diplôme d`état

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GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 00⊕f12141Page1 p. 1 folio : 1 --- 22/5/013 --- 10H47
DIPLÔME
D’ÉTAT
Aide médicopsychologique
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 01⊕f12141⊕Page2 p. 1 folio : 2 --- 6/5/013 --- 8H37
« Le photocopillage, c’est l’usage abusif et collectif de la
photocopie sans autorisation des auteurs et des éditeurs.
Largement répandu dans les établissements d’enseignement,
le photocopillage menace l’avenir du livre, car il met en
danger son équilibre économique. Il prive les auteurs d’une
juste rémunération.
En dehors de l’usage privé du copiste, toute reproduction
totale ou partielle de cet ouvrage est interdite. »
ISBN 978-2-216-12141-0
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part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et, d’autre part, les analyses et courtes citations
justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1er juillet 1992 - art. 40 et 41 et Code pénal - art. 425).
É
© Éditions Foucher – 11, rue Paul Bert, 92240 Malakoff – 2013
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 03⊕f12141⊕som p. 1 folio : 5 --- 6/5/013 --- 15H37
Les auteurs .........................................................
3
Partie 1
Connaissance de la personne
Fiche 1. Anatomie et physiologie du corps
humain ..............................................................
Fiche 2. Psychologie du développement, aspects
généraux ...........................................................
Fiche 3. De la procréation à la naissance ........
Fiche 4. L’enfance...............................................
Fiche 5. L’adolescence .......................................
Fiche 6. L’âge adulte ..........................................
Fiche 7. La sénescence ......................................
Fiche 8. Le normal et Le pathologique .............
Fiche 9. Les maladies mentales........................
Fiche 10. Les pathologies du vieillissement .....
Fiche 11. Les maladies neurologiques..............
Fiche 12. Les conduites addictives ....................
Fiche 13. Les pathologies du développement...
Fiche 14. Handicap : étiologie, déficiences, limitations et restrictions.......................................
Fiche 15. Maladie/handicap : des conséquences
psychologiques à risques et des répercussions socioprofessionnelles.............................
Fiche 16. Adaptation sociale et psychologique .
Fiche 17. Représentations sociales du vieillissement et du handicap ....................................
9
23
24
28
32
35
40
45
49
54
61
69
73
78
83
86
89
Fiche 24. Précautions relatives au décès d’un
résident ............................................................. 141
Fiche 25. Notions d’amélioration du cadre de
vie ...................................................................... 143
Fiche 26. Principes d’ergonomie ....................... 145
Fiche 27. La manutention des personnes......... 151
Sommaire
Sommaire
Partie 3
Animation de la vie sociale
et relationnelle
Fiche 28. Le soignant et la gestion de groupe, un
vaste programme ............................................. 159
Fiche 29. Développement, maintien et facilitation des habiletés et relations sociales des
soignés.............................................................. 169
Fiche 30. Handicap et Famille ........................... 175
Fiche 31. Vieillissement et famille .................... 177
Fiche 32. Les relations des professionnels
avec les familles : enjeux personnel et
partenariat ........................................................ 180
Fiche 33. Socialisation et citoyenneté ............... 184
Fiche 34. Les différentes dimensions de
l’accessibilité .................................................... 187
Fiche 35. Les accompagnements spécifiques
pour les personnes handicapées .................... 190
Fiche 36. Notions d’apprentissage et de
pédagogie.......................................................... 192
Fiche 37. Le projet d’activité.............................. 195
Fiche 38. Méthodologie et projet d’animation .. 196
Partie 2
Partie 4
© Éditions Foucher
Accompagnement éducatif et aide
individualisée dans les actes de la vie
quotidienne
Fiche 18. Les temps clés du quotidien comme
support à la relation d’aide et/ou à la relation
éducative : modalités d’intervention ............... 93
Fiche 19. Les dimensions affectives, éducatives, sociales et culturelles des situations
d’accompagnement .......................................... 100
Fiche 20. Les besoins fondamentaux de l’être
humain et la motivation................................... 108
Fiche 21. Les soins d’hygiène, de confort et de
bien-être ........................................................... 119
Fiche 22. Le sommeil et l’endormissement ..... 133
Fiche 23. L’hygiène alimentaire......................... 136
