Histoire des arts Art et consommation art du langage Faites une

publicité
Histoire des arts
Art et consommation
art du langage
Faites une rapide recherche sur chacun des auteurs. Présentez-le en quelques phrases.
Présentez le texte choisi et faites une synthèse de vos réponses en la reliant (par continuité ou par opposition)
aux autres documents.
LA CONSOMMATION

Perec, Je me souviens, 1978.
"Ces "je me souviens" ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des
petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge, ont vues, ont
vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées."
C'est ainsi que l'écrivain Georges Perec (1936-1982) présentait son recueil, dont voici quelques extraits.
18
Je me souviens qu'au Monopoly, l'avenue de Breteuil est verte, l'avenue Henri-Martin rouge et l'avenue Mozart
orange.
62
Je me souviens des scoubidous.
63
Je me souviens de « Dop Dop Dop adoptez le shampooing Dop !"
64
Je me souviens comme c’était agréable, à l’internat, d’être malade et d’aller à l’infirmerie.
65
Je me souviens qu’à l’occasion de son lancement, l’hebdomadaire Le Hérisson ( « Le Hérisson rit et fait rire »)
donna un grand spectacle au cours duquel, en particulier, se déroulèrent plusieurs combats de boxe.
66
Je me souviens que je devins, sinon bon, du moins un peu moins nul en anglais, à partir du jour où je fus le seul
de la classe à comprendre que earthnware voulait dire « poterie ».
181
Je me souviens que Johnny Hallyday est passé en vedette américaine à Bobino avant !raymon Devos (je crois
même avoir dit quelque chose du gendre de :"si ce type fait carrière, je veux bien être pendu...")
211
Je me souviens d'un fromage qui s'appelait "La Vache Sérieuse" ("La Vache qui rit" lui a fait un procès et l'a
gagné )
319
Je me souviens des "Carambar".
346
Je me souviens de "La pile Wonder ne s'use que si l'on s'en sert".
George Perec, Je me souviens, 1978
1- Quel est le cheminement de la mémoire ?
2- En quoi les références à la société de consommation construisent-elles l'enfance du narrateur ? Dans quelle
mesure permettent-elles l'appartenance à une génération ?
LA PLACE DE LA FEMME

Mme Foulon-Lefranc, La Femme au foyer, 1942
Les travaux ménagers souffrent aujourd’hui, chez beaucoup, d’un discrédit que rien ne justifie.
Ils sont, en effet, grâce aux inventions modernes, bien moins pénibles qu’autrefois. L’eau courante, le gaz,
l’électricité et ses multiples applications pour la maîtresse de maison d’efficaces auxiliaires et les joies qu’elle
trouve au foyer la paient avec usure du mal qu’elle s’y donne.
Il faut réhabiliter le rôle de la femme dans la maison. Loin d’être entaché d’infériorité, il exige une somme
d’intelligence, de qualités et de vertus qui doit le placer très haut dans l’estime de tous.
Jeunes filles, qui demain serez femmes, prenez conscience de la beauté de votre tâche, tâche de choix où
l’esprit et le goût peuvent s’employer d’une façon continue, où le cœur s’élargit, où la vie est multipliée ; tâche
admirable par l’idéal qui l’inspire et le but qu’elle se propose.
Ne méprisez aucun des travaux domestiques : c’est par leur moyen que vous donnerez aux vôtres et à vousmêmes la santé, le bien-être, le bonheur.
Quels que soient ses dons intellectuels ou artistiques, une femme peut faire plus, elle ne peut faire mieux que
fonder un foyer ; aussi fera-t-elle sagement d’y demeurer si la nécessité ne l’oblige pas à travailler au-dehors.
Son absence de la maison affaiblit la vie de famille, prive les enfants de soins maternels aussi nécessaires à
leurs âmes qu’à leurs corps. Par son économie et son savoir-faire, une bonne ménagère peut d’ailleurs épargner
l’équivalent du salaire de l’ouvrière moyenne. Si vous avez assez pour mener une vie saine, bien que simple,
n’allez pas sacrifier le vrai bonheur à la recherche de jouissances que le snobisme surtout rend désirables.
