Quelles solutions pour répondre au choix de vie à domicile

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Quelles solutions pour répondre au choix de vie à domicile
des personnes en perte d’autonomie ou en situation de
handicap ?
9/10 des français souhaitent vieillir et mourir à domicile. Quelles réponses
aujourd’hui en Picardie à ce choix majoritaire des Français ? Réalité ou utopie ? Dans
ce premier épisode, retrouvez quelques propositions des acteurs du domicile en
Picardie.
Discours d’introduction – La politique en faveur du domicile en Picardie.
M. Yves ROME, Sénateur, Président du Conseil général de l’Oise.
M. ROME a ouvert cette journée. Il a rappelé que les politiques en faveur des Personnes en
perte d’autonomie et des personnes en situation de handicap, sont ambitieuses et parfois
complexes, car il s’agit de faire du sur mesure. Il n’y a pas de dispositifs d’intervention
universelle mais une multitude de pratiques. L’adaptation et la personnalisation au cœur de
l’action sont un désir.
Derrière chacune des personnes accompagnées, il y a les professionnels de l’ombre, rarement
médiatisés mais nécessaire à notre société.
Cette journée va dresser un panorama des innovations et expérimentations en œuvre en
Picardie, une réflexion initiée par la FEHAP Picardie.
Nous espérons de cette journée qu’elle soit un temps de partage des expériences, de
nouvelles perspectives porteuses d’espoirs, et des propositions pour faciliter le bien vieillir
ensemble.
« Les plus belles initiatives naissent souvent
de rencontres ou de simples observations de la
vie. »
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Synthèse de la Journée domicile du 17 novembre 2014 – Clémence DUVAL – FEHAP Picardie
M. Jean-Luc HAMIACHE, délégué régional de la FEHAP Picardie.
Par cette journée nous tenterons de répondre à la question suivante : « Quelles solutions pour
répondre au choix de la vie à domicile des personnes en perte d’autonomie ou en situation de
handicap ? »
La société évolue en permanence avec l’avancée en âge des personnes. Il convient de ne pas
opposer domicile et prise en charge institutionnelle, mais il s’agit de réfléchir pendant cette
journée aux alternatives, pour offrir plus de choix à la personne en perte d’autonomie et la
personne en situation de handicap.
De nombreux enjeux sont à venir : Crise financière, recompositions de la société avec la loi
d’adaptation de la société au vieillissement et la loi santé ou encore la réforme territoriale
annoncée.
La recherche de bonnes pratiques est au cœur de cette journée régionale. Il s’agit d’enrichir
nos pratiques et nos positions éthiques.
Les innovations sont nombreuses : service convivialité, projet fil à soi, suivi des plaies à
domicile, la géolocalisation, le baluchonnage ou encore le logement dédié.
Il faut aussi citer l’aide aux aidants, avec notamment l’apparition des plateformes de répit.
On retrouve également des innovations qui n’en sont plus mais dont les travaux vont se
développer dans l’avenir : les réseaux de soins palliatifs, le SPASAD, ou encore l’accueil de
jour et de nuit.
Les intervenants ont mis en avant les nombreux obstacles qu’ils ont pu rencontrer ; le
financement, l’allongement de la population, les attentes de la population. Innover n’est pas
simple.
De la Genèse des services du domicile aux réformes en cours.
D. Joseph CASILE, Président d’ADSMHAD
et du SSIAD Amiens Santé.
Docteur CASILE, président du SSIAD
Amiens santé et de l’ADSMHAD. 30 ans
de présidence de SSIAD, 30 ans
d’attente et d’espoir. Une volonté de
développer le domicile par cette
première journée.
Retrouvez son propos et le PowerPoint
diffusé à cette occasion.
« Toute la société doit se pencher pour étudier les solutions pour les personnes âgées et personnes en
situation de handicap. » C’est un long cheminement qui relève du parcours du combattant.
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Synthèse de la Journée domicile du 17 novembre 2014 – Clémence DUVAL – FEHAP Picardie
Tharshini BANCEL, Conseillère santé – social, Pole médico-social de la FEHAP.
