Dans la catégorie « Tisser un ensemble d’espaces propices à la bio-
diversité », la foresterie urbaine est sans doute la stratégie la plus
développée, peut-être en raison du fait que les services écologiques
les plus tangibles sont liés à la plantation d’arbres (p. ex., ombrage,
contribution au paysage urbain, qualité de l’air). Plusieurs muni -
cipalités ont élaboré des politiques de foresterie (p. ex., arrondissement
de Saint-Laurent, Montréal, Québec, Matane et Mont-Saint-Hilaire). Les
municipalités pourraient par ailleurs favoriser davantage les actions
de verdissement des terrains privés, notamment des entreprises
(p. ex., vastes aires de stationnement, devantures de commerce), qui
gagnent de toute façon à « verdir » leur image de marque.
Les espaces relais (p. ex., arrière-cours, toits) et les espaces non tra-
di tion nels (p. ex., sites vacants, infrastructures vertes, emprises fer-
roviaires), qui sont sous-exploités, présentent pourtant un potentiel
de biodiversité important ; trop peu de municipalités s’y intéressent.
Il y a là place pour sensibiliser les citoyens qui peuvent contribuer à
ce « tissu vert » que peut devenir un milieu urbanisé.
L’objectif visant à limiter les perturbations, inhérent à la stratégie
«Diminuer le stress et la pollution des milieux naturels », semble assez
bien intégré dans les pratiques de nos collectivités. Les actions visant
la dépollution des cours d’eau sont de plus en plus répandues. La gestion
intégrée de l’eau par bassin versant a permis de cerner les enjeux visant
la qualité de l’eau et d’intervenir dans plusieurs cours d’eau au Québec.
Les enjeux relatifs aux milieux humides sont pour leur part moins connus
et les efforts tardent trop souvent à se concrétiser.
Les stratégies se rapportant à la « restauration des milieux naturels
dégradés » sont plus fréquentes en ce qui concerne les milieux aqua-
tiques et humides. Des programmes de végétalisation des berges, par
exemple, sont mis en place par plusieurs municipalités.
Quant à la boîte à outils dont disposent les municipalités, il a été
montré qu’elle permet tout un éventail d’actions et d’encadrements.
Nous avons été à même de constater que ces divers types d’outils
sont effectivement utilisés par les municipalités locales et régionales,
tant les outils normatifs (p. ex., zonage) et les outils discrétionnaires
(p. ex., plans d’implantation et d’intégration architecturale, plans d’amé-
nagement d’ensemble) que les documents de planification (p. ex.,
schémas d’aménagement et de développement, plans d’urbanisme,
politiques).
La participation du milieu municipal à la protection et à la mise en valeur de
la biodiversité est d’ores et déjà significative. Souhaitons que les bonnes pra-
tiques des unes inspirent les autres et que, au cours des années à venir, nous
assistions à l’aménagement de villes qui seront des réservoirs de biodiversité.
La biodiversité et l’urbanisation 135