Restez chez vous, vous aurez choisi la meilleure part. Faites-vous une famille unie, aimante ; elle sera pour
vous la source des plus pures et des plus fortes joies. […]
Voilà, direz-vous, de bien grands mots alors que, dans la pratique, il semble seulement de bien remplir une
tâche que l’on a coutume de trouver très terre à terre ! Mais la grandeur d’un travail dépend surtout de son but,
de la conscience et du goût avec lesquels il est fait. Sans les humbles racines, la fleur ne s’ouvrirait pas ; sans
vos humbles travaux, le bonheur ne saurait s’épanouir à votre foyer.
C’est à ce bonheur, dont le vôtre sera fait, que vous consacrerez votre vie : ainsi l’étude que vous allez
maintenant entreprendre sera vraiment pour vous, et dans le sens le plus vrai et le plus noble du terme,
l’apprentissage du bonheur.
Mme Foulon-Lefranc, La Femme au foyer, Les éditions de l’école, 1946.
Questions :
1) Quelle est la thèse de l’auteur ?
2) Quel est le premier argument qu’utilise l’auteur pour défendre sa thèse ?
3) Quelle définition donne-t-elle du rôle de la femme au foyer ?
4) A qui s’adresse l’auteur ? Pourquoi selon vous ? Quelle est l’édition de cet extrait ? A quelle date a-t-il
été publié ? Pourquoi, selon vous ?
5) Quelle est la définition du bonheur selon l’auteur ?
LA TÉLÉVISION

Didier Daeninckx, Leurre de vérité et autres nouvelles, "Cinq sur cinq",1992.
CINQ SUR CINQ
La 605 noire vint se garer au pied de l'imposant immeuble miroir et le chauffeur fut presque immédiatement debout sur le trottoir,
la casquette à la main, afin d'ouvrir la portière à Célia Upton, l'épouse du secrétaire d'État aux Finances. La carrosserie surélevée
permit à la jeune femme de quitter l'habitacle sans que l'attention de son serviteur ne puisse monter plus haut que les genoux. Elle
tira légèrement sur la veste de son ensemble bleu turquoise et d'un geste harmonieux ramena, du bout des doigts, ses longs cheveux
noirs sur ses épaules. Elle leva les yeux vers le ciel pour suivre un vol de moineaux.
- Revenez me prendre d'ici deux heures, Philippe, et n'oubliez surtout pas de passer prendre le gâteau d'anniversaire de ma fille
chez Dalloyau.
Ses talons martelèrent les dalles de l'escalier de marbre, et bien qu'elle ait appris à marcher en dominant chacun des mouvements de
son corps, à en apprivoiser les ondulations naturelles, la pureté de ses formes attirait tous les regards. Les portes automatiques
délivrèrent leur minuscule chuintement pneumatique puis coulissèrent en silence. L'adjoint dudirecteur général qui l'attendait
devant le bureau d'accueil vint à sa rencontre, le visage rayonnant.
- Je suis heureux de vous rencontrer sans écran interposé, madame Upton ... M. Garabit vous attend dans son bureau ... Vous n'avez
pas rencontré trop de difficultés à venir jusqu'à Boulogne-sur-Seine ?
Il n'attendait pas de réponse à sa question. Il traversa le hall, la jeune femme à son côté, et s'immobilisa devant un ascenseur qu'il
appela au moyen d'une minuscule télécommande. La paroi latérale gauche de la cabine constituée d'une vitre fumée permettait
d'admirer, pendant les quarante-cinq secondes que durait l'ascension, les toits de la capitale inondés de soleil et le scintillement du
fleuve. Avant d'arriver au sommet du bâtiment, Célia Upton vérifia sa coiffure dans le miroir. Elle cligna discrètement des yeux
pour bien humecter les lentilles teintées en turquoise transparent qui ajoutaient une pointe de mystère au charme incroyable
émanant de son visage. La porte de l'ascenseur ouvrait directement dans le bureau du président. La pièce occupait en fait toute la
surface de l'étage, couverte pour une moitié, aménagée en terrasse paysagée pour l'autre. Un mur image diffusait en simultané une
cinquantaine de programmes captés par la parabole blanche camouflée au milieu des arbres et dont la corolle avalait le ciel.