Auparavant au Centre de la Gabrielle, établissement de la mutualité fonction publique
adhérent FEHAP gérant 15 établissements et services dans le champ du handicap mental,
elle a rejoint la FEHAP en tant que conseillère technique secteur domicile – personne âgée.
Elle a également participé à la publication des guides régionaux rassemblant tous les types
de services. Six grandes catégories de services à domicile sociaux, médico-sociaux
ou Sanitaires sont présentées, sous forme de cartographie régionale permettant une vision
stratégique régionale des besoins.
http://www.fehap.fr/upload/docs/application/pdf/2013-10/synthese_nationale.pdf
Dans son propos, elle a fait un point sur le développement des services à domicile ces
dernières années, sous l’impulsion du plan solidarité grand âge. Le secteur du domicile a
vécu une croissance spectaculaire. Une reconfiguration de l’offre se dessine : de nouveaux
besoins en santé et en accompagnement, des innovations thérapeutiques et technologiques,
des mesures en faveur des aidants, un souhait de mourir à domicile. Les gestionnaires sont
invités à repenser leur prise en charge, autour de la coopération entre les opérateurs, des
perspectives d’évolution vers la médicalisation du domicile, la prévention et
l’accompagnement.
Retrouvez son PowerPoint reprenant les dernières actualités sur le sujet.
« « C’est la quasi intégralité du projet de loi ASV qui est dédiée aux mesures en faveur du domicile. »
Le contexte actuel est mouvant : Le modèle de tarification des SSIAD, un nouveau mode de
financement pour les SAD, le lancement d’une ENC sur le champ des SAD. Un 3ème fonds
de restructuration, et des travaux à venir sur les SPASAD.
Couverture et maillage territorial : Une méconnaissance de l’existant ou une
révolution du besoin ? Panorama régional de la population en perte d’autonomie en
Picardie.
Mme Céline Thienpont, Chargée
d'études de l’OR2S Picardie.
Céline
Thienpont
est
Ingénieure
alimentation et santé au sein du pôle
étude de l’OR2S. L’observatoire régional
de santé de Picardie a été fondé sous la
forme d’une association loi 1901 en juin
1982. Sa mission est d’améliorer la
connaissance de la population dans le
domaine sanitaire et social au plan
régional et infrarégional.
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Synthèse de la Journée domicile du 17 novembre 2014 – Clémence DUVAL – FEHAP Picardie
Quelques chiffres clés ont été cités durant cette journée : Le taux de suicide en France est de
28% pour les plus de 65 ans. 40% des personnes âgées vivent à domicile. En 2040, la
population de plus de 60 ans augmentera de 79%.
L’OR2S a rappelé quelques chiffres régionaux montrant une évolution. Notamment, nous
voyons que le taux de mortalité de la Picardie est plus élevé que la moyenne nationale.
Retrouvez la cartographie régionale, sa situation sociodémographique, les éléments
sanitaires et des professionnels de santé et équipements médico-sociaux.
Par exemple, nous recensons 8 médecins généralistes pour 10 000 habitants. Le taux
d’équipement de la Picardie est proche de celui de la France hexagonale.
Table ronde – La Politique du domicile en Picardie par les pouvoirs publics
Politique du domicile par l’ARS Picardie, M. GILBON, Sous-directeur handicap et
dépendance.
L’ARS Picardie a précisé que la part des services en région est de 26%.
Les services d’aide à domicile constituent un secteur essentiel de la prise en charge des
publics fragiles et un levier incontournable des politiques de prévention et
d’accompagnement de la perte d’autonomie en faveur des personnes âgées et des personnes
handicapées.
Des efforts en région sont à faire concernant le plan Alzheimer en renforçant l’axe service.
Des besoins n’ont pas été identifiés concernant la création de places en EHPAD, sauf ceux
déjà précisés dans le PRIAC. Les liens avec les conseils généraux seront à développer dans
l’avenir ainsi qu’avec les partenaires, au regard également des ressources sur le territoire.