Soutien médico-psychologique
Fiche 39. La communication verbale ................ 201
Fiche 40. La communication non-verbale......... 207
Fiche 41. L’observation ...................................... 212
Fiche 42. La relation d’aide ............................... 217
Fiche 43. Le développement et le maintien de
l’autonomie ....................................................... 221
Fiche 44. Réflexions sur le positionnement de
l’AMP................................................................. 227
Fiche 45. Repérer et prévenir les situations de
danger, de maltraitance et d’épuisement
professionnel .................................................... 230
Fiche 46. Paramètre de surveillance de la
santé ................................................................. 236
5
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 03⊕f12141⊕som p. 2 folio : 6 --- 6/5/013 --- 15H37
Sommaire
Partie 6
Participation à la mise en place
et au suivi du projet personnalisé
Communication professionnelle et vie
institutionnelle
Fiche 47. Droits des usagers : la loi du 2 janvier
2002................................................................... 243
Fiche 48. Droits des malades : la loi du 4 mars
2002................................................................... 247
Fiche 49. Droits des personnes handicapées : la
loi du 11 février 2005....................................... 251
Fiche 50. La protection des personnes
vulnérables ....................................................... 255
Fiche 51. Les maltraitances : aspects juridiques................................................................... 258
Fiche 52. Le projet personnalisé : cadre et
contexte juridique............................................. 261
Fiche 53. Le projet personnalisé : le rôle de
l’AMP................................................................. 265
Fiche 54. Éthique de la pratique professionnelle .................................................................. 268
Fiche 55. Les politiques sociales....................... 275
Fiche 56. Le contexte législatif et réglementaire
des institutions ................................................. 279
Fiche 57. Le fonctionnement des institutions
sociales ............................................................. 281
Fiche 58. Organisation du travail et droit du
travail ................................................................ 285
Fiche 59. La responsabilité civile et pénale ..... 287
Fiche 60. Le projet institutionnel....................... 290
Fiche 61. L’équipe pluriprofessionnelle, les
familles et les bénévoles................................. 292
Fiche 62. Complémentarité possible entre
famille, bénévoles et professionnels .............. 296
Fiche 63. Les instances du travail en équipe,
réunions et outils de transmission de
l’information ..................................................... 300
© Éditions Foucher
Sommaire
Partie 5
6
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 21⊕f12141Fiche18⊕22 p. 8 folio : 100 --- 2/5/013 --- 18H34
Fiche
Les dimensions affectives, éducatives,
19 sociales et culturelles des situations
d’accompagnement
1
Définition
L’accompagnement thérapeutique de l’AMP doit, ici, être défini comme
« une présence physique, psychologique et professionnelle d’un intervenant
dans une phase d’adaptation, de réadaptation ou d’intégration sociale dans
le but d’assurer le bon déroulement de cette phase » (M. Blouin,
C. Bergeron, 1997)
L’AMP est le garant d’une relation à la fois emprunte de sécurité (se sentir
à l’aise, sans sentiments d’anxiété intense) et d’aventure (J. Birouste, 2011).
Pour satisfaire à ces objectifs, l’AMP place l’aidé comme collaborateur
(partenaire) au sein d’un échange emprunt d’une profonde confiance
mutuelle, de telle sorte que le professionnel joue le protecteur pour que
l’aidé ose agir autrement. En effet, chez l’enfant, il est aisé de constater que
la curiosité et la découverte sont facilitées par l’environnement sécurisant
proposé par l’entourage (o Fiche 4). L’adulte en situation ressentira ce
même élan si le professionnel a favorisé cette confiance relationnelle.
2
Les enjeux de la relation d’aide soignant-soigné
q Les missions de l’AMP
Aider la
personne
- handicapée
- dépendante
- et ses besoins
fondamentaux
de telle façon que
cette personne pense
son propre projet.
Promouvoir
Agir
Enrichir
Soutenir
- les valeurs
humaines malgré
les défaillances
- l'autonomie et le
bien-être de la
personne
- le droit inaliénable
de la dimension
psychique d'une
personne dans son
intégrité quelles que
soient ses valeurs
ou ses attitudes.
- avec psychologie
- sur les dimensions
psychologique,
sociale et physique
de la personne aidée.
par la présence
- la confiance en soi
- le narcissisme
- le sentiment de
bien-être de la
personne par un
partage d'émotions
positives.
