séance en élargissant le questionnement qu’elle a soulevé.
À la fin de l’édition, un dossier pédagogique présente des
pistes d’exploitation de l’anthologie pour l’épreuve du BTS :
en rappelant la méthodologie à suivre, il invite à s’entraîner à
la synthèse de documents et à l’écriture personnelle. Il propose
un travail lexical sur le sujet. Il offre en outre une approche
chiffrée de l’impact de la révolution numérique sur nos
échanges (à partir de la répartition des serveurs hôtes dans le
monde, de l’évolution du nombre d’internautes sur la planète
entre 2000 et 2010 et des langues utilisées sur Internet). À
travers un groupement de chansons contemporaines (Renan
Luce, Alexis HK et No one is innocent), il rappelle les problématiques essentielles du sujet. Enfin, il propose plusieurs exposés et un exercice de lecture de l’image.
Le volume s’organise en trois grandes parties qui abordent
l’ensemble des problématiques soulevées par le Bulletin officiel :
— la première partie s’intéresse à la communication avant le
numérique, c’est-à-dire aux codes régissant les échanges de
parole avant l’apparition des nouveaux moyens de communication (focus sur les enjeux de la conversation courante et
de l’échange épistolaire) ;
— la deuxième partie explore les modalités de l’échange
numérique et les modifications qu’elles induisent sur notre façon
de communiquer : en quoi le numérique brouille-t-il les frontières entre l’écrit et l’oral ? En quoi a-t-il une incidence sur la
temporalité de l’échange ? Comment transforme-t-il les rapports
de proximité et de distance qui se jouent dans l’échange ?
Faut-il parler de révolution ou d’évolution de la communication ? ;
— la troisième partie étudie enfin les conséquences de ces transformations sur les plans individuel et collectif : quels effets ontelles sur la construction de soi ? sur notre façon d’interagir avec
les autres et avec le monde ? La prise de parole qu’autorise le
numérique, à travers notamment les forums de discussion et les
réseaux sociaux sur Internet, s’accompagne-t-elle d’une prise de
pouvoir ? Enfin, dès lors que tout un chacun peut s’exprimer
librement sur le sujet de son choix, quelle légitimité faut-il accorder à la parole énoncée ?
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Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
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Les exploitations pédagogiques
de l’anthologie
L’anthologie permet de mettre en place diverses situations
pédagogiques pour que les étudiants enrichissent leurs connaissances et acquièrent les compétences de lecture, d’expression
écrite et orale, ainsi que d’analyse de supports iconographiques
nécessaires à l’obtention de leur BTS.
Lecture – Les extraits de l’anthologie ne font pas tous l’objet
d’une étude analytique dans la séquence ci-après. Celle-ci entend
plutôt diversifier les pratiques de lecture, afin de réconcilier
autant que possible certains étudiants avec les textes. Nous
proposerons donc aussi des confrontations de documents, des
lectures cursives, des débats et des exposés autour des textes.
Expression écrite et orale – De nombreuses activités sont
proposées afin de dispenser compétences et connaissances sans
lasser les étudiants, comme le recommande le référentiel des
classes de BTS (Bulletin officiel n° 7 du 17 février 2005) : travail de recherche documentaire, prise de notes organisée, analyse détaillée, élaboration d’un tableau de confrontation ou
d’un plan détaillé, débats et exposés, utilisation des nouvelles
technologies, rédaction d’une réponse personnelle et argumentée à une question posée, etc. Ces exercices doivent être l’occasion, pour les étudiants, de développer leur connaissance de
la langue – vocabulaire et syntaxe notamment – tant à l’écrit qu’à
l’oral. Ils participent également à la préparation de l’épreuve
finale, c’est-à-dire à la maîtrise de la synthèse de documents
et de l’écriture personnelle.
Fiche pédagogique
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Étude de documents iconographiques – La nature même
de l’épreuve finale incite à réserver une place importante à
l’étude de documents iconographiques, sans la réduire à une
simple illustration du thème. Les étudiants sont en effet très
diversement entraînés à la lecture de l’image ; la maîtrise de
cette compétence est pourtant nécessaire pour l’exercice de synthèse de documents.
Constitution d’une culture personnelle – L’existence d’un
programme en seconde année de BTS exige que chaque candidat acquière une culture personnelle sur le thème étudié.
Une prise de notes, concise et régulière, vise trois objectifs :
la maîtrise de la contextualisation des extraits ; l’appropriation
de thèses et d’arguments marquants au fil de l’étude ; le développement d’un esprit curieux et critique sur les enjeux du
monde contemporain.
6
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
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Proposition de séquence
Selon la spécialité du BTS, le temps imparti à l’enseignement
de « Culture générale et expression » varie de deux à quatre
heures par semaine. Pour nombre de sections, la deuxième
année s’échelonne sur deux semestres de treize semaines (la
durée est fonction des stages des étudiants et de leur mode
de formation). Les étudiants bénéficiant souvent d’un entraînement à l’épreuve finale par semestre, il semble raisonnable
de consacrer un semestre à chaque problématique, sachant
que la majeure partie de la formation technique sur la synthèse
de documents et l’écriture personnelle a été délivrée en première
année.
La séquence que nous proposons comporte quatorze séances,
dont trois consacrées spécifiquement à l’évaluation des acquis
des étudiants. Celles-ci ont pour but de s’assurer de la bonne
maîtrise des principes et des méthodes des exercices auxquels
ils seront confrontés lors de l’épreuve finale, et de l’acquisition
d’une réelle culture personnelle sur le thème et ses problématiques.
Ces séances s’articulent autour des trois parties de l’anthologie,
respectant l’ordre qu’elles ont dans le volume. Les séquences
se veulent progressives dans l’acquisition des méthodes ; on
se consacrera tout d’abord à la méthodologie de l’écriture personnelle (du simple paragraphe argumenté à l’argumentation
dans son intégralité), puis à l’élaboration de la synthèse, en
confrontant deux à quatre documents de nature variée (textes
d’idées, textes littéraires et documents iconographiques). Pour
chaque séance de deux heures, nous proposons des activités
et des supports différents, de manière à s’assurer l’attention
constante des élèves, à enrichir leurs connaissances et à solliciter diverses compétences, tant à l’écrit qu’à l’oral. Bien
entendu, selon les besoins ou les demandes des étudiants et
l’organisation de l’enseignant, cet agencement peut être modifié.
Fiche pédagogique
7
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1re partie
de l’anthologie :
communiquer
avant
le numérique
— « Le genre épistolaire : extrait
d’un manuel de français », p. 29-31.
— G. Andreani, Manuel pratique
de la correspondance, p. 31-32.
— A. Cohen, Belle du Seigneur,
p. 38-39.
— Portrait de Jean-François
de La Marche par H.-P. Danloux,
p. 63.
— La Rochefoucauld, Réflexions
diverses, p. 13-15.
— F. Flahault, « Une manière d’être
à plusieurs », p. 17-19.
— Y. Reza, Le Dieu du carnage,
p. 19-23.
— Une séquence filmique issue
de Carnage, de Roman Polanski
(2011), ou de Ridicule, de Patrice
Leconte (1996).
— Dossier : « Sujets d’exposés »,
p. 179.
— Dossier : « Vers l’écriture
personnelle (fiche méthode
et entraînement) », p. 183-185.
2
3
4
Supports
— Anthologie.
— Dossier : « Lexique : du langage
classique au parler numérique »,
p. 161-163.
— Dossier : « Qu’est-ce que le
numérique ? », p. 163-165.
— Dossier : « Sujets d’exposés »,
p. 179.
1
Séances
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
— Exposer des connaissances
autour d’un thème problématisé.
— Revoir la méthodologie
de l’écriture personnelle.
— Se préparer à l’évaluation.
— Confronter trois textes pour
comprendre les enjeux
de la conversation.
— Revoir la méthodologie
de la synthèse de documents.
— Illustrer le thème abordé
par des séquences de films.
— Oral : exposés.
— Cours dialogué.
— Écrit : rédaction
d’un paragraphe argumenté.
— Oral : lecture.
— Travail en groupes :
analyse de textes puis
réalisation d’un tableau
de confrontation.
— Projection de séquences
de films.
— Oral : lecture.
— Cours dialogué.
— Écrit : lecture analytique,
lecture de l’image.
— Étudier les codes de l’échange
épistolaire.
— Revoir l’analyse d’un texte
de fiction.
— Analyser un document
iconographique.
Activités
— Oral : lecture.
— Écrit : travail écrit autour
du lexique (définition
des termes du sujet).
— Cours dialogué.
— Répartition des sujets
d’exposés.
Objectifs
— Présenter la séquence.
— Faire émerger les
problématiques sur le thème.
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2e partie
de l’anthologie :
révolution
ou évolution ?
1re partie
de l’anthologie
(suite)
Supports
Objectifs
Activités
— B. Danton, « Courrier
électronique : vers une révolution
de l’écriture », p. 45-47.
— M. Marcoccia, « La politesse et le
savoir communiquer sur Internet »,
p. 50-53.
— P. Lardellier, « Textos : la
novlangue du cœur », p. 54-57.
— S. Arteta, Ch. Blanchard,
J. Hourdeaux, O. Toscer et M. Vaton,
« Twitter pour les nuls », p. 57-60.
— C. Wajsbrot, « Ainsi on attend
LA lettre », p. 61-66.
— Interview de B. Melançon,
« Quelle différence avec la lettre ?
Le fétichisme », p. 71-74.
— D. Glattauer, Quand souffle
le vent du nord, p. 47-50.
— Image du film Les Liaisons
dangereuses, p. 2 de couverture.
— Dossier : « Les révolutions
de la communication (le thème
en schémas) », p. 166-172.
— Dossier : « Sujets d’exposés »,
p. 179.
7
8
— Analyser des schémas
et des graphiques.