Hubert Garabit, énarque policé et court sur pattes, dirigeait l'antenne de Télé Première depuis trois ans. Ses succès inespérés dans le
traitement de la surproduction d'acier et l'ajustement des effectifs à la réalité du marché en avaient fait un homme de recours, et
c'est presque naturellement que Canigros, repreneur de la chaîne et leader mondial de l'alimentation pour chiens et chats, l'avait
choisi pour réorganiser une entreprise en décadence. Il s'était rapidement adapté à cette nouvelle industrie, et le passage des hauts
fourneaux aux décors en trompe l’œil, des coulées d'acier aux images virtuelles, s'était effectué en douceur. La mise en œuvre de sa
philosophie audiovisuelle que l'on résumait d'une formule: La soupe pour le plus grand nombre, les petits fours pour ceux gui
restent, s'était traduite par une progression fulgurante de l'audience. Les baromètres hebdomadaires de Médiométrie plaçaient
systématiquement Télé Première en tête des chaînes, pour chaque tranche horaire.
Le président contourna le long bureau ovale plus vide qu'un billard et s'inclina devant Célia Upton en lui prenant délicatement la
main. Il l'invita à prendre place dans une courbe de la pièce aménagée en salon, Une femme silencieuse déposa un plateau, café,
thé, biscuits secs sur la table basse et disparut aussi mystérieusement qu'elle était venue. Célia prit place sur le canapé de cuir tandis
que chacun des deux homme s'asseyait dans un fauteuil. Elle croisa les jambes L'imperceptible feulement de la soie produisit plus
d'effet sur l'énarque qu'une manifestation de sidérurgistes en colère. Il respira profondément en se tortillant les mains et sourit
bêtement à la cantonade L'adjoint se rua sur les tasses et fit le service, donnant le temps à son supérieur de reprendre ses esprits.
- Tout d'abord, madame Upton, je dois vous dire que j'ai étudié de près les courbes de décrochage sur le créneau qui nous intéresse,
et qu'il se confirme que le point faible de notre programmation du dimanche se situe très exactement entre dix-huit heures quarantecinq et dix-neuf heures trente ...
Célia Upton se pencha pour saisir l'anse de sa tasse.
- Le module de mon émission est de cinquante minutes, monsieur le Président, et cela ne fait que trois quarts d'heure ...
- Oui, oui, ne vous inquiétez pas ... Je vous expose le contexte ... Juste avant, en raison d'accords avec un network californien, nous
diffusons un feuilleton américain de faible prestige. (Ilfaillit dire " une merguez " comme il qualifiait ce genre de série lors des
réunions du mercredi.) En face, Canal Jeux draine plusieurs millions de téléspectateurs avec le tirage en direct, à dix-neuf heures,
de la troisième tranche du Loto. Nous avons négocié avec la Française des paris le droit de faire défiler les numéros gagnants sur
l'écran. Est-ce que cela vous pose problème ?
- C'est une nécessité absolue, n'est-ce pas ?
L'adjoint joua son rôle d'adjoint qui était de prendre sur lui les aspects négatifs de la négociation.
- Oui. Nous sommes persuadés que votre présence et le concept radicalement novateur de votre émission nous permettront de
mordre sur la concurrence, mais le pouvoir d'attraction du Loto est indéniable ...
Célia aspira quelques gorgées de thé sans sucre.
- Très bien. Je verrai avec mon réalisateur la meilleure manière de concilier mon image avec le banc-titre ... Vous avez envisagé
d'autres modifications, monsieur Garabit ?
