LA GUERRE EN PICARDIE
Maurice Thiéry. (1862-1935). La guerre en Picardie, 1914-1918. 1920..Gallica.bnf
La Picardie, par sa situation géographique a toujours eu à
souffrir, au cours des siècles passés, des invasions étrangères.
Au temps de la conquête de la Gaule par Jules César, les
farouches Nerviens (1) et les Viromanduens (2), ont défendus
intrépidement leur sol comme l’ont fait les territoriaux picards, en août
1914, à la bataille de Bapaume et les mobilisés de la Somme au
combat de Guise.
Au Ve siècle, lorsque les invasions barbares défilèrent dans le
nord de la Gaule romaine, beaucoup de villes et de villages, détruits
alors, ne furent point reconstruits. Le bourg de Vermand, entre
Bapaume et Saint-Quentin, fut complètement anéanti par les Huns, et
il en fut de même du village de Lihons, dévasté par les Allemands
pendant la guerre.
Quelques siècles plus tard, les Normands renouvelèrent les
ravages des précédentes incursions dévastatrices.
Avec la guerre de Cent ans, le Santerre (3) connut toutes les
horreurs, toutes les atrocités qu’amène avec elle l’invasion. La petite
ville de Nesle a été saccagée par Charles le Téméraire, qui entra à
cheval dans l’église où s’entassaient des monceaux de cadavres.
En 1536, Péronne a brisé la ruée des armées de Charles-Quint
vers Paris, et en 1871 elle supporta un nouveau siège et un furieux
bombardement.
A Corbie, Louis XIII et Richelieu, après un terrible combat,
culbutèrent les Impériaux. Pendant cette même guerre de Trente ans,
le cruel Jean de Woerth se livra en Picardie aux pires barbaries, en
pillant, détruisant, incendiant sur son passage, depuis Amiens jusqu’à
Ham et Saint-Quentin, villes et villages sur une largeur de dix-huit
lieues (40 km).
(1) Les nerviens étaient un des peuples gaulois du nord de la Gaule. Durant
l’époque romaine, leur capitale était Bavay.
(2) Ce peuple belge demeurait dans le Vermandois, dans une zone située à
l’est du bassin de la Somme, jusqu’à la haute vallée de l’Oise.
(3) Le Santerre est la région située entre Amiens et Saint-Quentin
LA GUERRE EN PICARDIE
Maurice Thiéry. (1862-1935). La guerre en Picardie, 1914-1918. 1920..Gallica.bnf
Durant les guerres que soutint la Convention, nos campagnes
picardes furent de nouveau parcourues par les armées étrangères et,
après linvasion de 1814 (campagne de France), des routes prirent le
nom de Chemin des Cosaques en souvenir de l’itinéraire suivi par les
armées coalisées contre la France.
En 1870-71, les troupes françaises et allemandes se sont battues
sur la route d’Amiens à Roye, la cité martyre d’aujourd’hui ; elles se
sont battues près de ces villages du Quesnel, de Parvillers, dAndechy,
les nôtres ont été aux prises avec les soldats de Guillaume.
Lihons, Erleville, Foucaucourt, dévastés, ravagés, ont été
anéantis pendant la première guerre.
Enfin, en juin 1940 (5 au 11 juin), alors que les Hollandais et les
Belges ont capitulés, les armées françaises poursuivent le combat,
mais les forces sont trop inégales : les Français perdent cette bataille.
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