Livret: La part éducative dans le travail de l`assistant familial

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Observatoire départemental de la protection de l’enfance
Synthèse réalisée par Yvette Garnier-Moulin, sur la base de sa thèse de doctorat
en sciences de l’éducation intitulée « Reconnaissance et éducation informelle,
étude à partir de la formation diplômante des assistants familiaux ».
Les «nourrices» ont toujours été pour moi une source de questionnements, autant sur le plan personnel que
professionnel. De 1972 à aujourd’hui, de l’agrément auquel je devais participer comme assistante sociale de
secteur, à l’accompagnement à l’écriture d’ouvrages collectifs sur leur pratique, en passant par les décisions de
signalements d’enfants en danger comme responsable d’une circonscription d’action sociale et les subtils moments
du Diplôme d’Etat d’Assistant Familial (DEAF) comme formatrice, j’ai découvert là des familles particulières. Aussi
je voudrais présenter ma façon d’aborder le parcours de reconnaissance engagé par cette profession, non pour y
affirmer quelques idées sur leur rôle spécifique car elles peuvent le faire mieux que moi, mais pour engager un
dialogue sur l’éducation familiale ou chacun des acteurs doit pouvoir apporter ses pratiques et ses compétences,
y compris celles qui restent aujourd’hui encore cachées dans l’évidence du quotidien.
Un bref rappel de l’historique de ce métier précédera une analyse de la reconnaissance établie par la loi de 2005
et le référentiel de compétences, ensuite en s’ appuyant sur mon travail de doctorat seront abordés les vécus de
20 assistantes familiales1 , dont 9 étaient récemment diplômées et comment leurs propos interpellent la poursuite
du processus de professionnalisation.
Yvette Garnier-Moulin
1
C’est au regard de cette étude, mais aussi de la place tenue par les femmes dans ce métier, que nous privilégions le féminin
pour en parler.
2
La part éducative dans le travail
de l’assistant-e familial-e
L’histoire des nourrices en France, comme forme sociale et solidaire de soins et d’éducation apportés aux
enfants « qui ne sont pas les siens », a évolué en fonction d’enjeux contradictoires, sociaux, politiques et
économiques. Les reconnaissances de ce métier suivent l’évolution de la place de l’enfant dans nos sociétés
occidentales, mais elles dépendent également de la place attribuée à la femme, à l’économie domestique et
à l’éducation familiale au cours des siècles. Il convient de replacer brièvement l’historique du métier d’assistant
familial qui, encore aujourd’hui, influence les représentations de ce métier.
« Garder » les enfants des autres :
une « occupation » en quête
de reconnaissance pendant des siècles.
féminin qui n’a aucune valeur économique, les laisse
dans la dépendance du mari. « Le système donne aux
femmes des responsabilités domestiques lourdes en
même temps qu’il permet d’affirmer que ces femmes
ne travaillent pas » (S. Agacinski, 1998).
La nourrice est celle dont on peut attendre le meilleur
comme le pire et chaque parent oscille entre la plus
totale confiance et la plus grande méfiance. Cette
femme, qui garde les enfants pour de l’argent, est
suspecte . Au regard des conditions sordides des
placements, la vindicte se porte sur les nourrices plus
que sur les parents qui souvent « oublient » de les
payer. La majorité d’entre elles sont issues du milieu
rural, très pauvres et n’ont pas d’autres possibilités
d’emploi.
C’est sous l’influence du pouvoir médical qu’une
politique plus interventionniste se met en place à
partir des années 19203. Il convient de veiller à la
bonne santé physique des enfants placés. Mais il
faudra attendre les ordonnances de 1945 pour voir
une véritable organisation des services de protection
de l’enfance, puis le décret de 1956 qui mettra en
Jusqu’à la fin du 18 ème siècle, les enfants élevés
par leur mère sont une exception pour l’ensemble
des classes sociales. La « fonction d’élevage » des
premières années est liée au corps de la femme,
(nourrir l’enfant au sein est réservée aux domestiques
ou à un sous-prolétariat). Malgré le souci porté aux
indigents, malades et enfants abandonnés par
certaines œuvres et hôpitaux généraux2 en réponse
à la très forte mortalité infantile et aux craintes du
vagabondage, l’enfant reste généralement une gène,
en particulier dans les villes. La place de celles qui les
élèvent est donc peu valorisée.