Des travaux en Picardie sont prévus, notamment autour de la relation Service à domicile et
SSIAD ou encore SSIAD / HAD.
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Synthèse de la Journée domicile du 17 novembre 2014 – Clémence DUVAL – FEHAP Picardie
Présentation des initiatives du conseil général de l’Oise,
Le conseil général de l’Oise a présenté les nouveaux dispositifs en cours dans le département
mais également les souhaits de développement dans l’avenir concernant le secteur du
domicile. Ainsi, une réflexion va s’engager concernant le développement des logements en
colocation avec les personnes âgées, afin de favoriser le maintien à domicile, pour 2015-2016.
Il sera également favorisé les actions alternatives.
Le conseil général a également présenté son service public de convivialité. Ce besoin est
apparu suite à des échanges avec des personnes âgées, qui se sentaient isolées.
« La vieillesse, trop souvent synonyme de solitude. »
Un appel à projet a été lancé. Le poste de visiteurs de convivialité s’est créé. Il y a
aujourd’hui un souhait de voir se pérenniser ce dispositif qui permet pour 500 personnes
âgées de rompre l’isolement.
Retrouvez la présentation des initiatives du conseil général de l’Oise.
Un exemple : Le Projet « Fil à Soi » : Filière pour un maintien à domicile et vivre chez soi,
« l’EHPAD Hors les murs ». M. Éric GUYADER, directeur de la CH2O,
Egalement, suite à un appel à projet pour un EHPAD hors les murs par le conseil général, la
CH20 démarre son activité fil à soi sur 5 territoires de l’Oise Ouest.
« Faisons en sorte que l’allongement de la durée de vie soit synonyme de vieillissement réussi. »
Présentation du dispositif Fil à soi
Cette structure a pour objectif d’anticiper les problèmes de ruptures dans la prise en charge,
d’éviter les hospitalisations en urgence, et d’anticiper la dépendance totale des personnes
âgées. Un comité technique d’appui s’est constitué. Des contrats individuels de présence et
de lien social sont prévus avec les personnes âgées. L’objectif est de travailler sur le projet de
vie de la personne. Les bénéficiaires de l’APA sont les premiers concernés. Une évolution
sera sans doute prévue afin de prévenir la dépendance pour l’ensemble des personnes âgées
sur les territoires. Un Dossier numérique est partagé avec l’ensemble des acteurs, afin de
travailler sur les mêmes données. Le premier acteur au niveau du terrain est très souvent le
médecin traitant ou l’infirmière.
« La principale difficulté aujourd’hui, face au vieillissement est de repérer la fragilité, éviter que la
dépendance s’installe et trouver avec l’ensemble des acteurs, en commençant par la famille et les
aidants naturels, les solutions les plus appropriées. »
Le respect du projet de vie de la personne à domicile par des dispositifs innovants, M.
Giancarlo BAILLET, Directeur de soins service, Amiens.
Le terme de projet de vie est important pour l’ensemble des acteurs. « L’humain au cœur de
tous ces dispositifs. »
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Synthèse de la Journée domicile du 17 novembre 2014 – Clémence DUVAL – FEHAP Picardie
Plusieurs principes sont à retenir lorsque l’on parle de maintien à domicile :
-
-
La nécessaire coordination des acteurs. Les acteurs du domicile doivent être
complémentaires, au service de la personne en perte d’autonomie.
N’opposons pas l’institution, l’EHPAD, avec la prise en charge à domicile, chacun
ayant besoin de l’autre.
Cherchons au maximum le respect du projet de vie de la personne. Si la personne
exprime le souhait du domicile, il faut aider à y rester mais ne tombons pas dans la
maltraitance. Parfois face aux pathologies et à un environnement contraint, il faut
pouvoir se tourner vers l’institution. Des acteurs du domicile peuvent intervenir
également en EHPAD.
Il faut accompagner les aidants, pour maintenir la personne à domicile. Les structures
locatives, les accueils temporaires peuvent aider.
