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baisse des TXI => capitaux disponibles pour financer les prochaines innovations (on retrouve le constat
empirique du précédent, à savoir la montée des inventions durant la phase B).
B- Le rôle de l'entrepreneur et ses caractéristiques chez Schumpeter
Selon Schumpeter, l'entrepreneur est au cœur de l'analyse. Un entrepreneur est un innovateur, c'est à dire
quelqu'un qui brise la routine. Il faut donc savoir innover ce qui n'est pas le cas de tous les producteurs. Une
innovation, c'est l'application industrielle et commerciale d'une invention. Un innovateur n'est donc pas
forcément un inventeur, puisqu'il peut se servir des inventions des autres. Prenons pour exemple Henri Ford
qui était un innovateur alors que Bill Gates a inventé et innové un nouveau produit.
D'après l'interprétation de J. Schumpeter, Henry Ford ne devient pas entrepreneur quand, à 43 ans, en 1906,
il est un chef d'entreprise indépendant, mais quand, en 1909, il commence à fabriquer son fameux modèle T,
très vite connu sous le nom de voiture Ford 3. Ford est encore entrepreneur quand, perfectionnant la division
du travail dans l'industrie automobile, il adopte le procédé du train d'assemblage, usant d'autre part d'une
politique basée sur le principe de la baisse progressive des prix, combinée avec l'accroissement du débit. Il
réalise alors une combinaison du second type : introduction d'une méthode de production nouvelle.
Pour Schumpeter, l'entrepreneur doit posséder des qualités exceptionnelles pour ne pas être un simple
producteur. En effet, il doit avoir le goût du risque, doit être visionnaire et donc capable d'anticiper et de
réussir ou non. Il doit être également dynamique, ambitieux, travailleur, passionné, capable de sang froid...
Mais, un entrepreneur n'est pas forcément le propriétaire d'une entreprise. En effet, il n'est pas obligé d'être
intégré à la structure organisationnelle de la firme. Il peut être salarié. Par contre, le propriétaire de
l'entreprise, que l'on appelle aussi capitaliste, doit fournir le crédit nécessaire à l'entrepreneur. C'est donc
cette personne qui risque de perdre les fonds apportés en cas d'échec. Mais reste à savoir pourquoi innove t-
il ? Il y a plusieurs raisons qui motivent l'entrepreneur. En effet, en situation de concurrence, le profit est nul,
il faut donc innover pour récupérer du profit. Par exemple, avec une innovation de produit, l'entreprise sera
pricemaker et proposera alors un prix supérieur à la concurrence pure et parfaite. Déplus, avec une
innovation de procédés, les coûts de production seront plus faibles et le profit (qui est l'écart entre les prix et
les coûts de production) va augmenter. Sauf si on décide de baisser les prix pour accéder à la situation de
monopole. L'entrepreneur veut aussi se donner dynamique aux yeux de la société et ainsi créer un empire. Il
cherche alors le succès.
C- Actualité et limites de la thèse schumpétérienne
a) - Actualité
Aujourd’hui, vingt ans après la fin de la Guerre froide et l’effondrement des socialismes, un retour sur la
démarche développée par Schumpeter s'impose moins par ses capacités de prédiction qui ont été nulles, mais
plutôt par l'ampleur même de sa vision qui nous autorise à revenir sur les liens fondamentaux qui lient le
capitalisme et la démocratie, et sur leur incompatibilité de principe dès lors qu’il s’agit d’accorder à la
démocratie un rôle actif dans la redistribution de la richesse. Plus près de nous, le livre de Schumpeter
représente encore et toujours un point de départ fort intéressant et fort pertinent à partir duquel cerner les