Au 19ème siècle, d’un point de vue économique, la
division à l’œuvre depuis le 17ème siècle entre, un
travail productif valorisé et un travail domestique
renvoyé dans la sphère du privé, se renforce. Le jeune
enfant devient un être humain dont il faut envisager
l’avenir (sa mise au travail), les questions sociales
deviennent alors des enjeux centraux. Les femmes
sont ainsi renvoyées dans la sphère domestique et,
l’éducation des enfants, ce travail naturellement
2
3
Exemple : Œuvres de Vincent de Paul
Exemple : Œuvre du docteur Grancher
3
voient arriver les départs en retraite de ces familles
d’accueil alors que les besoins restent importants,
des campagnes de recrutement sont engagés
par certains. Il est un fait que pour des raisons
tant économiques que sociales et politiques,
ce mode d’accueil reste privilégié dans toute la
communauté européenne, (même si le processus de
professionnalisation enclenché en France ne semble
pas partagé dans les autres pays européens).
En France, les recrutements récents montrent un
changement de profil des candidatures, de plus en
plus d’hommes se sentent concernés par ce métier
d’accueil, même si les femmes restent largement
majoritaires, le niveau scolaire et professionnel des
postulants-es augmente. Le métier n’est plus un
« petit boulot », une voie d’insertion dans le monde
salarié, mais un véritable choix parmi d’autres qui
s’opère souvent vers la quarantaine. S’il s’envisage
toujours dans un souci de qualité de vie familiale,
la dimension « d’un service social » élaboré au sein
d’une équipe pluri-professionnelle est de plus en plus
présente et la nécessité d’être formé à ce métier n’est
plus remise en cause.
place les conditions de collaboration entre famille
d’accueil et les services ASE4. En 1962, un nouveau
décret annonce les conditions d’un agrément (ne
faisant pas de différence entre les nourrices « de
jour » et les nourrices « temps plein »). La fonction
de salarié, avec les droits sociaux qui lui sont associés,
est reconnue progressivement dans les années 1977,
1979, 1980 et 1992 (plus tardivement par rapport aux
autres métiers de la petite enfance).
Après l’influence hygiéniste qui avait le souci des
enfants placés jusqu’au milieu du XXème siècle, ce
sont les pédo-psychiatres qui prennent le relais et
qui, grâce à leur approche clinique des enfants
placés traumatisés par la dernière guerre5, vont faire
reconnaître la nécessité des soins psychiques à leur
apporter. Une nécessité de formation pour celles
qu’on appelle alors « assistantes maternelles » fait
suite à ce constat.
Si dans les premiers temps la formation est basée sur
le volontarisme, celle-ci devient obligatoire en 1992.
Cela constitue un tournant essentiel dans le processus
de professionnalisation, ce dernier sera clairement
réaffirmé dans la loi de juin 2005, apportant un
cadre plus strict à la formation, proposant un diplôme
d’état, intégrant les assistantes familiales au sein des
équipes de travailleurs sociaux.
Le référentiel de compétences, élaboré dans la loi
de Juin 2005, cadre les modes de certification du
diplôme et organise la formation en trois domaines
de compétences7. De l’avis général des professionnels
du secteur, cette loi est une réelle reconnaissance et
j’ai tenté dans mon travail de recherche, de savoir si
elle répondait aux attentes des assistantes familiales,
et si non, pourquoi ?
Aujourd’hui un récent rapport d’état 6 fait état de
plus de 80 000 enfants placés en famille d’accueil
au niveau national. Or, la plupart des départements
4
5
6
7
ASE : Aide Sociale à l’Enfance
Nous pensons plus particulièrement aux docteurs Myriam David, P. Soulé, Lebovichi...
Rapport de novembre 2011 de Mme M. Derain nommée «Défenseuse des enfants»
DC1 : l’accueil de l’enfant, DC2 : la socialisation de l’enfant, DC3 : la communication professionnelle
4
2005 : Une formation, un diplôme d’état,
une place au sein des équipes
Une reconnaissance professionnelle
réelle mais partielle
une approche de type cognitiviste, comme des
savoirs d’usages qui s’élaborent dans un processus
permanent et dans des rapports à un environnement
toujours spécifique.
En poursuivant un peu cette analyse, à partir d’un
classement des verbes utilisés par exemple, on
peut observer que les capacités les plus attendues
sont : l’observation, l’adaptation et la coopération.
Ces actions sont en premier lieu la réponse aux
attentes des équipes qui les accompagnent, d’autres
compétences citées comme, « savoir repérer » ou
« savoir répondre » sont envisagées « en sachant
avoir recours à l’équipe pluridisciplinaire ». On ne
relève pas moins de six rappels à l’équipe et aux
règles de l’institution.