- le travail de
l'éducateur spécialisé
auprès de jeunes
- la fonction
éducative à partir du
maintien du lien
social, des activités
socio-éducatives
- le projet de vie de
la personne aidée
enfants, des adolescents et des adultes, mais surtout des personnes en
manque d’autonomie qui conservent cependant des besoins et des désirs. Il
s’agit d’un accompagnement spécifique d’une personne en perte de santé
(handicap, vieillissement, traumatisme) à la frontière du soin et de l’éducatif.
e La mission essentielle de l’AMP est d’apporter du bien-être : se lever, faire
sa toilette, prendre ses repas, se déplacer... autant de gestes difficiles pour
une personne privée d’autonomie, d’autant plus que d’autres personnes
100
© Éditions Foucher
e L’aide médico-psychologique intervient auprès de publics variés : des
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 21⊕f12141Fiche18⊕22 p. 9 folio : 101 --- 2/5/013 --- 18H34
Les dimensions affectives, éducatives, sociales et culturelles
des situations d’accompagnement
pallient à cette incapacité. L’aide médico-psychologique a un rôle de soutien,
toujours attentif au bien-être de la personne.
19
e En sus des soins quotidiens, l’aide médico-psychologique s’intéresse aux
activités de vie sociale et de loisirs. Il favorise le maintien de la communication verbale ou non verbale. En fonction du handicap, de la personnalité
et d’un ensemble de facteurs subjectifs (motivation, goût...), l’AMP élabore
avec le soigné les activités culturelles, sportives ou créatives. L’objectif est
double : développer des capacités motrices et sortir une personne de son
isolement.
La figure permet de mettre en lien à la fois les temps de la prise en charge
et les dimensions du métier de l’AMP. La pierre angulaire est la notion de
projet individuel. Il constitue les objectifs de l’AMP : que souhaite la personne
pour son devenir ? Comment, en tant qu’AMP, je participe à la réalisation de
ces objectifs (raisonnables, réalistes, selon divers facteurs de contraintes
sociétales, institutionnelles ou liées aux capacités de la personne) ?
Poursuite ou arrêt de
la prise en charge
Établissement de la
relation et des projets
Soin
Aide à
l'autonomie
Activité
éducative
Lien
social
Évaluation de la
pertinence des
techniques de ''soin''
et des objectifs de
projet de la personne
Fiche
Exemple
Comprendre les besoins d’une personne incapable de les exprimer, mais sans jamais
penser à sa place ce qui serait bon pour elle.
Accompagnement
quotidien
Cycle de la prise en charge de l’AMP et les 4 dimensions fondamentales de sa fonction
© Éditions Foucher
e Les compétences de l’AMP sont donc multiples. Une telle démarche
thérapeutique nécessite :
– une écoute attentive du patient ;
– de solides qualités humaines pour soutenir des personnes parfois en
grande souffrance psychologique ;
– de l’enthousiasme, de l’empathie, de la générosité, du partage ;
– une forme physique importante puisqu’au cours des soins quotidiens, l’aide
médico-psychologique est amené à soutenir ou à porter ses patients.
101
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Accompagnement éducatif et aide individualisée dans les actes de la vie quotidienne
19
3
Généralités – l’éthique professionnelle ou simplement
humaine
Donner
- pourquoi je fais cela?
- expliquer l'acte technique
Fiche
du sens
É thique
question
morale
- qui décide ?
- qui dit : c'est pour son bien ?
- soins médicaux
ubjectif :
- soins sociaux
qualité de vie,
- soins psychologiques
bien-être
- soins environnementaux
S
I
dentité
de malade
R espect
- pathologie
- dépendance
- handicap...
- de son identité
- de son territoire
- de son intimité
La relation éthique du soin – modèle DÉSIR
Accompagner une personne malade ou en situation de handicap, c’est avant
tout être confronté à l’être humain. Sa vie quotidienne est perturbée, son
identité sociale, sa place ou son rôle tant professionnel que familial sont
remis en cause.
e L’AMP sera donc très sensible au respect :
– de sa nouvelle situation lorsque la personne a été institutionnalisée ;
– de son intimité.
Exemple
Il existe des règles de bases incontournables qui parfois s’oublient au quotidien : frapper
avant de rentrer dans une chambre, puis attendre avant d’ouvrir, d’arrêter de converser
de choses privées avec son ou sa collègue, éviter les formes d’humour trop particulières,
telles que l’ironie, expliquer les actes ou les organisations même si cela paraît évident...
₅! Attention !
e La démarche de soin institutionnelle, de même que chaque professionnel,
doit être garante d’une éthique, c’est-à-dire de réflexions, parfois éminemment morales. Ces dernières sont souvent loin d’être universelles ou
peuvent être perçues différemment d’une culture à l’autre. L’équipe de soin
est parfois amenée à se substituer à la volonté du patient, pour appliquer ce
102
© Éditions Foucher
Le soignant doit prendre conscience que sa relation à l’intime peut être vécue par le soigné
comme une sorte de déshumanisation à travers sa nudité exposée et touchée par une personne étrangère.