Dans le cadre du comité national de la bientraitance, mis en place par Mme DELAUNAY,
une pratique en vogue dans les établissements médico-sociaux a été encadrée et est en cours
d’expérimentation dans le domicile : Le port d’un dispositif de géolocalisation pour les
personnes souffrant de troubles de la maladie d’Alzheimer. Cette expérimentation a été
étendue aux structures faisant de l’aide à domicile. La géolocalisation permet de maintenir la
personne en sécurité chez elle. Ce dispositif est encadré par les pouvoirs publics : recueil de
l’avis du médecin, sous prescription médicale, recueil de l’avis du patient ou de sa famille,
puis pose du bracelet.
Il s’agit de définir une zone de vie, de 100 mètres à quelques kilomètres. Une centrale privée
gère l’ensemble, avec un dispositif d’alerte lorsque la personne s’éloigne trop du domicile. La
famille, l’aidant ou l’équipe médicales sont alors aussitôt alertés. Ce dispositif permet le
maintien à domicile de la personne âgée, le respect de son projet de vie, et répond à une
exigence de liberté et de sécurité de la personne.
Retrouvez la présentation de la géolocalisation, développée par l’association Soin service, à
travers l’article du courrier picard.
Un film concernant le logement dédié est présenté juste avant la pause déjeuner. Il présente
le projet, et retrace la définition du projet.
Retrouvez le film de présentation du logement dédié
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Synthèse de la Journée domicile du 17 novembre 2014 – Clémence DUVAL – FEHAP Picardie
Soigner à Domicile – Des soins chez soi, à une
prise en compte de l’évolution de l’état de
santé jusqu’au bout de la vie.
Quel suivi après l’hôpital ? Le suivi des plaies
chroniques en Picardie, Me Marie Odile GUILLON,
présidente de l’URPS infirmier Picardie,
Retrouvez la présentation.
L’URPS Infirmier Picardie, en lien avec le GCS e-santé, a monté une expérimentation de suivi
des plaies chroniques. Un constat de départ : Les rendez-vous chez les dermatologues dans
l’Oise se font dans un délai de 6 mois.
La plaie complexe et chronique est étendue, d’origine diverse, présente depuis un certain
temps. Il s’agit de la création d’un outil de suivi des plaies à domicile pour répondre au
problème de coordination entre les professionnels de santé.
« Des échanges positifs entre les professionnels de santé. »
C’est un projet ambitieux par le biais d’une tablette numérique, permettant la télé-expertise
et téléconsultation avec un médecin, via internet. Un prix innovation technologique et de
nombreux reportages accompagnent la poursuite de l’expérimentation, vers une prochaine
généralisation …
La coordination à domicile : L’exemple du SPASAD de l’OPHS,
Deux composantes, deux règles de financement différent, deux gestions (Un SSIAD et un
SAD), deux missions particulières et des zones géographiques différentes. « Un SPASAD
service polyvalent d’aide et de soins à domicile est un regroupement d’un service d’accompagnement et
d’aide à domicile et d’un service de soins infirmiers à domicile. »
On recense aujourd’hui 87 SPASAD en France.
Retrouvez la présentation
Le SSIAD intervient sur l’autorisation de l’ARS et le SAD sur autorisation du conseil général
de l’Oise. L’objectif est de mutualiser les interventions dans une même structure juridique.
Un contexte géographique doit être intégré dans la réflexion menée au national sur le
rapprochement de ces deux structures, car les services n’interviennent pas toujours sur les
mêmes zones, du fait de l’histoire et des autorisations.
L’accompagnement en fin de vie, Mme MAGNARD, directrice du réseau de soins continus
du compiégnois.
Le réseau de soins palliatifs du Compiégnois est un réseau palliatif. Mme MAGNARD fait
un rappel de définitions puis a présenté le Réseau de soins palliatifs de Compiègne : ses
missions auprès du patient, auprès des partenaires de santé du domicile.