Ce qui apparaît surprenant dans cette formalisation,
c’est l’absence d’autres capacités qui font à l’évidence
partie du socle des pré-requis nécessaires pour
assurer ce métier : citons pour exemple les capacités
organisationnelles (dans l’espace, la temporalité,
le relationnel familial), les capacités réactives et
créatives, les capacités réflexives, et surtout les
capacités dites du care relevant globalement du souci
d’autrui ( avec cette dimension dite « de l’amour »
que revendiquent les assistantes familiales). Certes,
comme le dit S. Euillet (2010) ce référentiel porte sur
les compétences spécifiques attendues, mais il laisse
dans l’ombre d’autres compétences dont on estime
qu’elles sont déjà élaborées dans le cadre familial.
La question se pose alors de savoir si ces compétences
sont envisagées comme encore naturellement
féminines ou comme naturellement présentes dans
ces familles d’accueil ? Est-ce à dire qu’elles n’ont pas
à être exprimées, rendues visibles et valorisées ? Ou,
ne pouvant être acquises dans ce cadre institutionnel,
ces compétences de base n’ont pas à être reconnues
par un référentiel d’État ?
La loi de 2005 offre d’abord aux assistants-es
familiaux-les la possibilité d’obtenir une légitimité
sociale, en dehors de cadres de références spécifiques
et limités, comme leur propre famille ou leur
employeur, et il peut apparaître regrettable que cette
légitimité ne soit qu’optionnelle8.
Le travail de théorisation, préalable à la mise en place
de la loi, a permis l’élaboration d’un référentiel qui
fait de cet emploi « l’un des rares métiers spécialisés
de la protection de l’enfance » (A. Oui, 2010). Le
dénuement et la solitude dans lesquels ont été
laissées les femmes qui accueillaient les enfants
placés n’existent plus. Les approches de la médecine
et de la psychanalyse ont pu justifier l’importance de
suivis professionnels réguliers et complémentaires
où les assistants-es familiaux-les sont des acteurs
centraux qu’il est nécessaire de former9.
Notons néanmoins que c’est par un corpus
juridique que s’est amélioré la profession, et si la
reconnaissance se développe dans la forme du droit,
un chemin reste à faire pour que la place sociale
qui leur est ainsi attribuée soit effective auprès des
familles, des équipes10 et de la société en général.
Si on regarde de plus près cette théorisation, il
apparaît de « compétence » renvoie essentiellement
au domaine managérial, comme des actions reposant
sur un programme institutionnel que les individus
doivent savoir effectuer correctement. Les termes
« moyens », « outils », « ressources », « besoins » et
« savoirs » utilisés dans ce référentiel renforcent cet
aspect managérial et individualiste des compétences,
alors que celles-ci nous apparaissent plutôt dans
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9
10
Les assistants-es familiaux-les ne sont pas dans l’obligation de passer le DEAF à la fin de la formation.
La formation des «nourrices» a longtemps été sujet à débats.
Voir à ce propos le DSTS-Master de S. Le labourier «les assistants familiaux entre droits salariaux et intérêts de l’enfant,
des travailleurs sociaux en quête de reconnaissance», 2009.
5
Ces interrogations se trouvent confortées par le
fait que les 300 heures de formation obligatoires
n’atteignent pas les temps de formation des autres
métiers de la petite enfance11, confirmant l’idée que
ces salariés arrivent bien avec un certain nombre
d’acquis. Quoi qu’il en soit, la reconnaissance des
compétences attendues en demeure partielle.
forcément par leur conceptualisation. Apprendre
assises devant une table ou être évaluées à partir de
questions théoriques, est étranger à leurs pratiques.
Certaines expriment le regret de ne pouvoir évoquer
les chemins personnels parcourus, le quotidien,
les difficultés des membres de leur famille...
Parallèlement elles reconnaissent qu’elles n’ont « pas
les mots pour dire », que leur expression n’est ni celle
des travailleurs sociaux, ni celle des psychologues,
mais, qu’il est important pour elles comme pour les
enfants, de rester dans le domaine du « familier »12.
Le processus de professionnalisation, pour se
poursuivre, ne doit-il pas prendre en compte
l’importance du rôle du groupe-famille, de ces
compétences laissées dans l’invisibilité, les pratiques
d’apprentissage expérientiel, parce que c’est ainsi
que ces professionnelles travaillent (c’est à dire
qu’elles apprennent et transmettent) ?