— S’interroger sur la définition de
la communication numérique et
sur son développement.
— Exposer des connaissances
autour d’un thème problématisé.
— Revoir la méthode
de la synthèse de documents.
— Étudier la valeur du temps
dans les échanges.
— Étudier des textes
argumentatifs sur les codes
des échanges numériques.
— Mobiliser des arguments et
des exemples en vue d’un débat.
— Travail en groupes : analyse
de documents et rédaction
d’un paragraphe argumenté.
— Oral : exposés.
— Écrit : plan détaillé et
rédaction de l’introduction ou de
la conclusion d’une synthèse de
documents.
— Cours dialogué.
— Cours dialogué.
— Travail en groupes : analyse
de textes et compte-rendu oral.
— Débat oral : peut-on
se passer du numérique ?
Écrit : rédaction personnelle.
Dossier, « Entraînement : sujets
— Se remémorer et utiliser
d’écriture personnelle », p. 183-185. des références culturelles.
— Effectuer un premier bilan
sur les acquis de la problématique
« les échanges avant le
numérique ».
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5
Évaluation
n° 1
Séances
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Fiche pédagogique
9
10
3e partie
de l’anthologie :
sociabilité
numérique,
sociabilité
spécifique
2e partie
de l’anthologie
(suite)
Supports
— Molière, Le Misanthrope,
p. 102-105.
— Pourquoi je n’aime pas Facebook,
p. 8 du cahier photos.
— H. Guillaud, « Comprendre
Facebook : le rôle social
du bavardage », p. 111-115.
— Dossier : « Vers l’écriture
personnelle (fiche méthode
et entraînement) », p. 183-185.
— D. Abiker, « Le Net, ce Far West
de la parité… », p. 119-122.
— L. Provost, « Les martyrs de
Twitter », p. 135-138.
— Enfin une révolution cool,
p. 1 du cahier photos.
— Dossier, « Lecture de l’image »,
p. 186.
10
11
9
— P. Breton, « Internet, une fausse
Évaluation révolution ?, p. 89-92.
n° 2
— P. Lardellier, Le Cœur Net : célibat
et amours sur le Web, p. 97-98.
— I. Asimov, Face aux feux du soleil,
p. 92-96.
— Image du film Vous avez
un message, p. 4 du cahier photos.
Séances
Objectifs
— Confronter deux textes
argumentatifs.
— Analyser une image.
— Rédiger un paragraphe
argumenté.
— Envisager le numérique comme
une nouvelle forme d’espace
démocratique.
— Analyser un texte littéraire.
— Confronter un texte
argumentatif et un dessin
de presse.
— S’entraîner à l’écriture
personnelle : construire un plan
logique et utiliser des références
culturelles.
Analyser un groupement de
documents autour du thème :
« l’échange numérique
et la virtualité ».
Activités
— Oral : lecture.
— Travail de réflexion
individuel.
— Cours dialogué.
— Écrit : rédaction d’un
paragraphe argumenté, lecture
de l’image.
— Oral : lecture.
— Travail en binômes : écriture
personnelle à partir de citations.
— Cours dialogué.
Écrit : rédaction d’une synthèse
de documents.
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Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
3e partie
de l’anthologie
(suite)
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— P. Mercklé, « Sociologie des réseaux
sociaux », p. 105-108.
— F. Granjon, « Le Web fait-il
les révolutions ? », p. 125-129.
— No one is innocent,
« Revolution.com », p. 177-178.
— Femme iranienne, p. 2 du cahier
photos.
— Dossier, « Entraînement : sujets
d’écriture personnelle », p. 183-185.
— Cahier photos.
— Dossier : « Sujets d’exposés »,
p. 179.
12
14
Évaluation
no 3,
durée :
4 heures
Supports
— O. Bomsel, « C’est la première fois
depuis cinq mille ans qu’on invente
une nouvelle écriture », p. 144-146.
— D. Cardon, « Vertus démocratiques
de l’Internet », p. 150-153.
— Y. Eudes, « Un blogueur peut
en cacher un autre », p. 146-150.
— Dessin de MalinGrëy, p. 141.
Séances
Objectifs
Activités
— Écrit : établissement
d’un compte-rendu du
dossier iconographique.
— Oral : exposés.
Écrit : rédaction d’une
synthèse de documents
et d’une écriture
personnelle.
— Restituer des connaissances et
exploiter des documents.
— Clore la réflexion sur le
numérique.
— S’entraîner à l’épreuve de
français du BTS.
— Lecture individuelle.
— Cours dialogué.
— Écrit : réalisation
d’un tableau de
confrontation.
— À travers la confrontation
d’images, faire un bilan
des problématiques soulevées
par le thème.
— Exposer des connaissances
autour d’un thème problématisé.
— S’entraîner à la synthèse
de documents.
— Questionner la légitimité
de la parole sur Internet.
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Fiche pédagogique
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Déroulement de la séquence
Séance no 1
Objectifs →
→
Supports →
→
Présenter la séquence.
Faire émerger les problématiques sur le thème.
Anthologie.
Dossier : « Lexique : du langage classique au parler
numérique », p. 161-163.
→ Dossier : « Qu’est-ce que le numérique ? », p. 163-165.
→ Dossier : « Sujets d’exposés », p. 179.
■ Présentation du thème
Cette séance vise à ouvrir des perspectives et des questionnements que la séquence enrichira et nuancera. On présente
aux étudiants le thème et le plan de la séquence à partir de
l’anthologie. On la parcourt avec eux pour en expliciter la
composition et la logique (voir supra) : on lit la présentation
du volume et les introductions des trois grandes parties qui
composent l’ouvrage, en demandant à la classe de réfléchir à
la question suivante : pourquoi utiliser l’expression « révolution
numérique » à propos de la communication ? Les réponses serviront de point de départ à la réflexion.
■ Travail autour du lexique
– premières problématiques
On invite les étudiants à répondre individuellement et par
écrit aux questions du dossier portant sur le lexique de la
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Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
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thématique (p. 161-163), en leur proposant l’aide d’un dictionnaire ou en leur permettant d’accéder à des ressources en
ligne. Ce travail sur les mots et expressions sera l’occasion
de circonscrire le sujet et de faire émerger les premières problématiques.
On corrige ce questionnaire à l’oral, en veillant notamment à enrichir les réponses fournies par les étudiants à
l’exercice « Mots clés ». On s’assure ainsi de leur maîtrise du
lexique.
Éléments de correction de l’exercice « Mots clés »
Nous indiquons ci-dessous les problématiques sous-tendues
par chacune des listes de mots proposées dans le dossier :
— Pour la liste 1. Quelles sont les différentes formes de
l’échange aujourd’hui ? Comment ont-elles évolué ?
— Pour la liste 2. Qu’est-ce que communiquer ? Qu’est-ce
que le schéma de Jakobson ?
— Pour la liste 3. Quels sont les codes et les enjeux des
échanges écrits et oraux ?
— Pour la liste 4. Pourquoi l’échange nécessite-t-il plusieurs
locuteurs ? Quels sont les rapports des interlocuteurs entre
eux ?
— Pour la liste 5. En quoi l’échange permet-il de se construire ? Se construit-on de la même manière en présence ou
à distance de l’autre ?
— Pour la liste 6. La facilité et la rapidité des échanges estelle compatible avec la qualité de ceux-ci ?
— Pour la liste 7. Existe-t-il encore une délimitation claire
entre espace privé et espace public ? Nos échanges peuvent-ils
encore être spontanés ?
— Pour la liste 8. À l’heure du numérique, que devient le
temps de l’échange ?
— Pour la liste 9. En quoi l’échange structure-t-il les relations
sociales ?
— Pour la liste 10. Dans l’échange, quels sont les obstacles
à la sincérité ? La communication numérique permettrait-elle
de rendre nos discours plus transparents ?
On lira enfin avec les étudiants les textes présents dans
la partie du dossier intitulée « Qu’est-ce que la révolution
Fiche pédagogique
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187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 14 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
numérique ? » (voir p. 163-165). Sans faire état de détails scientifiques exhaustifs, il semble important d’éclaircir la notion de
« numérique » elle-même.
■ Répartition des sujets d’exposés
Après avoir rappelé la méthodologie de l’exposé, on invitera les étudiants à choisir en fonction de leurs goûts l’un
des sujets proposés dans le dossier (voir p. 179). Il serait
bon que tous soient traités ; aussi, on répartira les étudiants
en une quinzaine de groupes, en indiquant à chacun une date
de passage.
On insistera sur deux points : tout d’abord, sur la nécessité
– particulièrement justifiée par le thème – d’utiliser les nouvelles
technologies (montage PowerPoint, captations écran, sources
documentaires tirées d’Internet…) ; ensuite, sur la spécificité
d’un travail d’intérêt collectif. Afin de promouvoir ces différents exposés, le professeur pourra créer un espace virtuel permettant aux étudiants de mutualiser le fruit de leurs recherches
(dépôt et consultation libre).
Séance no 2
Objectifs →
→
→
Supports →
Étudier les codes de l’échange épistolaire.
Revoir l’analyse d’un texte de fiction.
Analyser un document iconographique.
« Le genre épistolaire : extrait d’un manuel de français », p. 29-31.
→ G. Andreani, Manuel pratique de la correspondance,
p. 31-32.
→ A. Cohen, Belle du Seigneur, p. 38-39.
→ Portrait de Jean-François de La Marche par H.-P. Danloux, p. 63.
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Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
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■ Confrontation des codes du genre épistolaire
et du Manuel pratique de la correspondance
On propose à la classe de confronter un texte de théorisation du genre épistolaire (voir l’extrait du manuel de français
pour le secondaire, p. 29-31) à un modèle concret de correspondance (extrait du Manuel pratique de la correspondance,
p. 31-32). Les extraits sont lus à haute voix et les étudiants
invités à répondre aux questions figurant à la suite des passages. Le texte théorique issu du manuel de français viendra
nourrir l’analyse de la lettre de condoléances.