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 21⊕f12141Fiche18⊕22 p. 11 folio : 103 --- 3/5/013 --- 15H50
Les dimensions affectives, éducatives, sociales et culturelles
des situations d’accompagnement
Exemple
Concernant les habitudes des toilettes : certaines personnes ne prennent pas chaque jour
des douches... Doit-on les forcer alors à prendre quotidiennement ce sacerdoce sous
prétexte d’une institutionnalisation et parce que nous considérions du point de vue de
l’hygiène qu’il est convenu de le faire quotidiennement ?
Que doit-on dire des heures de repas ?
+ Les questionnements éthiques perpétuels,
₅
19
Fiche
qui lui convient, parfois au nom de l’organisation, du règlement ou de son
propre jugement.
e Ce questionnement mène à la
prise en compte d’éléments subjectifs : chaque soin, chaque proposition thérapeutique, chaque
accompagnement devrait être
adapté de telle sorte qu’il s’agisse
d’une aide dédiée à cette personne,
telle qu’elle est. Il s’agit là de l’idéal
clinique. Cette idée caractérise l’idée, facile à exprimer mais plus difficile
à mettre en place, qu’une sensation de bien-être est intrinsèquement
personnelle et subjective. Il y a alors confrontation entre cet idéal et les
réalités quotidiennes. Les aménagements, négociations sont nécessaires
afin d’aboutir à la fin à une qualité de vie subjective satisfaisante pour la
personne soignée.
e Enfin, l’éthique professionnelle engage le sens. Celui de nos actes.
les ajustements, les remises en question,
mais aussi l’écoute des familles sont les
garants de l’éthique et d’une démarche de
qualité, en plus de l’ensemble des démarches plus « protocolaires » mais dont la
réalisation est également nécessaire.
Exemple
Y a-t-il un sens à amener cette personne à manger en collectivité alors qu’elle ne le
souhaite pas ? Du point de vue soignant, il s’agira de réaliser l’objectif d’intégration sociale,
mais il peut ne pas être partagé par la personne. Certaines diront : « mais malgré nos
explications, il ne fait pas ce qu’on lui demande »... Ont-ils d’abord, avec sincérité, écouté
ses propres doléances ?
De très nombreuses compétences, savoir-être, savoir-faire sont engagés
dans la relation soignant-soigné, qui met en jeu de multiples dimensions
(affectivité, éducation, sociabilité, culture).
4
La dimension affective
© Éditions Foucher
Les affects correspondent aux mouvements émotionnels. C’est à cet
élément que l’AMP sera principalement confronté.
+ Affectivité : ensemble des réactions psychi₅
ques de l’individu face au monde extérieur.
Affect : expression émotionnelle, éventuellement réprimée ou déplacée, des conflits
constitutifs du sujet (Larousse, 2000).
Antonio R. Damasio (1995, 1999, 2003) rapporte la preuve à travers son expérience et son
accompagnement auprès de personnes cérébro-lésées, que les émotions jouent un rôle essentiel dans
nos prises de décisions quotidiennes (parfois des plus simples, telles que choisir ce pot de pâte à tartiner
plus que ce pot de confiture !), dans notre façon de nous adapter à l’autre, notre façon de communiquer.
103
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 21⊕f12141Fiche18⊕22 p. 12 folio : 104 --- 2/5/013 --- 18H34
Accompagnement éducatif et aide individualisée dans les actes de la vie quotidienne
Les questions à se poser sont de différentes natures.
19
Fiche
RELATION
Soignant
Soigné
Résistance
Réactance
Verbale /
Non-verbale
Relation
symétrique
et/ou
complémentaire
Émotions et sentiments
Pensées du soignant et
du soigné
D’après le modèle de C. Cungi (2007)
Exemple
Dialogue symétrique :
Soignant – Cela serait intéressant que vous puissiez préparer quelque chose de temps en
temps pour le repas.
Soigné – Ah bon ? mais j’en suis incapable...
Soignant – Mais si, je suis sûr du contraire avec quelques astuces.
Soigné – J’ai déjà essayé et ça s’est soldé par des chutes...
AMP et résident argumentent sa position en réponse l’un à l’autre dans une
forme d’escalade relationnelle.
