Lire le journal en PDF - Chambre de Commerce Belge en Côte d`Ivoire

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Mensuel - Mai 2012 - N° 15
Côte d’Ivoire
economie
&
Business
Finances
le périodique des dirigeants et leaders d’opinion - le périodique des dirigeants et leaders d’opinion - le périodique des dirigeants et leaders d’opinion
L ’ e s s e n t i e l
dossier
L as er
Le Comité national
de la dette publique
créée à l’initiative de charles Koffi diby,
ministre de l’economie et des Finances,
cette instance
va permettre de
coordonner et de suivre
la mise en œuvre de
la politique nationale
d’endettement et de
gestion de la dette
publique. analyse
de sa structure.
Lire p. 7
L as er
La crise malienne
alors que le pays
tente de relever
la tête suite au
putsch du 22 mars
dernier, le point sur
les conséquences
économiques
pour la sous-région. retour également
sur le rôle des autorités ivoiriennes
dans la gestion de ce conflit.
Lire p. 8
développement durable
Le développement
durable en question
&
Le gouvernement est engagé dans un Plan national de
développement qui suppose une capacité de financement dans
laquelle les banques ont un rôle éminent à jouer. Du côté des
assurances, c’est la course à l’innovation qui prévaut dans un
marché très concurrentiel. Etat des lieux.
Lire p. 12
environnement,
économie, social,
démocratie
participative…
cette notion
dépasse largement
le seul aspect
environnemental auquel elle est
souvent cantonnée. rappel de ses
principes fondateurs.
Lire p. 11
m a n a gem en t
Le coaching
utilisé dans le monde de l’entreprise
mais aussi à titre personnel, le coaching
a le vent en poupe. Mais que recouvret-il exactement ? la réponse est dans ce
numéro.
Lire p. 26
1 000 FCFA
La stratégie
de relance
des banques
assurances
laser
L’industrie du
livre en Côte
d’Ivoire
Dans l’entretien qu’il nous a accordé,
Dramane Boaré, éditeur et directeur des
Classiques ivoiriens, évoque les retombées de la participation de la maison
d’édition qu’il dirige au dernier Salon
du livre de Paris, qui s’est tenu du 16 au
19 mars derniers. Une présence rendue
possible grâce au stand mis à disposition
par le ministère ivoirien de la Culture. Il
revient également sur l’environnement
économique et la place occupée par ce
secteur de l’édition en Côte d’Ivoire.
Lire p. 6
3
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
edito
Sommaire
Croissance ! Mis à part les pays cachés derrière l’allégorie des Tigres (Thaïlande,
Malaisie, Indonésie, Philippines, Vietnam) ou des Dragons (Corée du Sud,
TaÏwan, Singapour et Hong Kong) asiatiques, sans oublier bien sûr la Chine,
rares sont ceux qui peuvent échapper à cette préoccupation de tous les instants.
Hier fers de lance de l’économie mondiale, les Etats-Unis, le Japon et le
Vieux Continent croulent sous le poids d’une dette publique qui bloque toute
perspective de relance immédiate. Un nouveau monde apparaît et chaque nation
fourbit ses armes dans la course à l’émergence, avide d’ajouter ses initiales
au doux acronyme du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud),
qui désigne aujourd’hui les champions en la matière. Tous les observateurs
sont unanimes, la Côte d’Ivoire possède de belles cartes à jouer pour atteindre
ses objectifs. Le point d’achèvement de l’initiative PPTE est imminent et
le Plan national de développement qui vient d’être adopté suscite l’intérêt
croissant d’investisseurs dont les origines géographiques dépassent la liste
habituelle des partenaires commerciaux du pays. Dans ce soutien à la relance
de l’économie nationale, les banques et les assurances ont un rôle essentiel
à jouer ; les premières en s’associant notamment au financement de grands
projets dont les retombées sont également sociales, comme en témoignent
les trois axes forts de ce plan de relance : éducation, santé et infrastructures.
Quant aux assurances, leur potentiel de développement est tel que leurs
résultats devraient se traduire inévitablement par une contribution accrue
aux richesses de la nation. Tant de raisons qui portent à croire que, bientôt,
« la crise post-électorale » et ses retombées ne trouveront place que dans les
livres d’histoire.
La rédaction
16
19
28
12
26
Nous tenons à vous informer que, par souci de réorganisation de sa publication,
Côte d’Ivoire Economie paraîtra désormais au début de chaque mois. Ainsi, ce
numéro initialement prévu pour mi-avril est mis à votre disposition en ce début du
mois de mai. La direction générale de Côte d’Ivoire Economie s’excuse pour les
désagréments que cette courte attente a pu occasionner.
Laser
BRVM : analyse des tendances
Entretien avec Dramane Boaré, éditeur, directeur des Classiques ivoiriens
Le Comité national de la dette publique est installé
Crise malienne : les banques ivoiriennes évitent un autre krach financier
PPTE, une quasi-certitude pour juin 2012
Développement durable
Le développement durable en question
p. 4
p. 6
p. 7
p. 8
p. 9
p. 11
Dossier banques et assurances
La stratégie de relance des banques et assurances
Les banques commerciales au cœur du partenariat public/privé
Entretien avec Daouda Coulibaly, directeur général de la Société
ivoirienne de banque
La double facette de la privatisation des banques nationales
Quel bilan pour les banques nigérianes ?
Analyse des performances bancaires 2011
Les assurances dans la course à l’innovation
Entretien avec Mohamed Ba, directeur général délégué
du Groupe Sunu Assurances
Classement provisoire des compagnies d’assurance
Management
Le coaching, une autre vision de la vie
p. 12
p. 14
p. 16
p. 17
p. 18
p. 19
p. 20
p. 22
p. 25
p. 26
Art et culture
Le Festival des musiques urbaines d’Anoumambo
Conso
Le picoprojecteur H03 de Samsung
p. 28
p. 30
Rédaction
Gestion et administration
Directeur de la rédaction : Jean-Pierre Pont
([email protected])
Directeur de la publication, responsable
de l’exploitation : Ibrahim Ouattara
Rédactrice en chef : Edwige H.
Responsable commerciale :
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Secrétaire général de la rédaction : Didier Bras
Directeur artistique : Jean-Noël Dubois
Maquette : Jihen Débé
Newsletter : Jean-Claude Acke
Ont participé à ce numéro :
Wenceslas Assohou, Jean Sébastien Avi, Edwige H,
Jean Philippe Kassi, Fanny Macagbey, Baudelaire Mieu
Frédéric Milton.
Pour nous contacter :
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25/03/2010. Agrément CSP n°ER-291/CSP - Impression :
GRAPHICOLOR S.A - 15, rue des Foreurs, zone III, 18 BP 649
Abidjan 18, Côte d’Ivoire. Tirage: 10 000 exemplaires.
4
Laser
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
BRVM : analyse des tendances
Les entreprises
les plus performantes
du premier trimestre 2012
Nous sommes en pleine période de publication des
états financiers 2011 et des assemblées générales.
La tension devient donc de plus en plus manifeste
sur le marché. La crise malienne pourrait également
avoir des répercussions sur les prochaines cotations
boursières selon certains observateurs aguerris.
En somme, les investisseurs opérant sur ce marché
sous-régional ont assez de matière pour ajuster le
contenu de leur portefeuille. Etat des lieux et analyse.
Q
ue s’est-il passé au niveau
des cotations de la BRVM
depuis le début de l’année
2012 ? Quelles sont les entreprises ayant réalisé les meilleures performances ? Quel titre fait actuellement
gagner beaucoup d’argent à ses détenteurs ? Autant d’interrogations qui nous
amènent à dresser un bilan à mi-parcours
des performances des valeurs cotées à
la BRVM. Nous sommes à l’entame du
deuxième trimestre et il est primordial
pour chaque investisseur de mesurer les
variations qui ont déjà eu lieu sur certains titres. Notre méthode analytique a
consisté à comparer les cotations enregistrées à la date du vendredi 30 mars
2012 aux dernières de l’année 2011.
Méthode permettant ainsi de ressortir un
taux de variation qui donne la possibilité
à tout un chacun de se faire une idée de
la rentabilité effective du titre et de la
volatilité qu’il renferme.
Shell CI crée la surprise et se
retrouve en tête de peloton
Décidément, 2012 pourrait être une année vraiment spéciale pour tous ceux qui
prennent des positions spéculatives à la
BRVM. Alors que ce titre terminait 2011
sur une forte baisse annuelle de 28%, il
vient de surprendre tout le monde en se
retrouvant au sommet des meilleures valeurs du premier trimestre 2012. Il s’agit
bien entendu de la société Shell CI, qui
affiche actuellement 19 805 FCFA, soit
une remarquable progression de 52.82%
après seulement trois mois de cotation.
Ce titre est talonné par une valeur agricole qui s’est rendue très célèbre par ses
performances boursières depuis deux
années consécutives. L’année dernière,
cette entreprise avait fait parler d’elle
grâce à la performance extraordinaire
qu’elle avait réalisée sur les douze mois
de cotation. En effet, la SOGB s’en était
sortie en 2011 avec une performance
de 100% au terme de l’année, en cotant
56 000 FCFA. A la date du vendredi 30
mars 2012, elle a encore accompli des
progrès qui ne passent pas inaperçus
par les intervenants du marché boursier
sous-régional. Cette valeur agricole vaut
désormais 78 500 FCFA, soit une hausse
trimestrielle de 40.18%. Elle se retrouve
donc en deuxième position place.
La valeur qui occupe le troisième rang
est l’entreprise CIE CI qui s’en tire
avec une performance de 35.99%. Elle
cote depuis fin mars 22 575 FCFA. A
la quatrième place, comme il fallait s’y
attendre, se trouve la valeur Sodeci qui
évolue depuis le début de l’année dans
la même trajectoire que la CIE. Le titre
Sodeci reflète actuellement une valeur
boursière de 24 115 FCFA, c’est-à-dire
qu’il a évolué sur le premier trimestre de
33.97%. Parlant des entreprises les moins
performantes, l’on pourrait en citer deux.
La première est Uniwax, qui affiche le
plus mauvais score. Ce titre a baissé de
19.12% depuis l’entame de l’année 2012,
il vaut sur le marché 6450 FCFA, contrairement à l’année dernière où il s’achetait
fin décembre à 7 975 FCFA. La deuxième
valeur la moins performante est Bolloré
Africa Logistique, qui brandit -9.38% de
variation trimestrielle à la suite de ses 43
500 FCFA de cotation.
Vigilance sur le marché : de gros
dividendes sont annoncés !
La saison des assemblées générales dans
laquelle nous sommes est toute faite
pour alimenter la volatilité du marché.
Les états financiers continuent d’être
publiés et tous les investisseurs s’attendent à de meilleurs résultats financiers
de la part des entreprises. Si tel est le
cas, cela aura sûrement un impact positif
sur le niveau des dividendes qui seront
accordés aux différents actionnaires.
2011 semble avoir été une année de stabilisation financière pour bon nombre
de sociétés cotées à la BRVM. A travers
certains résultats financiers, cette thèse
est totalement vérifiable. Prenant le cas
de Solibra, l’on observe que cette société a glané un bénéfice net de 18.8 milliards de FCFA en 2011. La CIE, de son
côté, à performé avec un résultat net de
6.3 milliards de FCFA. Quant à la Sodeci, ce sont 1.6 milliards de FCFA qu’elle
a pu récolter comme bénéfices l’année
dernière. L’entreprise burkinabée Onatel s’est également bien illustrée, elle
affiche un résultat net de 2.5 milliards
de FCFA et promet un dividende net de
2450 FCFA à ses actionnaires.
La crise malienne va-t-elle réellement
influencer les cotations ?
S’il y a un aspect des choses qu’il
convient de ne pas omettre, c’est l’impact probable de la crise malienne sur
les cotations de la BRVM. Un débat
commence à naître entre les investisseurs, analystes et gestionnaires de portefeuilles. Certains estiment que cette
crise malienne n’aura aucun impact véritable sur les cotations, étant donné que le
Mali ne possède pour le moment aucune
entreprise cotée sur le marché boursier.
D’autres, par contre, prennent le contrepied de cette argumentation pour évoquer une probable surévaluation du futur
titre Sotelma, société malienne qui doit
être inscrite à la BRVM vers le début du
second semestre 2012. Le cours d’introduction de cette valeur pourrait être de
35 000 FCFA. Si cela est effectif, nombreux sont les observateurs du marché
boursier qui jugent ce prix trop élevé en
le comparant aux perspectives économiques du Mali, loin d’être rassurantes.
Le scénario à ne pas écarter est aussi de
voir le report pur et simple de l’introduction de ce titre en bourse. Le second bilan que nous dresserons au terme du deuxième trimestre 2012 pourra surement
nous permettre de mieux appréhender
cette question qui ne fait pour le moment
pas l’unanimité au sein des observateurs
du marché de la BRVM.
Jean Sébastien Avi
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
A u
c œ u r
d u
5
m a r c h é
BIAO Finance et Associés
Le Conseil régional de l’épargne publique
et des marchés financiers (CREPMF) continue sa politique d’homologation de la tarification de l’ensemble des sociétés de gestion et d’intermédiation (SGI) opérant sur le
marché sous-régional. En ce qui concerne
la SGI BIAO Finance et Associés, les commissions de structuration et d’arrangement
d’opérations financières du marché ont été
plafonnés à 500 millions de FCFA. Les frais de tenue de compte sont
au maximum de 15 625 FCFA. La commission de gestion sous mandat
est de 0.5% de la valeur du portefeuille par trimestre, avec un montant
minimal de 3 000 FCFA HT.
Ceda CI
De nombreux opérateurs en Bourse attendaient que cela soit effectif,
c’est désormais chose faite. A l’issue de l’opération de fusion-absorption de la société Ceda CI par NEI CI, et suite à la demande de l’émetteur, le titre Ceda CI vient d’être radié des registres du Dépositaire
central Banque de règlement (DC/BR).
Indice BRVM 10
Comme il est de coutume au terme de chaque trimestre, la composition
de l’indice BRVM 10 vient de subir une modification. Deux sociétés font
leur nouvelle entrée dans ce club très restreint. Il s’agit de Shell CI et
BOA CI. Les deux titres sortant de cette liste sont : Sitab CI et Filtisac CI.