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Synthèse de la Journée domicile du 17 novembre 2014 – Clémence DUVAL – FEHAP Picardie
Le repérage du patient en fin de vie est souvent réalisé par l’équipe hospitalière. Le médecin
traitant reste au cœur de la prise en charge. Les réseaux de santé ont du mal à remplir leur
mission : Favoriser les décès à domicile, et pourtant c’est le souhait majoritaire des français.
« 80% des français souhaitent mourir à domicile, mais c’est moins de 25% de personnes qui décèdent à
la maison. »
Il existe plusieurs causes à cela, un manque de connaissance de la part de la société de ce
qu’est un réseau de soins palliatifs, la loi Léonetti, en quoi cela consiste. La fin de vie reste
une question délicate, souvent occultée par la société. Ce sont des dispositifs méconnus,
peut-être trop récents, implantés de façon hétérogène, avec des fonctionnements
hétérogènes.
La loi Léonetti de 2005 propose pourtant des outils très utiles : Les directives anticipées, les
protocoles, mais cela est peu connu, et donc peu utilisé. Nous disposons d’une palette
inexploitée. Des évènements récents ont également entrainés des confusions sémantiques.
On remarque également que les médecins ne disposaient pas de modules sur la fin de vie
jusqu’à l’année dernière dans le cadre de leur formation. Par ailleurs, les équipes soignantes
ont encore du mal à passer le relai, après la phase curative. Le palliatif est souvent le parent
pauvre. L’accompagnement fin de vie à domicile reste une mission délicate pour les
médecins généralistes. Des outils simples ne permettent pas d’identifier le passage en soins
palliatifs.
« Un médecin rencontre en moyenne 3 patients en fin de vie par an. »
Le réseau vient en appui et ne se substitue pas à l’action de chaque professionnel de santé.
L’accompagnement en fin de vie est une charge mentale, qui nécessite une disponibilité, des
techniques et connaissances, un poids émotionnel. Par ailleurs, les patients ont des
préférences qui évoluent et fluctuent en fonction de l’évolution de la maladie sur le lieu de
fin de vie. C’est donc compliqué pour les intervenants de proposer la solution adéquate.
Les réseaux accompagnent les patients et leur entourage au sens large. Il s’agit de toute
personne qui s’implique dans la prise en charge. Un suivi psychologique est proposé, qui
peut se poursuivre après le décès.
On constate des moments de peur panique avec l’apparition des symptômes chez le patient.
Cela peut générer des hospitalisations. Egalement, pour assurer la fin de vie, on doit
bénéficier d’aides, avec des restes à charge souvent trop important. Cela peut également
déclencher une ré hospitalisation.
2 outils de travail en réseau spécifiques sont utilisés pour répondre aux souhaits des Français
de mourir à leur domicile : la coordination des soins et l’interdisciplinarité.
-
La coordination des soins est le cœur de métier et le savoir-faire des réseaux de soins
palliatifs. Le réseau cherche à apporter du lien, faire se rencontrer les professionnels
de santé, décloisonner et améliorer la connaissance de chacun et la coordination des
soins avec la multiplicité des acteurs. Le réseau fait un pont entre la ville et l’hôpital.
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Synthèse de la Journée domicile du 17 novembre 2014 – Clémence DUVAL – FEHAP Picardie
-
Les réseaux ont pour principe de favoriser les soignants du domicile, et maintenir les
services historiques, auxquels les patients sont habitués.
L’interdisciplinarité, c’est le fer de lance des réseaux de soins palliatifs, c’est faire en
sorte que tous les professionnels impliqués dans la prise en charge, croisent leur
regard mais aussi interagissent autour du patient. Face parfois, à l’épuisement des
professionnels, c’est un garde-fou qui permet à chaque professionnel de se ressourcer
en s’appuyant sur la compétence des collègues.
L’accompagnement en fin de vie à domicile est passionnant. Cela alimente des débats, avec
une multitude de professionnels différents.
« C’est le croisement entre la science et la philosophie. »
Le domicile semble être le lieu privilégié par les français pour vivre leurs derniers instants.