104
© Éditions Foucher
Comme dans tout métier relationnel, l’AMP devra être dans une dynamique
d’observation de trois dimensions :
– de soi-même : les personnes aidées provoquent chez le soigné des
émotions contrastées, c’est pourquoi le professionnel devra avoir une bonne
écoute de son propre mouvement, afin de s’ajuster correctement dans cette
relation d’accompagnement ;
– de son interlocuteur : il est tout aussi inévitable que l’aidant provoque ou
que sa façon d’agir induise chez l’aidé des mouvements émotionnels plus ou
moins contrastées. Il sera donc attentif aux signes non verbaux ;
– de la relation elle-même : cette observation est tout aussi fondamentale.
La relation ne devrait être que symétrique et/ou complémentaire.
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 21⊕f12141Fiche18⊕22 p. 13 folio : 105 --- 2/5/013 --- 18H34
Les dimensions affectives, éducatives, sociales et culturelles
des situations d’accompagnement
₅! Attention ! Ce dialogue peut illustrer une « fausse » motivation : être d’accord mais ne pas faire est une
forme de résistance. L’AMP sera sensible à être empathique avec cette dimension de résistance (opposition
indirecte, non ouverte) ou de réactance (opposition
+ Rappel. Il existe des émotions dites « pridirecte et ouverte : « Je ne suis pas d’accord ! »).
19
Fiche
Exemple
Dialogue complémentaire :
Soignant – Cette activité journal est importante, elle vous permettra de travailler votre
mémoire et de discuter avec d’autres personnes de thèmes intéressants, vous ne pensez
pas ?
Soigné – une activité ? Si vous pensez que c’est le mieux...
₅
Nous ne sommes pas tous égaux
face aux compétences sociales ou
affectives. En effet, il faut repérer :
maires » (P. Ekman) et universelles. On
peut au minimum en dénombrer 6 : tristesse, joie, colère, dégout, peur, surprise.
Identification
des capacités
d'interprétation
des émotions
chez autrui
Identification
des capacités
d'interprétation
de ses propres
émotions
5
Identification
des pensées
inhérentes aux
émotions et des
réponses à ces
émotions
La dimension éducative
© Éditions Foucher
Être AMP suppose des compétences de pédagogie, sans pour autant se
placer dans une dynamique d’enseignement. En effet, cette position du
professeur risque de générer une dynamique relationnelle asymétrique, or
l’efficacité thérapeutique nécessite qu’elle soit symétrique.
La dimension éducative suppose l’idée de vouloir démontrer que tel ou tel
comportement, façon de faire... peut être intéressant(e) à mettre en place
pour l’aidé, et ce pour des raisons argumentées. Ce domaine relationnel va
comprendre : un savoir théorique et un accompagnement expérientiel.
q Les techniques d’animation
Elles comprennent à la fois :
– une façon d’être de la part de l’animateur AMP : motiver, reformuler,
renforcer, encourager, dynamiser, modérer, gérer le temps, ne pas juger,
ne pas intervenir à outrance, questionner, s’enrichir et enrichir ;
105
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 21⊕f12141Fiche18⊕22 p. 14 folio : 106 --- 2/5/013 --- 18H34
Accompagnement éducatif et aide individualisée dans les actes de la vie quotidienne
Fiche
19
– des activités (artistiques, corporelles, récréatives...) auxquelles le professionnel a été formé.
e Sous une autorité et en collaboration avec l’équipe éducative, l’AMP peut
être amené à proposer des activités pour permettre une progression vers les
objectifs fixés (tels qu’améliorer la vie en collectivité de la personne par des
comportements pro-sociaux ou inciter celle-ci à prendre plus en compte ses
besoins et de façon plus autonome).
e Toute volonté de créer du changement doit s’appuyer sur des règles
fondamentales :
Avoir envie : importance
du changement
Se sentir capable :
confiance
Être prêt : priorité
D’après Miller et Rollnick (2006)
État motivationnel d’une personne face au changement
e Une fois la motivation acquise, des règles globales sont alors à respecter
pour favoriser la réussite d’un changement et la réussite de soin de type
éducatif :
– proposer des outils ou des exercices à la portée de la personne (cette
dernière ne doit pas se dire que c’est insurmontable) ;
Exemple
On ne proposera pas un exercice de mathématique très complexe à un ancien professeur
de français, bien que l’exemple soit caricatural.
– éviter les mises en échec, et renforcer positivement les attitudes de
réussite ou les efforts pour y arriver ;
– faire les exercices régulièrement, parfois même de manière soutenue pour
automatiser en mémoire et favoriser les performances ;
– verbaliser les stratégies.