Le modèle de lettre présenté par Ghislaine Andreani met
en jeu une communication dont la réception est différée. En
attestent les marqueurs énonciatifs (distinction entre les locuteurs – « mon mari et moi » – et le destinataire du message
– « Bien chère… »), les temps employés (distance induite par
le passé : « avons été peinés »). Les adverbes (« aussitôt ») et
les marques de subjectivité (« tristes », « cruelle », « chaleureux »,
« merveilleux »…) contribuent à fonder la situation d’énonciation et à identifier un échange entre proches. Par ailleurs, cette
lettre respecte les règles de composition traditionnelle : mention du lieu et de la date (en haut à droite), formule d’adresse
(en haut à gauche) suivie d’un exorde qui annonce le sujet,
et d’une argumentation qui assure le destinataire de la sympathie de ses correspondants ; enfin, présence d’une signature
(en bas à droite), précédée d’une formule de conclusion traditionnelle. On soulignera que l’exorde et la conclusion développent un lexique de l’empathie propre à la situation mentionnée
(le deuil) – empathie chaleureuse mais distanciée, comme
l’indique l’utilisation du vouvoiement. On insistera sur la spécificité de cette missive, qui relève tant de l’intime que des
conventions sociales (distance due à l’impératif moral de manifester son soutien à une personne en deuil). Cette lettre a avant
tout une fonction expressive, puisqu’elle assure le destinataire
de la peine des locuteurs, mais également une fonction injonctive, puisque, de manière indirecte, elle tend au respect des
codes sociaux.
Fiche pédagogique
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■ Lecture analytique
– extrait de Belle du Seigneur, d’Albert Cohen
Après avoir fait lire l’extrait à voix haute, on le contextualise
et on s’assure de sa bonne compréhension. On rappelle aux
étudiants la valeur argumentative et illustrative d’un texte de
fiction, et le détour nécessaire par l’implicite que son étude
implique. On analyse ensuite le texte à l’aide des questions
qui suivent l’extrait (voir p. 38-39).
Éléments de correction
1. Le rituel mis en place par Ariane à la réception de la lettre
de Solal est extrêmement précis. Il est caractérisé par : la
recherche d’une intimité (redoublée par la matérialité de l’objet
lettre), les longs préliminaires suscitant la rêverie, le plaisir
retardé de la lecture, les pensées vagabondes et érotiques, toutes
consacrées à l’être aimé.
2. On comprend rapidement que ce cérémonial permet à
Ariane de reproduire l’intimité de sa relation avec Solal, voire
leurs ébats, et que la lettre agit par métonymie comme une
présence de l’amant.
3. De nombreux auteurs ont joué sur l’importance physique
de la lettre : le mouvement romantique a largement exploité
cette veine, comme Victor Hugo dans Ruy Blas (où la reine
garde sur son cœur les mots et les larmes de l’amant inconnu).
Dans Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand, la lettre de
Christian permet de révéler la supercherie de Cyrano au dernier
acte, quand le personnage la récite. Citons également Les
Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, roman épistolaire
dans lequel la lettre est un objet que l’on dissimule ou que
l’on exhibe pour mieux servir ses intérêts.
■ Lecture de l’image
On profitera de l’étude d’un tableau de H.-P. Danloux (voir
p. 63) pour introduire des rappels notionnels et méthodologiques sur l’analyse d’images. Ces rappels seront également
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Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
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utiles aux étudiants pour l’exercice de synthèse de documents.
On projetera sur un écran le tableau en couleurs, que le
volume reproduit en noir et blanc, de manière à pouvoir analyser les jeux de lumière et les teintes employées :
— Le premier temps d’une analyse iconographique consiste
en une démarche descriptive : la réponse à la question « Quel
est le thème de l’image ? » passe par l’observation du document et par la lecture de sa légende. Il s’agit ici d’un portrait
de Jean-François de La Marche (1729-1805), comte-évêque de
Saint-Pol-de-Léon, qui fut l’une des figures les plus importantes
de l’émigration française à Londres pendant la Révolution. Il
organisa avec un extrême dévouement les secours aux émigrés démunis avec qui il correspondait régulièrement – comme
l’indique, sur la toile, la pile de lettres décachetées et éparpillées qui envahissent la table et le sol.
— Le deuxième temps d’une lecture de l’image consiste en
une démarche analytique à proprement parler : étude du cadre,
de la composition, de la perspective, du mouvement et des couleurs. À partir des remarques des étudiants, on insiste sur l’utilisation de la lumière et des couleurs : les teintes claires tissent
un lien entre le monde de l’écrit (matérialisé par les lettres) et
le visage de Jean-François de La Marche, l’un des membres les
plus actifs de cette communauté d’émigrés français, représenté
ici en activité au premier plan. À l’inverse, une sombre cheminée se perd dans l’arrière-plan du tableau, presque noir. La
peinture se veut réaliste et précise, minutieuse et intimiste, selon
la tradition du portrait en vogue au XVIIIe siècle – placer un sujet
dans un cadre intérieur permettrait de révéler l’intimité du sujet.
— Le troisième temps d’une lecture de l’image consiste
en une démarche interprétative : dans le cas du tableau de
Danloux, c’est la représentation réaliste de Jean-François de
La Marche et du rôle qu’il a tenu pendant la Révolution qui
prime. La toile est un témoignage des multiples vies sur lesquelles le comte-évêque a eu une influence, du temps qu’il leur
a consacré, et de la souffrance des émigrés réclamant son aide.
Elle porte son œuvre aux nues.
Fiche pédagogique
17
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 18 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
Séance no 3
Objectifs → Confronter trois textes pour comprendre les enjeux
de la conversation.
→ Revoir la méthodologie de la synthèse de documents.
→ Illustrer le thème abordé par des séquences de films.
Supports → La Rochefoucauld, Réflexions diverses, p. 13-15.
→ F. Flahault, « Une manière d’être à plusieurs », p. 17-19.
→ Y. Reza, Le Dieu du carnage, p. 19-23.
→ Une séquence filmique issue de Carnage, de Roman
Polanski (2011), ou de Ridicule, de Patrice Leconte
(1996).
■ Analyse des trois textes
Pour ce travail, on répartit dans un premier temps les étudiants en groupes, qui analyseront chacun un texte, dans le
but d’établir, dans un second temps, un tableau de confrontation des documents en classe entière. On invitera les élèves
à se servir des questions contenues dans les encarts « analyse
et perspectives » situés à la suite des extraits de l’anthologie (voir
p. 15, p. 19 et p. 23). Les groupes rendent compte à l’oral
de leur analyse, que nous synthétisons comme suit :
— La Rochefoucauld explicite les codes et les enjeux de la
conversation au XVIIe siècle, qui répondent à l’idéal de l’honnête homme – celui qui fait passer autrui avant lui-même. Il
s’agit bien d’un idéal conversationnel puisque le respect de
tous les principes exposés par le moraliste semble difficilement
atteignable. La thèse de l’auteur pourrait se résumer ainsi :
savoir converser, c’est avant tout être altruiste, savoir écouter
les autres, ne pas aller à l’encontre de leurs opinions mais
tenter de les comprendre et montrer notre intérêt à les entendre.
Une conversation réussie implique également de s’adapter à
toute situation d’énonciation : l’honnête homme doit parler
simplement et moduler son propos en fonction de l’état d’esprit
18
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 19 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
de son interlocuteur, sans le solliciter outre mesure et en cherchant son assentiment. Il faut en outre qu’il se montre modeste,
humble : qu’il ne monopolise pas la parole ni ne contraigne
les pensées d’autrui par les siennes.
— Actualisant la pensée des moralistes du XVIIe siècle, F. Flahault voit dans la conversation une « manière d’être à plusieurs » et fait des codes conversationnels des codes partagés,
dont le respect ne suffit cependant pas à garantir le bon déroulement de l’échange. S’il est logique de respecter autrui pour
pouvoir s’exprimer à son tour, l’essence de la conversation
ne réside pas dans son aspect purement formel. Ce qui constitue le plaisir d’un échange oral, c’est avant tout le sentiment
d’exister qu’il confère, ainsi que le profit que l’on peut tirer de
la confrontation des pensées. Enfin, la réussite d’une conversation ne dépend pas seulement de notre bonne volonté d’adaptation à autrui puisque, inconsciemment, nous tentons toujours
de nous imposer.
— Y. Reza illustre par l’exemple la thèse de Flahault et par
le contre-exemple celle de La Rochefoucauld. Dans sa pièce
Le Dieu du carnage, l’irrespect des principes de l’idéal conversationnel aboutit à un désastre : les locuteurs laissent éclater
leurs pulsions les plus primitives. Ils ne s’écoutent pas, particulièrement Alain qui répond à son portable en plein dialogue sans un mot d’excuse et ignore jusqu’au nom de son
interlocuteur. Les personnages se jugent les uns les autres et
leurs voix s’opposent continuellement ; par l’ironie, chacun
tente de se mettre en avant, chacun lutte pour faire entendre
sa voix (synonyme de raison) et pour renvoyer les autres à
leur présupposée ignorance.
■ Élaboration d’un tableau de confrontation
Après avoir recueilli les analyses des textes à l’oral, on distingue avec les étudiants les spécificités de chacun des extraits.
Dans la perspective de la synthèse de documents, on élabore
le tableau de confrontation qui suit, en ayant préalablement
complété l’une de ses entrées, en guise de modèle. On insiste
Fiche pédagogique
19
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 20 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
sur la distinction à opérer entre ce qui relève de la restitution
(et qui doit donc figurer dans le tableau) et ce qui relève de
l’interprétation (et qui ne doit donc pas apparaître).