Les huit autres valeurs qui composent cet indice phare de la BRVM sont
Ecobank, Sonatel, Saph, Palmci, SOGB, SGBCI, CIE, BOA Bénin.
Onatel BF
La société anonyme Onatel vient de rendre publics ses états financiers
2011. On y remarque qu’elle a réalisé un résultat net de plus 2.5 milliards de FCFA. Le résultat des activités ordinaire est estimé à 6.57
milliards de FCFA. Le dividende net qui sera distribué aux actionnaires
est de 2 450 FCFA.
Opti Asset Management
Au terme du mois de mars 2012, la société de gestion d’actifs Opti
Asset Management a publié les performances des Fonds communs de
placement (FCP) dont elle assure la gestion. A cette période, le FCP
OPTI Placement affichait comme valeur liquidative du jour un montant de
11 799.85 FCFA. Soit une progression journalière de 0.01% et une variation de 136% en comparaison à la valeur liquidative d’origine, qui est
de 5 000 FCFA. Le FCP Opti Revenu brandissait de son côté 7 215.04
FCFA comme valeur liquidative, soit une hausse de 44.31% si on la
compare à ses 5 000 FCFA, également, de valeur liquidative d’origine.
Sodeci
La Société de distribution d’eau de la
Côte d’Ivoire (Sodeci) prévoit d’organiser
son assemblée générale ordinaire le mercredi 9 mai 2012 au Palais des congrès
de l’hôtel Ivoire. Plusieurs mesures sont
susceptibles d’y être adoptées. Compte
tenu du bénéfice de l’exercice 2011, qui
s’élève à 1 699 919 559 FCFA, et du Report à nouveau antérieur de 331 447 813
FCFA, les actionnaires de cette entreprise
projettent d’affecter le bénéfice disponible de 4 903 092 927 FCFA de
la manière suivante : 2 430 000 000 FCFA pour la distribution de dividendes, 2 500 000 000 FCFA au titre des réserves libres et 13 092 927
FCFA comme solde du Report à nouveau. Au cours de cette assemblée
générale ordinaire, il sera également proposé que les dividendes brut
soient fixés à 2 700 FCFA par action, soit 2 430 FCFA net par action.
6
Laser
côte d’ivoire économie - n°15 - mai 2012
Au cœur
du marché
Shell
depuis la fin du
mois de février,
Vitol, Hélios et
shell ont mené
à terme la deuxième
phase
de la transaction annoncée à la
même époque l’année dernière.
Vitol et Helios ont donc fait l’acquisition de la plupart des actions
shell en côte d’ivoire, Burkina
Faso et guinée, et l’activité africa
drownstream oil products, qui est
l’entreprise employant les salariés de Vivo energy en afrique du
sud. ceci complète l’acquisition
de la plupart des actions shell
dans les secteurs d’activités des
pays suivants : cap-Vert, Maurice,
Madagascar, Mali, Maroc, sénégal
et tunisie ; et marque le début
de Vivo energy et shell and Vivo
lubricants. Vitol et Helios détiennent ainsi chacun 40% de Vivo
energy et les 20% restants appartiennent à shell.
Trituraf
la société ivoirienne de trituration
des graines oléagineuses et de raf
raffinage d’huiles végétales (trituraf),
t
trituraf),
par jugement prononcé depuis juin
2010, a été mise en liquidation
judiciaire par le tribunal de première instance de Bouaké. dans
le cadre des opérations de liquidation, le syndic a signé avec la société olheol-industrie côte d’ivoire,
en date du 16 janvier 2012, une
convention de reprise des activités
de l’entreprise trituraf.
t
comme éléments essentiels contenus dans
cette convention, l’on retiendra que
ce document juridique recouvre en
autres la cession des biens immobiliers abritant l’outil industriel
à la société olheol-industrie côte
d’ivoire. parlant des opérations
de liquidation, le syndic informe
qu’elles se poursuivent toujours.
J. S. Avi
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Dramane Boaré, éditeur, directeur des Classiques ivoiriens
« Il y a bien une industrie
du livre en Côte d’Ivoire »
V
ous avez participé à la dernière
édition du Salon du livre de
Paris. Que représentait, pour
les éditeurs, cette plate-forme
offerte par l’Etat de Côte d’Ivoire ?
Je ne peux parler qu’au nom des Classiques
ivoiriens, que je dirige, et pas au nom de tous
les éditeurs car je ne suis pas mandaté pour le
faire. Cette plate-forme a donné à notre maison d’édition la possibilité d’être présent sur
l’un des plus importants salons francophones
du monde. Le coût très élevé des stands rendait difficile notre participation à ce salon,
mais grâce au ministère de la Culture, nous
avons pu exposer nos publications.
Peut-on véritablement parler d’industrie
du livre en Côte d’Ivoire en l’absence de
statistiques fiables et régulières incluant
le nombre de titre parus, d’exemplaires
vendus, le poids des meilleures ventes et
des différents secteurs éditoriaux, la part
de marché des différents circuits… ?
L’absence de statistiques fiables ne signifie pas qu’il n’y a pas d’industrie. Il
y a bien une industrie du livre en Côte
d’Ivoire, mais il n’y a pas d’études
sérieuses pour le démontrer. Il existe
quelques chiffres – notamment les achats
de l’Etat à partir de ses propres fonds
comme des fonds empruntés auprès
d’organismes internationaux – qui indiquent clairement que plusieurs millions
de livres sont mis chaque année entre les
mains des enfants. Pour les ouvrages parascolaires, de littérature et de jeunesse,
un simple coup d’œil sur les catalogues
des principaux éditeurs montre bien
qu’un travail important est effectué, qui,
année après année, prend de l’envergure.
Tout Ivoirien peut le vérifier en se rendant
dans les principales librairies d’Abidjan.
Justement,
les manuels scolaires,
grâce aux achats de l’Etat, semblent
représenter la plus importante part des
revenus du secteur. D’ailleurs, le catalogue de la maison d’édition que vous
Ecrivains et éditeurs de
Côte d’Ivoire ont participé
à l’édition 2012 du Salon
du livre de Paris, animant le
stand mis à leur disposition
par le ministère ivoirien de
la Culture. Dramane Boaré,
directeur des Classiques
ivoiriens, revient sur les
enjeux de cette première
participation et nous propose
sa vision de l’industrie
du livre en Côte d’Ivoire.
dirigez fait la part belle aux ouvrages
scolaires et didactiques. L’économie du
livre en Côte d’Ivoire reposerait-elle
avant tout sur la commercialisation du
livre scolaire ?
Vous semblez reprocher aux maisons d’éditions de ne s’intéresser qu’à l’argent à travers le livre scolaire. Vous ne devez pas oublier que ces maisons sont des entreprises
privées qui ont des obligations de résultat.
Elles doivent impérativement dégager des
bénéfices. C’est d’ailleurs cela qui leur
permet de produire des ouvrages autres
que scolaires. Mieux, vous remarquerez
que toutes les maisons sans exception font
de la littérature, de la jeunesse en plus du
scolaire, car elles sont conscientes que ces
types d’ouvrages leur permettent de se faire
connaître bien au-delà de leur pays.
Assurément, la littérature générale
n’est pas rentable en Côte d’Ivoire. Les
tirages sont très limités et les écrivains
peinent à vivre de leur plume. Qu’est-ce
qui explique cet état de fait ?
Il faut avouer que les ventes sont
faibles. Elles le sont pour deux raisons
principalement : l’habitude de lecture,
qui n’est pas suffisamment ancrée, et
le faible pouvoir d’achat. Ces faibles
ventes induisent des petits tirages qui,
bien évidemment, constituent l’une des
causes de la non-rentabilité de la littérature. Il faut également noter que les
éditeurs sont obligés de commercialiser
à bas prix les rares ventes qui sont effectuées.
PRoPos Recueillis Pa
P R edwiGe H.
Laser
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
7
Finances publiques
Le Comité national de la
dette publique est installé
Autour du ministre Charles Koffi Diby,
les membres du Comité national de la dette publique
sont réunis pour servir un même objectif.
Le gouvernement ivoirien souhaite renforcer son action
en faveur de l’assainissement des finances publiques.
Présentation de l’organisme qui vient d’être mis en place
pour piloter la mise en œuvre de cette politique nationale.
L
e ministre de l’Economie et des
Finances, Charles Koffi Diby, a
mis en place un Comité national
de la dette publique (CNDP). Sa
création concrétise la réforme du cadre
institutionnel et des modalités de gestion
de la dette publique dans la dynamique de
l’atteinte du Point d’achèvement de l’initiative PPTE. Il a été créé pour assurer
un processus efficient d’élaboration et de
suivi des paiements de la dette publique
qui est, dans le domaine des finances publiques, l’ensemble des engagements financiers pris sous forme d’emprunts par
l’Etat, les collectivités publiques et les
organismes qui en dépendent directement
(certaines entreprises publiques, les organismes de Sécurité sociale, etc.).
L’objectif est de coordonner, de suivre
la mise en œuvre de la politique nationale d’endettement et de gestion de la
dette publique, de veiller à sa mise en
cohérence avec les objectifs de développement et la capacité financière de
l’Etat, d’élaborer le projet de politique
et de stratégie d’endettement en vue de
son adoption par le Gouvernement. De
façon spécifique, le CNDP propose le
projet de politique nationale d’endettement public et de gestion de la dette publique intérieure et extérieure et assure
sa mise en cohérence avec les objectifs
de développement ; il propose et veille
à l’application de la stratégie nationale
d’endettement public, veille au respect
de la législation et de la réglementation en matière d’endettement public
et prépare les projets de textes relatifs,
et propose le projet de stratégie de renégociation et de restructuration de la
dette publique. A noter que le CNDP a
été créé par décret le 30 novembre 2011.
Un dispositif qui réunit toutes
les compétences
Il est composé d’une instance décisionnelle et d’orientation, d’une commission
technique chargée de réaliser les études
techniques d’impact en rapport avec les
nouveaux emprunts, d’un secrétariat
permanent chargé notamment de préparer les dossiers à soumettre à la commission technique, d’élaborer les procès-verbaux des sessions et les rapports
d’activité du CNDP.
Son président est le ministre de l’Economie et des Finances, le vice-président
est le représentant du ministre d’Etat,
ministre du Plan et du Développement,
et il a comme rapporteur le directeur de
cabinet du ministre de l’Economie et des
Finances. Outre ces premiers membres, le
CNDP comprend le représentant du président de la République, le représentant du
Premier ministre, le directeur national de
la Banque centrale des Etats de l’Afrique
de l’Ouest, le directeur général du Budget
et des Finances, le directeur général du
Trésor et de la Comptabilité publique, le
directeur général du Plan, le directeur général de l’Economie, le directeur général
du Bureau national d’études techniques
et de développement BNETD, le directeur du département des Relations économiques et internationales au ministère
d’Etat, ministère des Affaires étrangères.
Wenceslas Assohou
8
Laser
côte d’ivoire économie - n°15 - mai 2012
Crise malienne :
les banques ivoiriennes évitent
un autre krach financier
Comme dans tout conflit, la situation que vit le
peuple malien draine sa cohorte de drames humains,
particulièrement dans le nord du pays. Au-delà,
son impact économique n’est pas négligeable,
notamment pour la Côte d’Ivoire. Retour sur les
retombées de cette instabilité et sur la politique
adoptée par les autorités sous-régionales pour
tenter d’y faire face.
L
es autorités maliennes commencent à sortir petit à petit de la grande confusion politico-militaire qui a secoué le pays ces dernières semaines
avec la prise de pouvoir d’une junte militaire et
la destitution du président Ahmadou Toumani Touré.
Fort heureusement l’ordre constitutionnel a été rétabli ;
le président sortant étant obligé de rendre sa démission
afin de céder son fauteuil au président de l’Assemblée
nationale. Les chefs d’Etats de la Cedeao, refusant de
cautionner le coup de force de cette junte, ont rapidement réagi de manière vigoureuse en brandissant des
sanctions économiques et financières contre le Mali.
Sur cette liste de mesures punitives à l’égard de ce
pays, figuraient la fermeture pour le Mali de l’accès
des ports des pays côtiers de la Cedeao, le gel de ses
comptes à la BCEAO, le non-approvisionnement des
comptes de l’Etat malien dans les banques privées à
partir de la BCEAO, le gel des concours financiers à
partir de la BOAD et de la BIDC.
Un partenaire commercial important
Un Conseil des ministres de l’Economie et des Finances
de l’Uemoa s’est également réuni pour entériner ces
décisions et adpter des dispositions pratiques afin que
ces décisions soient effectives sur le terrain. On pouvait cependant redouter que ces dispositions prises à
l’égard du Mali aient, en retour, un impact négatif sur
les économies sous-régionales en relation directe avec
Bamako. Pour prendre spécifiquement le cas de la Côte
d’Ivoire, il est clair que si les opérateurs économiques
maliens n’avaient plus eu accès aux ports d’Abidjan et
de San Pedro, cela aurait constitué un gros manque à
gagner pour les recettes douanières ivoiriennes.
Par ailleurs, le Mali est reconnu comme grand exportateur de certains produits vers la Côte d’Ivoire. Les
statistiques commerciales de l’espace Uemoa permettent de se rendre compte que ce pays expédie aux
Ivoiriens chaque année d’importants volumes de mil,
échalote, pois sucré, bétails, poissons fumés et séchés,
etc. Comme conséquences logiques, l’on aurait pu assister à une flambée des prix de tous ces produits sur le
marché ivoirien si l’embargo économique à l’égard du
Mali avait été maintenu par la Cedeao.
Un impact sur le système financier
Au-delà de l’aspect purement économique, le volet bancaire est également à prendre en compte. La
BCEAO étant l’organe régulateur du système monétaire de l’espace Uemoa, des perturbations au niveau de la masse monétaire du Mali engendreraient
aussi une influence négative sur l’ensemble du secteur
bancaire sous-régional en général, mais ivoirien en
particulier. Des titres obligataires ont été émis par le
Trésor public malien sur le marché financier sous-régional et des entreprises et institutions financières ont
pu y souscrire. Une perturbation du système financier
malien entrainerait le non-paiement des titres arrivés
à échéances, pénalisant ainsi les éventuelles banques
ivoiriennes qui y ont souscrit. Il est est vrai que le
dernier Conseil des ministres des Finances de l’Uemoa autorisait la BCEAO à procéder au dénouement
des opérations en suspens relatives à des échéances
de règlement de titres échus d’Etat malien échus, dont
l’autorisation d’approvisionnement du compte spécial
de règlement a été expressément donnée à la BCEAO
avant la survenue de la crise.