Reste à approcher de plus près ces pratiques ; je
n’en représenterai qu’une approche succincte, mais
cela montre tout l’intérêt de ce quotidien pour la
socialisation de l’enfant.
Un autre domaine important est resté dans
l’invisibilité sociale, c’est le rôle joué par les autres
membres de la famille d’accueil : en effet, comme le
souligne A. Oui (2010), qui a participé à l’élaboration
de cette loi, « les membres de la famille d’accueil
sont les grands oubliés », les assistants-es familiauxles interrogées voient dans cet « oubli » un véritable
déni de reconnaissance de l’implication familiale
(conjoint(e). enfants, parents, amis... ).
Enfin un troisième domaine est apparu, au cours
des évaluations des formations et de nos entretiens,
ce sont les pratiques d’apprentissage spécifiques de
ces professionnelles. Élaborés à partir du référentiel
de compétences, les programmes de formation
ont augmenté leurs apports théoriques. Bien
que leur pertinence par rapport à la profession
ne soit pas à remettre en cause, il est apparu que
les assistantes familiales diplômées disent avoir
essentiellement appris au cours de la formation
grâce aux échanges entre pairs. C’est à partir de
situations concrètes ou d’expériences vécues qu’elles
questionnent leurs pratiques et s’approprient les
apports des formateurs. Elles semblent en effet
avoir acquis et investi les compétences « de base »
du métier à travers des expériences personnelles
successives (autoformation). Il apparaît qu’elles
savent non seulement tirer les leçons de ces vécus,
mais les adapter dans d’autres contextes sans passer
11
12
Les pratiques éducatives des familles
d’accueil, ou comment appréhender les
bases d’une socialisation
Mon étude part de l’expression de 20 assistantes
familiales, (ce qui confirme s’il en était besoin que
beaucoup d’autres positionnements sont possibles).
Ces entretiens montrent encore, malgré un certain
sentiment de satisfaction, des vécus de dénis de
reconnaissance que je vais exprimer comme :
• l’absence de prise en compte des compétences
acquises par leur parcours biographique et leurs
expériences professionnelles.
Pour exemple : les éducateurs de jeunes enfants bénéficient de 1500 heures de formation théorique dont 15 mois de stage,
les auxiliaires de puériculture, suivent un an de formation à temps plein et le CAP petite enfance, deux ans à temps plein,
dont 12 semaines de stage.
C’est à dire le vocabulaire utilisé dans les familles.
6
malisée (en particulier par le contrat de travail de
l’assistante familiale, le contrat de placement et
le projet pour l’enfant et les liens avec sa famille).
Cette éducation du quotidien est celle de la transmission de règles, de normes, d’un certain modèle
éducatif qui doit répondre aux attentes de notre
société contemporaine (appréhender le genre,
l’espace, le temps, l’autre, l’apprentissage, le beau,
le sensible...) et dont nous ne pouvons exclure une
certaine dimension politique14.
Afin d’approcher ce quotidien et de voir si un
modèle éducatif partagé est perceptible, j’ai
choisi d’interroger les assistantes familiales sur le
déroulement d’un « repas du soir, ordinaire »15. Après
avoir analysé les interviews, il est surprenant de voir
que l’on peut parler d’une véritable « communauté
de pratiques de ces familles d’accueil ». En effet, les
règles et les pratiques quotidiennes énoncées lors
de ce moment spécifique sont presque similaires. Je
ne pourrai ici que les survoler : D’abord le repas se
prend en famille de façon « traditionnelle » autour
de la table, dans une pièce commune. Ce repas
est clairement repéré par les assistantes familiales
comme un espace important pour son potentiel
éducatif.
- Autour de la table, la place de chaque corps qu’on
immobilise, permet l’éveil des cinq sens. Cette
éducation est faite toute à la fois de contraintes
et de recherche de plaisirs par la découverte des
nourritures. Cette nourriture joue un rôle médiateur
dans la transmission culturelle (entre le respect des
habitudes de la famille de l’enfant et l’intégration
dans la culture de la famille d’accueil).
• l’absence de prise en compte de l’implication des
autres membres de la famille d’accueil
• la difficulté à prendre en compte et à exprimer
leur investissement affectif, tout comme les efforts
consentis pour adapter leur modèle éducatif.