F. Flahault
Y. Reza Converser, c’est
prendre l’autre en
La
considération (savoir
conversation :
l’écouter, le
un rapport
comprendre et
à autrui
témoigner de l’intérêt
à son discours).
La Rochefoucauld
Il faut respecter autrui
si l’on veut à son tour
pouvoir prendre
la parole.
Converser, c’est parler
contre l’autre (le
couper, l’ignorer,
se moquer de lui,
s’opposer à ses
opinions).
Converser,
c’est se mettre
en retrait (ne pas
s’imposer, ne pas
La
conversation : monopoliser
une attitude la parole).
personnelle
La réussite d’une
conversation ne
dépend pas seulement
de notre bonne
volonté puisque,
inconsciemment, nous
tentons de faire valoir
notre parole au
détriment de celle des
autres.
Converser, c’est
se mettre en avant
(montrer son savoir,
chercher à l’emporter,
jauger l’autre).
Peu de personnes
maîtrisent réellement
les codes
La
conversationnels
conversation :
et peu d’entre elles
une manière
sont donc d’agréables
d’être
locuteurs.
ensemble
La conversation est un
plaisir car elle procure
aux interlocuteurs le
sentiment d’exister
pleinement et leur
profite collectivement,
par la confrontation
des pensées.
La conversation est
vécue par certains
comme une agression,
un échec, un carnage,
voire un retour à la
barbarie, comme on
le voit aux expressions
des personnages et
aux marques
d’émotivité.
Séance no 4
Objectifs → Exposer des connaissances autour d’un thème problématisé.
→ Revoir la méthodologie de l’écriture personnelle.
→ Se préparer à l’évaluation.
Supports → Dossier : « Sujets d’exposés », p. 179.
→ Dossier : « Vers l’écriture personnelle (fiche méthode
et entraînement) », p. 183-185.
20
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
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■ Exposés des étudiants
À ce stade de la séquence, il serait intéressant de consacrer
deux heures de cours à quatre ou cinq des exposés présentés
dans le dossier de l’anthologie (voir p. 179), dont les problématiques synthétisent la réflexion engagée dans la première
partie du volume :
3 Les salons de conversation
3 L’idéal de l’honnête homme
3 Histoire de l’échange épistolaire
3 Paroles, échanges et conversations au théâtre
3 L’évolution des différents moyens de communication jusqu’au
numérique
Pouvant donner lieu à une évaluation, ces exposés seront
l’occasion d’entraîner les étudiants à une pratique orale qu’ils
pourront être amenés à utiliser dans leur vie professionnelle.
Au niveau méthodologique, on insiste sur la nécessité
d’introduire le thème, de le problématiser et de structurer son
étude en différentes parties autour de notions, d’arguments et
d’exemples exploités dans une même direction. Dans la
mesure du possible, on invite les étudiants à utiliser des outils
technologiques : un montage PowerPoint par exemple, permettant de présenter la logique de l’exposé et d’insérer images
fixes et mobiles, semble particulièrement approprié à l’exercice.
■ Entraînement à l’écriture personnelle
Méthodologie et analyse du sujet
On travaille à partir d’une citation de Charles Perrault
extraite du dossier : « Cependant les douces paroles/Ont encor
plus de force, et sont d’un plus grand prix » (p. 183), en
s’aidant de la fiche méthodologique insérée dans l’édition.
Après s’être assuré de la bonne compréhension de la méthode,
on élabore un plan avec les étudiants, en analysant les divers
sens possibles des termes contenus dans le sujet : qu’est-ce
qu’une parole « douce » (une parole délicate ? respectant une
Fiche pédagogique
21
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 22 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
certaine politesse ? respectant autrui ?) ? ; comment comprendre le mot « paroles » ? Comme un discours oral, par
opposition aux échanges écrits ? Quelle serait alors la richesse
de l’oral au regard de celle de l’écrit ? L’un serait-il supérieur
à l’autre ? Il faudrait enfin éclairer l’opposition implicite entre
« paroles » et « actes » (les échanges verbaux seraient-ils plus
puissants que les actes ? Quelle est leur valeur ? A-t-elle une
contrepartie ?). Les étudiants pourront bien entendu cautionner ou non les vers de Perrault, l’important étant qu’ils
apprennent à mener un raisonnement personnel, logique et
argumenté.
Rédaction dirigée
On demande aux étudiants de rédiger une introduction,
qu’ils liront à haute voix en classe entière et que l’on reprendra
si besoin.
Ils rédigent ensuite l’un des paragraphes argumentés de cette
écriture personnelle. On rappelle que, dans une synthèse de
documents, le paragraphe argumenté confronte nécessairement
deux documents ou plus et que, dans l’écriture personnelle,
il est de bon ton qu’il contienne également au moins deux
références exploitées.
Exemple de paragraphe argumenté
Les paroles n’ont pas plus de valeur que l’écrit car elles
sont éphémères, peuvent ne pas avoir de sens, dépendre de
sentiments et d’émotions et semblent souvent incapables de
traduire tous les mouvements de l’âme. On peut ainsi penser
à La Cantatrice chauve de Ionesco, où l’échange entre les protagonistes tourne à la cacophonie, et aux écrits de Nathalie
Sarraute, comme Martereau mais aussi « Conversations et sousconversations » (dans L’Ère du soupçon), où elle théorise sa
pensée des « tropismes », ces mouvements instinctifs peu exprimables et qui ne passent donc pas par la parole mais par
tout ce qui l’accompagne. Enfin, l’exemple d’Arrias dans Les
Caractères de La Bruyère donne à voir cette oralité qui peut
être fausse, vaine et suffisante.
22
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
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Au terme de cette séance, l’étudiant aura revu toutes les
étapes de l’écriture personnelle et une transition aura été amorcée vers la deuxième partie de l’anthologie.
Séance no 5 : évaluation no 1
Objectifs → Se remémorer et utiliser des références culturelles.
→ Effectuer un premier bilan sur les acquis de la problématique « les échanges avant le numérique ».
Support → Dossier, « Entraînement : sujets d’écriture personnelle »,
p. 183-185.
Sujet
En prenant appui sur les textes de la première partie de
l’anthologie et sur votre culture personnelle, vous vous demanderez si, indépendamment des voies qu’ils empruntent, les
échanges sont efficaces.
Éléments de correction
Certes, échanger peut porter ses fruits :
— les échanges permettent de se construire individuellement
(Socrate, Platon, Montaigne) ;
— les échanges sont à l’origine des sociétés, fondent les relations communautaires et forment le socle des systèmes économiques (voir le Discours sur l’origine de l’inégalité parmi
les hommes, de Rousseau) ; ils sont omniprésents dans la
société sous toutes leurs formes (à l’oral comme à l’écrit, dans
un cercle privé comme dans un cercle public, entre semblables,
entre des individus de différentes générations, etc.) ;
— les échanges permettent de guérir, de vivre, voire de survivre (voir Le Scaphandre et le Papillon, de Jean-Dominique
Bauby, les lettres de poilus, les Poèmes à Lou, d’Apollinaire,
les lettres de résistants, certaines pratiques de psychothérapie…) ;
Fiche pédagogique
23
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 24 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
— les échanges incitent les individus à exprimer leurs sentiments (voir le modèle de lettre de condoléances dans le
Manuel pratique de la correspondance ou l’extrait de Belle du
Seigneur, d’Albert Cohen) ou à s’investir pour une cause (voir
la « lettre à la jeunesse » de Zola) ;
— les échanges favorisent l’enrichissement de nos connaissances (ils sont le support d’une confrontation des esprits ;
voir Socrate ou Montaigne), alimentent notre plaisir d’exister
et d’être ensemble (F. Flahault) ;
— les échanges ont le pouvoir de faire souffrir, voire sont
parfois fatals (sur la parole sincère et assassine, voir Les
Liaisons dangereuses, de Laclos, les pièces de Marivaux, ou
encore le rôle de la rumeur dans la conversation courante).
À condition toutefois de respecter certains codes :
— nécessité d’une maîtrise partagée des codes linguistiques,
qu’ils soient écrits ou oraux : niveau de langue, grammaire et
syntaxe, entre autres ;
— nécessité d’un respect de codes génériques (règles des
échanges épistolaires et de la conversation courante : voir la
théorisation du genre épistolaire dans les manuels scolaires,
ou l’idéal de l’honnête homme chez La Rochefoucauld) ;
Qui ne suffisent pas toujours à en assurer l’efficacité :
— les échanges dépendent trop de nos personnalités, de
nos émotions et de nos sentiments pour être efficaces (Y. Reza,
La Bruyère) ;
— les échanges semblent parfois incapables de traduire tous
les mouvements de l’âme (Sarraute), de dévoiler la réalité d’un
être derrière son masque social (Molière) et s’apparentent plutôt
à un témoignage de l’absurdité de notre existence (Ionesco,
Tardieu, Beckett…) ;
— les échanges sont parfois inefficaces pour résoudre des
conflits privés (thérapies de couple ou querelles familiales) ou
publics (pourparlers de paix). On peut penser aux tragédies
classiques, dans lesquelles l’échange est vain face à la force
supérieure du destin.
24
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
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Séance no 6
Objectifs → Étudier des textes argumentatifs sur les codes des
échanges numériques.
→ Mobiliser des arguments et des exemples en vue
d’un débat.
Supports → B. Danton, « Courrier électronique : vers une révolution de l’écriture », p. 45-47.
→ M. Marcoccia, « La politesse et le savoir communiquer sur Internet », p. 50-53.
→ P. Lardellier, « Textos : la novlangue du cœur », p. 54-57.
→ S. Arteta, Charline Blanchard, J. Hourdeaux, O. Toscer
et M. Vaton, « Twitter pour les nuls », p. 57-60.
