Correction de l'épreuve DPECF 2002
UV 2 Economie
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Transition
Les moteurs de la croissance que sont les trois composantes de la demande effective doivent se renforcer et se
stimuler pour aboutir à une phase de croissance durable et équilibrée. Dans ces conditions la croissance peut
devenir un processus auto-entretenu. Malheureusement, l'histoire économique met en évidence la présence
permanente de cycles d'expansion et de récession… et montre qu'il en est rarement ainsi. Le document fourni,
par exemple, souligne bien qu'en 2001 la dynamique de la consommation finale des ménages n'est pas relayée
par les investissements des entreprises ou par les exportations. Le résultat étant un taux de croissance
médiocre, qui finalement ne dépassa pas 1,8 % pour l'année 2001. Force est de constater qu'il existe donc des
blocages au processus de croissance, les différents moteurs ne s'allumant ni au même rythme, ni avec la même
puissance.
Partie 2 Les obstacles à une croissance durable
Les entraves au processus de croissance tiennent d'une part à la mauvaise articulation des trois moteurs (A) et
à la présence de fuites au niveau de chacun des trois moteurs (B). Ces facteurs de blocage se trouvant par
ailleurs renforcés dans le cadre d'une économie mondialisée (C).
A) La mauvaise coordination entre les moteurs de la croissance
Comme nous l'avons vu précédemment, ce sont les mécanismes des multiplicateurs (d'investissement et
d'exportation) et celui de l'accélérateur qui diffusent le processus de croissance entre les composantes de la
demande finale. C'est donc dans le fonctionnement imparfait de ces mécanismes qu'il faut chercher les
entraves à une croissance soutenue et durable.
La dynamique de la consommation finale n'entraîne pas celle de la production, ni de l'investissement, et ce pour
plusieurs raisons.
Tout d'abord, les entreprises nationales peuvent ne pas être compétitives, soit au niveau des prix, soit au
niveau des biens et des services offerts. Dans ce cas ce sont les entreprises étrangères qui profitent de cette
dynamique, les importations explosent et le déficit extérieur se creuse.
Il faut ensuite envisager le cas où les entreprises nationales ne sont pas en mesure de répondre à
l'augmentation de la consommation ou de l'investissement des autres entreprises, faute de capacité de
production suffisante (conséquence de l'insuffisance de l'investissement passé) ou bien encore faute d'une
rentabilité suffisante (les entreprises, volontairement, n'augmentent pas le volume de production).
Dans d'autres cas, il n'existe pas de facteurs de production disponibles (par exemple des salariés qualifiés), ni
de possibilité de gains de productivité susceptibles de permettre de répondre à l'accroissement de la demande à
volume constant de facteurs de production.
En conséquence, dans ces trois cas on assiste à une flambée inflationniste, soit par les coûts, soit par la
demande, soit encore par la dévalorisation de la monnaie consécutive au déficit extérieur. La croissance
amorcée par la consommation finale avorte, victime de l'inflation qui fait baisser le pouvoir d'achat et la
dépense des ménages.
Par ailleurs, l'investissement n'est pas déterminé par le seul niveau de la demande.
Il faut signaler que la demande prise en compte par les entreprises n'est pas celle réellement exprimée, mais la
demande anticipée, puisque l'investissement doit précéder la production. La psychologie, l'état d'esprit des
entrepreneurs sont déterminants à cet égard, ce qui est confirmé par la multiplication des enquêtes sur le
climat de confiance des entrepreneurs face à l'avenir.
En réalité, l'investissement des entreprises dépend largement d'autres variables, comme la dynamique
concurrentielle et celle du progrès technique qui rendent les investissements incontournables pour la pérennité
des entreprises.
Il dépend aussi des perspectives de rentabilité, du coût et des possibilités de financement des entreprises, qui
sont des variables indépendantes du niveau de la demande exprimée ou anticipée.
Enfin, il faut envisager le cas, où l'augmentation de la demande finale fait suite à une récession d'activité
importante. Dans ce cas, le surcroît de demande pourra être satisfait par l'utilisation de capacités de production
disponibles ou même par le déstockage de production accumulée dans la période précédente (mentionné par le
document pour l'année 2001). L'augmentation de la demande finale n'aboutit pas à une reprise de
l'investissement ce qui ralentit la croissance économique.