Mais la prise en charge de la fin de vie à domicile reste compliquée. Un long chemin reste à
faire.
Choix de vie et pluralité de l’offre à domicile : Une palette de solutions adaptées à la
diversité des situations et des besoins.
 Plateforme d’aide aux aidants et Droit au répit et l’Accueil de nuit Alzheimer de Villiers Saint
Denis, Edith DELANOY, infirmière coordinatrice et Christelle JOBERT, coordinatrice socioadministrative
Retrouvez la présentation
Dans la cadre de l’accueil de nuit, il a fallu repenser les horaires pour permettre d’organiser
les transports. En effet, l’accueil de jour est organisé par le transport de l’hôpital. Pour éviter
de multiplier ces transports sur l’accueil de nuit, les horaires ont été organisés en fonction de
l’accueil de jour.
La plateforme d’accompagnement et de répit, est un dispositif du plan Alzheimer. L’appel à
projet a été lancé en 2011 par l’ARS Picardie, pour une application en septembre 2013. Nous
sommes à la fois sur de l’éducation thérapeutique du patients, sur de l’accompagnement du
malade et de l’aide dans son environnement physique pour promouvoir son autonomie. La
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Synthèse de la Journée domicile du 17 novembre 2014 – Clémence DUVAL – FEHAP Picardie
plateforme apporte également un soutien psychologique de l’aidant et propose diverses
alternatives d’accompagnements de l’aidant.
« La plateforme permet d’orienter les personnes vers les dispositifs déjà existants sur le territoire. »
Un café des aidants est proposé chaque mois.
Parenthèse à domicile, EHPAD Les Aubépins, Le baluchonnage Alzheimer : De
l’expérimentation Canadienne à l’application française, Marie-Pascale MONGAUXMASSE, Directrice Générale de la Communauté d'établissement "Le Trait d'Union du
Cailly"
Retrouvez la présentation
Un film sur la Parenthèse a été présenté. C’est un service expérimenté depuis 2007, adossé à
un EHPAD. Le projet d’établissement était de s’ouvrir sur le domicile.
« Le concept du baluchon Alzheimer est d’apporter du répit aux aidants. »
Le principe est l’installation d’un professionnel plusieurs jours au domicile de la personne en
perte d’autonomie, et permettre à l’aidant de sortir un temps du domicile. Chacun avec son
baluchon. Les premières craintes de la mise en place de ce dispositif résidaient dans le droit
du travail et le coût.
« Laissez-nous expérimenter, innover en France n’est quand même pas facile. A l’arrivée d’une
nouvelle idée, on vous demande d’apporter la preuve que cela va marcher. Or innover, ce n’est pas être
sûr du résultat. »
Cela a été construit avec les professionnels, qui étaient demandeurs. Il a donc été proposé 3
jours au domicile de la personne. Cela a permis que les syndicats acceptent le projet. L’ARS a
alors donné son accord, sous crédits reconductibles, sur 4-5 ans. Très vite, des demandes sont
apparues. Adosser ce projet à une structure permet une permanence des professionnels jour
et nuit. Cette astreinte est rassurante.
Un habitat adapté ? Le logement dédié. Mme Florence CASILE, ADSMHAD 80 et M. Cédric
SOUFFLET, Chef de projet innovation du GCS eSanté,
Retrouvez le film de présentation du logement dédié
C’est un projet porté par une association départementale de la Somme réunissant 15 SSIAD
du département. C’est un projet venant du terrain, de proximité par les professionnels du
domicile.