Mais ce qu’il ne fallait pas perdre de vue, c’est que la
junte, en réponse à l’embargo financier qui lui a été
imposé, pouvait donner des instructions toutes particulières aux régies financières du Mali afin qu’elles
fassent blocage à ces paiements. Une telle réaction
aurait été très préjudiciable aux banques ivoiriennes
détenant encore des titres de l’Etat malien, et si l’on
ne prenait pas de dispositions particulières, cette situation aurait immédiatement affecté la solvabilité de
ces banques.
Pour les banques de la place, un risque en
matière de trésorerie
Autre aspect, il existe une forte communauté malienne
vivant en Côte d’Ivoire. L’embargo économique contre
le Mali donnerait à cette diaspora l’occasion de s’inquiéter sur le sort de leurs compatriotes restés au pays.
En cas de forte perturbation du système financier malien, il était fort probable que les Maliens vivant en
Côte d’Ivoire procèdent à des retraits massifs de liquidités dans les banques ivoiriennes pour venir en aide
financièrement à leur pays. Vu l’importance de leur
effectif, l’on aurait pu ainsi enregistrer une baisse de
trésorerie subite au niveau de certaines agences bancaires ivoiriennes.
La sensibilité des questions monétaires étant très évidente, une perturbation du système bancaire malien à
la suite de cet embargo économique aurait visiblement
pu avoir des répercussions allant au-delà des frontières
maliennes. Le gouvernement ivoirien, conscient de
cette corrélation et de l’intensité de la coopération économique existant depuis des années entre le Mali et la
Côte d’Ivoire, avait déjà commencé à prendre certaines
dispositions afin que la crise malienne n’ait pas d’impacts majeurs sur l’économie ivoirienne, et plus spécifiquement sur le secteur bancaire national.
Le ministre ivoirien de l’Intégration africaine s’est
donc personnellement impliqué dans les négociations
entre les autorités maliennes pour un dénouement judicieux de la problématique politico-militaire de ce pays.
Fort heureusement les autorités politiques maliennes
et les militaires semblent avoir trouvé un terrain d’entente qui pourrait permettre à ce pays voisin de sortir
de cette crise. Le secteur bancaire ivoirien peut donc
pousser un ouf de soulagement, car c’est avec justesse
que ses acteurs viennent de contourner un autre krach
financier qu’auraient pu entraîner les tentacules économiques de la crise malienne.
Jean sébastien avi
Laser
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
9
PPTE, une quasi-certitude pour juin 2012
L
e PPTE est désormais à portée de
main. En effet la mission du FMI
(Fonds monétaire international),
qui a séjourné à Abidjan du 29 février au 14 mars 2012 dans le cadre de la
première revue du programme appuyé par
la Facilité élargie du crédit (FEC), a apprécié les efforts accomplis par le gouvernement ivoirien pour y arriver. « La mission
se félicite de l’achèvement du recensement
dans la Fonction publique, l’approbation
de la réforme du régime de retraite dans
le secteur privé, la mise en place de tribunaux commerciaux, l’adoption de la loi
sur l’exécution des décisions d’arbitrage
et la création de centres de facilitation aux
entreprises », a déclaré Mme Ross, sous-
En visite le mois dernier à Abidjan, la
mission du FMI conduite par Doris Ross
a salué les résultats économiques et
les réformes structurelles menées par
les autorités ivoiriennes. De bon augure
pour l’atteinte du point d’achèvement
de l’initiative PPTE.
directrice au département Afrique du FMI
et chef de ladite mission. « Les résultats
économiques en 2011 ont été mieux que
prévus. (…) L’exécution du budget a aussi
été mieux que prévue. Les dépenses sont
restées dans la limite des objectifs fixés
dans le budget et les allocations pour
les dépenses d’investissement et de lutte
contre la pauvreté ont été utilisées dans
leur totalité. Tous les critères de réalisation quantitatifs pour fin décembre au
titre de l’accord FEC ont été respectés »,
a-t-elle ajouté. Poursuivant pour souligner
que de « bons progrès ont été réalisés
dans l’avancement des réformes structurelles ». Sans omettre de louer les grandes
avancées au niveau de la réforme de la filière café-cacao.
La perspective d’un déboursement
additionnel
Aussi, suite à l’approbation de cet accord par la direction générale et par le
conseil d’administration du FMI prévue
pour le mois de mai, Doris Ross a révélé
que la politique économique du gouvernement ivoirien pour 2012 pourrait être
appuyée par un déboursement additionnel
de 50 milliards de FCFA au titre du FEC.
Somme toute, malgré le retard observé au
niveau de certaines réformes, les perspectives pour 2012 sont positives ; de quoi
prouver que toutes ces initiatives militent
en faveur de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE pour la Côte
d’Ivoire en juin prochain, d’où un allègement global de sa dette.
Wenceslas Assohou
Développement durable
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
11
Le développement
durable en question
Depuis son apparition dans le rapport Bruntland en 1987, la
notion de développement durable a fait son chemin dans les
consciences collectives au point de s’imposer aujourd’hui, à
l’échelle de la planète, comme une nécessité incontournable.
Pourtant, ce concept semble encore abstrait en Côte d’Ivoire
et très éloigné des préoccupations immédiates des habitants.
Un retour sur ses fondements s’impose.
Défini généralement comme un mode
de développement qui s’efforce de répondre aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs, le développement durable repose sur quatre
piliers : l’environnement, l’économie, le
social et la démocratie participative.
L’environnement
Sur le plan environnemental, atteindre
l’objectif d’un développement durable,
c’est savoir respecter les principales
conditions suivantes :
• l’utilisation, la gestion durable des ressources naturelles (air, eau, sol…) et des
savoirs humains,
• le maintien des grands équilibres naturels (climat, diversité biologique,
océans, forêts…),
• la maîtrise de l’énergie et l’économie
des ressources non renouvelables (pétrole, gaz, charbon, minerais…).
L’économie
Sur le plan économique, le développement durable dépend en particulier :
• d’un développement économique respectueux des milieux naturels, d’où proviennent les ressources de base (agriculture et pêche),
• d’un changement profond dans les relations économiques internationales afin
de promouvoir un commerce équitable
(essentielle C.E.) et un tourisme solidaire (essentielle TS) et d’exiger que
les entreprises prennent en compte les
conditions du développement durable,
• de l’annulation de la dette des pays
pauvres et d’une augmentation des investissements afin qu’ils ne soient plus
contraints à privilégier des profits à
court terme, en contradiction avec le
développement durable et celui de la
planète,
• d’une réflexion sur une décroissance
soutenable dans les pays développés.
Le social
Les facteurs sociaux du développement
durable sont l’accès à l’éducation, l’habitat, l’alimentation, les soins…, afin de :
• satisfaire les besoins essentiels des populations,
• combattre l’exclusion sous toutes ses
formes (sociale, professionnelle…),
• stabiliser la croissance démographique,
• maîtriser la croissance urbaine et les
flux migratoires.
C’est au niveau local que peuvent se
mettre en place les structures sociales
indispensables à un développement humain harmonieux, au Nord et au Sud.
La démocratie participative
Le respect de l’environnement, un développement économique respectueux et
la mise en place d’une justice sociale ne
peuvent être atteints qu’avec la participation de tous les citoyens. Le dévelop-
pement durable exige la démocratie et la
participation effective à cette démocratie : c’est ce qu’on appelle la démocratie
participative.
Ces quatre piliers doivent être en interaction constante : développement social et
économique, environnement et citoyenneté doivent être considérés comme
indissociables, à toutes les échelles de
l’organisation des sociétés humaines et
des milieux qui sont les leurs ; le développement durable est affaire locale, nationale, internationale ; il ne se réalisera
que si l’on mène de front les combats
et les solidarités pour la gestion durable
des ressources, la disparition des déséquilibres sociaux et économiques, et
pour la démocratie.
Humanisme et solidarité entre les
générations
Mais au-delà de ces quatre piliers admis, le développement durable est un
concept d’un grand humanisme. Toute
sa problématique se résume en cette
question : comment satisfaire les besoins des hommes d’aujourd’hui tout
en léguant la Terre en bon état aux générations qui l’habiteront après nous ?
Agir pour le développement durable,
c’est d’abord penser aux autres, ceux
qui occuperont la planète après nous.
En apprenant à économiser et à partager
de manière équitable les ressources, en
utilisant les technologies qui polluent
moins, qui gaspillent moins d’eau et
moins d’énergie, et surtout en changeant
nos habitudes de consommation et nos
comportements, nous vivrons sans épuiser définitivement toutes les ressources
de la Terre.
De la nécessité d’agir
La hausse du coût de l’énergie, l’envolée des matières premières et la pénurie
de pétrole annoncée montrent que, plus
que jamais, nous devons nous montrer
économes. Les pistes les plus évidentes
peuvent être listées ici :
• miser sur les nouveaux matériaux,
• réserver le pétrole à des usages
« nobles » (ce qui implique de favoriser
la production locale),
• améliorer l’efficacité énergétique,
• tout doit être recyclé !
Jean Philippe Kassi
Dossier
côte d’ivoire économie - n°15 - mai 2012
Après la crise post-électorale
La stratégie
de relance
des banques et
assurances
Des pans entiers de l’économie ivoirienne ont payé un lourd
tribut aux événements qui ont récemment secoué le pays.
S’ils ont également souffert de cette situation, les secteurs
de la banque et de l’assurance sont en passe d’inverser la
tendance. Etat des lieux.
L
es banques ivoiriennes et toutes celles qui sont
présentes en Côte d’Ivoire ont subi les affres
de la crise post-électorale. Certaines ont été
pillées, perdant des fonds et du matériel, quand
d’autres, en raison de la nationalisation intervenue en
février 2011, ont connu de très grands dysfonctionnements en leur sein. Phénomène plus grave, elles ont
toutes été obligées de fermer leurs portes à cause des
injonctions de la BCEAO qui n’était plus prête à garantir leurs opérations sous l’ancien régime.
Parmi les établissements affectés, la Banque internationale
pour le commerce et l’industrie de la Côte d’Ivoire (Bicici) a récemment indiqué avoir été très perturbée pendant
ces mois d’inactivité. En présentant son tableau d’activités
du premier semestre de l’exercice 2011, ses responsables
rappelaient que « la grave crise consécutive aux élections
présidentielles a entraîné une forte perturbation de l’activité économique nationale, avec la fermeture pendant deux
mois et demi de la plupart des établissements bancaires ».
Et de souligner que « malgré la pr
progression de 4,71% de la
valeur ajoutée sur capitaux, le produit net bancaire au 30
juin 2011 accuse une baisse de 18,7% à 11,404 milliards
de FCFA comparé à l’exercice dernier… En conséquence,
le résultat brut d’exploitation recule de 85,36% et s’affiche
à 580 millions, contre 3,962 milliards de FCFA en 2010 ».
Une reprise économique porteuse pour les
banques
A l’instar de la Bicici, toutes les autres banques ont payé
les conséquences de la crise post-électorale, affichant des
résultats négatifs par rapport à l’année 2010, mais à des
degrés divers selon leur trésorerie, leur chiffre d’affaires
et leur aura sur le marché bancaire ivoirien. Et le retour
M. Diarrassouba, président de l’APBEF-CI, se félicite de la
progression du secteur bancaire en Côte d'Ivoire.
à la normalité leur permet d’entrevoir l’avenir sous de
bons auspices. Ainsi, comme le note la direction de la Bicici dans ce rapport d’activité du premier semestre 2011,
« les actions commer
commerciales engagées auprès de la clientèle dans le cadre de la reprise progressive de l’activité
économique et l’implication habituelle de la banque dans
le financement de la prochaine campagne café-cacao devraient contribuer à améliorer nos comptes d’ici la fin
de l’exercice 2011 ». Ce qui semble-t-il, n’a pas été une
vaine prémonition. En effet, M. Diarrassouba, le président
de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI), faisant le
dossier
12
bilan des activités des banques dans le courant du mois de
mars dernier, a révélé que les banques ivoiriennes avaient
mobilisé 3 694 milliards FCFA au titre de l’année 2011,
contre 3 136 milliards FCFA en 2010 et 2 395 milliards
FCFA en 2008 ; soit une envolée de 54%.
«T
Tous les jours, des milliers de comptes sont ouverts
dans toutes les banques de Côte d’Ivoire », s’est félicité M. Diarrassouba. Ainsi les banques commerciales
ivoiriennes (privées et publiques) ont réalisé un bilan
cumulé de près de 4 000 milliards de FCFA en 2011, en
augmentation de 37% depuis quatre ans.
Cette « bonne performance » a été réalisée en dépit de la
crise post-électorale. Il faut dire que la plupart des banques
ont repris du poil de la bête en stabilisant leur trésorerie et
en repartant à la conquête de leur clientèle dès la réouverture de leurs portes. Avec la reprise de la campagne cafécacao, mais aussi de l’économie tout entière, ces banques
ont pu tourner la page de cette période néfaste. Et se sont
dès lors attelées à redresser leur trésorerie et à faire un
état des lieux dans un premier temps, avant de penser aux
services à offrir à leur clientèle. L’on se rappelle qu’avant
la réouverture, les banques avaient certes repris le service,
mais n’étaient pas encore ouvertes au public puisqu’elles
devaient faire l’état des lieux des dégâts, de l’encaisse disponible, des éventuelles compensations et des modalités
selon lesquelles elles devaient être conduites, avant de s’attaquer à toutes autres activités comme l’octroi de crédits, la
possibilité de retrait d’argent des clients…
La Loyale, un cas d’espèces dans le secteur
des assurances
Concernant les assurances, elles n’ont pas moins souffert de la crise post-électorale. Certes elles n’ont pas été
Dossier
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
13
14
Dossier
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
La stratégie de relance des
banques et assurances (suite)
nationalisées comme le furent certaines
banques, mais elles ont réellement été
impactées. L’agence de notation financière Bloomfield Investment a ainsi indiqué un bilan en dents de scie concernant la performance financière de la
société d’assurances La Loyale SA pour
l’année 2011 : « La crise post-électorale
a entraîné le report de la mise en œuvre
de projets dont la reprise dépend en partie de la capacité de la Loyale à générer,
à moyen terme, suffisamment de liquidités par ses activités. » Et selon l’agence
de notation, cette note se justifie par le
fait que « sur le court terme, la liquidité n’est pas suffisante pour prémunir
contre une perturbation du service de la
dette. La crise post-électorale en Côte
d’Ivoire a réduit les capacités d’une trésorerie nette soumise à tension », alors
que sur le long terme, « les facteurs de
protection sont appropriés et considérés
suffisants pour des investissements prudents ». D’où le fait que la Loyale Assurances ne dispose pas de trésorerie suffisante pour pouvoir reprendre du poil de
la bête en un temps assez court.