En tant que chercheuse dans le domaine des Sciences
de l’éducation, j’ai fait le choix de m’intéresser plus
particulièrement à ce modèle éducatif. Présente-til des cohérences indépendamment des situations
familiales ? Au delà des soins et des moments
difficiles, qui sont aujourd’hui accompagnés par les
équipes (et où la place des parents est généralement
affirmée), que transmettent ces professionnelles dans
l’intimité du quotidien et comment ?
Pour engager cette réflexion, j’ai considéré, comme
d’autres chercheurs13 avant moi, que cette profession
se déploie principalement sur deux axes :
• Le premier, est l’axe thérapeutique, de l’ordre du
soin individualisé. Il a comme objectifs d’aider
l’enfant à s’épanouir malgré le traumatisme d’une
rupture des liens parentaux et de retravailler ces
liens. Cet axe a été particulièrement bien développé
ces dernières années par des psychologues, des
pédopsychiatres et l’ensemble des équipes des
placements, il ne constitue pas l’objet de cette
recherche.
• Le deuxième axe est éducatif et considère la nécessité de transmettre à l’enfant placé, comme à tous
les enfants, les bases d’une socialisation. Cet axe,
je l’ai nommé éducation familiale contractualisée
parce que cette éducation comporte, plus que
l’éducation familiale traditionnelle, une part for13
Quelques réflexions relevées : - C Sellenet (2006) «actuellement la dimension éducative est minorée» - S. Bosse-Platière
et al (1995) «la réflexion sur la spécificité de l’action éducative auprès des enfants en dehors de leur famille est encore
peu développée» - P. Durning (1995) « le livre de la transmission éducative n’est pas encore écrit.... Il faudrait écrire sur la
question de l’éducation en famille d’accueil et sur les multiples enjeux éducatifs et sociaux de la transmission des valeurs,
des normes , des codes... Le travail des assistantes familiales permet de souligner les points forts et d’amorcer une réflexion
porteuse d’enseignements utiles»
14
Ici «politique» est au sens large, ces modèles répondant à une certaine organisation de la société.
15
A. Muxel, (1996) «Manger, c’est toujours plus que manger ! C’est dire qui l’on est, c’est donner, écouter, partager, dominer,
mais aussi contraindre, aimer, éduquer».
7
nous nous reconnaît) tout en renforçant l’identité du
groupe (se reconnaître entre « soi » renforce les liens
d’appartenance). Dans cet espace/temps le groupe
se montre à lui-même, il se reconnaît comme unité et
reconnaît chacun de ceux qui le constituent.
Si les assistantes familiales veillent autant au
« dressage des corps et à l’éveil des sens » qu’à
l’apprentissage progressif de la narration de soi
(P. Ricœur, 1990), le rituel du repas dépasse le
cercle familial, ce temps formatif pour l’individu
s’inscrit dans une histoire sociale et culturelle. La
table apparaît comme un rituel de socialisation dont
on acquiert les pratiques en vivant des situations
répétitives et pourtant toujours singulières, favorisant
l’intégration de valeurs, de règles, de représentation
de soi et d’autrui mais également du monde qui nous
entoure.
- Autour de la table, la place des mots : « Les repas
institutionnalisent la conversation familiale, dans
des conditions de fixité et d’intimité rapprochée. Ils
représentent une opportunité précieuse de réaliser le
rêve de famille, unie, chaleureuse et communicante »,
parallèlement, la conversation menace à tout instant
d’ouvrir la boîte de Pandore des insatisfactions
secrètes « alors on parle en contrôlant ce qui est dit,
pour tenter d’en dire toujours plus, sans en dire jamais
trop » ce bavardage permet de construire ensemble
un univers commun, (J.-C. Kaufmann, 2005). Cette
parole doit être répartie le plus équitablement
possible, l’assistante familiale joue ici le rôle de
chef d’orchestre, c’est le moment pour chacun de
faire le modeste récit de sa journée... Elle régule,
incite, observe, encourage, porte son attention sur
chacun, tout en restant vigilante à l’ensemble de
la scène. Quelque soit le thème de la conversation,
le schéma idéal réside dans une confrontation des
micro-différences sur fond de consensus, dynamiser
la conversation sans provoquer de conflits. Ce socle
consensuel se construit avec l’accord de chacun des
membres, qui se sent ainsi appartenir au groupe
familial, en partageant bien plus que le repas, des
codes, des rites et des valeurs. Cette animation du
temps du repas, dit encore J.-C. Kaufmann n’est pas
de tout repos ! Elle va nécessiter des compétences
d’expressions à acquérir par chacun, un dosage et
une adaptation de son comportement par rapport
aux autres, un engagement personnel dans cette
rotation de l’effort d’animation.