Le fait de passer en si peu de temps, dans la bouche sensuelle de Célia Upton, de monsieur le Président à monsieur Garabit fit
rougir jusqu'aux cheveux l'homme qui avait effacé Longwy de la carte France. Il fut à deux doigts de lui demander d'user son
prénom, Hubert, mais la présence de son adjoint le retint.
- Non. Pour l'essentiel nous en restons à ce nous avions convenu ensemble et qui est consigné dans le projet de contrat. Et de votre
côté ?
Célia Upton prit son Filofax et fit tourner les pages sous son index filiforme. L'ongle rouge comme une goutte de sang suspendue ...
- La réalisation du pilote apportera des améliorations au produit mais cela restera un talk-show autour d'un invité de large surface
médiatique, Depardieu Kouchner, Le Pen, Cousteau, Bruel ... Le tout rythmé par cinq inserts de stock-shots abordant les principaux
événements de la semaine écoulée ... La coupure publicitaire est toujours de quatre minutes ?
- Oui, à moins que le Parlement n'accepte de modifier la loi ... Ce n'est pas de mon ressort, malheureusement, mais peut-être
pourriez-vous en parler à votre mari ... La publicité (il pensa « le gras » comme lors des réunions du mercredi), c'est le nerf de la
guerre ...
Elle consentit à sourire.
- Je me garde bien de parler télévision à la maison, en contrepartie nous n'avons pas de discussions d'ordre politique ...
L'adjoint feuilleta les dernières pages du contrat.
- Comme vous avez pu le constater nous avons tenu compte de vos remarques concernant les conditions financières de votre
collaboration. Vous recevrez l'intégralité de la part producteur et nous vous versons en sus, un cachet mensuel de 200 000 francs
correspondant à la préparation et la présentation d'une émission hebdomadaire de cinquante minutes. Vous avez des observations ?
- Pas sur ces articles, cela me convient. En revanche, j'aimerais qu'il soit précisé à l'avenant du contrat que j'ai le droit de choisir
mon réalisateur et que Télé Première met à ma disposition une maquilleuse, une habilleuse personnelles ainsi qu'un véhicule de
prestige et son chauffeur ...
Le président nota les demandes sur son calepin électronique.
- Il n'y a aucun problème, madame Upton, tout cela va de soi ... Encore un peu de thé ?
La jeune femme se leva et lissa sa jupe en plaquant ses mains sur son ventre, ses cuisses. Hubert Garabit ravala sa salive.
-Je dois hélas vous quitter, monsieur Garabit. C'est aujourd'hui l'anniversaire de ma fille, et j'ai des obligations envers elle ...
Elle ferma les yeux et rejeta la tête en arrière, découvrant une gorge d'une blancheur aveuglante.
- Ça me fait penser que j'oubliais un petit détail ... J'aimerais également que quelqu'un puisse s'occuper de Cécilia ... L'amener à
l'école, suivre ses devoirs ... Avec la vie que nous menons, il est impossible d'être aussi présents que des parents ordinaires ...
L'adjoint appela l'ascenseur à l'aide de sa télécommande.
- Nous y veillerons, madame Upton, soyez tranquille ...
Le chauffeur du ministre attendait au soleil, près de la 605. Le gâteau de chez Dalloyau était posé sur la banquette arrière, dans sa
boîte isotherme. Puis le tout, Peugeot, charlotte aux truffons, conducteur, présentatrice vedette, bas de soie et lentilles teintées, prit
le chemin du Vésinet.
L'émission baptisée « Cinq sur cinq » débuta le mois suivant. Le visage de Célia Upton, plus séduisante que jamais, apparut plein
cadre. Un mouvement de caméra permit aux téléspectateurs de découvrir sa robe, une création exclusive Kagitomo, dont le
camaïeu de bleu s'harmonisait parfaitement avec le décor. Célia cligna des yeux quand les projecteurs donnèrent leur pleine
puissance, et l'on put remarquer la légère touche de violet qui teintait son regard sans que l'on se rende compte que cette étrangeté
était due à ses lentilles de contact. Elle posa sur la table laquée le stylo Mont-blanc qu'elle serrait entre ses doigts et fixa la lampe
rouge clignotante qui indiquait la prise de vue choisie par le réalisateur. Elle passa furtivement le bout de la langue sur ses lèvres.