Notons que l’actif disponible était respectivement de 11 milliards 843 millions
de FCFA et 14 milliards 446 millions de
FCFA en 2009 et 2010 pour un actif sur
la même période des mêmes montants.
Soit un bilan qui n’est ni excédentaire,
ni déficitaire. Il est certes vrai que « la
crise post-électorale a entraîné le report
de la mise en œuvre de projets dont la
reprise dépend en partie de la capacité
de la Loyale à générer, à moyen terme,
suffisamment de liquidités par ses activités ». Toutefois, la Loyale Assurances,
malgré cette incapacité à pouvoir disposer de fonds à moyen terme et qui influent sur ses projets de développement,
a les potentialités pour pouvoir rebondir
et amorcer son développement.
L’aide de l’Etat plus que jamais
sollicitée
A cette capacité d’adaptation des banques
et assurances qui ont eu les coudées
franches pour rebondir, il faut noter les
mesures salutaires promises par les autorités dans l’annexe fiscale 2011, qui
donnent de réelles raisons d’espérer à ces
entreprises, leur permettant de combler
les trous du passage à vide subi pendant
la crise post-électorale. Ces mesures se
déclinent en la réduction de la base de
la retenue de l’impôt sur les bénéfices
non commerciaux au titre des sommes
versées aux compagnies de réassurance
n’ayant pas d’installations professionnelles en Côte d’Ivoire, et l’exonération
de la taxe sur la valeur ajoutée et de la
taxe sur les opérations bancaires. La santé
des banques serait au beau fixe si les mesures promises étaient appliquées effectivement. L’on se rappelle qu’à sa conférence de mars, Souleymane Diarassouba
réclamait à l’Etat les 100 milliards de
FCFA promis au secteur bancaire pour sa
relance. En attendant cette aide, finis les
couacs pour le secteur des banques et assurances, cap sur la relance économique,
et l’accroissement de leurs activités.
Wenceslas Assohou
Financement du programme économique
Les banques commerciales
au cœur du partenariat
public/privé
Que ce soit dans le domaine des
transports, des grands projets
d’infrastructures ou dans une logique
d’appui budgétaire, les banques ont
décidé de participer au financement
du programme économique du
gouvernement. Revue de détail.
Les banques ivoiriennes ont décidé de
s’impliquer dans la relance économique
en Côte d’Ivoire. Elles ont commencé
depuis quelque temps à signer des partenariats avec les structures étatiques en
vue de redresser l’économie ivoirienne.
Une façon de traduire en actes la volonté
du gouvernement actuel qui veut faire du
partenariat public-privé l’un des fers de
lance de l’économie nationale.
Concernant les transports, les banques
avaient depuis belle lurette été réticentes
à apporter leur appui à ce secteur rentable à cause de son inorganisation et
de l’obligation par les banques du paiement intégral de la TVA dès le début du
prêt ; sans oublier les complicités des
transporteurs avec certains agents de
l’Etat pour dénantir les véhicules avant
le terme du remboursement. Après dissipation de ces différends par le ministère
du Commerce, la confiance des établissements banquiers est revenue et le projet
de renouvellement du parc automobile
ivoirien, initié par le ministre Gaoussou
Touré, est en marche.
Ce sont donc la SIB, Ecobank, Bicici,
Alios Finance et BIAO-Côte d’Ivoire
qui ont mis à la disposition des transporteurs des lignes de crédits pour un
montant global avoisinant 50 milliards
de francs CFA. Quand on sait que, selon ce ministère, il faut 150 milliards de
FCFA pour le secteur du transport pour
l’année 2012, les banques n’ont certes
pas fini de mettre la main à la poche, vu
les assurances données par les nouvelles
autorités quant au remboursement de ces
prêts octroyés aux transporteurs pour le
renouvellement de leur parc automobile.
Afreximbank et BIAO-CI en soutien
de la SIR
A côté du secteur du transport, il faut
noter que les banques ivoiriennes, depuis quelque temps, facilitent l’octroi de
crédits au gouvernement ivoirien pour la
conduite de grands projets. C’est le cas
de l’approvisionnement de la Société
ivoirienne de raffinage (SIR) à travers
une « opération sans précédent dans le
domaine bancaire et financier en Côte
d’Ivoire ». En effet, la SIR a bénéficié
en octobre dernier d’une ligne de crédit
revolving d’un montant de près de 160
milliards de FCFA octroyé par la banque
africaine d’import-export, Afreximbank,
qui a co-arrangé ce financement avec la
BIAO-CI. La signature de la convention
de prêt a eu lieu le 3 août 2011 entre le
président de Afreximbank, Jean-Louis
Ekra, et l’ex-directeur général de la SIR,
Joël Dervain, au ministère de l’Economie
et des Finances. Cela en présence d’Adama Toungara, ministre des Mines, du
Pétrole et de l’Energie, et Charles Diby
Koffi, ministre de l’Economie et des FiLa BIAO-CI fait partie des banques
qui ont débloqué des lignes de crédit
dans le cadre du partenariat avec l'Etat.
nances. Ledit financement avait pour objectif de permettre à la SIR d’importer
du pétrole brut et autres produits dérivés
pour le marché ivoirien et celui de la
sous-région, sur une période de vingtquatre mois, soit jusqu’en août 2013.
Un consortium local au chevet
du Fonds d’entretien routier
Dans le même ordre d’idées, la Banque
internationale du commerce et de l’industrie en Côte d’Ivoire (Bicici), filiale
de BNP Paribas, et Bank of Africa Côte
d’Ivoire (BOA-CI) ont engagé en décembre dernier un prêt de 32,8 milliards
de FCFA sous forme d’appui budgétaire
qui devait « permettre au gouvernement
de poursuivre l’apurement de ses arriérés
intérieurs et contribuer à la relance économique après la crise post-électorale ».
Les deux banques, qui apportent chacune
16,4 milliards FCFA, bénéficient pour ce
faire d’une garantie de l’Agence française de développement (AFD).
En janvier dernier, ce fut au tour d’un
consortium de banques locales composé
d’Ecobank, de la Société générale de
banque en Côte d’Ivoire (SGBCI) et de la
Banque internationale pour l’Afrique de
l’Ouest (BIAO) de consentir un prêt de 25
milliards de FCFA à l’Etat ivoirien pour
le compte du Fonds d’entretien routier
(FER). La convention de crédit, signée
par le ministre de l’Economie et des Finances et les responsables de ces banques,
visait à permettre la réhabilitation des
routes sur l’année 2012, afin d’offrir aux
opérateurs économiques et aux automobilistes un réseau routier adéquat.
Des partenaires financiers, piliers
du troisième pont
Toujours sur le plan des infrastructures
économiques et particulièrement à propos du troisième pont – sans que l’on
puisse savoir en filigrane la part dégagée
par chaque partenaire financier d’ici et
d’ailleurs –, il faut noter néanmoins que
plusieurs structures bancaires nationales
et internationales se sont impliquées
dans le projet. Aussi, les partenaires financiers impliqués dans ce pont sont
Socoprim (Bouygues), Groupe de la
Banque mondiale, BAD, BIDC, BOAD,
AFC, UBA, etc.
A ce sujet, le ministre Diby avait annoncé,
avant le lancement des travaux du troisième pont, dit « pont Henri-Konan-Bédié », en novembre dernier, que la part de
l’Etat de Côte d’Ivoire, estimée à 50 milliards de FCFA, était déjà bouclée avec
42 milliards de FCFA d’ores et déjà dis-
Dossier
côte d’ivoire économie - n°15 - mai 2012
Les PME, parents pauvres
des financements bancaires
ponibles. Les 8 milliards de FCFA restants
devaient être décaissés automatiquement
lorsque Bouygues, à travers la Socoprim
(Société concessionnaire du pont Riviera-Marcory), le demanderait. Le ministre
Patrick Achi, avait indiqué, il faut le souligner, que les travaux avoisinent 148,902
milliards de FCFA, dont 50 milliards de
FCFA de l’Etat ivoirien, et près de 100
milliards de FCFA de la part de tous les
partenaires financiers impliqués dans le
projet. De quoi affirmer qu’au regard de
toutes ces initiatives – qui, à voir la dynamique actuelle, n’en sont qu’à leur début
–, les banques sont vraiment au chevet du
malade appelé Côte d’Ivoire.
wenceslas assoHou
C’est un fait, les PME/PMI rencontrent en Côte d’Ivoire
des difficultés de financement qui annihilent leur essor.
Selon une étude de la Banque mondiale intitulée « Quelle
spécificité de financement des PME en Afrique ? », l’on
remarque que les volumes de financement offerts par
les banques aux PME sont plus limités dans les pays
africains que dans les autres pays en développement
et que ces financements ont, de surcroît, des maturités
plus courtes en Afrique. Ceci se vérifie tout particulièrement dans le cas des petites entreprises. Dans l’échantillon de pays en développement non africains, les prêts
destinés au financement des petites entreprises représentent en moyenne 13,1% du total des prêts bancaires,
tandis qu’en Afrique cette proportion n’est que de 5,4%.
De même, les banques acceptent en moyenne 81,4%
des demandes de prêts des petites entreprises dans les
pays en développement non africains, contre seulement
68,7% en Afrique.
Dans les pays en développement hors Afrique, plus des
trois-quarts des banques affirment que la rentabilité attendue sur le segment des PME constitue un motif majeur de
leur engagement auprès de ces entreprises, tandis que seulement deux tiers des banques en Afrique citent ce facteur
parmi les critères décisifs. Dans le même temps, moins de
40% des banques dans les pays en développement non
africains considèrent l’environnement macroéconomique
comme un obstacle important à leur engagement sur les
PME, alors que 60% des banques d’Afrique mentionnent
ce facteur parmi les freins au développement de leurs
opérations sur ce segment. En Côte d’Ivoire, les banques
commerciales hésitent à épauler le secteur des PME/PMI
qui, il faut le dire, n’ont pas suffisamment de garanties à
accorder en retour des crédits octroyés, contrairement aux
grandes entreprises, ou même à l’Etat de Côte d’Ivoire.
L’Autorité nationale de régulation des marchés publics
(ANRMP), évoquant le quota de marchés octroyés aux
PME/PMI, a fait savoir que sur environ 300 milliards FCFA
de marchés passés en moyenne en Côte d’Ivoire, seulement 9% à 13% d’entre eux sont attribués aux PME. Une
information apportée par le président de ladite autorité,
Coulibaly Non Karna, lors du déjeuner-débat organisé par
la Chambre de commerce et d’industrie française en Côte
d’Ivoire en janvier dernier, sur le thème : « La participation
des PME/PMI nationales et françaises aux marchés publics
en Côte d’Ivoire ».
Il reste qu’en Côte d’Ivoire les autorités devraient prendre
des mesures permettant de rassurer le secteur bancaire en
vue de réduire les risques liés au financement des PME par
les banques. A cet effet, des structures telles que le Fiden
(Fonds ivoirien pour le développement de l’entreprise nationale), qui est un fonds de financement au profit des PME et
PMI, et l’Institut ivoirien de l’entreprise (INIE), existent. Par
ailleurs, au niveau de l’ANRMP, des dispositions réglementaires favorisant les PME par la réduction des cas de gré à
gré, les allotissements, la sous-traitance, la cotraitance et
la suppression de la préférence nationale, sont prônées.
W. A.
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16
Dossier
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
Daouda Coulibaly,
directeur général de la Société ivoirienne de banque
« La SIB croit
en la Côte d’Ivoire »
Daouda Coulibaly dirige depuis février
dernier la Société ivoirienne de banque,
une filiale du groupe Attijariwafa Bank.
Premier ressortissant africain
sub-saharien à diriger un poste
de directeur au sein du groupe
marocain, il définit ici ses priorités.
Vous avez été nommé en février directeur général de la Société ivoirienne de
banque (SIB). Quelles seront vos priorités à court, à moyen et à long ?
Mes priorités à court terme sont simples et
claires : poursuivre le plan stratégique qui
a été mis en place par l’équipe de direction de la SIB – à laquelle j’appartenais et
que je conduis maintenant – à l’arrivée du
Groupe Attijariwafa Bank comme actionnaire de référence en 2009.
A moyen terme, nous travaillons à l’image
du Groupe sur un plan stratégique 20122015 ; le précédent a été atteint avec
une année d’avance. Le Groupe a déjà
bâti son plan quinquennal 2012-2015. Il
appartient à la SIB de le décliner localement. Les équipes en interne ont déjà
commencé à réfléchir sur ce que doit être
la SIB à l’horizon 2015. Quant au long
terme, il sera abordé une fois le plan
2015 validé. Toutefois, vous savez que
nous sommes dans un contexte difficile
et mouvant, si bien qu’il est difficile de
se projeter au-delà de cinq ans. Le plus
important pour nous, c’est de développer
une résilience à toute épreuve, et je pense
que la SIB a montré cette qualité avec la
crise post-électorale.
Le système bancaire ivoirien est l’un des
plus denses de la zone Uemoa. Quelles
seront vos initiatives pour reconquérir
la place de leader que vous avez perdue
depuis plusieurs années ?
Aujourd’hui la SIB est un acteur de référence dans le paysage bancaire ivoirien.