■ Étude d’un texte argumentatif
Méthodologie
On répartit entre les étudiants la lecture et l’analyse de
quatre articles consacrés aux codes des échanges numériques.
Les groupes seront guidés par la consigne suivante : relevez
dans ce texte les arguments qui montrent ce que l’échange
numérique a de novateur. Ils devront également répondre aux
questions qui suivent les extraits étudiés.
À l’oral, on reprendra les principales idées et perspectives
soulevées par les textes, en proposant en dernier lieu aux étudiants de souligner les idées communes aux extraits.
Éléments d’analyse
— Bruno Danton voit dans l’utilisation croissante des emails l’émergence d’une nouvelle forme d’écriture, plus immédiate, spontanée et moins impliquante que la correspondance
traditionnelle. L’innovation principale tient au langage utilisé
dans les courriels, à la croisée de l’écrit et de l’oral. Les internautes inventent leur propre alphabet (abréviations et néologismes spécifiques à l’échange numérique, smileys traduisant
Fiche pédagogique
25
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des intonations ou sentiments). Capable de s’affranchir de
notre langue traditionnelle, ce langage contamine aujourd’hui
tous nos échanges.
— Michel Marcoccia revient également sur l’immédiateté
de l’échange numérique et le caractère hybride du langage qu’il
emploie – entre oralité et langage écrit. Il souligne cependant
la continuité entre l’e-mail et la conversation courante : l’utilisation des majuscules et des smileys ne fait que transcrire dans
un courriel des inflexions orales. L’auteur identifie en revanche
quatre caractéristiques novatrices associées à l’échange numérique : l’absence de face à face, l’anonymat des interlocuteurs,
la complexité de production et de réception des messages, et
la mémorisation des échanges qui peut se révéler nuisible.
— Pascal Lardellier insiste quant à lui sur la fonctionnalité
de ces nouveaux moyens de communication que sont les textos : brefs, aisés à produire et à envoyer, ils sont aussi ludiques
– le support de l’échange devient jeu car il est « animé » par
la technique. Enfin, leur utilisation entraîne l’émergence d’un
nouveau type de relation sociale : une relation faite de respect
de l’autre et de réserve, dans laquelle l’interlocuteur est assuré
d’une attention exclusive l’espace de quelques instants, et qui
se trouve matérialisée par le message écrit.
— Dans l’article collectif « Twitter pour les nuls », c’est l’aspect
novateur du réseau social qui est mis en avant. En matière de
communauté numérique, le terme « révolution » se justifierait par
la plasticité de la communication (taille réduite et fonction de
duplication aisée des messages), ainsi que par le suivi constant
des individus reliés au profil de l’internaute, les « followers ».
■ Débattre : peut-on se passer du numérique ?
On propose aux étudiants de préparer ce débat par groupes.
Chaque groupe choisit l’une des deux thèses du débat ; le numérique est une nécessité/ le numérique est une option (on s’assure
qu’il y ait autant de groupes travaillant sur la première que de
groupes s’intéressant à la seconde) ; les groupes recensent les
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Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
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arguments ainsi que les exemples étayant leur thèse. On insistera sur les supports pouvant enrichir la réflexion des étudiants :
l’anthologie « Étonnants Classiques », les œuvres littéraires, argumentatives, cinématographiques et iconographiques étudiées en
classe ou issues de la culture personnelle des étudiants, les événements passés ou actuels rapportés dans la presse… On précisera que si les groupes reprennent des arguments présents
dans les textes de l’anthologie, ils devront les accompagner
d’exemples différents de ceux qui étayent ces textes.
Le représentant d’un groupe débattra avec celui d’un
autre groupe ; tout d’abord, il exposera un argument, qu’il
explicitera et auquel le partisan de la thèse adverse devra
opposer un contre-argument, et ainsi de suite. Quand le binôme
aura terminé, on passera à la confrontation entre deux autres
groupes.
Les étudiants assistant au débat seront chargés d’observer les
forces et les faiblesses des argumentations tenues.
Séance no 7
Objectifs →
→
Supports →
→
Revoir la méthode de la synthèse de documents.
Étudier la valeur du temps dans les échanges.
C. Wajsbrot, « Ainsi on attend LA lettre », p. 61-66.
Interview de B. Melançon, « Quelle différence avec
la lettre ? Le fétichisme », p. 71-74.
→ D. Glattauer, Quand souffle le vent du nord, p. 47-50.
→ Image du film Les Liaisons dangereuses, p. 2 de la
couverture.
■ Entraînement à la synthèse de documents
L’épreuve du BTS concentre en quatre heures l’exercice de
synthèse et l’écriture personnelle. Au vu du temps imparti et
Fiche pédagogique
27
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 28 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
des coefficients donnés à chaque exercice, il semble judicieux
de consacrer au moins deux heures trente à la synthèse, sans
dépasser toutefois trois heures.
On demande aux étudiants de lire les textes silencieusement
et d’élaborer un tableau de confrontation.
Puis on reprend ce tableau en l’enrichissant et en le rectifiant
si besoin, en faisant apparaître les points de convergence et
de divergence des textes.
Enfin, on propose aux étudiants un plan détaillé de la synthèse, en insistant sur la diversité des plans possibles.
■ Proposition de plan détaillé
– en quoi le temps prend-il une valeur spécifique
dans l’échange écrit ?
I. Temps et nature de l’échange
A. L’échange écrit : matériel ou immatériel
— C. Wajsbrot : on fait le choix de la lettre traditionnelle
et de sa matérialité.
— Les Liaisons dangereuses : il s’agit ici d’une lettre que
l’on peut toucher et manipuler.
— B. Melançon : la lettre a une matérialité que n’a pas le
courrier électronique, dupliquable à souhait, ce qui justifie un
certain fétichisme.
— D. Glattauer : il n’y a pas de matérialité dans un mail.
B. Entre présence et absence
— C. Wajsbrot : la correspondance est paradoxale ; l’écriture est justifiée par l’absence de l’autre mais elle le rend très
présent par le temps que nous lui accordons lors de cet écrit.
— Les Liaisons dangereuses : l’autre, absent, est néanmoins
incarné, donc présent, par la lettre.
— B. Melançon : la lettre et le courrier électronique sont
asynchrones, il n’y a pas de présence simultanée.
— D. Glattauer : le paradoxe se déplace ; la présence de l’autre
est récréée non pas par le temps consacré à la correspondance
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Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
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ou par la matérialité du courrier, mais par la quasi instantanéité des messages.
C. Un art de vivre
— C. Wajsbrot : l’échange épistolaire implique de prendre du
temps pour l’autre ; sans être nécessairement visibles, des temps
de silence et de réflexion contaminent toute correspondance,
ce qui n’est pas possible dans la conversation courante.
— B. Melançon : le courrier électronique vise au contraire
l’immédiateté, la vitesse et le gain de temps.
— D. Glattauer : dans le cadre de l’échange numérique, on
peut décider de ne pas répondre immédiatement à son interlocuteur, d’accorder du temps à l’autre, ou au contraire de viser
l’instantanéité ; c’est un choix.
II. Temps et moment de l’échange
A. Envoyer et recevoir
— C. Wajsbrot : les gestes rituels qui accompagnent l’envoi
d’une lettre (enveloppe, timbre, poste…) nécessitent du temps.
De même, la réception d’une missive implique un temps
d’attente.
— Les Liaisons dangereuses : la réception de la lettre s’accompagne d’une lecture inscrite dans la durée ; la marquise semble
prendre son temps pour lire la lettre (voire la relire ?).
— B. Melançon : du fait de son instantanéité, le courrier
électronique ne présente pas le même rapport au temps que
l’échange traditionnel.
— D. Glattauer : le courrier électronique est quasi instantané ; d’ordre technique, la réception du message n’est pas
différée (simplement, l’internaute n’est jamais assuré que son
correspondant lise le message sur-le-champ).
B. Écrire et réfléchir
— C. Wajsbrot : l’épistolaire est fait du temps de la réflexion
et de l’écriture.
— B. Melançon : contrairement au courrier électronique, la
lettre facilite la mise en scène de soi et la réflexion, en raison
du temps généralement dévolu à son écriture.
— D. Glattauer : le courrier électronique peut également laisser
aux internautes le temps de la réflexion et de l’introspection
(voir la longueur et la teneur du propos de Leo).
Fiche pédagogique
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— Les Liaisons dangereuses : la lettre semble longue et provoque la réflexion.
C. Attendre
— C. Wajsbrot : l’attente d’une lettre de réponse crée un
espace temporel particulier, hors de notre quotidien habituel.
— B. Melançon : le courrier électronique se rapproche de
l’immédiateté absolue et n’entraîne pas de temps d’attente.
— D. Glattauer : thèse opposée à celle de Melançon ; la correspondance par mails engendre une relation de plaisir et de
dépendance (visible à travers l’exemple de Leo et Emmi) ; le
désir de lire un nouvel e-mail tient aussi à l’attente.
■ Rédaction d’une introduction et d’une conclusion
On invite les étudiants à rédiger l’introduction ou la conclusion de la synthèse de documents, à partir de la méthode
rappelée dans le dossier de l’anthologie (p. 181). On pourra
lire à haute voix quelques travaux afin de les comparer. Au
terme de cette séance, toutes les étapes de la synthèse de documents auront été revues.
Séance no 8
Objectifs → Analyser des schémas et des graphiques.
→ S’interroger sur la définition de la communication
numérique et sur son développement.
→ Exposer des connaissances autour d’un thème problématisé.
Supports → Dossier : « Les révolutions de la communication (le
thème en schémas) », p. 166-172.
→ Dossier : « Sujets d’exposés », p. 179.
