Correction de l'épreuve DPECF 2002
UV 2 Economie
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SESSION 2002
ECONOMIE
Durée : 3 heures – Coefficient : 1
I. COMMMENTAIRE D'UN TEXTE
Vous disposez du texte joint en annexe :
"La croissance a été plus soutenue que prévu au troisième trimestre".
A partir de ce texte et de vos connaissances, vous montrerez dans un développement construit, quels sont les
moteurs de la croissance d'une économie et vous essaierez de préciser ce qui peut entraver cette croissance
II. QUESTIONS
1. Quels sont les différents besoins de financement de l'entreprise ?
2. Qu'est-ce que le budget de l'Etat ?
Quelles en sont les différentes composantes ?
BAREME
Commentaire d'un texte (12 points)
Première question (4 points)
Deuxième question (4 points)
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ANNEXE
La croissance a été plus soutenue que prévu au troisième trimestre
C'est désormais certain. La croissance en 2001 sera d'au moins 2,1 %, conformément aux dernières prévisions
de l'Insee et du gouvernement. Les chiffres du troisième trimestre, publiés vendredi 23 novembre, par l'institut
de la statistique, permettent de l'affirmer. Entre juillet et septembre, le produit intérieur brut (PIB) a progressé
de 0,5 %, ce qui donne à la France un acquis de croissance, fin septembre, de 2,1 %. Après un premier
trimestre où la hausse du PIB avait atteint 0,4 % et un deuxième trimestre où elle avait plafonné à 0,2 %,
selon les chiffres révisés de l'Insee, ces nouvelles données marquent sans conteste une accélération de
l'activité. L'Insee n'avait d'ailleurs pas anticipé un tel redémarrage, puisque ses experts prévoyaient, dans leur
point de conjoncture d'octobre, une croissance limitée à 0,3 % au troisième trimestre.
Cet été, les Français ont consommé. Tous azimuts. Leurs achats ont littéralement bondi, de 1,2 %, ce qui
représente une progression de rythme annuel de près de 5 %. Personne ne s'attendait à de telles dépenses. Il
faut dire que les salaires ont été plus dynamiques que prévu, ce qui a alimenté le pouvoir d'achat des salariés.
Les entreprises ont continué à créer des emplois même si elles l'on fait à un rythme nettement inférieur à celui
de 2000. Et de nombreux accords de modération salariale signés à l'occasion du passage aux 35 heures sont
arrivés à terme. Certaines entreprises ont dû desserrer les contraintes salariales.
De plus, la "bouffée d'inflation" qui avait entamé le pouvoir d'achat au deuxième trimestre a disparu : les prix
du pétrole et ceux des produits alimentaires, que les inondations avait fait augmenter, ont retrouvé un rythme
de progression plus supportable pour les consommateurs. Le versement par l'Etat de la première prime pour
l'emploi, fin août-début septembre, a sans doute soutenu la consommation des salariés les plus modestes.
Enfin, certains se demandent si l'approche du passage à l'euro n'a pas incité à la dépense : selon la Banque de
France, les Français auraient ainsi, depuis le début de l'année, sorti quelques 62 milliards de francs de leurs bas
de laine. Malgré le dynamisme de la consommation des ménages, les entreprises, elles, ont réduit leurs
investissements, de 0,2 % au troisième trimestre. La situation internationale et le ralentissement mondial les
plongent sans aucun doute dans un certain attentisme, qui les pousse à repousser leurs décisions
d'investissement en attendant de voir ce que leur réservent les prochains mois.
Pour l'heure, comme l'a montré la dernière enquête de l'Insee sur le sujet (Le Monde du 18-19 novembre),
elles sont inquiètes : elles prévoyaient en octobre que leurs investissements augmenteraient de 3 % en 2001,
contre 6 % en avril, et qu'ils reculeraient de 4 % en 2002. Dans ce contexte, elles ne se contentent pas de
réduire leurs dépenses. Elles déstockent également, et pèsent ainsi sur la croissance.