Le plan 2012-2015 sur lequel les équipes
travaillent a pour but de renforcer cette
position, voire de l’améliorer. Nous voulons développer un modèle de banque universelle avec l’aide de notre groupe, qui
a fait ses preuves au Maroc et dans tous
les pays où il s’est installé. Cette stratégie
consiste à s’adresser à tous les segments
de marché, c’est-à-dire les particuliers,
les professionnels, les artisans, les très
petites entreprises, les commerçants, les
PME/PMI et les grandes entreprises. Pour
certains marchés, cela passe par l’innovation en termes de produits et de services,
que nous jugeons capitale pour notre développement. Nous comptons aussi développer en Côte d’Ivoire l’ensemble des
services qu’offre notre Groupe, à savoir
les financements structurés, le conseil financier, l’immigrant banking, le cash to
cash... et d’autres métiers que je ne dévoilerais pas pour l’instant. Ce volet a pris
du retard en raison de la crise que le pays
à connue. Nous continuerons à améliorer
notre qualité du service et notre proximité
afin d’être à l’écoute de nos clients et de
nos partenaires. Nous voulons aussi un
développement équilibré qui allie croissance et rentabilité, de sorte que nos
clients, nos effectifs et nos actionnaires
soient tous satisfaits!
La Côte d’Ivoire est en pleine reconstruction. Quelle place la SIB se réservet-elle dans ce processus, en termes de
financement ?
La nouvelle signature, « Comptez sur
nous, vous comptez pour nous », mise
en œuvre depuis plus d’un an, témoigne
de notre engagement à accompagner nos
clients et notre pays dans cette phase
de reconstruction. Nous étions au quatrième rang en fin d’année 2011 pour ce
qui concerne la distribution de crédit, et
nous ne comptons pas nous arrêter en
si bon chemin. La SIB va être accompagnée par le Groupe AWB et par l’ensemble de ses filiales spécialisées afin de
jouer pleinement notre rôle de financement de l’économie, mais également de
banque citoyenne. Le Groupe croit en la
Côte d’Ivoire, la SIB croit en ce pays, et
nous allons le démontrer.
Propos recueillis par B. Mieu
Dossier
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
17
La double facette
de la privatisation
des banques nationales
Depuis son dernier voyage en France, le
président de la République a exprimé sa
volonté de privatiser les banques nationales.
Il est donc probable que les capitaux
d’établissements comme BHCI, CNCE, Versus
Bank, BNI et la BFA seront détenus en majorité
par des privés. Le Président a également
employé l’expression de « liquidation », ce
qui sous-entend que certaines d’entre elles
pourraient même ne plus exister à la suite
de cette grande reforme attendue par les
institutions financières internationales.
U
ne éventuelle privatisation, partielle ou totale, de ces établissements bancaires nationaux
pourrait avoir des conséquences
positives et négatives sur l’économie nationale. C’est donc un couteau à double
tranchant que le gouvernement ivoirien
devra savoir manipuler. Ceci afin qu’au
terme de ce processus de privation, la population et tous les observateurs de la vie
économique ivoirienne puissent estimer
qu’elle valait la peine d’être menée.
Avantages et inconvénients
Comme avantages, l’on peut dans un
premier temps faire cas de l’assainissement des états financiers. En tant qu’entreprises détenues à majorité par l’Etat
de Côte d’Ivoire, ces banques nationales
auraient servi à des financements occultes
d’hommes politiques et de hauts responsables de la filière café-cacao. Un assainissement de certaines d’entre elles est
donc nécessaire, et la piste que le gouvernement compte explorer consiste à introduire des groupes privés dans les capitaux
de ces banques commerciales afin d’instaurer davantage de rigueur dans leur gestion. Le renflouement du capital social de
ces banques permettra également d’augmenter leur trésorerie, d’où un potentiel
accroissement de leur capacité de financement de l’économie nationale.
Les inconvénients qu’on pourrait discerner
dans cette opération de privation reposent
sur le risque de chômage à l’endroit de tous
les agents exerçant dans ces établissements
bancaires. L’expérience montre qu’en cas
de privation d’une entreprise, le repreneur
n’est pas obligé de conserver l’ensemble
de l’effectif qu’il trouve en place. L’avènement d’une nouvelle classe dirigeante
peut entraîner de nouvelles nominations
et, plus encore, des mesures drastiques de
réduction des charges de l’entreprise, surtout si celle-ci se portait mal sur le plan
financier avant sa privatisation. L’Association professionnelle des banques et
établissements financiers de Côte d’Ivoire
(APBEF-CI), par la voie de son président
Souleymane Diarrassouba, a déjà relevé
cette inquiétude publiquement.
Des conséquences de plusieurs
natures
Nous n’oublierons pas que la politique
du chef de l’Etat inclut le financement
du secteur de logement et celui des PME.
Si des banques comme la BHCI et Versus Bank, qui se sont déjà bien illustrées
dans ce domaine, venaient à être privatisées ou liquidées, cela pourrait ralentir
le plan de redressement économique du
gouvernement. En cas de fortes acquisitions des banques locales ivoiriennes par
des groupes bancaires internationaux, le
risque d’exportations de produits bancaires non adaptés au contexte ivoirien
pourrait aussi faire surface. La comparaison de ces conséquences suscite un débat
passionné autour de ce projet de privatisation des banques nationales. La formule
idéale est attendue, afin qu’in fine, l’économie ivoirienne n’en sorte pas perdante.
Jean Sébastien AVI
18
Dossier
côte d’ivoire économie - n°15 - mai 2012
Quel bilan pour les
banques nigérianes ?
Trois ans après avoir intégré le marché ivoirien, elles affichent
aujourd'hui des résultats mitigés. Retour sur les raisons de
cette difficulté au décollage.
D
epuis leur récente implantation
en Côte d’Ivoire, le positionnement des banques nigérianes
sur le marché bancaire ivoirien
laisse à désirer. Sur les 20 établissements
bancaires en activité depuis 2009, les deux
nigérianes, Access-Bank et UBA, ressortent respectivement 17e et 18e en termes
d’emplois et inversent leurs positions en
termes de ressources à fin 2011. En pourcentage de ressources, Access-Bank ne représente que 0,9% du total du marché, soit
34,5 M FCFA, contre 1,1% pour UBA. En
emplois, Access ne vaut que 0,8% du total
soit 25 M FCFA, tandis que UBA représente 0,7%, soit 21 M FCFA. Des chiffres
largement en deçà des ambitions affichées
par ces institutions lors de leur avènement
sur le marché ivoirien. L’on s’interroge
donc sur les raisons de ces résultats très peu
reluisants pour des banques pourtant bien
capitalisées comparativement à nombre de
leurs concurrents.
L’intérêt suscité par le marché ivoirien se
justifie pourtant aisément. En effet, l’économie ivoirienne est demeurée la plus forte
de la zone Uemoa(1) malgré dix années de
crise socio-politique, avec un PIB au-delà
d’un tiers du niveau global, 60% des exportations agricoles et 30% des crédits à
l’économie de la zone. Ces atouts ont attiré
ces banques nigérianes qui sont sorties renforcées de la « cure de nettoyage » opérée
sur leur système bancaire par les autori-
tés du pays en 2005. Malgré cet avantage
sur les banques déjà implantées en Côte
d’Ivoire, les banques nigérianes éprouvent
pourtant d’énormes difficultés à développer
leurs activités sur le marché local comme
en attestent leurs performances chiffrées.
Trois raisons pourraient en grande partie
justifier cette stagnation : la difficile adaptation structurelle et culturelle au marché ;
le manque d’innovation et la lourdeur dans
le déblocage des dossiers de prêts ; ainsi
que la frilosité des épargnants.
Un environnement structurellement
hostile
L’intégration des banques nigérianes se
heurte en premier lieu à un environnement
hostile, dû à une différence de culture :
l’une, anglophone, celle des banques ;
l’autre, francophone, celle du marché. A
cela s’ajoute une caractéristique plutôt
structurelle malgré une faible bancarisation (environ 10%). En effet, le marché
ivoirien est dominé par des filiales de
banques françaises – BNP-Paribas (Bicici) et la Société générale (SGBCI) – et des
Groupes régionaux (Ecobank, Atlantique,
BOA…). Les filiales françaises disposent
de deux avantages, l’ancienneté et l’héritage des filiales des grands clients de leurs
maisons mères. Quant aux groupes régionaux, leurs dirigeants disposent d’une longue expérience et d’une bonne connaissance du marché, ainsi qu’une proximité
culturelle qui leur permet d’attirer les entreprises à capitaux régionaux et d’intervenir en sur d’importantes opérations. Ils
élargissent également leurs financements
au PME/PMI abandonnées par les filiales
françaises.
Dans ce contexte plus ou moins défavorable, l’originalité des banques nigérianes
devrait se retrouver dans leur capacité à
capter de l’épargne, et dans la force de
proposition de produits innovants en faveur du financement des PME/PMI, voire
du secteur dit informel.
Un manque d’innovation et
la lourdeur dans le déblocage
des dossiers
Si les banques nigérianes ont abordé le
marché ivoirien avec des produits dirigés
vers l’attraction de l’épargne des particuliers, elles ont manqué d’imagination pour
fidéliser ces nouveaux épargnants en leur
proposant des produits différents de leurs
concurrents. En effet, en réduisant les
frais d’ouverture de compte, une banque
comme UBA a pu mobiliser d’importantes
épargnes à l’ouverture. Toutefois, ces épargnants des premières heures ont été déçus
de voir inaboutis leurs demandes de crédits. Dans le même temps, les PME/PMI,
faisant face à la lenteur des procédures
de déblocage de dossiers de prêts, ont été
démotivées par ces institutions dont elles
espéraient beaucoup. En effet, un dossier
de prêt particulier auprès d’une banque
ordinaire n’excède pas, en moyenne, les
dix jours ouvrés. De leur côté, les banques
nigérianes multiplient ce délai par deux,
en raison notamment des allers et retours
entre Abidjan en Lagos, où se trouvent les
sièges de ces institutions. De même, pour
les entreprises, selon qu’il s’agisse d’un
crédit spot, moyen long terme, le délai demandé par les banques nigérianes est deux
fois plus long que celui de leurs concurrentes. Cette lourdeur est en partie à l’origine de la perte de confiance vis-à-vis des
emprunteurs et des déposants, ce qui renforce le sentiment de réticence dont sont
victime les produits « made in Nigeria ».
La frilosité des épargnants
Les activités des banques nigérianes sont
en partie plombées par le peu de confiance
accordée aux produits d’origine nigériane
dans le monde francophone en général.
Plus particulièrement en Côte d’Ivoire
où la qualité des produits émanant de ce
pays est réputée mauvaise. Les épargnants
ont appliqué le même raisonnement aux
institutions financières dont les capitaux
propres émanent du Nigeria. Toutefois, ce
sentiment s’était atténué avec l’innovation
sur le coût de l’épargne, avant de s’estomper avec la lourdeur du système d’octroi de
crédit, dont le seul avantage pour la banque
reste un portefeuille plus ou moins sain.
Les banques nigérianes – Access-Bank,
UBA (depuis 2009), Diamond Bank et
Guaranty Trust Bank (depuis 2011) – opérant sur le marché monétaire et financier de
l’Uemoa, peuvent se faire une place prépondérante dans un environnement encore
caractérisé par un faible de taux de bancarisation, une aversion avérée pour le risque
des concurrents implantés longtemps avant
elles. La clé de leur réussite se trouvera
dans leur faculté à proposer des produits
innovants, dans une plus grande capacité de
financement de l’économie et dans la mobilisation de l’épargne, surtout lorsqu’on sait
que les fuites de capitaux pour la seule Côte
d’Ivoire avoisinent les 300 Mds FCFA/an,
et ce depuis plus de vingt ans.
fRédéRic milton
(1) Pour rappel, l’Uemoa est l’Union économique
et monétaire qui regroupe huit pays de l’Afrique de
l’Ouest : le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire,
la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le
Togo. Ces pays partagent une monnaie commune
(le franc CFA), dont l’émission est assurée par une
banque centrale commune (BCEAO) qui pilote la politique monétaire de la zone.
Dossier
côte d’ivoire économie - n°15 - mai 2012
19
performances bancaires
La SGBCI conserve
la première place
Le marché bancaire ivoirien continue chaque année de
faire la preuve de son dynamisme. Au terme de l’exercice
2011, le tableau des ressources et emplois de ce secteur
permet de vérifier que les établissements bancaires
contribuent fortement à la relance économique tant
attendue. Analyse de leurs performances à travers la
part de marché détenue par chacun d’entre eux.
Le secteur bancaire ivoirien pourrait
être réparti en trois grandes catégories.
Tout d’abord les banques à capitaux
français, puis les banques nationales, et
enfin toutes les autres banques. Dans la
première catégorie l’on enregistre la prédominance de la Bicici et de la SGBCI.
A travers le total des ressources, le tableau ci-dessous nous montre qu’elles
occupent à elles seules au moins 27%
de part de marché, soit plus du quart de
l’environnement bancaire ivoirien. Les
banques nationales, représentées par la
BNI, Versus Bank, la BHCI, la CNCE
et la BFA s’en sortent avec 16.4%. Les
autres banques – Ecobank, SIB, BOA
CI, BIAO, BACI, Bridge Bank, BSIC,
UBA, Access, Cofipa et BRS – cumulent
une part de marché estimée à 56.6% au
niveau des ressources.
En ce qui concerne le total des emplois,
le constat est pratiquement le même. Les
banques à capitaux français occupent
encore une grande part de marché avec
28.4%. Les banques nationales brandissent quant à elles 14%. Les autres banques
détiennent évidemment les 57.6% restants.
De probables privatisations à venir
La banque qui se distingue du lot et qui
occupe la plus grosse part de marché en
Côte d’Ivoire est donc la SGBCI, avec
2.9% de total ressources accordées par
les banques et établissements de crédits,
et 19.4% de total ressources fournies par
sa clientèle. Elle est suivie de très prêt
par Ecobank, qui totalise 28.1% au niveau des ressources en provenance des
banques, et 10.3% du côté des ressources
de la clientèle.
Par contre, la banque qui semble la
moins représentative sur le marché est la
Banque régionale de la solidarité (BRS).
Le pourcentage des emplois clientèles
est chiffré à 0.3%, pendant que celui des
emplois à l’égard des banques et établissements de crédits est de 0.1%.