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Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
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■ Analyse d’un groupement de documents :
les révolutions de la communication
On divise la classe en deux, chaque groupe travaillant sur
un schéma et un graphique présents dans le dossier. Tous
suivront la même consigne : analysez et interprétez ces documents. On propose ensuite un bilan oral.
On rappellera préalablement qu’analyser des documents
implique d’en identifier les sources, de préciser leur nature
(schéma, courbe, carte, tableau, diagramme en bâtons ou circulaire, histogramme…), de repérer les faits et les données
qu’ils contiennent et de formuler une conclusion synthétique.
Si l’on étudie par exemple la carte de localisation des serveurs hôtes (p. 170), on observe une disparité de l’accès au
numérique ; l’Amérique du Nord, l’Europe et le Japon sont
les pays les mieux desservis ; certaines nations développent
leur réseau (Amérique du Sud, Russie, Chine, Australie) alors
que d’autres au contraire sont totalement exclues du monde
de la Toile, comme l’Afrique centrale. Même si cet essor de
la technologie est à rapprocher du nombre d’habitants, on
peut voir là une disparité de plus dans le clivage Nord/Sud
(qui s’ajoute aux inégalités de richesses et aux disparités des
situations politiques). On remarque que les pays qui ont mis
à profit les réseaux sociaux lors de conflits politiques n’étaient
pas nécessairement les plus connectés : la volonté d’un État
peut infléchir le développement des réseaux de communication. Enfin, cette carte montre la manière dont le numérique
peut relier entre eux des internautes et tisser des liens sociaux
à travers le monde alors que d’autres individus sont complètement exclus de ce mode de communication, accentuant là
encore les disparités d’échanges (politiques et économiques)
entre États.
■ Rédaction d’un paragraphe argumenté
On proposera aux étudiants de rédiger un paragraphe argumenté à partir de l’analyse d’un des documents. Une lecture
Fiche pédagogique
31
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à haute voix de quelques paragraphes permettra de confronter
les travaux et, si besoin est, de les ajuster.
■ Exposés des étudiants
3 Naissance et mutations de l’Internet : de l’Arpanet au Web
2.0
3 Les nouvelles pratiques du livre (écriture et lecture) à l’ère
du numérique (roman participatif, e-book, roman par mails,
blogs…)
3 Les nouvelles technologies dans le cadre professionnel et leurs
conséquences
3 Le développement du monde virtuel (Second Life, jeux en
réseau, coachs virtuels, gym en ligne…)
3 Les échanges numériques et la formation (scolaire, étudiante,
continue…)
Séance no 9 : évaluation n° 2
Objectif → Analyser un groupement de documents autour du
thème : « l’échange numérique et la virtualité ».
Supports → P. Breton, « Internet : une fausse révolution ? », p. 8992.
→ P. Lardellier, Le Cœur Net : célibat et amours sur le
Web, p. 97-98.
→ I. Asimov, Face aux feux du soleil, p. 92-96.
→ Image du film Vous avez un message, p. 4 du cahier
photos.
32
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
Pour certains,
la communication
nécessite un
intermédiaire
physique, une
médiation.
II/B. Le numérique : Internet permet ainsi
une réponse sociale. une communication
sans médiation donc
sans entrave, plus
claire et plus efficace.
Internet cumule deux
révolutions, celle de
l’écriture (entre l’écrit
et l’oral) et celle de
la communication
(échange sans
présence réelle).
I/B. Pour une
Pour d’autres,
relation désincarnée. la communication
ne peut prendre toute
son ampleur que dans
un contexte
désincarné.
I/A. Pour une
relation incarnée.
II. Le numérique : II/A. Le numérique :
une relation
une réponse
virtuelle
technologique.
I. Deux
conceptions
de la relation
Internet nous offre la
possibilité de séduire
en contrôlant la
relation amoureuse.
Selon le référentiel
de Baley, habitué à
un monde où les gens
évoluent habillés,
la nudité (quand bien
même elle serait
virtuelle) constitue
une entrave
à la bonne marche
de l’échange.
Les personnages
vont au-delà de
leurs différents sur
Internet alors que
dans la réalité ils
n’y parviennent
pas.
Le courrier
électronique
permet d’engager
une relation
virtuelle
qui n’implique pas
nécessairement
une rencontre.
Contraste avec
la représentation
idéalisée de leur
amour sur l’espace
virtuel (écran au
premier plan).
Pour la jeune femme,
le corps n’a plus
d’importance puisque
c’est un corps virtuel,
perçu par
stéréovision.
La télétransmission
est l’exemple type
d’une relation
virtuelle, sans
présence réelle.
Incompatibilité
d’humeur des
personnages dans
la réalité
(arrière-plan).
Pour l’inspecteur
Baley, le corps a
une importance car
il marque la présence
d’autrui.
La relation de
séduction
s’accompagne d’une
médiation sociale
et culturelle
problématique.
C’est Internet qui
permet aujourd’hui
de nouer une relation
virtuelle, faite
de distance et
de proximité.
Vous avez
un message
Isaac Asimov
Pascal Lardellier
Une relation numérique est-elle virtuelle ou réelle ?
Philippe Breton
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 33 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
■ Pistes pour le corrigé de la synthèse
Fiche pédagogique
33
III. Le numérique,
une relation réelle ?
34
III/B. Le numérique :
une relation
insuffisante ?
III/A. Le numérique :
une relation
imaginaire ?
La relation virtuelle
permet d’imaginer
l’autre différemment
de ce qu’il est dans
la réalité et de
se créer son propre
avatar.
L’affiche crée un
horizon d’attente :
l’histoire d’amour
entre les personnages
a-t-elle un avenir
hors de l’écran ?
Une relation virtuelle
réussie peut-elle
également être
heureuse dans
la réalité ?
Si l’inspecteur
comprend le
raisonnement de
son interlocutrice,
la nudité de cette
dernière le perturbe
tout de même ;
confusion entre
le virtuel et le réel.
L’illusion peut sembler
plus véridique que
la réalité, mais elle
demeure décevante.
La séduction sur
Internet suscite
le désir de parler
en face à face à
son interlocuteur.
La virtualité pourrait
donc ouvrir sur
l’espace du réel.
Vous avez
un message
La virtualité n’est pas
la réalité, c’est une
image : on ne peut
toucher ni sentir
son correspondant.
La relation virtuelle
est donc fondée sur
l’illusion.
Isaac Asimov
La relation virtuelle
se nourrit
de l’imaginaire
et du fantasme.
Pascal Lardellier
Une relation numérique est-elle virtuelle ou réelle ?
La présence corporelle
ne signifie pas
nécessairement
entrave à la
communication,
mais au contraire
mémorisation
de l’échange et
renforcement
de la personnalité.
Philippe Breton
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 34 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 35 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
Séance no 10 Objectifs → Analyser un texte littéraire.
→ Confronter un texte argumentatif et un dessin de
presse.
→ S’entraîner à l’écriture personnelle : construire un
plan logique et utiliser des références culturelles.
Supports → Molière, Le Misanthrope, p. 102-105.
→ Pourquoi je n’aime pas Facebook, p. 8 du cahier
photos.
→ H. Guillaud, « Comprendre Facebook : le rôle social du
bavardage », p. 111-115.
→ Dossier : « Vers l’écriture personnelle (fiche méthode
et entraînement) », p. 183-185.
■ Analyse d’un texte littéraire
On demande aux étudiants de travailler en binômes sur
l’extrait du Misanthrope de Molière (p. 102-105) et d’expliquer
en quoi ce dialogue théâtral entre deux caractères différents
délivre au lecteur une leçon à la fois sociale et morale sur
l’hypocrisie. Oralement, en guise de correction, on insiste sur
les points suivants :
— Alceste est un personnage emporté, colérique. Donneur
de leçons, il méprise les défauts des hommes et incarne le
misanthrope, celui qui n’aime pas l’humain. Le refus de nouer
des relations sociales est perceptible à travers l’usage des
hyperboles, des intensifs, du lexique péjoratif et des négations
employées. Alceste est également comique, voire ridicule : il
jure, s’emporte et provoque Philinte, comme le suggèrent les
interjections et les métaphores.
— Au contraire, Philinte est plus modéré, calme, poli, courtois et conciliant, bien qu’il se révèle finalement plus pessimiste
qu’Alceste. Il pense que son ami ne peut corriger l’humanité
Fiche pédagogique
35
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 36 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
à lui seul. Omniprésent, le champ lexical de l’affection caractérise ce personnage qui incarne l’amitié, comme son nom
l’indique (Philinte est issu du grec philein, « aimer »). L’argumentation soignée du personnage, tout en nuances et généralités,
et les exemples qui l’appuient, confirment l’usage raisonnable
que Philinte fait de la parole : il est le type accompli de l’honnête homme.
— C’est le problème de l’hypocrisie qui est soulevé : sous
Louis XIV, tout est codé (le langage comme les rapports
sociaux) et c’est le paraître qui importe. L’hypocrisie devient
un jeu social qui corrompt la société : il faut se montrer sous
son meilleur jour, être accepté et aimé par le plus grand
nombre. Au nom de l’honneur, Alceste refuse de se prêter à
cette comédie. Le champ lexical de la fausseté, associé à celui
et la haute société, ainsi que la virulence d’Alceste, servent à
défendre cette thèse.
— Cette critique sociale peut être étendue à tous les
échanges entre les hommes et devient ainsi un problème
moral. Les rapports doivent-ils toujours contenir une dose de
retenue et de respect, au risque de contraindre les échanges ?
Une franchise absolue est-elle possible dans l’échange ? Tout
le monde ne porte-t-il pas un masque ? Alceste et Philinte se
parlent en amis, avec sincérité, mais celle-ci n’est-elle pas à
même de dissoudre les liens qui les unissent ? L’idéalisme
d’Alceste semble irréalisable et la pondération de Philinte parfois préférable…
— D’autres auteurs du XVIIe siècle, comme La Fontaine, Boileau et Mme de La Fayette, ont abordé le problème de la sincérité dans l’échange. Au XXe siècle, des philosophes, comme
Sartre, s’y intéressent également. Ainsi, la critique de l’hypocrisie semble récurrente au fil des siècles et d’autant plus forte
aujourd’hui que l’apparence et l’image de soi tendent à devenir une véritable obsession.