Dans ces conversations, souvent décousues, chacun
du plus jeune au plus âgé, entre en scène à tour
de rôle, tente d’être soi avec les autres comme
partenaires ou spectateurs. C’est l’ensemble du
« groupe-famille » qui voit, entend, avalise ou critique
ce qui se dit, partage l’importance ou la légèreté
des propos. Se construit et s’affirme alors un nous
quotidien fort, qui s’impose à tous. Ce nous participe
à la constitution des identités des sujets présents (ce
Il m’est apparu important de nommer les pratiques
de transmission décrites par ces assistantes familiales,
ce travail mériterait d’être approfondi et ce n’est ici
qu’une première approche :
• L’imitation : c’est en effet la première étape de
la socialisation selon le psychologue américain
G. H. Mead (1963). « C’est la prise en charge par
l’enfant des rôles joués par les autruis significatifs
: en jouant ces rôles, l’enfant accède à des formes
symboliques signifiantes et associées qui sont les
formes d’un personnage socialement reconnu ».
Ce faisant l’enfant intériorise progressivement les
règles du jeu, il perçoit que certaines attitudes de
l’un répondent aux attitudes d’un autre. Peu à peu,
il prend conscience que les jeux sont réglementés
et que l’on respecte une organisation autre que
soi-même.
• La participation : Cette participation peut-être
volontaire ou coutumière, elle peut varier (aider
à préparer les repas ou simplement ranger
son assiette...) mais elle apparaît comme
8
elles affichent clairement cette volonté de préserver
une vie équilibrée au groupe-famille. L’éducation
est alors appréhendée comme l’accompagnement
nécessaire pour une coopération au vivre
ensemble, elle est un moyen, une reconnaissance
pratique, selon laquelle « je » est reconnu pour les
actions qu’il porte (G. Le Blanc, 2008).
incontournable dans, et pour, la vie de famille, c’est
l’une de ses principales caractéristiques. C’est parce
que chacun des membres est reconnu à son niveau,
par ses capacités et ses responsabilités, qu’il est
encouragé à contribuer, et qu’il contribuera, à
transformer un vivre ensemble familial. Cette
participation ou contribution, se construit dans un
accompagnement adapté, dans la majorité des
situations présentées c’est l’assistante familiale
qui assure cet accompagnement, mais elle peut le
déléguer à un membre de la famille. Pour l’enfant
accueilli, autant qu’une autorisation à participer
afin qu’il apprenne, (position éducative) c’est faire
« marcher la maison » qui importe et qui donne
sens à l’action. Cette participation de l’enfant à la
vie familiale introduit une reconnaissance par le
faire, et non par la parole. Cela correspond la part
contributive à la fois obligatoire et volontaire dont
nul ne peut être exclu sous peine d’une atteinte à
l’estime de soi, nous dit le philosophe A. Honneth,
(2000). C’est en effet par l’activité que se construit
notre rapport au monde, car nous pouvons en
rapport à ces actions co-situées, nous impliquer
dans un objectif commun et un sens partagé.
Cet accompagnement (imitation, participation,
expression, négociation) qu’assurent les assistantes
familiales, n’a pas de forme pré-définie, il est
continuellement re/créé et adapté en fonction des
conditions environnementales et des potentiels
des personnes en cause. Nous pouvons penser
que cet accompagnement est spécifique dans les
familles d’accueil par le fait que l’enfant arrive « de
l’extérieur » de la filiation et que la méconnaissance
de l’enfant est réelle (de son histoire familiale, des
rôles parentaux, de ses expériences relationnelles,
de ses habitudes quotidiennes comme de ses
représentations sociales et culturelles). Ceci
pousse la famille d’accueil dans la croyance des
potentiels d’auto-réalisation de l’enfant en général.
L’acceptation de cette part de méconnaissance
et la reconnaissance d’un potentiel « propre à
son identité » qui en découle, a souvent, nous
diront-elles, transformée les relations avec leurs
propres enfants. C’est pourquoi nous avons vu
dans cette éducation familiale contractualisée,
un positionnement éducatif spécifique à mieux
comprendre.