L’Etat de Côte d’Ivoire envisage la privatisation de certaines banques nationales
(lire p. 17). Si ce projet devenait réalité,
la configuration actuelle du marché bancaire changera certainement et les 14% de
part de marché détenues par les banques
nationales actuelles seront probablement
revues à la baisse. On annonce également
l’arrivée de nouveaux établissements
bancaires tels que la BGFI Bank en cette
année 2012. Quelle part de marché arrachera-t-elle, d’autant que ses dirigeants
espèrent beaucoup des agences qui seront
déployées sur le territoire ivoirien ? Une
façon de dire que l’on devra s’attendre à
de fortes variations au cours de cette année en ce qui concerne le partage de ces
parts de marché…
Jean sébastien avi
Les chiffres des établissements bancaires ivoiriens
RESSOURCES
BANQUES
Total
Montant
Banques & EC
%
Montant
%
EMPLOIS
Clientèle
Montant
Total
%
Montant
Banques & EC
%
Montant
%
Clientèle
Montant
%
sgBci
663,35
18,0
9,33
2,9
654,02
19,4
565,74
18,2
113,29
11,6
452,45
21,2
ecoBanK-ci
439,69
11,9
90,90
28,1
348,80
10,3
412,77
13,3
87,90
9,0
324,87
15,2
Baci
386,06
10,5
9,54
3,0
376,52
11,2
245,89
7,9
111,34
11,4
134,55
6,3
Biao-ci
367,95
10,0
35,42
11,0
332,53
9,9
344,74
11,1
119,97
12,3
224,77
10,5
Bni
335,05
9,1
0,50
0,2
334,56
9,9
272,91
8,8
130,44
13,3
142,47
6,7
Bicici
331,13
9,0
21,91
6,8
309,23
9,2
318,00
10,2
104,84
10,7
213,16
10,0
siB
294,44
8,0
7,80
2,4
286,64
8,5
303,12
9,7
93,86
9,6
209,26
9,8
Boa-ci
195,64
5,3
31,83
9,8
163,81
4,9
163,68
5,3
47,86
4,9
115,82
5,4
cnce
119,72
3,2
12,89
4,0
106,84
3,2
38,00
1,2
22,09
2,3
15,91
0,7
citiBanK
96,83
2,6
5,18
1,6
91,64
2,7
94,52
3,0
53,04
5,4
41,48
1,9
standard
82,37
2,2
15,54
4,8
66,83
2,0
59,80
1,9
14,85
1,5
44,94
2,1
Bridge BK group
76,16
2,1
18,30
5,7
57,86
1,7
54,63
1,8
9,33
1,0
45,30
2,1
BFa
58,62
1,6
11,27
3,5
47,35
1,4
51,15
1,6
9,83
1,0
41,33
1,9
BHci
52,55
1,4
0,50
0,2
52,05
1,5
40,11
1,3
14,84
1,5
25,28
1,2
Bsic
46,09
1,2
21,57
6,7
24,53
0,7
40,79
1,3
15,71
1,6
25,08
1,2
Versus BanK
41,99
1,1
1,07
0,3
40,93
1,2
33,07
1,1
5,36
0,5
27,71
1,3
uBa
39,99
1,1
12,31
3,8
27,68
0,8
21,39
0,7
3,92
0,4
17,48
0,8
access BanK
34,51
0,9
10,96
3,4
23,55
0,7
25,24
0,8
16,10
1,6
9,15
0,4
coFipa-ci
16,12
0,4
0,02
0,0
16,10
0,5
20,62
0,7
2,58
0,3
18,04
0,8
Brs
15,61
0,4
6,44
2,0
9,17
0,3
6,57
0,2
0,73
0,1
5,83
0,3
3 693,87
100
323,26
100
3 370,6
100
3 112,74
100
977,9
100
2 134,9
100
TOT
TOTAL
20
Dossier
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
Les assurances dans la
course à l’innovation
Les sociétés d’assurance sont
nombreuses sur le marché ivoirien,
avec une conséquence classique
en économie : la possibilité pour
le consommateur de faire jouer
cette concurrence à son profit.
Au sein de ce secteur d'activité,
on note également une volonté
de développer des produits
spécifiques pour se démarquer
de l’offre classique.
En Côte d’Ivoire comme partout ailleurs
dans le monde, les sociétés d’assurance
rivalisent d’ardeur pour capter le maximum de clients afin d’augmenter leurs
bénéfices. En Côte d’Ivoire il existe
une vingtaine de sociétés d’assurances
dont Atlantique Assurances, Veni-Re,
Allianz, Amsa Assurances, Axa, Colina,
CEA Assurances, Le Fonds de garantie
automobile, GNA Assurances, FedasCI, La Loyale, LMAI, Matca, NSIA,
Somavie, Sidam, Sonar-CI, Stamvie Atlantique Multirisques, Safa…
La loyale, toujours à l’affût
Le cas de la Loyale Vie est assez emblématique. Membre du groupe Globus depuis 2007, elle fait partie des leaders du
marché des assurances en Côte d’Ivoire
et poursuit sa conquête du marché national. Cette progression a été facilitée par
sa grande capacité d’innovation et son
originalité, incarnée par des produits
innovants qui répondent aux attentes
des populations. Tous les Ivoiriens se
souviennent notamment de son produit
« Yako », qui a, selon certaines indiscrétions dans ce secteur, connu un succès
en Côte d’Ivoire.
Un produit qui a été copié sous diverses
formes par les sociétés d’assurance
concurrentes. Pour prendre une longueur d’avance, la Loyale Assurances
a remis le couvert pour présenter une
nouvelle innovation, lançant en janvier
dernier le produit « Performa ». Ce produit d’assurance multisupports permet
de fructifier l’épargne des clients grâce
aux Organismes de placement collectif
en valeurs mobilières (OPCVM). Lors
de la souscription à ce produit le client
accède à une prime mensuelle minimum
de 15 000 FCFA, voit 60% de la prime
payée (hors frais) en fonds garanti en
FCFA, et 40% de la prime payée (hors
frais) investie dans le fonds commun
de placement capital croissance de BNI
Gestion. Selon les responsables de ce
produit, cette offre permet plus de renta-
coup. Dans un souci d’innovation et
d’augmentation de sa clientèle, la société d’assurance Allianz Côte d’Ivoire
a, quant à elle, récemment signé une
convention avec la société de téléphonie mobile MTN pour favoriser l’accès
aux populations qui sont généralement
hors du réseau de l’assurance (secteur
informel, paysans, artisans). A travers
leur téléphone mobile, les clients d’Allianz et abonnés MTN, ont désormais
à portée de main l’assurance épargne
et l’assurance obsèques. Un partenariat
qui prend pied dans la micro-assurance
et vise à positionner Allianz face à ses
concurrents du même secteur d’activité.
Comme réplique à ce partenariat entre
Allianz et MTN, LMAI-Vie a pris langue avec Orange Côte d’Ivoire pour un
produit d’assurance vie. Selon les modalités de cette nouvelle offre, ce contrat
est destiné à toute personne physique
détentrice d’un compte Orange Money
et âgée de plus de 14 ans. Il donne la
bilité, plus de sécurité, la prévoyance, et
un maximum de gains fiscaux. Cela est
d’autant plus avantageux qu’au lieu de
bénéficier seulement des 3,5% habituels
de l’assurance vie, le client fait un placement en Bourse avec le professionnel
qu’est BNI Gestion.
possibilité de recevoir 4 millions de
FCFA tous les trimestres par tirage au
sort. Le client peut sortir du contrat à
tout moment et disposer de l’épargne
acquise au bout d’un an de cotisations
effectives. La souscription se fait exclusivement via son compte Orange Money.
Il suffit pour cela de remplir un bulletin
d’adhésion, de garder la souche client de
couleur blanche et les conditions générales comme preuve du contrat, puis déposer les autres souches (couleur orange
et grise) dans une des agences Orange
Côte d’Ivoire Télécom, dans les points
de vente agréés Orange Money, ou chez
LMAI-Vie. Ou simplement composer la
touche dièse de son portable, suivie du
chiffre 144, de l’étoile, du chiffre 14, et
terminer par la touche dièse. Le premier
Des stratégies de ciblage des
besoins
On peut également noter l’audace de
la Fedas qui a osé, dans l’objectif de
prendre une part de marché considérable en Côte d’Ivoire, s’aboucher avec
le monde agricole. En signant récemment une convention avec la Fédération des producteurs de café et cacao
de Côte d’Ivoire (FIPCC), cette société
d’assurance a encore frappé un grand
Dossier
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
21
22
Dossier
côte d’ivoire économie - n°15 - mai 2012
paiement est de 11 700 FCFA, incluant
les frais d’adhésion, de 1 500 FCFA.
Dans un délai de cinq jours maximum,
le client reçoit le numéro de sa police
d’assurance qui lui servira pour les tirages au sort relatif à ce produit.
A noter que la souscription mensuelle
est de 10 200 FCFA, dont le paiement
peut se faire via le mobile en composant
la touche dièse, le chiffre 144, la touche
étoile, le chiffre 4, et enfin la touche
dièse. Dans le même sciage qu’épargne
gagnant, LMAI-Vie a prévu avec le
même partenaire, Orange, le produit
« Prévoyance O ». C’est un contrat d’assurance vie destiné à une clientèle dont
l’âge oscille entre 14 et 64 ans. Il permet
de payer 500 000 FCFA à la famille de
l’assuré quel que soit le capital de son
compte. Le premier paiement est de
8 300 FCFA, y compris les frais d’adhésion évalués à 1 500 FCFA, et la prime
mensuelle est de 6 800 FCFA ; elle peut
être payée via le téléphone portable.
Le succès du segment IARD
De son côté, la Nouvelle Société ivoirienne d’assurance (NSIA) a déployé ses
tentacules dans le domaine de la bancassurance, qui n’est certes pas encore très
développé en Côte d’Ivoire, mais qui
devrait bientôt être très prisé. Parallèlement à ces quelques produits spécifiques
aux différentes structures d’assurances,
nous pouvons noter qu’en Côte d’Ivoire
c’est le secteur incendie, assurance et
risques divers (IARD) qui est en vogue
et qui rencontre l’adhésion des clients.
Au sein de toutes les sociétés d’assurance présentes en Côte d’Ivoire, les
produits classiques de l’assurance présentent diverses variantes, déclinées en
deux principales gammes de produits, à
l’attention des particuliers d’une part, et
des professionnels d’autre part.
Sur le plan des solutions individuelles,
les prestations concernent ce qui relève
des accidents (décès de l’assuré, invalidité totale permanente ou partielle, frais
médicaux, indemnité journalière) ; de
l’assurance automobile (tous risques,
tierce collision, tiers complet et tiers
simple) ; de l’assurance voyage (perte
de bagages enregistrés, transport sanitaire et assurance, paiement des frais
médicaux d’urgence, retour anticipé,
rapatriement du corps en cas de décès ;
et du multirisque habitation (incendie,
dégâts des eaux, vol, dommages électriques, bris de glace, responsabilité civile, défense recours).
Un large éventail de prestations
à l’attention des professionnels
En termes de solutions pour les entreprises, la quasi-totalité des structures
d’assurance présentes en Côte d’Ivoire
offre des services qui couvrent l’assurance flotte automobile (tous risques,
tierce collision, tiers complet et tiers
simple) ; la responsabilité civile professionnelle (dommages corporels matériels et immatériels confondus après
livraison, réception) ; la responsabilité
civile exploitation (dommages corporels, dommages matériels et immatériels confondus, dommages résultants
des vols commis par les préposés,
dommages aux biens confiés) ; les défenses et recours (en cas de sinistre,
cette garantie prend en charge les frais
de justice visant à couvrir la défense de
l’assuré ou à exercer à son attention un
éventuel recours) ; l’assurance transport
(assurance des facultés ou marchandises
transportées) ; l’assurance responsabilité civile transport ; l’assurance corps
de plaisance ; l’assurance corps d’aéro-
nefs ; l’assurance tous risques (chantier
ou construction : dommages aux biens,
responsabilité civile) ; la protection
santé, qui peut se décliner en plusieurs
formules selon la taille et les capacités
de l’entreprise ; et enfin le multirisque
professionnel (incendies et événements
assimilés, tempêtes, ouragans, cyclones, dégâts des eaux, bris de glace,
vol, bris de machines, tous risques informatiques, pertes d’exploitation, responsabilité civile…).
wenceslas assoHou
Montant de l’opération 60 Milliards de FCFA
*Pour les résidents en Côte d’Ivoire
Reconstruire ensemble une économie stable et forte,
c’est possible. C’est pourquoi le Trésor Public de Côte
d’Ivoire lance un emprunt obligataire par appel public à
l’épargne dénommé TPCI 6,00 % 2012-2015.
D’un montant de 60 milliards, cet emprunt TPCI est
rémunéré à 6 % sur 3 ans. Souscrivez à une épargne
sûre et rentable dès maintenant et engagez-vous pour
le futur.
Opération valable du 23 avril au 22 mai 2012
Avenue Terrasson de Fougères • BP V 98 Abidjan • Tél. : (225) 20 25 38 00 • Fax : (225) 20 21 35 87 • www.tresor.gouv.ci
Cette opération a été identifiée par le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) sous le N°EE/12-01
Dossier
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
23
Mohamed Ba,
directeur général délégué du Groupe Sunu Assurances
« Les compagnies
d’assurance respecteront
leurs engagements »
Réforme du paiement de la prime d’assurance,
conséquences de la modification de l’âge de la retraite,
innovations en matière de produits d’assurance,
perspectives de développement pour le groupe qu’il
dirige… Entretien avec Mohamed Ba, directeur général
délégué du Groupe Sunu Assurances.
Le secteur a enregistré une importante
réforme des modes et délais de paiement de la prime d’assurance. Quels
sont les impacts, positifs et négatifs, de
cette réforme sur l’activité des compagnies d’assurance ?
Dans la zone Cima, les clients avaient
pris l’habitude de régler leurs primes
d’assurances avec des retards assez importants, ou bien les versaient à des intermédiaires, ce qui avait pour effet d’allonger le délai de réception de ces primes
par les compagnies d’assurance. Sur
certains marchés, cela avait pris des proportions importantes : la solvabilité des
compagnies était menacée, leur risque
de faillite augmentait, les impayés des
primes détérioraient les bilans des entreprises, il devenait difficile pour certaines
compagnies de faire face à leurs engagements. C’est pourquoi la Commission
régionale de contrôle des assurances
a été obligée de légiférer en modifiant
quelques articles, dont l’article 13.
Parmi les changements, on peut citer le
fait qu’il devient interdit pour une compagnie d’assurance, sous peine de sanction, d’émettre un contrat pour lequel
la prime n’est pas payée ; de même les
primes payées aux intermédiaires sont
limitées dans leur montant, également
sous peine de sanction.