36
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 37 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
■ Confrontation du texte d’Hubert Guillaud
et du dessin d’Obion
Après la lecture du texte d’Hubert Guillaud, on s’assure
que les étudiants ont bien compris le propos de l’auteur : Facebook favorise certes la circulation de propos apparemment
insignifiants, mais ceux-ci remplissent des fonctions essentielles
(sociales, psychologiques et phatiques). En revanche, on peut
imputer à Facebook la responsabilité d’une homogénéité des
groupes relationnels (il ne ferait que rendre plus visibles les
communautarismes qui traversent la société).
On confrontera ce texte au dessin d’Obion qui, de
manière caustique et humoristique, prend le parti inverse
d’Hubert Guillaud : selon l’artiste, Facebook n’est qu’un vain
affichage de superficialités, qui témoigne avant tout de l’ego
des hommes et de leurs travers peu glorieux (égoïsme, autosatisfaction).
■ Entraînement à l’écriture personnelle
En guise de support pour cet entraînement à l’écriture personnelle, on prend appui sur le dossier de l’anthologie qui
propose une série de citations pouvant donner lieu à des productions argumentées, écrites ou orales (voir p. 183).
On demande aux étudiants d’élaborer un plan détaillé à
partir d’un des sujets proposés. Ce plan comportera : une
reformulation du problème soulevé par le sujet ; l’annonce de
la logique du plan adopté (analytique, dialectique, thématique…), les arguments principaux (quatre à six) illustrés par
deux références culturelles précises.
Une lecture à l’oral des plans permettra aux étudiants de
confronter leurs travaux et, le cas échéant, à l’enseignant de
reprendre des points méthodologiques ou notionnels.
Fiche pédagogique
37
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 38 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
Séance no 11
Objectifs →
→
→
→
Confronter deux textes argumentatifs.
Analyser une image.
Rédiger un paragraphe argumenté.
Envisager le numérique comme une nouvelle forme
d’espace démocratique.
Supports → D. Abiker, « Le Net, ce Far West de la parité… », p. 119122.
→ L. Provost, « Les martyrs de Twitter », p. 135-138.
→ Enfin une révolution cool, p. 1 du cahier photos.
→ Dossier, « Lecture de l’image », p. 186.
■ Confronter deux textes argumentatifs
Après avoir fait lire aux étudiants les articles de L. Provost
et D. Abiker à haute voix, on discute avec eux de leur sens,
afin d’éclaircir tout point qui pourrait être mal compris.
Puis on leur demande en quoi le numérique peut être perçu
comme une nouvelle forme d’espace démocratique selon les
auteurs. Ils devront réfléchir aux problématiques que cette
thèse implique.
Éléments de correction
— Article de David Abiker : on vérifiera que les étudiants
ont bien compris la thèse de l’auteur, qui défend l’idée d’une
différence de traitement de l’égalité hommes/femmes dans la
société et sur Internet. Dans la société, elle fait l’objet de revendications régulières qui ne sont pas suivies d’effet ; sur la
Toile, on observe la naissance d’une parité dans la communication. Celle-ci s’explique essentiellement par l’anonymat de
la parole, la désexualisation de l’échange, la plus forte présence des femmes sur les réseaux sociaux et la liberté de parole
dont bénéficient les minorités sur ce support.
— Article de Lauren Provost : à première vue, le numérique
semble propice à l’accroissement des libertés, permettant notamment l’expression d’une contestation politique dans un État au
38
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 39 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
régime autoritaire : Internet offre ainsi la possibilité de contourner la censure de la liberté d’expression. Toutefois, les peines
qui sanctionnent ces tentatives démontrent que cet espace de
liberté est factice : bien que dématérialisée, la parole sur Internet
demeure visible, surveillée et encadrée par les autorités.
■ Lecture de l’image : Enfin une révolution cool
Éléments de correction
Les élèves devront avoir repéré les éléments suivants :
— Le détournement de la faucille et du marteau (représentant l’alliance des classes paysanne et ouvrière), symboles figurant sur le drapeau de l’ex-URSS. Le marteau est ici remplacé
par une souris.
— L’union de la faucille et de la souris est censée symboliser
les nouvelles forces vives de la révolution actuelle, le monde
paysan et le monde des internautes. Il s’agit à l’évidence d’une
association plus graphique que réelle, principalement destinée
à attirer l’œil et à jouer sur les codes.
— Les couleurs et la typographie font référence à une esthétique révolutionnaire : le rouge est la couleur de la révolution
communiste et, associé au noir et au jaune, il rappelle les
couleurs de la République démocratique allemande, état communiste européen créé en 1949, inféodé à l’URSS ; la typographie très géométrique et épurée (comme les lignes qui
l’encadrent) souligne la rigueur de l’idéal révolutionnaire.
— Comme les révolutions qui se sont succédé au cours de
l’histoire, la révolution numérique est portée par un idéal,
proche de l’idéal marxiste : elle vise à fonder une humanité
fraternelle et un monde de partage. Mais, à l’inverse des révoltes
qui se sont achevées dans le sang, elle connote l’idée d’une
mutation pacifique, comme le souligne le texte de l’image.
— Cette révolution se réalise grâce à Internet et aux réseaux
sociaux, qui développent une démocratie participative, sans
hiérarchie et sans idéologie, visant à libérer les savoirs et à
les rendre accessibles à tous. Ce sont les hackers ou « hacktivistes », militants d’un Internet libre, qui sont à l’avant-garde
de la révolution numérique.
Fiche pédagogique
39
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 40 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
■ Rédaction d’un paragraphe argumenté
Sujet d’écriture personnelle
En quoi le numérique propose-t-il une nouvelle forme d’espace
démocratique ? Vous répondrez à cette question dans un paragraphe argumenté, en faisant appel aux documents étudiés en
classe et à votre culture personnelle.
Éléments de correction
Le numérique semble à première vue être un espace démocratique plus égalitaire et libertaire que notre environnement
quotidien car il est plus aisé pour nous d’y prendre la parole.
L’espace virtuel abolit les différences sociales et les marqueurs
de l’identité sexuelle et religieuse ; il offre une voie nouvelle à
la contestation. Il défend également les valeurs de fraternité et
d’empathie. Toutefois, ces idéaux peuvent être remis en cause
puisque l’implication numérique n’est pas toujours suivie d’un
engagement réel – elle est ainsi restreinte à son statut virtuel –
ou se trouve contrôlée par des groupes de pouvoirs qui peuvent
vérifier et sanctionner la teneur des propos échangés, remettant
ainsi en cause la soi-disant liberté offerte par Internet.
Séance no 12
Objectifs → S’entraîner à la synthèse de documents.
→ Questionner la légitimité de la parole sur Internet.
Supports → O. Bomsel, « C’est la première fois depuis cinq mille ans
qu’on invente une nouvelle écriture », p. 144-146.
→ D. Cardon, « Vertus démocratiques de l’Internet »,
p. 150-153.
→ Y. Eudes, « Un blogueur peut en cacher un autre »,
p. 146-150.
→ Dessin de MalinGrëy, p. 141.
40
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 41 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
■ Déroulement de la séance
On demande aux étudiants de lire et d’observer silencieusement les documents servant de supports à la séance, d’en
tirer les idées fortes et de bâtir ensuite un tableau de confrontation, que l’on complétera progressivement avec une ébauche
de plan.
On reprendra les réponses des étudiants en les enrichissant et en les rectifiant. On veillera à les sensibiliser à la
règle suivante : la logique du plan doit découler des arguments, et non l’inverse. On les invitera par ailleurs à soigner
tant l’exposé des thèses principales que l’enchaînement des
idées secondaires. On profitera de ces rappels méthodologiques pour répondre aux éventuelles questions avant l’examen final.
■ Proposition d’un tableau de confrontation finalisé
Olivier Bomsel
Yves Eudes
I/A.
Tout le monde
peut produire
de l’information
et y accéder
sur Internet.
Dominique Cardon
Le codage
numérique permet
une circulation
infinie de
l’information.
Fait divers :
arrestation de
la blogueuse
Amina pour des
raisons politiques ;
les internautes
puis les médias
traditionnels se
mobilisent. Effet
boule de neige.
Flux
d’informations
sur Wikipédia,
amoncellement
de
connaissances.
MalinGrëy
I/B.
Contrairement
à l’espace
traditionnel dévolu
à l’échange,
sur Internet, des
énoncés peuvent
être produits et
visibles par tous
sans avoir au
préalable été
contrôlés et
sélectionnés.
Sur Internet,
les informations
sont publiées
alors qu’elles
ne répondent pas
aux règles
de l’information
publique.
Publication
d’une information :
arrestation de
la jeune femme ;
l’information n’est
pas vérifiée au
préalable.
Wikipédia :
encyclopédie
participative
où chacun peut
publier ou
enrichir
du contenu.
Fiche pédagogique
41
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 42 Mardi, 24. juillet 2012 7:31 19
Dominique Cardon
II/A.
II/B.
L’énoncé sur
Internet acquiert
une valeur qui
ne résulte plus
d’un processus
de sélection mais
qui est fonction
de sa notoriété
sur la Toile, donc
du jugement
de l’internaute.
II/C.
Cette nouvelle
légitimité
populaire est
faussée par la
présence sur
Internet de
groupes
d’influence
qui ordonnent
la visibilité de
l’information et
l’orientent donc
de manière
subjective.