« Cela a constitué à réfléchir sur comment proposer des solutions pour améliorer le domicile et
continuer l’accompagnement par le biais des soins. »
On retrouve également dans ce projet, des mots clés : Accompagner le projet de vie chez soi,
le faire avec l’envie de redonner la place à nos aidés dans la société. Il s’agissait
d’accompagner les personnes suivies par les SSIAD. Cette méthodologie est expérimentale et
expérimentée. Cela consiste à identifier le besoin des personnes. Une coordination
d’intervention est mise en place, avec des professionnels de terrain. La plus-value réside sur
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Synthèse de la Journée domicile du 17 novembre 2014 – Clémence DUVAL – FEHAP Picardie
le volet habitat, l’existant n’étant pas toujours satisfaisant. La fonctionnalité et la qualité
d’usage du logement sont souvent insuffisantes pour répondre aux besoins individuels de la
personne, par des aménagements très spécifiques, à travers le diagnostic ergo-bâti. Cela doit
permettre de mettre un place un aménagement pérenne. Le rapport établi est remis à la
personne (préconisations, plans).
L’intervention se fait également sur l’axe d’anticipation et de prévention des besoins.
L’aménagement d’un appartement témoin a été mis en place sur Longueau, qui accueille
aujourd’hui des personnes en situation de handicap. Un travail en partenariat est maintenu
en cours avec la ville d’Amiens pour réaliser un nouvel appartement témoin, un lieu
d’accueil et d’information pour les familles, et un lieu d’expérimentation.
La tablette est destinée à rejoindre le logement dédié, où nous ferons une présentation dans
les prochains mois.
Retrouvez la présentation de la tablette e-santé.
« L’idée est de favoriser la dématérialisation du dossier du patient pour tous les acteurs dans la prise
en charge du patient, de l’aide-ménagère au médecin. »
Deux autres besoins étaient à prendre compte : le besoin de lien social, avoir accès à des
informations de la collectivité, des acteurs, et des services qui pourraient lui être apportés,
mais également apporter l’interconnexion, permettre à tous les flux de s’interconnecter. Par
exemple, relier le dispositif pour la chute, avec la téléalarme … chaque technicien apportant
sa box. L’idée est donc d’installer un concentrateur de flux au sein du logement, créant ainsi
des interactions avec tous les acteurs de la prise en charge.
La fiche de liaison d’urgence est un projet permettant de reprendre les principaux éléments
du dossier, envoyés au DMP ou par messagerie au médecin régulateur, cela est
expérimental, et intégré dans le dispositif de milieu de vie.
C’est un dispositif maquetté, mais le modèle économique n’est pas encore monté. Cela sera
sans doute sur des livings intégrés dans le loyer du logement. Cela peut être aussi des
financements par les collectivités, ou des industriels. Ce dispositif est fait pour être fixe dans
le logement avec un bras articulé.
Vision d’une personne accompagnée à domicile
Etant membre de l’UDAF et du CODERPA, je souhaitais
partager mon vécu, sur le plan autonomie. Ma démarche est
de prévenir et de vous avertir concernant les contrats
d’assurance autonomie. Cela faisait 10 ans que nous payons
nos indemnités de 100 euros, permettant en cas d’accident de
la vie de couvrir 600 euros par mois. Dans le cas d’un accident
de voiture, puis d’un cancer, l’assurance a refusé ce paiement.
4 critères doivent être remplis pour bénéficier de cette
assurance : se laver seule, s’habiller seule, manger seule, bref
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Synthèse de la Journée domicile du 17 novembre 2014 – Clémence DUVAL – FEHAP Picardie
être un légume pour bénéficier de cette assurance. L’intervention se fera si vous ne pouvez
plus répondre à ces 4 actes, et si vous avez été grabataires de plus d’un an. Avant de signer
de tels contrats, lisez donc entre les lignes.
Conclusion et Perspectives.
Le but de cette journée était la recherche des bonnes pratiques, en institution ou à domicile.
Nous avons pu voir de nombreuses expérimentations qui sont faites aujourd’hui.
Par cette journée, nous avons essayé de mettre en avant ce qui se fait aujourd’hui. Il s’agit
d’une première démarche de rencontres et d’échanges sur ce domaine. Un premier épisode
…
En attendant le second épisode, retrouvez nous début 2015 pour l’assemblée régionale de la
FEHAP Picardie, et le 16 juin 2015 dans le cadre de la 3ème édition des assises régionales
APF/FEHAP.
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