A mon avis, l’impact positif le plus important est que cette mesure va améliorer les bilans des compagnies d’assurances et, par voie de conséquence, leur
permettre de respecter les engagements
qu’elles ont pris envers leurs clients.
Cela est fondamental, une compagnie
d’assurance n’existe que dans sa capacité à payer les sinistres dans les meilleurs
délais. D’un autre côté, les compagnies
d’assurances pourront plus facilement
assumer leur rôle d’investisseur institu-
tionnel en investissant massivement dans
les économies de nos pays.
Il faut cependant retenir que sur le marché ivoirien, compte tenu de la situation
post-crise, cette mesure met en difficultés
certains ménages qui avaient pris l’habitude de régler leurs cotisations en plusieurs fois. De même, les intermédiaires
d’assurance que sont les courtiers ont été
obligés de changer et, souvent, d’adapter
leur système de gestion pour respecter la
nouvelle réglementation.
La réforme de la micro-assurance est
également en projet. Qu’en est-il et en
quoi cela changera-t-il le visage du secteur de l’assurance dans la zone Cima ?
Il faut savoir que depuis plusieurs années
les assureurs se penchent sur la problématique des taux de pénétration de l’assurance dans nos marchés. L’Afrique possède les taux les plus faibles du monde
entier (moins de 1%) ; cela signifie que
le potentiel de progression est énorme.
Le point focal tournait autour du fait que
les produits qui étaient commercialisés
par les compagnies d’assurance n’étaient
pas adaptés aux besoins des populations.
Dans nos pays, la majorité de la population est encore rurale, avec des revenus
faibles et irréguliers. La réforme en cours
consistera à permettre aux assureurs de
proposer des produits de micro-assurance en adaptant la législation pour tenir
compte des contraintes de cette cible de
clientèle (allègement des formalités, plafonnement des primes, réduction du capital minimum requis, etc.).
Nous pensons que ce nouveau marché,
encore vierge, devrait permettre de faire
naître de nouveaux acteurs dans l’industrie de l’assurance. Permettre aux populations rurales ou à faibles revenus d’avoir
accès à l’assurance est un facteur important de développement et de réduction de
la pauvreté. Les études sont en cours au
niveau de l’autorité de tutelle et les textes
pourraient être adoptés d’ici un an.
Quel impact aura la réforme de l’âge
de la retraite en Côte d’Ivoire sur les
produits d’assurance-vie ? Comment
vous organisez-vous pour vous adapter
à cette nouvelle donnée ?
L’âge de départ à la retraite des salariés
du secteur privé a été repoussé à 60 ans
depuis le mois de janvier 2012. Cela devrait permettre à ces clients de mieux
préparer leur retraite, vu que le facteur
temps est un élément majeur dans la capitalisation des cotisations versées aux
compagnies d’assurance.
Par ailleurs, l’engagement des entreprises
au titre des droits des employés relatifs
à la Convention interprofessionnelle de
Côte d’Ivoire devrait baisser, entraînant
ainsi une diminution de leurs dettes actuarielles. Par conséquent, l’impact sur
les produits d’externalisation des Indemnités de fin de carrière (IFC) devrait être
négatif. Je rappelle que les assureurs-vie
ont obtenu une exonération fiscale pour
toutes les entreprises qui confieraient à
un assureur la gestion de leur IFC.
Parallèlement à l’allongement de l’âge
de la retraite, la réforme de la CNPS a
modifié le taux de cotisation dû au titre
de la retraite de base (parts employé et
employeur). Nous pensons que cela aura
manifestement un impact non négligeable
sur la capacité des salariés à souscrire
de façon aussi importante aux produits
individuels d’assurance-vie. D’où la nécessité pour les assureurs de s’adapter en
intégrant un volet fiscal dans les produits
d’assurance-vie, afin de les rendre plus
attractifs et plus rentables. L’Association
professionnelle des assureurs (ASA-CI),
24
Dossier
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
qui y travaille depuis un certain temps, devrait accélérer le processus pour obtenir rapidement de la part
de la Direction générale des Impôts un texte permettant une exonération fiscale (ou réduction d’impôt)
pour les cotisations versées à une compagnie d’assurance-vie dans le cadre de la préparation de sa retraite, comme cela se fait dans la plupart des pays
développés.
En 2011, le secteur des assurances a enregistré
une baisse générale de son chiffre d’affaires. Celui
d’UA-Vie, que vous dirigez, a connu une hausse de
12%. Qu’est-ce qui explique cette performance ?
Je pense que l’explication tient dans la solidité du
business model de UA-Vie, axé essentiellement sur
deux points : un processus continu d’amélioration
du service au client couplé à une orientation stratégique tournée vers l’innovation. Par exemple, UAVie a été la première compagnie d’assurance-vie
qui a permis à ses clients de consulter leurs comptes
par SMS. De même, depuis cette année, nos clients
peuvent effectuer leurs consultations et leurs demandes via Internet.
Il ne faut pas non plus oublier le fait que UA-Vie
est l’une des plus anciennes compagnies d’assurance-vie en Côte d’Ivoire, et que par sa notoriété
elle a réussi à se constituer un portefeuille stable et
de qualité.
Le constat du client lambda est que les compagnies d’assurance proposent toutes, et dans le
même temps, les mêmes innovations. Quels sont
les produits leaders dans ce secteur et quels sont
ceux, selon vous, qui préfigurent l’avenir ?
Je ne pense pas que l’offre d’assurance soit si peu
diversifiée, tant en assurance-vie qu’en assurancedommages. Il vous suffit de regarder, dans Abidjan,
les campagnes de communication initiées par les assureurs. Je vous parlerais de deux produits innovants
créés par le Groupe Sunu. Le premier concerne un produit d’épargne sur une durée de quinze ans, avec des
cotisations mensuelles de 10 500 FCFA pour un capital
garanti de 2 millions FCFA ; il est assorti d’un tirage au
sort trimestriel qui permet aux adhérents, si leur numéro est tiré, de toucher immédiatement cette somme. Ce
produit, qui a été lancé il y a six ans, a fait de nombreux
heureux : des clients qui avaient payé trois cotisations
de 10 500 FCFA se sont retrouvé au bout de trois mois
à toucher la somme de 2 millions FCFA !
« Permettre aux populations
rurales ou à faibles revenus
d’avoir accès à l’assurance
est un facteur important
de développement et de
réduction de la pauvreté. »
Autre innovation majeure qui va, à mon avis, révolutionner le marché de l’assurance-vie en Côte
d’Ivoire : la commercialisation des produits d’assurances via le téléphone mobile. LMAI-Vie, une autre
filiale du Groupe Sunu, a été la première à lancer ce
produit avec une société de téléphonie mobile il y a
quelques mois ; à ce jour, presque tous les assureurs
sont en train d’essayer de le faire également.
Au niveau de l’assurance non-vie, il y a un effort
considérable à faire pour l’assurance-maladie. Ce
produit pas suffisamment vulgarisé et n’est réservé
qu’à une élite parmi la population. Je pense que les
assureurs gagneraient à le démocratiser, en exploitant
les avancées technologiques qui pourraient les aider
dans la gestion.
Pour les Abidjanais, le Groupe Sunu, évoque « Abidjan, Perle des Lumières », l’opération que vous
avez initiée et financée pendant les fêtes de fin d’année. Sera-t-elle renouvelée cette année ?
Cette opération réalisée l’année dernière a connu un
succès qui a été au-delà de ce que nous espérions.
Nous avons décidé de la renouveler en 2013 et 2014.
En décidant d’offrir ce cadeau aux Ivoiriens, l’idée
du président du Groupe consistait à trouver quelque
chose qui permettrait d’oublier ces fêtes de fin d’année
troubles que les Ivoiriens connaissaient depuis une dizaine d’années. Ces derniers ont tant apprécié une telle
enseigne qu’ils attendent la fin de l’année 2012 avec
impatience ; nous ne pouvons pas les décevoir et allons
essayer de faire mieux.
Depuis déjà plusieurs années, le Groupe Sunu est le
premier en matière d’assurance-vie en zone Cima.
Envisagez-vous une extension continentale et quels
sont vos projets à court terme ?
Le Groupe Sunu aujourd’hui, c’est 17 compagnies
d’assurance (10 compagnies « vie » et 7 « non-vie »)
dans 11 pays d’Afrique. « Notre métier, l’assurance »
est notre devise. Nous avons réalisé en 2011 un chiffre
d’affaires de 73 milliards FCFA et nous gérons environ 210 milliards FCFA d’actifs. Nous sommes effectivement le premier groupe d’assurance-vie de la zone
Cima et de la Côte d’Ivoire. Nous venons d’obtenir
un agrément au Mali et un autre en Guinée-Conakry.
Nous envisageons d’ouvrir une filiale « vie » au Burkina Faso et une compagnie « non-vie » au Tchad. Nous
suivons de très près ce qui se passe en RDC où, jusqu’à
présent, le marché est monopolistique, mais dont l’Etat
mène actuellement une réflexion pour le libéraliser.
Propos recueillis par Edwige H.
Dossier
côte d’ivoire économie - n°15 - mai 2012
25
Classement provisoire des compagnies d’assurance
Colina et UA-Vie
en tête de peloton
Les chiffres provisoires de l’exercice 2011 de l’Association des
assurances de Côte d’Ivoire mettent en exergue les chiffres
d’affaires réalisés par chaque compagnie d’assurance sur le
territoire ivoirien et permettent de mieux distinguer celles qui
ont réalisé les meilleures ventes au cours de l’année 2011.
Analyse de ces résultats.
En observant les grandes campagnes
publicitaires organisées à travers les
médias ivoiriens, il est difficile de déterminer laquelle de ces compagnies d’assurance opérant en Côte d’Ivoire se présente comme la meilleure. Les produits
100%
nOn-ViE
proposés par chacune d’entre elle font
apparaître une concurrence accrue. Les
bureaux de représentation et d’agents
agréés se multiplient dans chaque quartier d’Abidjan. Bref, l’émulation s’intensifie dans le secteur des assurances
23,59%
25
20
14,91%
15
11,11%
9,68%
10
6,43%
6,02%
2,38%
1,24%
4,21%
4,02%
3,72%
5
2,12%
1,72%
2,76%
1,12%
1,81% 1,26%
1,91%
nsiA-Ci sAFA sErEnity
sidAm sOnAr-Ci
0
AAA
AlliAnz
AmsA AtlAntiquE AtlAs
AXA
CEA
COlinA
OyA
Oy
yAlE lmAi
GnA FEdAs-Ci lA lOy
mAt
A CA
La part des compagnies d'assurance dans le chiffre d'affaires global
100%
17,62%
en Côte d’Ivoire, à l’image du
secteur bancaire. Chacune se
proclame la meilleure lorsqu’elle
se trouve en face d’un client potentiel. A telle enseigne que ces
prospects ont du mal à cerner ce
qui se passe en réalité dans ce
milieu abritant une rude bataille
économique.
Alli
lliAAnz-ViE BEnEF
EFiiCiAl CEA-ViE COlin
linAA-ViE lA lO
OyyyAAlE-ViE lm
lmAAi-ViE nsi
nsiAA-ViE
Colina dicte sa loi dans la
catégorie « non-vie »
Il faut savoir que les activités des
assureurs se subdivisent en deux
grandes catégories. La première
est constituée par les activités
« non-vie » et la seconde par
les activités « vie ». En ce qui
concerne le premier groupe, les
données statistiques 2011 de
l’ASA-CI montrent que c’est
la compagnie Colina qui arrive
ViE
25
22,17%
20
18,34%
14,97%
15
10%
10
5,67%
4,70%
5
1,02%
3,78%
1,65%
0,08%
0
AAA-ViE
en tête avec un chiffre d’affaires de
24 742 000 000 FCFA. Ce résultat reflète
une petite régression de 1% en comparaison avec les ventes de l’année 2010 et
23.59% du marché global national des
produits « non-vie ». Elle est talonnée
par NSIA-CI qui a affiché un chiffre
d’affaires de 15 640 410 686 FCFA, soit
14.91% de part de marché.
La troisième position est occupée par le
groupe Allianz, avec ses 11 646 806 000
FCFA mobilisées l’année dernière. C’est
près de 11.11% du marché national que
cette société a déjà conquis. En 2010,
cette compagnie d’assurance avait réalisé
11 274 878 424 FCFA de ventes au niveau
de ses produits « non-vie ». L’année 2011
lui a donc permis de dégager un taux de
croissance annuel de 3% au niveau de
son chiffre d’affaires. La 17e place est
occupée par la compagnie AAA, qui totalise 1 300 000 000 FCFA de ventes,
et la 18e par Fedas-CI, qui a glané
1 172 820 044 FCFA, soit une occupation
de 1.12% de part de marché. L’ensemble
des ventes réalisées par ces 18 premières
compagnies d’assurance s’est élevé l’année dernière à 104 878 748 687 FCFA,
FCF
soit une baisse de 5% en comparaison à
l’année 2010. Cette contre-performance
pourrait trouver son explication dans la
crise postélectorale qui a véritablement
secoué la vie économique ivoirienne, et
le secteur des assurances en particulier.
sOmAV
AViiE
sttAAmViE
uA-ViE
UA-Vie s’impose avec plus de
17 milliards de chiffre d’affaires
Parlant de la catégorie des produits « vie »,
la palme de meilleure vendeuse parmi les
onze sociétés d’assurance les plus actives
de ce secteur pourrait être attribuée à UAVie. Occupant environ 22.17% de part de
marché dans cette catégorie, UA-Vie a
pu glaner en 2011 un chiffre d’affaires de
17 611 204 227 FCF
FCFA, soit 12% de croissance annuelle. Elle est suivie par Colina Vie,
qui s’en sort avec 14 566 268 849 FCFA.
FCF
Et comme il fallait s’y attendre, on retrouve juste après la compagnie NSIAVie, qui a réalisé 13 991 838 797 FCFA
FCF
de chiffre d’affaires. Puis arrive AllianzVie avec ses 11 891 529 197 FCF
FCFA. Malgré ses 37% de taux de croissance annuel, CEA-Vie ferme la marche des 11
meilleures vendeuses de l’année 2011
de la catégorie « vie », avec des ventes à
65 000 000 FCFA. Ce sont donc environ
79 420 646 853 FCF
FCFA qui ont été récoltés
dans le secteur « vie » en Côte d’Ivoire par
les 11 principales compagnies d’assurance
au titre de l’année 2011.