Du côté des exportations, les nouvelles ne sont pas bonnes. Celles-ci ont diminué de 1,5 % au troisième
trimestre. Comme les importations ont tout autant reculé, du fait du ralentissement de la demande des
entreprises, le commerce extérieur est globalement neutre pour la croissance.
Le gouvernement ne manquera pas de souligner que ces bonnes nouvelles du troisième trimestre confirment
son scénario de cet été, qui prévoyait un redémarrage de l'économie dès le deuxième semestre. Mais, entre-
temps, il y a eu les attentats de New York et Washington, le 11 septembre. Et même s'il est aujourd'hui trop tôt
pour dire quelles seront leurs conséquences sur l'économie française, il ont déjà précipité la récession aux
Etats-Unis et aggravé la crise en Allemagne.
Le Monde le 23 novembre 2001
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CORRIGE
Commentaire global du sujet :
Le commentaire et les questions posées ne posent pas de difficultés particulières dans la mesure où ils sont
parfaitement intégrés dans le référentiel de l'épreuve et constituent de ce fait une interrogation classique. On
peut noter toutefois le poids prépondérant de l'économie générale qui compte pour 16 points dans l'évaluation
totale.
Remarque : une erreur s'est glissée dans le document fourni en annexe. Le taux de croissance de l'économie
française sur les 9 premiers mois de l'année n'atteint pas 2, 1 % puisque 0,4 % + 0,2% + 0,5% ne donnent
qu'un peu plus de 1,1 %. Par ailleurs, ce résultat atteint au troisième trimestre n'est pas acquis dans la mesure
où le quatrième trimestre aurait pu connaître une croissance négative. Le chiffre officiel et définitif publié en
2002 par l'INSEE pour la croissance économique de la France de 2001 est de 1,8 %.Toutefois cette erreur
malencontreuse n'a pas d'incidence sur le traitement du sujet.
I. COMMMENTAIRE D'UN TEXTE
"La croissance a été plus soutenue que prévue au troisième trimestre"
Introduction
Accroche
La croissance économique est en quelque sorte la finalité du système économique, puisque l'augmentation de la
création de richesse provoque l'augmentation des revenus, de l'emploi et finalement du niveau de vie des
populations. A ce titre, elle est à la fois analysée, suivie et fait l'objet de nombreuses prévisions, rarement
atteintes, étant donné le caractère capricieux de l'activité économique et de ses cycles.
Définition des termes du sujet
Pour le terme de croissance on peut retenir la définition de François Perroux, à savoir "l'accroissement d'une
unité économique simple ou complexe, réalisé dans les changements de structures et éventuellement de
systèmes, et accompagnés de progrès économiques variables". D'une manière synthétique, on peut parler
d'accroissement d'un indicateur de production (PNB ou PIB, exprimé en valeur ou en volume) entre deux dates.
Le terme de moteurs de la croissance fait référence au pourquoi de cette augmentation de la production qui est
toujours à chercher dans les composantes de la demande finale adressée aux entreprises. Les moteurs sont à
distinguer des facteurs (qui répondent à la question du comment) et qui désignent l'augmentation du volume
et/ou de la productivité des facteurs de production (capital technique et travail), ainsi que le progrès technique
en général.
Problématique / Plan
Comment expliquer les fluctuations de la croissance économique ?
A travers l'exemple de la conjoncture économique française récente, nous mettrons en évidence dans un
premier temps les trois moteurs de la croissance et les mécanismes qui les sous-tendent, pour ensuite montrer
qu'un certain nombre de paramètres sont en mesure de gripper la mécanique fragile de la croissance
économique.
Développement
Partie I Les trois moteurs de la croissance
Les moteurs de la croissance sont à rechercher dans les trois composantes de la demande effective, la
consommation finale, l'investissement et la dynamique des échanges extérieurs.
A) La consommation finale
C'est la principale composante de la demande effective adressée aux entreprises (en France environ 60 % du
PIB est consommé principalement par les ménages et accessoirement et par convention, par l'Etat). Son
dynamisme dépend essentiellement de l'importance du revenu distribué, de l'évolution des prix, des conditions
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d'accès au crédit, de l'importance des patrimoines, des ménages, mais aussi des innovations proposées par les
entreprises.