• La négociation : Cette participation doit être
progressive et adaptée à chaque enfant, pour
parvenir à cette fin, « on » s’accommode par la
négociation aux raisons de chacun. Les règles
familiales, souvent intergénérationnelles, vont alors
subir des aménagements en fonction des situations
individuelles. C’est chaque membre de la famille
qui pousse à cette dérogation aux règles, sans
que celles-ci ne soient à terme vraiment remises
en cause. C’est à partir de ce que les assistantes
familiales entendent et observent d’autrui,
qu’elles jugent nécessaire ou non, d’adapter leurs
exigences et de bricoler des solutions pour faire
passer les contraintes éducatives du quotidien.
Mais l’harmonie familiale reste la toile de fond et
Mais, je voudrais aborder un autre positionnement
spécifique de ces familles d’accueil, c’est
l’implication affective que sous entend le souci
de l’enfant dans son espace personnel. Cette part
des affects apparaît comme le véritable déni de
reconnaissance pour les vingt assistantes familiales
interrogées. Ce souci d’autrui, nous l’avons
envisagé non pas comme un don agnostique ou un
9
« sacrifice » fait à l’autre, mais comme une réponse
au souci de soi. Dans leurs récits de vie ces femmes
nous ont décrit spontanément les fidélités et les
ruptures de leur héritage familial16, ces apports et
ces manques ont entrainé une survalorisation de la
structure familiale. Cette dernière est appréhendée
comme l’espace de protection et de (re)construction
possible pour l’individu en souffrance. L’harmonie
qu’elles présentent de leur propre famille en est
souvent la preuve17 et elles font le pari de remettre
en jeu cet équilibre familial, en y introduisant un
enfant « extérieur ». Si elles ont conscience, dans la
plupart des situations approchées, que cet enfant
« rejoue » une part de leur parcours biographique
et de leurs affects, c’est en terme de capacités à
« comprendre » et « à soigner » qu’elles l’analysent.
Elles expriment ainsi une véritable croyance dans
les potentiels de l’enfant à se réaliser à l’intérieur
d’un cadre familial. Le choix de ce métier, validé par
les membres de la famille, l’agrément des services
Protection Maternelle et Infantile et l’embauche
au sein d’un Placement Familial légitime ce
positionnement. C’est au fur et à mesure que ces
espaces tiers de légitimation vont permettre une
distanciation et éviter une possible confusion entre
le souci de soi (comme être (re)construit) et le
souci de l’enfant (comme être en potentialité de
se construire), voir accompagner la déconvenue
quand la croyance est mise à mal.
D’un point de vue éducatif, il apparaît que ces
femmes, en diffusant volontairement cette part
d’affect dans l’accueil, qu’elles nomment amour et
que j’appelle souci d’autrui, transmettent à l’enfant
la dynamique sans laquelle le lien social ne peut
se construire : mettant en dette le donataire qui se
retrouve dans la possibilité d’avoir à son tour le souci
d’autrui pour se réaliser (avoir le souci de soi).
C’est la connaissance que ce « travail éducatif
reposant sur les affects » est exercé dans le cadre d’un
contrat salarié qui relativise la dette de l’enfant et de
ses parents, à l’égard de la famille d’accueil.
Une dernière question se pose alors à nous : comment
prendre en compte ces dimensions laissées dans
l’invisible, dans le processus de professionnalisation 18 ?
4 - Poursuivre le processus de
professionnalisation ?
Poursuivre ce processus amène à prendre un certain
nombre de risques qui ont déjà été évoqués par
différents acteurs de ce domaine : faire de l’accueil
le domaine des normes, des règles qui limiteraient
l’adaptation nécessaire à chaque situation, obligerait
à des contrôles, renforcerait les hiérarchisations dans
les métiers de la petite enfance, alors que selon les
théories de l’attachement, c’est de complémentarité
dont il s’agit. Enfin, poursuivre la professionnalisation,
c’est le plus souvent objectiver, théoriser des postures
et des savoirs pour les rendre « universels », renvoyer
dans l’ombre la part du sensible en contrôlant la part
d’affectivité, d’implication du sujet, au profit d’une
technicité qui se veut plus égalitaire,.
Parallèlement, ne pas prendre en compte les vécus
actuels de dénis de reconnaissance, c’est prendre le
16
Ce qui peut être également le cas dans les carrières relevant du médical , du social et de l’éducatif!
17
Pour la majorité des départements, le profil des familles d’accueil correspond encore à la famille dite traditionnelle (les
parents mariés, des enfants sans gros problèmes, un logement fixe, un travail stable pour au moins l’un des conjoints) à
noter que dans la plupart des cas elles ne parlent pas, ou peu de ces moments difficiles, de leur parcours biographique au
moment de l’agrément.