Plus une personne possède des connaissances sur un type de difficultés et
sur l’univers qui s’y rapporte (par
+ Les études sur le coping (à partir du modèle
₅
exemple, le monde du handicap),
du stress de Lazarus) sont favorables à
plus cette personne témoignera de
cette idée. En effet, un type de coping appelé
capacités d’adaptations.
« coping centré sur le problème » consiste
à mettre en place de façon consciente des
e Être pédagogue, c’est savoir
stratégies de recherche d’informations
transmettre des outils et des
concernant les moyens d’action possible
savoirs pour permettre à la persur le « problème » rencontré. Les études
montrent que ce type de coping est corrélé
sonne aidée d’améliorer son coping
avec une meilleure qualité de vie
et donc sa qualité de vie.
(Aikens J.-F. et al., 1997).
106
© Éditions Foucher
q Être pédagogue
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 21⊕f12141Fiche18⊕22 p. 15 folio : 107 --- 2/5/013 --- 18H34
Les dimensions affectives, éducatives, sociales et culturelles
des situations d’accompagnement
e Il s’agit ainsi de favoriser :
6
Les dimensions socioculturelles
L’anthropologie nous apprend la complexité de l’Être humain. En effet, la
compréhension de ce qu’il est, au-delà de sa biologie, des fonctions
supérieures (raisonnement, mémoire, concentration...), de sa personnalité,
n’est permise que par la prise en compte de la dimension culturelle.
Cette dernière doit s’entendre comme l’idée qu’une personne se comprend
également à partir de la société dans laquelle elle naît, de sa lignée, de sa
relation avec le même sexe et le sexe opposé. Cela va bien au-delà des
situations de personnes issues de pays différents, mais également les
personnes issues de régions différentes, ou tout simplement de familles
différentes.
19
Fiche
– la curiosité ;
– le questionnement multiple ;
– les activités ludiques à visée d’apprentissage...
Et de ne pas hésiter à répéter l’information de différentes manières.
© Éditions Foucher
Exemple
Quelles représentations sont mobilisées par le mot « chien » chez différentes personnes ?
– vont-elles se rapporter à des races de chiens ?
– vont-elles se rapporter à des souvenirs pénibles ou positifs de leur enfance ?
– vont-elles se rapporter au caractère sacré de cet animal ?
107
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 31⊕f12141Fiche28⊕38 p. 22 folio : 180 --- 3/5/013 --- 19H38
Fiche
Les relations des professionnels
32 avec les familles : enjeux personnel
et partenariat
Les o Fiches 39 et o 40 sur la communication verbale et non verbale sont
incontournables pour saisir ce chapitre sur les relations professionnelles. De
façon non-exhaustive, deux questions paraissent fondamentales :
Comment définit-on une relation
professionnelle avec les familles ?
Comment passe-t-on
d’un « moi quotidien »
à un « moi professionnel » ?
1
Se forger une identité professionnelle
Exemple
Chaque personne a des opinions politiques ou des convictions profondes qui lui sont
propres, souvent héritées de son entourage familial. Être soignant, c’est être confronté
perpétuellement à la différence. Cette dernière est parfois exposée au long des semaines
de partage avec un patient. Il peut alors exposer au soignant son point de vue sur telle
ou telle question sensible (religion, port du voile, homosexualité, mariage pour tous....) qui
active nécessairement chez son interlocuteur ses propres opinions. Malheureusement, il
y a un risque d’exposer ses opinions en retour qui peut desservir l’objectif d’autonomisation de la personne ou d’aide.
180
© Éditions Foucher
Rappelons que les Hommes sont amenés à endosser de multiples rôles au
cours de leur vie :
– celui d’enfants, d’élèves, de copains, de cousins... ;
– celui de salariés, travailleurs, de chefs d’équipe... ;
– celui de père ou de mère ;
– celui d’époux ou d’épouse/concubin ou concubine... ;
– celui de grands-parents...
Et avant d’être un professionnel, chaque soignant est avant tout un homme
ou une femme et avec une personnalité singulière, des croyances (religieuses, politiques, spirituelles...), des valeurs, des normes, des réactions
émotionnelles et des parcours de vie très différents les uns des autres.
Chacune de ces dimensions peut prendre le pas et agir dans la relation à
l’autre, y compris entre professionnels.