Ainsi au troisième trimestre 2001, évoqué par le document fourni, la consommation des français a progressé de
près de 5 % en rythme annuel, bénéficiant de la décrue importante du chômage depuis 1997 (donc de
l'augmentation du revenu global disponible), d'une tendance à l'augmentation des salaires, après les
modérations décidées suite à l'adoption des 35 heures sans baisse de salaire, ainsi que du coup de pouce
apporté par le gouvernement aux faibles revenus par le versement de la prime pour l'emploi.
Tout ceci dans un contexte d'inflation faible qui n'entame pas le pouvoir d'achat, alors que les patrimoines ont
vu leur valeur croître de manière significative sous la flambée des prix de l'immobilier et la fièvre des marchés
financiers (effet de richesse) et que les taux d'intérêt réels pesant sur les crédits à la consommation sont restés
faibles.
De plus, ces dernières années ont été des années riches en innovations par la diffusion de nouveaux services
permis par les technologies de l'information et de la communication, alors même que les industriels de
l'ancienne économie proposent de nouveaux produits à un rythme effréné pour survivre dans l'environnement
d'hyper-concurrence, conséquence de la mondialisation.
Une circonstance exceptionnelle pourrait enfin expliquer ce dynamisme de la consommation, l'adoption de
l'euro, qui a eu pour effet de vider les bas de laine remplis de francs ou bien qui a suscité la crainte d'une
augmentation généralisée des prix
Avec le mécanisme de l'accélérateur, on peut montrer qu'une augmentation de la consommation finale entraîne
une augmentation de l'investissement beaucoup plus importante (cela dépend de la valeur du coefficient de
capital). Ainsi la croissance de la consommation est-elle en mesure d'enclencher le deuxième moteur de la
croissance qu'est l'investissement.
B) L'investissement
L'investissement des entreprises (mais aussi dans une moindre mesure de l'Etat et des ménages) est
certainement la variable la plus importante dans le processus de croissance. En effet, "le détour avantageux de
production " renforce la croissance de la consommation, stimule à son tour l'augmentation du revenu et de
l'emploi et surtout crée les conditions mêmes de la croissance économique. L'investissement dans les nouvelles
technologies et organisations de la production, dans la formation des hommes, les activités de recherche et de
développement n'est-il pas la condition essentielle de la croissance intensive et dans une moindre mesure de la
croissance extensive ?
De même les investissements déterminent en grande partie la compétitivité des entreprises qui les engagent,
et ce qu'ils soient matériels, immatériels, financiers ou bien de capaci et de productivité. C'est le sens même
du fameux théorème de Schmidt : "les investissements d'hier sont les profits d'aujourd'hui et les emplois de
demain".
En tant que moteur de la croissance, l'investissement, par le mécanisme du multiplicateur d'investissement
entraîne une augmentation plus que proportionnelle de la production, du revenu et de l'emploi.
C) La demande extérieure
La contribution de la consommation finale et de l'investissement intérieur peuvent être relayées ou amplifiées
par celle de la demande extérieure.
La demande extérieure concerne les exportations de biens et de services de consommation ou
d'investissement. Les débouchés extérieurs dans une économie ouverte et un cadre de mondialisation sont une
source de croissance de moins en moins négligeable. Par exemple, la France exporte plus de 20 % de son PIB
et un salarié sur 5 travaille pour satisfaire la demande internationale. L'augmentation des exportations, pour
peu qu'elle ne s'accompagne pas d'une augmentation similaire ou supérieure des importations, contribue à
stimuler la production des entreprises résidentes et par suite la croissance économique. De la même manière
qu'il existe un multiplicateur d'investissement, il existe aussi un multiplicateur d'exportation : la production
exportée crée de nouveaux revenus qui renforcent la consommation finale, ce qui nécessite une nouvelle vague
d'investissements…
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Transition
Les moteurs de la croissance que sont les trois composantes de la demande effective doivent se renforcer et se
stimuler pour aboutir à une phase de croissance durable et équilibrée. Dans ces conditions la croissance peut
devenir un processus auto-entretenu. Malheureusement, l'histoire économique met en évidence la présence
permanente de cycles d'expansion et de récession… et montre qu'il en est rarement ainsi. Le document fourni,
par exemple, souligne bien qu'en 2001 la dynamique de la consommation finale des ménages n'est pas relayée
par les investissements des entreprises ou par les exportations. Le résultat étant un taux de croissance
médiocre, qui finalement ne dépassa pas 1,8 % pour l'année 2001. Force est de constater qu'il existe donc des
blocages au processus de croissance, les différents moteurs ne s'allumant ni au même rythme, ni avec la même
puissance.