Cependant, ces
mêmes groupes
occupent les lieux
traditionnels de
la communication,
ce qui tend à
minimiser les
différences entre
espace réel et
espace virtuel.
42
Olivier Bomsel
Yves Eudes
Le codage
numérique dissout
l’identité du
locuteur
traditionnel,
ce qui induit
des conséquences
négatives
(contrefaçon,
usurpation,
spams).
Usurpation
d’identité : la photo
de la blogueuse
Amina est celle
d’une autre
personne, Amina
n’existe pas, tout
comme la
journaliste qui a
donné la nouvelle
de son arrestation ;
ces deux personnes
sont des hommes
qui se sont amusés
à duper l’opinion
publique.
De fausses
informations
sont publiées
sur Wikipédia.
MalinGrëy
C’est
la reconnaissance
de l’espace
traditionnel qui
assure la légitimité
de l’information
numérique.
Doutes de certains
internautes sur
la véracité des
aventures d’Amina,
enquêtes et
révélation de
la vérité.
Les récepteurs
de l’information
– des élèves –
ne vérifient
pas sa véracité,
la tiennent pour
vraie et en
paient le prix
– un 0 à une
évaluation.
Contamination des
médias
traditionnels par
l’information
numérique, avec
une zone d’ombre
sur les sources :
dans le cas présent,
publication d’un
article dont les
informations ont
été tirées d’un
simple mail, et non
d’une rencontre.
La source
d’information
principale
devient Internet,
au détriment
des médias
traditionnels.
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 43 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
■ Élément de correction :
plan de la synthèse de documents
Problématique : quelle est la valeur de l’information sur
Internet ?
I. Une perte de contrôle
A. Une information incontrôlable
B. Une information incontrôlée
II. Une valeur problématique
A. Une information faussée
B. Une nouvelle légitimité
C. Prépondérance ou redondance ?
Séance no 13
Objectifs → À travers la confrontation d’images, faire un bilan
des problématiques soulevées par le thème.
→ Exposer des connaissances autour d’un thème problématisé.
Supports → Cahier photos.
→ Dossier : « Sujets d’exposés », p. 179.
■ Compte-rendu du dossier iconographique
Les documents réunis dans le cahier photos couleurs mettent
en jeu les problématiques du thème « Paroles, échanges, conversations et révolution numérique ».
On demande aux étudiants de rédiger, à l’écrit, un court
compte-rendu de quatre documents iconographiques du
cahier photos en précisant les thématiques qu’ils abordent,
Fiche pédagogique
43
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 44 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
les problématiques qu’ils soulèvent et parfois les interprétations qu’ils induisent.
On fait ensuite lire à haute voix par les étudiants deux à trois
comptes-rendus d’images, selon le temps disponible, afin de pouvoir les confronter et en discuter.
■ Exposés des étudiants
3 L’amitié numérique et le phénomène Facebook (The Social Network)
3 De la séduction à la rupture grâce aux nouveaux moyens de
communication
3 Le rôle des réseaux sociaux lors du Printemps arabe
3 La politique et le numérique
3 L’information numérique (les grands sites, les critiques et les
problématiques)
Séance no 14 : évaluation n° 3 (durée 4 heures)
Objectifs → Restituer des connaissances et exploiter des documents.
→ Clore la réflexion sur le numérique.
→ S’entraîner à l’épreuve de français du BTS.
Supports → P. Mercklé, « Sociologie des réseaux sociaux », p. 105108.
→ F. Granjon, « Le Web fait-il les révolutions ? » p. 125129.
→ No one is innocent, « Revolution.com », p. 177-178.
→ Femme iranienne, p. 2 du cahier photos.
→ Dossier, « Entraînement : sujets d’écriture personnelle »,
p. 183-185.
44
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 45 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
■ Proposition d’un plan détaillé
de synthèse de documents
Sujet : Le numérique transforme-t-il la citoyenneté ?
I. Le numérique au cœur de la citoyenneté
(analyse du phénomène)
A. Le numérique : une réponse à un besoin démocratique
— P. Mercklé : Internet est une conséquence de la poussée
démocratique, il a été pensé pour correspondre à une prise
de parole libertaire et égalitaire.
— F. Granjon : les réseaux sociaux se construisent en opposition à l’espace public traditionnel, en proposant d’autres
formes d’expression.
— Femme iranienne : utilisation massive du numérique lors
des manifestations en Iran qui révèle un besoin de liberté et
de contestation.
— No one is innocent : Internet répond à un désir de révolution, de changement.
B. Le numérique : un outil de démocratie politique
— P. Mercklé : Internet soutient une nouvelle forme de démocratie politique, fondée sur un accès aisé et égalitaire à la parole.
— F. Granjon : dans les pays où la liberté d’expression
n’existe pas, Internet offre une voie de contournement de la
censure.
— No one is innocent : Internet renforce les échanges.
— Femme iranienne : le personnage s’insurge contre les résultats de l’élection en Iran. Cette révolte se fait au nom de la
liberté, comme le suggère l’ombre de la statue de la Liberté.
C. Le numérique : un outil de l’action citoyenne
— P. Mercklé : Internet est aujourd’hui un outil majeur du
débat politique et une arme militante.
— F. Granjon : par sa capacité à créer l’échange et à organiser la mobilisation, Internet peut jouer un rôle majeur dans
les contestations politiques actuelles.
— No one is innocent : Internet est une voie ouverte à la
contestation et la révolte, comme l’indique le titre de la chanson (« Revolution.com »).
Fiche pédagogique
45
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 46 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
— Femme iranienne : rôle du numérique symbolisé par le
téléphone, l’ordinateur et la retransmission de l’image d’une
jeune femme en train de manifester.
II. Les problématiques de la citoyenneté numérique
(conséquences du phénomène)
A. Conséquences positives : le citoyen numérique
— P. Mercklé : Internet donne le pouvoir au peuple, il est
en cela foncièrement démocratique.
— F. Granjon : l’espace démocratique joue le rôle d’un catalyseur de l’action collective.
— Femme iranienne : chacun devient acteur de la révolution
et celle-ci est conservée indéfiniment et intacte par la « mémoire
numérique ».
B. Conséquences négatives : le citoyen virtuel
— P. Mercklé : Internet semble parfois noyer le débat public
dans un flot de jugements personnels remplaçant les réflexions
réelles.
— No one is innocent : Internet a fait disparaître l’engagement
réel.
C. Bilan : un changement limité
— P. Mercklé : Internet élargit la scène du discours politique
mais ne propose plus de débat.
— F. Granjon : le numérique n’a pas révolutionné l’action
citoyenne car celle-ci dépend avant tout de facteurs non virtuels mais bien réels (contexte, connaissances…).
— No one is innocent : l’engagement numérique s’est substitué à l’engagement réel sur la scène politique.
■ Remarques pour l’écriture personnelle
Sujet : La citoyenneté passe-t-elle aujourd’hui par les nouveaux
moyens de communication ?
Éléments de correction
La difficulté réside dans l’acception du terme « citoyenneté ».
Le but de cette épreuve n’étant pas de valider une formation
en éducation civique, on pourra accepter différents sens pour
46
Paroles, échanges, conversations et révolution numérique
187650VNM_ANTHOLOGIE_fm9.fm Page 47 Mardi, 24. juillet 2012 7:26 19
ce dernier, sous réserve que l’étudiant ait entamé une démarche
réflexive étayée par des arguments illustrés d’exemples : si, par
« citoyenneté », on entend, comme l’étymologie nous y invite,
les droits et devoirs d’un membre d’une cité (un État) nourrissant un projet commun avec les autres membres de cette cité,
c’est-à-dire une participation politique, une liberté d’expression
et le respect d’une forme d’égalité entre concitoyens, tout
comme un ensemble de droits et de devoirs sociaux, alors on
pourra attendre de l’étudiant qu’il ait perçu :
— que la citoyenneté passe bien aujourd’hui par le numérique (ce dernier influe sur nos relations et modes d’échange,
rend possibles une certaine liberté et une égalité dans l’expression, favorise la fraternité, joue un rôle prépondérant dans
l’organisation et l’action politiques…) ;
— que la citoyenneté existe toutefois également en dehors
de ces nouveaux moyens de communication et passe par des
modes d’échange « traditionnels » (le vote n’est pas encore numérique, les débats et échanges prennent encore majoritairement
la forme de conversations privées, de meetings, campagnes,
rencontres, universités d’été, etc., les manifestations et revendications qui s’expriment dans la rue prennent de l’ampleur
et semblent disposer d’un poids politique plus fort qu’Internet…) ;
— que la citoyenneté numérique fait débat et a ses limites :
l’engagement numérique est-il virtuel ou réel ? La révolution
numérique est trop récente pour qu’on puisse en constater
précisément les effets mais on peut déjà relever les problèmes
que présuppose une citoyenneté spécifique au numérique (teneur
des propos échangés, risque de la fusion entre privé et public,
besoin d’un contexte réel qui puisse déclencher et guider l’action
numérique, etc.).
Élise CHEDEVILLE,
agrégée de lettres modernes,
professeure de culture générale et expression
en classe de BTS, lycée Voltaire, Orléans.
Notre anthologie consacrée au second
thème au programme des BTS - 2013
LE SPORT, MIROIR DE NOTRE SOCIÉTÉ ?
Un volume largement
plébiscité par les enseignants
en 2011-2012 avec :
■
des supports textuels variés
en lien avec les indications
bibliographiques du B.O. et
regroupés autour des grandes
problématiques du sujet
(littérature, essais, articles
de presse, chansons) ;
■
une riche iconographie :
photos, affiches, peintures,
bande dessinée, publicité
et dessins de presse ;
■
une préparation à l’épreuve
d’examen.
160 p.
4,70 €
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téléchargeable gratuitement sur :
➘ www.enseignants-flammarion.fr
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