Et prenant le secteur des assurances
dans sa globalité (activités « vie » et
« non-vie »), on se rend compte que
plus de 184 milliards de FCFA ont été
mobilisés comme chiffre d’affaires par
ces sociétés en 2011, soit une légère
baisse de 4% par rapport aux performances de 2010.
Jean sébastien avi
26
Management
côte d’ivoire économie - n°15 - mai 2012
Le coaching,
une autre
vision de la vie
Certaines périodes de la vie nécessitent parfois que l’on ait
recours à un accompagnement, sur le plan professionnel comme
sur le plan personnel. Décryptage de la notion de coaching, de
plus en plus prisée par sa capacité à éclairer tous les processus
de changement.
L es canaux financiers traditionnels
(banques et institutions de microfinance) ne couvrent qu’environ 15%
des populations et agents économiques en Côte d’Ivoire.
En effet, le taux de bancarisation en Côte
d’Ivoire, selon la BCEAO, s’est élevé en 2010
à seulement 14,67%.
Un flux important des ressources financières
échappe alors aux circuits financiers
traditionnels. Affaiblis par dix années de
crise, les particuliers et les entreprises
rivalisent d’ingéniosité et d’originalité pour
capter ce flux financier qui circule hors du
système bancaire conventionnel afin de
financer leurs activités. Ces canaux de
financement sont néanmoins peu efficaces et
maintiennent leurs bénéficiaires dans une
forte précarité.
Le faible taux de financement du secteur
privé par le système bancaire traditionnel
combiné à l’inefficacité des canaux de
financement non conventionnels est un frein
à la croissance des entreprises et plus
largement au développement économique
de la Côte d’Ivoire.
Avec la participation de
"Le Patronat Ivoirien"
Organisateur
C O N T A C T:
22 41 33 94
20 30 08 20
L’innovation financière, l’adoption de
nouveaux produits financiers ainsi que
l’élaboration de nouvelles technologies
financières, en vue d’une diversification des
offres, semblent être la démarche adéquate
pour financer efficacement le développement
des entreprises en Côte d’Ivoire. La relance
économique en dépend.
Le mot « coach » prend son origine dans
le vieil anglais. Ce mot désignait alors
un carrosse pour transporter un passager
d’un point de départ à une destination.
Ainsi, l’idée d’accompagner une personne d’un point à un autre a fait son
apparition. D’où l’idée selon laquelle
le coaching est le fait de travailler avec
une personne sur son présent, pour aller vers l’avenir souhaité. Le coaching
a connu son essor à la fin des années 80
dans le monde des affaires, en raison de
l’intensification de la concurrence entre
les entreprises.
Le changement permanent qui nous entoure nous a projetés dans un monde où
les mouvements dans nos vies ne sont
plus linéaires mais cycliques. Ceux qui
seront capables de résister le mieux
dans ce contexte de changement perma-
Trouvez des réponses
Accès au financement;
Stratégie de collecte de l’épargne
intérieure;
Ingénierie financière …
Trouvez des solutions innovantes et alternatives pour le financement et la relance des
activités d’entreprises.
Développez votre réseau
Echangez
Profitez de la diversité des invités et
intervenants. Ce forum rassemblera les
différents acteurs économiques ivoiriens.
Rejoignez donc Le Patronat Ivoirien
pour son premier forum économique sur le
thème : Mécanismes innovants et alternatifs
de financement du Secteur Privé. Il se tiendra
du 15 au 16 mai 2012 à la CRRAE-UMOA.
Des intervenants de qualité
Banques et Etablissements financiers;
Sociétés de gestion et d’intermédiation;
Entreprises;
Organismes d’appui au secteur privé;
BCEAO;
Ministère de l’Economie et des Finances;
Ministère d’Etat, Ministère de l’Industrie;
Organisations internationales…
Management
nent sont ceux qui pourront s’appuyer
sur des valeurs essentielles solides et
sur « un sens de la vie » sain. Se fixer
un but, travailler sur sa vision de l’avenir sont sans doute les seules démarches
sensées dans ces périodes cycliques. Et
le coaching peut aider à passer ce cap.
La raison d’être du coaching
Aujourd’hui, la fonction du coaching
est d’aider les individus et les organisations à se fixer des buts, une vision
et des plans à court terme. Trouver du
sens, visualiser l’avenir, apprendre à
développer des scénarios, planifier les
étapes vers sa vision de l’avenir tout
en gardant ses objectifs à l’esprit, voila
les domaines que cette discipline interroge. Le coaching permet d’atteindre
ses objectifs plus rapidement et plus
efficacement et s’adresse aux personnes
qui veulent améliorer ou changer des
choses dans leur vie.
Les différents types de coaching
• Le coaching de vie : lié aux difficultés rencontrées à un moment donné dans
notre vie personnelle, il permet de traverser les épreuves et d’en sortir avec
confiance et une estime de soi renforcée.
• Le coaching d’affaires : il concerne
toutes les problématiques liées à l’entreprise et à la carrière, à la capacité de
manager.
Dans ces deux types de coaching, les situations rencontrées peuvent être reparties en trois catégories :
1/ vous recherchez votre route car vous
êtes à la croisée des chemins, alors vous
avez besoin d’un coach pour trouver vos
repères,
2/ vous avez une idée mais vous ne savez pas comment la faire aboutir pour
la concrétiser, vous avez besoin d’être
motivé et encouragé par le coach,
3/ vous avez un projet clair bien identifié ou vous venez de prendre de nouvelles fonctions, vous avez besoin d’un
guide pour vous accompagner vers la
réussite.
• Le coaching d’équipe : il s’agit ici
d’accompagner le développement de la
performance collective afin que cela dépasse le potentiel de l’ensemble de ses
membres pris individuellement.
Différence entre le coaching
et les autres professions de
l’accompagnement
• Le mentor : il a un rôle de transmission, de partage de savoir et d’expérience alors que le coach n’a pas pour
rôle de transmettre un savoir et n’a pas
un caractère initiatique.
• Le thérapeute : il met l’accent sur un
dysfonctionnement psychologique, alors
que dans le coaching le client est considéré comme étant l’auteur des objectifs
et des cibles de développement pour lesquels il est prêt à agir.
• Le consultant : il dispose d’une expertise dans le domaine d’activité où il intervient, alors que dans le coaching, c’est le
client qui est l’expert dans sa vie.
• Le formateur : il a un contenu à dispenser pour développer les compétences
et les objectifs sont fixés d’avance, alors
que le coaching n’a pas de contenu à livrer et les objectifs sont fixés pendant
les séances.
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
Equilibre et performance
Ainsi contrairement aux autres professions, le coaching est une véritable technique de développement du potentiel
humain. Le coach agit comme un généraliste. Il utilise ses outils et ses techniques
pour motiver, guider toute personne se
trouvant dans un processus de transition, de changement ou de renforcement
de ses compétences. Le coaching est le
meilleur outil actuellement pour avancer,
s’améliorer et se dépasser pour obtenir
de meilleurs résultats aussi bien dans la
vie professionnelle que dans la vie per-
27
sonnelle. Le recours au coaching crée un
équilibre de vie qui rend plus heureux.
Sources : Le Handbook de Hudson.
Le coaching selon l’Institut pour le
développement du potentiel humain (CG INC)
Fanny Macagbey
28
Art et culture
côte d’ivoire économie - n°15 - mai 2012
Quand le social
rejoint le festif !
En seulement cinq éditions, le
Festival des musiques urbaines
d’Anoumambo (Femua) a réussi
à s’imposer comme un événement
culturel majeur, mais aussi à se
démarquer de tous les autres
festivals par un aspect qui est
devenu sa marque de fabrique :
le volet social.
Qui aurait pu prédire qu’Anoumambo, village modeste et sablonneux de la commune
de Marcory, avait vocation à accueillir un
festival de renommée internationale ? L’idée
de départ, explique Asalfo, commissaire
général du festival mais également lead vocal du célèbre groupe ivoirien Magic System, initiateur du festival, était d’organiser
un concert gratuit de son groupe dans ce
village qui a vu naître et grandir les quatre
membres du groupe. La démarche consistait à permettre à leurs parents et amis, qui
n’ont pas les moyens de se payer un ticket
pour les voir jouer sur scène, de pouvoir
assister à l’un de leur concert.
Des retombées sanitaires et sociales
Très vite, le concept a évolué et est passé
de la forme d’un concert à celle d’un festival international. Les sponsors, attirés
par la renommée des organisateurs, se
sont associés au projet, et la première édition a eu lieu en 2008. Son organisation a
permis de rééquiper entièrement l’hôpital
du village. Deux autres éditions ont suivi,
aux répercussions sur le plan éducatif,
avec la construction d’une école primaire
publique dans le village. Un projet qui
n’a pas empêché ces nouveaux ambassadeurs de la solidarité de poser d’autres actions sociales : soutien à la page blanche
pour les enfants atteints de trisomie 21,
soutien à l’orphelinat de Bingerville, etc.
En 2011, lors de la quatrième édition du
Femua, l’établissement scolaire construit
par le groupe ivoirien a été inauguré et of
offert à l’Etat de Côte d’Ivoire, ce qui a permis à l’école primaire publique MagicSystem d’accueillir ses premiers élèves
durant l’année scolaire 2011-2012.
Devant des milliers de personnes, la cinquième édition qui s’est tenue du 6 au 9
avril dernier a vu se succéder sur la scène
d’Anoumambo le groupe de rap français
Sexion d’Assaut, le groupe camerounais
X-Mayela, la Béninoise Angélique Kidjo,
les Congolais Lokoua Kanza et Werrason,
les Sénégalais Coumba Gawlo et Daara J.,
le Nigérian Flavor, les Magic System bien
entendu, ainsi que plusieurs artistes ivoiriens. Cette année, le projet social qui a ac-
compagné cette édition est la réhabilitation
de la pouponnière de Bouaké. Cette réalisation sera sans doute effective en 2013.
Magic System,
le succès dans les gênes
composé de quatre membres, salif traoré (asalfo), etienne Boué Bi (tino), narcisse goudé sodoua (goudé) et adama
Fanny (Manadja), le groupe Magic system
existe depuis 1997. en 1999, leur tube
phare, Premier Gaou, connaît un succès
plutôt relatif en côte d’ivoire. pourtant,
en 2000, c’est à la découverte de ce titre
que claudy siar, alors animateur à radio
France international, ouvre aux quatre garçons d’anoumambo les portes du succès
international. en 2002, le dJ français Bob
sinclar remixe le titre et le propulse dans
tous les clubs de France. il est classé à la
troisième place des ventes de l’automne
2002. dix ans et six albums plus tard, le
groupe a glané treize disques d’or et deux
albums de platines en France.
edwiGe H.
Discographie
1997 : Papitou
2000 : Premier Gaou
2001 : Poisson d’avril
2003 : Un Gaou à Paris
2005 : Petit Pompier et Cessa
kié la vérité
2007 : Ki Dit Mié
2008 : Zouglou Dance
2011 : Toutè Kalé
2012 : D’Abidjan à Paris
Le village d’Anoumambo
anoumabo est un petit village d’abidjan situé dans la commune de Marcory.
il compte plus de 27 000 habitants, avec un brassage de communautés et
d’ethnies, autochtones et allogènes, vivant en parfaite harmonie. initialement
situé dans la commune de treichville, il a été délogé et installé à Marcory
dans les années 1960 pour des raisons d’infrastructures et de reconstruction. on l’appelle village car ses autochtones, qui sont des ebriés, respectent
leurs traditions et leurs coutumes malgré le poids de la métropole abidjan. le
village a ses coutumes, son arbre à palabres, ses rites…
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Conso
côte d’ivoire économie - N°15 - mai 2012
shopping high-tech
Le picoprojecteur H03 de Samsung
Un vidéoprojecteur qui
tient dans la main !
Le picoprojecteur est un vidéoprojecteur miniaturisé que l’on peut intégrer dans un équipement numérique
portable. Présentation de ce modèle
conçu par le coréen Samsung, qui a
la particularité d’être en LED, plus
économe en énergie et assurant une
durée de vie plus longue de la source
lumineuse, contrairement au dispositif halogène que l’on retrouve dans
les projecteurs ordinaires.
L
e picoprojecteur H03 à LED de
Samsung est autonome et fonctionne comme un disque dur multimédia. Il lit aussi bien les différents formats vidéo, y compris le DviX,
que des fichiers audio, photo, et divers
autres documents.
Images
La technologie LED permet une définition
relativement correcte de 854x480 pixels et
la possibilité de régler la luminosité, qui
est de 30 ANSI lumens. Les images de
haute résolution, de 9’’ à 80’’, sont claires
et nettes permettant une projection sur
une diagonale de 2,5 mètres. Il est même
possible d’aller jusqu’à 4 mètres, pour un
public moins exigeant en termes de qualité, car si les images sont toujours visibles
dans cette configuration, elles sont forcément moins parfaites.
Poids et design
Ultraportable, il pèse moins de 170 g et est
donc plus léger qu’un Smartphone. Ses dimensions affichent 7 cm de longueur et de
largeur, pour un peu mois de 3 cm d’épaisseur. Super compact, il tient dans la paume
de la main et n’est pas encombrant. C’est
un périphérique de poche qui ne sacrifie
jamais la performance.
Autonomie
La durée de vie de la batterie est estimée à
30 000 heures et l’autonomie est de deux
heures.
Mémoire
Le projecteur Samsung H03 dispose de
1Go de mémoire interne, avec la possibili-
té d’ajouter du stockage jusqu’à 32 Go via
son slot micro SD. Un haut-parleur intégré
de 1 W délivre un son puissant, pour une
expérience multimédia intense.
Autres fonctionnalités
Le picoprojecteur H03 peut lire des fichiers .pdf, .txt, .jpg, html, mpeg, et même
les fichiers MS Office sans utiliser de PC.
Côté fichier vidéo, il sait lire, entre autres,
les extensions AVI, MP4, ASF, WMV et
les codes MPEG4, VC1, H264. Il est livré avec une grande variété de connexions
vous permettant de connecter tous les
types de sources audio/vidéo et multimédia : téléphone, console de jeux, appareil
photos, PC, clé USB. Le H03 comprend
un port USB, une entrée Composite, et
un port PC. Enfin, un pas de vis universel
permet l’utilisation d’un trépied.
Jean-Philippe Kassi
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