Partie 2 Les obstacles à une croissance durable
Les entraves au processus de croissance tiennent d'une part à la mauvaise articulation des trois moteurs (A) et
à la présence de fuites au niveau de chacun des trois moteurs (B). Ces facteurs de blocage se trouvant par
ailleurs renforcés dans le cadre d'une économie mondialisée (C).
A) La mauvaise coordination entre les moteurs de la croissance
Comme nous l'avons vu précédemment, ce sont les mécanismes des multiplicateurs (d'investissement et
d'exportation) et celui de l'accélérateur qui diffusent le processus de croissance entre les composantes de la
demande finale. C'est donc dans le fonctionnement imparfait de ces mécanismes qu'il faut chercher les
entraves à une croissance soutenue et durable.
La dynamique de la consommation finale n'entraîne pas celle de la production, ni de l'investissement, et ce pour
plusieurs raisons.
Tout d'abord, les entreprises nationales peuvent ne pas être compétitives, soit au niveau des prix, soit au
niveau des biens et des services offerts. Dans ce cas ce sont les entreprises étrangères qui profitent de cette
dynamique, les importations explosent et le déficit extérieur se creuse.
Il faut ensuite envisager le cas où les entreprises nationales ne sont pas en mesure de répondre à
l'augmentation de la consommation ou de l'investissement des autres entreprises, faute de capacité de
production suffisante (conséquence de l'insuffisance de l'investissement passé) ou bien encore faute d'une
rentabilité suffisante (les entreprises, volontairement, n'augmentent pas le volume de production).
Dans d'autres cas, il n'existe pas de facteurs de production disponibles (par exemple des salariés qualifiés), ni
de possibilité de gains de productivité susceptibles de permettre de répondre à l'accroissement de la demande à
volume constant de facteurs de production.
En conséquence, dans ces trois cas on assiste à une flambée inflationniste, soit par les coûts, soit par la
demande, soit encore par la dévalorisation de la monnaie consécutive au déficit extérieur. La croissance
amorcée par la consommation finale avorte, victime de l'inflation qui fait baisser le pouvoir d'achat et la
dépense des ménages.
Par ailleurs, l'investissement n'est pas déterminé par le seul niveau de la demande.
Il faut signaler que la demande prise en compte par les entreprises n'est pas celle réellement exprimée, mais la
demande anticipée, puisque l'investissement doit précéder la production. La psychologie, l'état d'esprit des
entrepreneurs sont déterminants à cet égard, ce qui est confirmé par la multiplication des enquêtes sur le
climat de confiance des entrepreneurs face à l'avenir.
En réalité, l'investissement des entreprises dépend largement d'autres variables, comme la dynamique
concurrentielle et celle du progrès technique qui rendent les investissements incontournables pour la pérennité
des entreprises.
Il dépend aussi des perspectives de rentabilité, du coût et des possibilités de financement des entreprises, qui
sont des variables indépendantes du niveau de la demande exprimée ou anticipée.
Enfin, il faut envisager le cas, où l'augmentation de la demande finale fait suite à une récession d'activi
importante. Dans ce cas, le surcroît de demande pourra être satisfait par l'utilisation de capacités de production
disponibles ou même par le déstockage de production accumulée dans la période précédente (mentionné par le
document pour l'année 2001). L'augmentation de la demande finale n'aboutit pas à une reprise de
l'investissement ce qui ralentit la croissance économique.
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