- Bonsoir. Pour cette première émission de « Cinq sur cinq » je suis heureuse de recevoir le défenseur des pauvres et des exclus,
l'espoir des marginaux ... Je vous demande d'applaudir l'abbé Pierre ...
1) Quels sont les véritables enjeux conditionnant la production d’une émission de télévision ?
2) En quoi la chute est-elle ironique et dresse-t-elle un portrait dévalorisant de la société actuelle ?
LA PUBLICITÉ

Beigbeder, 99 francs, 2000.
Début du récit :
"Je me prénomme Octave et m'habille chez APC. Je suis publicitaire : eh oui, je pollue l'univers. Je suis le type qui vous vend
de la merde. Qui vous fait rêver de ces choses que vous n'aurez jamais. Ciel toujours bleu, nanas jamais moches, un bonheur parfait
retouché sur Photoshop. Images léchées, musiques dans le vent. Quand, à force d'économies, vous réussirez à vous payer la bagnole
de vos rêves, celle que j'ai shootée dans ma dernière campagne, je l'aurais déjà démodée. J'ai trois vogues d'avance et m'arrange
toujours pour que vous soyez frustré. Le Glamour, c'est le pays où l'on n'arrive jamais. Je vous drogue à la nouveauté et l'avantage
avec la nouveauté, c'est qu'elle ne reste jamais neuve.[...] Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens
heureux ne consomment pas.
Votre souffrance dope le commerce. Dans notre jargon, on l'a baptisée "la déception post-achat". Il vous faut d'urgence un
produit, mais dès que vous le possédez, il vous en faut un autre. L'hédonisme n'es pas un humanisme : c'est du cash-flow. Sa devise ?
"Je dépense donc je suis." Mais pour créer des besoins, il faut attiser la jalousie, le douleur, l'inassouvissement : telles sont mes
munitions. Et ma cible : c'est vous. [...]
Je suis Partout. Vous ne m'échapperez pas. Où que vous posiez les yeux, trône ma publicité. Je vous interdis de vous ennuyer. Je vous
empêche de penser. Le terrorisme de la nouveauté me sert à vendre du vide. [...] Je décrète ce qui est Vrai, ce qui est Beau, ce qui est
Bien. Plus je joue avec votre subconscient, plus vous m'obéissez. Si je vante un yaourt sur les murs de votre ville, je vous garantis que
vous allez l'acheter. Vous croyez que vous avez un libre arbitre, mais un jour ou l'autre, vous allez reconnaître mon produit dans le
rayonnage d'un supermarché, et vous l'achèterezn comme ça, juste pour goûter, croyez-moi, je connais mon bouot.
Mmm, c'est si bon de pénétrer votre cerveau. Je jouis dans votre hémisphère droit. Votre désir ne m'appartient plus : je vous
impose le mien. Je vous défends de désirer au hasard. Votre désir est le réusltat d'un investissement qui se chiffre en milliards d'euros.
C'est moi qui décide aujourd'hui ce que vous allez vouloir demain.
Tout cela ne me rend probablement pas très sympathique à vos yeux. En général, quand on commence un livre, il faut tâcher
d'être attachant et tout, mais je ne veux pas travestir la vérité : je ne suis pas un gentil narrateur. En fait je serais plutôt le genre grosse
crapule qui pourrit tout ce qu'il touche. L'idéal serait que vous commenciez par me détester avant de détester aussi l'époque qui m'a
créé.
N'est-il pas effarant de voir à quel point tout le monde semble trouver normale cette situation ? Vous me dégoûtez, minables
esclaves soumis à mes moindres caprices. Pourquoi m'avez-vous laissé devenir le Roi du Monde ? Je voudrais percer ce mystère :
comment, au sommet d'une époque cynique, la publicité fut couronnée Impératrice. Jamais crétin irresponsable n'a été aussi puissant
que moi depuis deux mille ans.