18
Professionnalisation: dynamique identitaire, par laquelle va s’affirmer une singularité. Ce processus est lié à des notions
d’autonomie, de responsabilité, d’évaluation, de formation ainsi qu’à l’affirmation d’un statut social. Ce processus de légitimation des professionnels et de leurs savoirs spécifiques définit des frontières entre les champs professionnels et produit
des discours éthiques propres à la profession.
10
tendent21, de les questionner ensemble.
Des espaces, assez protégés pour permettre et
accompagner l’expression de soi, sont déjà en place,
comme les associations d’assistants familiaux ou les
institutions de formation, certains fonctionnements
d’équipe permettent également cette approche.
Ces espaces peuvent être appréhendés comme des
communautés de pratiques des familles d’accueil. Je
vois là, la possibilité de reconnaître les spécificités
éducatives qui pourraient relier les familles d’accueil,
ce travail de reconnaissance ne peut s’engager sans
la participation active des principaux acteurs: ces
familles doivent d’abord chacune se reconnaître
dans leur propre fonctionnement, puis se reconnaître
entre elles, construire un mode d’expression qui
n’est ni celui des travailleurs sociaux, ni celui des
psychologues, avant de s’engager peut-être un jour
dans une nouvelle dimension, se faire reconnaître
comme des professionnels acteurs dans la parentalité
: ces familles la pratiquent dans le grand silence du
quotidien, elles la questionnent dans sa dimension
filiale, elles en adaptent les formes en tentant de
prendre en compte chaque situation, pendant que les
référents ont comme champ spécifique de replacer
l’exercice et l’expérience des parents de l’enfant22.
Je vois là, les rôles complémentaires des parents,
des enfants, des professionnels et des institutions
où chacun, heureusement, n’a jamais fini de se
construire et de construire sa place.
risque que les assistants familiaux affirment un jour
leur identité professionnelle uniquement à travers
leurs droits, avec des positionnements qui ne seraient
pas en harmonie avec l’intérêt de l’enfant placé19.
Entre ces deux risques, il m’est apparu que je pouvais
m’appuyer , pour poursuivre la qualification attendue
dans ces placements, sur les capacités éducatives
des assistants familiaux en les rendant davantage
acteurs. Si nous concevons l’éducation comme « une
reconstruction continue de l’expérience dans le but
d’approfondir son contenu social et les méthodes
impliquées » (J. Dewey, 1916), processus qui se
développe tout au long de la vie, la formation est
alors conçue comme un accompagnement à cerner
l’expérience, à la décrire, à la comparer pour (re)
construire une dimension sociale de l’action. Il s’agit
ici d’abord de se mettre d’accord sur les modes
d’expression qui disent parfois l’indicible (le sensible,
l’intuition, les affects, le beau ou le difficile) que ces
professionnels déjà partagent, de travailler le sens
des pratiques et des compétences sur lesquelles elles
reposent. Les familles d’accueil expriment fortement
ce besoin de partager, d’avoir une idée de ce que
les autres font dans l’intimité, de savoir ce qui est
encouragé, ce qui pose problème dans telle ou
telle situation du quotidien20. L’éducation est alors
vécue comme une construction sociale contextuée
qui peut être interrogée entre pairs. Il ne s’agit ici
ni de contrôler les pratiques, ni de construire des
modèles éducatifs, mais bien de prendre peu à peu
conscience de ses propres fonctionnements éducatifs,
des dimensions morales et « politiques » qu’ils sous
19
S. Le Labourier, 2009.
20
Nous voyons apparaître ces questionnements à propos du téléphone, d’internet, mais aussi de la participation à certaines
fêtes familiales ou entre copains... mais s’interroge-t-on sur le verrou de la salle de bain? La place des secrets ? La façon de
dire bonjour ou de s’assoir sur une chaise ?
21
Nous pensons que les positionnements diffèrent tellement dans les petites actions du quotidien que les membres des
équipes en parlent rarement entre eux et qu’ils ne les abordent que très superficiellement avec les parents, or c’est à travers
elles que passe une part de l’intégration sociale.
22
Je fais ici référence aux trois axes de la parentalité: l’exercice, l’expérience et la pratique.
11
Repère bibliographique :
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critique ?,» Paris, Juillet, pp. 127-143.
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J’écris pour tous les enfants que j’ai gardés, Péronnas, La Tour Giles.
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Soi-même comme un autre, Paris, éd du Seuil.
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12
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