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trajectoire du capitalisme canadien marqué par la prédominance de l’extraction sur la
transformation. Finalement, dans la mesure où l’extractivisme est un phénomène social
global ou totalisé comment redessine-t-il les contradictions et conflits qui marquent le
développement du capitalisme.
2. Nous partons du principe que la logique coloniale ne cesse d’agir sur le développement
du capitalisme dans les Amériques, autant au Nord qu’au Sud et que celle-ci s’articule et
s’arrime aux logiques extractivistes. Cette logique renforce la division nationale et
internationale du travail à travers des catégories qui suivent la racisation issue du
colonialisme. Quelles sont les contributions de la théorie de la colonialité du pouvoir pour
saisir les conflits liées au colonialisme interne à l’ère du capitalisme global?
3. Dépendance et développement inégal et combiné du capitalisme. Le capitalisme qui se
déploie dans un contexte structuré par le colonialisme et le néocolonialisme implique la
construction de relations économiques d’interdépendance asymétrique entre le Nord et le
Sud; ces relations s’arriment et déterminent les logiques d’accumulation capitalistes et leur
économie politique. Pour explorer cette question nous allons revisiter les travaux de l’école
de la dépendance et du marxisme de l’économie politique de la « croissance » qui ont
marqué le développementalisme et sa critique au 20e siècle.
4. Finalement, nous souhaitons également étudier comment les contradictions écologiques
du capitalisme ainsi que la dimension métabolique des économies contemporaines
s’imbriquent avec les processus sus-mentionnés, en particulier avec l’accumulation
extractive et les processus coloniaux. La reproduction métabolique des sociétés
contemporaines engendre des pressions extractives qui s’arriment et accentuent la logique
extractiviste du capitalisme contemporain, en même temps cette même accumulation
génère des contradictions écologiques profondes dont certaines se déploient aux niveaux
local ou régional, tandis que d’autres ont des effets globaux. Ces contradictions nourrissent
des conflits environnementaux et territoriaux qui s’articulent aux dynamiques coloniales et
post-coloniales ainsi qu’à la tentative de donner une direction politique à l’accumulation
capitaliste par des politiques économiques de « développement ». Encore une fois ces
questions se déploient de manières distinctes mais imbriquées dans le Nord et le Sud des
Amériques.
C’est autour de ces questions que nous avons construits les séances du séminaire de théories
socio-économiques. Le tableau ci-dessus présente de manière plus systématique les différents
thèmes que nous souhaitons aborder cet hiver. Chaque séance est structurée d’une manière assez
classique, un ou quelques textes phares ont été choisie et forment la matrice de base du cours. Les
professeurs prépareront une présentation magistrale qui occupera la première partie de chaque
séance, tandis que les participants au séminaire devront préparer la discussion des textes qui nous
occupera dans la 2e partie de chaque séance. Cette présentation des enjeux que soulèvent les
textes préparatoires peut se faire seul ou à plusieurs. Elle s’accompagnera d’un court document
synthèse qui résume les principaux enjeux à discuter.