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 31⊕f12141Fiche28⊕38 p. 23 folio : 181 --- 3/5/013 --- 19H15
Les relations des professionnels avec les familles : enjeux personnel et partenariat
Une identité professionnelle pourrait donc se définir avant tout par quatre
principes importants :
32
Savoir-faire : habiletés motrices, stratégiques
Fiche
Savoir-être : ma manière d'être au soin
Connaissances professionnelles : ma théorie
Sentiment d'appartenance, d'objectifs et de responsabilité
Pour faire face aux situations de soin, qui engagent des réactions émotionnelles (inquiétude, tristesse, colère....), la bonne distance professionnelle et
aidante n’est obtenue qu’à travers :
– l’expérimentation d’une pratique (savoir-faire) ;
– l’expérimentation d’une communication professionnelle adéquate (savoirêtre comprenant les gestes, les mots utilisés, la manière de les prononcer) ;
– des connaissances professionnelles (ce que l’on sait sur le fonctionnement
du corps humain, de la psychologie...).
Cette démarche de professionnalisation dans le domaine du soin (au sens
large) doit rendre compte d’une profonde et humble tâche. L’AMP devient
responsable des actes posés sur une autre personne humaine dont les droits
fondamentaux reposent sur la dignité humaine et sa liberté.
Le sentiment d’appartenance est important car il rattache le professionnel
à un groupe référent, identifié comme support potentiel face à un doute. Il
est le garant d’un questionnement professionnel perpétuel, nécessaire pour
que la démarche soit renouvelée et efficace.
2
Une relation professionnelle humaine : le partenariat familial,
autant que faire se peut
Les relations entre soignants et les familles se font sous l’égide de la relation
d’aide. Le concept de relation professionnelle avec les familles reposera
donc sur :
© Éditions Foucher
Un lien pédagogique
Sans être dans un
excès car le risque
est de développer
une relation de type
« prof-élève ».
X Souvenons-nous
que les familles ne
sont, le plus
souvent, pas
expertes du milieu
médical/social.
Un lien
communicationnel
La relation est
La relation et les
symétrique de type
projets doivent être
« adulte à adulte ». favorables au
maintien de la
X Souvenons-nous
que les familles sont communication.
les gardiennes de
X Souvenons-nous
l’histoire de la
que les familles sont
personne soignée,
les ressources
apportant des
naturelles et
réponses et des
privilégiées du
aides potentielles.
soutien affectif.
Un lien partenarial
Un lien indéfectible
Le soignant ne peut
faillir face à la
souffrance familiale.
X Souvenons-nous
qu’une famille
agressive ou qui
remet sans cesse en
cause les pratiques
professionnelles
nécessite écoute,
compréhension et
sans doute encore
plus de chaleur.
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GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 31⊕f12141Fiche28⊕38 p. 24 folio : 182 --- 6/5/013 --- 12H40
Animation de la vie sociale et relationnelle
Fiche
32
₅! Attention
₅
! Le risque majeur de l’uniforme
+ Les témoignages de vécus des familles à
réside dans le sentiment de pouvoir chez celui qui
travers le parcours de soins de leur proche
le porte. Ce type relationnel est dit « asymétrivictime de traumatismes crâniens montrent
que », le patient devenant un objet. Ces mécaà quel point ces périodes sont remplies
d’angoisses, d’incompréhensions, de solinismes peuvent être très subtiles comme en
tudes, de colères. Ces familles racontent
témoigne quelques échanges avec les patients :
leur relation aux professionnels médicaux
« J’ai appelé pour qu’on me donne de l’eau, elle
et paramédicaux et leur soulagement
m’a répondu que c’était pour les urgences.
lorsqu’ils rencontrent enfin une équipe
Ensuite, elle m’a dit de me servir tout seul et elle
humaniste, à l’écoute de ce qu’ils ont vécu,
est partie. Mais avec ma SEP [sclérose en
de leur questionnement, s’adaptant à leur
plaques], j’étais fatigué et je n’arrivai pas. Je n’ai
rythme (voir le site de l’UNAFTC, Union
pas osé sonner ». Alors évidemment, cet exemple,
nationale des associations de familles de
un peu extrême, sorti d’un contexte, doit renvoyer
traumatisés crâniens et cérébro-lésés,
www.traumacranien.org).
à une lecture plus complexe. En effet, le soignant
cherchait probablement à rendre son patient
moins dépendant, et c’est d’ailleurs comme cela
qu’elle l’a exprimé après une analyse de la relation soignant-soigné, soignant qui, par ailleurs, porte tous
les stigmates d’un bon professionnel.