1- Montrer les différents moyens que le narrateur utilise pour montrer son omnipotence (omni- = tout;
-potence = pouvoir).
2- Quel jugement porte-t-il sur le peuple-lecteur ?
LA CONSOMMATION

Boris Vian, Complainte du progrès (chanson), 1956
Attention, oeuvre musicale mais il est possible d'analyser uniquement le texte...
Autrefois pour faire sa cour
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son coeur
Maintenant c'est plus pareil
Ça change ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille
Ah Gudule, viens m'embrasser, et je te donnerai...
Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière, avec un four en verre
Des tas de couverts et des pelles à gâteau!
Une tourniquette pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux...
Et nous serons heureux!
Autrefois s'il arrivait
Que l'on se querelle
L'air lugubre on s'en allait
En laissant la vaisselle
Maintenant que voulez-vous
La vie est si chère
On dit: "rentre chez ta mère"
Et on se garde tout
Mon évier en fer, et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses, mon repasse-limaces
Mon tabouret-à-glace et mon chasse-filous!
La tourniquette, à faire la vinaigrette
Le ratatine ordures et le coupe friture
Et si la belle se montre encore rebelle
On la ficelle dehors, pour confier son sort...
Au frigidaire, à l'efface-poussière
A la cuisinière, au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates, au canon à patates
A l'éventre-tomate, à l'écorche-poulet!
Mais très très vite
On reçoit la visite
D'une tendre petite
Qui vous offre son coeur
Ah Gudule, excuse-toi, ou je reprends tout ça...
Alors on cède
Car il faut qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Mon frigidaire, mon armoire à cuillers
1- Quels sont les différents moyens utilisés par Boris Vian pour dresser le portrait d'une société de
consommation ?
2- A quoi oppose-t-il cette société de consommation ? En fait-il une véritable critique ?
LA COLONISATION ET LA PUBLICITÉ

deux extraits de Discours sur le Colonialisme d'Aimé Césaire
p. 202 du manuel de français face à la publicité Y'a bon, Banania p.203.
Questions :
Les textes de Discours sur le colonialisme, 1950, Césaire.
– quels sont les arguments des partisans de la colonisation ?
– Dans ses deux textes, à quoi Césaire compare-t-il la colonisation ?
– Césaire utilise le même moyen stylistique dans les deux textes afin de donner de la force à son
discours. Lequel ?
La publicité Banania, 1915
rappel : La France coloniale a envoyé à la mort des tirailleurs sénégalais
lors de la 1ère guerre mondiale. ( voir la fin de Cris, de L. Gaudé) Dès cette
époque, la publicité s'est emparée de leur image pour promouvoir la
marque de ce chocolat.
Léopold Sédar Senghor, célèbre poète sénégalais, arrive à Paris en 1928.
Calme, réservé et pieux comme il l’était, il fut très dépaysé. Un jour, se
promenant dans la ville, il tomba sur l’affiche publicitaire de la marque
de cacao ‘’Banania’’ qui montrait un tirailleur sénégalais lippu, hilare,
coiffé d’une chéchia, déclarant : «Y a bon Banania !». Rentré chez lui, il
écrivit un texte rageur : «Je déchirerai tous les rires Banania sur tous les
murs de France.» Cette publicité n’a été abandonnée par la société
Nitrimaine qu’en 2006.
– Comment comprenez-vous cette affirmation ?
– Expliquez pourquoi cette publicité justifie la réaction du poète.
L'ECOLOGIE – L'énergie nucléaire

"La Maison verte", Nouvelles re-vertes, M. Ollivier, 2008
Il s'agit d'une courte nouvelle que vous trouverez dans votre manuel p.284
Questions :
– qu'est-ce que l'écocivisme ?
– Comment les parents montrent-ils un fort engagement écologique ?
– A quel âge le père sera-t-il à la retraite ? Pourquoi selon vous ?
– Expliquez l'effet produit par les derniers mots de la nouvelle : finalement, quelle est la thèse
défendue par le texte ?
Téléchargement