Rôle de l’AMP
e Favoriser des temps de rencontres formelles (RDV) ou informelles.
e Veiller à recueillir les particularités familiales et favoriser dès que possible la communication entre le soigné et sa famille.
e Suggérer des idées de repas, sorties, brunch... en aidant au déplacement ou favorisant les
contacts avec les professionnels (service d’accompagnement des personnes à mobilité
réduite...).
e Interpeller d’autres professionnels afin d’inciter d’autres prises en charge.
L’AMP pourra également se prémunir d’une fatigue professionnelle, améliorer son savoirfaire et augmenter ses connaissances générales grâce à :
– des demandes de formation ;
– des demandes de participation à des groupes de parole ou analyse des pratiques ;
– la communication qu’il fera lors des réunions indiquant la nécessité que ce patient voit, par
exemple, un psychologue ou un autre professionnel.
₅! Remarque.
Les enjeux personnels s’expriment également dans les problématiques
d’identification ou de transferts. Chaque famille étant unique, avec son
propre système de valeurs, normes, façon de voir et d’agir, le soignant, sans
jugement, agit en s’adaptant à chaque nouvelle situation.
3
Le cadre législatif
e Les associations qui se sont constituées sous l’impulsion des familles de
malades (pour la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, le cancer...)
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© Éditions Foucher
Cette mère d’un patient qui s’inquiète de connaître les raisons pour lesquelles son fils doit
avoir cette ceinture de contention lorsqu’il est au fauteuil roulant ou s’informant quotidiennement des
progrès en autonomie à la toilette... peut rencontrer les résistances/réactances des soignants, c’est-à-dire
des mécanismes de protection, de sauvegarde de leur intégrité psychique. Chacun apprend à gérer ses
douleurs en fonction de ses possibilités. Les groupes de parole ou les groupes d’analyse des bonnes
pratiques sont des temps fondamentaux qui permettent de prendre le recul nécessaire et d’agir autrement,
avec pour objectif constant d’améliorer sa pratique professionnelle.
GRP : BNQ JOB : 12141⊕tout⊕DEAMP DIV : 31⊕f12141Fiche28⊕38 p. 25 folio : 183 --- 3/5/013 --- 19H15
Les relations des professionnels avec les familles : enjeux personnel et partenariat
32
Fiche
ont permis de faire évoluer les idées et pratiques médicales, si bien que le
législateur a reconnu leur importance, en créant notamment des commissions des relations avec les usagers et de la qualité des prises en charge,
dans lesquelles sièges un représentant des usagers souvent issus des
associations agréées dans le domaine de la santé.
e Pour les patients adultes, le soignant est contraint au secret professionnel
ce qui implique l’accord explicite de la part du patient pour la transmission
éventuelle d’informations. En effet, les personnels soignants, y compris
l’AMP, doivent respecter la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des
malades.
© Éditions Foucher
Loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades –
Article L. 1110-4 du Code de la santé publique
Toute personne prise en charge par un professionnel, un établissement, un réseau de santé
ou tout autre organisme participant à la prévention et aux soins a droit au respect de sa vie
privée et du secret des informations la concernant.
Excepté dans les cas de dérogation, expressément prévus par la loi, ce secret couvre
l’ensemble des informations concernant la personne venues à la connaissance du
professionnel de santé, de tout membre du personnel de ces établissements ou organismes
et de toute autre personne en relation, de par ses activités, avec ces établissements ou
organismes. Il s’impose à tout professionnel de santé, ainsi qu’à tous les professionnels
intervenant dans le système de santé.
Deux ou plusieurs professionnels de santé peuvent toutefois, sauf opposition de la personne
dûment avertie, échanger des informations relatives à une même personne prise en charge,
afin d’assurer la continuité des soins ou de déterminer la meilleure prise en charge sanitaire
possible. Lorsque la personne est prise en charge par une équipe de soins dans un
établissement de santé, les informations la concernant sont réputées confiées par le malade
à l’ensemble de l’équipe.
Les informations concernant une personne prise en charge par un professionnel de santé
au sein d’une maison ou d’un centre de santé sont réputées confiées par la personne aux
autres professionnels de santé de la structure qui la prennent en charge, sous réserve :
1o du recueil de son consentement exprès, par tout moyen, y compris sous forme
dématérialisée. Ce consentement est valable tant qu’il n’a pas été retiré selon les mêmes
formes ;
2o de l’adhésion des professionnels concernés au projet de santé mentionné aux
articles L. 6323-1 et L. 6323-3.
La personne, dûment informée, peut refuser à tout moment que soient communiquées des
informations la concernant à un ou plusieurs professionnels de santé.
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